La volonté du démon.

Titre du 11/05/2022 : La volonté du démon

Vierge : Killian Jones (OUAT)

K : Killian Jones

Créature 38 : Sorcière

Prénom 72 : Henry

Quatre aspects de… Lumberjanes (Partie 1) : April : Écrire sur un personnage fort physiquement ou sur Adora (She-Ra)

137) 100 façons d'écrire du drama

44) 50 nuances de OUAT

8 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, quatre aspects, 100 façons, 50 nuances)

Quelque chose clochait, et Killian Jones n'arrivait pas à déterminer quoi, ce qui rendait la situation encore plus frustrante qu'elle ne l'était déjà.

Pourtant, il suivait bien le point sur la carte, et il en était sûr, il allait dans la bonne direction, seulement il ne pouvait pas se débarrasser de cette impression.

Ce fut en regardant une fois de plus la carte qu'il tenait toujours en main qu'il réalisa finalement.

L'emplacement du camp avait changé de place.

Ce…

Ce n'était définitivement pas normal.

Ce n'était jamais arrivé jusque-là, et il avait mis du temps à s'en rendre compte parce que les deux points n'étaient pas si éloignés que ça, mais assez pour que ça soit notable.

Ce qui signifiait que le camp s'était forcément déplacé.

Soit ça, soit cette maudite carte et son propriétaire les menaient en bateau depuis le début en les menant tout droit dans le mur.

Merde.

Il s'arrêta brusquement, déconcerté.

Le reste du groupe le rejoignit quelques secondes plus tard en le regardant avec un air surpris voire inquiet.

Parce qu'il semblait perdu.

Sauf que le pirate n'avait jamais l'air perdu, pas depuis qu'ils étaient sur l'île du moins et encore moins depuis qu'il avait reçu la fameuse carte menant au camp des enfants perdus, les ayant guidés jusque-là sans jamais la moindre hésitation et sans qu'ils ne soient particulièrement en danger, l'ancien résident du Pays Imaginaire faisant tout pour leur éviter de prendre le moindre risque.

Emma sentit son estomac se retourner et un mauvais pressentiment l'envahit quand elle vit la tête qu'il faisait.

Ça ne sentait pas bon ça.

Pas bon du tout.

« Qu'est-ce qu'il se passe ? Lui demanda-t-elle.

Il hésita pendant quelques secondes avant de répondre, comme s'il n'était pas sûr de lui, et ça non plus ce n'était pas bon signe.

Parce qu'elle avait beau ne le connaître que depuis peu de temps, s'il y avait bien une chose dont elle avait plus que conscience, c'était de son insupportable arrogance et de son assurance, compréhensibles vu sa connaissance des lieux, et qui lui manquaient presque là tout de suite.

- Nous avons un problème, finit-il par lâcher.

- Quel genre de problème ? Lui lança le Ténébreux d'un ton cinglant.

Killian le fusilla du regard mais s'abstint malgré tout de faire le moindre commentaire.

- Le camp… il n'est plus à la même place. La carte indique désormais une destination différente.

Emma le regarda avec horreur.

- Quoi ?

Comme si cette quête n'était pas assez compliquée comme ça, comme s'ils ne devaient pas traverser une forêt où ils risquaient leurs vies à chaque minute, comme si le trajet n'était pas déjà suffisamment long comme ça et comme si en plus ils n'avaient pas à affronter Peter Pan et ses sbires une fois le camp trouvé, il fallait qu'en plus même la carte ne soit plus fiable ?

Qu'est-ce que c'était que ce bordel ?

Quand Crochet lui tendit la carte pour qu'elle vérifie, elle s'en empara aussitôt et la parcourut des yeux avant de blêmir au bout de seulement quelques instants.

Elle avait beau n'avoir tenu la carte que peu de temps dans ses mains après avoir réussi à percer l'énigme du garçon immortel, ce temps, si bref soit-il, avait été suffisant pour qu'elle mémorise intégralement l'endroit vers lequel ils se dirigeaient.

C'était la seule chose qui lui permettrait à terme de retrouver son petit garçon alors elle n'était pas prête d'oublier le chemin qui menait jusqu'à lui.

- Il a raison, confirma-t-elle, la croix qui indiquait l'emplacement du camp… elle a bougé.

En une seule seconde, toute sa détermination s'évanouit complètement.

Elle ne s'était définitivement pas trompée finalement.

Peter Pan, dès qu'il le pouvait, faisait en sorte de changer les règles pour qu'ils n'aient jamais la moindre chance de gagner.

L'espèce de sale petit salopard.

- À quel point est-ce que ça va nous ralentir ? L'interrogea Jean d'une voix fatiguée.

Le temps avait beau ne pas s'écouler dans ce monde, ce n'était pas pour autant que la fatigue ne se faisait pas ressentir, et ils ignoraient tous depuis combien de temps ils étaient là, mais ça faisait déjà bien longtemps.

Bien trop longtemps à leur goût d'ailleurs…

- Pas beaucoup. Le nouvel emplacement n'est pas très éloigné du précédent. Pour l'instant. »

Pour l'instant.

Il n'ajouta rien de plus en dehors de ces deux mots, mais ils savaient tous ce qui se cachait derrière.

Le risque que ce schéma se répète, encore et encore jusqu'à ce qu'ils finissent par abandonner.

En un sens, Peter Pan n'avait pas réellement menti à ce sujet.

Il avait bien dit que la carte les mènerait jusqu'au camp.

Il n'avait jamais précisé que ce serait facile et encore moins qu'il resterait au même endroit indéfiniment.

Non loin, David ne put s'empêcher de blêmir.

Lui qui pensait pouvoir tenir pendant encore un moment, le temps qu'ils trouvent Henry et le ramènent et avouer son état une fois qu'ils seraient rentrés afin d'être soigné, voilà qu'ils perdaient encore plus de temps.

Et vu la douleur qu'il ressentait à cause de sa blessure qui devenait de plus en plus insupportable et intenable, hé bien…

A ce rythme, il risquait de ne pas pouvoir tenir bien longtemps.

§§§§

Le prince Charmant grimaça de douleur, essayant de faire passer ça pour de la fatigue, rien de plus, rien de grave, pour que personne ne voit rien.

Parce que après tout, cette trace sombre sur son flanc, ce n'était pas grave, n'est-ce pas ?

Il aurait aimé pouvoir réussir à se convaincre lui-même que c'était le cas…

« Ça va ?

La voix de Blanche-Neige le tira de ses pensées et il n'en fut pas étonné.

Sa femme était toujours la première à voir quand quelque chose n'allait pas avec lui.

Prenant une profonde inspiration, il réalisa qu'il allait devoir faire ce qu'il détestait faire.

Lui mentir.

Il se força à sourire.

- Oui, je vais bien, ne t'en fais pas, mentit-il.

Il fut reconnaissant de réaliser qu'Emma ne se trouvait pas à proximité, elle aurait senti son mensonge à des kilomètres dans le cas contraire.

La brune fronça les sourcils.

Quand elle l'examina avec attention, il essaya de ne rien laisser paraître, d'agir comme à son habitude, de faire comme si tout allait bien.

Comme s'il n'avait pas été frappé par une flèche, comme s'il ne craignait pas pour sa propre vie, comme si le poison, quelque qu'il soit (pas de l'ombrève, tout sauf de l'ombrève, il devait bien y avoir autre chose de moins létal sur cette maudite île) n'était pas en train de s'infiltrer dans tout son corps, rongeant tout de l'intérieur.

Comme s'il n'était pas peut-être, peut-être en train de mourir et qu'il n'était pas déjà trop tard pour lui.

Comme si son petit-fils n'était pas introuvable et qu'ils ne se démenaient pas pour le trouver, sans le moindre succès pour l'instant.

- Tu es sûr ? L'interrogea-t-elle. Tu as l'air… je ne sais pas trop comment le dire. Tu m'inquiètes.

Il n'avait jamais voulu ça.

La princesse était déjà assez inquiète et soucieuse comme ça, il le voyait bien, vis-à-vis de l'île, d'Emma et de son passé d'orpheline dont ils ne pouvaient pour l'instant pas parler à cause des circonstances, d'Henry qui était toujours en danger et de tout le reste.

Il n'avait vraiment pas besoin d'ajouter cela en plus, de la voir se faire du soucis pour lui alors qu'elle avait déjà bien assez de choses à gérer en dehors de ça.

Oh, si seulement il n'avait pas laissé cette foutue flèche le toucher et le blesser, si seulement il avait été plus prudent.

Mais il n'y était pas parvenu et maintenant, il allait devoir vivre avec ça.

Enfin, vivre…

Tout dépendait du temps durant lequel il pouvait encore tenir.

Il soupira.

Quitte à l'inquiéter, autant que ce ne soit pas pour les vraies raisons.

- Je… J'ai peur, avoua-t-il, ce qui n'était de toute façon pas un mensonge. J'ai peur de ce qui pourrait nous arriver, j'ai peur pour Henry, j'ai peur que cette quête soit sans fin, que nous n'arrivions jamais à le trouver, ou que ce soit déjà trop tard à ce moment-là.

Même s'il ne disait ça que dans le but d'esquiver le véritable problème, il réalisa après l'avoir fait qu'il se sentait mieux, parce que ces angoisses étaient elles aussi bien réelles.

C'était une chose à laquelle ils pensaient tous également, une peur bien ancrée en eux et ce depuis qu'ils savaient que Henry était retenu non pas dans un monde qu'ils connaissaient et dont ils avaient les codes, mais dans le Pays Imaginaire, un endroit sinistre et, comme ils avaient pu le découvrir très vite, sans la moindre règle ou logique.

Hormis celles que Peter Pan voulait bien lui donner.

Il était le prince Charmant, il était supposé être un héros pourtant il n'avait pas l'impression d'avoir réussi à sauver qui que ce soit depuis qu'ils étaient arrivés.

Elle hocha la tête, comprenant ses inquiétudes.

- Oui, moi aussi je… J'ai l'impression qu'on ne peut rien faire. Qu'on ne peut pas gagner. Mais ensuite je me souviens. Je me rappelle de ce que nous avons vécu, de tout ce que nous avons traversé ensemble. De toutes ces fois où nous avons gagné, où nous avons vaincu. Nous avons traversé pire que ça. Bien pire. Et nous ferons ça comme nous avons toujours tout fait. Ensemble. »

Il aurait aimé partager son optimisme.

Peut-être aurait-ce été le cas s'il n'y avait pas eu cette chose dans son corps dont il n'avait parlé à personne et qui peu à peu l'épuisait de plus en plus en plus de le tuer à petit feu, et si la ligne d'arrivée dont ils pensaient pourtant se rapprocher ne venait pas de s'éloigner d'un seul coup en seulement quelques secondes.

Mais puisqu'il ne pouvait rien faire pour aucun de ces deux problèmes, il se tut et acquiesça, parce que c'était la seule chose qu'il pouvait faire et qu'elle avait besoin de son soutien.

Il ne pouvait pas la laisser tomber, surtout pas maintenant, pas alors qu'ils venaient de subir une énième coup dur, un de plus dans une liste déjà bien trop longue.

Ils devaient y croire.

Ils y arriveraient.

Et il survivrait, quoi qu'il arrive.

En se relevant alors qu'ils repartaient à nouveau (et marcher, marcher, marcher, ne feraient-ils donc que ça au bout du compte ?), il ne put retenir une grimace de douleur, et il posa sa main sur sa blessure.

N'y prêtant pas plus attention que ça, il se remit en marche, soulagé en constatant que Blanche n'avait rien remarqué.

Il ignorait que, non loin de lui, quelqu'un l'avait vu lui.

§§§§

Neal connaissait mal le père d'Emma.

En même temps, ils ne s'étaient que peu côtoyés depuis l'arrivée de Baelfire à Storybrooke, par manque de temps, à cause de la menace que faisait peser Cora sur la ville et parce qu'ils avaient déjà assez à faire à essayer de renouer avec leur partie respective de la famille.

Aussi, si David le connaissait uniquement comme le fils du Ténébreux, le père d'Henry et l'ex d'Emma qui l'avait abandonnée, Neal ne savait également que peu de choses à son sujet en dehors du fait qu'il était le prince Charmant, le mari de Blanche-Neige, le père d'Emma et le grand-père d'Henry.

Mais il avait le sentiment depuis quelques temps que quelque chose n'allait pas avec lui, depuis…

Depuis la bataille contre les enfants perdus en réalité.

Apparemment, il n'était pas le seul à ne pas en être sorti indemne.

Et si jusqu'à maintenant, il n'y avait pas prêté une grande attention, déjà bien préoccupé par les révélations de Peter Pan sur son départ, leurs difficultés pour retrouver Henry et tout le reste, en le voyant avoir du mal à marcher et ne plus le cacher maintenant qu'il pensait qu'on ne le remarquait pas, cette intuition diffuse refit surface.

Il l'avait vu grincer des dents à quelques reprises avant cela, et il avait écouté d'une oreille sa conversation avec sa femme, il avait bien vu qu'il faisait tout pour lui cacher à quel point il avait mal.

Parce qu'il était évident qu'il souffrait, et qu'il faisait tout son possible pour le dissimuler à tout le monde, et l'ancien enfant perdu avait le sentiment de reconnaître ce genre de symptômes, mais cela faisait si longtemps qu'il ne s'en souvenait plus à vrai dire.

Le jeune homme fronça les sourcils.

Il ne savait pas au juste ce qu'il cachait.

Mais il avait bien l'intention de le découvrir.

A suivre…