BLEACH – RISING HELL

Personnage de la semaine : Kuchiki Rukia

Après avoir joué un grand rôle dans la restauration des pouvoirs de Kurosaki Ichigo, Kuchiki Rukia a ensuite continué à venir dans la ville de Karakura de temps à autre afin de rendre visite à ses amis. La jeune Shinigami effectuait alors des journées extrêmement chargées, puisque partagées entre ses fonctions de vice-Capitaine de la Treizième Division.

Rukia a noué une bonne amitié avec le vice-Capitaine de la Cinquième Division, Hinamori Momo, notamment à l'aide de son ami d'enfance, Abarai Renji. Il en fut de même avec le Lieutenant de la Dixième Division, Matsumoto Rangiku, mais ce fut cette dernière qui l'avait approchée sans crier garde. Enfin, ses relations avec Byakuya Kuchiki se sont adoucies avec le temps.

CHAPTER V : COMING FROM HELL

« Comment était-ce possible ? », « Il s'agissait sûrement d'un malentendu », « Peut-être serait-ce une hallucination ? »

Lorsque la réalité ne convient pas à des attentes sous-jacentes, ce genre de raisonnement devient courant dans l'esprit d'un être humain. D'ordinaire, il apparaît lorsque la personne en question ne s'y attend pas. Pourtant, même lorsque cette éventualité apparaît dans un coin de l'esprit, l'humain parvient malgré tout à être surpris. Surpris que ses craintes s'avèrent véridiques. Surpris que ses suppositions ne soient pas erronées. Surpris que sa nature d'humain ne l'ait pas poussé à prendre le chemin de l'Illusion.

Toute cette philosophie, Kurosaki Ichigo pourrait aisément la comprendre. Mais cela ne l'empêchera pas d'avoir le même type de réaction que celle qui agite actuellement son esprit : devant lui, se tenait une personne … qu'il n'avait jamais vue auparavant. Une sensation de malaise s'emparait pourtant de tout son être : son regard ambre se perdit dans les iris ténébreux qui lui faisaient face.

Il s'agissait d'une étudiante, visiblement. À première vue, elle semblait plus grande que Rukia –ce qui ne constituait pas une tâche insurmontable il faut le dire- et même un peu plus qu'Inoue. Probablement aux alentours d'un mètre soixante. Ses cheveux pourpres descendaient jusqu'à sa nuque, tandis que plusieurs mèches jonchaient son visage, d'une pâleur presque spectrale. Son habillement ne pouvait être qualifié que d'une façon : noir. Un manteau noir en cuir, descendant jusqu'à ses genoux, une fine écharpe mélangeant le rouge-sang et la même teinte noire entourait son cou, descendant jusqu'à sa poitrine. Le bas lui-même ne changeait pas au niveau des nuances. La seule véritable touche de couleur concernait son t-shirt, mais là encore, on tournait autour du rouge foncé.

Mince. Perdu dans cette surprise étrange, Ichigo oublia surtout que cette personne venait de lui adresser la parole.

« Ouais ? Comment connais-tu mon nom ? Se risqua-t-il brièvement.

« Nous sommes dans le même groupé de Travaux Dirigés. » Répondit froidement la jeune femme.

… Ah bon ? Une personne aussi étrange, le rouquin aurait pourtant vite fait de la repérer. Même si à vrai dire, Ichigo portait toujours aussi peu d'attention à ce qui l'entourait réellement, d'un point de vue humain.

« C'est normal si tu ne me reconnais pas. » Reprit son interlocutrice. « Je viens de valider mon inscription. La seule fois où l'on aurait pu se croiser, c'est à la fin du cours d'Histoire Contemporaine, où je me suis présentée à la chargée de cours. »

Cours d'Histoire Contemporaine ? Pas le cours magistral donc, ça n'aurait aucun sens. Fouillant rapidement à l'intérieur de sa mémoire, l'étudiant aux cheveux orange se refit rapidement la scène : sortir tout droit de la classe sans prêter la moindre attention à ce qui se produisait autour de lui. Oui, ça lui correspondait plutôt bien. Bon, il y avait toujours Rukia qui l'accompagnait, ce qui avait peut-être accentué encore cette imperméabilité aux choses extérieures, du moins dans les locaux de l'Université.

« Je vois. » Lâcha simplement le Shinigami remplaçant, sans ton particulier. « Je peux savoir pourquoi est-ce que tu me cherchais ? »

« Les exposés sont tous déjà sélectionnés par les étudiants. L'enseignante m'a donc placée avec quelqu'un d'autre, en l'occurrence toi. Au vu de la description physique, te reconnaître n'aurait pas été difficile. »

Super. Comme si les choses ne se montraient pas déjà assez ardues avec tout ce qui se passait en ce moment. Le détenteur de Zangetsu plissa légèrement le regard.

« D'accord. Pas de problème, je travaille justement là-dessus. Tu peux venir avec nous là-bas. »

Le jeune homme pointa du doigt la table où Rukia et Inoue s'étaient posées. La discussion entre les deux jeunes femmes n'existait d'ailleurs déjà plus : la rencontre entre Ichigo et cette personne ne passa pas inaperçu, notamment auprès de la vice-Capitaine de la Treizième Division, dont le regard améthyste détailla très rapidement la nouvelle venue. Orihime sentit un peu de tension dans l'air, et essaya de se faire plus petite. Les yeux sombres de l'étudiante aux cheveux pourpres foudroyèrent la petite Shinigami, qui ne laissa toutefois pas écraser par ce jeu de regard.

« Au fait, comment tu t'appelles ? »

La voix de Kurosaki Ichigo brisa un peu le silence pesant, qui prenait un malin plaisir à s'installer jusqu'à cet instant. Machinalement, la concernée tourna la tête vers l'auteur de la question.

« Ketsurui. Ketsuirui Ryûketsu. » Annonça la jeune femme, d'un ton toujours très robotisé.

« O-Ok. » Hésita un peu son interlocuteur.

Au final, malgré le petit affrontement psychologique entre sa coéquipière imposée et Rukia, la Shinigami ne vit pas de problème à laisser s'installer la dénommée Ketsurui à leur côté. Après tout, s'attirer des problèmes ici n'en valait pas la peine. Inoue Orihime surfait sur la même vague de pensée.

« Je m'appelle Kuchiki Rukia. Enchantée. »

« Et je suis Inoue Orihime, enchantée ! »

« Ça n'a aucune importance. »

… Un vent passa entre les personnes présentes. Cette réponse eu le don de casser complètement l'ambiance présente. Installé à côté de la dernière arrivée, Ichigo prit un air presque gêné devant ses deux amies, l'air de dire : « Essayez de supporter ça, je vous jure que ça ne durera pas longtemps. J'espère. »

Finalement, Rukia décida simplement de quitter les lieux au bout d'une vingtaine de minutes, pendant qu'Ichigo essaya avec d'extrêmes difficultés d'établir un contact plus vivant avec sa camarade forcée : après tout, faire un exposé ensemble nécessitait une certaine coordination. Ce qui semblait simplement mal parti. Inoue rejoint rapidement son amie. Tandis qu'Ichigo se leva également, s'excusant vivement auprès de Ketsurui, afin de les rattraper, à côté de l'ascenseur offerte par la bibliothèque. La jeune étudiante ne répondit pas, et conservait ses yeux plongés dans les livres, sur lesquels tous les deux travaillaient depuis le début.

« Attends, Rukia ! » S'exclama à mi-voix le rouquin.

L'appelée se retourna, et darda son regard dans les yeux du Shinigami aux cheveux orange. Orihime resta à côté de la jeune femme aux courts cheveux noirs.

« Qu'est-ce qu'il y a ? » Dit-elle, d'un ton neutre.

« Tu poses sérieusement la question ? » Rétorqua l'étudiant. « Pourquoi est-ce que tu pars comme ça ? »

La petite main de la vice-Capitaine se posa sur l'interrupteur afin d'appeler l'ascenseur.

« Et toi ? » Dit-elle, en se retournant, échappant ainsi à la confrontation des regards entre les deux jeunes Shinigamis.

Son interlocuteur tiqua un petit peu. Bon, c'est vrai que cette Ketsurui ne se montrait pas du tout aimable, mais partir comme ça … n'était-ce pas un peu exagéré ? Enfin, à vrai dire, Ichigo ne répondit rien, puisqu'assembler les arguments les uns avec les autres dans sa tête s'avéra un petit peu plus compliqué que prévu.

« Écoute, Ichigo. » Finit par reprendre Rukia. « Ne t'inquiète pas, je t'attends en bas avec Inoue. Je préfère juste m'éloigner d'elle. Quand tu auras terminé, passe me chercher en bas, je ne connais absolument pas le chemin. Et … fais attention à toi, vraiment. »

La porte de l'ascenseur s'ouvrit, laissant pénétrer les deux amies à l'intérieur.

« Euh … au revoir, Kurosaki-kun. » Hésita un peu Orihime.

Tout comprendre de la situation semblait quelque peu compliqué. Les choses commençaient à s'enchaîner d'une façon assez inattendue, à vrai dire.

« Ouais, à tout à l'heure. » Rétorqua simplement Ichigo Kurosaki, d'un ton un peu monotone.

La porte se ferma finalement, laissant les deux jeunes étudiantes –du moins prétendues étudiantes- seules. Ces dernières ne disposaient pas d'un immense espace ici, à vrai dire. Les pupilles grises d'Inoue observaient purement et simplement la petite Kuchiki, dont l'air songeur ne pouvait guère échapper à l'œil d'un proche, en l'occurrence celui de la jeune femme aux cheveux roux. Mais Inoue ne savait pas. Elle ne savait pas quoi dire, pour rassurer son amie. Que pouvait-elle annoncer, d'ailleurs ? L'étudiante de dix-huit ans n'arrivait pas à s'offrir des pensées positives elle-même, alors, en ce qui concernait Kuchiki-san …

La porte de l'ascenseur s'ouvrit.

« Allons-y, Inoue. » Proposa Rukia, en quittant l'espace étroit de la cage d'ascenseur.

Son interlocutrice ne tarda pas à suivre la même voie, jusqu'à ce que toutes deux n'aillent s'installer sur une table vide. Un léger silence prit place, pendant que la Kuchiki semblait plongée dans des délibérations internes. Orihime baissa un peu le regard, de dépit.

« Ne fais pas cette tête, Inoue. » Murmura doucement la vice-Capitaine aux courts cheveux noirs, faisant presque sursauter son amie.

« Kuchiki-san … »

« Cette fille est vraiment bizarre. J'ai une sensation de malaise en la regardant. » Reprit la noble. « J'espère que cet idiot d'Ichigo l'a remarqué aussi. »

Kurosaki-kun pourrait être en danger. Rien que cette idée-là glaça le sang de l'ancienne captive d'Aizen à Las Noches. Il est vrai que Ketsurui-san ne semblait pas forcément appartenir à la catégorie des personnes de confiance, mais il ne fallait peut-être pas émettre de jugements hâtifs à son égard.

« Tu es sûre qu'elle soit réellement mauvaise ? » Se risqua Orihime.

« Je ne peux pas le garantir bien sûr. » Soupira Rukia. « Mais il est évident que cette fille n'est pas normale. Et avec tout ce qui se passe au sujet des Enfers en ce moment, je dirais qu'il y a de fortes chances que ce côté étrange y soit lié. Pour l'heure, je préfère prendre mes distances pour essayer de sentir s'il y a autre chose. »

La rousse hocha la tête. Kuchiki-san se montrait prudente et mesurée, comme elle savait si bien le faire. Au final, demeurer à ses côtés la rassurait elle-même un petit peu. En revanche, pour Kurosaki-kun …

Plus haut, dans la Bibliothèque …

« Tu ne veux pas continuer Jeudi ou Vendredi ? »

« Non. »

« Même demain alors ? »

« Non. »

La main de Kurosaki Ichigo se porta sur sa tignasse orange, tandis que de son visage, un profond sentiment de perplexité se dégageait. Cette Ketsurui-san voulait en finir dès aujourd'hui avec cet exposé, mais à vrai dire, le Shinigami remplaçant se sentait quelque peu las de devoir étudier les relations internationales Japonaises avec le monde. Quoi que, après réflexion, cela signifierait qu'il n'aurait pas besoin de travailler une autre fois avec cette personne, et que cela constituait un argument largement valable pour essayer de terminer son exposé, ou du moins une grande partie, rien qu'aujourd'hui.

« Bon, je te propose de mettre rapidement le plan détaillé, et on finira les ajustements chacun de notre côté, ok ? »

« Très bien. »

Sa froideur naturelle ne donnait honnêtement pas envie de discuter avec elle plus longtemps. Le rouquin jeta un rapide coup d'œil à sa montre. Cela faisait un certain temps déjà qu'il trainait dans cet endroit, et vu comment les choses partaient, cela ne lui annonçait franchement rien de bon.

Le rouquin se saisit rapidement de son téléphone portable. Rukia y était inscrite en tant que contact, même si d'ordinaire, jamais il ne pouvait l'appeler pour diverses raisons : le contact entre la Soul Society et le monde réel rendait ce réseau étrangementinstable quand il tentait d'appeler là-bas. En revanche, cela fonctionnait tout de suite mieux quand le Seireitei tombait dans des problèmes et que l'aide du Shinigami remplaçant devenait nécessaire. Qui plus est, la vice-Capitaine avait beaucoup de travail avec cette fonction, le jeune homme ne préférait pas la déranger. Surtout qu'au final, pourquoi est-ce qu'il l'appellerait ?

Bien, cela n'avait rien à voir avec ce qui se passait actuellement, à vrai dire. Au vu du temps qui passait, Inoue et Rukia finiraient sûrement par s'ennuyer en bas. Et Inoue connaissait probablement le chemin pour rentrer. Peut-être devrait-il songer à leur dire de rentrer sans lui ? Mais en fait, cette idée-là rencontrait un obstacle de taille : le danger. Avec tout ce qui ne tournait pas rond dans cette ville, avec l'Enfer qui pointait le bout de son nez, le Shinigami aux cheveux orange n'avait vraiment pas envie de voir Inoue et Rukia rentrer seules dans des rues sombres. Même si pour l'heure, le soleil régnait toujours en maître au-dessus de la ville de Karakura. Enfin, en même temps, ne devait-il pas leur faire confiance ?

« Si tu veux en finir vite, dépêche-toi. » Lâcha soudainement la voix de son interlocutrice aux cheveux pourpres, le nez plongé dans un livre.

« A-Ah, oui, désolé. J'envoie rapidement un message et on finit ça. » S'excusa l'étudiant au regard ambre.

Bon, il n'y avait pas trente-six solutions non plus. Tergiverser sur une chose pareille paraissait ridicule.

« Message de : Kurosaki Ichigo.

Rukia, je vais peut-être mettre un bout de temps avant de finir mon exposé. Ketsurui-san ne veut pas remettre ça à un autre jour, donc si tu commences à trouver le temps long, tu peux rentrer avec Inoue, elle connaît le chemin jusqu'à l'arrêt de bus au moins. Après, tu n'as que quelques mètres à parcourir à pieds pour arriver devant chez moi.

Par contre, si tu le fais vraiment, fais attention. Tu es mieux placée que moi pour le savoir. N'hésite pas à raccompagner Inoue chez elle s'il le faut. Et fais attention à toi aussi, imbécile. »

Mmh. Oui, ce message reflétait plutôt bien sa pensée. Tapant rapidement sur la touche tactile de son téléphone, le Shinigami remplaçant valida l'envoi de ce message. Bien sûr, la sœur de Byakuya irait sûrement le critiquer sévèrement pour le simple mot « imbécile » à la fin de son message, mais cela n'importait guère. Pour l'heure, il y avait un exposé à terminer. Se reconcentrant rapidement, Ichigo se posa à côté de sa partenaire de travail, avant qu'ils ne commencent à penser un plan détaillé sur cet exposé. Mais le problème … s'appelait Ketsurui Ryûketsu, puisque ses silences courants ne favorisaient vraiment pas le dynamisme du travail. Mais persévérer et souffrir ne constituaient pas des tâches insurmontables. Le faire une fois pour toute, avant que cette fille ne disparaisse, paraissait être la meilleure solution.

Son téléphone vibra.

« Message de : Rukia.

Appelle-moi encore « imbécile » une fois, et je te jure que tu souffriras, idiot.

Je vais rentrer avec Inoue, j'en ai marre de t'attendre. Je vais veiller sur elle, ne t'inquiète pas. Par contre, tu devrais plutôt t'en faire pour toi. J'imagine que tu as déjà remarqué que cette fille avec qui tu trainais n'était pas très fréquentable, hein ? Ou alors, tu as eu le coup de foudre pour elle ?

Dans tous les cas, fais attention, paysan. »

Mais il allait la massacrer ! Alors qu'un sourire intérieur de satisfaction se formait dans son esprit après la première phrase de la petite Shinigami –le rouquin constatant à quel point il pouvait la connaître, à quel point elle pouvait se montrer prévisible- ses dernières petites piques verbale, enfin écrites, l'irritait un petit peu. Mais bon, l'important résidait ailleurs, après tout. Que toutes deux fassent attention, simplement.

Pour l'heure, il y avait autre chose qui comptait, pour le rouquin. Son travail.

Ailleurs …

Comment décrire ce ciel ? Sombre.

Comment décrire l'ambiance ? Sombre.

Comment décrire les lieux ? Sombres.

Voilà en un terme, la description, très caricaturale, du lieu dans lequel nous nous trouvons. Il n'y avait guère de trace de vie dans les environs. Pas un arbre, pas une once de végétation. Rien que des chemins sinueux, tortueux. Rien qu'un sol âpre, dont les nuances variaient entre le noir pur, le grisâtre ou l'ambre foncé. Pas de couleur vive ici. Si la clarté symbolisait la joie, l'espoir, le seul éclat de lumière qu'une âme pourrait apercevoir ici, serait celui des flammes ardentes et effrayantes. Ces dernières se trouvaient en-dessous.

« Ah … » Murmura une voix, de façon à peine audible. « Ce monde est vraiment moche. » Continua la même voix. « Dire qu'il y en a qui ont la chance de vivre avec un ciel plein de lumière. Ici, c'est la terre qui produit une lumière dont on se serait passé … »

Perché sur ce qui semblait être un pylône fait de roches, une ombre rêvassait. Geste complètement ironique, et dénué de sens. Comment serait-il possible de rêvasser, une fois tombé dans un monde complètement privé de vie ? Un mort peut-il rêver ? Probablement pas. L'ombre en question contempla le monde qui s'étendait devant lui. Un horizon de désespoir, de ténèbres. Un grand bond en avant, donnant l'illusion qu'il volait littéralement, le fit traverser une distance respectable, jusqu'à atteindre un autre pylône. Il continua, ainsi de suite, avant de se stopper, une fois à destination : sur une falaise, devant un château. Ou tout du moins, ce qui devait y ressembler : l'édifice en question, chutait doucement dans des ruines.

Devant lui, d'autres ombres. Sept exactement.

« Vous ne devriez pas vous aventurer n'importe où, Maître Meikyû. » Déclara l'une des ombres, dissimulée derrière un voile noir.

Toutes les ombres s'ornaient des mêmes vêtements, en réalité, exception faîte du dénommé Meikyû.

« Ne t'inquiète pas, Kanashimi. » Répondit doucement le dernier venu. « Je ne prends pas de risque inconsidéré, j'observais simplement la nouvelle vague d'âmes mourantes. »

« En soi, c'est un acte irréfléchi, Maître. » Fit une autre voix, plus rauque. « Qui sait ce qui se serait produit, si jamais la Volonté de l'Enfer vous aurait attrapé. »

« Noroi, je te trouve bien sérieux aujourd'hui. » Ricana nerveusement Meikyû, en tournant le dos à ces personnes-là, pour braquer son regard vers ce sombre horizon. « De toute façon, Kanashimi, Noroi, Kyôkutan, Yokubari, Kyogi, Nikushimi et Seijaku … vous savez tous, qu'en tant que cette histoire n'aura pas de fin heureuse, n'est-ce pas ? »

Aucun des concerné n'émit le moindre son.

« Après tout, vous ne méritez pas de fin heureuse. » Continua celui qui devait vraisemblablement être le chef de ce petit groupe, un sourire narquois aux lèvres. « Vous ne formeriez pas ma garde personnelle, sinon. Nous qui avons … commis tant de pêchés. Il est bientôt temps, de toute façon. La lumière ne sera pas éternelle. »

Ville de Karakura.

Des heures de travail. Dehors, le soleil semblait même se coucher, tandis que le regard ambre de Kurosaki Ichigo s'emplissait doucement d'une expression de fatigue à peine masquée. Pour ce qui concernait son travail, apparemment, Ketsurui-san acceptait d'en terminer-là. Encore heureux, à vrai dire. L'étudiante à l'allure si louche, se leva, ses affaires dans son petit sac-à-main. Son regard sombre se posa sur le Shinigami remplaçant, qui tiqua un peu.

« Nous en avons terminé. » Dit-elle, avant de partir.

« Ouais. À la prochaine. » Répondit Ichigo, qui avait déjà toutes ses affaires en main.

L'ancien Lycéen quitta rapidement les lieux, en déboulant dans les escaliers à vitesse rapide. Le soir commençait doucement à approcher. Rukia et Inoue étaient déjà parties depuis un bout de temps. De ce point de vue-là, Ichigo se sentait un petit peu rassuré.

Mais étrangement, le détenteur de Zangetsu ne souhaitait absolument pas assister au coucher de soleil, et encore moins à la tombée de la nuit, ici. Sauf qu'en réalité, ce qui se produisait actuellement dans le ciel de Karakura tendait plutôt vers l'inverse. Pas à pas, le Shinigami s'avançait, jusqu'à se stopper net. Au-dessus de lui, le ciel orangé laissait doucement sa place à une obscurité nocturne. Devant lui, les ruelles ne semblaient guère très abondantes, pour ne pas dire vides. Et derrière lui, l'homme qui avait sauvé la Soul Society à plusieurs reprises, savait pertinemment ce qui se trouvait. Les mains dans les poches, Ichigo Kurosaki ne se retourna même pas.

« Alors, tu as décidé de te montrer au grand jour à la tombée de la nuit ? » Siffla-t-il.

« Rien à voir. » Répliqua la voix froide derrière son dos. « Je suis venu ici pour te parler de l'Enfer. Dans le sang, s'il le faut. »

NEXT CHAPTER : ANOTHER SUFFERING NIGHT

Les coulisses du chapitre …

JOURNALISTE : Bonjour à vous tous, chers lecteurs ! Cette semaine, Ishida Uryû est l'homme que nous interrogeons ! Bonjour Monsieur Ishida.

ISHIDA URYÛ : Bonjour. En tant que Quincy, je me dois de répondre à l'appel des autres, exception faîte des Shinigamis et des Hollows. Remerciez-moi.

JOURNALISTE : Euh bien … merci.

ISHIDA URYÛ : Je préfère cela. Et je n'ai guère envie de m'étendre sur des sujets fastidieux, alors dépêchez-vous, qu'on en finisse.

JOURNALISTE : D'accord, très bien ! Alors Monsieur Ishida, que pensez-vous d'une relation entre Ichigo Kurosaki, Inoue Orihime et Rukia Kuchiki ?

ISHIDA URYÛ : Kurosaki ne mérite d'être avec personne. Ou plutôt, personne ne devrait subir le préjudice de se retrouver avec Kurosaki. Et j'espère qu'au cours de cette fiction, ce « Kurosaki Ichigo X ? » ne sera qu'un leurre afin de dire que Kurosaki Ichigo ne pourra finir qu'avec le vent.

JOURNALISTE : Ah, en voilà une réponse intéressante ! Et quant à vous, parlez-nous de vos relations avec vos camarades ! Avec qui vous entendez-vous particulièrement, ou pas ?

ISHIDA URYÛ : Je m'entends très mal avec Kurosaki Ichigo. Il est arrogant, imbu de lui-même et imagine que les Quincy ne sont qu'une race inférieure à celle des Shinigamis, uniquement capable de lancer des flèches et d'utiliser des artefacts sans aucune valeur. Mais sinon, je suis plutôt à l'aise avec mes camarades, même s'il s'agit de Shinigamis, comme Hanatarô Yamada. Je m'entends également bien avec Inoue-san.

Maintenant, j'estime que j'ai répondu à vos questions de façon assez argumenté, plus que n'importe qui jusqu'à présent, je me retire donc. Au revoir.

JOURNALISTE : Merci bien, Monsieur Ishida ! Enfin … je crois. Quoi qu'il en soit, nous avons tous pu apprendre certaines choses au cours de cette interview ! Ainsi donc, Ishida Uryû va-t-il empêcher Ichigo Kurosaki de finir avec Orihime Inoue ? Va-t-il, pire, essayer de le tuer ? Vous saurez le tout, en suivant régulièrement cette fiction ! Et comme d'habitude, vous avez le droit de venir commenter et critiquer –mais pas trop fort quand même- puisque cela ravira l'auteur ! Et vos questions à vos personnages, seront toujours acceptées !

Signification des noms :

Ryûketsu : Effusion de Sang / Carnage

Ketsurui : Larmes

Nikushimi : Haine.

Kanashimi : Tristesse.

Kyôkutan : Démesure.

Yokubari : Avarice.

Noroi : Malédiction

Kyogi : Mensonge.