Chapitre 2 : Quand le passé revient au galop.


4 novembre 1862, au large des côtes texanes, en approche du port de Galveston.

Notre protagoniste Éléonore De Villiers, était impatiente de remettre les pieds sur la terre ferme. Cela fait maintenant plusieurs heures que ses frères jumeaux et elle, étaient parti de la Nouvelle-Orléans à bord d'un bateau de l'Union.

Ils étaient partis tôt dans la matinée, beaucoup trop tôt à leur goût mais ce bateau est le seul qui ai accepté de les prendre à son bord, pour ce trajet d'environ une douzaine d'heures en direction de l'île de Galveston au sud du Texas non loin de Houston.

Les triplets voyaient l'arrivée sur le sol texan leur tendre les bras, en cette fin d'après-midi, et ils en étaient de plus en plus excités.

Survoltés, ils étaient donc allés chercher leurs chevaux et leurs bagages, et se tenaient prêts à descendre dès que possible, sans bien sûr ne pas oublier de tendre une bourse généreusement garnis au capitaine de leur moyen de transport.

Maximilien et Jefferson était en pleine joute verbale et se firent distancer à l'arrivée par leur sœur. Elle était maintenant élancée devant eux, dans des rues étonnamment très animées. Curieux pour une ville qui se retrouvait en plein milieu des combats de cette guerre civile, aujourd'hui plus connue sous le nom de guerre de sécession, qui divisa le nord et le sud des États-Unis d'Amérique.

Tandis qu'ils passaient dans les rues de Galveston, ils avaient l'impression de passer dans une ville comme toutes les autres. Si, bien sûr, on oublie les quelques bâtisses détruites par ci par là, creux de part et d'autre de la route et les minuscules impacts de balles logés dans certains murs, objets et arbres que seuls des yeux aguerris sont capables de distinguer.

La ville semblait presque paisible, la première bataille avait été plutôt rapide laissant une chance de respirer aux habitants avec un cessé le feu. Une période durant laquelle nul ne savaient avec précision quand les affrontements allaient reprendre et la population semblait bien décidée à en profiter de ce temps de répit à fond.

Même si la bataille pour le port de Galveston avait été stoppé il y presque un mois maintenant, les soldats parcouraient toujours les rues ramenant les évènements au-devant des mémoires de tous.

Ce sursis n'était que le calme avant la tempête. Car la ville était divisée en deux camps, la partie de l'Union qui contenait le port et la majeure partie de la ville et de l'autre celle des Confédérés où c'étaient réfugiés la plupart des habitants qui n'avait pas encore été évacué.

Ils avaient tous dans un coin de leurs têtes une petite voix qui redoutaient la reprise des combats et le début d'une nouvelle bataille de Galveston. Une menace qui pointera le bout de son nez dès la nouvelle année, et d'ailleurs les deux camps si préparaient activement.

La jeune femme était complètement perdue dans ses pensées, jusqu'à ce que l'un de ses frères, Max ne l'interpelle en criant, la faisant soudainement tourner la tête dans sa direction.

- Eh Léo !

- On trouve que cette écurie pourrait nous convenir. Avait continué Jef.

- De tout façon je doute que l'on puisse trouver mieux. Concluait Max en haussant légèrement ses sourcils.

Elle avait secoué la tête lassée face à cette remarque qui ne l'étonnait même pas. Puis elle avait souri à ses frères et s'était ensuite dirigé avec eux dans la direction qu'ils pointaient avec leurs doigts depuis quelque temps déjà.

Arrivé à hauteur d'un homme qui se trouvait près de l'entrée, ils étaient descendus de cheval pour se renseigner, s'il y avait de la place pour nos trois chevaux. Il nous avait répondu positivement et s'empressa d'appeler des employés pour qu'ils leurs montrent où installer leurs montures. Une fois ceci fait, ils étaient repartis non sans oublier de payer l'équivalent d'une semaine de séjour pour l'instant.

Ce patron jovial, qui ne semblait pas vouloir s'arrêter de parler, leur avait notamment indiqué une information plus qu'intéressante. D'après ses dire, la taverne au bout de la rue avait très certainement des chambres libres, car il avait assisté au départ de client le matin même. Il s'était ensuite rapproché d'eux et avait baissé drastiquement le volume de ses prochaines paroles.

- Ils habitaient dans l'autre partie de la ville, ils ont quitté leur maison lorsque l'Union à prit le contrôle de leur quartier, à ce qu'on raconte ils ne voient pas d'un très bon œil les évacuations active organisées par les Confédérés. Ces gens-là, ils ont de la famille à Houston dans le commerce, ils se sont organisés pour partir sans avoir à se reposer sur une des deux armées et n'attendaient plus qu'on vienne les chercher. Une grande partie des habitants donnent le change mais la vérité c'est que tous prévoient de prendre leurs clics et leurs clacs avant que les combats ne recommencent. Il leur avait dit ceci comme s'il s'agissait d'une info top secret, et avait ajouté.

- Ah, mes pauvres enfants, je n'ose même pas imaginer ce qu'il peut y avoir dans vos têtes pour vous aventurez volontairement par chez nous. Le monde change les enfants et je n'ose même pas imaginer ce que l'avenir nous réserve.

Cette remarque les avait faits tous les trois sourire, elle pouvait voir un « si seulement il savait » plaquer sur les visages de ses frères, qui faillit la faire éclater de rire. En même temps elle prit soin de noter dans un coin de sa tête que les petites manies de commère de cet homme, pourrait à l'avenir leur être d'une grande utilité.

Après l'avoir salué, ils s'étaient mis en marche tranquillement. Sur le chemin, Eléonore ne put s'empêcher de repérer un parc avec un magnifique chêne vert texan, qui semblait au moins âgé de plusieurs décennies voir peut-être même plusieurs siècles, c'était difficile à déterminer à cette distance. Sans même sans rendre compte, elle avait marqué une brève pose dans son avancé, avant de réaliser qu'elle commençait à se faire distancer par ses jumeaux Elle avait repris ça marche comme si de rien était une pose qui passa inaperçu aux yeux de tous ou presque. Elle n'arrêta pas pour autant de contempler cet arbre, mais y fut tout de même contrainte au moment où il quitta son champ de vision, à cause du nouveau bâtiment qui se tenait devant-elle, leurs objectif premier, la taverne. A l'intérieur une femme d'âge mure les avait accueillis leurs confirmant qu'il y avait plusieurs chambres de libres, et sans se faire prier, ils en prirent trois heureux de pouvoir faire enfin chambre à part.


Entre Calgary et Galveston, coincé quelque part dans l'espace-temps.

Jasper était assis au milieu du canapé principal du salon, il le savait factuellement. Il sentait toujours les mains de Carlisle et Esmée qui se tenait debout derrière lui, et se trouvaient chacune sur une de ses épaules. Une forme de soutien silencieux, que leur fils appréciait grandement, alors que les images qui était jusque-là contenu dans cette petite sphère commençaient à devenir organisées tout en devenant de plus en plus claires. Il les entendait encore en arrière-plan, la sphère était maintenant un relais de ce qu'il avait dans sa tête laissant pour témoin de ses souvenirs oubliés l'entièreté de la famille Cullen.

Et puis tout à coup, tous c'étaient concentré en un seul où l'on pouvait entrevoir au loin la ville de Galveston que Jasper reconnaîtrait entre mille, les images étant ses souvenirs, c'était comme s'il se retrouvait spectateur dans sa propre tête.

Il était à cheval et avançais au galop ne voulant pas perdre de temps et faire son rapport de mission au Général Magruder avant la fin d'après-midi. Alors qu'il pénétrait dans la ville, il avait ralenti légèrement l'allure se dirigeant vers le quartier général. Il y fit son rapport, signa quelques papiers et partit en direction de l'écurie de Mr Austin pour y laisser son cheval.

Son allure était maintenant tranquille, il observait la ville en trêve. Et réfléchissait aux activités auxquelles il allait pouvoir s'adonner durant sa semaine de permission. Il fut arrivé à destination sans même sans rendre compte, il posa pied à terre puis se dirigea vers le gérant, qui l'accueillit avec un grand sourire chaleureux.

- Mais regardez qui voilà, ne serait-ce pas notre fameux plus jeune major de tous les temps, oh là là c'est fou comme ils grandissent vite. Jasper souffla du nez puis avait souri au dire de l'homme qui surjouait d'une manière très subtile. Avec un sourire sincère il lui avait répondu.

- Moi aussi je suis content de vous revoir Mr Austin.

- Oh mais tu as intérêt gamin, avait rétorquer le patron un léger sourire en coin dessiné sur ses lèvres, bon que puis-je faire pour toi ? questionna l'homme légèrement enveloppé.

- Je suis venu vous laisser le cheval avec lequel j'ai fait le voyage jusqu'à Houston.

- Ah mais bien sûr ! L'homme avait ri. Que suis-je étourdi parfois, ne t'inquiète pas je m'occupe de tout. Il fit un geste de la main à un employé qui passait par là pour qu'il emmène le cheval et reprit.

- Maintenant que ceci est fait, raconte-moi un peu ce qu'il t'est arrivé depuis la dernière fois !

Jasper et Mr Austin avaient alors commencé à échanger sans trop faire attention au monde qui les entouraient, jusqu'au moment où la rue fut remplie de murmure venant de tout part et de tout le monde.

Presque tout le monde, en effet il n'y avait que ces deux jeunes hommes au cheveux châtains qui remontaient la rue un peu plus haut et leur tournaient le dos, qui ne prenait pas part au commérage car ils en étaient l'objet. « Des étrangers » pensait Jasper, il trouvait cela bizarre, car on ne peut pas dire qu'ils soient au meilleur endroit pour faire du commerce ou être en vacances. Et c'est très certainement ce que pensaient tous les autres également.

C'est à ce moment-là qu'il la vit sortant du parc. C'était les mêmes cheveux châtains mais les siens resplendissaient dans les derniers rayons de lumière du jour, tandis qu'avec le mouvement de ses pas ils semblaient flotter dans les airs. Elle était sortie du parc en courant, si vite qu'il aurait cru l'avoir rêvé si monsieur Austin n'avait pas été avec lui et si ces mains n'avaient pas été posées sur son épaule.


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