Résumé du dernier chapitre : Le calme est revenu après la dernière bataille. À la Soul Society, comme en Enfers, chacun tente de trouver un moment de repos, avant de se pencher sur la stratégie militaire à adopter. Au Seireitei, Rikuchi Roshin, Chef de la Garde Royale, demande ainsi au Commandant Yamamoto, de parler à un prisonnier particulier …

BLEACH – RISING HELL

Personnage de la semaine : Nanao Ise

Passionnée de lecture, Nanao Ise a plusieurs fois remporté le concours de « Meilleur lecture d'une œuvre » au Seireitei, et même celles d'écritures. Néanmoins, elle ne s'est pas encore lancée dans une grande œuvre personnalisée. Beaucoup de rumeurs existent sur une relation entre elle et le Capitaine Kyôraku, mais elle les nie complètement et catégoriquement.

CHAPTER XXVIII : NOTHING BUT FREEDOM

Les yeux écarquillés, Genryûsai Yamamoto se laissa prendre par le silence, l'espace de quelques secondes, histoire de vérifier que la demande provenant du Capitaine Roshin était bien sérieuse. Et au vu du regard de ce dernier, il n'y avait aucun doute à ce sujet.

« - Es-tu sérieux, Capitaine Roshin ? Déclara Yamamoto. Es-tu bien en train de demander à voir Aizen Sôsuke ?

- C'est bien cela. Rétorqua son interlocuteur. Je souhaite voir, et également libérer Aizen Sôsuke dans le cas où il se montrerait coopératif.

- Mais c'est de la folie ! S'écria soudainement Soi Fon, dans l'assemblée des Capitaines du Seireitei. Ce type est un malade mental, et profitera de la moindre de nos erreurs pour nous trahir !

- Je pense aussi que c'est particulièrement dangereux … Affirma Ukitake. Aizen est quelqu'un de vraiment fourbe …

- Libérez-le ! Sourit largement Kenpachi. Ça me fera un adversaire de fort en plus !

- Assez, faîtes donc le silence. Ordonna Rikuchi Roshin. »

Les gradés du Gotei 13 se turent immédiatement. Même si au fond des pensées de certains d'entre eux, les choses bouillonnaient. Peu importe le grade de ces hommes, ils n'avaient pas le droit de les prendre de haut à ce point ! Surtout ce chef de l'armée, à vrai dire. Finalement, les yeux fermés, Genryûsai frappa de sa canne sur le sol, comme lorsqu'il le faisait lors d'importantes décisions.

« - Bien, étant donné que le Capitaine Roshin est le premier subordonné du Roi de la Soul Society, son ordre, à moins d'être contredit par le reste de la Garde Royale, est irréfutable. Allez donc au Mûken, pour discuter avec le prisonnier Aizen Sôsuke. »

Seireitei – Ruelles.

« - Ils sont sérieux là ?! S'enquit un Kurosaki Ichigo légèrement pris de panique.

- Apparemment, c'est la décision. Le Capitaine Ukitake vient de me le dire par message. Rétorqua Rukia Kuchiki. »

Les deux Shinigamis s'avançaient rapidement vers les Quartiers de Yamamoto Genryûsai, en compagnie du Lieutenant de la Sixième Division, Renji Abarai. Ishida, Chad et Inoue avaient décidé de demeurer à la Quatrième Division, pour aider dans les éventuelles tâches confiées par les membres de là-bas.

« - Au fait, comment va Byakuya ?

- Nii-sama va mieux. Affirma la brunette. Pour qui le prends-tu ? Il va bientôt pouvoir reprendre ses fonctions !

- Ça va, pas la peine d'hurler, pour une fois que j'essayais de me préoccuper du sort de ce type …

- Ne dis pas « ce type » à propos de Nii-sama ! Et d'ailleurs, je ne suis pas sûre que tu devrais aller là-bas … tu as fait certaines choses qui ont beaucoup déplu nos supérieurs, je te signale. »

Ichigo haussa rapidement les épaules, et décida simplement de poursuivre le chemin.

« - Laisse tomber, Rukia. Lâcha Renji, en suivant le rythme. Ce mec est un cas désespéré.

- Je sais ça.

- Arrêtez de vous foutre de moi alors que je suis juste là, hein ...

- Nous y sommes ! »

Le Shinigami Remplaçant et ses deux comparses pénétrèrent à l'intérieur des baraquements de Genryûsai Yamamoto. Et justement, l'attroupement de Capitaines en direction du couloir menant au Mûken se fit rapidement visible. Un temps hésitant, Ichigo décida de partir en leur compagnie.

Même si lui aussi aurait probablement des comptes à rendre plus tard. Le rouquin se posa, en même temps que Renji et Rukia, en face de la file de Shinigami, menée par le Capitaine Roshin.

« - Ichigo Kurosaki. Murmura ce dernier, de son ton grave. Tu n'as pas ton mot à dire sur les événements qui vont se dérouler dans les prochaines minutes, ais-je été suffisamment clair pour un esprit aussi faible que le tien ?

- Que …

- Visiblement pas. Articula le chef de la Garde Royale. Suis-nous si bon te semble, mais ton silence est exigé. »

La sévérité des propos paraissait même un peu exagérée. Mais au vu de la façon dont cet homme venait de lui adresser la parole, l'étudiant se fit rapidement tout petit. Yamamoto lui-même lui lança un regard sévère, tandis que le vieil homme emboita le pas à la Garde Royale. Finalement, les Capitaines venaient tous de s'engouffrer dans le couloir menant au Mûken, laissant Ichigo, Renji et Rukia derrière. Tous, sauf un : une vague d'effroi parcouru le Shinigami Remplaçant, lorsque le sourire carnassier de Zaraki Kenpachi lui faisait face.

« - Ichigo, ça fait longtemps hein ?! Ricana-t-il de son ton grave.

- Kenpachi, tu …

- T'inquiète pas Ichigo. Clama le Capitaine de la Onzième Division. Si on te condamne à mort, je vais insister pour que ça se fasse dans un combat entre nous, hein ?!

- … Tu devrais suivre le groupe, avant de te faire disputer. Assura son interlocuteur, visiblement blasé par le comportement exagérément agressif du grand Shinigami.

- Tss. Tu crois que j'suis con ou quoi ?

- Zaraki Kenpachi ! Grogna Yamamoto. Dépêche-toi. »

Sans dire un mot, le visage renfrogné, le Capitaine de la Onzième Division entreprit de suivre ses collègues, dans cette marche forcée.

Quelques gouttes de transpiration perlèrent du visage d'Ichigo, tandis que Renji lui lança un vif regard moqueur, étant donné qu'il s'agissait bien du Shinigami Remplaçant que Zaraki Kenpachi ainsi que d'autres très hauts gradés avaient dans le collimateur.

Mais ce climat amical changea au rythme des pas menant tous les gradés du Gotei 13 au plus profond du Mûken. La dernière fois, Ichigo Kurosaki n'avait pas particulièrement fait attention à ce lugubre décor, étant donné l'urgence dans laquelle il avait été plongé. Mais désormais, il pouvait clairement distinguer toute l'horreur des cellules. La plupart des prisonniers avaient regagnés la vie derrière leurs barreaux, puisque sortir au milieu d'une guerre garantissait quasiment la mort de façon immédiate. Et lorsque Yamamoto Genryûsai avait réinvestit ses Quartiers, certains des intrépides prisonniers désireux de regoûter à la lumière du jour, ont fait la malheureuse rencontre des flammes émises par Ryûjin Jakka.

« - Certains de ces hommes sont condamnés ici pour le restant de leurs jours. Murmura Rukia, tandis que le rouquin voyait son regard se perdre sur l'un ou l'autre des prisonniers. Ça ne change pas beaucoup de la justice de ton monde, je pense.

- Pas vraiment, ouais. Répondit doucement le Shinigami Remplaçant. Rien que rester une ou deux heures dedans m'a soûlé moi.

- Tu n'es pas vraiment un exemple de patience non plus. Sourit gentiment la Lieutenante, tout en continuant à marcher.

- À ta place je me méfierais, annonça doucement Renji. Au vu de ce que tu as fait, tu pourrais bien refaire un tour dedans dans peu de temps.

- Toi, ferme-la. Soupira son interlocuteur. »

Mais les pas de tous se stoppèrent finalement : au plus profond du Mûken, la cellule la mieux conservée et la plus sécurisée de toutes, dans laquelle siégeait Aizen Sôsuke, se trouvait devant les yeux du Capitaine Rikuchi Roshin. Yamamoto s'avança alors, pour déverrouiller la cellule, à l'aide d'un code à taper. Dans un crissement lent et sourd, toute la cage métallique s'ouvrit lentement, dévoilant une pièce confinée, complètement plongée dans une obscurité constante depuis des années maintenant. Au milieu de cette dernière, une chaise, sur laquelle un homme paraissait enchaîné. Ce dernier ne possédait d'ailleurs rien de très humain, puisque confiné dans une forme de carcasse métallique, qui dissimulait son visage et son corps. Seules les formes humanoïdes permettaient de le distinguer de ce bout de métal auquel il était rattaché.

Le Capitaine-Commandant du Seireitei, activa un autre mécanisme, permettant de libérer le prisonnier de toutes ces entraves. Et au bout de quelques secondes qui parurent longues aux yeux du premier concerné, pour la première fois depuis fort longtemps, Aizen Sôsuke, put distinguer des formes.

« - Aizen Sôsuke. Souffla la voix de l'instigateur de cette décision. Je suis le Capitaine Rikuchi Roshin, chef de la Garde Royale.

- … Mes salutations, dans ce cas-là. Rétorqua l'ancien Capitaine de la Cinquième Division, un fin sourire aux lèvres. Je suis honoré de vous rencontrer.

- Assez de mensonges futiles. Menaça le vieil homme. Je ne suis pas là pour plaisanter, Aizen Sôsuke.

- Cela m'aurait surpris, à vrai dire. Déclara le brun, toujours solidement fixé à sa chaise. Mais vous ne me laissez même pas le temps de respirer. Savez-vous depuis combien de temps j'attends avant de pouvoir revoir la lumière ? Si je compte bien, il me reste encore 19 998 années à passer ici, et je serais libre. Vous êtes donc en avance.

- Ton sort passé ne m'intéresse pas, Aizen Sôsuke.

- J'en conviens … si quelqu'un de votre grade a pris la peine de se déplacer jusqu'ici, cela doit vraiment annoncer de forts mauvaises nouvelles, n'est-ce pas ? Que s'est-il donc passé ? Le Seireitei serait-il tombé ? Quel dommage … »

Quelques gouttelettes de sang perlèrent du front de l'ancien maître de Las Noches, lorsqu'une petite pierre s'y incrusta, provoquant un brusque écarquillement des yeux du brun, perdant ainsi son assurance. Le Capitaine Roshin venait simplement de sortir un caillou de sa poche, avant de le lancer, de l'index … et cela causait ce type de dégâts ? Les Shinigamis présents demeurèrent silencieux, et se contentèrent d'observer les événements avec un intérêt presque coupable.

« - Je te le répète, Aizen Sôsuke. Souffla le chef de la Garde Royale. Je ne suis pas là pour m'amuser de tes idioties.

- Je peux sentir cela. Répondit son interlocuteur. Mais dans ce cas, pourquoi êtes-vous face à moi en ce moment ?

- Parlons plutôt de ton avenir. Déclara le vieil homme aux cheveux noirs. Ne souhaiterais-tu point de nouveau toucher, ne serait-ce que partiellement, à la liberté ?

- Voici une offre intéressante, mais qui cache tout un ensemble de choses dont j'ignore complètement les tenants et les aboutissants. C'est inquiétant.

- Aizen Sôsuke. Articula lentement le Capitaine de la Garde Royale. Je n'ai pas eu le souvenir de t'avoir parlé d'une « offre ». »

Le regard de l'intéressé se plissa légèrement à ces quelques mots prononcés par cet homme dont il n'avait jamais fait la connaissance auparavant.

Enfers – Repaire de Meikyû.

Dans la pénombre, les pas de Kanashimi la conduisirent lentement en direction de sa chambre. L'obscurité ambiante demeurait constante dans tous les lieux du château, mais ne gênait pas outre-mesure la Générale aux cheveux bleus, qui continua sa route silencieuse. La femme s'arrêta un instant, le regard insensible, mais porté sur quelque chose devant elle. Et soudainement, quelques secondes plus tard, la Générale se retrouva plaquée sans aucune douceur sur le mur du couloir, une main sur son cou. Les yeux bleus de la jeune femme se plissèrent lentement, le temps de considérer la personne qui venait de littéralement l'agresser : cette chevelure rougeâtre, ces yeux de la même couleur, il n'y avait aucun doute, il s'agissait bien de son collègue Général, Nikushimi.

« - Tu t'es bien amusée, hein ? Fulmina ce dernier. Tu n'croyais quand même pas que j'allais t'laisser tranquille après ce que tu m'as fait ?

- Tu parles du fait que je t'ai sauvé ? Cela doit probablement te déplaire, mais je n'en porte pas le moindre intérêt.

- Enfoirée, tu m'as tabassé pendant que j'étais pas dans un bon état, mais maintenant …

- Mais maintenant, quoi ? »

La Générale de la Tristesse attrapa les poignets de son opposant, qui écarquilla légèrement ses yeux, tout en serrant les dents, devant le phénomène qui se produisait devant lui. Kanashimi avait beau faire dix centimètres de moins que lui, elle venait de retirer sans aucune difficulté la forte poigne qu'il exerçait sur elle, sans même sourciller.

« - Tu souhaitais peut-être désobéir aux ordres de Meikyû-sama ? Tonna-t-elle, ensuite.

- Pas les ordres de Meikyû-sama. Mais les tiens. Tu croyais quoi ? Que j'allais rester pour me faire déglinguer par un mec de la Garde Royale ?

- Tout portait à croire que cela serait bien le cas. Affirma calmement la femme au regard océan. Tu allais te faire anéantir, il n'y avait pas le moindre doute. De tous les Généraux, tu étais celui que Meikyû-sama m'a recommandé d'aller récupérer. Ton imprudence et ton impulsivité lui ont encore donné raison.

- Te fous pas de moi ! Grogna en retour le rouge. J'commence à en avoir ma claque de toi, tu te prends pour qui ? Ma grande sœur ?! Ma mère ?! Lâche-moi, tu veux ?! T'sais, j'sais que tu m'as déjà sauvé la mise à quelques reprises, mais qu'on soit clairs : je ne me sens pas redevable, et je ne me le sentirais jamais. Le seul à qui j'ai des comptes à rendre est Meikyû-sama. Toi, Seijaku, les autres Généraux, j'en ai rien à foutre.

- Tu as terminé ? Glissa Kanashimi. Je souhaite retourner dans ma chambre maintenant. Tes histoires ne m'intéressent pas, pas plus que ta petite personne. Je n'obéis qu'aux ordres de Meikyû-sama, alors si tu as quelque chose à dire, tu devrais aller lui en parler personnellement. »

Les deux interlocuteurs se fustigèrent du regard pendant quelques secondes. L'ambiance électrique qui régnait avait presque de quoi surprendre des yeux extérieurs non-habitués à ces joutes verbales.

« - Quelle situation dramatique. Commenta une voix que Nikushimi ne connaissait que trop bien, puisqu'il s'agissait de celle de Kyogi. Vraiment, on dirait un couple sur le bord de la rupture, mais qui essaie de porter de l'intérêt maladroit à l'autre, ceci est vraiment psychologiquement passionnant !

- Ferme ta putain de gueule ! Martela le Général aux cheveux rouge.

- Wow, Nikushimi-kun ! Tu es de si mauvaise humeur ! Est-ce le fait de t'être fait sauver par Kanashimi-chan qui t'embête ou le fait qu'elle t'ait mis une raclée ?

- J'vais t'en mettre une raclée, et on reparlera plus tard. Articula-t-il.

- Mais oui, bien entendu. Sinon, tu sais que Meikyû-sama ordonne aux Généraux de se mettre d'accords, pour savoir qui partiraient avec qui en mission ? À mon humble avis, te voir marcher aux côtés de Kanashimi-chan fonctionnerait comme une thérapie de couple, tu comprends ? »

Un réel coup de poing partit alors, alors que Kyogi poussa un faux hurlement de terreur avant de courir de l'autre côté, pour éviter l'air courroucé très fortement par son camarade de chambre. Jusqu'à ce qu'un bruit de porte se fermant n'attire l'attention des deux hommes, qui tournèrent d'un mouvement leur visage vers la chambre dans laquelle Kanashimi « dormait ».

« - Mon pauvre, tu es quand même bien maladroit. Annonça le Général aux cheveux verts. Mettre Kanashimi-chan sur le mur de la sorte, dans le noir … tout portait à croire à un viol, c'est logique qu'elle te remette plusieurs fois à ta place.

- Va crever. Souffla l'intéressé, en retrouvant visiblement son calme.

- Tiens, c'est amusant ! Kanashimi-chan n'a pas tenté de me contredire quand je parlais de vous comme un couple, tu penses que cela signifie que tu as une chance ?

- Dis pas d'la merde, tu veux ? Ça a autant de chances de se réaliser que de te voir devenir intelligent.

- Je ne sais pas si Meikyû-sama autorise les mariages en Enfer dans ce cas ! Je ne savais pas que votre relation était déjà si sérieuse ! Tu me surprendras toujours, Nikushimi-kun ! »

Son comparse commençait déjà à quitter la place, en direction de sa propre chambre, qu'il partageait, à son grand dam, avec cet écervelé aux cheveux verts. Qui ne tardait pas à lui emboiter le pas, puisque parler seul lui paraissait visiblement plus ennuyeux qu'autre chose.

« - Sinon, que faisons-nous concernant les futurs plans ? Aucun Général ne semble enclin à travailler pour le moment ! S'exclama Kyogi, une fois que les deux hommes eurent pénétrés à l'intérieur de la chambre plus vide qu'autre chose, leur appartenant.

- Comme tu dis, personne n'a envie de bosser pour l'instant. Alors on attend, et c'tout. Grogna en retour Nikushimi, en montant sur le lit du haut, s'allongeant nonchalamment par la suite.

- Tu ne trouves pas que Noroi-chan et Kyôkutan-chan se ressemblent excessivement ?

- J'sais pas, et j'en ai rien à foutre de ta question inutile.

- Tu n'as plus réussi à voler de cigarettes dans le monde réel ?

- Ça t'regarde pas. Puis, ferme ta gueule sérieux, j'ai envie de t'en coller une.

- Juste une ? Surprenant ! »

Se retenant d'aller étriper son collègue, Nikushimi ferma vainement les yeux. La présence de Kyogi en Enfer prenait parfois des airs d'un châtiment moral difficilement soutenable. Au bout de quelques secondes, le calme semblait revenir, puisque le colocataire inopportun du Général de la Haine, avait décidé que les élucubrations inutiles s'achevaient, pour le moment seulement. Son attention se dirigea sur d'autres futilités, tandis que son « ami » cherchait à s'évader de ces lieux sombres et inhospitaliers.

L'un comme l'autre, échouerait inexorablement. Une fois entré à l'intérieur de l'Enfer, sortir physiquement ou moralement relevait de l'impossible, peu importe les moyens utilisés. Ainsi, captifs physiquement et mentalement de ces lieux, les deux compagnons de guerre ne dirent plus un mot, pendant un bon moment. Mais cela ne dura pas éternellement.

Car les Généraux durent se réunir, afin de mettre au point la tactique employée face aux armées de Shinigamis.

Seireitei – Quartiers de la Quatrième Division.

Il est coutume de penser que le temps défile lentement, lorsque l'on prête une attention prononcée à ce dernier. Mais cela s'avère encore plus véridique, lorsque l'on est privé de moyen de locomotion. Ketsurui Ryûketsu n'avait rien d'une femme de nature impatiente ou impulsive, mais même elle commençait à trouver le temps long. Allongée, menottée, privée de son Meikaitana, elle demeurait telle une prisonnière captive de ce lieu dangereux. Car pour une âme damnée, peu importe ses intentions, s'aventurer longuement dans ce monde n'avait rien d'une promenade de santé. Même si pour l'heure, en dehors des coups infligés par Rikuchi Roshin, la jeune femme n'avait pas encore eu souffrir excessivement. Mais cela ne saurait tarder. En tant qu'habitante des Enfers, elle représentait une pièce à conviction pour les hauts dignitaires de cet endroit, et peu importe la manière, elle allait être interrogée, tôt ou tard.

Pour l'heure, le silence demeurait sa compagne. Ainsi que la personne assise à côté d'elle, à savoir une Orihime Inoue visiblement peu à l'aise dans cette situation. La guérisseuse avait fait irruption il y a quelques minutes de cela, mais sans avoir prononcé le moindre mot depuis. Cela ne dérangeait pas celle qui pourrait éventuellement échanger quelques mots avec elle cela dit.

« - Heu … Ketsurui-san ? Hésita finalement l'ancienne captive de Las Noches.

- Que veux-tu ? Répondit mécaniquement et froidement son interlocutrice.

- Eh bien … en réalité, je ne sais pas grand-chose de toi …

- Le contraire n'est pas possible.

- Euh, bah, en fait, c'est pas vraiment ça … mais j'aimerais savoir des choses sur toi … je pense que tu es quelqu'un de bien, Ketsurui-san …

- Tu te trompes dans ce cas. Rectifia lentement la jeune femme aux cheveux pourpre. Je suis partie en Enfer, et je l'ai mérité.

- Ah … bon ? Qu'est-ce que … tu as fait ?

- De mon vivant, j'ai commis des meurtres. Annonça, sans ton particulier, la captive du Seireitei. »

Orihime écarquilla légèrement les yeux. Depuis le début, cette personne à qui elle s'adressait lui paraissait réellement énigmatique. Mais impossible pour la rousse de déceler sa véritable nature. Déjà que la réflexion ne demeurait pas son point fort, la compréhension des autres, mais là … Les mains se serrant sur ses genoux, l'étudiante en médecine baissa doucement la tête.

« - Je ne pense pas que tu sois quelqu'un de mauvais, Ketsurui-san. Tu peux trouver ça idiot … et ça l'est peut-être … mais tu ne ressembles pas à quelqu'un de mauvais. »

La concernée ne dit pas un mot, et ne tourna même pas le regard en direction de celle qui, apparemment, tentait de lui tendre une perche vers un monde différent. Les paupières de celle qui avait tourné le dos à ce monde souterrain, se fermèrent lentement. Alors qu'elle se préparait à dire quelque chose, des petites voix à l'extérieur de la pièce causèrent de l'agitation, tandis que la porte s'ouvrit brutalement. Et qu'un petit garçon aux cheveux noirs tomba sur le sol, tête la première, en poussant plusieurs cris, ressemblant vaguement à de la détresse. Orihime et Ketsurui tournèrent leurs regards dans cette direction. À moitié sur le sol, s'affalait le Septième Siège de la Quatrième Division, Yamada Hanatarô. Et en face de lui, le Capitaine de la Douzième Division, Kurotsuchi Mayuri.

« - Désolé, désolé ! S'agita le premier nommé. Capitaine Kurotsuchi, vous n'avez pas l'autorisation de voir cette patiente !

- Tss, tu crois peut-être que je vais me gêner, petit ? Pesta le détenteur d'Ashisogi Jizô.

- Le Capitaine Unohana me l'a précisé … je suis désolé, s'il vous plaît, partez ! »

Secouant bras et jambes dans tous les sens, se positionnant face au Shinigami le plus gradé de la Douzième Division. Ce dernier leva rapidement les yeux au plafond, avant de dégager le chemin, d'un revers de la main, projetant le petit garçon chétif droit sur le mur. Ce dernier poussa un petit hurlement de douleur, et semblait déjà presque au bord des larmes, tandis qu'il voyait, impuissant, Kurotsuchi Mayuri, s'approcher du lit sur lequel se trouvait Ketsurui.

« - Bien, bien. Sourit de toutes ses dents le Shinigami. J'ai un tas de questions et d'expérience à tenter sur vous !

- Arrêtez ! »

Mayuri haussa les sourcils, et tourna lentement sa tête sur la droite. Là-bas, Orihime venait de se lever de son siège, le regard déterminé à empêcher le nouvel entrant de commettre des choses que son esprit fragile ne pourrait tolérer.

« - Oh, tiens ? Un autre sujet d'expérience éventuel. Je sais que tu souhaites probablement passer devant, mais une chose à la fois, n'est-ce pas ? Articula-t-il, en conservant son sourire totalement greffé au visage.

- Arrêtez ça, s'il vous plaît ! Ketsurui-san n'a rien fait de mal au Seireitei !

- Oh non, rien du tout. Elle va même faire beaucoup de bien au Seireitei ! Ricana le Capitaine de la Douzième Division. Qu'elle le veuille ou non d'ailleurs. Ajouta-t-il, l'air faussement pensif. »

Sans écouter plus que cela les gesticulations de la jeune rousse, le scientifique fou sortit de ses poches une étrange seringue, à l'allure plus qu'effrayante. Cette image fit d'ailleurs frémir le corps tout entier d'Hanatarô Yamada, qui décida immédiatement de fermer les yeux, pour ne pas assister à ce massacre annoncé. Le bras du Capitaine au masque le plus excentrique de tous, se leva, prêt à abattre sa seringue, sur une Ketsurui au regard légèrement plissé.

« - Oh ? Nullement inquiète par les futurs événements ?

- Une séance de torture au Seireitei ne sera pas la chose la plus insurmontable de mon existence. Clarifia lentement cette dernière.

- Bonne mentalité ! Félicita ironiquement Kurotsuchi. Ainsi, nous pourrons pousser des tests approfondis ! Eh bien, eh bien … dommage de ne pas avoir davantage de patients de la sorte !

- Arrêtez ! »

Machinalement, Mayuri lança un regard effroyable à Inoue Orihime, qui venait réellement de lui saisir le bras, dans le but de lui causer des préjudices ? D'un autre mouvement du bras, le scientifique envoya valser cette inconsciente plus loin, droit sur le sol …

Ou presque. Car avant que l'étudiante ne tombe, elle fut réceptionnée efficacement. Par un homme aux lunettes suffisamment bien connu par le Capitaine, qui secoua lentement sa tête, signe de son agacement de plus en plus marqué.

« - Mais que vois-je ? Le preux Quincy est venu sauver sa dulcinée ? Comme c'est pathé-

- Capitaine Kurotsuchi. »

L'interpellé fronça légèrement les sourcils. Visiblement, cet imbécile aux quatre regards n'avait pas eu la brillante idée de revenir ici. Inoue, balbutia des remerciements maladroits à IshidaUryû, ce dernier répondant favorablement par un simple hochement de la tête. Mais ces scénettes ridicules n'intéressaient nullement le Shinigami. En revanche, à côté du Quincy précédemment cité, venait d'entrer le plus haut gradé des lieux, à savoir le Capitaine UnohanaRetsu. Ainsi que l'humain le plus inutile qu'il soit, Sado Yasutora. Ce dernier regarda vivementInoue.

« - C'est moi qui ai appelé le Capitaine Unohana. Déclara-t-il, d'un ton sérieux. »

Ton sérieux qui ne correspondait pas vraiment aux propos qu'il tenait, d'ailleurs. L'important résidait de toute façon ailleurs.

« - Désolé, Capitaine Unohana … Bredouilla Hanatarô, effondré sur le sol. J'ai … fais ce que j'ai pu …

- Ce n'est rien, Hanatarô. Sourit la concernée. Capitaine Kurotsuchi, j'attends des explications. Je pensais pourtant avoir été claire, n'est-ce pas ?

- Des explications ? S'indigna le Capitaine de la Douzième Division. Je suis en train d'effectuer mon devoir de Capitaine, à savoir interroger une dangereuse criminelle potentielle. Lâcha-t-il, d'un ton faussement didactique.

- Je vois. Sourit toujours Unohana. Malheureusement, vous n'avez pas mon autorisation pour cela. Je poserai moi-même des questions à Ketsurui Ryûketsu. – C'est une perte de temps complète. Avec tous les récents événements, il y a un nombre important de blessés, il vaut mieux s'occuper d'eux ! Ricana Kurotsuchi.

- Capitaine Kurotsuchi. Articula lentement Unohana. Je vais vous dire une chose. J'ai rarement été aussi épuisée ces derniers temps par mon travail. Alors … il vaudrait mieux pour vous de quitter cette pièce sans faire de discussion … tant que vous le pouvez encore.

- … Serait-ce une menace ?

- Prenez-le comme vous le souhaitez. Reprit la femme aux longs cheveux noirs. Sachez néanmoins que les Capitaines se sont réunis au Mûken devant Aizen, et ce serait une bonne idée, que de les accompagner. »

Pestant légèrement, après un moment de réflexion, Mayuri abaissa sa seringue, et quitta la pièce d'un air peu enclin à la discussion saine. La tension chuta d'un coup dans la pièce, au grand soulagement d'Orihime, qui se releva pour jeter un regard empli de compassion à l'égard de Ketsurui. Cette dernière lui rendit un regard plutôt froid et dénué de toute forme de sentiment. Mais la rousse demeurait sûre de son fait.

« - Ketsurui-san … quelqu'un qui fait tout pour sauver sa sœur, ne peut pas être une mauvaise personne … »

Mûken – Cellule d'Aizen Sôsuke.

Une vague d'effroi s'emparait de tous les Shinigamis, exception faite de la Garde Royale, qui demeurait bras croisés, à moitié absente ou simplement désintéressée par le spectacle qui s'offrait devant ses yeux. En revanche, les Shinigamis du Seireitei, avaient toutes les raisons d'être surpris.

Aizen Sôsuke et le Capitaine Rikuchi Roshin se tenaient désormais face à face, à l'intérieur de la large cellule du Mûken dans laquelle le prisonnier avait déjà passé des années. Le brun avait regagné son style vestimentaire habituel, et son épée avait même pris place dans ses mains.

« - Je dois avouer que je suis surpris, concéda le renégat. Vous ne parliez pas « d'offre » mais de « défi » au final ?

- C'est bien cela. Affirma le vieil homme aux courts cheveux noirs en face du brun. Si toi, Aizen Sôsuke, vient à bout de moi, alors tu seras libre d'aller où bon te semble. Si en revanche, tu perds, alors tu devras te plier aux exigences du Seireitei. Je te laisse une chance de fuir cette vie souterraine.

- Je vois, c'est un concept intéressant. Répondit calmement le Shinigami à la mèche rebelle. Mais me rendre Kyôka Suigetsu ne vous effraie pas ?

- Il n'y a rien en ce monde qui puisse m'effrayer, si ce n'est le Roi lui-même.

- Ah. Quel dommage, de craindre un être si pitoyable … Sourit l'ancien Capitaine de la Cinquième Division. Quoi qu'il en soit, je relève votre défi, Capitaine Rikuchi Roshin. »

Le Zanpakutô du traitre venait de se pointer en direction de l'homme à la tête des armées célestes. Ce dernier conserva son calme habituel, son sabre toujours rengainé. Le brun plissa légèrement le regard.

« - Vous ne daignez même pas à sortir votre Zanpakutô ?

- Je n'ai pas besoin de cela. Rétorqua de sa voix grave, le Capitaine Roshin.

- L'arrogance du Roi déteint peut-être sur son plus fidèle subordonné, alors ? Testons donc cela. »

Le renégat s'élança lentement, la lame de son sabre déjà pointée vers l'adversaire de haut rang. Le Zanpakutô s'écrasa violemment sur l'épaule du Capitaine appartenant à la Garde Royale … mais ne le blessa nullement. Une aura verte l'entourait, et la lame de Kyôka Suigetsu s'était arrêtée juste devant. Aizen écarquilla légèrement les yeux.

« - Je vais te rappeler les règles de cet affrontement. Articula Roshin. Tu remportes la bataille si tu me tues, me mets hors-combat. Et je remporte la bataille dès lors que tu ne perdras la volonté de t'opposer à moi.

- Je crains que ça ne paraisse difficile. Sourit lentement l'ancien maître de Las Noches.

- Ne t'en fais pas pour moi. Déclara Roshin, tandis que le sol commençait à trembler. Je sais très bien m'y prendre pour corriger quelques cas de ton genre.

- Je doute que vous ayez déjà connu des cas comme le mien. Sourit lentement le renégat, devant l'air de plus en plus inquiet des membres du Gotei 13. »

Une violente explosion d'énergie se propagea depuis le corps du Shinigami de la Division Zéro, sans que l'ancien maître de Las Noches ne semble déboussolé …

NEXT CHAPTER : SQUAD ZERO LEADER

Les coulisses du Chapitre …

JOURNALISTE : Salut, lecteurs ! Cette fois-ci … nous sommes en compagnie du Capitaine de la Deuxième Division, Soi Fon, ainsi que de son Lieutenant, Omaeda Marechiyo !

SOI FON : Mmh.

OMAEDA MARECHIYO : Et ouais, c'est moi, Omaeda !

JOURNALISTE : Rentrons dans le vif du sujet ! Omaeda Marechiyo, à quoi servez-vous concrètement ?

OMAEDA MARECHIYO : À QUOI JE SERS ?! Pauvre idiot, je suis extrêmement riche, et j'ai apporté beaucoup d'argent à la Division, pour se moderniser ! Les Forces Spéciales peuvent me remercier.

JOURNALISTE : Et … sur le champ de bataille ?

OMAEDA MARECHIYO : T'as pas vu mon combat contre l'autre gros lard ou quoi ?

SOI FON : Je rêve ou tu viens de dire que quelqu'un est gros, hein ?

OMAEDA MARECHIYO : Mais Capitaine, il n'était pas maigre en tout cas ! Je suis bien plus sportif que lui !

SOI FON : Pour répondre à la question, Omaeda peut aussi servir de sacrifice ou de bouclier humain. Avec son corps de mammouth, il est utile dans ce cas-là.

OMAEDA MARECHIYO : Mais, Capitaine, ça ne se fait pas !

SOI FON : Ferme-là ! Tu n'as rien à dire !

OMAEDA MARECHIYO : Oui …

JOURNALISTE : D'accord, alors, passons à une question pour vous Soi Fon : aimez-vousYoruichi Shihôin ?

SOI FON (rougit) : Que … QUOI ?! Yoruichi-sama est ma maîtresse, pauvre abruti ! Retourne mourir ou je le ferais moi-même !

JOURNALISTE : (Retourne mourir ?! Aucun sens.) Euh, c'est juste que vous la regardiez avec des yeux si … attirés ?

SOI FON : SILENCE ! JE NE VEUX PLUS RIEN ENTENDRE OU JE TE RENVOIE À L'INFIRMERIE, COMPRIS ?!

JOURNALISTE : … Oui Madame. Voici la question suivante : comment imaginez-vous le Zanpakutô de Shihôin Yoruichi ?

OMAEDA MARECHIYO (bave) : Un gros cake en forme de chat, chocolat … mmmh. Chocolat, cake, gâteau … héhéhé.

SOI FON (fracasse le crâne d'Omaeda) : MINABLE ! Penses-tu que le Zanpakutô deYoruichi-sama serait si trivial ?! Non, assurément, c'est probablement un Zanpakutô légendaire, scellé, qui risquerait de tout détruire une fois sorti de son fourreau !

JOURNALISTE : Euh … d'accord. Maintenant, pourquoi haïssez-vous Kisuke Urahara ?

OMAEDA MARECHIYO (perplexe) : Hein ? Je ne le hais pas.

SOI FON : Ce minable ne mérite pas de vivre aux côtés de Yoruichi-sama. Voilà tout. Et je n'aime pas sa tête.

JOURNALISTE : Alors d'accord ! Enfin, pour conclure, pourquoi, lors de la bataille de Karakura, au lieu d'utiliser votre Shikai sur Aizen, vous n'avez pas essayé de lui mettre des coups de poings dans la tête ?

SOI FON : Pauvre débile, il me manquait un bras. J'ai toujours rêvé de lui faire un Shunkô dans le ventre pour qu'il vomisse du sang, mais Tite Kubo n'est pas allé dans ce sens.

JOURNALISTE : Et vous, Omaeda ?

OMAEDA MARECHIYO : Quoi ?

JOURNALISTE : Où étiez-vous passé ? On vous a tous vu partir suivre le Capitaine Soi Fon pour affronter Aizen, mais ensuite … ?

OMAEDA MARECHIYO : J'suis parti aux toilettes, tu crois quoi ? Je pouvais pas me battre si j'avais envie de chier !

SOI FON : Maintenant que j'y pense … Omaeda, tu vas crever. Tu as juste essayé de t'enfuir, misérable !

OMAEDA MARECHIYO : Non Capitaine, je vous jure que j'étais aux toilettes !

SOI FON : Ne me mens pas, minable. Tu vas … disparaître.

JOURNALISTE : Beh, pour ne pas assister à cette scène de meurtre … allons donc à la prochaine interview : Hinamori et Hirako ou … Shirosaki et Zangetsu, qui effectuera sa deuxième apparition !