Point de vue d'Albus

Je souffle d'agacement face à la monstrueuse foire qui se déroule devant mes yeux. Je sais que la famille Weasley n'est pas vraiment réputée pour être la plus calme d'Angleterre mais là c'est beaucoup trop pour mes pauvres oreilles.

Le salon où toute la famille est réunie fourmille de bruits, d'odeurs et d'activités qui ne semblent pas prêtes de s'arrêter pour mon plus grand malheur. Les adultes parlent fort entre deux amuses-bouches ou verres d'alcools et les plus jeunes se tirent dans les pattes à la moindre occasion, pressé de sortir, de manger ou d'ouvrir les cadeaux.

Heureusement mamie Molly finit par revenir de la cuisine et somme tout le monde de venir à table ce qui diminue un peu l'agitation ambiante.

– Al, tu veux bien aller chercher ton frère s'il te plaît ? Il est monté dans les chambres.

– J'y vais maman.

Trop heureux d'échapper ne serait-ce qu'un court instant à la cacophonie familiale, je prend tout mon temps pour monter les escaliers. Arrivé devant la chambre je ne prends pas la peine de frapper et ouvre la porte.

James sursaute et s'empresse de cacher dans son dos des papiers noircis au fusain.

– On ne t'a jamais appris à frapper avant d'entrer Albus ?

La voix hargneuse de mon frère ne fait que renforcer ma curiosité. En effet, James ne se serait jamais énervé comme ça si ce qu'il dissimulait n'était pas très important pour lui et surtout secret.

Un sourire dangereux prend possession de mes lèvres.

– Non Al, je t'interdis de crier pour rameuter toute la maison.

– Montre moi ce que tu caches alors.

– Espèce de...

J'ouvre grand la bouche en signe d'avertissement et le grognement de rage de James alors qu'il me tend un de ses papiers me remplit d'orgueil, sauf que ce sentiment disparaît immédiatement lorsque je pose mes yeux sur ce que mon frère ne voulait pas me montrer.

– Que...qu'est-ce que c'est que ça ? Dis-je abasourdi.

– Quoi ? Ce n'est pas suffisamment explicite ?

Le ton sarcastique de James glisse sur moi pendant que je contemple l'oeuvre d'art qui se trouve sous mes yeux. On y voit Éridanie, le sourire aux lèvres, plus joyeuse que je ne l'ai jamais vu en train de danser à la lisière de la forêt interdite.

Mais ce qui me saute aux yeux c'est la précision des coups de fusain, à certains endroits tellement léger et à d'autres tellement puissant. C'est si réaliste que j'ai l'impression de vivre la scène en direct, même les détails minimes sont reproduits à la perfection rendant tout cela absolument magnifique.

– Tu sais ce que c'est maintenant, alors rend-moi ça.

Je repousse la main de James, voulant continuer à admirer ce que j'ai sous les yeux sauf que grâce à ses réflexes d'attrapeur il lui suffit de deux secondes pour reprendre son bien.

– Tu es venu pour quoi à la base ? Me demande-t-il tout en rangeant le dessin dans une pochette.

– Te dire qu'on mangeait. Fis-je un peu frustré de ne pas pouvoir continuer à regarder le dessin.

– Allons-y alors.

James me pousse hors de la pièce et comme il est majeur depuis environ un mois maintenant, verrouille la porte à l'aide de la magie.

– Je ne tiens pas à ce que tu reviennes fouiner.

Je grommelle devant son manque de confiance, bon j'allais évidement revenir mais ne pas avoir confiance en son petit frère c'est indigne d'un Gryffondor non ? Il me désigne le bas des escaliers du menton indiquant par là qu'il faut que je descende. Je fais ce qu'il me demande implicitement tout en continuant à bougonner.

– Qu'est-ce-qui vous a prit autant de temps les mecs ? Vous étiez trop occupés à vous faire des mamours ou quoi ?

Je ne réagis même pas, l'humour de Louis est toujours aussi douteux. Heureusement Maryam lui met une claque derrière la tête pour l'empêcher d'en rajouter.

– Tu devrais arrêter de le frapper Maryam ou sa tête va finir par être déformée. Lance Victoire

Je pouffe discrètement. C'est vrai que vu le nombre de fois où elle le recadre de cette façon on pourrait se poser la question.

– J'arrêterais le jour où il cessera de dire des conneries.

– Eh bah mon pauvre, t'as pas finis d'être martyrisé par ta chérie.

– Moi au moins j'en ai une qui m'aime Fred.

– C'est vache ça Louis.

– En même temps petit frère, qu'est-ce-qui t'as pris de lui foutre la honte de cette manière ?

– Mais comment est-ce-que je pouvais savoir qu'elle était allergique aux tulipes ?

– Peut-être qu'aller lui parler avant aurait été bénéfique. La pauvre a mis une semaine à ce débarrasser des plaques rouges et des démangeaisons que tu lui as provoqué avec ton bouquet. La prochaine fois, essaye de tomber amoureux d'une sorcière, au moins si tu lui colles une allergie elle s'en débarrassera plus rapidement.

– Encore faudrait-il qu'il soit amoureux de la fille plus d'une semaine. Se moque Dominique.

– C'est ma fête ou quoi ce soir ?

– Puisqu'on parle d'amoureux...

Le ton hésitant de ma tante Hermione me met la puce à l'oreille et je ne suis visiblement pas le seul.

– Tu as rencontré quelqu'un ma chérie, mais c'est merveilleux. Comment s'appelle t'il ? Qu'est-ce-qu'il fait dans la vie ? Quel âge a-t-il ? A-t-il des enfants ? Comment l'as-tu rencontré ?

– Doucement Molly chérie, elle n'a pas le temps de répondre à tes questions vu la vitesse à laquelle tu les poses.

– Oui pardon, excuse-moi Hermione.

– Ce n'est rien Molly ne t'inquiète pas.

– Alors, comment l'as-tu rencontré ?

– Eh bien, je ne dirais pas que je l'ai rencontré comme on était à l'école ensemble mais c'était au ministère.

– Oh vous étiez à l'école ensemble, dans quelle maison était-il ?

– Serpentard.

– Quoi ? Tu sors avec un serpent ?

La voix d'oncle Ron est si hargneuse qu'elle met tout le monde mal à l'aise et moi particulièrement .

– Fait très attention à ce que tu vas dire Ron, je ne tolérais pas que tu insultes les Serpentards.

Cette simple phrase dite par mon père me procure un bonheur immense. En effet être le seul Serpentard dans une famille composé principalement de Gryffondor est une chose difficile. Ça a d'ailleurs été particulièrement pénible les premières années à Poudlard.

– D'autant plus qu'il y en a certaines très mignonnes, n'est-ce-pas James ?

La voix de Lily a beau être moqueuse ses yeux ne rient pas du tout.

– Lily, ce n'est pas le moment.

La voix douce de Maryam et une pression sur sa main lui font détourner le regard, par contre je vois bien que celui de maman est rivé sur James qui n'en mène pas large.

– Hum bref, comme je le disais je le connais depuis longtemps mais je ne l'ai vraiment rencontré qu'au ministère.

– Et donc, qu'est-ce-qu'il fait ?

– Il est consultant.

– Consultant dans quel département ma chérie ?

– Justice

– J'espère que tu gagnes bien ta vie alors Hermie chérie, parce qu'être consultant ça ne rapporte pas beaucoup, t'es sure qu'il ne sort pas avec toi pour l'argent ? Lance George tel une boutade.

Un bruit tonitruant emplit aussitôt la pièce et j'ai la grande surprise de voir mes parents prient d'une crise de fou rire incontrôlable, ils en sont limite à se rouler par terre.

– Crois-moi George, l'argent est vraiment le dernier des soucis de ce mec. Hoquette mon père entre deux éclats de rire.

– Tu leurs as dit ?

Encore une fois, l'intervention de Ron jette un froid.

– Ce sont mes meilleurs amis...

– Et moi je suis quoi ? Une vague connaissance ?

– Tu es son ex-mari Ron et vu ton attitude avec elle depuis votre divorce c'est normal qu'elle ne te tienne pas au courant de tout ce qui se passe dans sa vie. Déclare ma mère d'une voix glaciale.

J'approuve mentalement ma mère et vu la tête du reste de la famille, je ne suis pas le seul.

– Je ne...

– Ronald mon chéri, ce n'est pas le moment.

Le fait que sa mère l'interrompt dans sa tentative de défense met Ron d'encore plus mauvaise humeur, il se permet même de marmonner que tout le monde est contre lui dans cette famille, heureusement personne ne relève sa remarque.

– Alors Hermione, qui est le charmant jeune homme qui a ravi le cœur de ma seconde fille ?

– C'est peut-être un peu tôt pour dire qu'il m'a ravi le coeur Molly.

– Tu ne répond pas à la question demoiselle.

Hermione baisse aussitôt la tête, rougissant comme une adolescente de seize ans, ça c'est de la gène ou je ne m'y connais pas. Par contre je me demande bien ce qui peut l'embarrasser autant.

– Avant de me juger, pouvez-vous me jurer de garder l'esprit ouvert et de vous rappeler que mon jugement sur une personne est rarement fausse ?

– Qu'est-ce-que c'est que ces précautions Hermione ? On dirait que tu sors avec Malefoy. Se moque hautainement Ron.

– Ben justement...

Un bruit de verre cassé répond à son aveu.

– C'est une blague Hermione, tu sors avec la fouine ?!

– Ne l'appelle pas comme ça Ron.

– Oh tu préfère mangemort peut-être ?

– Ron...

Le ton menaçant de papa aurait fait reculer n'importe qui mais Ron bien trop prit dans sa fureur ne relève pas. Moi je suis beaucoup trop sonné par la nouvelle pour faire attention à ce qui se déroule sous mes yeux.

– Non mais tu te fous de ma gueule Hermione, un mangemort Hermione, c'est un mangemort, ouvre les yeux, il te manipule pour profiter de toi, c'est un Serpentard, ils ne savent faire que ça de toute façon.

– RETIRE IMMÉDIATEMENT CE QUE TU VIENS DE DIRE.

L'éclat de fureur de James me sort de mon état de choc et je reviens dans la réalité.

– Tu vas changer de ton immédiatement jeune homme, je suis ton oncle d'accord mais il est hors de question que tu hausses le ton à ce point avec moi, d'autant plus que tu étais loin d'être le dernier pour te moquer de ton frère quand tu as su qu'il était réparti à Serpentard.

– Alors de un je n'avais que treize ans et depuis que j'étais né on me bassinait l'histoire des bons Gryffondors et des méchants Serpentards, de deux je n'ai jamais été méchant à ce point et de trois si on peut pardonner une remarque comme celle que tu viens de faire à un adolescent de treize ans, venant d'un homme adulte comme toi c'est beaucoup plus difficile.

– Non mais on croit rêver là, un Potter qui défend les Serpentards, où va le monde.

– Ron je comprends que tu sois en colère mais...

– Tait-toi Hermione, je refuse d'entendre les prochaines bêtises qui sortiront de ta bouche. Je ne peux pas t'empêcher de le fréquenter mais fais-moi confiance pour éloigner Rose et Hugo de son influence. D'autant plus que je suis certain que ces enfants ne sont qu'un concentré de ce qu'il était au même âge, il n'y a qu'à les voir sur le quai du Poudlard express, ces gosses sont du poison, ils sont aussi froid que la glace et je regrette que son fils n'est pas disparu dans une réalité alternative lors de l'histoire avec Delphinie.

La gifle part toute seule et à la surprise générale c'est Rose qui vient de frapper son père de toutes ses forces.

– J'ai honte d'être ta fille.

Sa voix a beau être calme elle est rempli de douleurs. Le choc n'ayant pas disparu des visages de l'assemblée, Rose se lève de table et monte les escaliers. Je connais bien ma cousine et à ce moment-là je sais qu'elle est plus bouleversée que jamais.

Hermione est la première à se reprendre, elle part à la recherche de sa fille pendant que tout le monde se remet finalement de ce qu'il vient de voir.

– On peut dire que celle-là tu ne l'as pas volé Ron.

– Mais enfin Fleur...

– Tait-toi Ron, je pense exactement la même chose. Non mais qu'est-ce-qui t'as prit de dire des horreurs pareilles ? Tu aurais préféré voir Scorpius, le meilleur ami d'un de tes neveux mort, mais qu'est-ce-qui tourne pas rond chez toi ?

– Ginny...

– Ensuite le fait que tu dénigres à ce point les Serpentards me fais penser que tu as les idées plus arriérées que je ne l'aurais pensé, alors tu vas sortir te calmer, présenter des excuses sincères à tout le monde et ne plus ouvrir la bouche le reste de la soirée si tu ne veux pas te prendre un maléfice de chauve-furie.

– Ou carrément rentrer chez toi une fois les excuses faites parce que là je suis en train de me retenir pour ne pas te gifler moi aussi.

– Angelina...

– La porte est dans cette direction Ron.

Entendre Audrey, la femme de Percy, parler d'une manière aussi hostile alors qu'elle est d'habitude la douceur incarnée semble résigné Ron et vu qu'aucun de ses frères ne semble disposé à prendre sa défense, il sort finalement du terrier en frottant sa joue rouge.

Plus intéressé de savoir comment va Rose que de débattre pourquoi mon oncle a été aussi con, je monte les escaliers et tente de repérer les voix de ma tante et de ma cousine.

– voulais pas...fais mal...Scorpius.

Rose, c'est Rose qui parle. Je me dirige vers la voix et m'arrête devant la porte entrebâillée.

– Je ne sais pas pourquoi il a dit ça ma chérie, cela fait longtemps que je n'ai plus de conversation à cœur ouvert avec ton père.

– Il va m'en vouloir de l'avoir giflé.

– Peut-être mais il t'aime profondément Rose, il te pardonnera, bien sûr ce sera plus facile une fois que tu te seras excusée.

– Je ne veux pas.

– Rose...

– Non maman, je m'en veux vraiment de l'avoir giflé mais la manière dont il a parlé des Serpentard et en particulier de Scorpius...ça ne me fait pas regretter de l'avoir frappé.

Tiens tiens, voilà une information très intéressante.

– Je comprends ma chérie, mais je veux quand même que tu ailles t'excuser auprès de lui, ça ne se fait pas de frapper les gens, même s'ils disent les pires bêtises du monde et je ne t'ai pas élevée comme ça.

– Très bien maman, mais plus tard, là je ne m'en sens pas le courage.

– D'accord ma chérie, je vais te laisser te calmer ici et moi je vais redescendre avec les autres, ça te vas ?

– Oui.

Je me dépêche de redescendre afin de ne pas être surpris à les espionner et tombe en plein dispute entre mon père et Ron.

– J'ai déjà présenté mes excuses Harry.

– Oui sauf qu'Albus n'était pas présent et en tant que Serpentard c'est lui qui a sans doute été le plus blessé par tes propos alors tu vas les lui réitérées.

– Pour ce que ce gosse en a à faire de toute façon.

– Reparle encore une seul fois de mon fils comme ça Ron et tu vas le regretter.

– Harry, tu n'oserais pas me frapper voyons, je suis ton meilleur ami.

– Non, là tu es un sale con qui est aussi intolérant que les sangs-purs de notre époque.

– Si tu le prend comme ça...

Il transplane la seconde d'après, laissant derrière lui une atmosphère remplit de déception et de colère.

– Qu'est-ce-qui lui arrive ces temps-ci ? Il oubli une commande, arrive en retard au travail, se trompe de produit dans les étagères et là profère des horreurs.

– Bonne question George, j'aimerais bien y répondre mais je le vois de moins en moins depuis quelques temps.

– Dit plutôt que depuis trois ans on ne le voit qu'aux fêtes familiales Bill, enfin disons surtout qu'on le croise parce qu'il ne souhaitait pas vraiment faire la conversation vu les nombreuses fois où il t'a rembarré.

– Qu'est-ce-qui se passe ? De qui vous parlez ?

– Ah Hermione, comment va Rose ?

– Secouée, pour différentes raisons. Elle va descendre tout à l'heure présenter des excuses à son père, où est-il d'ailleurs ?

– Parti.

– Comment ça parti ?

– Parti comme dans je transplane après une dispute avec le sauveur du monde sorcier.

Et rebelote, une nouvelle tape derrière la tête de la part de sa petite-amie, on devrait faire des paris là-dessus.

– Bon, j'imagine que je ne devrais pas être trop surprise, je ne sais pas ce qui lui arrive en ce moment mais même quand on s'est vu pour parler de l'organisation des vacances il a été infect.

Une espèce de bruit d'orage interrompt le possible débat. Nous nous tournons tous vers Charlie qui se met à rougir.

– Bah vu l'heure c'est normal que j'ai faim.

La tension ambiante se brise et nous éclatons tous d'un rire tonitruant.

– Ouf ça fait du bien, je n'avais pas autant rie depuis longtemps. Annonce George une fois la crise passée.

– Ça ne fait que quatre jours. Marmonne Angelina.

– Oui c'est bien ce que je dis.

Sur ces paroles pleines de bon sens, mamie Molly apporte la soupière et nous commençons enfin à manger. Rose arrive dans la salle à manger quand on termine l'entrée, tout en traînant les pieds. Voyant que son père n'est pas là et que son plat préféré est de sortie, elle retrouve le sourire et s'installe joyeusement à mes côtés.

Deux heures après, les plats vides et les estomacs sur le point d'éclater, on se retrouve tous dans le jardin pour jouer avec la neige ou faire une partie de quidditch, j'opte pour une autre option qui est le vol acrobatique. Enfin ça c'est ce que je dis mais la réalité sera tout autre.

Cela fait une bonne demi-heure que ma famille s'éclate dans les aires ou au sol, elle me jette des regards de temps en temps mais voyant que je m'en tient à ce que j'ai dis, finit par lâcher l'affaire, ce qui est exactement ce que j'attendais.

Furtivement, je dirige mon balais vers l'arrière de la maison et monte plus haut afin d'atteindre la fenêtre de la chambre où dort James. Je ricane en abaissant le loquet.

– N'est pas Serpentard qui veux cher grand frère, tu as besoin de grandir un peu plus avant de pouvoir me rouler.

Une fois la fenêtre ouverte, je me dépêche de rentrer à l'intérieur et de mettre le rideau, je ne veux pas que quiconque me surprenne pendant que je suis ici. Je pose mon balai sur le lit et repère rapidement la pochette qui abrite le dessin que j'ai vu tout à l'heure.

Mourant de curiosité j'attrape le Saint-Graal et m'installe à la chaise de bureau avant de sortir un papier, le choc me submerge à la vue de ce dessin.

Éridanie est devant moi, plus triste que je ne l'ai jamais vu, il n'y a pas la moindre larme sur son visage mais sa peine est si évidente que sans m'en rendre compte, je lui fait un bisou sur la joue pour tenter de la réconforter.

Touché malgré moi je repose le dessin et en prend un autre. Un sourire attendri se dessine sur mes lèvres, c'est la même personne que sur le précédent dessin mais elle est cette fois endormie près du lac, une expression plus apaisée que jamais sur le visage.

Ne voulant pas me laisser distraire je continue à explorer les dessins et découvre Éridanie sous un tout nouveau jour. Elle est si riche en expression, si pleine de vie, si vivante dans ces dessins que je me retiens de pleurer.

Pourtant malgré tout mes efforts quelques larmes s'échappent de mes yeux à la vue du dernier croquis. Comme sur tous les autres, Éridanie est présente mais elle semble plus âgée et n'est pas seule cette fois, mon frère est avec elle. La main de James est posée sur son ventre arrondi et tout les deux se regardent avec tout l'amour du monde dans leurs yeux.

– Ça va je ne te dérange pas ?

Je sursaute et tente de ranger rapidement les dessins mais peine perdu, James m'a prit la main dans le sac. D'un geste rageur, il m'arrache les feuilles que j'ai encore entre les mains et les remet dans la pochette.

– La vie privée ça te dit quelque chose ? Peste mon frère tout en rassemblant les dessins que j'ai précédemment sorti.

– James...

– Non tais-toi, je ne veux pas entendre la moindre excuse bidon, tu as été suffisamment irrespectueux avec moi aujourd'hui en regardant mes croquis alors maintenant sors d'ici.

– Tes croquis ? C'est toi qui les as dessiné ?

– Tu croyais que c'était qui ? Mimi geignarde ? Maintenant pour la dernière fois sort d'ici.

Je n'ai jamais vu mon frère si furieux, ça me donne envie de partir en courant, pourtant je dois absolument lui dire quelque chose.

– J'ai eu tord James.

– Ça je ne te le fais pas dire.

– Non, j'ai eu tord à propos des sentiments que tu éprouves pour Éri, tu n'es pas amoureux d'elle, c'est plus que ça, c'est devenu très clair quand j'ai vu ces dessins. Éridanie...Éridanie n'est pas ton amour, elle est...elle est ta vie.

J'ai peur d'avoir été trop loin mais a mon grand soulagement James ne me hurle pas dessus.

– Oui, oui elle l'est, mais je ne suis pas la sienne. Murmure-t-il en me tournant le dos d'une voix remplit de souffrance.

L'état de détresse dans lequel se trouve mon frère est si puissant que je me remet presque à pleurer. Je sais que je devrais sortir afin de le laisser tranquille pour qu'il puisse donner libre cours à sa peine, mais la douleur qui se dégage de son corps me pousse à au moins essayer de le rassurer.

– Je pense que tu as tord James. Toutes ces images, à part celle où elle est enceinte, tu ne les as pas inventées, ça c'est déroulé sous tes yeux n'est-ce-pas ?

Il ne me répond pas ce que je prends pour un oui.

– Personne, pas même Scorpius ne peux se vanter de l'avoir vu si vivante, si expressive, maintenant je vais avoir l'impression d'être face à une poupée de cire quand je vais la voir.

James ne réagit toujours pas.

– Tu es probablement le seul avec qui elle a véritablement laissé tomber son masque, alors s'il te plaît, n'abandonne pas, Éri ne mérite pas de passer sa vie à cacher ses émotions.

Je laisse James méditer mes paroles et sors finalement de la pièce.

.

.

.

.

Triste ? Mignon ? Riche en rebondissement ?... Je ne saurais définir ce chapitre en un seul mot alors je vous laisse faire votre propre avis, n'hésiter pas à m'en faire part si vous en avez envie et on se retrouve la semaine prochaine pour la suite.