Bonjour à tous,
Merci à tous ceux qui ont mis mon histoire en favoris ou en suivi, et à Alisson59 pour son commentaire.
Je vous laisse avec la suite, en espérant que cela vous plaira toujours autant. On installe un peu plus le "décor".
Bonne lecture !
Chapitre 2
Depuis la retenue que Severus avait donnée à Miss Stewart, son comportement était pratiquement redevenu normal. Il en était satisfait. Il devait organiser une réunion d'orientation à la rentrée pour les dernières années. Enfer ! Chaque enseignant devait préparer une présentation sur les différentes voies possibles dans leur domaine respectif. Ensuite, chaque directeur de maison avait un entretien individuel avec les étudiants de sa maison pour faire le point sur leur orientation.
Mais Severus avait hâte de rentrer chez lui, au manoir, pour voir ses grands-parents et aussi sa sœur, Elara, dans un cadre plus détendu. Elle avait invité certains de ses amis pour le Nouvel An, mais elle ne savait pas encore qu'elle serait obligée d'assister au bal de Léda Prince, leur grand-mère. À elle les cartons d'invitation ! Severus se demandait qui elle avait bien pu inviter en plus de sa petite bande. Sa grand-mère lui avait annoncé que cinq personnes seraient en leur compagnie du 28 décembre au 1er janvier.
Severus avait reçu l'ordre, enfin une recommandation obligatoire, de venir accompagné au bal, sinon elle lui trouverait elle-même une jeune femme. Depuis qu'il avait eu 25 ans, il y a deux ans, sa chère grand-mère lui présentait à chaque occasion une jeune femme de bonne famille : sorcière, moldue, cracmole, et même canadienne. Il esquivait chaque fois. Ces femmes ne l'intéressaient aucunement, et l'inverse était également vrai.
Il avait eu du mal à se remettre de sa rupture définitive avec Séléné, peu avant son 25ème anniversaire. Quand son premier amour était revenu en Grande-Bretagne, ils s'étaient revus et remis ensemble. Seulement, la jeune femme travaillait trop, tout comme lui, et le couple avait préféré rompre avant de laisser la rancœur s'installer. Mais Severus n'avait aimé qu'elle. Bien sûr, il avait eu quelques aventures sans lendemain, mais jamais il ne se laissait aller à des sentiments plus forts.
Il se savait dichotomique en amour : tout ou rien, ce qui était difficile pour ses proches, surtout Lily, qui était son repère depuis l'enfance, sa sœur. Elle supportait ses colères les plus violentes, mais il prenait toujours soin de lui présenter des excuses ensuite. Il avait terriblement peur de la perdre, une phobie de l'abandon en quelque sorte. Il avait même toléré Potter senior et Lupin ; bien qu'avec ce dernier, c'était plus facile de s'entendre.
Il tourna sa potion encore deux fois dans le sens horaire, ayant réalisé tout le reste de la recette, perdu dans ses pensées. Il nota dans son carnet le résultat de sa potion. Il essayait d'améliorer la potion de cicatrisation. Il voulait en faire un onguent qui chaufferait ou refroidirait la peau en fonction de la blessure. Il y avait du mieux, mais entre ses cours à préparer, le planning de la rentrée, sa grand-mère et ses autres obligations de professeur, il se dit qu'avoir un assistant, un apprenti, serait une bonne idée pour la rentrée de septembre. Il aurait pu proposer le poste à sa sœur, mais il lui fallait quelqu'un de majeur et qui le supporte plus de quatre heures d'affilée. Pour le bien-être familial, il renonça à cette idée.
Il ajouta à sa longue liste de choses à faire celle de s'inscrire comme Maître de potion accueillant à l'université de potion de Londres. Il devra aussi en parler à Minerva. Il referma son carnet de notes, rangea le laboratoire de potion d'un coup de baguette et le ferma. Puis il se dirigea vers la grande salle pour déjeuner.
Demain, le Château serait vidé de ses habitants. Lily retournerait chez elle, avec Harry et Lupin, et ne reviendrait enseigner qu'en septembre, devant accoucher en février. Elle allait avoir des jumeaux, et elle avait déjà trop forcé d'après Pomfresh. Une remplaçante arriverait en janvier, une certaine Hazel Depré, une Franco-Britannique née-moldue. Il avait fait quelques recherches pour lui et Minerva.
Lily n'était pas très motivée à rester chez elle tout ce temps, mais elle n'avait pas eu le choix. Minerva avait imposé un congé parental de six mois à tous les membres de son équipe pédagogique, hommes et femmes, qui allaient devenir parents. Cela avait fait grand bruit chez les Sang-Pur et autres traditionalistes fermés d'esprit. Severus se disait que ne pas voir Lily chaque jour serait un calvaire pour lui. Supporter tous ces cornichons sans elle pour le calmer : mission impossible. Bon, il pourrait toujours lui rendre visite chez elle à Pré-au-lard, mais ce ne serait pas pareil. Il avala une bouchée, son regard perdu dans le vide vers la table des Serpentards, les fixant sans y prendre garde.
Emily était gênée, leur professeur avait le regard fixe sur eux. Elle reprit sa conversation avec Millicent Travers, une fille de son année de « sang-pur » et assez avenante pour qu'elle lui demande un conseil de lecture sur l'étiquette et les coutumes pour un bal officiel.
- Oh ! s'exclama Millicent, tu es conviée à quel bal ?
- Celui de Lady Prince, pour la nouvelle année. Elara m'a invitée pendant quatre jours. Je dois apporter quoi ? Porter quel type de tenue ? Je n'y connais rien, et ça me stresse. Beaucoup.
- Waouh, quelle chance ! Je suis invitée au bal des Malfoy le 28 décembre, car mon père était ami avec Abraxas Malfoy. Mais toi, tu as reçu une invitation plutôt privée, alors il faudrait que tu te présentes avec les couleurs de ta famille et une touche de celle de la famille Prince-Black. Finit-elle sa phrase pensivement en se tapotant le menton avec son index.
- Les couleurs de ma famille ? interrogea perplexe Emily.
- Ah oui, tu es une née-moldue. J'avoue que dans ce cas, je pêche un peu. Mais je vais te prêter deux livres sur l'étiquette et les mondanités. Je pense que tu pourrais demander à la Professeure Tonks des renseignements.
- Bonne idée, merci beaucoup. Dit-elle avec reconnaissance.
- Je t'en prie.
Emily prit son courage à deux mains et frappa à la porte du bureau de sa professeure d'études Moldue/Sorcière, Madame Tonks, pleine d'espoir.
- Entrez.
Emily ouvrit la porte, franchit le seuil et dit :
- Bonsoir professeure. J'aimerais vous demander des renseignements sur les coutumes des bals de sorciers de « sang-pur ».
- Oui, bien sûr. Asseyez-vous. Dit-elle en désignant une chaise en bois devant son bureau professoral.
- Merci.
- Alors ? Interrogea sa professeure
- Je suis invitée par Elara Black-Prince. Chez elle, chez Lord et Lady Prince pendant quatre jours, dont un bal. Seulement, je ne viens pas du même milieu social, sans même parler de magie. Je sais que les familles Black et Prince sont nobles, et ma famille vient plutôt du côté disons, travailleurs de la société. Enfin, soupira-t-elle, j'aimerais faire honneur à mon amie et ne pas me ridiculiser.
- Je comprends. Bien, commençons. Quelle est votre couleur préférée, Miss Stewart ?
- Le bleu foncé ou le vert émeraude. Pourquoi ?
- Ce seront les couleurs de votre maison Stewart.
- Maison ? Mais je ne suis pas...
- Tch ! Coupa Lady Tonks. Miss Black-Prince vous a invitée ; à ce titre, elle se porte garante de vous dans le monde "noble" magique, et vous ferez ainsi vos débuts en tant que Miss Stewart. Généralement, les débutantes font leur entrée dans le monde vers leurs 16 ans, en robe blanche. Mais vous avez…
- 18 ans, professeure.
- Donc 18 ans, la couleur est de mise. Une robe bleu cobalt ou vert émeraude sera parfaite. Vos mains seront gantées, c'est l'usage. Avez-vous un cavalier ?
- Non. Est-ce obligatoire ?
- J'en ai peur. Nymphadora ira sans doute avec Charles Weasley. Elara... Eh bien, cette petite est une effrontée ; il faudrait lui demander.
- Elle a également convié William Weasley et Travis Rowle.
- Demandez à l'un d'eux de vous accompagner. Sinon, Léda Prince vous trouvera un cavalier elle-même, et son choix pourrait vous déplaire.
- Merci. Que puis-je ramener comme présent ? Je pensais à des biscuits de Noël, une recette familiale.
- Pour partager avec vos amis, ce sera très bien.
- Et pour Lord et Lady Prince ?
- Pour Léda, hum… des fleurs, simple et efficace. Pour Alan, Lord Prince, un livre de poésie ou un roman, un livre moldu.
- Merci, répondit Emily en prenant note. Et pour le Professeur Prince ? Je ne sais pas s'il sera là, mais…
- Pour Severus, il est assez, comment dire, discret sur ses goûts. Choisissez aussi un livre ou une œuvre musicale moldus contemporains ; ça lui conviendra.
- Donc, pas de nourriture, ça serait mal perçu.
- Exactement.
- C'est mal tombé que mes parents soient chefs et non libraires. Merci pour votre aide, professeure.
- Je vous en prie. Je dois aller sur le Chemin de Traverse la semaine prochaine avec Nymphadora, souhaitez-vous nous accompagner pour trouver cette robe ?
- Oh ! Merci, oui. J'aimerais beaucoup. Puis-je convier ma mère également ?
- Avec plaisir. Je vous enverrai un courrier dans la journée de demain pour convenir de l'heure et la date.
- Merci infiniment, professeure Tonks.
Elles se sourirent, et Emily quitta le bureau le cœur plus léger. Elle devait aussi trouver des cadeaux pour ses amis, en plus de demander à l'un de ses meilleurs amis de l'accompagner au bal. Quels crétins ! Ils n'y ont même pas pensé ! C'est d'un pas énervé qu'elle arriva devant le portrait de la Grosse Dame, à qui elle demanda poliment si Bill Weasley ou Travis Rowle étaient là. La Grosse Dame appela les garçons, qui rejoignirent le couloir, un brouhaha s'échappant de leur salle commune.
- Messieurs, vous êtes des descendants de « Sang-Pur », non ?
- Oui ? Mais ça ne m'a pas d'importance, si ? Demanda Travis.
- Si ! Surtout quand votre meilleure amie née-moldue ne sait rien des coutumes sorcières mondaines et qu'elle se trouve devant vous, à deux semaines d'un bal, sans cavalier, fit-elle en les fixant.
- Ah ! Fit Travis, gêné, passant une main sur l'arrière de sa tête.
- Hum, dit Bill, ne sachant pas trop quoi dire.
- Bien ; est-ce que l'un de vous peut être mon cavalier ? Demanda Emily dans un soupire.
- Eh bien... Elara m'a déjà demandé, répondit Bill.
- Travis ? interrogea-t-elle.
- Veux-tu être ma cavalière, fit-il, un genou à terre et une main sur le cœur, chère Emily ?
- Mieux, pouffa-t-elle. Et oui, j'accepte avec joie, cher Travis, cette demande spontanée !
- Merveilleux !
- Ma robe sera bleue ou verte. Je te le dirai dans une lettre la semaine prochaine pour que tu t'accordes.
- Parfait, belle demoiselle. Lui dit-il avec un baise-main.
- Je vous laisse, bande d'affreux goujats. Je vous verrai dans le train demain.
- Bonne nuit, dirent-ils.
