Hello :)

Une petite note avant de commencer me semble indispensable. S'il vous plaît, prenez le temps de la lire.

Tout d'abord, je suis contente de vous retrouver pour la suite de cette histoire. Nous entrons dans la Bataille de Poudlard. Vous et moi savons ce que ça signifie. Nous sommes dans le vif du sujet C'est une bataille, une guerre. Il y a donc souffrances physiques et psychologiques. C'est un très mauvais moment à passer. Je pense que cette partie 2 est ce qui m'a plongé dans mon blocage émotionnel dans l'écriture de ce tome.

Je ne le répèterai jamais assez, mais FAITES ATTENTION A VOUS. Mes chapitres restent sur FanFiction, je ne compte pas les enlever. Donc si vous n'êtes pas dans un bon mood, n'êtes pas prêt-e à le lire ce jour. Attends, le temps qu'il faut ! Pour cette partie, plus que jamais ! Je ne saurai vous dire quel chapitre sera le plus dur. J'imagine que chacun le sera à sa manière. Alors prenez soin de vous.

Petite information, on m'avait fait remarquer qu'un simple Protego ne peut pas protéger face à un sortilège Impardonnable. Ce qui est vrai. J'ai fait des recherches, mais je ne comprenais pas comment il y a pu avoir autant de survivant-es à cette guerre, juste avec des esquives physiques face à des sortilèges Impardonnables. J'en ai discuté avec une_bettyse (Wattpad). Nous sommes d'accord pour dire qu'il s'agit de petites incohérences et qu'un puissant sortilège de protection face à un sortilège de la Mort plus faible pourrait vaincre. Je suis donc partie de ce principe.

Voilà. Sur ce, attendez, faites des pauses, prenez soin de vous. Sachez que tout ce qui se passe dans les prochains chapitres ne m'a pas fait plaisir. Donc excusez-moi. Je reste disponible pour en discuter par mp FF ou sur Instagram.

Enfin, merci Ahsoka1534 d'avoir ajouté l'histoire à tes favoris et Motherofchatons de suivre l'histoire.

Bonne lecture. (coeur)

CW : Sang. Mort d'un (ou plusieurs) personnages.


CHAPITRE 10 – L'heure a sonné

Some days it's hard to see
If I was a fool or you a thief
Made it through the maze to find my one in a million
And now you're just a page torn from the story I'm building

And all I gave you is gone
Tumbled like it was stone
Thought we built a dynasty that heaven couldn't shake
Thought we built a dynasty like nothing ever made
Thought we built a dynasty forever couldn't break up

MIIA - Dynasty

1er mai 1998

Quitter la maison était agréable. Retrouver l'extérieur était un plaisir.

En neuf mois, ils avaient presque oublié le contact que provoquait l'air du vent sur leur peau. Aussi léger qu'une plume, il les caressait comme de curieux retrouvailles. Prendre une grande inspiration fut leur première réaction. A tous. Ils respiraient à nouveau.

Après la brûlure du faux Gallion, Olivier avait libéré la maison du Sortilège Fidelitas afin que ses parents puissent rentrer après cette bataille finale. Si tout se terminait bien. A ce moment, l'espoir les habitait encore.

Ils s'étaient déplacés à Pré-au-Lard où les attendait le patron de La tête du sanglier: Abelforth – qui n'était autre que le frère de Dumbledore. Le temps des secrets était révolu. Pour tout le monde. Pour le meilleur. Comme pour le pire.

Dès son premier pas à Pré-au-Lard, une pointe de nostalgie enveloppa Violet. Elle n'y avait pas mis les pieds depuis deux ans. Cet endroit réveillait de merveilleux souvenirs, parmi les plus beaux. Malheureusement, le temps ne permettait pas de s'attendrir. Violet devait se préparer. Se concentrer.

Ils retournaient à Poudlard. Sa deuxième maison, en quelque sorte.

Ils traversèrent le passage du portrait d'une jeune fille et suivirent un long tunnel étroit qui fit grimacer Holly. Elle n'était pas très friande des espaces si clos. Erine ne cessait de la rassurer. Après tout, ils n'étaient pas les premiers à le passer. Encore moins les derniers.

Au bout du tunnel, une faible lueur de lumière transperçait à travers le bois de la porte. Violet la poussa du bout des doigts. Derrière se cachait une pièce où des hamacs étaient suspendus au plafond, où des bibliothèques recouvraient les murs. Ce qui la frappa fut les trois grandes tapisseries: le lion des Gryffondor, le blaireau des Poufsouffle et l'aigle des Serdaigle.

Sa curiosité des lieux l'empêcha de constater à quel point la salle était comble de visages familiers et d'autres non. Violet réalisa que les discussions s'étaient interrompues. Tous les yeux étaient figés sur elle comme si elle était un fantôme revenu d'entre les morts.

Olivier et Erine la bousculèrent. Holly la poussa pour se frayer un passage et vite sortir de ce couloir. Holly fut plus perspicace qu'elle, elle courut et se jeta au cou de Luna s'assurant qu'elle allait bien. Holly enlaça Emilia, puis embrassa Leo – au moins leur relation n'avait rien d'ambiguë.

Enfin, Violet percuta. Elle saisit pourquoi tous les regards étaient posés sur elle. Elle était vraiment revenue d'entre les morts. Pas elle – mais Elizabeth, oui. Elle remarqua la présence d'Harry, Ron et Hermione qu'elle s'empressa de retrouver.

— Je suis désolé, Violet, s'excusa Harry. Je…

— Laisse tomber, le coupa-t-elle. On a d'autres choses à penser.

— Tu n'aurais pas dû venir, continua-t-il.

— Et attendre seule? Certainement pas. D'autant plus qu'il me semble qu'on avait dit qu'on le vaincrait ensemble.

Harry ne la raisonna pas. C'était peine perdue. Près des jumeaux – déjà arrivés avec Ginny –, Violet repéra Lee. Il était là en chair et en os. Elle courut vers lui et le prit dans ses bras – elle lui devait de sacrées excuses. Les dreadlocks de Lee chatouillèrent son visage. Les pieds de Violet décollèrent du sol alors que Lee la serrait contre lui. Sur la terre ferme, elle l'inspecta. Quelques traces d'anciennes blessures étaient visibles.

— Je suis tellement rassurée d'apprendre que tu te portes bien. Tu vas bien, n'est-ce pas? s'assura-t-elle.

— Je ne me suis jamais senti aussi bien! répondit-il en se frottant les mains. Pour ton bien et le bien de la population, il était nécessaire que je prenne de la distance avec Potterveille. Ils m'ont trouvé et m'ont posé un tas de questions. Je leur ai répondu qu'ils pouvaient toujours aller se faire cuire un œuf de dragon.

— Lee…, soupira-t-elle.

— Ce n'étaient que quelques Doloris et des attaques à la Moldue, contradictoires ces gars-là.

Alors que les jumeaux pouffèrent de rire, Violet et Erine jugèrent Lee. Il était incorrigible. Mais quel plaisir de retrouver la complicité entre ces trois-là, certaines choses ne changeraient jamais.

— Merlin, merci, tu t'en es sorti, conclut Violet.

— Merci à moi surtout, plaisanta-t-il et Lee se pencha proche de son oreille. Ne t'en fais pas. Et même si j'en avais su plus, ils n'auraient rien su.

Elle lui sourit. C'était incroyable de retrouver toutes ces personnes même si les conditions n'étaient pas propices à des retrouvailles adaptées. La voix de Seamus Finnigan les attira :

— C'était donc vrai ce que racontait La Gazette du Sorcier?

D'accord. Violet n'avait pas imaginé devoir des explications à tout le monde. Maintenant. A vrai dire, elle n'était pas du tout prête à dévoiler sa vie dans un tel moment. Elle n'avait pas l'impression d'avoir des comptes à rendre. Pourtant un simple oui aurait suffi. Elle ne se sentait pas capable de le dire. Toutes ces années, Violet avait espéré pouvoir le crier au monde entier, désormais, elle était paralysée par le silence. Ironie du sort.

— En effet, la sauva Fred. C'est bien la première information pertinente que La Gazette nous apporte. Tout le monde, voici Elizabeth Potter qui préfère se faire connaître par Violet Lupin. Les présentations sont faites. Harry, qu'as-tu nous à dire?

Les explications étaient claires et efficaces, même Erine n'avait jamais été si concise. Sur les visages se lisaient de nombreuses interrogations. Aucun doute qu'ils désiraient en savoir plus. Beaucoup l'avaient côtoyée durant de nombreuses années sans se douter une seule seconde de ce lien, Violet ne pouvait que comprendre leur curiosité.

Elle ne s'en préoccupa que peu, préférant écouter ce qu'avait à dire Harry. Elle prit une seconde pour remercier Fred d'avoir fait cela à sa place et avec classe.

— N'importe quoi pour toi, petit oiseau, répondit-il d'un clin d'œil.

— Pourquoi les as-tu rappelés ? C'est de la folie…, disait Harry à Neville – apparemment Harry n'était pas le responsable de cet appel et il comptait bien les renvoyer d'où ils venaient.

— On se bat, non ? lança Dean en sortant son faux Gallion. Le message disait qu'Harry était de retour et qu'on allait en découdre ! Mais je dois me procurer une baguette…

— Harry! interpela-t-elle son frère. Arrête de toujours vouloir tout faire tout seul. As-tu au moins une quelconque idée de ce qu'a en tête Tu-Sais-Qui? Tu as besoin de nous. Alors explique-nous ce dont tu as besoin et peut-être que nous pourrons t' n'as jamais été le seul concerné dans cette histoire.

Les yeux émeraude de son frère la supplièrent de ne pas s'en mêler. Violet haussa les épaules. Bien sûr qu'elle devait lui faire ouvrir les yeux. Car elle avait raison. Neville et Dean avaient raison. Plusieurs personnes étaient mortes pour la liberté et celles encore présentes ne comptaient pas attendre les bras croisés. Ils avaient assez patienté.

La plupart d'entre eux avait subi les attaques des ténèbres depuis la Première Guerre, ils avaient tous envie de se battre pour ça. Et Harry ne pourrait jamais les empêcher. Cette affaire n'était pas que celle d'Harry, ni la sienne. Chaque personne ici était concernée. C'était leur guerre.

— Nous devons trouver un objet, expliqua Harry, un objet… qui nous aidera à renverser Vous-Savez-Qui et qui est caché ici, à Poudlard, mais nous ne savons pas où. Il se peut qu'il ait appartenu à Serdaigle. Quelqu'un en aurait-il entendu parler ? Quelqu'un a-t-il jamais vu quelque chose orné d'un aigle, par exemple ?

Harry regarda tour à tour les Serdaigle présents dans la pièce. Violet savait que les Serdaigle avaient une réponse, bien précise. Ils connaissaient tous l'objet indissociable de Rowena Serdaigle, mais ça n'avait pas de sens. Jamais cet objet ne pourrait aider Harry.

— Il y a le diadème perdu. Je t'en avais parlé, tu te souviens, Harry? intervint Luna – sa voix rêveuse avant tant manqué à Violet. Le diadème perdu de Rowena Serdaigle? Papa essaye de le reproduire.

— Oui, mais justement, Luna, remarqua Michael Corner avec condescendance. Le diadème perdu est perdu. C'est précisément ça l'ennui.

— Parle-lui autrement, Corner, gronda Holly – prête à rattraper les mois où elle n'avait pu être présente pour sa meilleure amie.

— Quand a-t-il été perdu? les interrogea Harry.

— Il y a des siècles, répondit Cho avec tristesse. Le Professeur Flitwick a raconté que le diadème a disparu avec Serdaigle elle-même. Des gens l'ont cherché, mais personne n'en a jamais retrouvé la trace, c'est bien ça ?

Tous les Serdaigle approuvèrent. Harry perdit toutes les couleurs de son visage, probablement les derniers espoirs qu'il avait. Des soupirs de déception traversèrent la pièce, mais Violet réalisa qu'une personne ici pourrait potentiellement les aider. A une seule condition.

— Ce diadème en quoi est-il important? demanda-t-elle et les yeux de Harry s'assombrir. J'ai compris, tu ne peux rien nous dire. Mais a-t-il des propriétés magiques particulières?

— Oui, il en a, confirma Hermione. On est à court de solutions, Harry. On leur doit bien…

— Holly ! s'exclama Violet en se tournant vers son amie. Le Globe! Tu pourrais réussir à la configurer pour localiser cet objet, non?

— Je peux essayer, oui.

Beaucoup d'incompréhension les entourèrent car seuls les Serdaigle – et Olivier – avaient connaissance du Globe et en l'étendue de ses pouvoirs. Cependant, personne n'avait le temps de développer, les minutes s'écoulaient. Violet et Holly s'adressèrent un signe de tête. Holly invita Harry à la suivre d'un geste de la main:

— Viens avec moi, Potter.

— Je viens avec vous, se proposa Cho. Il vaut mieux être deux lorsqu'Holly sera occupée avec le Globe.

— Non, Luna peut y aller, réagit férocement Ginny. Luna et Holly ont l'habitude d'être ensemble.

— Oh oui, bien sûr! approuva Luna. Je serai ravie d'aider Harry et de retrouver Holly.

Avant de partir, Harry demanda à parler à Ron, Hermione et Violet, loin des oreilles de tout le monde. Il ne cessait de frotter sa célèbre cicatrice en forme d'éclair – plus rouge qu'elle ne l'avait jamais été.

— Il arrive, annonça-t-il. Poudlard est en danger, vous devez vous tenir prêts.

— L'Ordre ne devrait pas tarder, le rassura Violet. J'ai envoyé un Patronus avant de partir.

— L'Ordre…, répéta Harry. Vous avez bien fait.

Enfin Harry admettait que de l'aide était la bienvenue! Violet l'étreignit avec naturel de ne plus avoir à se cacher du reste du monde.

— On va y arriver, Harry, l'encouragea-t-elle d'un murmure à l'oreille. Nous allons le vaincre. Pour tous ceux que nous avons perdus.

Avec Holly et Luna, Harry quitta la Salle sur Demande. La porte fut à peine fermée que de nouvelles personnes les retrouvèrent. Monsieur et Madame Weasley apparurent, et derrière eux Remus et Kingsley. Violet se précipita vers eux. Kingsley prit – comme toujours – ses responsabilités de leader.

— Harry n'est pas là?

— Il est parti avec deux de nos amies effectuer des recherches sur le Globe de la salle commune des Serdaigle, expliqua Violet. Il est à la recherche du diadème perdu de Rowena Serdaigle, on a pensé que le Globe de la salle commune des Serdaigle pourrait nous indiquer sa position. Et… Il a ajouté qu'Il arrivait. Vous-Savez-Qui arrive à Poudlard.

— Je vois, répondit Kingsley. Nous allons l'attendre et agirons en conséquence. Nous allons essayer de tenir calme toute cette assemblée et accueillir les personnes qui ont répondu à l'appel de Poudlard.

Il lui tapota l'épaule en lui souriant et partit trouver les élèves de Poudlard – et les anciens. Madame et Monsieur Weasley retrouvaient leurs enfants pour se rassurer, spécifiquement Ron dont ils n'avaient eu aucune nouvelle depuis neuf mois. Violet avait donc toute l'attention de son père.

— Tonks n'est pas là ?

— Elle est restée avec Teddy, déclara-t-il d'une voix sereine, pourtant inquiète.

Le cœur de Violet se serra. Ils souhaitaient que Teddy ait au moins l'un de ses deux parents. Ils avaient bien assez d'orphelins autour d'eux. Elle se blottit dans les bras de son père, elle en avait bien besoin – et lui aussi.

— Comment se porte Ted? demanda Erine.

— Mieux, la rassura Remus. Il dort encore énormément, mais il retrouve l'appétit.

— Parfait.

— J'ai quelque chose pour vous.

Il se décala et sortit une petite photo de sa poche. Erine et Violet découvrirent le petit Teddy. Elles s'émerveillèrent d'à quel point il était petit et comme il était drôle avec sa touffe de cheveux bleu turquoise. Deux petites mains potelées s'agitaient devant l'objectif. Tous les bébés n'étaient pas mignons, mais Teddy savait déjà parfaitement les charmer.

— J'ai envie de lui croquer ses joues! s'exclama Erine. Il est tellement chou!

Violet confirma. Elle n'espérait qu'une chose: que cette bataille se termine et qu'elle puisse rencontrer son petit frère. Une photo était bien, mais elle voulait qu'il sache qui elle était et ce dont elle était capable pour lui.

Avant ça, ils devraient se battre pour lui offrir un monde meilleur.

Le portrait s'ouvrit à nouveau. Violet fut surprise – et tristement heureuse – de découvrir les trois anciennes poursuiveuses de l'équipe de Gryffondor. Angelina Johnson, Alicia Spinnet et Katie Bell entrer chacune leur tour.

— Violet! Erine! les appelèrent-elles et elles se serrèrent dans les bras. Le faux Gallion a brûlé. Que se passe-t-il?

— Il va être l'heure de vraiment se battre, répéta Violet. Les garçons sont un peu plus loin, ils vont vous expliquer.

Elles hochèrent la tête. Erine et Violet n'eurent pas le temps de les suivre du regard que leurs amis de Serdaigle arrivèrent à leur tour. Roger, Anna, Connor – ainsi que son petit-ami, Achille – étaient présents, tout comme Sara Pierce et Emily Zobs. Connor expliqua que Roger l'avait prévenu, tandis qu'Anna avait prévenu ses amies. Tout comme avec Lee quelques minutes, elle s'excusa auprès de Roger qu'il ait subi son secret.

— Ne t'en fais pas, Violet, la pria-t-il. Ce n'était qu'un mauvais moment. Je m'en suis remis.

Cependant, Violet ne pouvait que constater qu'il en était encore traumatisé. Son sourire s'était figé et son regard s'était vidé. Elle espérait que jamais il ne lui en veuille. Que leur amitié demeure inchangée.


Au fil des minutes, la salle se remplissait. Il semblait que la Salle-sur-Demande s'élargissait au besoin. Fleur et Bill arrivèrent, ainsi que des anciens membres de l'Armée de Dumbledore. Peut-être ne seraient-ils pas assez pour vaincre Voldemort, mais ils étaient assez pour garder espoir.

Au retour d'Harry, ce dernier parut choqué du nombre de présents. Il était agité, comme dépassé par les événements – qui ne le serait pas? Remus s'approcha d'Harry. Violet se joignit à lui et posa une main sur l'épaule de son frère.

— Respire, Harry. Vous l'avez trouvé? demanda-t-elle.

— Oui, répondit Harry en souriant. Holly est une génie! Luna et elle sont avec le Professeur Flitwick.

— Et maintenant? l'interrogea Remus.

— Voldemort est en route, on barricade l'école… Rogue a pris la fuite…, énuméra Harry.

Il était si essoufflé qu'il devait reprendre de l'air à chaque phrase. Il s'interrompit quand il constata la présence d'autant de monde. Ses globes oculaires devinrent aussi ronds que ses lunettes:

— Qu'est-ce que vous faites tous ici ? Comment avez-vous su ?

— On a envoyé des messages aux autres membres de l'Armée de Dumbledore, expliqua Fred. Tu ne voulais tout de même pas qu'ils ratent la fête, Harry.

— Par quoi on commence, Harry ? demanda George. Quel est le programme ?

— Les Directeurs de Maison évacuent les élèves les plus jeunes et tout le monde doit se retrouver dans la Grande Salle pour s'organiser, répondit Harry. On va se battre.

La foule de présents se rua vers l'extérieur, prête à répondre aux ordres d'Harry. Seuls restaient les Weasley, Remus, Erine, Olivier et Violet. Seulement à cet instant, Violet réalisa qu'Hermione et Ron avaient disparu.

Une conversation houleuse démarra entre Madame Weasley et Ginny. Il était question que Ginny n'avait pas sa place ici, qu'elle était bien trop jeune et Violet ne pouvait être que d'accord. Pourtant, elle comprenait Ginny. A sa place, elle aussi aurait aimé se battre.

Leur dispute cessa subitement quand arriva un autre jeune homme roux aux lunettes cerclés d'écailles avec derrière lui une jeune femme aux longs cheveux blonds. Le jeune homme s'exclama:

— On arrive trop tard ? C'est déjà commencé ? On vient seulement d'apprendre ce qui se passait, et je…je…

Les regards rivés sur lui, Percy Weasley s'arrêta aussi vite qu'il était venu. Il regarda chaque membre de sa famille, un à un, ainsi que sur Pénélope qui eut un léger sourire. Elle salua de la main Violet et Erine, ses anciennes camarades de maison. D'une voix légère, elle termina la phrase de Percy:

— Abelforth a prévenu Percy il y a dix minutes, nous n'avons pas hésité. Maintenant, je pense que tu as des choses à dire, Percy.

— Oui, Penny! J'ai été un imbécile ! rugit Percy. Je me suis conduit comme un idiot, comme une andouille prétentieuse, j'ai été un… un…

— Un crétin adorateur de ministère, assoiffé de pouvoir et déloyal envers sa famille, acheva Fred.

— Oui, c'est ce que j'ai été !admit Percy après avoir dégluti.

Fred et George tendirent leur main à leur grand frère, prêts à lui pardonner. Puis Madame Weasley se jeta au cou de Percy, les yeux baignés de larmes. Violet, Erine et Olivier décidèrent de se diriger à leur tour vers la Grande Salle. Les Weasley avaient bien besoin de se retrouver sans eux.


Les couloirs du château étaient vides. Tout était sombre, bercé par une nuit manipulée par les Ténèbres. Le silence était tel qu'ils entendaient chacun de leur pas résonner sur la pierre, comme de discrets tambours.

— C'est bizarre vous ne trouvez pas? demanda Erine d'une voix très calme. Se retrouver à Poudlard dans de telles circonstances. Le château perd de son charme.

Olivier et Violet approuvèrent. Poudlard avait toujours été leur deuxième maison, un endroit empli de souvenirs – peut-être même leurs meilleurs. Le Poudlard qu'ils découvraient n'avait rien de tout cela. Il était lugubre, en proie à des ombres qui ne lui avaient jamais appartenu. Ce n'était plus leur école, c'était un champ de bataille sur le point de subir vacarmes et catastrophes.

Dans la Grande Salle, Holly se jeta sur sa sœur, puis sur Violet. Elle était rayonnante de fierté. Pleine de surprise, comme si elle venait de réaliser l'irréalisable.

— LE TOURBILLON NOIR, VIOLET! cria-t-elle. Tu te souviens du tourbillon noir? C'est ce que Potter cherchait. C'était d'une facilité! Potter était presque déçu de ne pas avoir su l'existence du Globe plus tôt, il a dit que ça lui aurait évité des mois de cavale.

Tout était sous leurs yeux depuis le début. Violet en restait de marbre tant ça paraissait surréaliste. Le discours que commença la Professeure McGonagall au sujet du plan d'Harry les interrompit.

Elle expliqua aux élèves de Poudlard qu'une évacuation était mise en place. Ernie Macmillan – un élève de Poufsouffle – demanda ce qu'il se passait pour les élèves qui souhaitaient se battre, la Professeure McGonagall donna son accord pour les élèves majeurs. Elle expliqua que le Professeur Rogue avait fui. Quel lâche, pensa Violet. Il n'avait vraiment rien à envier.

Une voix aiguë, glacée et tranchante coupa la parole à la Professeure McGonagall. L'origine de la voix était un mystère. On aurait dit qu'elle venait des murs comme si elle l'habitait. La main de Violet se faufila dans celle d'Olivier. La peur la tétanisait. Autour d'elle, tous partageaient son ressenti. Des élèves criaient et s'accrochaient à leurs voisins.

— Je sais que vous vous préparez à combattre. Vos efforts sont dérisoires. Vous ne pouvez rien contre moi. Je ne désire pas vous tuer. J'ai un grand respect pour les professeurs de Poudlard. Je ne veux pas répandre le sang des sorciers. Livrez-moi Violet Lupin. Livrez-moi Harry Potter.

Tout le monde comprit que Voldemort s'adressait à eux et l'angoisse déjà présente s'accentua.

— Et il ne sera fait aucun mal à personne. Livrez-moi Violet Lupin et Harry Potter et je quitterai l'école en la laissant intacte. Livrez-moi Violet Lupin et Harry Potter et vous serez récompensés. Vous avez jusqu'à minuit.

Le silence retomba plus glaçant que le discours de Voldemort lui-même. Ils étaient victimes à un étouffement collectif. Il avait réussi à aspirer toute l'air présente dans la Grande Salle. Harry et elle se fixèrent. Comment réagir? Alors que toute la Grande Salle les inspectait. La voix d'une Serpentard que Violet ne reconnut pas les sortit de cet état:

— Mais il est là ! Potter est là ! Et Violet Lupin aussi (la Serpentard la désigna du doigt). Que quelqu'un les attrape !

Violet déglutit à vide et commença à trembler. Elle était une toute nouvelle proie. Harry et elle devenaient les têtes à abattre.

Un élan de solidarité envahit la Grande Salle. Gryffondor, Poufsouffle et Serdaigle les entourèrent, baguettes levées. Tous défiaient la Serpentard et son harem de les toucher. Le cœur de Violet se réchauffa tandis qu'Olivier lui serrait plus fort la main et que ses meilleurs amis se rapprochaient d'elle, jusqu'à la cacher.

— Merci, Miss Parkinson, déclara la Professeure McGonagall d'un ton cassant. Vous allez quitter la Grande Salle la première avec Mr Rusard. Il serait souhaitable que les autres élèves de votre maison partent avec vous.

Tous les élèves de la maison Serpentard se levèrent pour rejoindre l'extérieur de la Salle. La Professeure McGonagall invita les autres maisons à en faire autant. Des Serdaigle restèrent, des Poufsouffle furent plus nombreux. Les moins envieux de partir étaient Gryffondor. A côté d'elle, Holly s'était tendue. Elle trépignait sur place. Violet connaissait la suite. Holly ne parviendrait pas à garder le silence, elle était très agacée.

— Que faites-vous les Serdaigle? s'indigna-t-elle en sortant du cercle des défenseurs et plusieurs élèves s'arrêtèrent. C'est comme ça que vous représentez Rowena Serdaigle? Elle aussi s'est battue pour valoir le droit des Né-Moldus dans l'école! Quelle honte vous faites! Ce n'est pas parce qu'on représente la sagesse que nous n'avons pas le droit de nous battre. La sagesse, c'est se battre pour les bonnes causes et non fuir devant le combat! Dois-je vous rappeler que la déesse Athéna était celle de la sagesse ET des stratégies de guerre?

Seul le bruit des pas des revenants des Serdaigle, et ceux des Poufsouffle et Gryffondor fut audible. Holly leva le menton de fierté. La Professeure McGonagall reprit la parole:

— Merci pour ce discours, Miss Green, mais j'exige que les personnes mineures partent.

La Professeure haussa les sourcils en direction d'Holly.

— Je le sais, mais je suis majeure depuis janvier donc je reste, réfuta Holly et elle ajouta avec défi. Et j'espère que les majeurs de Serdaigle en feront autant.

Chaque jour Holly ne cessait de l'impressionner Violet. Aujourd'hui, Holly Dianna Green devenait un vrai modèle. Ce fut au tour de Kingsley de rejoindre l'estrade

— Nous n'avons plus qu'une demi-heure avant minuit, nous devons donc agir vite ! donna les directives Kingsley. Les enseignants et les membres de l'Ordre du Phénix se sont mis d'accord sur un plan de bataille. Les Professeurs Flitwick, Chourave et McGonagall emmèneront des groupes de combattants au sommet des trois plus hautes tours – la tour de Serdaigle, la tour d'astronomie et celle de Gryffondor. De là, ils pourront voir les environs et seront dans une excellente position pour jeter des sortilèges. Pendant ce temps, Remus, Arthur, et moi, nous prendrons la tête d'autres groupes dans le parc. Nous aurons besoin de quelqu'un pour organiser la défense des entrées et des passages qui mènent à l'intérieur de l'école…

— Ça, c'est dans nos cordes, lança Fred en montrant George et lui-même.

— Parfait. Olivier, pourrais-tu réunir un groupe de personnes maîtrisant le vol pour surveiller les horizons?

Olivier accepta et Kingsley commande une dernière fois:

— Les chefs venaient ici, nous allons répartir les groupes.

Tous les appelés se retrouvèrent proche de Kingsley. Violet, Erine, Holly et Luna restèrent ensemble, avec près d'elles leurs amis de Serdaigle et les anciennes joueuses de l'équipe de Gryffondor. Ils auraient eu tant de nouvelles à s'apporter ou se réjouir de leurs retrouvailles. Personne n'en avait le cœur.

Une fois la bataille, ils auraient le temps nécessaire.

Aucune minute n'était à perdre. Les chefs de groupe appelèrent ceux qui les rejoignaient. Olivier, Fred, George et Remus s'approchèrent d'eux. Remus commença:

— Vio, Lee, vous venez avec moi, annonça-t-il voyant les regards étonnés des deux concernés. Les autres sont répartis autrement et vous seriez bien mieux avec moi. Ma Violet, je préfère que tu restes avec moi. Je me sentirai plus rassuré et…

— C'est notre devoir, termina-t-elle.

La lueur d'espoir et le protecteur, indispensables dans cette obscurité.

— Erine, Angie, Katie, Alicia, Roger, Cho, Emilia Paulson vous venez avec moi, appela Olivier. On prend Dean et Cormac McLaggen. On va survoler Poudlard pour tenir au courant de la progression de l'armée de Vous-Savez-Qui et on tentera de les ralentir.

— Le reste, vous vous répartissez avec nous, s'enthousiasmèrent Fred et George.

Il n'y eut que des accords. Tout le monde était prêt à se battre. Le quintet s'adressa de rapides coups d'œil. D'une même idée, ils se retrouvèrent tous les cinq dans une étreinte qu'ils ne s'étaient jamais accordée. Ils profitèrent de ces présences qui avaient fait les personnes qu'ils étaient aujourd'hui.

Ils se nourrirent de cette amitié, sans savoir qu'il s'agissait de leur dernier moment ensemble.

Quand ils se détachèrent, George pivota vers Erine:

— Je te promets qu'une fois que cette bataille terminée: on se marie.

Il l'embrassa sans attendre la moindre réponse.

— Ce plan me convient parfaitement, Georgie!

Le sourire d'Erine illumina toute la Grande Salle occultant presque le pourquoi de leur présence ici même.

— Si et seulement si tu reviens en vie ET que tu ramènes ma sœur vivante et en un seul morceau! précisa-t-elle.

— Allez! On touche du bois de toute façon, s'exclama Fred en posant sa main sur l'épaule d'Olivier. Tout va bien se passer.

— Si j'avais plus de temps, j'aurais ri, s'exaspéra Olivier même si les personnes autour d'eux ricanaient.

— On a toujours du temps pour rire, tâche de t'en souvenir capitaine! le reprit Fred.

Fred et Olivier auraient pu débattre longtemps. Ils auraient pu se chamailler sans fin. Merci à Kingsley qui rappela vite à l'assemblée les objectifs.

— Fais attention à toi, ma Violet, la pria Olivier.

Il déposa un dernier baiser sur ses lèvres. Doux. Intense. Un de ces baisers emplis de peur. Olivier recula, ses yeux marron foncé quittèrent difficilement Violet. Elle le rassura d'un sourire et il rassembla son équipe. Violet apprécia le grand sourire qu'Erine leur adressa avant de disparaître dans le Hall d'Entrée – ce grand sourire, si lumineux, ce soleil qui perçait parmi les étoiles.

Les jumeaux chahutèrent avec une troupe d'élèves. Violet les encouragea d'un signe de la tête et ils lui répondirent en montrant leurs biceps. Elle rigola. Rien, ni personne ne pourrait la faire rire autant que le pouvaient les jumeaux.

Quelques pas plus loin, Violet s'intégra à son groupe et se faufila jusqu'à son père. Elle avait la sensation que personne ne la quittait des yeux. Ils tentaient de lire en elle. Ils voulaient tout savoir de leur histoire. Violet le savait. Elle connaissait la plupart des personnes: Seamus Finnigan, Padma et Parvati Patil, Lavande Brown, et plein d'autres élèves qui avaient partagé Poudlard avec elle.

— Eh bien, miss Lupin, première fois que nous allons faire équipe, lança Lee en lui donnant un coup d'épaule.

— Je réalise qu'on aurait dû varier les équipes lors des entraînements de l'AD, remarqua-t-elle.

— L'important était la qualité des entraînements et non leur stratégie. Si autant de personnes sauront se défendre, c'est grâce à Harry et toi.

Violet lui sourit pour le remercier d'être aussi positif même dans une telle situation. Son père prit enfin la parole pour leur expliquer le plan, qui n'avait rien d'extravagant. C'était son rôle de chef de groupe après tout.

— Nous allons parcourir les couloirs jusqu'à sortir dans le parc.

Une explosion retentit. Ils s'abaissèrent et se bouchèrent les oreilles. Des cris se propagèrent.

— Je crois qu'ils ne vont pas tarder, constata Remus. Nous n'allons pas pouvoir rester en groupe tout le long. Le principal est que nous restions par binôme. Personne ne doit rester seul. Faites ce qui vous semble le plus juste, écoutez-vous. Une dernière chose, il est fort probable que Voldemort ait une armée plus importante que la nôtre, mais ce n'est pas ce qui compte. C'est de la force des convictions que dépend la réussite, pas du nombre des partisans.

— C'est beau, Remus, l'applaudit Lee.

— Tant que nous croyons en notre victoire, tout est possible. Nous n'avons pas perdu espoir jusqu'à maintenant, nous allons continuer à le garder.

Tout le groupe approuva d'un signe de tête. Déterminé. Violet observa la Grande Salle se vider petit à petit. Les élèves les plus jeunes avaient été évacués. Les différents groupes prenaient leur poste. Elle pensa aux mots de son père. Il avait raison. Ils avaient toutes leurs chances tant qu'ils n'abandonnaient pas. Et personne ne le voulait.

— Violet? son père la tira de ses pensées, On reste ensemble, d'accord? Tu m'écoutes peu importe l'ordre que je te donne, est-ce bien clair?

— Bien sûr, haussa-t-elle les épaules.

— Que celui-ci te convienne ou non.

Elle fronça les sourcils. Violet avait bien souvent tenu tête quand les décisions ne lui convenaient pas. Cependant, l'heure de la rébellion était finie. Personne n'aurait le temps de débattre sur le champ de bataille. Son père inclina la tête pour montrer sa satisfaction. Ils quittèrent la Grande Salle, où Madame Pomfresh restait avec quelques élèves afin de prodiguer des soins si cela s'avérait nécessaire.

Violet se retourna une dernière fois vers ce lieu qu'elle n'avait connu que chaleureux. Tout était à sa place. Pourtant la Grande Salle révélait une nouvelle facette. Froide et angoissante. Que Violet n'espérait qu'éphémère.


La rapidité des forces de Voldemort les avaient surpris. Malgré toutes leurs tentatives, Il avait réussi à prendre possession du château. Les combats dominaient Poudlard. Le groupe de Violet avançait jusqu'au parc. Le chemin ne leur avait jamais paru aussi long.

A chaque intersection de couloirs, un des binômes s'arrêtait pour entamer un duel. La poussière les terrassait. La baguette en main, Violet alternait entre Stupefix et sortilèges de protection pendant qu'un binôme se mettait en place. Tandis que l'autre côté se battait à coup de Sortilèges Impardonnables, il leur était inimaginable de les entreprendre. Ils devaient simplement protéger le château et non tuer.

A deux couloirs du parc, Violet jeta un coup d'œil inquiet, mais encourageant, à Lee et Parvati – le dernier binôme.

Maintenant, ce n'était que son père et elle. Comme depuis toujours.

Il la tira par le bras. Pendant un court instant, elle pensa à ses amis. A chaque personne au sol, elle espérait ne pas les voir. Elle voulait simplement croire que tout se passerait bien pour eux. Où étaient-ils? Violet souhaitait les revoir. Que faisaient-ils? Les serrer une dernière fois dans ses bras. Leur dire qu'elle les aimait. Les remercier. Elle pensait courir après la victoire, alors qu'elle courait après le temps. Une dernière fois. Elle désirait une dernière fois. Ces quelques secondes n'avaient pas été suffisantes.

— VIOLET! ACCELERE! hurla son père. On doit atteindre le parc pour les retenir au maximum.

Ce n'était pas le moment de se perdre. Elle accéléra sa course jusqu'à dépasser son père – elle était plus endurante. Elle accéléra comme il lui avait demandé.

Il ne restait que quelques mètres avant le parc.

Jamais ils ne l'atteindraient.

A l'angle du couloir, Violet échappa de justesse à un jet de lumière verte. Elle se colla au mur de pierre en reprenant son souffle. Baguette pointée devant elle, elle effectua demi-tour pour affronter le danger.

Un Mangemort était devant elle. Elle le reconnut. Antonin Dolohov. Il remua les lèvres, il était temps de mettre en œuvre les entraînements:

Protego Maxima!

Leur combat était arrivé. C'était à leur tour.

Une barrière apparue, repoussant le sortilège de la Mort. Elle devait tenir. Puiser des forces en elle. La moindre faiblesse dans son sort serait irrémédiable. Son sort ne serait efficace face à l'Avada Kedavra qu'avec détermination et puissance. Violet en était capable. Pour elle. Pour son père. Pour le monde.

Ce temps de pause permit à son père d'entrer dans le combat. Leur stratégie fut évidente. Elle s'occupa des sortilèges de protection, tandis que son père attaquait. Un regard extérieur aurait pu croire qu'ils s'étaient entraînés toute leur vie pour ce moment, ce qui était loin d'être le cas.

Ils étaient deux, pourtant Dolohov menait leur combat avec acharnement. Il était bien plus fort ou bien plus déterminé. Dolohov était un Mangemort prêt à tuer sans se poser une seule question. C'était un jeu pour lui.

Endoloris!

Protego Maxima!

Le sortilège Doloris frôla son père qui s'était décalé à temps. Violet perdait en rapidité. Le temps de réaction était, pourtant, son domaine. Elle était la meilleure poursuiveuse de Club de Flaquemare, peut-être même d'Angleterre. Toutes ces années, elle avait travaillé cet aspect. Quelques sortilèges et il augmentait. C'était une honte.

Elle grogna et puisa toute l'énergie. Chaque particule présente dans son corps. N'était-elle pas forte? Sa vie était en jeu, celle de son père aussi. La moindre erreur et ils disparaissaient. Elle sauta d'un pas vers son père pour éviter le nouveau sortilège de Dolohov, elle ne devait plus se concentrer sur les mots qu'il prononçait. Non. Son seul objectif était de les protéger.

Son père s'abaissa. Violet jeta un nouveau sort. Rien ne touchait Dolohov. Imprévisible, tel un vif d'or.

Rapidement, Violet réalisa qu'ils n'en sortiraient jamais vainqueurs si aucune aide ne survenait. Ils étaient bien en dessous du niveau de Dolohov. Elle devait se rendre à l'évidence, tout le monde était occupé. Peut-être même qu'eux aussi attendaient leur aide.

Ils étaient seuls. Piégés.

Alors pour Poudlard et pour tous les autres, ils devaient retenir Dolohov. Tant que Dolohov s'occupait d'eux, il ne s'acharnait sur personne d'autre.

Son bras commençait à être douloureux, il n'était pas habitué à de tels mouvements répétitifs. Ses muscles tiraient de son poignet à son épaule. Des gouttes de sueur perlaient sur son front et glissaient jusque dans son cou. Un match de Quidditch ne lui avait jamais autant coûté en énergie. Toute la magie qui coulait dans ses veines la fatiguait.

Des larmes d'épuisement et de détresse brûlèrent les joues de Violet. Ses dents grincèrent, serrées, son dernier appui pour ne pas abandonner. Elle était capable d'y parvenir. Elle le devait.

Protego Maxima!

Tout juste. Le rire de Dolohov percuta les murs. Sadique. Machiavélique.

Violet lança un regard vers son père – aussi désespéré qu'elle.

Il souffrait autant qu'elle, tous les traits de son visage le vieillissaient. Une nuit de pleine lune ne l'avait jamais autant épuisé.

Elle pinça ses lèvres dans un faux sourire pour le rassurer. Ce ne suffit pas.

Si son père avait le même raisonnement qu'elle, il avait conscience du destin qui les frapperait. Et depuis le premier jour, il était son protecteur. Jamais, il n'accepterait cela. Entre deux sortilèges, ils se croisèrent à nouveau.

Une dernière fois.

Son cœur palpita à la vue du regard gris de son père. Tout se lisait dans un regard, les yeux ne mentaient jamais. Violet sut ce qu'allait lui demander son père, elle n'était pas prête à l'accepter. Elle refusait de l'abandonner, pourtant elle n'aurait pas le choix. Violet ne l'avait jamais eu.

— COURS,VIOLET! hurla son père, déchiré. Je le retiens. Va-t'en. S'il te plaît! COURS!

Le cœur broyé. Les larmes dévorantes. Violet l'écouta. Elle avait promis.

Protego Maxima!

Son dernier sortilège lancé, Violet fit demi-tour pour revenir sur ses pas. D'autres avaient besoin d'elle, elle pouvait sauver d'autres personnes. Elle le devait.

Ses jambes étaient lourdes, le poids de la lâcheté accroché à ses chevilles.

Un quelconque automatisme fit pivoter sa tête. Tout son être désirait voir comment son père tenait. Violet devait se rassurer.

Elle n'aurait jamais dû.

AVADA KEDAVRA!

Les deux mots firent écho dans tout le couloir, parcourant les murs et l'atteignirent. Ils résonnaient dans tout son corps. Violet ne rata pas la lumière verte jaillir jusqu'à impacter l'abdomen de son père.

Elle lutta contre le déjà-vu qui lui ferait perdre la tête et toute son attention. Cette même attention qui s'accrocha à son père lors de sa chute. Il s'effondra au sol dans un bruit sourd, mêlé au rire de Dolohov.

Rien n'aurait pu l'empêcher de hurler. D'un cri aigu. Partagé entre colère et tristesse. Ses cordes vocales claquèrent.

Une partie d'elle-même s'arracha pour disparaître à jamais dans une terrible douleur.

Au loin, le sourire sadique de Dolohov ternissait le couloir. Alors, elle ne réfléchit plus.

Elle préleva une énergie en elle qui lui était inconnue. Chaque pas qui claquait au sol la rapprochait de Dolohov. A l'aide d'innombrables sortilèges de protection, elle arrêta toutes les tentatives de Dolohov à son égard. D'un simple mouvement de tête, elle évita un jet vert. Ses pupilles ne se détachaient pas de Dolohov, dévorées de haine. La soif de vengeance manipulait tout son être, elle désirait être inarrêtable. Violet le serait.

La raison l'avait quittée. Violet n'avait qu'un seul but: Dolohov était son anneau de Quidditch et la baguette qu'elle avait en main était son souafle. Ainsi, elle ne manquerait pas sa cible. Elle n'avait qu'une idée en tête: le voir souffrir, au plus proche de sa propre souffrance.

Avant qu'il puisse à nouveau tenter le sortilège de la Mort, Violet tendit sa baguette magique. «Sectumsempra». Sa détermination était si forte que le sortilège fut assez puissant pour fonctionner.

Son souafle avait traversé l'anneau.

Le Maléfice se planta dans la gorge de Dolohov. Son artère explosa et le sang coula. A flot. Violet reçut quelques éclats pourpres sur elle, provoquant la fermeture de ses yeux une infime seconde.

Sa baguette s'échappa de sa main. Elle rebondit dans des claquements descendo entre le corps de Dolohov et celui de son père. La force de Violet disparut. Ses jambes, autrefois lourdes, craquèrent comme une branche trop fine. Elle s'écroula à côté du corps de son père. Ses yeux s'humidifièrent et un ruisseau coula le long de ses joues.

Prise de tremblements, elle cala avec difficulté la tête de son père entre ses mains.

— Tu… Tu peux te réveiller…, sanglota-t-elle. Il ne te fera plus aucun mal.

Il devait ouvrir les yeux. Ouvre les yeux.

— S'il te plaît, papa. Non, non, non…

S'il te plaît.

C'était irréel. Son père ne pouvait pas être parti. Pas lui aussi. De tout son cœur, elle le suppliait de revenir. Plus rien ne comptait hormis son envie qu'il revienne à lui.

Reviens, papa. S'il te plait.


Bon...

Ce chapitre vous a-t-il plu ?

Beaucoup d'entre vous avaient deviné pour le Globe, voici la réponse officielle. Holly avait déniché les Horcruxes sans même s'en rendre compte. Qui est fier-e de son discours ? P'tit coeur.

Le quintet se retrouve séparé pour cette Bataille. J'espère que ces moments ensemble avant les séparations vous ont plu.

Je ne suis pas très douée pour transcrire des scènes de bataille, il faudrait que je m'entraîne. Mais j'espère que l'écriture vous aura plu, que ça ne vous a pas fait sortir de votre lecture.

Bon... Au prochain chapitre "L'appel de Voldemort" : La bataille continue. Accablée par ses émotions, Violet s'efforce de ne pas abandonner. Accompagnée par une personne, ils auront encore des chances de sauver des vies avant d'accueillir le chagrin.

A dans deux semaines, je pense. :)

Blue.