Deux mois plus tard, sur l'archipel d'Hawaï.
Enfin ils y étaient. Après deux mois d'attente et de patience suite à l'hospitalisation de TK, enfin ils avaient pu prendre leurs vacances, et pas n'importe lesquelles. Leur voyage de noces.
Dix jours loin des leurs, à l'abri des regards, à ne se préoccuper que de l'un l'autre.
Pour cette occasion si spéciale, Carlos avait changé leurs plans et réservé une villa en bord de plage avec une piscine et un jacuzzi en plus, leurs voisins les plus proches se trouvaient à cinq cent mètres et n'étaient autre que… Steve McGarrett et Danny Williams, les deux policiers qui les avaient aidé à démanteler un important trafic de drogue et de proxénétisme à Austin (et pour retrouver les meurtriers de leur amie Kono).
Quand Carlos avait pensé à Hawaii, il avait aussitôt demandé conseil à Danny, avec qui il était resté en contact, et ce dernier lui avait conseillé cet endroit. Le paradis sur terre!
Évidemment, ils avaient promis au "jeune couple" de passer les voir mais pour l'instant, ils profitaient du repos qui leur était offert.
La villa offrait une vue imprenable sur le Pacifique et un calme bienvenu. Pas de télé, Internet limité, ça convenait très bien aux jeunes mariés.
Allongé sur un des transats, Carlos écoutait le bruit des vagues s'échouer sur le sable alors que TK se reposait dans leur chambre. Un soupir las lui échappa en se remémorant ces dernières semaines.
Ça n'avait pas été rose, loin de là. Au-delà de la blessure physique qui l'éloignait encore aujourd'hui du travail, il y avait surtout l'aspect psychologique. Les cauchemars presque toutes les nuits où TK se voyait attaqué par Alex à nouveau, ou étranglé, Carlos qui hurlait son nom près de lui, ou pire, était attaqué à son tour sans rien pouvoir faire.
Le manque de sommeil, la douleur, le manque d'activité physique de toutes sortes et l'immobilité avaient eu raison de sa bonne humeur et les disputes étaient assez fréquentes. Carlos avait pris sur lui, après tout il avait juré devant tous leurs proches (par deux fois) de l'aimer et de le chérir quoi qu'il puisse se passer mais sa patience avait souvent atteint ses limites et il avait préféré faire un tour avant de dire des choses qu'il allait regretter.
Aujourd'hui, il espérait qu'avec ces vacances, loin du Texas, il allait retrouver l'homme dont il était toujours éperdument amoureux et qu'elles allaient être bénéfiques.
En tout cas, cela faisait cinq heures qu'ils étaient arrivés et TK n'avait pas tardé à aller se coucher, fatigué du voyage qui fut long et turbulent. TK, refusant tout traitement pour le sommeil par peur de devenir addict, avait passé son temps à se tourner et se retourner dans son siège, avant d'abandonner l'idée et se rabattre sur le visionnage de films. Il était loin le temps où il s'endormait sans efforts sur l'épaule de Carlos alors que ce dernier visionnait des vidéos de surveillance.
Un long soupir lui échappa à nouveau. Même s'ils avaient tenu à renouveler leurs vœux deux jours auparavant (leur mariage initial ayant pu être décalé grâce à la gentillesse et la compréhension des propriétaires des lieux et une annulation de dernière minute), ils n'avaient pas encore eu de nuit de noces… ni de relation sexuelle depuis la blessure de TK et malgré le désir de ne pas faire culpabiliser inutilement son époux, le manque commençait à se faire sentir.
Certes, le sexe n'était pas une chose primordiale dans un couple et TK n'avait revu son chirurgien qu'hier pour le rendez-vous post opératoire (donc pour savoir s'il pouvait reprendre une activité physique) mais Carlos était en manque. Il voulait faire l'amour avec son mari, le serrer contre lui, l'embrasser avec passion sans que la frustration et les blessures ne viennent à nouveau se mettre en travers de leur chemin. Ils méritaient bien un peu de bonheur, n'est-ce pas?
Las de rester allongé à rien faire, il finit par se lever, s'étirant longuement avant de plonger dans l'eau claire et chaude. Le contact lui fit un bien fou, c'était plus qu'agréable. Il fit quelques crawls jusqu'à la première bouée puis fit demi-tour plusieurs fois. À la fin, il s'allongea sur le dos, laissant les rayons du soleil chauffer sa peau, pas très pressé de revenir sur la plage en sachant que l'amour de sa vie dormait encore.
Oui malgré tout cela, rien n'avait changé dans ses sentiments, et il en était sûr, TK l'aimait tout autant, mais leur complicité allait-elle redevenir comme avant? Il resta ainsi un bon moment, avant qu'il ne puisse plus supporter l'intensité du soleil.
Quand il se retourna vers la plage, une vision de rêve fit son apparition. Ce corps qu'il connaissait par cœur, qu'il chérissait et aimait, était exposé à sa vue, simplement vêtu d'un short de bain. Même la cicatrice bien visible n'y changeait rien: TK avait le plus beau corps sur lequel il avait posé ses lèvres.
Avant qu'il n'ait eu le temps de faire quoique ce soit, le secouriste s'était avancé dans l'eau et nageait vers lui en crawl. Cela faisait plaisir à Carlos de le revoir ainsi, reprenant de l'activité physique et surtout semblant pressé de le rejoindre.
Arrivé à sa hauteur, le secouriste sortit la tête de l'eau, un sourire éclatant aux lèvres, le teint bien plus reposé qu'avant et vint passer ses bras autour du cou de Carlos. Celui-ci ne put s'empêcher de sourire en retour.
"Salut toi!
-Salut! Bien dormi?
-Comme un bébé, ça m'a fait un bien fou.
Mais il me manquait quelqu'un dans mon lit! dit-il avec un sourire coquin.
-Ah oui?
-Oui.
-Je connais déjà un bon moyen de m'excuser! dit Carlos d'un air taquin avant de capturer ses lèvres dans un baiser doux avant de s'écarter à nouveau.
-Va falloir être plus convaincant je crois", répliqua TK avec une mine faussement contrariée.
Cette fois, le latino ne se fit pas prier et rapprocha encore plus leurs corps afin de s'emparer de ses lèvres. Il quémanda presque aussitôt l'accès au passage entre leurs lèvres, ce qui lui fut accordé tout de suite.
À ce moment-là, plus rien d'autre n'existait. Loin d'eux leurs voisins de villa, leurs proches étaient à des années lumières et celui qui avait encore attenté à la vie de l'ancien pompier n'était qu'une ombre du passé. Ils n'étaient plus que TK et Carlos, le Tarlos comme on les appelait affectueusement. Un couple soudé, amoureux comme jamais, comme si ces derniers mois n'avaient pas existé.
Alors que le baiser gagnait en intensité, l'officier de police attrapa son amant par les fesses, le signal pour l'autre homme de passer ses jambes autour de la large taille du policier.
Incroyable de penser que deux mois avant, il était prêt à lui dire au revoir pour toujours et aujourd'hui, ici dans l'océan Pacifique, ils allaient pouvoir fêter leur mariage comme il se devait.
Toujours dans l'eau, ils ne parvenaient pas à se détacher, la main sertie d'une alliance posée sur la joue, l'autre à l'arrière de leurs crânes, leurs langues exécutant une danse endiablée les laissant essoufflés, mais peu importait, ils avaient besoin de ce contact permanent, de ne faire plus qu'un en se fichant éperdument du monde autour.
Après plusieurs bécots, ils finirent par se séparer, les lèvres gonflées, les yeux brillants d'amour. Les fronts collés, ils restèrent ainsi quelques instants avant que TK ne rompe le silence.
"Suis tellement, tellement désolé mon cœur, pour tout. Je…
-Chuttttt, tu n'as jamais demandé à être blessé je le sais.
-Oui mais…"
Le brun le fit taire cette fois par un nouveau baiser, beaucoup plus tendre et amoureux que les précédents. Par cet échange, il espérait transmettre tout ce qu'il ressentait pour lui et qui n'était pas prêt de changer. À nouveau le souffle leur manqua et ils se séparèrent.
"On en a déjà parlé, tu n'as rien à t'excuser. Tu es là, je suis là et je t'aime c'est tout ce qui compte."
Un sourire rayonnant et ému lui fut rendu et cette fois, ce fut TK qui reprit leur série de baisers. Une de ses mains glissa au creux des reins de Carlos, juste au-dessus du haut du maillot puis progressivement, franchit la barrière de tissu pour venir se poser sur sa fesse gauche, la prenant bien en main. Le message était très clair mais Carlos voulait s'en assurer, avant de mourir une nouvelle fois de frustration.
"On ne serait pas mieux dans notre lit?
-Je ne peux pas attendre jusque là, j'ai trop envie de toi! lui murmura TK à l'oreille d'un ton sensuel avant de mordiller son lobe, ça fait si longtemps!
-Le médecin t'a dit quoi?
-A ton avis? débuta TK avec un grand sourire en repassant les bras autour de son cou pour l'observer, je ne peux pas encore reprendre le travail mais il m'a donné l'accord pour faire pratiquement tout ce dont j'ai envie à mon cher mari."
Chaque mot était entrecoupé d'un baiser et sur le dernier, il prolongea leur échange en envahissant la bouche du latino de sa langue. Celui-ci y répondit sans hésitation, bien trop heureux de cette nouvelle. Une nouvelle victoire sur ce dingue, TK était vivant, en bonne santé et dans ses bras et il allait lui prouver à nouveau à quel point il l'aimait et tout ce bonheur d'être son mari.
Quand leur échange buccal prit fin, il ne s'éloigna pas pour autant. Couvrant chaque parcelle de peau mouillée à sa portée de baisers, il prit son temps, s'attardant plus longuement au niveau de la poitrine du secouriste, là où il pouvait sentir ce cœur si grand et généreux battre sous ses lèvres, celui qui n'avait pas été ménagé ces dernières années.
TK relâcha son étreinte et reposa ses jambes sur le sable alors que Carlos continuait son exploration. Il prit une grande inspiration avant de passer sous l'eau, posant de nombreux baisers sur la peau encore sensible et défigurée de son ventre. Il sentit TK frissonner sous ses lèvres, mais si ça le dérangeait vraiment il savait que le jeune homme l'arrêterait mais ce ne fut pas le cas.
Le sentant à point, il revint à la surface quelques secondes pour reprendre son souffle et avoir de nouveau l'aval de son époux. Ce dernier avait le regard voilé, la bouche entrouverte et accepta avec un plaisir non dissimulé un nouveau baiser. Carlos passa ensuite à l'étage inférieur en replongeant sous l'eau, où il abaissa le maillot et prit le membre bien érigé de TK en bouche, encouragé par les mains de celui-ci posées à l'arrière de son crâne,
Ce n'était pas simple de respirer sous l'eau ainsi mais il en profita le plus possible et quand le souffle lui manqua à nouveau, il s'écarta, non sans aider son mari impatient à retirer totalement le maillot devenu bien gênant.
Quand il revint à la hauteur de son homme, ce dernier vint se recoller immédiatement à lui, entourant le visage de Carlos de ses mains, penchant la tête sur le côté pour augmenter doucement l'intensité de leur baiser.
Le latino profita d'avoir les mains libres pour enlever son propre maillot, avant de descendre ses mains sur le fessier musclé et ferme du secouriste.
Leurs deux érections entrèrent en contact, leur faisant pousser un grognement simultané.
"Je vois que bébé Carlos est aussi réveillé! ricana TK.
-Comme tu l'as dit, ça fait trop longtemps! souffla le latino à son oreille avant de la mordiller sensuellement, trop trop longtemps! Puis surtout on… n'a pas encore eu notre nuit de noces!"
La dernière phrase fut ponctuée par un halètement alors que TK glissait une main entre eux pour se saisir de leurs sexes.
Hormis lors de leur séparation où, malgré l'inscription sur un site de rencontres de TK, ils n'avaient eu personne d'autre, jamais ils n'avaient passé une semaine sans faire l'amour. Au début, quand ils ne formaient pas un couple (et encore plus après leurs fiançailles), dès qu'ils avaient du temps libre, ils s'étaient retrouvés pour partager de nombreux moments coquins.
Alors oui, ces deux mois d'abstinence (malgré ce qu'il laissait penser) avaient été vraiment durs pour Carlos et c'était aussi une des raisons pour lesquelles il n'avait pas trop l'intention de quitter leur villa. Il voulait rattraper le temps perdu car comme TK l'avait si bien dit à 3h18 du matin quelques mois auparavant "chaque moment où nous ne sommes pas unis est un moment perdu" et ils en avaient tellement.
À présent qu'il retrouvait son amant, il allait suivre ces bonnes paroles.
Juste par précaution, il vérifia une dernière fois qu'ils n'étaient pas observés et hormis les aboiements d'un chien à proximité, le calme régnait autour d'eux.
Alors sans plus attendre, il se saisit à nouveau des jambes fines mais musclées de son conjoint et les fit passer autour de sa taille.
Après un temps de préparation un peu trop long au goût du secouriste, les deux jeunes mariés purent enfin s'unir avec un soupir de satisfaction, même si TK ne put dissimuler une petite grimace de douleur, mais "Enfin", pensèrent-ils simultanément.
Le secouriste se laissait porter par l'étreinte, fermant les yeux sous les nombreuses caresses offertes par Carlos, les baisers sur son cou et sa poitrine. Il n'avait jamais paru aussi léger à son mari, ce qui facilitait leur étreinte.
Enfin cela ne dura pas aussi longtemps qu'ils ne l'auraient souhaité, le contact de l'eau salée sur leurs peaux, le soleil qui tapait fort et le frottement contre la cicatrice de TK provoquèrent des sensations désagréables pour les deux hommes.
Après avoir poussé quelques gémissements, TK le regarda d'un air navré.
"Désolé ça fait mal!
-Oui à moi aussi! Attends j'ai une idée!" répondit Carlos en l'incitant à se remettre sur ses pieds.
Il leur fallut quelques secondes pour retrouver leurs maillots, leurs esprits bien trop embrumés par le plaisir malgré cette interruption involontaire, et retournèrent vers le rivage en nageant après s'être rhabillés.
Arrivés sur la terre ferme et bien décidé à ne pas attendre d'être dans la chambre pour reprendre, Carlos entraîna son époux vers un transat et l'aida à s'y allonger puis après avoir à nouveau vérifié qu'ils étaient bien seuls, il abaissa légèrement son maillot alors que TK faisait de même.
Ce dernier l'invita à s'approcher de lui d'un petit doigt courbé et fit glisser ses lèvres autour de son sexe qui avait perdu un peu de vigueur. Avec une bouche aussi talentueuse que celle de son mari, "bébé Carlos" (purée qu'est-ce qu'il détestait ce surnom, même s'il n'était utilisé que dans de tels moments de réelle complicité) retrouva une bonne taille.
Même si cette douce caresse buccale lui faisait perdre doucement la tête, les doigts du latino ne restèrent pas longtemps inactifs et vinrent s'occuper du sexe négligé du secouriste.
Se sentant au bord de l'implosion, Carlos s'éloigna des lèvres bienfaitrices afin de les capturer dans un baiser sauvage. Mutuellement ils se donnèrent du plaisir sans cesser leurs baisers. Un iguane ou un voisin aurait pu débarquer à ce moment, Carlos s'en fichait. Son seul objectif était d'amener pour la première fois depuis des mois l'homme qu'il aimait au paradis, en faisant bien attention à ne pas toucher à sa cicatrice.
Un long hum échappa à l'urgentiste alors que sa semence s'écoulait sur les doigts de Carlos, provoquant son propre orgasme quelques instants après, sous la poigne un peu plus ferme sur son sexe.
Essoufflés, ils se séparèrent à contre cœur mais le sourire aux lèvres.
Le latino se saisit d'une des deux serviettes qu'il avait apporté et essuya ses doigts dessus. Il allait faire la même chose avec ceux de son chéri mais celui-ci, dans un geste totalement obscène, lécha ses doigts jusqu'à ce qu'il n'en reste plus une goutte.
Pour certains, cela aurait pu être peu ragoûtant, mais pas pour Carlos qui, après avoir retrouvé un usage correct de ses jambes flageolantes, eut vite fait de reprendre la main de son époux, riant aux éclats, afin de continuer d'autres activités encore plus intimes à l'abri des regards…
