Prologue :

Le souffle aussi discret que possible, elle marchait lentement, utilisant la pointe de ces pieds pour assourdir ces pas. Son corps entièrement contracté, elle contrôlait chacun de ces gestes évitant tout mouvement brusque et se dirigeait, lentement mais sûrement, à l'endroit où se trouvait la porte. La pièce plongée dans le noir, elle évitait chaque obstacles grâce à sa connaissance des lieux, le plus dure était de ne pas marcher sur les jouets éparpillés sur le sol. Mais à force de patience, et parfois de douleur, elle se retrouva finalement face à la porte. Complètement fermé.

Elle prit une profonde inspiration et pris son courage à deux mains. C'était le dernier obstacle. Ensuite elle serait libre. Un dernier effort. Utilisant les dernières miettes de courage que la fatigue lui accordait elle prit la poignée et l'abaissa.

Doucement.

Millimètre par millimètre.

Aucun bruit ne devait retentir de cette fichu poignée.

La moitié était abaissé quand un bruit retentit, semblant hurler dans la chambre si calme. La jeune mère se figea immédiatement et jeta un coup d'œil en direction des berceaux. Les deux collés l'un contre l'autre reposant sur le mur en face d'elle. Elle ignora celui qui était encore vide et se concentra sur celui qui contenait son bébé, s'assurant que ce petit grincement ne l'avait pas réveillé de son sommeil -trop léger pour son propre bien -. Elle pouvait encore l'apercevoir à travers les barreaux, il bougeait un peu, agitant ses bras par spasmes mais finit rapidement par s'arrêter.

Pas de pleurs, de cris, de gémissements ou de n'importe quels autres bruits qu'un bébé était capable de faire.

Comprenant qu'il était toujours endormie elle reprit sa respiration et se tourna de nouveau vers la poignée la fusillant du regard mais n'osant plus faire un seul geste pour l'abaisser complètement.

Si seulement elle pouvait étouffer son bruit…

Étouffer son bruit ? Elle jeta un coup d'oeil à la poche de son pantalon. Sans bouger la main qui maintenait la poignée à moitié abaisser, elle fouilla de son autre main la poche de son pantalon cherchant désespérément sa baguette. Dès qu'elle la trouva, elle l'empoigna, la sortit de son pantalon et visa la poignée en murmurant doucement : « Silencio ».

Tout d'abord méfiante, elle bougea légèrement la poignée vérifiant qu'elle ne faisait réellement plus aucun bruit. Quand aucun son ne retentit elle enclencha complètement la poignée et sortit enfin de la pièce. Elle ouvrit la porte juste assez pour qu'elle puisse se faufiler dans l'entrebâillement, ne voulant pas inonder la chambre par la lumière du couloir.

Une fois dehors, elle referma délicatement la porte, posa sa tête contre celle-ci et soupira. Elle ne savait même pas si c'était à cause du soulagement ou de la fatigue… probablement un peu des deux. Elle bénissait le jour où elle avait découvert la magie, elle ne savait pas comment elle aurait fait sinon. Elle vouait désormais un respect éternelle à ses parents pour s'être si bien occupé d'elle et de sa soeur.

Ne vous y trompez pas, elle aimait son fils de tout son cœur et de toute son âme ! Mais qu'est-ce qu'il pouvait être fatiguant…

« Tu as finalement réussis à l'endormir ? » murmura une voix grave derrière elle.

Surprise, elle sursauta légèrement avant de se retourner et de sourire à son mari. Lui aussi était fatigué, ces cheveux en bataille étaient complètement emmêlés, des cernes entouraient ses yeux bruns et ses lunettes étaient posées de travers sur son nez. Sûrement à cause du petit mouflet qu'il tenait encore dans ses bras.

« Oui, il vient tout juste de s'endormir. » Elle s'approcha et remit les lunettes de son mari. Le pauvre n'avait sûrement pas pu déposer l'enfant pour les remettre en place. Proche de son visage, elle en profita pour déposer ses lèvres sur les siennes, juste un instant, avant de se reculer malgré le grondement de son mari qui voulait approfondir le baiser. Elle baissa les yeux et observa l'enfant qu'il portait dans ses bras, constatant qu'il était lui aussi tombé dans le sommeil du juste. Elle sourit attendrit par sa tête et ses joues dodus typique des bébés. « Et toi ? Tu n'as pas eu de difficulté avec Neville ? »

Il sourit, regarda l'enfant et secoua sa tête. « Non, il s'est rapidement calmé après que tu sois partie avec Harry. J'attendais juste que tu ais terminé pour le déposer dans son berceau. » Il releva la tête et la regarda. « Tu penses que je peux le coucher maintenant ou tu préfères attendre que le maraudeur en herbe s'endorme complètement ? » un sourire canaille étirant ces lèvres à la fin de sa phrase.

Elle grimaça franchement et secoua la tête. « Je suis désolée, tu peux attendre encore quelque minutes ? Il commençait déjà à bouger quand je suis partie, j'ai peur que si tu amènes son copain il se réveille complètement. »

Il hocha la tête compréhensif. « Allons dans le salon dans ce cas, que l'on puisse s'allonger nous aussi.» Il n'attendit pas la réponse de sa femme et descendit immédiatement les escaliers en tenant fermement sa charge. La rousse le regardait partir devant sans mesurer chacun de ces pas comme elle avait dû le faire avec son fils. Elle sourit doucement et suivit son mari, descendant les escaliers en bois derrière lui qui débouchait sur leur salon.

Son mari s'assit dans le canapé et s'installa dans le creux de l'accoudoir en se mettant légèrement de travers. Bien installé, il remonta doucement le bébé jusqu'à se que sa tête soit sur son épaule maintenant sa position avec une main sous ses fesses. Il jeta un bref coup d'œil, vérifiant que la manœuvre n'avait pas dérangé le bébé mais celui-ci continuait de dormir lui bavant allègrement dessus. Il souffla doucement : « Leurs différences de caractères m'étonnera toujours. Harry se serait déjà réveillé depuis longtemps à sa place et serait en train de me tirer les cheveux pour qu'on joue avec lui. »

Sa femme qui s'était allongé de tout son long sur le canapé, posa ses pieds sur les genoux de son mari et lui murmura en retour : « C'est parce qu'il a hérité de ton surplus d'énergie. ».

Son mari tourna la tête pour la regarder et sourit narquoisement « Il me semble que tu appréciais particulièrement mon « surplus d'énergie » à nos nuit de noces. ».

La réaction de sa femme ne se fit pas attendre, ses yeux émeraudes le foudroyèrent du regard et elle leva le pieds pour le bousculer mais son mari s'empressa de l'interrompre murmurant légèrement plus fort « Ha non ! T'as pas le droit j'ai un bébé dans les bras ! ». Vaincue, elle reposa son pied mais continua de le foudroyer du regard, promettant silencieusement que ce n'était que partie remise.

Le jeune homme lui offrit un immense sourire, sachant malgré tout qu'il avait gagné. Une respiration plus forte venant de son épaule l'incita à regarder le bébé de nouveau, son odeur légèrement prononcé envahit immédiatement son nez, criant la nature alpha de l'enfant. Repensant à la soirée qu'ils avaient passés à s'occuper des enfants, il souffla le sourire aux lèvres : « Le plus drôle, c'est que même si c'est Neville l'alpha, Harry le mène complètement par le bout du nez. Il suffit que Harry crie un peu pour qu'il lui laisse le jouet qu'il utilisait. »

La rousse rit doucement avant de répliquer : « Harry mène tout le monde par le bout du nez ! Vous êtes tous complètement accro à son sourire et son rire !

- Je ne suis pas pire que Sirius ! S'indigna faussement l'homme.

- Non, mais tu n'es pas très loin » taquina la femme, souriant face aux gamineries de son mari. Il leva les yeux au ciel mais ne fit aucun commentaire. Pourtant, la rousse perdit rapidement son sourire et son regard émeraude se perdit dans la vague.

Le silence perdura quelque temps, l'homme observant sa femme.

Il savait qu'elle s'inquiétait pour quelque chose depuis un petit moment, mais il avait aussi vite compris que c'était le genre de secret ou de pensées qu'il ne pouvait pas simplement demander. Il fallait attendre qu'elle veuille bien partager ses craintes avec lui malgré son égo d'alpha. Dévoiler ses craintes pouvaient être très intime, et, bien qu'elle soit sa femme, il ne pouvait pas exiger savoir chaque pensées qui lui parcouraient l'esprit. L'intimité, la peur du jugement ou simplement la réaction du conjoint, beaucoup d'aspects devaient être pris en compte dans un couple avant d'avouer quoique se soit. Toutefois, cela ne l'empêchait pas d'essayer de deviner se qui la tracassait autant.

Il avait rapidement retiré de la liste leur contexte particulier. Evidemment, savoir que l'on était devenu la cible favorite du plus grand mage noir de notre époque n'aidait pas beaucoup à garder le moral. Surtout si l'on ajoute une cohabitation à-demi forcé entre deux familles avec des enfants en bas âges pour leurs sécurités. Mais il connaissait suffisamment bien sa Lily pour savoir que ce n'était pas ça. En général, quand ils en parlaient ces yeux brillaient de détermination, elle avait peur bien sûr, surtout pour leur enfant, mais elle faisait face comme elle avait toujours su le faire.

Pourtant, il avait beau chercher, il ne trouvait rien qu'y puisse travailler sa femme au point de l'empêcher de dormir. Il ne pouvait qu'attendre. Mais il savait qu'elle était sur le point de tout révéler, il le voyait à sa posture. Il fallait simplement patienter encore un peu.

Finalement elle avoua à demi-mots : « J'espère juste qu'être entouré d'alphas permettra à Harry de créer ces armes pour faire face à sa condition d'omega. »

Surpris, son mari cligna plusieurs fois des yeux puis fronça les sourcils, ne comprenant pas vraiment pourquoi Harry ne pourrait pas s'en sortir et n'aimant pas la tournure que cette conversation pourrait prendre. « Est-ce que tu as honte que ton fils soit un oméga ? »

Ils n'en avaient jamais parlé, mais c'était vrai qu'ils avaient tous les deux été surpris de la nature de leur enfant. Après tout, ils étaient tous les deux des alphas. Tout le monde s'attendait à se que leurs fils en soit un aussi, mais le fumet doux et sucré qui s'était dégagé de lui à sa naissance ne leurs avaient laissé aucun doute. Pour autant, il aimait son fils et n'avait, à aucun moment, pensée qu'il était une honte. Et il avait pris pour acquis qu'il en était de même pour sa femme, surtout que Lily était la plus ouverte d'esprit dans leur couple. C'est pourquoi il ne comprenait vraiment pas où elle voulait en venir et la peur ainsi que la trahison se faisaient doucement ressentir.

Heureusement, elle le détrompa très vite, tournant rapidement la tête vers lui les yeux écarquillés et se mettant presque à crier : « Quoi ?! Bien sûr que non ! Tu sais bien que j'aime Harry ! Ce n'est pas ça le problème ! »

Rassuré, son corps auparavant crispé se relaxa doucement et il enchaîna avec bien plus de douceur : « Qu'est-ce que c'est alors ? »

Elle secoua sa tête avant de s'expliquer : « C'est juste que… j'ai peur de tout se qu'il devra traverser à cause de son deuxième sexe. Tu sais bien que la société est profondément raciste, mais au moins l'importance de la pureté du sang est remise en question par beaucoup de personnes. Les omégas en revanche… ils sont vus comme des objets sexuels ou un objet précieux à exhiber. / Et encore, seules les familles de sang pur les trouvent précieux et ils se font de plus en plus rare. J'ai juste… peur de toute l'animosité qu'il pourrait se prendre, surtout en temps de guerre.

- Mais nous sommes là Lyli. Elle releva les yeux vers lui et il continua immédiatement sur sa lancée. Je ne dis pas qu'il n'aura pas de difficulté parce que ce serait mentir, mais nous serons là. Nous serons là pour le soutenir, socialement, moralement, physiquement, même légalement si il le faut. Tu l'as dit toi-même, il est entouré d'alphas, toi, moi, Sirius et peut-être même Neville si ils continuent à bien s'entendre. Et, bien que se sont des bêtas, je n'ai aucun doute sur le fait que Peter l'aidera aussi à sa manière et… peut-être… Remus aussi si il n'est finalement pas le traître que nous recherchons. Rien que par son entourage, beaucoup n'oseront pas s'en prendre à lui. Ensuite, je suis un aurore tout comme Sirius et nous sommes tous les deux des sang purs, ceux qui pourraient oser s'en prendre à lui réfléchiront à deux fois à cause des potentielles conséquences. Quant aux restes… Un grand sourire s'étira tout le long de son visage avant de continuer d'une voix plus dure mais pleine de fierté. Il est mon fils et le filleul de Sirius, deux excellents maraudeurs. Sans parler qu'il est aussi le fils de la magnifique cœur de lionne de Poudlard, aussi magnifique qu'intelligente mais au caractère bien trempé. Je te rappelle que tout le monde avait peur de s'en prendre à toi alors que tu étais une née-de-moldu. Le bébé toujours soutenu par sa main, il se pencha légèrement vers sa femme, le regard flamboyant, semblant prêt à lui faire part d'un secret. Notre fils, peut à la fois être aussi roublard et blagueur que ses oncles et moi et aussi intelligent que toi. Enfin, il ne peut que avoir un fort caractère entre toi et moi. Il se releva et s'adossa complètement contre le dossier, berçant doucement le bébé qui avait commencé à gesticuler. Peu importe qui s'en prendra à lui, je suis persuadé qu'il s'en sortira à merveille, en tout cas, je lui donnerais toutes les armes pour qu'il puisse s'en sortir. Il fit un clin d'œil à Lily. Et l'apprentissage de sorts spéciaux Maraudeur est inclus dedans !

- Tout ça, ne sera vrai uniquement si nous survivons murmura doucement la femme.

L'homme se figea quelque instants réalisant finalement la véritable crainte de sa femme et lui sourit avec tendresse avant de lui répondre :

- Même si nous mourrons, Harry sera toujours entouré. Il a Sirius, Peter, Frank, Alice, peut-être Remus… et en cas de dernier recours je ne doute pas un seul instant que Molly et Arthur s'occuperont de lui. Molly ne laisserait jamais un orphelin se débrouiller seul, encore moins si elle connaissait les parents avant leurs morts. Il attrapa la cheville de sa femme, ses jambes toujours sur lui et se mit à la caresser délicatement, tentant de la détendre par ce geste. Harry ne devra jamais se débrouiller seul, j'en suis certain.

- Tu ne peux pas savoir. Nous sommes en pleine guerre, Tu-Sais-Qui n'a jamais été aussi puissant. On ne peut pas savoir à quel point cette guerre sera meurtrière. Et si tous ceux que tu as cité se retrouvent mort ou incapable de s'occuper de lui, qu'est-ce qui se passera ? Qui pourra s'en occuper ? Nous n'avons tous les deux plus de parents, la seule famille qui lui reste d'un point de vue sanguin c'est Pétunia, et je ne suis vraiment pas sûr qu'elle puisse s'occuper d'un enfant sorcier.

- Ho je t'en prie Lily ! Quelle est la probabilité pour que nous mourrons tous ? Pour moi, ça ressemble surtout à un scénario catastrophe. Oui, nous sommes en guerre. Oui, il y aura forcément des morts y compris dans notre entourage, mais que plus personnes ne puissent s'occuper de lui ? Peu importe à quel point cette guerre est ou sera meurtrière, il y aura forcément des survivants. Si nous partons dans ce genre de scénario alors les Weasley ont quand même beaucoup plus de chance d'y passer que nous. Ils ont 7 enfants, dont un qui a, à peine 2 ou 3 mois et bien moins de contact que nous. Si eux ils meurent, je ne suis vraiment pas sûr que leurs enfants restent tous ensembles, aucunes familles n'auront les moyens ou voudront autant d'enfants d'un coup. Un silence plana après sa déclaration. Il attendit quelque instants avant reprendre d'un ton plus doux, tentant d'adoucir les durs propos qu'il avait eu. Nous ne pouvons pas savoir se qu'il se passera dans l'avenir, surtout pas en temps de guerre, mais je refuse de m'imaginer le pire des scénarios surtout si il est aussi improbable. Ça nous rajoute du stress et de la peur, et nous n'en avons pas besoin. L'avenir sera se qu'il sera et nous nous battrons tous les deux pour qu'il soit aussi bon et lumineux que possible pour notre enfant et nos amis.

- Je suppose que tu as raison…Elle détourna la tête, observant l'extérieur par la fenêtre du salon.

Elle avait entendu et compris le point de vue de son mari, pourtant une petite voix en elle continuait de s'inquiéter. La source de sa véritable inquiétude n'était toujours pas tarie et tant de chose pouvait être remis en question si elle écoutait ce que lui criait son instinct depuis cette entrevue. Elle doutait de plus en plus de cet homme. Depuis la fameuse phrase qu'il avait prononcé, tout s'était arrêté. Toutes ces convictions étaient mis en suspens. Pourtant, logiquement parlant, il n'avait rien dit de mal et elle réalisait parfaitement combien elle surréagissait. Ce qu'elle avait entendue était réellement banal. Il avait énoncé une vérité, un fait. Elle avait sûrement dû surinterpréter ces paroles, peut-être qu'elle avait même mal compris. Pourtant, elle avait toujours cette impression de danger envers son enfant. L'intonation qu'il avait mis en prononçant cette phrase dévoilait une pensée qu'elle n'aurait jamais pu imaginer provenant de lui. Et elle avait terriblement peur de ne pas pouvoir être là pour défendre son enfant en cas de besoin. Mais elle devait se faire une raison. Elle devenait sûrement un peu paranoïaque par ces temps et voyait le mal partout. Il n'avait fait qu'énoncé un fait, rien de plus.

Pourtant…

Elle se mordit la lèvre. Peu importe se que disait sa tête, elle avait toujours cette appréhension, ce sentiment de danger, cet élan de protection. Son instinct lui hurlait que quelque chose n'allait pas alors que sa tête lui disait qu'il n'y avait rien.

Et ce déchirement interne durait depuis des mois.

Tout ça, à cause d'une simple phrase dans une discussion tout aussi banale.

- Pourquoi t'en inquiète-tu autant ? Et ne me fait pas croire que c'est depuis la naissance d'Harry, ton stress a empiré il y a quelque mois. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

Elle secoua la tête, sachant pertinemment qu'elle amplifiait et surinterprétait une simple phrase. Le dire à voix haute ne serait que plus ridicule. James soupira lourdement et surenchérit aussitôt qu'il comprit qu'elle ne comptait rien dire.

Lyli, je vois bien que quelque chose t'inquiète et tu n'es pas une femme qui s'inquiète pour un oui ou pour un non, alors dis-moi qu'est-ce qui se passe ?

- Ce n'est rien. Je me suis juste fait des films toutes seules.

Son mari fronça les sourcils, heureusement il avait suffisamment entendu cette expression moldu pour comprendre sa signification. Mais la réticence de Lily commençait à la fois à l'agacer et à lui faire peur. Sa femme doutait rarement d'elle-même, que se soit sa logique ou son instinct, elle mettait toujours un point d'honneur à les écouter. Alors qu'elle minimise ces réflexions ou ces impressions sous-entendait que c'était quelque chose qui pouvait ébranler ses convictions et par extensions les siennes aussi.

- Lily, tu es la personne la plus intelligente que je connaisse, tu vois et pressens des choses que je n'entrevoie même pas, et tu es ma femme. Peu importe se que tu me diras, j'ai une confiance absolu en toi. Et si, tu doutes de quelque chose, tu dois me le dire. Parce que nous sommes un couple. Nous sommes deux. Et nous sommes en guerre. Si il y a quelque chose qui te dérange je dois le savoir pour que nous puissions nous préparer, tout comme moi, si j'ai un doute, je t'en ferais part pour ne pas que tu sois surprise par quelque chose dont on aurait pu être préparé. Alors s'il te plaît dis-moi se qu'il se passe.

La passion et la confiance que son mari avait en elle lui fit chaud au cœur, et augmenta encore son amour pour lui si c'était possible. Finalement, décidant qu'elle n'avait rien à perdre à lui avouer ses craintes elle décida de lui donner la véritable raison de son inquiétude.

- C'est une phrase que Dumbledore a eu à propos de Harry qui me perturbe un peu.

- Qu'est-ce qu'il a dit ?

- Il a dit : Votre oméga ne devrait pas être la cible du mage noir.

Un silence pesant suivi cette phrase, James analysant tout se que celle-ci impliquait. Finalement, il murmura doucement, appuyant sur ce qu'il le dérangeait le plus dans cette phrase.

- Votre oméga ? Il releva la tête et plongea ses yeux dans les émeraudes inquiet de sa femme. De quoi est-ce que vous parliez ?

- J'essayais de savoir pourquoi il voulait à tout prix mettre les Londubat avec nous. Pourquoi d'un seul coups nos deux familles devaient se cacher ? Pourquoi dans une seule et même maison ? Elle tourna sa tête en direction de la fenêtre, cette fameuse discussion revenant au-devant de son esprit. J'essayais de comprendre. Je voulais qu'il nous dise une bonne fois pour toutes se qu'il savait ! Je suis restée plusieurs heures à son bureau, à tenter d'obtenir des informations, nous avions le droit de savoir, ça nous concernait directement ! Mais il n'a rien voulu me dire… à la fin, il était plutôt agacé et c'est peut-être pour ça que cette phrase lui a échappé. En tout cas, c'est à ce moment-là qu'il m'a dit : « De toute façon votre oméga ne devrait pas être une cible pour le mage noir. ». Elle se redressa et se tourna vers son mari. James, je sais que, de la manière dont je le dis on dirait une simple phrase, mais je t'assure, je suis… presque certaine qu'il y avait du mépris au mot « oméga » ! Ou de la condescendance ! Mais il y avait quelque chose ! Je…

- Lily. Le ton ferme de son mari la coupa dans son monologue paniqué et elle remarqua finalement à quel point il était mortellement sérieux. Tu n'as pas besoin de te justifier, et je te confirme sans aucune hésitation que ce qu'il a dit est un sérieux problème. »

À ces mots, elle prit une petite inspiration réalisant enfin qu'elle ne s'était pas montée la tête pour rien. Que, oui, ce qu'avait dit Dumbledore était réellement un problème. Elle était dans un certain sens soulagée, mais de l'autre… que Dumbledore, le plus grand sorcier de la nation ait ce genre de pensée venant d'un autre être humain… Cela n'annonçait que de mauvaises choses pour leurs fils. Ou pour eux. James et elle avait naturellement pensée que le grand mage blanc serait toujours derrière eux pour les protéger, eux et leurs fils. Maintenant tout devait être remis en question. Surtout si le mage noire en avait après eux. Au final, est-ce que tout ce cinéma pour que deux familles soient dans la même maison était réellement pour leurs sécurités ? Certes, il ne pouvait pas faire meilleure protection que le Fidélitas, mais n'était-se pas mieux qu'ils soient tous chacun de leur côté, dans des maisons séparés ? Si quelqu'un finissait par comprendre qui était le réel gardien du secret, ils mourraient tous. Ho, elle appréciait sincèrement Peter mais elle n'avait aucun doute sur ces capacités, sous la torture il finirait par tout dévoiler. Leur plan tenait uniquement sur l'improbabilité de leur gardien.

C'était risqué.

Mais en temps de guerre prendre des risques était ce qui permettait de gagner.

Maintenant, ce risque n'était-il pas plus grand que ce qu'ils imaginaient ?

Dumbledore ne savait pas qui était leur gardien du secret mais il avait beaucoup insisté sur l'importance de leurs choix devant Sirius, mettant un point d'honneur à leur rappeler que, lorsque les mangemorts comprendront qu'ils avaient utilisé le Fidelitas, ils ne cesseraient de poursuivre le potentiel gardien du secret.

Avait-il un plan ? Nous protégeait-il vraiment ?

Tout devait être remis en question à cause de quelque mots.

Il semblerait idiot, que l'avis du directeur de Poudlard sur les omégas remettent en question toute leurs confiances et les convictions qu'ils avaient en lui. Mais ce mage, était connu pour être un visionnaire, surtout en ce qui concernait le droit des humains ou des créatures magiques. La rumeur disait qu'il n'y avait pas plus égalitariste que lui. Bon sang, il avait même accepté Remus au sein de Poudlard ! Il a pu faire toute sa scolarité ! Combien de directeurs auraient laissé un loup-garou gambader dans la forêt interdite ? Aucun. C'était évident. Les racistes ne l'auraient certainement pas fait, d'autre aurait eu bien trop peur de se que pouvait donner un loup-garou au milieu d'enfants et le reste n'aurait jamais eu le courage de faire un tel pieds de nez au Ministère. Rien que par cette action, Dumbledore avait prouvé la force de ces convictions, sa force de caractère, son courage… sa bienveillance…

Pourtant, toute l'idéalisation qu'elle avait faite sur le directeur était en train de tomber en morceau.

Tout ça, à cause d'une toute petite phrase.

Avait-elle été aveugle ?

Où ? Quand ?

Qu'est-ce qui aurait dû lui mettre la puce à l'oreille ?

Qu'est-ce qu'elle n'avait pas vu ?!

Visiblement, il ne respectait pas du tout les omégas. Elle devait commencer par là.

Les seuls omégas qu'elle avait vu était à Poudlard, mais elle ne leurs avait jamais parlé. Pourtant, elle était certaine qu'il y en avait une dans son année, à Poufsouffle. C'était très vague, mais elle se souvenait d'une fois, l'odeur de la jeune fille avait été plus forte que le flot d'étudiants autour d'elle et son regard était naturellement partie dans sa direction. Elle rasait les murs, la tête baissée, les yeux toujours vers le sol, elle essayait de se cacher dans l'ombre. Cette attitude lui avait vaguement rappelé quelqu'un, mais elle s'était vite détournée d'elle, replongeant dans la conversation avec ses amis. Maintenant qu'elle y repensait, elle s'en rendait enfin compte. Cette petite fille avait exactement la même attitude que Severus. Severus, qu'elle soupçonnait être battu par son père et était harcelé pratiquement quotidiennement par James et ses amis. Severus qui n'avait aucun ami, mis à part elle pour le défendre.

Ho bordel.

Était-ce ce qu'elle avait manqué ?

Non, peut-être pas. Beaucoup d'enfants se faisaient harcelés, elle ne devait pas faire sa vision d'une oméga qu'elle avait aperçu une fois dans les couloirs une généralité. Elle était certaine qu'il y avait d'autres omégas à Poudlard, il fallait juste qu'elle se souvienne d'eux.

Mais elle avait beau se creuser la tête, elle ne se rappelait pas d'un seul autre oméga. Elle savait qu'il y en avait d'autre, ils avaient beau être rare, la population à Poudlard était telle qu'il y en avait au moins 5 en même temps dans l'école. Pourtant, mis à part cette petite fille dont elle ne se rappelait plus le nom, elle n'avait pas de souvenir d'en avoir vu.

Et là, ça devenait inquiétant.

Les omégas étaient rares, ils constituaient à peine 3 % de la population, rien que pour ça, ils avaient habituellement tous les regards braqué sur eux et il était facile de se rappeler d'eux.

Mais rien.

C'était comme si…

Comme si, ils avaient tout fait pour qu'on ne les remarque pas.

Alors qu'elle réalisait petit à petit se que sa dernière pensée impliquait, quelque chose lui tapota la cuisse. Surprise, elle sursauta violemment et attaqua instinctivement le malotru qui l'avait sorti si brutalement de ces pensées. Pour se retrouver, à peine à quelque centimètres du visage de son mari qui n'avait pas bouger d'un pouce face à l'attaque, et qui attendait patiemment qu'elle redescende en tension.

Il lui fallut quelque instants, mais elle réussit finalement à repousser ses instincts d'alpha. Elle lui fit un petit sourire d'excuse avant de parcourir rapidement son corps des yeux, vérifiant qu'elle ne l'avait pas blessé. Puis elle se rappela qu'il tenait Neville avant qu'elle ne plonge dans ces pensées mais il n'était plus dans ces bras. Elle regarda rapidement la pièce pour découvrir le bébé posé sur le canapé d'en face, entouré de coussin, sûrement pour éviter qu'il ne se tourne et tombe du canapé.

« Quand je me suis rendu compte que tu étais complètement plongée dans tes pensées et que tu n'entendais même pas mes appels, j'ai su que tu ne régirais pas bien quand je t'en sortirais. Surtout que tu n'avais pas des pensées très joyeuses, tu palissais à vue d'œil. Je connais suffisamment les instincts d'alpha pour savoir que les deux combinés fait exploser n'importe quel potion. J'ai posé Neville au cas où tu m'attaquerais. ».

Rassuré et touché par sa prévenance, elle toucha tendrement son visage murmurant un merci avant de l'embrasser avec tout l'amour qu'elle possédait. Il ne perdit pas une seconde avant de lui répondre, lui agrippant la nuque pour approfondir encore le baiser. Le sentant faire, elle gloussa un peu avant de poser ses mains sur son torse et s'arracher à leurs baisé. Ils soupirèrent tous les deux et laissèrent leurs fronts se poser l'un contre l'autre, se regardant mutuellement avec tous le désir qu'ils avaient pour l'autre.

Finalement James soupira de frustration et s'éloigna pour récupérer Neville. L'enfant installé dans ses bras, il se tourna vers sa femme qui ne l'avait pas lâcher des yeux et lui murmura doucement : « J'ai hâte d'être à demain, ce sera notre tour de sortir rien qu'en amoureux. »

Elle lui sourit tendrement, elle aussi avait hâte. Il se détourna rapidement voulant sûrement couché Neville. Elle regarda à travers la grande fenêtre, la nuit était tombée depuis longtemps, les enfants déguisés pour Halloween étaient rentré, plus personne ne se baladait dans les rues.

Mais Alice et Franck n'étaient toujours pas rentré.

Prise d'un doute, elle sortit sa baguette et lança un sort pour vérifier l'heure. Des chiffres dorées apparus rapidement, ne faisant que confirmer son intuition.

23h56.

Son cœur battit un peu plus vite et elle se précipita vers son mari qui venait à peine d'entamer les escalier.

« James ! Attends ! »

Il s'arrêta immédiatement et plongea ces yeux dans les émeraudes de sa femme demandant silencieusement la raison de sa brusque excitation. Elle ne perdit pas de temps, s'approchant de son mari, agrippant la rambarde avant de lui demander : « Tu sais où Frank voulait passer la soirée avec Alice ? »

Non pourquoi ?

Il est pratiquement minuit James…

Il fronça les sourcils et se tourna vers la porte d'entrée.

Peut-être qu'ils ont simplement décidé de dormir chez eux ? C'est se qu'ils avaient fait la dernière fois.

Oui, mais la dernière fois ils nous avaient envoyé l'un de leurs elfes de maison.

L'homme se pinça les lèvres, ce silence ne faisait pas partie des habitudes du couple. Lorsqu'ils avaient organisé ces sorties - absolument nécessaire pour l'intégrité mental de tous - ils s'étaient donnés pour consigne de revenir avant 22 heures ou, au minimum, de prévenir s'ils rentraient plus tard. Ces précautions étaient importantes. Il ne fallait pas oublier qu'ils étaient tous pourchassés par le plus grand mage noire de leur époque et qu'ils étaient en pleine guerre. La sécurité avant tout.

James se tourna vers sa femme. « Il faudrait leur envoyer un patronus. S'ils ne répondent toujours pas, nous appellerons Dumbledore. »

Elle hocha la tête et tendis ces bras. « Donne-moi Neville. Je n'arrive pas à faire un patronus corporel contrairement à toi. »

Il lui sourit et posa délicatement Neville dans ces bras, prenant mille précaution pour ne pas le réveiller. Puis, il repartit dans le salon, il avait posé sa baguette quelque part sur le canapé.

Dès que Lily eut l'enfant dans les bras, elle monta les escalier partant en direction de la chambre. Elle venait à peine de poser un pied sur la dernière marche que quelqu'un toqua à la porte, l'immobilisant. Elle était complètement figée, un mauvais pressentiment l'écrasait complètement. Son cœur battait à tout rompre, sa gorge serré, les muscles tendus prêt à réagir, tremblant même légèrement.

Le temps semblait se ralentir, elle entendit au loin son mari marmonner, se demandant à voix haute depuis quand le couple frappait avant d'entrer. Elle le vit partir vers la porte et elle voulut lui hurler de ne pas ouvrir mais elle était complètement figée, la gorge serré, elle ne pouvait plus contrôler son corps.

Elle était devenue spectatrice.

Spectatrice d'un drame.

Son instinct lui hurlait dessus.

Elle devait bouger.

Vite.

Partir.

Maintenant.

Sa partie alpha, elle, lui ordonnait de rester près de son mari. Ils étaient deux alphas sur leur propre territoire. Ils se devaient de le défendre tous les deux. Elle devait aller se battre avec son mari.

Ces deux instincts se battaient l'un contre l'autre et elle n'arrivait pas à faire un choix. Puis son regard croisa le corps qu'elle tenait encore dans ces bras.

Un bébé.

Incapable de se défendre.

Son choix était fait.

Elle tourna le dos à la porte pile au moment où James lui hurla de rejoindre Harry et de partir. Que c'était Lui.

Un capharnaüm suivit sa phrase.

Des bruits de combat.

Les larmes aux yeux, sa partie alpha lui hurlant dessus, elle se mit brusquement à courir vers la chambre des enfants. Neville se réveilla et lui hurla dans les oreilles.

Mais ça ne l'empêcha pas de remarquer le silence anormale lorsqu'elle défonça la porte faisant sursauter son fils. Les larmes coulant, le corps tremblant, elle agrippa le pyjama de son fils et tenta de transplanner.

Ça ne fonctionnait pas.

Il a du mettre des barrière anti-transplannage.

Elle se maudit de ne pas y avoir penser mais c'était déjà trop tard. Les bruits de pas étaient trop proche.

Résigné, elle posa Neville à côté de son fils, dans son berceau. Au moins, il ne sera pas seul face à cette épreuve.

Elle se tourna déterminé à faire face. Elle allait mourir ici, mais ces enfants eux devaient vivre.

Et elle était prête à tout pour réussir.

Devant elle se tenait plus un être difforme qu'un homme. Son visage blanc et émacié ressortait dans le noir de la chambre, ses yeux rouges luisaient de puissance et de malveillance. Droit, fier, la baguette déjà pointé vers elle, ces lèvres retroussées laissaient apparaître ces dents pointues – ça devait être un sourire sur ce visage difforme - déjà certain de sa victoire.

Le corps tendu, elle écarta les bras tentant de couvrir du mieux qu'elle pouvait les berceaux derrière elle. Son instinct lui hurlait de se battre tout de suite, cet inconnu avait pénétré ces terres il devait périr. Elle devait bondir, le défigurer de ses griffes, lui arracher la gorge de ses crocs, le démembrer pour avoir commis cet erreur et d'avoir sûrement tué son mari.

Elle serra les dents pour ne pas bouger d'un pouce. Son alpha était vraiment très près de la surface et elle ne doutait pas une seconde que ces yeux luisaient aussi d'une lueur incandescente, tous crocs sortie.

L'odeur de son adversaire lui parvint, moisie, épicé et beaucoup trop forte. D'une telle puissance qu'une envie de vomir lui comprimait la gorge. L'odeur d'un alpha beaucoup trop sûr de lui et fier de sa victoire. Elle entendit les petits gémir derrière elle, ça devait être encore moins confortable pour eux, surtout pour Harry.

Elle renforça sa propre odeur, essayant de prendre l'ascendant, au moins de façon olfactive pour les enfants. Ce qui devait être un homme explosa de rire devant elle. Il s'avança finalement, entrant complètement dans la chambre, sans aucun once d'hésitation malgré le grondement féroce qu'était sortie de la femme. Un grondement d'avertissement qui ne le fit que sourire un peu plus.

« Ecarte-toi. »

L'ordre était clair et n'admettait aucune protestation, pourtant la femme ne bougea pas. Au contraire, son corps se pencha un peu plus vers lui prêt à lui bondir dessus.

« Ne fais pas l'idiote ! Se n'est pas toi que je veux, écarte toi et tu auras la vie sauve. »

Vous ne toucherez pas à un seul cheveux de ces enfants.

Et qui m'en empêchera ? Toi ? Nous savons tous les deux que je suis bien plus puissant que toi.

Comme pour prouver ces dires il augmenta encore son odeur l'enveloppant, l'emprisonnant, elle lui ordonnait de se soumettre. L'odeur était tellement puissante que le souffle de la jeune femme en fût coupé.

Oui, elle savait qu'il était plus puissant.

Oui, elle savait qu'elle mourrait si elle restait ici.

Elle entendait son alpha lui souffler qu'il était détendu et qu'elle pouvait frapper.

Mais si elle bougeait, les enfants seraient à découvert.

Elle ne pouvait pas les laisser.

Son alpha s'en fichait éperdument mais elle était mère, elle ne pouvait pas les abandonner pour se battre.

Et un sort pourrait partir très rapidement vers eux si elle n'était plus devant pour les protéger.

Elle ne pouvait pas se battre, peu importe se que lui criait son côté alpha.

Mais elle ne pouvait s'enfuir non plus comme lui chuchotait son instinct de survie.

Alors elle ne fit que la seule chose qu'elle pouvait faire.

Elle supplia.

« S'il-vous-plaît prenez moi à leurs place. »

Son côté alpha hurla.

C'était une immondice.

Un énorme coups bas contre sa fierté.

Un alpha ne suppliait pas. Il se battait, gagnait ou mourrait avec fierté.

Mais il ne suppliait pas !

Voldemort semblait être en accord avec ce fait parce qu'il grimaça de dégoût et cracha énervé.

« Ecarte-toi espèce d'idiote !

Non ! Pas les enfants ! Tuez-moi à leurs place !

C'est la dernière fois que je me répète ! Ecarte-toi si tu veux vivre !

Je ne vous laisserais pas tuer les enfants. »

Elle tremblait. Elle ne pouvait réfréner sa peur. Parce qu'elle avait beau aimer de tous son cœur son fils et voulait protéger le fils de sa meilleure amie, elle avait tout de même peur de mourir.

Et elle savait que ça allait arriver.

« Avada Kadavra ! »

Elle hurla en voyant la lumière verte se diriger vers elle mais ne bougea pas. Prenant le sort de plein fouet.

Elle s'écroula immédiatement tel une poupée désarticulé.

Sans aucun remord l'homme enjamba le corps pour se diriger vers les berceaux. Les deux cafards se serraient l'un l'autre dans leurs bras. Le premier était blond et pleurait toutes les larmes de son corps tout en se mettant le plus en avant possible et avait mis un bras autour de la tête de l'autre bambin, sûrement un ridicule instinct de protection. Le second avait les cheveux noirs et avait enroulé ses bras autour du ventre du criard et malgré le bras qui entourait sa tête il pouvait apercevoir l'œil vert juste en dessous qui le fixait sans ciller, l'observant en silence.

L'homme eut un sourire ironique, dire que c'était l'un de ces vers qui était destiné à le tuer. Lui ne voyait que deux misérables microbes, qui ne vivraient pas longtemps de toutes façon.

Il tendit la main pour attraper l'un des garçons, peu importe lequel, de toute façon ils mourront tous les deux. Le blond se mit à hurler d'autant plus fort à l'approche de sa main et une odeur piquante se mit à tournoyer autour de lui rapidement suivit par une fragrance plus sucré et doux.

Un alpha et oméga.

Il fronça les sourcils, il ignorait que l'un d'eux était un omega c'était d'autant plus humiliant qu'il pouvait tout de même être concerné par la prophétie.

Il grimaça aux odeurs de plus en plus forte, l'alpha cherchait à lui faire peur avec son odeur alors que l'oméga tentait d'apaiser « l'ennemie » en lui montrant qu'ils étaient inoffensifs. Ridicule. Mais les odeurs se liaient et se mélangeaient étrangement entre elles rendant impossible de déterminer lequel était l'alpha et lequel était l'oméga. Tout ça commençaient à lui donner mal à la tête.

Décidant qu'il avait suffisamment attendu comme ça, il attrapa le premier bambin par ces vêtements le faisant encore plus crier.

L'odeur piquante devient plus forte tandis que la sucré s'éloignait. L'alpha. Bonne pioche. C'était celui qu'il voulait se débarrasser en premier. Après tout, il était le plus susceptible de devenir son ennemie comparé à l'oméga.

Le bambin hurlait et s'agitait dans tous les sens, ayant marre de l'entendre hurler il le balança contre le mur d'en face. Ils n'étaient que des bébés, un cou brisé arrivait très vite et ils étaient trop jeune pour faire de gros accidents magiques. La magie était inutile sur eux et il n'allait certainement pas la gâcher pour ces veracrasses.

Pourtant le vermisseau blond rebondit contre le mur comme une balle, rebondissant sans dommage au sol.

Agacé, il sortit sa baguette pour le tuer une bonne fois pour toute mais une odeur sucré l'entoura tournant son regard vers le berceau. Le second bambin s'était relevé et le regardait droit dans les yeux. Dès que le vermisseau remarqua qu'il avait son attention, il se mit à babiller, fort, vite le pointant du doigt parfois, les sourcils froncés. Il ne comprenait strictement rien à ce qu'il racontait, en revanche, il avait bien compris que l'enfant était en train de le gronder.

Lui.

Lord Voldemort.

Se faisait gronder par un enfant.

« Puisque tu ne veux pas que je touche à ton ami, tu ne vois pas d'inconvénient à ce que je commence par toi n'est-ce pas ? » sur ces mots il pointa sa baguette vers le noireau qui cessa immédiatement de baragouiner. Sa baguette était si proche des yeux de l'enfant qu'il louchait pour la regarder. Il releva les yeux et planta ses émeraudes dans les siens, attendant silencieusement.

Ayant déjà suffisamment perdu de temps, il décida de finalement lancer le sortilège de mort. Après tout, l'alpha avait déjà prouvé qu'ils étaient déjà assez puissant pour se défendre des attaques physiques.

« Avada Kedavra ! »

Plus tard, il maudira cette proximité qui lui avait à peine permis de se rendre compte que son sortilège avait rebondis avant qu'il ne soit touché.