Résumé du dernier chapitre : Le combat entre Sakae, la Déesse de la Destruction, et Rikuchi Rôshin bat son plein. Cependant, les cartes sont redistribuées par l'apparition des trois Cavaliers du Diable, qui permettent à la divinité d'aller directement vers le Roi des Esprits.
Pendant ce temps, Noroi, plantée par Lyrène, semble sur le point de rendre son dernier soupir …
BLEACH – RISING HELL
CHAPTER CXXII : SIN OF WEAKNESS
Faiblesse.
Un mot peut-être vague. Un mot peut-être vide de signification, ainsi prononcé. Mais pour certaines âmes, il signifiait tout. Tout, mais pas grand-chose non plus, lorsque la présence d'esprit ne suffisait pas à comprendre l'ampleur réelle d'une situation. Pas grand-chose non plus, lorsque notre éducation ne nous permettait pas de comprendre les faits surréalistes qui ne pouvaient être expliqués.
« — Mais non, Misako, les monstres n'existent pas. »
Les mots d'une mère devaient suffire à faire comprendre à sa fille, âgée d'à peine six ans, que la réalité entraperçue différait clairement de son point de vue.
Parce que pour cette gamine effrayée, un soir orageux, dans sa maison de vacances, l'innocence avait déjà volé en éclats, en même temps que les rêves futurs et l'enfance toute entière.
Une petite famille, tranquillement installée dans la sérénité côtière. Et en un rien de temps, tout a viré au cauchemar. Un hurlement monstrueux, un grognement à faire frémir. Des pas lourds, faisant vibrer le sol. Destruction, cris de terreurs. Une bête violette gigantesque, au crâne squelettique greffé sur le visage. Tout a changé depuis ce jour. Tout a changé pour moi. Vous n'avez pas compris grand-chose à ce qu'il s'est déroulé, durant ces deux premiers paragraphes ? Moi non plus. Tout ce dont je me souviens effectivement, fut d'être retrouvée par les autorités locales, le matin suivant, renfermée sur moi-même, et cachée sous le lit. Le sang avait coulé abondamment, l'acte de barbarie paraissait inhumain. Et pour cause, il ne l'était pas. En revanche, comment répondre pour des policiers guère peu habitués à faire face à de pareilles situations ? Difficile de le faire. L'affaire fut classée sans suite, faute d'éléments concrets, les enquêteurs se trouvant dans une impasse. Moi ? Je me retrouvai envoyée loin de tout cet environnement, dans un orphelinat de Tokyo. Je m'appelais Misako Kobayashi. Mais cela n'avait guère beaucoup d'importance.
Malgré tout, aujourd'hui, avec le recul, je me rends compte à quel point je partais de loin, pour finalement devenir une Générale de Meikyû-sama. Pourtant, les routes tortueuses du destin ont fini par me mener là. Pourquoi ? Comment ? Il y a des questions auxquels on ne peut pas répondre. Les événements, nous les subissons bien plus souvent que nous ne les maîtrisons. Parfois, les choses vont mal. Mais parfois, dans les moments les plus obscurs, durant les heures les plus désastreuses, un soupçon d'espoir peut exister. C'est ce que j'aurai finalement appris, bien des années après. Sur le coup, jamais je ne l'aurai perçu de cette manière. Mais en rendant mon dernier soupir, je me dis que finalement, ma vie n'a peut-être pas été aussi mauvaise … ?
Tokyo — Orphelinat Kibonnô Sekai, trente ans avant nos jours.
Un nouveau soir d'orage, la pluie tombait. Une jeune fille se trouvait seule, à dessiner sur une table. Deux adultes l'observèrent d'assez loin, un homme dans la force de l'âge, habillé de façon plutôt aisée, costume noir lui allant comme un gant, une chevelure noire bien coiffée sur le côté. Face à lui, une vieille femme, qui s'occupait de cet orphelinat.
« — Elle ne parle pas beaucoup aux autres ? Questionna l'homme.
— Pas beaucoup. Déplora son interlocutrice. Elle passe son temps à dessiner des choses parfois très morbides …
— Je vois. C'est pour ça que vous avez fait appel à notre association ?
— Je ne sais plus quoi faire, mon bon monsieur. Misako-chan n'aime pas parler, pas même avec moi. Elle mange peu, fait souvent des cauchemars et dort donc peu … elle prétend voir et entendre des choses que personne ne sent … c'est logique que finalement aucune famille ne souhaite l'accueillir. Je suis vieille moi, maintenant … je ne peux pas traiter chaque enfant comme une famille le ferait …
— Je vois. Rétorqua l'intéressé. Eh bien, confiez-moi cette enfant. Je vous paierai suffisamment.
— Vous voulez l'adopter ?
— C'est pour ça que vous m'avez appelé, non ?
— Oui … vous ne voulez pas aller lui parler, d'abord ? »
L'individu en question hocha positivement la tête. Évidemment, le premier contact dans ce cas-là s'avérait primordial. La petite Misako se tenait clairement à l'écart des autres. Sur la petite table qui lui était dédiée, se trouvait entassée un certain nombre de feuilles, portant chacune des histoires imagées à raconter. Une histoire, toujours la même, que personne ne voulait comprendre.
« — Bonsoir. Je suis Monsieur Tsuyuki. »
Pas de réponse. La fillette continuait à dessiner, sans même porter de regard sur le nouvel arrivant. Celui-ci conserva un silence plutôt embarrassé. Les jeunes enfants se comportaient souvent de la sorte, et il s'attendait réellement à un manque de communication de la part de celle-ci, aux cheveux argentés, noués dans une queue-de-cheval. Pendant un certain temps, qui lui parut interminable, un silence s'installa, sous l'œil avisé de la vieille femme qui s'occupait plus loin de quelques autres enfants.
L'homme s'intéressa de plus près aux dessins de la petite. Une créature abominable et difforme s'y trouvait.
« — Que dessines-tu ? C'est une sacrée bestiole.
— C'est ce qui a tué Maman et Papa. »
Difficile d'y croire, évidemment. Personne ne la croyait.
Misako ne se trouvait pas être une fille réellement renfermée sur elle-même. Parfois, elle se surprenait à regarder les autres s'amuser ensemble. Elle aimerait les rejoindre. Mais eux, ne l'acceptaient pas. Ils n'acceptaient pas cette fillette qui racontait des histoires effrayantes en prétendant l'avoir vécue. Naturellement, les autres enfants fuyaient sa présence. Parfois, elle pleurait, secrètement. Et finalement, elle ne faisait plus l'effort d'aller vers ceux qui ne cherchaient qu'à se tenir à l'écart. Seules les feuilles blanches vides acceptaient encore ses histoires. Et à la première réaction de cet individu, Misako comprit bien que cet homme ne changerait pas, par rapport aux autres.
Il lui tendait une main. Pour quitter cet endroit, qui apparaissait comme un facteur de son malheur. Mais cette main pouvait-elle suffire à combler cette compréhension qui échappait encore ? Non. Bien sûr que non. À cet âge-là, la petite fille aux yeux lunaires ne se posait probablement pas ce genre de questions. Mais elle le ressentait clairement : cette perche tendue vers un autre monde ne la sauverait pas.
Et les années passèrent.
Misako grandit, dans la demeure des Tsuyuki, jusqu'à la mort de ces derniers. À l'âge de quatorze ans, elle rejoignit de nouveau, un orphelinat. Circonstances de la mort ? Une prétendue fuite de gaz.
Personne ne croirait à son histoire. Personne. Alors elle n'en dit pas plus. La famille d'accueil avait été chaleureuse au départ, mais a finalement connu la même réaction que tant d'autres auparavant, à rechercher un problème mental chez la jeune adolescente. Problème mental ? Était-ce la réalité ? Et s'il y avait réellement un problème mental qui expliquait ces hallucinations ? Ces hurlements frémissants ? Ces cauchemars ? Ces larmes ?
Parce que oui, elle craquait, régulièrement. Tapie seule dans sa chambre, en-dessous de ses draps, elle pleurait, de peine et de solitude. Une longue traversée du désert. Au collège, au Lycée, on l'abordait de temps en temps, notamment de jeunes hommes intrigués par cette jeune demoiselle à l'allure mystérieuse. Mais très rapidement, tous déchantèrent devant cet air singulier, froid et presque effrayant. Rapidement, des rumeurs vinrent se greffer sur elle.
« Sorcière », « Malade mentale », « La folle » … tant de surnoms décrédibilisant, appuyés sur des réactions soudaines et parfois réellement étranges de la jeune lycéenne. Mais comment ne pourrait-elle pas écarquiller les yeux, alors qu'elle distinguait très sensiblement des monstres géants, dévorer des personnes invisibles aux yeux de tous ? Comment cette joute sanglante pouvait-elle échapper au regard du monde ? Pourquoi se trouvait-elle être la seule à voir ça, inlassablement ? Jamais, pourtant, elle n'eut le courage d'aller affronter ces bêtes ou même aider ces âmes dans le besoin. Non, à chaque fois qu'elle voyait ou entendait ces événements, elle se cambrait contre elle-même, tremblotante parfois. Et forcément, lorsque ces réactions arrivaient en pleine classe, cela accentuait sa réputation particulièrement délabrée jusqu'à présent. Plusieurs fois, on lui a demandé si elle ne voulait pas voir un psychologue. Elle a toujours refusé.
Et les années passèrent encore. Misako « fêtait » ses vingt et un ans.
Seule, comme jamais auparavant, la jeune femme aux cheveux argentés marchait. Un nouveau travail pénible s'offrait à elle, aujourd'hui encore. Les notes obtenues durant ses années scolaires n'étaient pas particulièrement mauvaises, mais elle ne pouvait décemment pas continuer de vivre sans travailler. Quand bien même chaque seconde de cette vie ne ressemblait qu'à la traversée d'un long cauchemar sans fin, elle continuait. Pourquoi ? Bon nombre de personnes auraient probablement déjà mis un terme à leur existence. Mais pas elle, quand bien même elle ne trouvait aucune alternative crédible pour continuer à vivre une existence paisible. Elle entendait, voyait régulièrement des choses qui sortaient de l'ordinaire. La nuit, les cauchemars réveillaient en elle une peur insondable.
Vivant seule dans un appartement au loyer faible, Misako vivait d'un travail ingrat de simple coursière. Malgré les nombreux problèmes liés directement à ses étranges capacités, elle n'en parla à personne. À qui pouvait-elle en parler ? Sa vie sociale brillait par son vide. Elle se contentait de prendre les commandes, et de partir … en vélo, pour des trajets éprouvants. Certaines fois plus que d'autres.
En hiver, notamment, la situation peut s'avérer trouble. Et pas uniquement à cause des caprices météorologiques.
Un soir, tout ce qui lui servait d'existence, allait pourtant basculer …
La neige. Accompagnant symboliquement l'arrivée d'une période de l'année joyeuse pour une grande partie de la population, les flocons de celle-ci n'apportaient qu'une froide odeur de solitude pour elle. Marchant, dans une pénombre assez importante, en direction de son appartement, Misako ne disait pas un mot. Son visage traduisant de la simple fatigue, ses yeux aux teintes lunaires, rien chez elle ne semblait exprimer la moindre once de vitalité. Ses pas s'enfonçaient faiblement dans la couche blanche et froide de plus en plus importante qui inondait les ruelles du quartier.
Habillée d'un manteau à fourrure gris, une écharpe noire enfilée autour du coup, la jeune femme sortait d'une éprouvante et répétitive journée. La nuit était déjà tombée depuis de longues heures maintenant, et lorsque Misako jeta un coup d'œil à sa montre, celle-ci affichait déjà 23 heures 10.
« — Hé, ma jolie, t'aurais pas du feu ? »
Un hochement négatif de la tête, pour se faire vite comprendre. Quelques fois, de temps à autres, la future Générale de Meikyû croisait le chemin d'hommes comme celui qu'elle venait de voir. Celui-ci se trouvait avec un groupe d'autres, ricanant à la réaction de la jeune femme. D'ordinaire, on préférait se tenir à l'écart de cette « folle solitaire » … il fallait plutôt croire que ces individus ne connaissaient simplement pas les lieux. Accélérant le pas pour ne pas avoir à rester plus longtemps en cette déplaisante compagnie, Misako ressentit néanmoins son bras gauche se faire agripper avec une certaine véhémence par l'homme qu'elle venait de remballer. Celui-ci faisait bien une tête de plus qu'elle, et son visage sombre, ponctué d'un sourire mauvais, une cigarette à la bouche, n'aurait véritablement rien de bon pour son interlocutrice.
« — Lâchez-moi. Siffla vivement celle-ci, cherchant vainement à se dégager de la prise de son assaillant.
— Écoute, va falloir que tu apprennes la politesse. Compris ? »
Un éclat de rire suivit les paroles de cet homme. Le groupe comportait bien cinq hommes dans la force de l'âge, et visiblement aux idées peu orthodoxes. Un coup de genou violent atterrit directement dans le ventre de Misako, qui se cambra immédiatement, les yeux écarquillés. Rapidement, elle sentit également son sac se faire arracher, pour finir entre les mains de son agresseur, qui lui afficha un large sourire de satisfaction.
« — T'es plutôt mignonne. Assura-t-il. Je me demande si tu as beaucoup de fric … apparemment non. Mais c'est pas très grave, on peut arranger la situation, hein ? Ton manteau, on va te le prendre. D'accord ?
— Laissez-moi tranquille. Frissonna son interlocutrice. »
Elle n'allait pas se laisser faire aussi facilement. S'isoler totalement des autres, telle avait été sa ligne de conduite. Mais cela ne signifiait pas pour autant qu'elle resterait une faible chose incapable de se défendre. Au contraire même … la jeune femme porta discrètement la main à sa poche, tandis que les cinq hommes commencèrent à l'entourer. La légitime défense … lui permettait quelques actions et outils forts utiles …
Mais avant que quoi que ce soit ne puisse se produire, Misako écarquilla largement les yeux. Un hurlement strident, aussi lointain que proche, la fit frémir, et se recroqueviller sur elle-même, sous les yeux moqueurs des hommes qui n'avaient visiblement rien entendu. Plus encore, cette réaction intimidée les poussa plutôt à continuer. Un second coup partit rapidement, et la jeune femme finit rapidement allongée sur le sol froid, tremblotant. Quelques traces rouges parsemèrent et souillèrent la pureté glaciale de la neige. Le plus robuste de ses agresseurs l'écrasait littéralement son ventre, sa botte rigide s'enfonçant avec violence dans sa chair, malgré la protection offerte par son manteau.
« — Ha ! Cette pouf' avait un poignard les mecs ! S'enquit l'un des individus, ramassant l'arme blanche sur le sol.
— On devrait lui déchiqueter ses fringues avec.
— Bonne idée ! »
Aucun scrupule. Ces types osaient visiblement tout.
Tétanisée, Misako n'entendait que vaguement leur propos. Dans sa tête résonnait pourtant quelque chose de bien plus effrayant, paradoxalement. Ce hurlement, s'accompagna rapidement d'un autre, démontrant qu'il s'approchait. Un de ces monstres … encore … ? Le corps de la future âme damnée tremblait de plus en plus, une expression de terreur se gravant sur son visage, interprété d'une façon complètement différente par les hommes se trouvant à ses côtés.
L'un d'eux la souleva par le col, se délectant des faibles gémissements de sa « victime » …
Victime qui revint doucement à la réalité, par ailleurs. Ses pupilles argentés retrouvaient lentement plus de couleur. Mais cela, l'homme en question ne s'en importa absolument pas. Elle … allait réagir. Immédiatement. Jamais elle ne laisserait cet individu poser ses mains sur son corps … et ensuite, Misako quitterait les lieux le plus rapidement possible. Comme cela avait toujours été le cas …
Pourtant, un violent coup derrière la tête stoppa le flux de toutes ces pensées, abaissant un rideau noir sur l'ensemble de sa vision. Un dernier bruit sourd, avant qu'elle ne ferme ses paupières presque lourdement.
Ces paupières ne demeurèrent néanmoins pas éternellement plongées dans l'obscurité. Dans une danse des sensations un petit peu étrange, l'environnement changea du tout au tout.
Elle se sentait lourde. Vraiment, ses membres s'avéraient difficiles à bouger, tandis qu'une migraine brouillait également toutes tentatives de mettre en ordre ses pensées. Le fait est, qu'après quelques secondes de flottement, Misako parvint à distinguer l'endroit dans lequel elle se trouvait. Une chambre, plongée dans l'obscurité totale, ou presque.
« — Ah, tu es réveillée. »
Elle ne répondit pas à la personne qui venait de parler. Mais, portée par le son de cette voix étrangère, la femme au regard lunaire porta son regard lentement, sur le côté gauche de la chambre. Accoudée à la fenêtre ouverte, elle reconnut la silhouette d'une femme plutôt grande. Portant un manteau à fourrure rouge, une blonde à la chevelure plutôt soyeuse venait de se tourner dans sa direction.
Le problème, c'est que Misako ne reconnaissait absolument pas l'endroit dans lequel elle se trouvait actuellement. Assise sur le lit, les jambes en-dessous d'une couverture lui procurant une chaleur réconfortante, un malaise particulièrement important la prenait pourtant.
« — … Où est-ce que … je suis ? Bredouilla-t-elle doucement.
— Chez moi. Rétorqua son interlocutrice, en enlevant son manteau, qu'elle plaça sur une chaise de bois, à quelques encablures du lit. »
Ceci fait, la blonde alluma une lumière un petit peu plus vive, éclairant davantage la pièce dans laquelle toutes deux se trouvaient. Cet éclat perturba dans un premier temps l'invitée de fortune, qui s'accommoda toutefois assez vite de la nouvelle luminosité.
« — J'suis Serena Yogari. Comment tu t'appelles ? »
Un vent passa. L'hôte des lieux arqua un sourcil, avant de s'approcher de son lit. Là-bas, Misako avait détourné le regard, et tremblait visiblement. Elle n'avait pas répondu, et ce simple fait constituait déjà un accroc dans la façon d'aborder la situation. La femme aux cheveux argentés préférait se recroqueviller sur elle-même ?
« — Écoute, si tu veux rentrer chez toi, fais-le. Affirma la blonde, en s'asseyant sur le lit, à côté de son invitée d'infortune. »
Celle-ci frissonna d'ailleurs à cause de cette relative proximité, et s'éloigna instinctivement de celle qui l'avait vraisemblablement sauvée. Serena ne tarda pas à reprendre la parole :
« — Mais repose-toi d'abord. Tu risques de tomber malade et ce sera de ma faute. On n'est pas très loin d'où je t'ai trouvée tout à l'heure, tu n'auras pas de mal à retrouver ton chemin demain. Et au pire, je pourrai te ramener sur place. »
Un vif coup d'œil dans sa direction lui fit comprendre que les choses pourraient éventuellement évoluer de manière plus positive, à condition de faire preuve de patience. Malheureusement, il ne s'agissait pas forcément de l'un de ses points forts. Cela dit, cette situation lui paraissait plus qu'inédite à ses yeux, alors une exception de temps en temps pouvait bien être envisageable. Retirant son manteau rouge pour le déposer sur une chaise, à quelques encablures.
Sa voix s'avérait plutôt rassurante. Elle ne semblait faire preuve d'aucune malhonnêteté. Misako poussa un léger soupir intérieur.
« — Je m'appelle … Misako. »
Sans aucune gêne, Serena s'allongea bien plus confortablement, tournant son visage à côté de celle qui venait enfin de lui parler directement. Ses pupilles dorées se plissèrent légèrement.
« — Tu n'as pas de nom ?
— Tsuyuki … je crois.
— Tu crois ? »
Un nouveau silence plutôt pesant s'installa, arrachant un léger soupir à celle qui vivait d'ordinaire seule ici. Se redressant vivement, la blonde se dirigea directement vers son bureau, tout en lâchant quelques autres mots.
« — Tss. Oublie cette question. »
Misako suivit de son regard argenté, tout à fait furtivement, les mouvements de celle qui l'avait accueillie ici sans contrepartie. Du moins pour le moment, même si cela ne semblait guère être dans les projets de l'intéressée. Néanmoins, la jeune femme agressée précédemment ne put détacher son regard d'un seul objet : celui-là même vers lequel la dénommée Serena avançait : une arme à feu, un petit calibre visiblement. Et soudainement, elle réalisa. Un puzzle dans sa tête, se remit doucement en place. Misako revit son agression, ainsi que le bruit violent qui a précédé sa perte de connaissance.
« — Me regarde pas comme ça. Lâcha la blonde, en rangeant l'arme dans son tiroir. Je n'ai pas buté un seul de ces mecs, et pourtant ils l'auraient mérité.
— … Qu'est-ce … qu'il s'est passé … ?
— Je rentrais chez moi en voiture. Et j'ai vu ces types t'agresser de loin. J'ai servi pendant trois ans dans la police, alors une arme de dissuasion sur moi, c'est toujours une bonne habitude. Ces gars se sont vite tirés, au premier coup de feu.
— … Je vois. »
Et de nouveau, elle retomba dans un mutisme particulièrement profond. Soupirant doucement, Serena décida d'éteindre la lumière, et replonger ainsi la pièce dans la pénombre. Demain, elle devait en plus partir au travail, alors autant dire que son programme avait été plutôt chamboulé par cette rencontre fortuite. Cela dit, elle ne regrettait pas son choix, malgré le caractère renfermé de la personne qu'elle avait sorti de ce pétrin. Il y avait encore des choses à dire, mais cela pouvait bien attendre. Reprenant directement place sur son lit, posant sa tête confortablement sur l'oreiller, la jeune femme aux cheveux blonds referma ses yeux, avant de marmonner :
« — Y'a assez de place sur ce lit, mon petit-copain ne reviendra que dans quelques jours, mets-toi à l'aise.
— … Ok.
— Si tu veux prendre une douche, vas-y, la salle de bain est juste à côté.
— … Compris. »
Les choses furent ensuite calmes, jusqu'à l'apparition du soleil. Gagner le sommeil chez quelqu'un d'autre, parfaitement inconnu à ses yeux, se révéla être un exercice plus facile que prévu pour une Misako encore chancelante physiquement et moralement. Lorsqu'enfin, elle parvint à ouvrir les paupières, la pièce fut davantage éclairée, les lumières de l'extérieur donnant une indication sur l'heure. Prise d'un élan de panique, la femme aux cheveux argentés se redressa avec davantage de brusquerie qu'elle ne l'aurait souhaité, ses yeux rencontrant immédiatement le regard doré de son hôte, celle-ci étant déjà vêtue de son accoutrement porté quelques heures auparavant.
« — Je t'ai réveillée ? Désolée. Lança cette dernière. Mais je voulais quand même que tu le sois avant que je ne parte au travail, et je ne vais pas tarder, alors j'ai monté les stores.
— … Mmh.
— Pas très bavarde, j'vois. Soupira Serena, en se redressant du lit sur lequel elle se trouvait assise. Je pars dans une demi-heure environ, tu veux boire un café ? J'ai vraiment envie de te parler. »
Les choses se déroulèrent relativement vite, puisque quelques minutes plus tard, après des péripéties ennuyeuses et silencieuses, Misako déposa sa tasse de café lentement, sur la table de la cuisine. Son interlocutrice se trouvait de l'autre côté de celle-ci, à la fixer avec un regard empli d'une certaine curiosité, qui mettait même mal à l'aise la concernée, sans que cette dernière ne cherche à le montrer.
« — Juste après avoir fait dégager ces mecs, je suis venue te voir. Et là … je t'ai vu trembler. Plusieurs fois, sans qu'il n'y avait personne aux alentours … pourquoi ? Tu avais l'air d'être à moitié consciente à ce moment … est-ce que tu m'as vu ? »
L'intéressée voulut répondre, mais sa mémoire elle-même lui semblait capricieuse. Elle avait pourtant eu l'impression d'être tombée dans les méandres de l'inconscience avant même d'apercevoir le visage de la blonde. Du moins, cela lui apparaissait comme tel dans les derniers fragments de souvenirs avant son inconscience. Mais en réalité, Misako s'attarda surtout sur les yeux dorés qui se trouvaient juste en face d'elle. Ces yeux traduisaient une toute autre réalité. Cette question posée précédemment en induisait une autre.
Et finalement, un fait pourtant évident s'imposa directement devant la jeune femme convalescente, qui élargit son regard, teinté de surprise, de crainte même.
« — … Pourquoi … est-ce que tu m'as emmenée chez toi … et pas … aux urgences … ? »
Un petit sourire satisfait éclaira le visage de son interlocutrice, rien qui ne puisse réellement rassurer son invitée fortuite.
« — Je suis contente que tu me poses cette question. Affirma lentement Serena. J'allais le faire. Avant que ton comportement ne m'oblige à faire autre chose.
— Mon … comportement … ?
— Tu entends des choses que personne n'entend, pas vrai ? »
La surprise frappa de plein fouet. Les mots sonnaient comme une horrible réalité englobant des années de souffrance. Brusquement, Misako se releva de la chaise, cherchant une échappatoire à cette voie. Sans comprendre elle-même pourquoi de tels gestes la prenaient.
« — N'aie pas peur de moi. Lui intima la blonde, en se levant pour suivre son chemin. Tu ne comprends pas ? Tu entends des voix, et je le sais. Parce que je le peux aussi. T'es sûrement en train de te dire que je suis folle. T'as peut-être peur, mais t'as aucune raison de le faire. Tu n'es pas toute seule. »
Ce fut là le second tournant de mon existence. Ou plutôt, la première fois que mon chemin ne se composait plus uniquement d'un grand voile sombre, recouvrant chaque parcelle du paysage que ma vie avait à offrir.
Peu de temps après, nous sommes devenues de bonnes amies. Elle, Serena Yogari, future Générale de la Démesure, Kyôkutan, fut celle qui me tira de ma torpeur. En échange, j'essayai simplement de ne pas gâcher totalement mon existence. Vivre pour les autres, une idée bien niaise. Cela avait mis énormément de temps à se mettre en place, et je ne la remercierai probablement jamais pour sa patience à cet instant-là, d'autant plus que son petit-ami se montrait plutôt condescendant à mon égard. Elle finit par se détourner de lui, avant que nous nous installions ensembles en tant que locateurs
Les mois difficiles où mon humeur changeante put être particulièrement changeante laissèrent place à des jours heureux. « Kyôkutan » savait bien mieux que moi repérer les « Hollows » et prendre des distances vis-à-vis d'eux. Ainsi, elle m'apprit à me concentrer davantage sur les variations dans l'atmosphère. Nous n'avions aucun autre pouvoir. Juste celui de voir et entendre les plaintes des défunts, réagissant donc en conséquence. De cette façon, je ne revis plus ces visages effrayants. Pendant un long moment.
Mais s'habituer à l'absence du risque cause bien des torts …
Dimension Royale — Aujourd'hui …
Bleach OST — Soundscape to Ardor
« — Hé … Kyôkutan … tu te rappelles … quand … est-ce que je nous ai fait tuer … ?
— Qu'est-ce que tu racontes ?! Grommela la blonde, la tête posée légèrement en-dessous du cou de son amie.
— Je … suis vraiment désolée … j'ai … été tétanisée … de revoir … un Hollow …
— Noroi …
— Tu as choisi … de me venir en aide … et … à cause de ça … à cause de moi … il a détruit l'orphelinat … les enfants … tout le monde …
— Idiote. Souffla avec plus de véhémence la blonde. Tu crois encore que je t'en veux ?!
— Toi, non … mais je crois que ça ne m'est jamais sortie de la tête … j'ai caché tout ça, au fil des années … on l'a fait … mais au final, je pense avoir … bien payé pour mes péchés … »
Les yeux argentés de la jeune femme, toujours fermés jusqu'à présent, se rouvrirent une dernière fois. Faiblement, sa main vint caresser la chevelure blonde de sa seule amie.
Un mort de plus, viendrait rejoindre les noms du funèbre registre de cette guerre.
« — Au revoir, Serena-chan. Je … suis heureuse de … t'avoir connue. »
La Générale du défunt Meikyû se redressa faiblement, en observant sa camarade quitter pour de bon le champ de bataille. Au-dessus d'elles, régnaient une vague de violence inouïe. Kyôkutan elle-même ne se trouvait pas être le genre de personnes à faire dans le sentimental ou les larmes. Là encore, elle ne souhaitait pas tomber dans cet écueil. Utilisant son Meikaitana, planté dans le sol à quelques centimètres de la dernière à avoir quitté ce monde, la blonde la contempla, un instant. Instant qui dura, encore plus longtemps. Jusqu'à ce que finalement, la jeune femme ne verse quelques larmes de faiblesse.
« — Ne t'inquiète pas. Tu ne seras pas seule longtemps. Murmura doucement la Générale, en sortant un étrange objet de sa poche, avant de tourner son visage vers les cieux. Cavalière du Destin, tu vas le payer … »
NEXT CHAPTER : CHAOS UNLEASHED
Les coulisses du Chapitre — « Quelle femme choisir pour compagne ? »
Hisagi Shûhei : Rangiku-san. Je peux même être son chien si elle le veut.
Kira Izuru : Je ne pense pas qu'elle souhaite avoir un mari aussi inutile que toi, mais bon …
Hisagi Shûhei : Tais-toi ou tu mourras !
Journaliste : Bonjour les lecteurs ! Taisez-vous s'il vous plaît Kira Izuru & Hisagi Shûhei car j'ai une annonce importante à faire.
Hisagi Shûhei : (Pensées : Rangiku-san va m'épouser … huhu.)
Kira Izuru : (Pensées : J'ai faim …)
Journaliste : Aujourd'hui, je vous demanderai pour notre sondage, de bien vouloir me donner le profil de femme idéale à épouser.
Ichigo Kurosaki : Pourquoi ?
Journaliste : Bah … comme ça.
Ichigo Kurosaki : Rien à foutre.
Journaliste : C'est spécial ! Vous allez tous recevoir une feuille et veuillez simplement répondre aux questions !
Ichigo Kurosaki : Pff …
Plusieurs heures plus tard … le Journaliste est seul chez lui avec un paquet de feuilles.
Journaliste : Eh bah, c'était une sacrée récolte quand même … ! Espérons que je puisse me reposer lors du prochain chapitre, Chaos Unleashed. Alors … voyons voir …
« Identité : Ichigo Kurosaki.
Qualités physiques de l'épouse : Je ne juge pas sur les apparences. Mais juste pas du type 'Hiyori' et ça devrait être passable.
Qualités morales de l'épouse : Toujours pas du type 'Hiyori' aussi, c'est relou. Pas comme Rangiku-san qui s'exhibe toujours aussi. Avant tout, il faut qu'elle m'aime et qu'elle aime Number One, mon thème, parce qu'il risque de passer constamment chez moi.
Commentaire(s) : Je n'ai rien à foutre de ces questions stupides. »
Journaliste : C'était court et concis, comme on s'y attendait de la part de Kurosaki Ichigo ! Voyons voir les autres …
« Identité : Tu n'as pas à le savoir.
Qualités physiques de l'épouse : Pas trop grande pour que la différence de taille ne soit pas flagrante.
Qualités morales de l'épouse : Ne doit pas être accroc à l'alcool, stupide et n'écoutant jamais les ordres. Ne doit pas me prendre pour un gamin alors que je ne le suis pas du tout. Doit être disciplinée et obéir aux ordres. Doit aimer Beyblade, Yu-Gi-Oh, Spiderman et Qui veut gagner des Millions.
Commentaire(s) : Rien du tout. »
Journaliste : Oh mon dieu, mais quelle surprise … qui pourrait bien être l'auteur de cette petite fiche ?
Toshirô Hitsugaya (communique à distance) : J'sais pas.
Journaliste : J'entends une voix ?!
Toshirô Hitsugaya : Tss.
Journaliste : Bon, et bien passons …
« Identité : Abarai Renji, le boss de la Sixième Division (même si en fait le Capitaine Kuchiki est le vrai boss mais je suis le boss intermédiaire, entre les deux, ce qui me donne quand même le statut de boss)
Qualités physiques de l'épouse : J'aimerais bien qu'elle soit belle. Parce que j'aime pas les filles moches même si je peux être ami avec (ex : Ichigo mdr) et pour que je puisse voir de bonnes photos de moi sur Facebook, faut que la fille qui m'accompagne soit belle. Faut qu'elle ait des cheveux rouges aussi, comme moi. Mais pas des cheveux orange, surtout pas.
Qualités morales de l'épouse : Ce serait bien qu'elle soit parfaite en fait, du genre elle accepte tout ce que je demande et pense que je sois plus important que sa vie, elle se sacrifierait pour moi et tout, ouais ce serait pas mal. Faut qu'elle imagine que je suis le plus fort de tous les temps et après ça passera facilement. Je serai un homme heureux.
Commentaire(s) : Si tu publies ça enlève au moins le passage sur Ichigo STP. Il va me niquer et j'ai pas envie que ça arrive ce serait trop la honte de perdre encore contre lui. »
Journaliste : … Ça se passe de commentaire.
« Identité : Le Roi.
Qualités physiques de l'épouse : Elle doit être comme ta mère.
Qualités morales de l'épouse : Elle doit être comme ta mère.
Commentaire(s) : Ta mère, j'suis sûr que tu sais même pas qui vient de t'insulter grave, ça fait mal à ta mère hein ? »
Journaliste : … Maman … MAMAN !
Maman du Journaliste : Oui ?!
Journaliste (cache les feuilles) : Non rien ! J'ai cru que tu étais partie !
Maman du Journaliste : Ah ok.
Journaliste : C'était chaud … bon je vais en regarder encore deux et je m'arrêterai là … Je me rends juste compte que tous les personnages de Bleach sont vraiment des arriérés mentaux … c'est pas possible …
« Identité : Aizen Sôsuke alias « Inspecteur Aizen Blagueur Divin L'Homme Divinement Perspicace et le Connaisseur Galactique ».
Qualités physiques de l'épouse : Doit être une version féminine parfaite de Sôsuke Aizen avec zéro défaut. Version Papillon Exclue. Rien qui rappelle Hinamori Momo.
Qualités morales de l'épouse : Être capable de répéter « Aizen-sama » 1000 fois par jour, m'aimer même si je la trompe avec sa meilleure amie (de préférence elle ne doit pas avoir de meilleure amie, sa vie se résumant à moi) mais ne doit jamais me suivre constamment et répéter « Capitaine Aizen » toutes les deux secondes. Juste une poupée forte (plus puissante que l'Espada réunie si possible).
Commentaire(s) : Ma femme doit donc être parfaite, mais moins que moi. »
Journaliste (boit un café) : Je crois que le Psychologue devrait bientôt avoir un autre rendez-vous avec lui …
« Identité : Ulquiorra Schiffer.
Qualités physiques de l'épouse :
Qualités morales de l'épouse :
Commentaire(s) : »
Journaliste : … Oui, on va quand même en prendre un autre.
« Identité : Rikuchi Rôshin
Qualités physiques de l'épouse : Ressembler à Netsujô Kakusu.
Qualités morales de l'épouse : Ressembler à moi.
Commentaire(s) : Tais-toi et ne divulgue rien. Ça ne veut pas dire que j'aime Netsujô, compris ?! »
Journaliste (gros yeux & recrache son café) : C'est … mmh. La souffrance … du métier.
