Résumé du dernier chapitre : Aizen Sôsuke est réapparu soudainement, pour porter un coup fatal à Seijaku tout en blessant grièvement Ichigo Kurosaki. Meikyû se rend alors compte de la disparition de son plus proche subordonné, au moment où son regard croise celui du plus puissant des Shinigamis, Rikuchi Roshin.

Enfin, survient alors l'ombre du Diable, en Enfers …

BLEACH – RISING HELL

CHAPTER CVI : DANGEREOUS DEAD GAMES

Stupeurs et tremblements.

Comment aurait-il pu en être autrement ? L'apparition soudaine d'une entité spirituelle qui n'avait nul autre pareil, provoquait bien ce genre de réaction. Sur les esprits et les corps, s'exerçait une pression défiant toute logique. Aizen Sôsuke lui-même se trouvait un genou au sol, Kyôka Suigetsu servant de rempart entre l'humiliation et sa fierté démesurée. Face à lui, cette ombre quasiment immatérielle, dont seuls la corne et les yeux rougeoyants apparaissaient, le surplombait de tout son pouvoir.

« — Je me demande pour quelle raison est-ce que tu souhaites me rencontrer, Sôsuke Aizen. Souffla le couramment nommé, Diable.

— Eh bien … Rétorqua calmement le Shinigami, malgré l'explosion d'énergie ambiante. Disons que je n'apprécie que moyennement le Roi des Esprits … et que j'imaginais son alter-ego capable de le renverser …

Vraiment … ?

— Pourquoi vous mentirai-je ? Sourit lentement l'ancien Capitaine de la Cinquième Division, en se redressant finalement bien droit sur ses jambes. »

Pour ceux dont la tête pouvait encore être relevée, voir Aizen se redresser convenablement malgré un air totalement écrasant et une pression immense, rappelait à quel point le détenteur du Hôgyoku pouvait disposer de capacités gigantesques. Immobile dans son aura brûlante, l'entité supérieure laissa planer un court silence. En ce qui concernait chaque autre âme présente, nulle d'entre elle ne parvenait à redresser la tête. Alors voir cet homme le faire, un humain … et avoir l'audace de lui réclamer directement une requête …

« — Intéressant. Murmura la voix distante du maître de l'Enfer. D'ordinaire … je venais voir les âmes pour parvenir à un accord … c'est bien la première fois que je vois que l'une d'elle me recherche …

— Vous savez … Rétorqua lentement le détenteur de Kyôka Suigetsu. La curiosité … est un des grands péchés que nous autres possédons … »

Soudainement, la pression se fit plus intense encore. Les gouttelettes de transpiration provenant de l'homme ayant gravit les échelons pour atteindre un rang quasiment divin continuèrent à se déverser, de façon plus importante encore. Pour le moment, Aizen tenait toujours debout.

« — Tu souhaites donc faire tomber le Roi des Esprits. Martela l'entité suprême en Enfer. … Mais que désires-tu en échange … ?

— Je ne désire pas grand-chose. Lâcha le Shinigami. Voir cette imposture tomber de son trône me suffirait amplement …

Étrange. Si mes souvenirs sont bons … tu étais pourtant décidé à devenir toi-même le Dieu de la Soul Society.

— Exact. Mais avec une concurrence telle que vous, je doute que ces objectifs soient très réalisables. Je me contenterai donc de vivre dans un monde où le Roi m'apparaîtra comme plus légitime.

Je vois. Tu maîtrises l'art oratoire de façon très claire, Sôsuke Aizen.

— Je ne peux que vous remercier pour de tels propos, je suppose.

Cela dit … un contrat avec moi … n'est jamais gratuit.

— Je m'en doutais … que demandez-vous donc … ?

C'est simple. Vois-tu, toutes ces personnes qui sont autour de toi … amène-les, au Palais Royal. Fais-les combattre au nom de l'Enfer. Toutes, à l'exception de Ryûketsu Ketsurui. J'ai promis à sa sœur de la laisser vivre selon ses propres désirs … »

Les yeux du renégat se plissèrent. Amener ce tas d'idiots à la Soul Society et les faire combattre au nom de l'Enfer ? Même Kyôka Suigetsu ne suffisait pas à accomplir de tels miracles. Les idiots s'accrochaient fermement à la bêtise, et aucune dose d'intelligence ne suffirait à leur faire lâcher prise. Plus que de l'hésitation, se lisait facilement sur les traits du visage d'Aizen, une forme d'appréhension.

« — Je serai bien heureux de vous aider dans une telle tâche. Articula-t-il. Mais je ne possède pas dans mes capacités, celle de contrôler l'esprit d'autrui.

Les choses s'arrangent facilement … »

Ces mots n'annonçaient rien qui aille, pour les autres personnes présentes. Bien qu'écrasés par l'immense pression provenant des confins de l'Enfer, les mots employés par les deux interlocuteurs leur parvenaient bien. Il s'agissait-là, d'un bien étrange accord.

Agonisant, Ichigo Kurosaki ne pouvait de toute manière pas espérer grand-chose.

Grimmjow Jaggerjack entendait tous les mots, mais son corps refusait d'obéir, tout comme Neliel Tu Odershvank, Ketsurui Ryûketsu et même Kyogi. En revanche, l'état de Sado Yasutora n'allait pas s'améliorer ainsi.

Renji demeurait quant à lui conscient, mais l'énorme quantité d'énergie spirituelle l'empêchait d'agir convenablement à sa guise. Cela dit … le Lieutenant de Byakuya Kuchiki espérait bien faire valoir quelques atouts.

Hihio Zabimaru … écoute-moi !

Le grand serpent à tête de babouin demeurait toujours actif. Les dents serrées, le vice-Capitaine à la chevelure rouge se concentra au maximum. Hors de question de servir de larbin, d'une quelconque façon, à des êtres qui voulaient l'utilise comme des pions. Encore moins s'il fallait que lui-même se retourne ensuite contre ses amis !

« — HIKOTSU TAIHÔ ! »

Aizen tourna vivement le regard dans la direction du vice-Capitaine. Hihio Zabimaru ouvrit lentement sa mâchoire, dans laquelle une aura rouge puissante se forma, dans une sphère, bien que l'atmosphère ambiante rende l'assaut quelque peu superflu. Pas question pour Renji d'abandonner face à l'adversité en tout cas, jamais il n'avait été de cette nature. Un rayon d'énergie puissant fonça, directement … sur le Diable ?

Celui-ci n'esquissa pas le moindre mouvement. Et puis soudainement, plus rien. Renji, face à moitié contre le sol, écarquilla les paupières. Parce que son dernier coup venait de frapper, fort violemment : non pas lui, mais les autres ! Ichigo et tous les autres !

« — Enfoiré ! Vociféra le Lieutenant.

Ce n'est que le début.

— Arrête ! »

Tous venaient de se faire souffler par la plus puissante technique du vice-Capitaine ! Une mare de sang plutôt macabre se dessina au même instant. Et comme si cela ne suffisait pas, le puissant tir du Bankai de Renji … se reconstitua, pour que de nouveau, le jeune homme assiste à la même scène, dans une effusion de sang particulièrement importante.

« — Abarai Renji. Articula lentement l'entité spirituelle. Un Shinigami au sang chaud et rapidement mis à bout de nerfs … tu m'as offert la possibilité de t'offrir un nouveau contrat …

— J-Jamais … Balbutia le jeune homme confus, après le dernier événement.

Je vois que tu te doutes de mes futures paroles, cela expliquerait pourquoi … tes mots sont si peu convaincants … Abarai Renji. Accepte-donc de te retourner contre les Shinigamis … ou tes amis périront, de tes mains. »

Dimension Royale — Plaines d'Éternité.

Une atmosphère lourde avait suivi la libération totale du pouvoir d'Haikyaku. Ce dernier laissait échapper une pression spirituelle exceptionnelle, face à des adversaires aux visages la plupart du temps fermés, si l'on exceptait bien entendu Zaraki Kenpachi dans le lot. Le Capitaine de la Onzième Division disposait déjà de Nozarashi, prêt à s'abattre directement contre cet homme au pouvoir si exceptionnel.

« — Zaraki Kenpachi. Souffla soudainement la voix de Kuchiki Byakuya. Essaie donc de ne pas faire tout échouer.

— Hein ?! Commence pas à me prendre la tête, Kuchiki. J'm'occuperai de toi après avoir buté ce mec, ok ?

— Toi, vaincre cet ennemi ? Ne sois pas ridicule. Déclara le chef du Clan Kuchiki, en fermant les paupières. Si tu agis de façon inconsidérée, comme tu vas très certainement le faire, alors tu cours à une mort certaine.

— Hahaha ! Tu crois que j'suis qui ?

— Hé. Les gars, je vous dérange … ? »

Yasuharu Takanashi — Endless Battle

Le Cavalier de la Guerre venait de prononcer de nouvelles paroles, destinées à intimider l'adversaire. Sans réellement laisser le temps à ses quatre ennemis de prendre en considération ses propos, l'homme aux yeux désormais luisants se trouvait juste en face du Capitaine Unohana Retsu. Devant la vitesse de déplacement démesurée du subordonné des Enfers, la Shinigami ne put qu'élargir profondément le regard, et se faire projeter violemment à plusieurs mètres de distance, dans une effusion de sang importante provenant de son épaule. La Capitaine n'avait même pas eu le temps de pouvoir soulever son Zanpakutô, qu'elle se retrouvait déjà sur le dos, les yeux pointés vers ce ciel sombre.

Haikyaku, lui, demeura immobile, quelques instants, comme pour laisser le temps à ses ennemis d'amorcer une éventuelle réplique. Et celle-ci ne tarda en effet pas : sous un éclat de rire tonitruant, Zaraki Kenpachi fit instantanément abattre sa terrible lame directement contre le Cavalier.

Un fracas aigu marqua bien l'opposition effectuée au puissant Shikai : Haikyaku venait simplement de lever son bouclier, pour le placer entre lui-même et l'arme du Shinigami. En-dessous des deux belligérants, le sol s'effondra littéralement, mais à aucun moment, le Cavalier de la Guerre ne recula. Les yeux de Kenpachi s'élargirent vivement, devant le visage fermé de son adversaire. Et rapidement, du ventre de Zaraki Kenpachi, un flot de sang ininterrompu jaillit, peu avant que le grand Capitaine lui-même ne se fasse projeté à plusieurs mètres de distance. Et avant même que cette action ne soit réalisée, une lumière jaune entoura l'envahisseur.

« — Rikujokôro. Siffla la voix de Kuchiki Byakuya. »

Les pointes de lumière cherchèrent toutes à emprisonner l'adversaire de poids qu'était Haikyaku, mais ce dernier souleva lentement son épée, pour briser le kidô, sans que celui-ci n'ait même réussi à se former totalement autour de lui. Cela dit, le Capitaine de la Sixième Division cherchait visiblement à faire autre chose : immédiatement après la destruction du sort lancé sans incantation, une tornade de fleurs rosâtre se dessina autour d'Haikyaku.

« — Gôkei, Senbonzakura Kageyoshi. »

Compressés violemment, les pétales explosèrent littéralement avec pour centre, le Cavalier à la chevelure brune. Néanmoins, le noble remarqua —et anticipa— rapidement le fait que cette simple technique ne suffirait pas à vaincre un adversaire de ce calibre. Et effectivement, cela se vérifia : une onde de choc violente se propagea, dispersant chaque pétale dans les alentours. Et une lumière puissante fusa, frôlant Byakuya, faisant couler quelques gouttes de sang depuis sa joue, démontrèrent la vitalité totale du Cavalier Haikyaku. À première vue, aucune égratignure ne vint ne serait-ce qu'entacher son corps.

« — Kuchiki, bouge de là ! »

Encore la voix désagréable à l'ouïe de Zaraki Kenpachi. Ce dernier n'attendit d'ailleurs même pas que son collègue prenne ses distances pour frapper avec une violence certaine, lançant un véritable rayon de lumière jaune découpant le sol sur son passage. Un shunpô permis à Byakuya de rapidement trouver une échappatoire, mais son regard froid de cynisme adressé à Kenpachi en disait long sur ce qu'il pensait de lui.

L'impact frappa directement la lame d'Haikyaku qui repoussa sans peine la violente attaque du bruyant Capitaine de la Onzième Division, sous l'œil interloqué de ce dernier.

« — Je suis le Cavalier de la Guerre. Affirma l'homme en question, son regard légèrement baissé. Vous n'avez pas la moindre chance de l'emporter. »

Le sol trembla au même instant, tandis que de multiples lumières frappèrent les environs : les éclairs chutèrent rapidement violemment, depuis le Kudasû no Shinkira de Kaminari, pour atteindre directement la cible prioritaire, qui esquissa un petit sourire satisfait avant même l'impact.

« — Même à quatre. »

Parce que rapidement, Haikyaku nota la formation d'une sphère ténébreuse autour de lui, que le choc foudroyant lancé par Kaminari ne masqua pas. Il s'agissait d'un puissant sort de kidô, employé actuellement par Unohana Retsu : le Kurohitsugi. Avant même son achèvement, ledit cercueil finit brisé, tandis que le Cavalier se retrouva juste dans le dos de Byakuya Kuchiki, bien en peine d'offrir une quelconque réponse à son adversaire. Senbonzakura Kageyoshi ne parvenait simplement pas à suivre des mouvements bien trop rapides pour lui. Et violemment, le Capitaine de la Sixième Division chuta sur le sol, son dos étant désormais particulièrement ensanglanté, suite au coup de son ennemi.

« — Cet homme se déplace très rapidement. Lança Unohana, désormais redressée, sa chevelure noire maintenant détachée. Nous ne pourrons pas l'avoir en essayant d'aller plus vite que lui, même en coopérant.

— Tss. Siffla Shunô Kaminari, un œil mauvais adressé à son adversaire. N'essayez pas alors. »

Le hic concernait le fait que cette femme Shinigami ne se trompait pas. Mais en tant que Garde Royal, lui-même devait tenir son rang. Disparaissant aussi vite que son rang puisse le suggérer, l'homme à la chevelure blonde se retrouva juste au-dessus du puissant Cavalier. Ce dernier plaça son épée en opposition, Shinkira entrant directement en collision avec son sabre. L'impact provoqua de violents remous dans l'atmosphère, mais Kaminari, pas plus que Kenpachi tout à l'heure, ne parvint absolument pas à faire reculer son adversaire, malgré les nombreux éclairs frappant les environs dans son sillage.

« — Tu ne peux plus rien faire, maintenant. Tonna Haikyaku, tandis qu'une aura rouge très puissante se concentra autour de son épée. Reikôtsubô. »

Par réflexe, Kaminari recula sensiblement. Et au vu des événements suivant cette étrange lueur rougeoyante, le Shinigami se dit rapidement que la décision prise fut la bonne. L'épée du Cavalier changea radicalement … pour devenir une lance, avec un rubis rouge incrusté à son bout, dans une courbe entre la pointe de la lame, et le corps de la lance.

« — Impulsée par le Diable lui-même, la Guerre s'abattit sur terre, sur des formes plus variées les unes que les autres. Aucun Shinigami ne peut s'opposer à la Guerre. Seule l'extinction du monde la stoppera.

— Tout ça pour dire que ton épée peut se changer en n'importe quoi ? Grommela vivement d'irritation Zaraki Kenpachi, pas impressionné par une telle prouesse.

— Tout ça pour tout dire que je manie la Guerre à ma guise. »

Comme pour vérifier ses propos, l'homme à l'armure sombre planta sa lance sur le sol. Et immédiatement, un séisme se fit sentir, déséquilibrant légèrement les Shinigamis déjà présents sur le sol. Mais cela ne s'arrêta pas là : sur les fissures créées, de puissants et dangereux faisceaux de lumière rouge jaillirent.

Kenpachi se fit instantanément touché au niveau du bras gauche, et poussa un râle de douleur : du sang coulait abondamment, depuis celui-ci, mais le Shinigami l'avait retiré assez rapidement pour ne pas finir amputé d'un membre.

Byakuya Kuchiki évita de justesse une de ces lames de lumière, et se posa entre deux zones dangereuses, quelques gouttes de sueurs coulant depuis son front. Jamais auparavant, il n'avait eu à affronter un adversaire pareil.

Unohana Retsu également, échappa à un massacre immédiat en bougeant vivement sa tête pour ne pas être décapitée.

Quant à Shunô Kaminari, il ne bougea simplement pas, dans les cieux. Les attaques ne le visaient de toute façon pas réellement. Chacun des Shinigamis présents portèrent néanmoins tous une pensée commune : ils n'allaient pas laisser le Cavalier se pavaner bien plus longtemps.

« — Amenez-vous tous. »

Bleach OST — B13A

Unohana fut la première à apparaître. Son haori blanc dansant à travers le vent, la femme aux cheveux ébène abattit violemment son Zanpakutô vers le flanc gauche d'Haikyaku. Immédiatement, ce dernier répondit : sa lance se changea immédiatement en une lame grisâtre assez lourde. L'épée de la Première des Kenpachi s'y heurta, sans pouvoir prendre à défaut l'homme aux yeux rougeoyants. Pourtant, la Capitaine semblait s'y être préparée : sa main se posa directement sur sa lame.

« — Sajô Sabaku. »

Un lien lumineux se forma, sous le regard attentif d'Haikyaku : les deux épées se trouvaient être désormais liés directement par le sort de kidô puissant.

« — Vous n'écoutez pas ce que je dis, ou bien ? »

Sous les yeux écarquillés de son adversaire, l'épée changea totalement de nature, pour devenir une véritable hache à la taille démesurée. L'arme s'abattit directement, après avoir brisé le sort du Sajo Sabaku. D'un pas vers l'arrière, Unohana parvint à l'éviter, l'arme ayant créée une fissure particulièrement importante.

« — Shûkei … Hakuteiken.

— HAHAHA ! »

Des deux côtés opposés, Zaraki Kenpachi et Kuchiki Byakuya cherchèrent à atteindre le Cavalier aux cheveux bruns, mais les deux lames finirent par trancher le vide, l'une à côté de l'autre. L'atmosphère lui-même ressentie une onde de choc relativement importante … En revanche, le sang coulant depuis les flancs des deux Capitaines traduisait la réussite de l'entreprise furtive et rapide du Cavalier. Pourtant, Haikyaku ne semblait guère avoir bougé : en un instant, il se retrouva de nouveau au milieu des deux Capitaines, avant de modifier une fois de plus l'apparence de son épée. Celle-ci frappa directement le sol, inscrivant au passage un étrange symbole, ponctué d'une écriture qui l'était toute autant.

« — Totsugeki Ketteiteki. »

Et l'instant suivant, des immenses colonnes rougeoyantes s'élevèrent et déformèrent une fois de plus le paysage. Lourdement, Kuchiki Byakuya chuta sur le sol, les pupilles grises de plus en plus vides, représentant l'entaille béante générée sur son flanc gauche. Zaraki Kenpachi ne semblait guère mieux loti et s'étala littéralement sur le sol, dans une mare de sang macabre.

La longue cape du Cavalier s'envolant au rythme du vent, frissonna davantage, lorsque Shunô Kaminari s'abattit directement sur l'homme au service du Diable. Mais lui non plus, ne voyait pas davantage de réussite dans son œuvre : sa lame foudroyante détruisit le sol, sans toucher un cheveu d'Haikyaku, qui se retrouva rapidement dans son dos. Le Cavalier plaça rapidement sa main gauche et libre sur la pointe de son arme, et redescendit doucement. Immédiatement, l'épée brilla de nouveau, des étincelles rougeoyantes accompagnant son mouvement … jusqu'à ce que la main libre de l'homme, en apparence, ne le soit plus. Une épée identique venait de faire irruption à l'intérieur de celle-ci, dans un petit souffle de vent chaud. Sérieusement ? Deux épées ?!

« — Ne fais pas cette tête. Je t'ai prévenu depuis un moment que tu allais perdre. »

Sans plus attendre, ce fut Haikyaku qui lança l'assaut. Rapidement, Kaminari sentit rapidement fondre sur lui la puissance des deux lames, visiblement identiques. Shinkira n'allait pas tenir longtemps à ce rythme-là. Alors que le sang entachait toujours plus son haori haut de gamme, le Garde Royal recula, encore et encore, face aux coups puissants et rapides de son adversaire.

Un blocage, une esquive … mais rien de plus. Aucune possibilité de contre-attaquer, pas le moindre temps pour lancer une attaque. Ce Cavalier ne lui laissait même pas le temps de penser. Un coup plus puissant que les autres partit, et violemment, Kaminari heurta le sol. Le Shinigami aux cheveux blonds jeta un vif coup d'œil sur son bras gauche : ce dernier saignait, faiblement. Pourtant, la douleur l'accompagnant ne semblait guère proportionnelle. Une tâche pourpre se dessinait même. N'ayant guère le temps de se pencher davantage là-dessus, le Shinigami sauta pour éviter un assaut de lames croisées provenant du Cavalier.

« — C'est du poison. Résonna la voix de Kudasû no Shinkira.

— Sérieusement … ? Marmonna le Garde Royal, s'éloignant par la voie des cieux. Ce mec ne mentait pas quand il disait disposer de multiples pouvoirs liés à la Guerre … tu peux me soigner ?

Si je le fais, tu perdras en pouvoir d'attaque et de défense. Rétorqua la Déesse de la Foudre. Tu es sûr de toi ?

— J'y passerai avec ce poison sinon.

D'accord. »

L'aura foudroyante entourant continuellement Shunô Kaminari depuis la libération de son Bankai s'affaiblit globalement, pour se concentrer davantage sur son bras récemment blessé. Placé plus bas, Haikyaku haussa vivement les sourcils, à cette vue.

« — Impressionnant, je ne pensais pas que tu sois capable de te soigner de cette façon. Les Shinigamis sont surprenants.

— Comme si j'avais besoin de tes compliments. Siffla Kaminari, en pointant son Zanpakutô directement vers son adversaire. »

En moins de temps qu'il ne fallait pour le constater, un éclair quitta la lame du Garde Royal. Avec moins d'intensité que d'habitude, et le subordonné du Diable ne tarda pas à le remarquer. Néanmoins, alors qu'il entreprenait une nouvelle offensive, l'homme au tempérament jovial d'ordinaire, se stoppa instantanément, pour placer une de ses lames en opposition dans son dos : et pour cause, le Zanpakutô de Retsu Unohana venait de s'abattre avec la violence que peu lui connaissait. Le sol trembla sous le coup de cette attaque, mais malheureusement pour la Shinigami, son adversaire ne trembla pas.

« — À vrai dire, même avec mes pouvoirs libérés, j'arrive à ressentir toute la force qui est vôtre. Affirma-t-il, d'un ton calme. Je suis impressionné, vraiment. Même si vous ne nous atteindrait jamais … votre volonté de persévérer est louable. »

Du sang, en abondance. Unohana écarquilla vivement un regard empli d'une certaine confusion : son ventre, venait d'être transpercé par une troisième lame, identique aux deux autres, mais qui avait eu la caractéristique d'apparaître soudainement, pour la planter presque de façon solitaire. Immédiatement, la Capitaine de la Quatrième Division fut propulsée en arrière, plongée dans un flou indescriptible …

Dimension Royale — Lac Pureté.

« — Punaise, j'y suis pas passé loin. »

Taikai Meirô secouait vivement la tête. Sans qu'il ne comprenne réellement pourquoi aux premiers abords, tout le pouvoir déclenché par cette Heisei avait fini par disparaître totalement, son emprise étant relâchée sur les deux Shinigamis touchés, à savoir le Garde Royal, ainsi que Toshirô Hitsugaya, essoufflé et confondu, sur le sol détrempé du secteur. Le jeune Capitaine de la Dixième Division finit également par retrouver ses esprits, pour comprendre que sur ce coup, Kyôraku Shunsui avait probablement offert une belle chance de survie à ses deux frères d'armes.

« — Le Bankai de Kyôraku Shunsui nous a sauvé la mise apparemment. Déclara Meirô, en se craquant légèrement la tête.

— Son … Bankai ? Murmura Toshirô, en se redressant.

— Ah, ouais. Tu l'as sûrement pas vu, puisque t'es encore qu'un gamin. Enfin, je l'ai pas vu non plus de mes propres yeux hein, mais on est plutôt renseigné ici sur vous autres.

— … Et sinon ? Qu'est-ce qu'on fait ? Lança le détenteur de Daiguren Hyôrinmaru.

— Bonne question. »

Dans un décor particulièrement sombre, deux ombres se faisaient depuis quelques secondes, face à face. Sans surprise, le Capitaine de la Huitième Division, Shunsui Kyôraku, ainsi que la Cavalière de la Purification, Heisei, se trouvaient être les adversaires. La femme à l'aura blanche ne semblait d'ailleurs guère enthousiasmée par la direction que prenaient les événements. Brièvement, elle regrettait les décors paradisiaques offerts par le Reiôkyu —avant bien sûr que toutes les batailles ne les transforment en champs de ruines— mais reporta rapidement son attention sur le Shinigami face auquel elle allait devoir combattre.

« — Vous semblez plutôt mécontente. Déclara le disciple de Genryûsai Yamamoto, derrière son chapeau de paille.

— Tu n'as pas idée. Ton Bankai est d'un ennui. Se lamenta faiblement la femme aux cheveux blancs.

— Vous connaissez Asobi Kekyutsu ? C'est plutôt étonnant.

— L'œil du destin de Lyrène peut lire à travers les ténèbres et les ombres. Répondit son interlocutrice. Et nous avons observé attentivement les événements au Seireitei avant de venir.

— Vraiment ? Cela me pose dans une situation d'infériorité alors. Sourit lentement le Capitaine au kimono de fleurs. Mais en même temps, cela m'épargnera quelques explications fastidieuses, n'est-ce pas ?

— Tu expliques le fonctionnement de ton Bankai à tes ennemis ? C'est ridicule.

— Je suis un homme plutôt fair-play et vieux jeu, hein ?

— Stupide. Lança, sans réelle méchanceté, la Cavalière.

— … D'accord, d'accord. Ricana Kyôraku. Cela dit, je vous laisse commencer. Je suis un gentleman. »

La Cavalière au regard bleu clair se concentra légèrement. Si ses souvenirs ne lui jouaient pas des tours, les règles du jeu de ce Bankai se trouvaient dans l'ombre de cet alcoolique. Néanmoins, avant même de se pencher réellement sur la question, Heisei remarqua bien une étrange sensation. Kyôraku se tenait face à elle, le visage dissimulé par son chapeau de paille, et un petit sourire bien marqué sur son visage.

« — Pourquoi souris-tu ?

— Vous savez, si vous avez observé notre combat contre Meikyû-san … alors je crains que vous n'ayez manqué la partie la plus intéressante d'Asobi Kekyutsu.

— Je me doute que tu n'as pas juste activé ton Bankai pour sauver tes deux amis. »

Avoir enclenché Asobi Kekyutsu avait littéralement placé les deux belligérants actuels dans un espace différent du précédent. Ainsi, la technique employée par celle qui appartenait à l'Enfer et qui promettait d'y envoyer les trois Shinigamis, n'avait plus aucune source d'énergie. Théoriquement, les Capitaines Hitsugaya et Meirô devaient donc pouvoir être vivants à défaut d'être indemnes. Mais en effet, Kyôraku disposait toujours de plus d'un tour dans sa manche.

Une étrange lueur sombre naviguait autour de lui, donnant une impression de vie aux différentes ombres particulièrement menaçantes, dans le dos du Capitaine de la Huitième Division.

« — Vous ne remarquez rien ? Déclara lentement le Capitaine de la Huitième Division.

— Il n'y a pas de règle dans ton ombre.

— Exact. Tonna son interlocuteur, en découvrant légèrement un visage plutôt confiant. Mon Bankai dispose de plusieurs capacités, vous savez … Asobi Kekyutsu Ôzume : Shikake. »

L'espace d'un court instant, Heisei aurait juré pouvoir entendre les battements de son propre cœur. Une vive douleur venait en effet de la prendre, tandis que la brume sombre qui entourait le plateau d'échecs continuait à se répandre. Aux côtés de Shunsui Kyôraku, deux ombres venaient littéralement d'émerger. Deux personnes, une jeune femme aux traits fins et gracieux, coiffée à l'anglaise et disposant d'un petit crâne de mort sur la tête, elle-même étant habillée d'un large kimono pourpre. À la gauche du Shinigami, une petite fille à la chevelure de la même couleur bien que coiffée fort différemment, et au visage à moitié dissimulé par un morceau de tissu noir.

« — Shunsui. Murmura la première arrivée, à savoir l'ainée. Tu …

— Ne t'en fais pas. Rétorqua sur le même ton, le puissant Capitaine. Il n'y avait pas d'autres solutions, de toute façon …

— Ces mots sont supposés m'intimider ? Lança une Heisei dubitative.

— Intimider l'adversaire n'est pas vraiment mon fort, de toute manière, chère Cavalière … je suis là pour jouer à un jeu. Laissez-moi vous montrer pourquoi je n'effectue jamais ce Bankai devant les yeux d'autrui … »

Son interlocutrice plissa le regard. De l'inquiétude ? Elle n'irait pas aussi loin dans ses pensées. Mais à vrai dire, quelque chose de particulièrement malsain se jouait face à elle. Quelque chose qui nécessitait bien une purification totale. Première surprise, néanmoins : la Cavalière ne pouvait tout simplement pas bouger. Pas plus d'un pas, seulement.

« — Vous n'avez jamais joué aux échecs ? Sourit lentement Kyôraku. Le Roi acculé ne peut se déplacer énormément. Vous jouez le rôle du Roi maintenant. Cela implique les déplacements … et les attaques. Un conseil ma chère … ne gaspillez pas vos mouvements. Ohana, ma fleur … c'est à toi de commencer …

— Je déteste que tu me donnes des ordres. Vociféra la concernée, la plus grande des deux Zanpakutô.

— Voyons … c'est loin d'être un ordre …

— Mais bien sûr … enfin. Kageoni. »

Sans qu'Heisei ne puisse bouger le moindre muscle dans son corps, la femme appelée par Kyôraku s'enfouit soudainement dans l'ombre, pour atteindre directement, en plein ventre. Comment cette chose avait-elle pu passer à travers la barrière qui agissait constamment autour d'elle ?! Cela dit, même ce coup violent, cette froide sensation de faiblesse lorsque la lame de l'épée s'enfonça dans sa chair, ne suffit pas à faire reculer la Cavalière. Oui, elle se trouvait être piégée ici, incapable de bouger … alors que son assaillante, avait repris sa place initiale, aux côtés de son propriétaire, au-dessus d'une case noire.

Détail qui avait peut-être bien son importance …

Enfers …

Du sang, à perte de vue. De la sueur transpirant sur chaque parcelle de sa peau. Une fatigue et une migraine combinée. Ketsurui Ryûketsu rampait littéralement. Peu après l'arrivée du Diable, la jeune âme damnée avait simplement succombée à une forme d'inconscience. Elle en ignorait encore la cause première. Cela dit, après son réveil, la situation implacable se posait bien devant elle : l'âme damnée à la chevelure pourpre se trouvait seule. Aucune trace du Diable, de Sôsuke Aizen, de Kurosaki Ichigo ou de tous les autres. Même l'air lourd avait cédé sa place à celle qu'elle connaissait malheureusement si bien ici. Il n'y avait simplement rien ni personne pour le partager avec elle. Personne de vivant, tout du moins. Les corps de Seijaku, Hiyota ou de Kimatsu gisaient bien dans les alentours …

Que devait-elle faire, maintenant ? Affaiblie comme elle se trouvait l'être … pourquoi repartir, encore ? Qu'avait-elle à espérer, concrètement ? Continuer à vivre en imaginant naïvement que cela serait ce qu'Hiyota voudrait ne lui apportait guère plus de satisfaction. L'âme damnée se redressa finalement, haletante. Son corps demeurait endolori. Le château de Meikyû, autrefois sa demeure, lui apparaissait clairement comme étant une grande prison désormais.

Quelques minutes plus tard, la revoici, portant le corps de sa défunte sœur sur son dos, titubant, se tenant sur les murs encore debout. Parce que la revoici de nouveau, dans cette enceinte maudite, ensanglantée jusqu'à la dernière parcelle. Vraiment ici, elle se sentait mal. L'odeur âcre du sang en pagaille régnait. Partout, dans chaque parcelle de pierre qu'elle franchissait. Que devait-elle faire ? Pourquoi continuait-elle encore ?

Le silence effroyable des lieux l'accompagnait. Silence qui allait finir par lui faire perdre complètement la tête, encore à elle. Il n'y avait aucun doute à ses yeux : peu importe comment, peu importe pourquoi, mais tous ceux qui se trouvaient il y a quelques secondes à ses côtés comme partenaires d'infortune, n'aideraient plus le Seireitei. Les Shinigamis, qui combattaient encore probablement, au péril de leur vie. Cela lui importait-il réellement ? Elle ne connaissait guère toutes ces personnes. Pourquoi s'y intéresser ?

Ketsurui stoppa sa marche, épuisée. Conservant toujours sa sœur sur le dos, elle décida de la reprendre, après une pause plus que légère. Au final, sa décision avait été prise. Peu importe les raisons. Engluée dans ce mécanisme ignoble que la guerre alimentait constamment, la femme vêtue de noir continua à marcher, encore et encore. Les couloirs paraissaient interminables, les portes toutes identiques, et la chaleur grandissante. Elle … pouvait encore faire autre chose. Peut-être bien autre chose.

« — Hiyota … je ne sais pas … si je fais bien les choses … »

Bien sûr, elle ne répondrait pas. Comment pourrait-elle répondre ? Sa sœur se trouvait être morte. Par sa faute, qui plus est. Aucun discours ne suffirait à soigner son cœur brûlant de chagrin, qui continuerait à se liquéfier tant qu'il battra. Pendant un court un instant, elle nourrissait encore le fol espoir que sa petite sœur pourrait se réveiller. Sans aucune explication, elle se l'imaginait. Peut-être, qu'à son réveil, elle l'espérait encore.

Mais aucune des voies empruntées ne lui permettait cette fin heureuse. Ainsi, elle pleura. Encore, lamentablement, et silencieusement. Puisque personne ne pouvait partager sa peine avec elle désormais. Elle se trouvait seule, seule aux confins d'un monde abandonné par les cieux. Le château de Meikyû, déserté par toutes les âmes qui y habitaient. Encore, pas à pas, elle descendit chaque escalier, s'enfonçant toujours davantage dans les ténèbres, le cœur toujours plus faible. Quelques fois, elle manqua une marche, mais finit par se rattraper. Les combats en haut avaient été si violents que l'édifice entier avait fini par en payer les conséquences. Les secondes passèrent, et devinrent elles-mêmes des minutes. Ketsurui Ryûketsu ne les compta pas. Non, elle s'enfonçait encore. En marchant dans ces lieux sombres, elle eut l'impression de tomber elle-même dans les abysses de son âme délabrée. Naïvement, elle se surprenait à chercher une main qu'un pauvre fou pourrait lui tendre, pour la ramener près du soleil.

Mais personne ne la tendrait, cette main. Sa sœur lui paraissait lourde. Mais elle ne voulait pas l'abandonner non plus. Encore une bêtise de sa part : sa sœur n'appartenait plus à ce monde. Elle n'appartenait plus à aucun monde. Aujourd'hui, elle faisait partie de l'histoire ancienne, une histoire que seule son aînée maintenait stupidement en vie de par son attachement. Elle voulait fuir cette guerre. Fuir cet affrontement entre Shinigamis et Âmes Damnées. Oui, elle voulait s'enfoncer sous la terre, le plus profond possible, et utiliser le restant de ses pouvoirs pour tout faire effondrer dans cet horripilant château. Elle n'avait pas le courage de continuer à se battre. Pas le courage de continuer à vivre. Quand bien même sa propre sœur le lui avait demandé en perdant sa vie, elle ne pouvait se résoudre à continuer ainsi la sienne.

« — Pardonne-moi … »

Elle n'entendrait pas. Elle ne répondrait pas. Elle ne s'en importerait pas. Toutes ces vérités s'abattaient totalement, une à une, directement dans l'esprit de la solitaire infortunée. Mais elle continuait sa route. Il faisait de plus en plus chaud. Son cœur battait de plus en plus lentement. Sa vision lui échappait de plus en plus. Quelques fois encore, elle manqua de tomber. Sa main toucha finalement une porte brûlante, qu'elle poussa sans se soucier des brûlures causées au passage.

La voici au plus profond du château détenu par l'ancien Shinigami portant le nom de Meikyû Mikomi. Le haut lieu du désespoir, la pièce la plus profonde. Une geôle, rien d'autre. Une prison, dans laquelle elle mettrait volontiers fin à ses jours, comme tant d'autres l'avaient fait avant elle. Ici, où tout a commencé pour les deux sœurs Ryûketsu. Ketsurui déposa finalement le corps sans vie de sa cadette contre le mur, pour continuer à avancer faiblement. Derrière ces barreaux, elle avait été admise. Cet endroit du malheur, où son jeu avec la frontière séparant vie et mort l'avait finalement conduit sur une voie allant au-delà de ces concepts.

Une prison, qui a toujours enfermé des âmes. Quand ce ne fut pas elle, ce fut un autre. On ne libérait pas aussi facilement, on ne devenait pas aussi facilement une âme damnée.

Je suis désolée, Hiyota …

Un fait véritable, qui a été, et qui est toujours, une vérité irréfutable. Lentement, la sœur aux cheveux pourpre poussa une porte au crissement sonore particulièrement désagréable.

« — Waw. T'as vraiment une sale mine. Mais ça fait longtemps que j'ai pas eu d'visites. »

Mais je ne pourrai pas continuer toute seule.

« — Ichimaru Gin. Murmura l'âme damnée aux yeux sombres et faibles. »

Signification des noms :

Reikôtsubô : Âme du Désespoir.

Totsugeki Ketteiteki : Assaut Final.

Ôzume Shikake : Étape finale : Jeu de mort.

Les coulisses du Chapitre — « Il/elle fait un burn-out »

Ichigo Kurosaki : C'est pas vrai, encore une fois le Psychologue va devoir revenir ? Ce personnage commence à être gonflant, il va prendre pratiquement autant de place que moi … !

Psychologue : Kurosaki Ichigo, je vois que vous souffrez de quelques problèmes mentaux également.

Ichigo Kurosaki : Mais j't'emmerde …

Psychologue : Néanmoins, vous n'êtes pas mon client du jour.

Ichigo Kurosaki : Et c'est qui ton client ?

Renji Abarai : Et c'est moi !

Ichigo Kurosaki : Toi ?!

Renji Abarai : Et c'est moi !

Psychologue : Alors vous êtes en dépression, Abarai Renji ?

Ichigo Kurosaki : Genre, il fait plutôt déprimer les gens autour de lui ouais …

Renji Abarai : Ferme-la, Ichigo ! Ne vole pas mon temps d'antenne ! Alors ouais … je souffre actuellement.

Ichigo Kurosaki :

Renji Abarai : Je souffre parce que mon job est difficile. Le Capitaine Kuchiki me mène la vie dure. Euh, attends, il ne peut pas savoir que je dis ça, pas vrai ?

Psychologue : Oui, c'est exact. Notre conversation sera secrète.

Ichigo Kurosaki : (Pourquoi ils me laissent rester ici alors ? Bande de cons.)

Renji Abarai : Ah ok, me voilà rassuré ! J'suis bien content qu'il n'y ait personne d'autre !

Psychologue : En effet, il n'y a personne d'autre.

Ichigo Kurosaki : (Impossible … ils … ne peuvent pas faire comme si je n'existais pas, hein … ?)

Renji Abarai : Alors, comme je le disais, le Capitaine Kuchiki me mène la vie très dure. Je me réveille tous les jours à 6h30 du matin, et je rentre le soir à 19h30, avec une heure de pause l'après-midi. Aucun vice-Capitaine n'a des horaires pareils ! Heureusement que je ne travaille pas le week-end !

Psychologue : Votre travail vous pèse donc ?

Renji Abarai : Énormément. La nuit, je pleure parfois en regardant un épisode de Bob l'Éponge en streaming, quand je vois comment Bob est si maltraité par Carlo, le calamar. Ça me rappelle ma situation, et je n'avais jamais pleuré pour ça auparavant.

Ichigo Kurosaki : Tu regardes Bob l'Éponge ?

Psychologue : Je vois. Y'-a-t-il d'autres symptômes ?

Renji Abarai : J'ai crié sur mon oreiller parce que je n'arrivais pas à dormir aussi. Ce connard n'était pas assez confortable. Mais je crois qu'il n'y était pour rien.

Ichigo Kurosaki : (ILS M'IGNORENT ALORS QUE JE SUIS LE PERSONNAGE PRINCIPAL. ÇA Y EST. C'EST OFFICIEL.)

Psychologue : Mmh. Je pense en effet qu'il y a peu de chances que votre oreiller soit malveillant.

Renji Abarai : C'est pas tout ! Je commence à trembler bizarrement quand je ne bouge pas, c'est stressant ! Je crois que je suis en train d'arriver à la fin de ma vie. Et quand j'ai vu l'équipe de France jouer l'autre jour, j'ai pleuré à toutes les occasions manquées. C'est grave non ?

Psychologue : C'est un burn-out, monsieur Abarai. Je vous ferai une ordonnance afin de stopper momentanément votre travail.

Ichigo Kurosaki (très énervé et les bras croisés) : Allez-y, continuez, bande de haters.

Renji Abarai : Merci, monsieur le Psychologue. Vous avez le droit de faire ça au moins ? Je savais pas que les Psy' pouvaient faire des ordonnances.

Psychologue : En fait j'en sais rien, mais on s'en fout non ?

Renji Abarai : Heu, ouais.

Ichimaru Gin : J'SUIS REVEEEEEEEEEEENUUUUUUUUUUUUUUUUU ! YEAAAAAH ! OUAIIIIIIIIIIIIS ! HOURAAAAAAAAAAAAAA !

Psychologue : Monsieur, chacun son tour s'il vous plaît.

Ichigo Kurosaki : Ah, vous l'ignorez pas lui, hein ?!

Ichimaru Gin : HAHAHAHAHAHA ! Ouais ! Sacrebleu ! Je suis revenu ! INCROYABLE ! Après 106 chapitres ! QUI L'AURAIT CRU ?! TROLOL !

Renji Abarai : Bon bah, j'me casse.

Psychologue : Monsieur Abarai, je vous souhaite une bonne journée. Mais je vais d'abord vous poser une question.

Renji Abarai : Ah ouais, laquelle ?

Psychologue : Vous réglez comment ?

Plus tard, dans la chambre d'Abarai Renji … le lieutenant est allongé dans son lit, face contre l'oreiller. Entre alors Rukia.

Rukia Kuchiki : Renji ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Renji Abarai (voix affaiblie par sa position) : Rien.

Rukia Kuchiki : … Ouais c'est super crédible. Il t'arrive quoi alors ?

Renji Abarai : Rien.

Rukia Kuchiki : Faut peut-être que j'appelle Nii-sama, pour le prévenir que tu ne viens pas au travail ?

Renji Abarai : NAN !

Rukia Kuchiki : Tu l'as prévenu déjà ?

Renji Abarai : Nan.

Rukia Kuchiki : Tu deviens lourd là, il t'arrive quoi ? Je vais te tirer par les pieds si ça continue !

Renji Abarai (marmonnant) : Fils de pute … sale connard de psy … va te faire embrasser par Yumichika … connard, connard …

Rukia Kuchiki (gros yeux) : Heu … Renji ? Il t'arrive quoi ? Pourquoi t'insultes un … psy ? T'es parti voir un psy ?

Ailleurs …

Yumichika Ayasagewa : Depuis quand « se faire embrasser par Yumichika » est une insulte ?!

De retour chez Renji …

Renji Abarai : UN PSY OUAIS ! ET IL M'A NIQUÉ MON PORTEFEUILLE !

Rukia Kuchiki : Oh.

Ailleurs (encore) …

Psychologue : Alors, monsieur, vous faîtes un burn-out aussi ?

Ichigo Kurosaki :

Psychologue : Je vous écoute.

Ichigo Kurosaki :

Psychologue : … ?

Ichigo Kurosaki :

Psychologue : Écoutez, si vous venez et vous ne dîtes rien, c'est une perte de temps …

Ichigo Kurosaki :

Psychologue : Monsieur Kurosaki …

Ichigo Kurosaki : (Comment ça doit le faire chier, hein ? Alors connard ? Tu te sens comment maintenant que je t'ignore ?! Hein ?)

Psychologue : Je vois. Est-ce parce que Rukia Kuchiki se trouvait dans la chambre de Lieutenant Abarai que vous avez cette réaction ?

Ichigo Kurosaki (écarquille les yeux) : … ?

Psychologue : Peu importe, sachez que je prends quand même l'argent si vous ne dîtes rien.

Ichigo Kurosaki : WTF ?!