Chapitre 1 : découverte
Point de vue d'Éridanie
Confortablement installée dans un fauteuil de ma salle commune, je feuillette tranquillement un livre sur les potions avancées. Prendre un peu d'avance pour ma prochaine et dernière année d'étude à Poudlard ne peut pas me faire de mal.
Un feu ronflant diffuse une douce chaleur, réchauffant la température pas toujours agréable de cet endroit étant donné qu'il se trouve sous le lac de Poudlard. Personnellement la fraîcheur et la couleur verte de ma salle commune m'ont toujours apaisée. De plus, le plafond transparent permet de voir passer les différentes créatures du lac, donnant l'impression d'être dans un aquarium géant.
Un groupe de deuxième année joue tranquillement à la bataille explosive près de la cheminée, quelques élèves se sont installés dans un coin de la salle pour faire leurs devoirs.
C'est un après-midi calme dans la salle commune de Serpentard, enfin jusqu'à ce qu'un imbécile ouvre violemment la porte.
Agacée, je jette un coup d'oeil en direction du vacarme et ne peut retenir une grimace. Lucas Foucher, le pire des Serpentard de sixième année. Un crétin arrogant, narcissique, lâche et se croyant meilleur que tout le monde.
Sa tête d'abruti m'indique qu'il a l'air de chercher quelqu'un et vu le sourire qu'il affiche ça ne va pas être beau à voir, j'espère juste qu'il ne va pas s'en prendre à plus jeune que lui sinon je lui ferai payer.
Du coin de l'oeil je continue d'observer Lucas qui commence à s'énerver de ne pas trouver ce qu'il cherche, cet idiot est tellement aveugle qu'il serait capable de ne pas savoir où se trouve son père même s'il était en face de lui.
La porte s'ouvre à nouveau et cette fois c'est Enzo Zabini qui entre, un de mes amis d'enfance, comme il a l'air un peu bouleversé je lui adresse un signe pour qu'il vienne me rejoindre, ce que je n'avais pas prévu c'est qu'il vienne avec Lucas. Ce dernier se plante devant moi avec un sourire malsain.
– Alors Malefoy, comment ça va aujourd'hui ?
– Qu'est ce qui se passe Enzo ? Tu n'as pas l'air bien. Dis-je en ignorant royalement l'autre imbécile.
Mon ami soupire et se gratte la tête, signe de gène chez lui, je commence à redouter ce qu'il va me dire.
– Écoute Éri, ne te mets surtout pas en colère, d'accord ?
Intriguée je hoche la tête et lui fait signe de continuer.
– J'étais près du lac avec Foucher tout à l'heure...
– Pourquoi étais-tu là-bas avec ce crétin ?
– Je ne te permets pas Malefoy !
Je l'ignore et attend la réponse d'Enzo. Ce dernier fixe Lucas qui finit par s'éloigner en grommelant.
– Je disais donc, avant que tu ne poses une question inutile, que j'étais près du lac avec Foucher tout à l'heure et j'ai entendu une conversation.
Il se gratte à nouveau la tête et je commence légèrement à flipper.
– C'est Scorpius c'est ça ? Il lui est arrivé quelque chose ?
– Non non Éri, rassure-toi, ton petit frère va très bien, je l'ai aperçu dans les couloirs avant de venir en train de rire avec Albus.
Je souffle, rassurée, ça ne doit pas être bien grave alors. Enzo a tendance à faire beaucoup de bruit pour pas grand-chose, déjà quand on était plus jeunes il disait à nos parents qu'ils devaient m'emmener à Ste Mangouste lorsque j'avais une écorchure, il s'est calmé maintenant mais il a toujours la manie d'exagérer les choses.
Voyant qu'il ne se décide toujours pas à m'expliquer ce qu'il y a je lui fais signe de parler. Il ouvre la bouche mais rien ne sort, agacée je m'apprête à lui dire de partir quand il se met à murmurer.
– Écoute Éri, ce n'est vraiment pas facile et je ne souhaite pas en parler en plein milieu de la salle commune avec toutes les oreilles indiscrètes qu'il y a, alors je préfère te montrer. Je sais que Scorpius et toi avez une pensine chacun alors visionne mes souvenirs et s'il te plaît reste calme et ne détruit pas le château.
Tout en me disant cela il me tend une fiole que je cache dans ma manche. Intriguée par son comportement, je coince un marque-page dans mon livre et me dirige vers ma chambre afin de visionner ces fameux souvenirs.
Une fois dans ma chambre, je me débarrasse de mon livre que je jette négligemment sur mon lit, relève mes cheveux blonds en chignon, scelle la porte avec un collaporta afin que personne n'entre, sort ma pensine de sa cachette, verse le flacon de souvenir dedans et finalement plonge ma tête à l'intérieur.
J'atterris près du lac de Poudlard, alors que je me relève le bruit d'une dispute parvient à mes oreilles. Je tourne la tête et découvre sans grande surprise Enzo et Lucas.
– Non Foucher, je ne t'aiderais pas avec Éridanie
– Je ne veux pas sortir avec elle, je veux juste...
– FOUCHER, je te préviens que si tu finis cette phrase je te pète les dents. Éri n'est pas et ne sera jamais une des rares filles que tu mets dans ton lit.
Enzo je te promet de t'offrir une boite entière de dragées surprise de Bertie Crochue pour te remercier.
– Oh c'est bon, arrête de jouer au grand frère protecteur quand tout le monde sait que tu veux te la faire aussi.
Le poing d'Enzo part tout seul dans l'estomac de Foucher et ce dernier a beau être costaud, Enzo n'est pas un gringalet lui non plus. Je souris face à cette action, finalement je lui prendrais trois boites de ses friandises préférées.
– Tu vas le regretter. Hoquette Foucher.
– Sûrement pas, maintenant dégage avant que je ne sorte ma baguette et tout le monde sait que je suis meilleur que toi en sortilège.
Lucas grommelle mais finalement commence à s'éloigner, puis se stoppe brusquement. Intriguée, je m'avance dans sa direction et regarde ce qui a bien pu le faire s'arrêter. C'est là que je l'aperçois, mon petit-ami, entouré d'un groupe de Serdaigle, son bras négligemment posé sur les épaules d'une fille.
Bon d'accord ce n'est pas très plaisant à regarder mais ils ne sont pas en train de s'embrasser quand même. Tout à coup, Enzo passe à travers moi, d'un pas furieux et se cache derrière un buisson près du groupe, curieuse je m'avance aussi et ce que j'entends me glace le sang.
– Les Serpentard ne sont pas seulement prétentieux, ils sont aussi froids et ténébreux que les profondeurs du lac, j'en sais quelque chose en sortant avec l'une d'entre eux. Lance mon petit-ami
Mon coeur commence à se fissurer à l'écoute de cette première phrase.
– Sérieux, je ne suis pas allé plus loin que des bisous, à croire qu'elle préfère la compagnie de sa chouette, une vraie coincée. Continu-t-il en riant.
– C'est vrai que je la vois rarement traîner ailleurs qu'à la bibliothèque.
– C'est parce qu'elle ne traîne pas, à chaque fois je dois limite la menacer pour
qu'elle lâche son bouquin.
– Mon pauvre, ça ne doit pas être facile d'avoir une copine aussi coincée qu'elle.
Susurre la fille qu'il tient par l'épaule.
– Non en effet, c'est limite de la torture.
– Comment vous en êtes venus à sortir ensemble alors ?
– J'avais envie de m'amuser.
Ça y est mon coeur est brisé et je suis en train d'en ramasser les morceaux par terre.
Comment a-t-il osé dire ça ? Comment a-t-il osé jouer avec moi ? Comment ai-je pu être aussi conne ?
– Bon les gars, j'ai un entraînement de Quidditch alors à plus tard.
– A plus tard mec.
Je croyais que ça ne pouvait pas être pire mais j'atteins le fond quand je vois mon petit-ami se pencher vers la fille qu'il tient toujours par l'épaule, lui faire un bisou au coin des lèvres et se relever en lui faisant un clin d'oeil aguicheur.
Enzo, que j'avais complètement occulté se relève brusquement et se dirige vers le château, sans doute pour rejoindre notre salle commune.
Sans que je ne m'en rende compte, je suis expulsée du souvenir et me retrouve dans ma chambre.
Je reste stoïque, en état de choc total, puis des larmes me montent aux yeux et je les laisse couler silencieusement. Je me sens si trahie, si idiote de l'avoir cru, si blessée, si furieuse.
D'un geste rageur, j'essuie mes larmes et sors de ma chambre plus remontée que jamais, bien décidée à avoir une conversation avec mon petit-ami.
Tous les regards se tournent vers moi quand je claque la porte de ma chambre et que je me dirige d'un pas rapide vers la sortie, une expression furieuse sur le visage.
Alors que je m'apprête à sortir, Enzo se place entre moi et la porte.
– Calme toi Éri.
– Pousse toi Zabini.
Je crois bien n'avoir jamais parlé avec une voix aussi froide, ce qui explique sans doute les quelques hoquets de stupeur que j'entends, mais je suis bien trop en colère pour m'en préoccuper.
– Éri...
D'un geste vif, je sors ma baguette et la place sur son cou.
– Tu es l'une des personnes que j'apprécie le plus Enzo Zabini mais je te jure que si tu continues à rester entre la porte et moi, je n'hésiterais pas à utiliser ma baguette alors pour la dernière fois, POUSSE-TOI.
Il soupire et finalement s'écarte. Je ne prends pas la peine de le remercier et sors en trombe de la salle commune. Dans le souvenir il a dit qu'il devait aller à un entraînement de Quidditch, je me dirige donc vers le terrain, baguette toujours sortie.
Les quelques élèves que je croise s'écartent dès qu'ils me voient, je dois vraiment leur faire peur pour qu'ils aient une telle réaction. En même temps je les comprends, en tant que Malefoy je dois faire attention à mon image, donc j'ai toujours fait en sorte de garder un visage neutre ou avenant à la limite. C'est donc la première fois qu'ils me voient énervée et pour avoir vu mon père ainsi, oui je dois être effrayante.
J'arrive dans le parc de Poudlard et sans que je lui demande mon cerveau se rappelle de ma rencontre avec mon petit-ami.
Flash-back
Je suis tranquillement installée devant un bon livre à la bibliothèque lorsqu'un raclement de chaise et un toussotement me font relever la tête.
– Désolé de te déranger, mais on m'a dit que tu pouvais m'aider avec mon problème. Me lance un jeune homme pas désolé pour un sou d'interrompre ma lecture avec un air charmeur.
– Et c'est ? Dis-je en lâchant un soupir d'exaspération.
– Potion.
Après ce premier contact on s'est revu de temps en temps, d'abord pour que je l'aide avec les potions parce qu'il est une vraie catastrophe, ensuite parce qu'on aimait passer du temps ensemble.
Flash-back
– Ça ne te gêne pas toi, en tant que Serpentard, de traîner autant avec un Gryffondor ?
– Depuis le temps qu'on se fréquente tu devrais savoir qu'on peut difficilement m'imposer quelque chose.
– Tant mieux alors, parce que j'aime beaucoup être avec toi.
– Moi aussi. Dis-je en rougissant.
J'ai à peine le temps de me reprendre qu'un autre souvenir m'assaille.
Flash-back
– Dis-moi Éridanie.
– Oui ?
– Comment réagirais-tu si je t'embrassais là tout de suite ?
Le rouge me monte immédiatement aux joues, je crois qu'on pourrait y faire cuire un oeuf tellement elles sont chaudes. Je me mets à bégayer, ne sachant pas quoi répondre.
Alors que je suis en train de m'emmêler les pinceaux, il s'approche lentement de moi et délicatement relève mon menton.
– Arrête-moi si tu ne veux pas alors.
Incapable de parler, je me contente de hocher la tête. Il avance la sienne vers moi et pose doucement ses lèvres sur les miennes. J'ai l'impression qu'un feu d'artifice se déclenche dans mon ventre. C'est une sensation grisante que je veux ressentir encore et encore.
Finalement il s'écarte et je gémis presque de frustration ce qui le fait rire.
– Tu veux que je recommence ?
Son sourire en coin, son air fier et son regard si tendre me font craquer. Prise d'une soudaine pulsion, j'attrape son uniforme et cette fois c'est moi qui l'embrasse.
Bordel qu'est-ce que ça peut faire mal. Adieu les beaux souvenirs, je n'y vois maintenant plus qu'un piège où je me suis laissé avoir comme une conne. Mais ce qui me fait le plus mal c'est qu'il est allé jusqu'à me dire qu'il m'aimait
Flash-back
– Promets-moi que tu ne me laisseras jamais
– Je te le promets Éri, je t'aime.
– Je t'aime aussi.
Conneries, tu ne m'aimais pas, tu voulais juste jouer avec moi.
Flash-back
– Je déteste cette fille. Dis-je en rejoignant mon petit-ami.
Surpris que je parle mal de quelqu'un aussi ouvertement, il relève la tête de son bouquin.
– De qui parles-tu Éri ?
– De Kathy, j'en ai marre qu'elle te colle à la moindre occasion.
– Mais elle ne me colle pas.
– Ah oui, et vas-y que je te touche la main en cours de potion, et vas-y que je me mette en binôme avec toi en botanique, et vas-y que je m'installe à côté de toi pendant les repas...Tu veux d'autres exemples où ça suffit ?
A ma plus grande consternation il se met à éclater de rire. Vexée, je croise les bras en attendant qu'il calme son hilarité. Sauf qu'il m'attire brusquement vers lui pour m'embrasser.
– Tu es vraiment trop mignonne à être jalouse comme ça. Dit-il entre deux baisers.
– Une Malefoy n'est pas jalouse.
Ma réflexion pleine de mauvaise foi ne fait que l'amuser d'avantage et il recommence à m'embrasser.
– Il ne se passe rien entre elle et moi, tu es la seule qui compte.
– Bien sûr. Dis-je boudeuse.
– Je te le promets Éri, je t'aime.
– Je t'aime aussi.
Occupée à me remémorer tout ça, je ne me rends compte que je suis arrivée au terrain de Quidditch que grâce à des cris. Je sors de mes rêveries et vois tous les joueurs à terre, deux d'entre eux sont en train de se disputer violemment et les autres les observent à moitié amusé à moitié inquiet.
Je promène mon regard parmi les joueurs et je l'aperçois, il est en train de rire. Cette image me met hors de moi, comment ose-t-il rire après avoir joué avec moi ? La colère remplace la tristesse qui s'était installée en moi pendant que je me remémorais nos moments et je hurle son prénom.
– JAMES SIRIUS POTTER.
Surpris par mon éclat de voix, il se retourne et affiche un grand sourire en me voyant venir vers lui mais déchante vite quand il voit que je suis en colère.
Ne voulant pas me donner en spectacle, j'attrape son poignet et l'emmène dans les vestiaires afin d'avoir un lieu plus tranquille. Une fois arrivé, j'ouvre brusquement la porte et je m'engouffre à l'intérieur tout en ne lâchant pas le poignet de James. Je scelle la porte avec un sort et lance également un assurdiato afin que personne ne puisse nous entendre. Une fois ceci fait, je me tourne vers lui, plus en colère que jamais.
– Il me semble que tu me dois une explication.
Voila pour le premier chapitre, j'espère qu'il vous a plût. "Regarde-moi" est ma première fanfiction alors je compte sur vous pour me dire ce que vous en pensez. J'accepte autant les remarques positives que négatives à la condition qu'elles soient constructives et faites avec respect. Alors au plaisir de vous lire et à la semaine prochaine.
