Guest : toujours contente que ça te plaise :D

cattleyahana : Ow, c'est gentil ^u^ ! Les bases ne seront jamais totalement saines entre eux, mais on va essayer de faire en sorte qu'ils construisent des pilotis sains aux dessus des bases tordues èvé !

Guest-nouveau-guest ? : Tu me fais penser à la chanson "3 pas en avant, 3 pas en arrière" X,)
Harry paye maintenant pour ce qu'il a fait... Et Drago continue de payer également par sa faute, parce que sinon, ce ne serait pas drôle
(et c'est adorable de demander ! Ca va ! On commence à trouver notre rythme ! J'ai participé à un event d'écriture, ce qui fait que je n'ai pas avancé ici aussi vite que je l'aurais pu, mais ça m'a rassuré sur ma capacité à finir cette histoire :D (mais encore une fois, plus lentement que ce que j'avais prévu XD)


Et une nouvelle fois, Potter obéit.

Pendant trois jours, Drago n'entendit plus parler de lui.

Le sac en papier qu'il lui avait ramené avait été replié et rangé dans son étagère de cartons. Un nouveau mystère à ajouter à la liste : Il avait reconnu le logo blanc sur fond noir d'un restaurant moldu qu'ils avaient rapidement visité avec ses géniteurs, un jour qu'ils devaient prendre un train à King's Cross. Peut-être un simple hasard, mais difficile à croire.

Drago avait failli pleurer de nouveau en jetant obstinément les sushis dans les toilettes avant de tirer la chasse d'eau. Il avait conservé les baguettes qu'il avait cassées en deux, et dont il avait taillé les extrémités en pointes, juste au cas où. Quatre armes discrètes. La première ne quittait plus sa poche, la seconde était cachée dans sa bottine droite, la troisième dissimulée dans l'ourlet de sa taie d'oreiller, et la quatrième avait été maculée de suie pour la rendre plus discrète et coincée, presque invisible, entre deux des pierres des murs de sa cellule.

Peut-être que la trêve aurait pu durer éternellement si Drago ne s'était pas jeté de nouveau, de lui-même, dans la gueule du dragon.

C'était le troisième jour, alors qu'il était sorti sur la plage pour grignoter, sans entrain, des biscottes qu'il avait volées dans la salle de repos des gardiens. Comme d'habitude, les albatros étaient venus se fourrer dans ses jambes dès qu'il avait passé les portes du château. Il avait tout de suite remarqué que leur comportement était inhabituel : au lieu de caqueter et de tirer sur sa robe, ils s'étaient contentés de lui tendre les missives ou paquets qu'ils transportaient dans leur long bec ou entre leurs pattes palmées, presque en silence, avec leur regard sévère…

Il avait eu l'impression de subir un examen de BUSES une nouvelle fois, avec des examinateurs qui ne lui laisseraient rien passer et sans savoir sur quoi il allait être interrogé…

Et puis soudain, au milieu de la masse de volatiles blancs et noirs, il avait vu les joues colorées de Hermès, le plus vieux des mâles, qui tenait délicatement dans son bec une petite boulette de papier maintenue en forme par une longue ficelle dont un bout pendait pour évoquer une queue de souris.

Et Hermès avait refusé de lui remettre la nouvelle lettre de Rosier.

« Je t'en prie ! s'exclama Drago en priant pour que personne ne le voit ou ne l'entende se faire ridiculiser par les oiseaux. C'est mon nom qui est écrit dessus ! C'est pour moi ! Drago Malfoy ! Hermès, s'il te plait ! »

L'albatros, qui avait laissé Drago le poursuivre en se dandinant un moment, décida finalement d'étendre ses ailes et de courir vers l'océan.

« NON ! NON ! S'IL TE PLAIT ! »

Il atterrit dans une gerbe d'éclaboussures, et resta là, à un mètre tout au plus du bord, la petite souris à l'abri dans son bec, barbotant tranquillement en fixant Drago…

« D'accord ! D'accord ! s'écria-t-il. Je vais m'occuper du reste ! Ce n'est plus mon travail, mais je vais le faire, Bon Sang ! »

Rageusement, il récupéra le stock de courrier destiné à Potter avant de tendre la main vers le vieil albatros qui prit tout son temps pour venir lui livrer sa lettre.

« Pas la peine de se demander pourquoi vous vous entendez si bien avec lui ! Vous êtes exactement pareils ! »

Hermès émit son chevrotement bizarre et frotta affectueusement son bec contre le bras du prisonnier qui ne put s'empêcher de lui grattouiller le crâne, aussi agacé qu'attendri.

« Je vais essayer de lui voler un paquet de friandises. Mais je ne vous promets rien. »

·

Pour la première fois depuis une éternité, Drago prononça « Harry » du bout des lèvres devant sa petite clochette tenue à l'envers. Celle-ci lui indiqua qu'il se trouvait dans son bureau officiel, et que la voie vers ses appartements était donc libre.

Il s'y rendit quand-même sur la pointe des pieds et en vérifiant l'absence de danger plusieurs fois sur le chemin.

Quand il poussa la lourde porte de bois massif, il resta quelques secondes interloqué devant l'état des lieux. Il n'avait suffi que de quelques jours au Survivant pour que son logement reprenne des airs de garçonnière d'adolescent. Des vêtements abandonnés s'entassaient sur le canapé ou sur le dossier des chaises, des livres trainaient partout, ouverts, retournés, avec des objets ou de vieilles publicités en guise de marque-pages temporaires, des restes de repas avaient étés oubliés sur la belle table d'acajou, dont on distinguait à peine le bois tant elle était recouverte de choses et d'autres…

Drago pinça les lèvres, puis entra en secouant la tête.

Il prit quelques minutes pour dégager un espace sur la table en allant porter la vaisselle sale dans la cuisine, puis revint déposer le courrier qu'il avait amené. Il hésita à le trier, mais étant donné l'état de la table, l'affaire ne semblait ni utile ni souhaitée. En farfouillant un peu plus, il dénicha un paquet entamé de friandises GullGrub et l'empocha sans plus de cérémonie. Sa mission accomplie, il déballa enfin la lettre que Hermès lui avait apportée.

« Ma petite Souris,

On m'a dit que tu étais réveillé. J'aurais préféré que ce soit toi qui me l'apprennes.

Quoi qu'il en soit, je viens, comme convenu, te donner des nouvelles.

Le Maléfistinat n'est pas un endroit pire ou meilleur qu'un autre. Il y a une certaine compétition permanente qui règne, mais elle me touche très peu puisque je n'ai rien à prouver. Tu ne craindras ici rien de plus ou de moins que partout ailleurs. Je ne sais pas si tu t'y plairas. Le temps passe très vite et très lentement. C'est épuisant.

Être le protégé de Kenaran apporte pas mal de jalousie, mais ce n'est pas un mauvais maître. Nous travaillons beaucoup ensemble, et peut-être qu'un jour, je serais capable de me présenter correctement.

N'espère pas obtenir de nouvelles de ton papa avant quelques semaines. Je n'ai pas apprécié la façon qu'il a eut de me parler, aujourd'hui, et lui ai donc interdit de t'écrire. Il l'a très mal pris. Je pense qu'il m'aime de moins en moins. Moi, j'aime beaucoup m'occuper de lui. Les Elfes surveillent ses moindres faits et gestes et me rapportent tout. C'est amusant d'avoir toujours une longueur d'avance sur lui.

Repose-toi, mais n'oublie pas de me répondre si tu veux conserver mon amitié.

Et crois moi, tu le veux. »

La lettre n'était pas signée.

Drago la relut plusieurs fois.

Si le but était de lui donner envie de le rejoindre, c'était raté. Si c'était le contraire, ce n'était pas plus réussi. Il y avait toujours un sous-ton menaçant dans les non-dits, bien que Drago ait fini par s'y habituer.

Soudain, la porte dans son dos s'ouvrit avec fracas.

Drago se retourna nerveusement pour voir apparaître Potter, essoufflé, les yeux légèrement exorbités, les lunettes et la cravate de travers.

« Qu'est-ce qui se passe ? demanda immédiatement celui-ci. Qu'est-ce que tu fais là ?! »

Drago fourra immédiatement la lettre dans sa poche et avala sa salive.

Potter avait obéi, Potter lui avait fichu la paix… C'était Drago qui était venu ici, et c'était donc sa faute s'ils se croisaient à nouveau, et pourtant, une nouvelle fois, une vague de rancœur irrationnelle :

« Tu m'espionnes, Potter ? »

L'intéressé resta silencieux et les bras ballants un moment avant de répondre en entrant doucement dans la pièce :

« Ça m'arrive. Je m'inquiète. Tu voulais me parler ou t'es juste venu me piquer des trucs ?

– Je suis venu t'apporter ton courrier ! rétorqua Drago en désignant le tas propret sur la table.

– Tu veux reprendre ton travail ?! »

L'hypothèse était aberrante, presque insultante, mais Potter ne lui fit pas l'affront de la proposer comme si ce n'avait pas été le cas. Il observait les enveloppes comme s'il s'agissait d'un amas de guano frais.

« Non.

– Ah. »

Le silence revint, pesant, entre eux, et Potter crut bon de préciser :

« Tant mieux, parce que je dois faire passer des entretiens demain pour trouver ton remplaçant, et ça aurait été chiant d'avoir organisé tout ça pour rien.

– Demain ?

– Oui, demain. »

Ce remplaçant aurait déjà dû signer son contrat il y a des jours ! Drago avait rédigé l'offre d'emploi il y a une éternité de cela, et le nom de « Potter » sur l'annonce présageait que les candidatures ne manqueraient pas. Il baissa la tête vers le tas de courrier qu'il avait ramené, sur ses boites de rangement que Potter avait utilisé n'importe comment et qui débordaient, sur les enveloppes ouvertes ou encore cachetées qui trainaient partout…

« J'espère que tu lui as tout-de-même prévu un bureau, à ce remplaçant ?

– Hein ? Ah oui ! Enfin, non. Je me disais que mon bureau officiel était assez grand pour que…

– Il faut un second bureau, trancha Drago en le regardant à nouveau. Tu ne peux pas espérer de quelqu'un qu'il travaille efficacement pendant que tu passeras tes appels de Cheminette !

– Peut-être… Enfin, j'y ai pas vraiment réfléchi, je t'avoue. Je…

– Je veux deux Gallions, maintenant, et en petite monnaie.

– Hein ? »

Potter cligna stupidement des yeux, et Drago serra les mâchoires pour ne pas montrer qu'il regrettait déjà d'avoir parlé. Il se força à répéter, pour avoir l'air un peu plus sûr de lui :

« Je veux deux Gallions, maintenant, et en petite monnaie. Je vais trier tout ça et essayer de faire en sorte qu'il ou elle ne parte pas de rien, mais je ne ferais pas ça gratuitement ! »

Après tout, ça ne serait pas Potter qui passerait pour quelqu'un de désordonné quand ce nouveau secrétaire arriverait : C'était lui, Drago Malfoy, qu'on jugerait, et ça, il ne pouvait pas le permettre. De plus, un ou deux Gallions en poche en débarquant à Rome ne pourraient pas faire de mal : Drago ignorait si on attendrait de lui qu'il invite ses nouveaux collègues à boire, s'il lui fallait avancer des frais, s'il lui fallait acheter du matériel…

L'expression de Potter changea doucement, passant de l'ahurissement à ce sourire habituel et arrogant :

« Combien de temps je peux espérer te garder dans le coin en prétendant qu'aucun candidat n'est à la hauteur ? »

Drago sentit de nouveau la colère l'envahir, et sans un mot, il se dirigea vers la sortie en ignorant superbement Potter qui se mit aussitôt en tête de le poursuivre en fouillant désespérément ses poches.

« Non, attends ! Merde, mais putain, désolé ! Je plaisantais ! s'égosilla ce dernier en trébuchant dans ses robes. Attends, deux Gallions, d'accord ! Je vais…

– Laisse tomber, Potter ! De toute façon, je n'ai aucune envie de travailler de nouveau dans cette pièce ou à tes côtés !

– Et bien je vais aménager le nouveau bureau aujourd'hui même ! S'il te plait, Drago, tu m'enlèverais une sacrée épine du pied ! C'est vrai ! Drago ! On est pas obligés de se voir, on va s'arranger avec les agenda jumeaux, tu auras aucun besoin de me… »

Drago s'arrêta d'un coup, et cette fois-ci, Potter lui rentra réellement dedans avant de s'excuser en reculant nerveusement.

« Je ne m'occuperai que des réelles tâches administratives ! prévint Drago. Il est hors de question que je perde mon temps à ranger tes affaires personnelles !

– Okay, okay ! Mais on… »

Potter s'interrompit quand Drago lui tendit la main, paume ouverte. Il mit quelques secondes à comprendre l'ordre et se mit à fouiller dans le petit portefeuille qu'il avait trouvé dans sa poche. Il compta la monnaie avec une lenteur ahurissante avant de lui remettre une dizaine de pièces d'argent et de bronze.

« Deux Gallions, c'était ton salaire pour une semaine, énonça doucement Potter tandis que Drago fourrait l'argent dans sa poche. Est-ce-que tu penses rester cette durée-là au moins ?

– Je ne sais pas encore », avoua Drago en faisant demi-tour et en s'éloignant.


L'or et les albatros...