Résumé du dernier chapitre : Kanashimi réussit à mettre Zaraki Kenpachi hors d'état de nuire, mais Kuchiki Byakuya intervient alors, marchandant la vie du Capitaine de la Onzième Division contre celle deNikushimi. À la surprise de ce dernier, Kanashimi accepte, et engage une fin de combat mortelle face au Capitaine de la Sixième Division, contre lequel elle finit par perdre la vie, empoignant une dernière fois la main de celui qu'elle avait aimé jadis …

BLEACH – RISING HELL

Personnage de la semaine : Shiba Kûkaku

Éternellement présente au Rukongai, Kûkaku continue d'y faire régner sa loi partout où elle passe. Malgré ses airs de terreur, elle renferme un grand cœur et fait de son mieux pour aider les âmes en difficulté. Mais il ne faut pas pousser trop loin : hors de question d'en amener au Dojo Shiba. Sauf en cas d'utilité.

CHAPTER XLV : LUSTER'S REALITY

Un instant de vide. Nikushimi ne bougeait plus, tandis que Byakuya Kuchiki, incapable de bouger, et adossé contre son Zanpakutô, le voyait à peine. Kanashimi venait de lui dire son véritable nom … « Krystal », hein ? Comme la couleur de ses yeux, sûrement … le Général de la Haine plongeait actuellement dans une profonde mer de questionnements, auxquels il ne pouvait pas apporter de réponse. Comment pouvait-il savoir ?! Les poings serrés, Nikushimi se retourna, en lançant un regard noir sans équivoque à l'adresse du Capitaine de la Sixième Division, avant de s'avancer vers lui, le sabre à la main. Byakuya ne pouvait guère se défendre, incapable de bouger ne serait-ce qu'un doigt, mais qu'importe, il le tuerait, par pure vengeance. Pourquoi se sentait-il coupable de la mort de quelqu'un d'autre ?! Pourquoi est-ce qu'il changeait à ce point-là ?! Toutes ces questions passèrent, sans que l'âme damnée n'y réponde. Pour l'heure, il se retrouvait face au noble Shinigami, et souleva son épée.

« - J'vais t'buter. C'est tout. »

Le ton dur, colérique, témoignait de tous les troubles intérieurs qui s'échelonnaient dans son esprit. En finir maintenant avec le détenteur de Senbonzakura ne fera que retarder l'échéance : le Général devra, tôt ou tard, partir à la recherche de réponses. Et une seule personne au monde, demeurait capable de les lui fournir. Les dents serrées, le Général finit par abattre son épée, froidement, sans même tenir compte du fait que son ennemi ne pouvait répliquer.

Néanmoins, le coup se stoppa brusquement, tandis que des bruits de clochettes résonnèrent en même temps qu'une main rugueuse ne vienne se saisir du poignet funeste. Lorsque Nikushimi tourna le regard, il vit évidemment le coupable, Kenpachi Zaraki, au corps calciné, la moitié de son haori ayant disparu. Ce dernier lança avec la force dont il disposait encore, son ennemi à plusieurs mètres sur la droite, tandis que ce dernier l'incendia ensuite du regard.

« - Tss, j'suppose qu'on est quittes maintenant, Kuchiki. Railla le Shinigami, la mine renfrognée. J'suppose que depuis que cette gonzesse est morte, son pouvoir a disparu de moi … tss, sérieusement. »

Nikushimi nota rapidement que celui qui se présentait face à lui ne disposait même pas de son Zanpakutô. Mais sa propre situation devenait également préoccupante, le Général parvenant à peine à tenir sur ses jambes. Penser que son ennemi pourrait le réduire en miettes par des coups de poings avait un côté particulièrement désagréable pour l'amour propre, mais cela empirait dès lors que l'hypothèse prenait un peu de consistance. Malgré tout, il allait le buter. Lui, le noble, et la petite. Il le ferait !

« - Tu comptes te battre sans Zanpakutô, sérieusement ? Souffla d'un ton sinistre, le Général de la Haine.

- J'ai pas trop l'choix, tu vois ? Rétorqua le géant de la Onzième Division, en désignant d'un mouvement de tête, le sabre brisé qui gisait sur le sol, à quelques encablures.

- … Tant pis pour toi, alors.

- J'crois pas avoir demandé ta pitié pourtant. Amène-toi, j'écraserai ta tête entre mes mains. Sourit lentement Zaraki Kenpachi. »

Néanmoins, un tremblement sur le sol stoppa toutes velléités de bataille entre ces deux hommes qui avaient déjà bien croisés le fer aujourd'hui. Le sable du Hueco Mundo se fit littéralement souffler, tandis que dans le dos de Nikushimi, un gouffre s'ouvrit, aux couleurs de flammes brûlantes : aucun doute, il s'agissait bien là d'un passage vers l'Enfer. Kenpachi plissa légèrement le regard : d'ici, il pouvait apercevoir de nombreuses âmes damnées insignifiantes, mais un type sortit finalement de ce trou, et apparemment, son grade devait être assez élevé.

« - Seijaku, qu'est-ce que tu fous là … ? Articula lentement Nikushimi, qui le fixait du coin de l'œil.

- La mission est terminée. Déclara le dernier venu, d'un ton calme si caractéristique de sa personne. Nous avons récupéré le Joyau, alors il est temps de retourner en Enfer.

- J'en ai pas fini ici ! Grommela le jeune homme, en apparence, au regard flamboyant.

- Meikyû-sama en a décidé autrement. Tonna la voix de son bras-droit. Récupère également le corps de Kanashimi, c'est aussi un ordre, et reviens. »

Le sang bouillonnait dans les veines du subordonné de Meikyû, mais agir autrement pourrait s'avérer particulièrement risqué. Finalement, au bout de quelques secondes, le Général de la Haine s'exécuta, en pestant à mi-voix. Un bruit de pas attira également l'attention de Seijaku, qui avait tourné les talons.

« - Hé, pourquoi tu t'casses déjà ? Grogna la voix de Zaraki Kenpachi.

- Ne sois pas si arrogant, Shinigami. Martela l'homme aux cheveux châtains, sans même se retourner. Regarde ton état, et dis-moi que tu peux encore combattre. Estime-toi heureux que nous te laissions en vie. »

Les yeux du concerné s'écarquillèrent légèrement. Ce mec se foutait de lui, hein ?! Néanmoins, malgré une envie certaine de l'attaquer, le Capitaine de la Onzième Division n'en fit rien, laissant ces êtres disparaître, Nikushimi marchant à pas lents vers le gouffre en tenant dans ses bras le corps inerte de Kanashimi, tandis que le vortex se ferma, permettant un passage vers l'Enfer, là où le Général avait des choses à apprendre, probablement …

Kenpachi, lui, demeura silencieux et immobile, pendant quelques instants. De cette bataille, le subordonné de Yamamoto Genryûsai ressentait un grand sentiment de frustration, comme s'il n'avait absolument pas gagné. Pire, l'intervention de Kuchiki lui avait même sauvé la mise. Toutes ces petites pensées le mirent d'ailleurs dans une forme de colère qu'il dissimulait par son silence, avant que des bruits de pas ne le fassent sortir de son monde, le géant se retournant, pour voir le visage enfantin mais assez terne, de Yachiru Kusajishi. Cette dernière portait dans ses mains, les deux morceaux du Zanpakutô brisé de son supérieur, qu'elle tendit vers lui. Au bout de quelques secondes de flottement, le Shinigami s'en empara, avant de s'asseoir, la mine renfrognée. Yachiru fit de même, juste à côté de lui.

« - Ken-chan … est-ce que ça veut dire que les autres ont perdu ?

- Ouais, sûrement … Rouspéta légèrement le Capitaine. On en saura plus dès qu'ils reviendront. Sinon, on s'tire d'ici, avant que Kuchiki ne crève. »

Yachiru hocha doucement la tête. Elle, d'ordinaire si joviale, et amatrice de moments joyeux, n'avait guère la tête à de tels comportements.

Hueco Mundo – Domaine des Sumika.

« - Eh bien, eh bien … quelle ennuyeuse situation ! Souffla la voix dégénérée, de Kurotsuchi Mayuri. Dommage que j'ai été touché si vite.

- Oui, Mayuri-sama. »

Être transpercé par le Cero d'Ulquiorra Schiffer, en plein cœur, ne suffisait pas à abattre le membre le plus haut gradé de la Douzième Division. Ce dernier avait, au cours de ces dernières années, grandement amélioré –selon les points de vue- son corps, si bien que les organes vitaux n'existaient désormais plus beaucoup chez lui, et également chez sa Lieutenante, Kurotsuchi Nemu, également debout désormais. Lors de la première invasion du Seireitei, et son combat face au Général du Mensonge, il en avait déjà apporté une belle illustration. Un certain goût de frustration régnait néanmoins chez lui, puisqu'abattu par surprise par cet Arrancar aux yeux émeraudes. Fort heureusement, cet idiot n'avait pas cru utile de se débarrasser du Kôji inerte, présent dans le chariot que Nemu avait emmené. Ainsi, cette expédition n'avait pas été aussi inutile que prévu, bien qu'à titre personnel, l'excentrique Shinigami aurait grandement préféré rester à Las Noches pour ses analyses, ce domaine des Sumika s'étant révélé particulièrement inintéressant, à sa plus grande déception.

Mais au moins, s'en était-il sorti indemne ou presque, car tel ne pouvait guère être le cas pour tout le monde. Placé plus loin, un groupe de Shinigamis, laissait apparaître une mine bien terne. Hirako Shinji et Hikifune Kirio demeuraient accroupis près du corps inerte de la Lieutenante du Vizard.

« - Je suis désolée, Shinji-chan … on ne pouvait rien faire …

- Ouais … j'sais. Grinça le blond. Dire que va falloir annoncer ça à Hitsugaya … j'sais même pas si j'pourrai le regarder en face.

- Ce n'est pas de ta faute … Murmura la plus gradée des lieux. C'est moi … qui devait mener cette expédition … et j'ai tout raté …

- Et c'est moi, son Capitaine. C'est moi qui devais la protéger. »

À quelques mètres, Renji Abarai demeurait assis sur un rocher, son sabre rengainé, et son visage légèrement détourné. Lui-même avait été un bon ami d'Hinamori, et la voir disparaître lui offrait une sensation étrange, mêlant la tristesse à l'incrédulité, comme si dans son esprit, Hinamori ne pouvait pas être morte. Hiyori, plus loin, ne trouvait rien à dire du tout, également dépitée de n'avoir su apporter un réel soutien à sa mère de cœur. Cette dernière justement, ne répondit rien aux propos du Capitaine de la Cinquième Division. Netsujô lui avait pourtant prévenu, de ne pas s'attacher aux gens … mais une simple disparition, même d'une personne qu'elle ne connaissait pas vraiment, l'attristait. Peut-être voulait-elle partager le chagrin des autres. On ne pouvait guère changer la nature d'une personne, après tout …

Des bruits de pas attirèrent néanmoins l'attention de celle qui appartenait à la Garde Royale. Il s'agissait d'un vieil homme, probablement une relation de la famille principale, chez les Sumika. Ce dernier s'approcha lentement de la Shinigami … avant de la prendre par le col, sous le regard surprise de cette dernière, mais également des autres présents ici.

« - Je peux comprendre … que vous soyez tristes. Mais comment osez-vous … vous morfondre, alors qu'autour de vous … notre peuple a autant souffert … ? Nous avons perdus notre raison d'être, notre civilisation n'a plus aucun sens ! Tout nous a été enlevé ! Parce que … parce que vous avez été incapables de mener à bien votre mission ! Nos familles, nos amis, ont été décimés, dans le sang et la souffrance … et là, vous osez … vous osez vous morfondre, pour la disparition d'une seule personne ?! Non, non … je ne vous le permets pas … »

La surprise dans les yeux de Kirio Hikifune s'effaça lentement, jusqu'à ce que celle-ci ne plisse légèrement le regard, tandis que le vieil homme lâcha sa faible prise.

« - Vous avez peut-être raison. Murmura l'ancienne Capitaine de la Douzième Division. »

Ceci dit, la jeune femme effectua quelques pas titubants, encore blessée par son éprouvant combat. L'âme damnée à laquelle elle avait été liée n'avait d'ailleurs pas disparue, mais demeurait solidement attachée à de puissants sorts de kidô, empêchant toute tentative d'évasion intempestive, Hikifune prévoyant de régler ce problème au Seireitei.

Une fois ses quelques pas achevés, la jeune femme se retrouva à peu près au centre de tout ce décor apocalyptique, avant d'ouvrir lentement la bouche.

« - Votre peuple a souffert, ici. Je ne peux pas le nier, et je n'en vois pas l'intérêt. Déclara-t-elle. Néanmoins … je voudrais que vous ne perdiez pas votre confiance en nous. Vous avez perdus beaucoup des vôtres, et j'en suis moi-même navrée, j'en prends toutes les responsabilités. Insultez-moi, haïssez-moi … mais ayez confiance dans le Gotei 13. Regardez donc, cette jeune Shinigami, là-bas. Elle est morte, pour vous, en essayant de protéger votre civilisation. Alors … si vous pouviez faire, ne serait-ce qu'un peu, preuve de respect à son égard, pour ce en quoi elle croyait … ce serait la moindre des choses. Nous pouvons déjà vous garantir que nous continuerons le combat, et que nous perdrons … probablement beaucoup des nôtres. N'imaginez pas que nous ne pouvons souffrir, nous aussi. Votre civilisation a perdue aujourd'hui une bataille, mais nous ferons en sorte qu'elle n'ait pas été vaine. Faîtes-nous confiance …

- Et en quoi cela nous avance ?! Grommela le vieil homme. Qu'allons-nous devenir ?!

- Pour votre propre sécurité … vous devriez, malgré tout, rester ici. Répondit calmement, presque froidement, Hikifune. Néanmoins, cela ne durera que le temps de la guerre. Ne me demandez pas combien de temps elle durera, je ne suis pas une prophétesse … mais si nous la remportons, nous vous trouverons une place, à la Soul Society, si vous le désirez.

- … Je suppose que nous n'avons pas le choix. »

Hiyori n'aimait vraiment pas la façon avec laquelle ce type osait s'adresser au Capitaine Hikifune, mais n'en dit néanmoins rien, pour le moment. La plus gradée des lieux demanda vivement aux envoyés du Gotei 13 de se réunir, pour quitter les lieux. Hirako ayant décidé de récupérer le corps de Momo Hinamori avec eux, afin de l'enterrer au Seireitei, pour que ses proches puissent la voir une dernière fois. Mais avant de plier totalement bagages et disparaître de cet endroit, il fallait régler une dernière question. Les pas de Kirio Hikifune finirent par la conduire jusqu'à trois personnes ayant eu une bonne importance dans toute cette histoire.

« - Merci. Murmura la Garde d'Élite. Sans votre intervention, nous serions probablement tous morts à cette heure-là.

- De rien. Sourit doucement Neliel Tu Odershvank, soucieuse de dissiper cette atmosphère lourde, régnant dans cet endroit.

- Mouais, tout ce que j'voulais, c'était buter Ulquiorra, et j'ai même pas pu l'faire. Grommela la voix de Grimmjow Jaggerjack, placé quelques mètres plus loin, les mains dans les poches.

- Grimmjow, nous t'avons déjà suffisamment entendu comme ça. Tonna la voix sévère de Tia Hallibel, tandis que le Sexta Espada grogna dans son coin. Néanmoins, il n'a pas totalement tort, Shinigamis. Mis à part Neliel, personne ne vous considère comme amis, alors vous ne devriez pas nous remercier. Nuança la blonde.

- Que vous nous considériez ou non comme amis, le résultat demeure le même. Assura Hikifune. Que comptez-vous faire désormais ? Il est évident que les actions de Meikyû auront des répercussions sur le Hueco Mundo.

- Je défendrai ceux qui veulent être défendus. Répondit Hallibel. Et je prendrai les décisions adéquates pour cela.

- Pff, m'dis pas d'la merde. Grogna Grimmjow. Dis plutôt que dès lors que tu flipperas, tu demanderas d'l'aide !

- Silence, Grimmjow.

- Je vois … Murmura Hikifune. Dans ce cas, je suppose que nos chemins pourraient se rencontrer de nouveau.

- Ouais, ouais. Siffla le Sexta Espada, en quittant les lieux. Moi j'me casse, j'ai plus rien à faire ici. »

Comme tout le monde, d'ailleurs. Arrancars et Shinigamis finirent par disparaître de ce monde, duquel ils ne faisaient pas partie.

Monde Réel – Quelque part au-dessus de l'Océan …

Des heures. Combien ? Impossible à dire. Mais cela faisait maintenant des heures que Kurosaki Ichigo s'essayait à l'activité très ennuyeuse de … ne rien faire du tout, à attendre que cela passe. Désormais, le Shinigami Remplaçant avait pris place sur une des deux banquettes qu'offrait l'hélicoptère, avec Ketsurui Ryûketsu à sa gauche, et Ishida Uryû à sa droite. En face de lui, le rouquin pouvait simplement voir Yoruichi Shihôin, qui dormait à points fermés. Cette dernière se plaçait également au centre de sa propre banquette, ayant à sa droite le Capitaine Netsujô Kakusu, qui semblait également proche de trouver le sommeil, et à sa gauche, Rukia Kuchiki et Inoue Orihime. Pour le coup, ces deux-là semblaient s'amuser, à contempler des paysages toujours fait d'immenses étendues d'eau, seulement modifiés par l'apparition d'un ou deux grands animaux marins, visibles d'ici. Mais amplement suffisant pour faire extasier Rukia, Inoue étant elle plutôt joyeuse, concernant le fait qu'elle puisse expliquer à son amie ce qui se déroulait sous ses yeux, cette dernière étant particulièrement attentive aux explications. Devant ce spectacle atterrant, Ichigo Kurosaki aurait été dépité, d'ordinaire. Mais à cet instant précis, autre chose faisait que Rukia Kuchiki et Inoue Orihime disposaient encore d'un peu de crédibilité : en deux mots, Urahara Kisuke. Ce dernier avait trouvé le moyen de faire des plaisanteries avec le pilote, un homme noir au crâne rasé, les deux ricanant bruyamment.

Autrement, l'ambiance se caractérisait par un calme fantomatique. Ichigo lança un furtif regard à Ketsurui, présente sur sa gauche. Bien évidemment, impossible pour elle de dormir, et cela faisait limite peur parfois. L'âme damnée n'agissait aucunement, et participait grandement à rendre ce voyage particulièrement long. Même Ishida ne disait rien, et cela agaçait presque le détenteur de Zangetsu, qui ne voulait pas dormir ici. Néanmoins, un bruit de sonnerie attira l'attention de tous, réveillant même Shihôin Yoruichi : les yeux de Netsujô Kakusu s'ouvrirent soudainement, tandis que la Capitaine plaça immédiatement sa main dans les poches de son manteau à fourrure, duquel elle sortit un téléphone tactile, visiblement plutôt récent. Intérieurement, Ichigo Kurosaki se faisait justement cette remarque : ils disposaient de technologies aussi récentes, dans la Dimension Royale ?

« - Kurosaki Ichigo, fais fonctionner cet appareil. »

… Apparemment, non. Le rouquin se saisit rapidement de l'objet qui lui était tendu, avant de décrocher tout bonnement en faisant glisser le clavier tactile, sous l'œil perplexe et observateur de Netsujô Kakusu, le tout ponctué d'un air sévère éternellement gravé sur son visage. Une fois le téléphone en sa possession, la Shinigami le porta à son oreille.

« - Ici Netsujô Kakusu. J'écoute.

- Netsu-chan … ? C'est moi. Murmura tristement une voix, de l'autre côté.

- Kirio ? Pourquoi m'appelles-tu alors que tu es censée être en mission ? Articula lentement la voix de la plus gradée des lieux.

- La mission est terminée, Netsu-chan … j'ai tout raté …

- Que dis-tu ?

- J'ai perdu le jeune garçon qui détenait le Joyau, Meikyû s'en est emparé … j'ai même perdu la Lieutenante Hinamori Momo … je suis une nulle, Netsu-chan … Articula lentement, l'ancienne supérieure d'Hiyori.

- Ne sois pas stupide. Répondit d'un ton sévère Netsujô. Où te trouves-tu en ce moment ? Est-ce que tu vas bien ?

- Je suis retournée au Seireitei. Je vais subir des soins, j'ai été liée à une âme damnée.

- Quoi ?!

- Ça va, ça va, ne t'inquiète pas, la Douzième Division dit qu'elle pourra le briser, je ne sais pas trop comment, mais bon … Netsu-chan … fais attention, s'il te plaît.

- Imbécile, cesse de prendre ce ton désemparé. Lâcha avec sévérité, la Capitaine de l'Élément Feu. Je te rappelle qu'une guerre amène forcément des morts. Et tu n'as perdu ici qu'une bataille, Meikyû ne devrait pas être capable de faire grand-chose s'il ne dispose pas du dernier Joyau. Alors ne t'inquiète pas excessivement.

- … Merci, Netsu-chan. Mais … fais attention quand même.

- Idiote, pour qui me prends-tu ? Toi ?

- C'était méchant, ça … Sourit tristement la Shinigami du Vent.

- Si tu le dis. Maintenant, tu n'as rien d'autre à dire ?

- Mais, j'ai pas le droit de t'appeler, juste comme ça ?

- Non, je suis en mission. Affirma Netsujô. Et je n'ai pas envie de te parler.

- Beuh … non, je n'ai rien d'autre à dire …

- Dans ce cas-là, coupe.

- Hein ?

- Coupe le téléphone.

- D'accord, mais pourquoi tu ne le fais pas ?

- Parce que. Coupe, c'est tout. »

Kurosaki Ichigo aurait presque voulu esquisser une grimace de dépit : si le Capitaine Kakusu ne coupait pas, c'était uniquement parce qu'elle ne savait pas comment le faire, apparemment. Néanmoins, le Shinigami Remplaçant ne dit rien. Parce que ce qu'il avait entendu dans la conversation, que le Capitaine Kakusu n'avait pas voulue dissimuler apparemment –tant mieux- ne lui plaisait, mais alors vraiment pas. Le groupe du Hueco Mundo, composé de Kenpachi, Byakuya, Renji, Hirako ou encore Kurotsuchi Mayuri, n'avait pas réussi la mission … ?

En ce qui concernait Rukia, l'expression soudainement très sombre de son visage semblait encore plus explicite. Apparemment, la petite noble avait tissé des liens d'amitié très forts avec la Lieutenante de la Cinquième Division, et la disparition de cette dernière l'affectait probablement beaucoup. Facile à comprendre, après tout. La petite sœur adoptive de Byakuya Kuchiki serra doucement les poings, une étrange sensation de vide s'emparant en partie de son corps. Elle avait encore du mal à croire que les propos qu'elle venait d'entendre depuis le téléphone, s'avéraient vrais. Au fond de son esprit, une petite partie espérait même qu'il ne s'agissait que d'une hallucination, ou n'importe quoi. Une main se posa alors doucement sur son épaule, la tapotant.

« - Kuchiki-san … Murmura Orihime, qui cherchait visiblement à la consoler, sans toutefois trouver les mots adéquats.

- Ça va … aller. La coupa lentement Rukia. Ça va … aller. »

Ichigo Kurosaki, lui, n'avait jamais été très doué dans ses façons de consoler autrui. Et même s'il voulait actuellement aider son amie au regard améthyste à se sentir mieux, il ne savait guère comment s'y prendre. Peut-être devait-il la laisser respirer un instant, ou encore la laisser aux soins d'Inoue ? Le rouquin choisit cette dernière option, ne sachant de toute façon que dire. La défunte, il ne la connaissait que de loin, et ne pouvait prétendre être aussi touché que la Lieutenante d'Ukitake Jushirô.

« - Ça veut dire quoi tout ça ?! S'exclama soudainement la voix du pilote. C'est comme un langage codé ?!

- Heu, hésita un temps Urahara. C'est exact ! C'est bien un langage codé, pour nos expéditions scientifiques … nous avons des rivaux, c'est difficile, vous savez.

- Ça, c'est bien vrai mon gars ! Reprit d'une voix affirmative ledit pilote. Et c'est pareil pour moi, tu sais !

- Ah bon ?

- Et ouais ! L'autre fois, la compagnie avait engagé un type-là, une espèce de chinois ou j'sais pas quoi, et paf ! Tout le monde est venu l'admirer, parce que monsieur pilotait trop bien ! Mais avant, c'était moi la star ! Tu veux que j'te dise quelque chose ? Atteindre les sommets, ce n'est pas le plus difficile, c'est y rester qui est compliqué ! La vie est faite de rivalité, mon gars ! C'est ça la difficulté !

- Haha, oui … oui, tout à fait ! »

La discussion paraissait complètement décalée avec la réalité des événements. Mais, en un sens, ce n'était peut-être pas plus mal. Demeurer constamment oppressé par un sentiment négatif finissait à terme par nuire grandement à une personne. En ce sens, l'ambiance légère qui régnait à l'avant, même si Urahara lui-même ne faisait que feindre ce comportement, participait à dissiper cette mauvaise ambiance.

Au bout de quelques minutes, cherchant une occupation, les yeux de Kurosaki Ichigo le menèrent directement sur les mains de son voisin, le Quincy Ishida Uryû. Ce dernier tenait justement une étrange boite blanche, sur laquelle une croix bleue était dessinée.

« - Hé, Ishida, d'où tu sors cette boite ? Lâcha finalement l'étudiant en Histoire, attisé par sa curiosité. C'est un truc de Quincy, encore ?

- C'est Urahara-san qui me l'a remise, de la part de Ryûken. Répondit le jeune homme, en doudoune.

- Ton père ?! Et … c'est quoi ?

- Comment veux-tu que je le sache ? Répondit naturellement le Quincy. Je ne l'ai même pas encore ouverte.

- Bah fais-le, non ?!

- Justement, non. Les consignes sont les suivantes : ne l'ouvrir qu'en dernier recours. »

Ichigo Kurosaki plissa légèrement les sourcils. Ishida et sa race de Quincy utilisaient toujours des choses étranges, auxquelles le Shinigami Remplaçant ne comprenait absolument rien. Mais bon, sans doute ne tarderait-il pas à le découvrir. Quoi qu'au final, si Ishida n'avait jamais à l'ouvrir, ce serait peut-être même mieux.

Enfers – Repaire de Meikyû.

« - Allons, mon petit, tu n'as pas à avoir peur ! Je ne vais pas te dévorer, le sais-tu ? »

La voix joueuse, teintée de sarcasme et d'ironie mal placée, de Meikyû, résonnait dans la pièce principale, celle dans laquelle les troupes armées avaient l'habitude de se regrouper, sur ordre du chef des lieux. En ce moment, le petit Sumika, la mine apeurée, tremblant de toutes parts, ne savait que faire. Meikyû lui-même avait décidé de descendre de son trône, afin de faire face à l'enfant. Dans la pièce, Ulquiorra Schiffer, Kyogi, Seijaku et Yokubari se tenaient là, prêts à exécuter les moindres ordres de leur supérieur.

« - Je … je ne vous aime pas … Paniqua doucement l'enfant.

- Ouh, au moins, il ne ment pas, celui-là ! S'enthousiasma Kyogi, avant que ses camarades ne lui lancent un regard lui intimant le silence, exception faite d'Ulquiorra, bien entendu.

- Alors, petit Sumika, j'ai quelques questions pour toi … notamment sur ce que tu gardes au fond de ton âme … es-tu prêt à me le rendre ? Cet objet m'appartient …

- Je ne veux pas !

- Ne m'oblige pas à être sévère, je ne veux faire de mal à personne, tu sais ?

- Je ne veux pas !

- Et que veux-tu donc ?

- Partir d'ici !

- Ah, mais bien sûr ! Tu pourras partir, dès lors que tu m'auras rendu cette fameuse chose que je souhaite. Sourit le Roi des lieux, d'un air hypocrite. Mais puisque tu ne sembles pas particulièrement coopératif … »

Les yeux du petit Sumika s'écarquillèrent soudainement, alors que le petit garçon chuta lourdement sur le sol, tout en poussant des hurlements de douleurs intenses, une gigantesque pression spirituelle d'un rouge pur émanant du corps de Meikyû en étant visiblement responsable. Même les Généraux autour parurent surpris par les agissements de leur supérieur.

« - Heu, Meikyû-sama ? Interrogea la voix de Kyogi. Tout ceci ne risque pas de blesser ou tuer notre petit invité ?

- Oh que non, sourit d'un air narquois le chef. Pas tant que le Joyau sera à l'intérieur de son corps. Pour le retirer sans avoir à passer par leur rituel étrange, je n'ai qu'à concentrer suffisamment d'énergie pour l'extirper.

- Et ensuite, le gamin cessera d'hurler ? Lâcha la voix de Yokubari, visiblement agacé par ce qu'il évoquait.

- Je pense que ça sera bien le cas, d'une façon ou d'une autre … »

Mais le crissement de la porte finit par attirer l'attention des âmes damnées, ainsi que de leur supérieur. Un nouvel entrant venait visiblement de faire irruption ici. Le corps toujours endommagé par les blessures, malgré les soins qu'il venait d'avoir, Nikushimi se posa face à son supérieur, en tenant Kanashimi dans ses bras. Son regard dur se planta dans celui de Meikyû, qui stoppa sa séance de torture devant cette arrivée.

« - Meikyû-sama, je pense que vous avez des choses à me dire. »

NEXT CHAPTER : CROSSING THE SAME ROAD

Les coulisses du Chapitre …

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Cette fois-ci, je vais m'occuper de l'interview.

YUZU KUROSAKI : Bonjour Toshirô-kun !

KARIN KUROSAKI : Ouais, 'lut.

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Parlez-moi bien. Je suis le journaliste.

YUZU KUROSAKI : Mais on se connaît bien pourtant, Toshirô-kun !

KARIN KUROSAKI : Ouais, d'ailleurs faut que j'te parle d'un match ce week-end, on joue contre …

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Ça suffit !

YUZU KUROSAKI : Karin-chan, si Toshirô-kun se marie avec toi, ce sera un mari difficile …

KARIN KUROSAKI : Quoi ?!

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Je n'ai pas envie d'en entendre davantage. Voici la première question : à quoi servez-vous ?

YUZU KUROSAKI : Hein ?

KARIN KUROSAKI : T'as dit quoi ?!

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Dans Bleach, à part donner une famille à Kurosaki Ichigo, vous ne servez à rien.

YUZU KUROSAKI : Mais je fais le curry …

KARIN KUROSAKI : Hé, fais pas chier, ok ? J'ai déjà plusieurs épisodes entièrement consacrés à moi et mon expertise de manier le ballon de football ?

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Idiote, tu ne sais pas jouer au football. Je suis le meilleur joueur du monde.

YUZU KUROSAKI : De la catégorie junior.

TOSHIRÔ HITSUGAYA : … Tu veux … mour-

KARIN KUROSAKI : Moi ? Ne pas savoir bien jouer au football ? Ah, la bonne blague …

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Et où veux-tu en venir ?

KARIN KUROSAKI : « Le ballon est mon ami. Si je le respecte, il m'obéit au doigt et à l'œil. » C'est une phrase tirée du manga Captain Tsubasa. C'est Carlos Santana qui dit ça. Et je suis parfaitement cette ligne de conduite.

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Ta vie doit être lamentable si tu deviens amie avec un ballon.

KARIN KUROSAKI : Espèce de … !

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Deuxième question : à quoi servez-vous dans Rising Hell ?

KARIN KUROSAKI : Yuzu ne sert à rien, mais moi j'ai déjà fait plus d'apparitions sensées. Je me suis rapprochée un peu plus de Rukia-chan.

YUZU KUROSAKI : Mais on est apparues le même nombre de fois quasiment ! Et c'est moi qui aie fait en sorte qu'Onii-chan reste à la maison pour manger avec nous le petit déjeûner, et donc développer un petit peu son caractère !

KARIN KUROSAKI : Sans moi, il serait déjà parti. Tu ne peux pas comprendre.

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Conclusion : vous ne servez à rien, dans aucun monde.

KARIN KUROSAKI : Hein ? J'te trouve bien arrogant aujourd'hui, Toshirô. Serait-ce parce que tu n'as tellement pas l'occasion d'apparaître que tu essaies de te mettre en valeur ?

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Fous-moi la paix.

YUZU KUROSAKI : Toshirô-kun, ce n'est pas grave tu sais. Tout le monde peut passer au second rang et devenir un personnage inutile.

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Je ne suis pas comme vous ! Je suis un personnage important !

KARIN KUROSAKI : Pff. On dirait Thierry Henry. Un joueur vieux qui essaie à tout prix de se garder une place importante.

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Pauvre imbécile, je ne suis pas vieux !

KARIN KUROSAKI : Ouais, ouais. Ça se voit de toute façon. Ou pas en fait, t'es tellement petit.

YUZU KUROSAKI : Karin-chan, je pense que tu n'es pas très bien placée pour parler …

KARIN KUROSAKI : Silence ! Bref, l'interview est finie j'imagine ? J'en ai déjà marre.

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Je ne vois pas pourquoi tu dis « déjà », elle a déjà été suffisamment longue comme ça. Bref, la prochaine fois, ce sera soit Don Kanonji, soit Ichimaru Gin dans le rôle du journaliste. Ils intervieweront soit Hinamori et Matsumoto, soit Urahara Kisuke et Aizen Sôsuke. Entre la peste et le choléra, à vous de choisir.

KARIN KUROSAKI : Hé, tu viens au collège demain ?

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Lâche-moi la grappe.

YUZU KUROSAKI : Telle est la vie de couple !

TOSHIRÔ HITSUGAYA : Fin de l'interview.