BLEACH – RISING HELL
Personnage de la semaine : Genryûsai Yamamoto
Le Capitaine-Commandant du Gotei 13 s'est adoucit ces dernières années. Son autorité demeure immense, et ses ordres incontestables, mais Genryûsai ne se montre plus aussi intransigeant et sévère dans ses décisions. Des rumeurs courent sur lui, annonçant qu'il chercherait actuellement un successeur à la teinte de l'armée, mais il compte bien mourir avec ce grade.
CHAPTER VIII : GREAT SIN GENERAL
Aucun mouvement. Une simple peur total, et un moment de flottement, durant lequel Kyôkutan conserva cette expression très marquée de sadisme. Face à elle, Orihime demeurait réduite à l'impuissance. Les tremblements de son corps ne se stoppèrent pas, alors que finalement, son regard s'imprégna d'une forme de folie.
« - TATSUKI-CHAN ! ESPÈCE DE MONSTRE ! RENDEZ-MOI TATSUKI-CHAN ! S'époumona l'étudiante en versant un torrent de larmes. »
Kyôkutan éclata d'un rire tonitruant devant le comportement de sa victime.
« - Tu veux que je te la rende ? Très bien, la voici. »
La tête de la malheureuse étudiante trainant dans la main de la blonde fut lancée vers son amie, qui ne put que déglutir avec horreur, et éviter ce qui restait du corps de la brune. Le crâne s'écrasa sur le mur derrière la rousse, avant de tomber sur le sol, laissant dans son sillage, une trainée de sang macabre. La guérisseuse n'esquissait plus aucun geste. La blonde au regard à la teinte similaire s'approcha doucement, conservant ce sourire provocateur. En poussant un hurlement mêlant la rage, la terreur et la tristesse, Orihime lança Tsubaki dans un assaut vain. Son adversaire, si cette dernière pouvait être qualifiée de la sorte, esquissa un faible mouvement de la tête afin d'éviter le petit esprit tranchant, avant de l'attraper de la main gauche, provoquant un emballement de la folie qui s'emparait de l'hôte des lieux. Un craquement sinistre résonna dans les lieux, alors que Tsubaki chuta lentement au sol, le corps complètement tordu.
« - Geste intelligent de ta part, ma petite. Sourit la Générale. Bon … je ne vais pas trop te faire souffrir, hein ? Je suis juste Générale de la Démesure, pas du sadisme, pas vrai ?
- … Monstre !
- Tu perds la notion de phrase verbale, ou même phrase tout court. Soit, ce n'est pas très important. Adieu, Orihime Inoue. »
La lame noire infernale se dégaina une fois de plus. L'aura brûlante et sombre à la fois pétrifiait complètement la jeune étudiante, incapable d'esquisser le moindre mouvement afin de survivre face à cette inconnue à qui il manquait visiblement quelques cases dans la tête. Et en un instant, Kyôkutan disparue du champ de vision de l'étudiante de dix-huit ans, avant qu'une violente douleur ne s'empare de cette dernière : l'épée noire, déjà tâchée du sang de Tatsuki Arisawa, vint s'enfoncer dans la côte de la cible. Douleur, incompréhension et désespoir se mêlaient dans une danse macabre, alors qu'un violent coup de pied suivi, scotchant instantanément la rousse sur le mur, ensanglantant tout dans son sillage. Son incapacité à répondre aux offensives ennemies frôlait désormais le pathétique. L'adversaire en question fit quelques pas, avant de la toiser du regard.
« - Tu es vraiment lamentable. Je me demanderais presque pourquoi j'ai subie l'affront de venir t'exécuter. Cracha avec un mépris non dissimulé la blonde. »
Un bruit de vitre se brisant interrompit néanmoins la proclamée Générale, avant qu'une pluie de rayons bleus ne viennent s'abattre dans sa direction, tandis que son regard se plissa doucement. Rapidement, elle évita les nombreuses flèches qui s'encastrèrent sur le mur du fond, et se réceptionna plus loin. L'ombre d'Ishida Uryû fusa à vive allure afin d'entrer dans la demeure d'Orihime Inoue.
« - Inoue-san ! S'empressa d'hurler le Quincy. Tout va bien ?
- I-Ishida-kun … »
Les larmes coulaient à foison sur ses joues, alors qu'elle-même se noyait dans une petite flaque de sang qui croissait en volume au fur et à mesure des secondes. Les dents et les poings du jeune homme aux cheveux noirs se serrèrent. Avant que ses yeux ne s'écarquillèrent d'effroi, en découvrant les restes de Tatsuki Arisawa sur le sol.
« - Elle est mieux ainsi, pas vrai ? Provoqua la voix de Kyôkutan, au fond de la pièce.
- Je ne te laisserais pas t'en sortir aussi facilement. Fulmina l'étudiant aux lunettes.
- Oh, tu crois … ? Sourit de façon morbide son interlocutrice. »
Il n'y avait pas de quoi se sentir serein. Cette femme dégageait quelque chose d'extrêmement malsain. Il n'y avait pourtant aucun reiatsu qui émanait d'elle, juste … cette sensation de pouvoir intense.
Karakura – Clinique Kurosaki.
À toute allure, Ichigo Kurosaki traversait les cieux de la ville pour rejoindre son domicile. Durant son affrontement avec l'autre folle de Ketsurui, il avait déjà pu ressentir les bribes de ce qui se produisait ici, à savoir l'utilisation de Sode no Shirayuki par Rukia, et cela n'augurait rien de bon, surtout que depuis, le Shinigami Remplaçant ne percevait plus grand-chose. Les secondes défilèrent comme des minutes à ses yeux, alors que le rouquin se posa finalement devant chez lui, entrant avec précipitation dans les locaux. Son cœur lui-même s'emballait. Sa famille a probablement été mise en danger, et il n'avait pas pu être là pour les protéger.
Lorsque son regard ambre put apercevoir l'intérieur de sa maison, la première chose qui lui vint à l'esprit fut … ce décor congelé et désorganisé. Le salon ne ressemblait plus à grand-chose. Une silhouette se tenait au milieu de tout cela, installée sur le canapé, qui ne se trouvait absolument pas à sa place.
« - Rukia ! Appela le rouquin, en accourant en direction de son amie.
- I-Ichigo ?! Balbutia la vice-Capitaine au regard améthyste. Tu es revenu ? Qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?
- Je te raconterais plus tard. Répondit le jeune homme au Bankai. Toi plutôt, qu'est-ce qu'il s'est passé ici ? Tu vas bien ?
- Arrête de t'en faire pour rien, j'ai juste quelques égratignures. Lui répondit la petite Shinigami. Des types qui ressemblaient à celui qu'on a rencontré hier se sont pointés ici, je les ai vaincus, mais ton salon …
- On s'en fout de ça, c'est pas un problème. Comment vont les autres ?
- C'est bon aussi pour eux, j'ai envoyé tes sœurs dans la chambre de ton père. Je n'ai rien ressenti d'anormal pour eux. Soupira Rukia. Je pense que je vais rester ici. Tu devrais aller aider les autres. Va voir Inoue, je crains qu'il n'y ait des problèmes là-bas. »
Les yeux du Shinigami remplaçant s'écarquillèrent brièvement. Oui, la petite noble avait raison. Échangeant tous deux un bref regard, les deux amis se quittèrent aussitôt. Il n'y avait pas trop le temps de prendre du repos dans des circonstances pareilles.
Karakura – Maison d'Inoue Orihime.
Un corps chutant sur le sol à genoux, dans une nouvelle effusion de sang. Les mains d'Uryû Ishida pressèrent son flanc gauche, détrempé par le liquide morbide et vital que représentait l'hémoglobine, devant cette Générale, qui le toisait toujours d'un air hautain.
« - Tu as mal ? Demanda calmement la jeune femme vêtue de noir. Je vais te faire exploser le reste de ton corps. »
Les poings serrés, le Quincy releva la tête. Sa blessure éclair ne l'arrangeait pas, cette femme ayant réussie à l'atteindre dès son premier mouvement alors qu'il essayait d'analyser une situation désormais bien mal embarquée. Et à en juger par le reiatsu de Kurosaki ainsi que la distance les séparant, il ne valait mieux pas trop compter sur le rouquin pour voler à leur secours. Et de toute manière, non, Ishida Uryû, sur son honneur de Quincy, ne remettrait jamais son destin entre les mains d'un homme comme le Shinigami remplaçant. Derrière, Inoue-san semblait bien mal en point, ses larmes se mêlant rapidement au sang. Il devait la sauver. En titubant alors qu'il se relevait, l'étudiant aux lunettes enchaîna rapidement, en matérialisant sa flèche bleue rapide, qui partit immédiatement en direction de son adversaire. Cette dernière haussa légèrement les sourcils, avant de parer aisément les offensives ennemies, en plaçant son épée en conséquence.
« - J'ai cru comprendre que les Quincy sont bien meilleurs lorsqu'ils évoluent dans un monde rempli de particules spirituelles. Ce n'est pas vraiment le cas ici, pas vrai ?
- Je n'en ai pas besoin pour te combattre. Annonça calmement son opposant. »
Pourtant, le jeune homme dû rapidement faire face à une réalité qui allait à contre-courant de ses propos. Il avait beau enchaîner le nombre de flèches tirées avec une intensité toujours croissante, sa cible se dérobait à chaque fois, ou bloquait avec une efficacité trop parfaite chacune de ses salves d'énergies. Ce ballet dura quelques secondes, avant que d'un violent coup de genou en plein milieu du visage, la dénommée Kyôkutan fracassa le nez du Quincy tout en faisant tomber ses lunettes. L'archer chuta de façon assez pathétique sur le sol, non loin d'une Orihime qui cherchait à reprendre conscience du monde qui l'entourait, cherchant une porte de secours afin de l'extirper du cauchemar désastreux dans lequel son corps et son âme s'engouffraient. Mais il n'y avait aucune perche tendue, aucune voie par laquelle un espoir pouvait s'engouffrer. Ishida Uryû s'écrasa rapidement sur le sol, alors que son opposante vint violemment lui écraser le thorax, conservant toujours un air supérieur qui ne la rendait que plus antipathique encore.
« - Tu n'en n'avais pas besoin, hein ? Provoqua-t-elle. Bon, c'est pas tout, mais je vais en finir avec vous avant que Kurosaki Ichigo ne vienne jouer aux héros.
- Qu'est-ce que tu … veux ? Qui … es-tu ? Murmura la voix du fils de Ryûken, étalé et déjà réduit à l'impuissance sur le sol.
- Bien essayé pour perdre du temps, mais ça ne prend pas sur moi. Ricana la blonde, en faisant abattre son sabre. »
Mais ce dernier fut littéralement attrapé en plein vol, par une main arrivant de derrière la jeune femme, dont les traits du visage se plissèrent instantanément. Le nouvel arrivant disparu l'instant d'après en shunpo, emportant les corps d'Ishida et d'Orihime instantanément pour les placer plus loin. À en juger par le shihakusho qu'il portait, cet homme faisait partie du Gotei 13. Sa chevelure rouge en queue de cheval, masquée par un bandeau noir donnait implicitement son identité. La main du jeune homme se plaça jusqu'à son fourreau, duquel il dégaina son épée.
« - Abarai Renji, Lieutenant de la Sixième Division. Déclara-t-il rapidement. Je suis désolé, mais je suis en mission à Karakura. Et tu empiètes dessus. »
Tout dans son ton avait un côté excessivement sérieux, ne collant que très peu à la personnalité habituelle du Shinigami à la chevelure écarlate. Mais la situation ne pouvait s'y prêter autrement. De ses propres yeux, le Lieutenant avait pu constater la disparition d'un être cher ici. Même s'il ne connaissait que faiblement la victime lui-même, savoir que cette mort entraînerait un amas de souffrance ne lui plaisait que moyennement. Son regard sérieux porté sur son adversaire, le jeune homme concentrait toute son attention sur le combat qui s'annonçait, afin de ne pas commettre la moindre erreur.
« - Abarai-kun … fais attention, cette femme est forte. Déclara un Ishida, qui tentait de se remettre de ses émotions.
- Ouais, j'ai cru comprendre ça. Répondit le subordonné de Byakuya, sans se retourner. Mais j'suis pas Lieutenant par hasard, hein. »
Un simple affrontement silencieux. Les deux regards se mêlaient, se détaillaient, comme si chacun des deux opposants tentaient de mettre l'autre hors combat rien que par intimidation. Mais au final, un fin sourire prit place sur le visage de Kyôkutan, derrière ses mèches blondes.
« - Je vois. La Soul Society a enfin décidée de lever le petit doigt pour venir s'immiscer ici ?
- En gros, ouais. Répliqua Renji, les mains toujours empoignées sur Zabimaru, prêt à utiliser son Zanpakutô à n'importe quel moment.
- Bien, je suppose que mon rôle s'arrête ici. Tant pis. »
Une ombre se posa violemment dans la demeure, interrompant ainsi la discussion qui venait de s'amorcer. Le long shihakusho noir voletant au gré du vent laissait clairement transparaître l'identité du dernier venu. Kurosaki Ichigo, dont le regard visiblement bien amer, dur, allait de pair avec le reiatsu particulièrement chargé de colère, qui l'animait.
« - Tu ne vas aller nulle part … Siffla le détenteur de Tensa Zangetsu.
- Dommage, Kurosaki Ichigo. Le rôle du sauveur a déjà été accaparé par ce Renji Abarai.
- Tatsuki …
- Oh, tu ne m'écoutes pas ?
- Tu as tué Tatsuki. Souffla l'hybride, dont le regard ambre s'enflammait intérieurement.
- Par accident. Répondit d'un ton détaché Kyôkutan. Si elle n'était pas venue ici, je n'aurai même pas eu connaissance de son existence. C'est donc de sa faute.
- CONNASSE ! »
Les yeux de Renji se plissèrent, tandis que le Shinigami remplaçant, qui n'avait même pas adressé un regard au Lieutenant de Byakuya jusqu'ici se lança dans un assaut peu adéquat avec la situation, visiblement guidé par ses émotions. Malgré le temps qui venait de s'écouler, cet idiot n'avait toujours pas évolué à ce niveau-là, il semblerait. D'autant plus qu'à en juger par l'état des manches de son shihakusho, Ichigo avait également dû faire face à un ennemi, suffisamment puissant pour lui infliger une quelconque blessure quand bien même le jeune étudiant avait déclenché son Bankai.
La lame noire de Tensa Zangetsu ne trancha rien, sinon le vent. Kyôkutan se positionna plus loin, souriante.
« - Tu vas plus vite que moi, mais tes mouvements sont si prévisibles.
- Je … vais te tuer.
- Oui, oui. Si tu le dis. Mais écoute, je n'ai plus le temps maintenant, ok ?
- Je vais …
- Kyôkutan. C'est mon nom, retiens-le bien. Si tu veux te venger … alors, ce sera pour plus tard. »
Elle se volatilisa, évitant de se faire trancher par un Tensa Zangetsu manié de façon brutale par son propriétaire. Le reiatsu du Shinigami remplaçant brûlait d'une haine à faire frémir ses propres camarades, lorsqu'une main se posa sur son épaule : Renji.
« - Laisse tomber, ça sert à rien de t'énerver comme ça. Déclara le vice-Capitaine à la chevelure flamboyante. »
Les quatre derniers habitants des lieux laissèrent un silence court mais pesant s'installer. Mais eux tous avaient raison, le moment n'était pas le bon afin de sombrer dans des excès de violence. Bien au contraire, plus que toute autre chose, il fallait conserver une once de lucidité afin de faire face aux événements menaçants qui semblaient pointer leur nez dans le sombre horizon. La nuit promettait d'être longue et difficile.
Soul Society – Quartiers de la Première Division.
« - Bien, fit la voix de Genryûsai Yamamoto. Comme vous le savez tous, la ville de Karakura vient d'être attaquée par des ennemis à l'identité douteuse. Le Gotei 13 se doit de remplir sa tâche et de maintenir un équilibre dans la balance des âmes, ainsi que de protéger ce qui doit l'être. C'est dans ce but que j'ordonne désormais à tous les Capitaines de travailler afin de régler le problème à Karakura, ainsi que garantir la sécurité du Seireitei. Aujourd'hui, nous ne savons pas où se trouve l'ennemi, et il pourrait tout aussi bien attaquer la Soul Society. Soyez sur vos gardes.
- Bien Capitaine-Commandant. S'exclamèrent d'une voix commune les plus hauts gradés des environs.
- Sur ce, la réunion d'urgence s'achève ici. Vous avez l'autorisation d'envoyer des vices-Capitaines ou de vous rendre vous-mêmes à Karakura afin d'enquêter.
- Ah, enfin ! S'exclama la voix de Zaraki Kenpachi. J'vais aller m'occuper de ces minables !
- Non, sauf toi Zaraki Kenpachi.
- QUOI ?!
- N'as-tu pas entendu les ordres de ton supérieur, avorton ? Tu resteras au Seireitei, nous ne pouvons pas prendre de risques avec tes manies à tout détruire sans réfléchir aux conséquences. »
Le Capitaine de la Onzième Division laissa échapper un soupir d'ennui, avant de se retourner. Personne ne manquait à l'appel parmi l'Assemblée des hauts gradés du Seireitei. Les 12 Capitaines convoqués sortirent rapidement de la salle de réunion imposée par Yamamoto. Leurs mines n'affichaient rien de très serein, et cela pouvait aisément se comprendre au vu de l'évolution de la situation. Tous se devaient de retourner rapidement à leurs quartiers afin de préparer la situation. La nuit avait certes déjà fait son apparition au Seireitei, mais cela ne constituait pas une raison valable pour cesser de travailler, bien au contraire. Dehors, l'air frais et l'ambiance paisible dissimulaient peut-être une menace importante pour les Shinigamis.
Enfers – Repaire de Meikyû.
Le décor immuable et sombre continuait de régner. Le maître des lieux demeurait toujours assis sur ce que l'on pourrait qualifier de trône, la main supportant nonchalamment son menton, alors qu'une expression d'ennui, ou d'impatience, prenait doucement place sur son visage. Plusieurs ombres dissimulées dans le noir se tenaient immobiles, formant deux rangs, d'une façon similaire à l'emplacement que prennent les Capitaines du Gotei 13, lorsque ces derniers se réunissent autour de Genryûsai Yamamoto. Et au fond, la grande porte sombre s'ouvrit, dans un grincement aigu, laissant finalement apparaître une autre de ces personnes.
« - Bien, Kyôku-chan, je vois que tu es revenue. Bailla littéralement le chef des lieux.
- Oui, Meikyû-sama. S'inclina respectueusement l'intéressée, tout en abaissant sa capuche afin de dévoiler son visage au grand jour.
- Tu n'as pas réussie à tuer Inoue Orihime, n'est-ce pas ? »
Il n'y avait guère de reproche dans le ton employé. Un simple constat de la part de son supérieur.
« - Mes excuses, Meikyû-sama. J'ai été négligente avec cette fille, et la Soul Society est intervenue.
- Je vois. La Soul Society a donc décidé de se bouger un peu, ce n'est pas trop tôt. »
La jeune femme vêtue de noir ne savait que répondre. Les possibilités lui paraissaient restreintes. Il semblerait que son supérieur ne lui tienne pas réellement en rigueur pour cette mission manquée. Mais apparemment, cette décision ne semblait pas forcément au goût de tout le monde. Sortant de la ligne formée à gauche du Maître des lieux, une ombre apparut, et enleva sa capuche. Une chevelure bouclée noire, un regard ambre sévère et plein de reproches, s'abattit sur Kyôkutan.
« - Tout cela est arrivé à cause de toi, Kyôkutan. Si tu avais agis conformément au plan au lieu de n'en faire qu'à ta tête, nous aurions déjà une bonne avance. Je proposerais bien un châtiment pour toi.
- Yokubari, Général de l'Avarice … je m'en fous complètement de ton avis à propos de moi. Répondit dans un sourire narquois celle qui revenait de mission.
- Je m'en doute, tu dois être trop préoccupée par ton apparence pour penser aux autres, n'est-ce pas ?
- À vrai dire, si tu ne m'adressais pas la parole, je douterais même de ton existence. »
Les deux individus se toisèrent mutuellement, leur regard se défiant sans crainte. Autour d'eux, les autres membres constituant la garde rapprochée de Meikyû conservaient tous un silence signifiant qu'aucun d'eux n'interviendrait au cours de cette joute verbale, faisant monter la tension entre les deux subordonnés du maître des lieux. Les concernés ne dirent plus rien, pendant quelques secondes, pendant que leur yeux demeuraient rivés sur ceux de l'adversaire. Jusqu'à ce qu'une voix ne s'élève, afin de stopper la querelle.
« - Ça suffit, tous les deux. »
Les interpellés se retournèrent, jusqu'à croiser le regard désapprobateur du bras droit de Meikyû, Seijaku. L'homme aux cheveux châtains venait de s'avancer en direction des deux trouble-fêtes.
« - Tiens, ça fait drôle de te voir parler spontanément. Je pensais que tu ne parlais que sur claquement de doigt de notre seigneur Meikyû-sama. Sourit Yokubari.
- Quant à toi, tu devrais vraiment songer à te taire. Lança d'un ton acide Kyôkutan. Plus tu parles, plus tu me donnes la nausée.
- Tu n'as même pas besoin de parler pour me donner la nausée. Répliqua son interlocuteur. »
Une aura sombre interrompit cette fois les deux Généraux, qui perdirent la brûlante expression de défi dans chacun des deux visages. Et la source de ce pouvoir nouveau, provenait bien sûr de celui qui avait tenté de stopper par les mots, l'envenimement de la situation. Cette fois-ci, la pression étouffante dégagée par l'homme aux yeux argentés fit son effet.
« - N'avez-vous pas honte de vous quereller devant Meikyû-sama ? Tonna-t-il d'un ton grave et sérieux. Revoyez bien vos positions. N'oubliez pas qu'ici, vous n'êtes pas indispensables. »
Les mots pouvaient posséder un grand pouvoir de persuasion lorsqu'ils étaient employés correctement, et à cet instant précis, ni Kyôkutan, ni Yokubari, n'eurent quoi que ce soit à redire sur les propos émis par Seijaku. Tous deux baissèrent légèrement la tête, avant de s'incliner et d'excuser auprès du chef des lieux, avant que ce dernier ne congédia tout le monde, excepté son fidèle bras droit.
« - Seijaku, tu sais que tu n'es pas obligé d'arrêter ce genre de choses, si moi-même je ne le fais pas. Je trouve ça drôle, ça me divertie.
- Meikyû-sama, je ne pense pas qu'une guerre interne entre vos subordonnés puisse vous apporter beaucoup de choses de positif.
- Haha … oui, c'est vrai. Tu as raison, ce n'est pas bien de m'amuser en voyant mes Généraux se battre ... »
Un silence s'installa dans la grande et sombre pièce. Le subordonné décida finalement de le rompre, au bout de quelques secondes.
« - Qu'en est-il de nos opérations dans la ville de Karakura ? Demanda-t-il, sans ton particulier. Avec l'arrivée imminente de la Soul Society, doit-on changer quoi que ce soit ?
- Non. Sourit doucement son supérieur. Les prochains jours risquent d'être amusants. Dis donc aux Généraux de se tenir prêt à faire de Karakura, « l'Enfer » sur Terre. »
Monde Réel – Cimetière de Karakura, 10 heures du matin.
Trouver le sommeil après avoir vécu une nuit comme la dernière relevait presque de l'impossible. Être l'homme ayant renversé les plans d'Aizen ou fait changé la Soul Society toute entière, ne permettait pas non plus de s'en sortir, confronté à cette situation. Ichigo Kurosaki en faisait actuellement l'amère expérience. Après les événements survenus chez Inoue, étant donné le sort réservé à Tatsuki, il a finalement fallu avertir les autorités. La police ne trouverait évidemment rien sur le meurtre de la jeune femme, puisqu'il s'agissait d'une entité spirituelle qui en fut responsable. Heureusement, ils n'inculperaient pas non plus Inoue, qui demeurait la principale suspecte, aussi absurde cela pouvait-il paraître. Finalement, elle fut rapidement relâchée, les autorités partant à la recherche d'un coupable qu'aucun ne pouvait nommer.
Renji, envoyé par la Soul Society, décida, après discussion avec Rukia, de demeurer chez Inoue Orihime pour le restant de la nuit, afin de la protéger en cas de besoin. Ishida également resta durant la même période, tandis qu'Ichigo et Rukia retournèrent à la clinique Kurosaki. Aucun mot ne fut échangé, quel que soit le lieu. Personne ne voulait dire quoi que ce soit, après une nuit où le sang fut déversé de façon conséquente.
Le vent frais et matinal soufflait sur le cimetière. Une tombe en particulier se démarqua des autres. Tatsuki Arisawa, 18 ans, une jeune étudiante qui n'avait rien fait pour mériter un tel sort, venait d'être enterrée, devant ses proches, et moins proches. Ichigo, Inoue, Chad, Rukia, Keigo, Mizuiro, Chizuru, Ishida, Renji se tenaient ici, respectant tous un silence pesant. Même les plus idiots parmi eux n'osaient se lancer dans des plaisanteries qui seraient plus que mal vues. Étant donné la situation, l'Université de Karakura laisserait sûrement aux étudiants le droit de ne pas assister aux cours. Le motif semblait plus que suffisant. Alors que des larmes s'emparaient du visage d'une Orihime Inoue en détresse, bientôt réconfortée calmement par une Rukia au visage grave, le sang bouillonnait à travers tout le corps du Shinigami remplaçant, qui préféra s'éloigner de quelques mètres.
« - Kyôkutan, Générale de la Démesure … Murmura-t-il à lui-même. Je vais te tuer. J'en fais le serment. »
NEXT CHAPTER : LIE FOR MY FRIENDS' SAKE
Les coulisses du Chapitre …
JOURNALISTE : Bonjour à tous, chers lecteurs ! Cette semaine, nous avons une interview très spéciale, avec le Capitaine-Commandant du Gotei 13, Genryûsai Shigekuni Yamamoto !
YAMAMOTO : Je suis le Shinigami le plus puissant de ces 1000 dernières années, et je ferais la meilleure interview de ces 1000 dernières années. Alors commencez.
JOURNALISTE : Euh … bon d'accord. Alors, Capitaine-Commandant, que pensez-vous du rôle du Gotei 13 jusqu'à présent ?
YAMAMOTO : Pour l'instant, nous ne sommes pas encore apparus très souvent et de façon très utile. Mais il faut dire que les Lieutenants Abarai et Kuchiki font partie du Gotei 13 et effectuent de bonnes choses, au nom du Gotei 13. Mais à titre personnel, je vous promets que j'apparaîtrais et que je ne me ferais pas vaincre.
JOURNALISTE : Quelle confiance en vous ! Parlez-nous un peu des ennemis, qu'en pensez-vous ?
YAMAMOTO : Ils ne feront pas le point contre le Shinigami le plus puissant de ces 1000 dernières années, qui possède également le Zanpakutô le plus brûlant de ces 1000 dernières années.
JOURNALISTE : Je vois ! Vous aimez beaucoup rappeler que vous êtes très puissant. Comment jugez-vous donc l'évolution des autres Shinigamis parmi le Gotei 13 ?
YAMAMOTO : Ils font de bons progrès dans l'Académie que j'ai fondé, en respectant les règles que j'ai mis en place, en écoutant mes conseils intelligents, et en suivant les enseignements que j'ai inculqués. Mais s'ils ne le font pas, alors ils sont tous mauvais.
JOURNALISTE : Mais dans ce cas, que dire de Zaraki Kenpachi et Kurosaki Ichigo ?
YAMAMOTO : Ce sont des cas spéciaux et des exceptions qui confirment la règle. Par exemple, sans le Gotei 13 et tout ce que j'ai fondé, Hitsugaya Toshirô ou Abarai Renji ne seraient rien d'autre que de vulgaires mendiants.
JOURNALISTE : … D'accord ! Dans ce cas, je pense que nous avons terminé l'interview de cette semaine !
YAMAMOTO : C'est la meilleure interview depuis le début de la Fiction. Et elle le sera pour les 1000 prochaines années à venir.
JOURNALISTE : Je doute que la Fiction puisse durer 1000 ans …
YAMAMOTO : Silence, avorton.
JOURNALISTE : Oui, bien sûr.
