Welcome... to the chapitre 1


5 ans plus tard, Été 1992, Sanctuaire d'Athéna

Shiryu venait de finir ses exercices de tai-chi. Comme à son habitude, il s'était levé de bon matin, au moment où l'aube arrosait de sa douce lumière la campagne. Il appréciait particulièrement ces moments-là.

Il sortit de sa chambre, traversa le salon et alla dans la cuisine. Il vivait dans cette petite maison à Rondario, non loin du Sanctuaire. Cela faisait des années qu'elle était à l'abandon, personne ne la voulait. Alors la ville le lui avait donné pour une somme symbolique et ils avaient passé un été à la retaper avec Kiki et Mû. Elle n'était pas très grande mais cela lui convenait. Il n'avait jamais été à l'aise dans les immenses bâtisses de toute façon, une stigmate de son entraînement aux Cinq Pics.

Entraînement qui lui avait permis de rencontrer Shunrei…

Le souvenir de celle qu'il avait aimé rejaillit brusquement alors qu'il saisissait une boîte de thé. Et il ne fit que s'amplifier quand il choisit celle au jasmin, le parfum préféré de Shunrei. Plus il avançait dans les âges, plus le souvenir de Shunrei semblait se distordre, ou plutôt se répandre dans un amalgame de sensations et de flash, dont la beauté était amplifiée par la nostalgie et le manque de l'être aimé.

Aujourd'hui, il était âgé de 19 ans. Et il avait accepté de prendre en charge depuis pas mal d'années l'entraînement des nouveaux disciples, des enfants orphelins comme eux, que le Sanctuaire avait recrutés soit de lui-même soit via la Fondation Graad.

Il n'avait jamais remis les pieds aux Cinq Pics. À l'heure actuelle, la petite maison devait être en ruine. Ou squattée.

On sonna à la porte. Shiryu savait qui c'était. Il alla ouvrir et tomba sur son vieux maître, ou plutôt plus si vieux.

- Bonjour Shiryu, toujours matinal à ce que je vois, dit Dohko avec son habituelle bonne humeur.

- Bonjour Vieux Maître, entrez je vous prie.

Comme chaque matin, Dohko venait prendre le thé avec Shiryu. Ce dernier avait refusé tout d'abord, se disant que Dohko n'avait pas à s'enquiquiner à faire cela, mais devant l'insistance de son maître, il avait accepté. Et au final, c'était une routine qui lui allait plutôt bien.

- Tu nous as fait quoi comme thé.

- Jasmin.

Dohko arrêta sa main un moment alors qu'il allait prendre un morceau de pain puis se ressaisit rapidement. Lui aussi savait que cela était le parfum préféré de Shunrei.

Ils parlèrent de tout et de rien. Et puis, la dernière goutte bue, ils se levèrent pour partir en direction du Sanctuaire, leur urne sur le dos. C'était une routine que Dohko suivait. Pour rien au monde, il ne se désengagerait de cela. Il ne pouvait tout simplement pas. Même s'il ne le montrait pas, son disciple avait besoin de lui depuis la perte tragique de Shunrei. Alors, tant qu'il y avait la paix, tant qu'il était encore vivant, il se jurait d'être aux côtés de Shiryu, même si ce dernier le rejetait.

OoOo

Sanctuaire d'Athéna, Palais du Pope

Hyoga marchait dans les couloirs du palais quand il réalisa quelque chose : c'était la première fois qu'il demeurait aussi longtemps dans cet endroit. D'habitude, il était en Sibérie près de l'endroit où avait coulé sa mère.

D'habitude… Plutôt d'une autre époque, pensa t il en touchant son œil borgne.

En effet, cela faisait pratiquement deux ans qu'il n'était pas allé en Sibérie rendre hommage à sa mère décédée. Il y était allé certes juste après la guerre sainte mais il était reparti rapidement. D'une part pour s'occuper de la reconstruction du Sanctuaire et d'autre part pour s'occuper de Seiya.

J'ai bien changé depuis les Galaxian Wars… se dit-il alors qu'il marchait dans les couloirs de son enfance.

Le soleil pointait déjà le bout de son nez et illuminait l'arène d'une tendre couleur jaune.

C'était le moment.

Il se dirigea vers les cuisines. Là-bas, plusieurs domestiques s'affairaient pour préparer le déjeuner des apprentis mais aussi quelques chevaliers de Bronze. Aujourd'hui, c'était entre autres Geki de l'Ours qui s'y était collé, en particulier parce qu'il avait été désigné pour préparer le repas spécifique d'un des chevaliers. En voyant Hyoga arriver dans la cuisine, il lui fit un signe avec un sourire.

- Salut Hyoga !

- Salut Geki ! Tout est prêt ?

- Oui, dit ce dernier en lui tendant un plateau sur lequel il y avait de la purée extrêmement liquide, seul et unique plat.

Une poche en plastique contenant un liquide transparent était juste à côté de l'assiette.

- Tiens, le médecin m'a donné ça en plus.

- Pour remplacer l'autre ? Okay j'ai compris. À toute à l'heure !

Geki lui fit un sourire triste et Hyoga s'en alla apporter ce plateau repas, décidément très spécial, au chevalier à qui il était destiné. Il marcha quelques instants dans le dédale de couloir, salua les domestiques et entra dans la chambre. Hyoga sentit son cœur se serrer en le voyant.

Seiya était dans son fauteuil roulant, ses éternelles baskets blanches aux pieds, comme s'il pouvait encore marcher. Il ne mangeait pas. Il ne buvait pas. Son regard était vide. On aurait pu penser qu'il était mort. Pourtant, sa respiration régulière témoignait de la vie qui émanait paradoxalement de cet état végétatif. Tous les jours, il fallait s'occuper de lui : le mettre au lit ou dans son fauteuil, le changer, l'habiller, le nettoyer. Tâches que la déesse sous les traits de Saori accomplissait toujours, même si leurs aspects "sales" n'étaient pas dignes de sa fonction. Mais elle s'en fichait. Elle le faisait quand même et les partageait avec Seika et Hyoga.

- Bonjour Seiya, dit ce dernier dans un sourire en s'approchant de son ami.

Il posa le plateau et entreprit d'enlever la couverture posée sur les jambes de Seiya.

- Il faisait froid ce matin mais je pense qu'avec les températures que l'on va avoir cet après-midi, tu vas plus avoir chaud qu'autre chose.

Il la plia et la posa sur le lit. Il s'approcha du bras métallique qui permettaient de soutenir les différentes poches de plastique reliées aux veines de Seiya. Il remplaça celle avec le liquide transparent, vérifia qu'il était toujours correctement relié au poignet de son ami et entreprit de remplir avec la purée celle reliée à la sonde gastrique.

Après avoir accompli sa tâche, il s'agenouilla près de son ami, observant tout à tour la sonde qui faisait son travail et lui. Il sentit ses yeux s'humidifier au souvenir de Seiya toujours battant, toujours espiègle, toujours courageux. Même au comble du désespoir, Seiya était toujours celui qui se relevait. Même si les ténèbres l'envahissaient, il trouvait toujours la force de devenir une lumière pour les autres. Or là… Il était difficile pour Hyoga d'admettre que ce n'était plus le cas. Seiya semblait être condamné à rester dans cet état végétatif. Le coeur du Cygne se serra davantage.

- J'aimerais tellement que l'on trouve une solution… murmura t'il

Aucune réponse de la part de Seiya dont les yeux vitreux pointaient toujours le sol. Hyoga ravala ses larmes, prit le plateau et partit.

OoOo

Saori était plongée dans des dossiers. Divers formulaires et papiers administratifs relatifs à la Fondation Graad qu'elle remplissait et envoyait toujours avec précision et rigueur. Or, pour ce soir-là, et les soirs suivants, elle aurait bien pu le réaliser le lendemain, à des heures de travail classique. Et non s'en occuper à compter de sept heures du matin. Saori poussa un soupir alors qu'elle remplissait un énième formulaire. Aucun domestique n'était venu pour l'encourager à se coucher. C'était une déesse, ils n'avaient pas à intervenir. En pensant à ça, elle regarda par la fenêtre. Au manoir Kido, elle restait l'odieuse gamine capricieuse et pourrie gâtée qu'ils avaient tous connue pendant des années. Normalement, tout aurait dû mieux se passer au Sanctuaire car ils ne l'avaient jamais connue. Enfin c'est ce qu'elle pensait. En réalité non. Elle était une déesse pour eux, pas une humaine. C'était presque comme si ses chevaliers ne faisaient pas 36 genoux flexion en la voyant !

Saori soupira de nouveau. Finalement, que ce soit au Sanctuaire ou au Manoir, elle était seule. Son cœur se serra quand elle repensa à Seiya et aux quatre autres chevaliers de bronze… Ses seuls amis. Les débuts avaient été laborieux mais de vrais liens fraternels avaient fini par les unir. Saori se remémora cette fin d'après-midi sur la plage près de l'appartement de Seiya à Okayama i ans. Juste avant la guerre contre Hadès. C'était une soirée si douce…

Son regard se tourna vers les dossiers qu'elle était en train de traiter. Elle savait qu'elle en faisait trop. En réalité, elle n'avait pas tant de choses à faire compte tenu de la période estivale. Mais… elle ne voulait pas penser. Car dès qu'elle abandonnait son travail, surtout pour aller se coucher, elle repensait à Seiya. Il lui arrivait de se réveiller en hurlant de peur la nuit, complètement en âge, à cause d'un cauchemar où elle le voyait mourir pour de bon.

Non vraiment… elle détestait n'avoir rien à faire.

- Mademoiselle Saori ? fit une voix familière dans le couloir.

- Hein ?... Oh… Entre Jabu.

Le chevalier de la Licorne entra, le cœur battant. La jeune fille le regarda intrigué puis son regard fatigué se porta sur le service à thé.

- Je vous ai apporté du chocolat chaud.

- Oh… Merci beaucoup Jabu. Cela me touche beaucoup.

Une vive chaleur irradia la peau ocre de la Licorne alors qu'elle lui souriait.

- Tu devrais rester au lit pourtant.

- Je n'arrivais pas à dormir. Et puis… je pourrais vous dire la même chose, princesse Saori, dit-il dans un sourire en coin alors qu'il la servait.

- C'est vrai tu n'as pas tort. Merci encore.

Une heure passa ainsi et Jabu en profita pour faire sortir Saori de ses dossiers en la faisant rire ou en lui parlant de tout et de rien. Le coeur de la Licorne était gonflé comme un ballon. Enfin il pouvait la faire rire et lui faire penser à autre chose. L'horloge du bureau sonnait neuf heures du matin quand le Grand Pope vint taper contre la porte.

- Déesse Athéna, le chevalier Phénix vient d'arriver.

Le coeur battant, Saori se leva vivement tandis que Jabu retint son mécontentement : pour une fois qu'ils étaient tous les deux seuls…

Il l'accompagna dans la salle de trône et ils furent rejoint par Hyoga. Ikki était au centre, vêtu de sa Cloth, signifiant qu'il était venu directement ici après la fin de sa mission. Il avait toujours le même regard : les sourcils froncés et ses yeux noirs qui vous paralysaient sur place. Il avait un air féroce et il le savait, c'est pourquoi il le travaillait avec soin. Quand il vit Saori arriver, il mit un genou à terre.

- Ikki, je suis heureuse de te revoir.

- Mademoiselle Saori, j'ai fait mon possible pour parcourir le monde à la recherche d'un remède pour Seiya… déclara-t-il.

- Et… Tu n'as rien trouvé c'est cela ?

- Hélas non. Même le vieux maître et le Grand Pope, malgré leurs connaissances ancestrales, n'ont aucune idée de ce qu'il pourrait le faire sortir de cet état.

Saori ne répondait pas et se contentait de regarder le domaine qui s'étendait devant eux. Elle ne semblait pas être triste. Pourtant, les trois chevaliers pouvaient sentir par son cosmos une colère sourde monter en elle. Ils la virent serrer du poing à s'en faire pâlir les phalanges.

- Mademoiselle Saori… tenta Jabu.

- Pourquoi faut-il qu'il soit puni de la sorte ?... Répondit-elle

Le ton était si froid, si glaçant que cela déstabilisa même Ikki. Jamais ils n'avaient vu leur déesse dans cet état. Elle se retourna et se dirigea d'un pas lent vers la porte. Tout son être respirait la colère mais aussi la tristesse. Oui c'était ça : une grande tristesse qui semblait monter en elle.

- Je te remercie d'être venus me voir aussi rapidement. Tu dois être fatigué, je vais demander à un domestique de te préparer une chambre.

- Mademoiselle Saori, vous êtes sûre que ça va ? demanda Hyoga.

- Ne t'en fais pas Hyoga.

Puis, avant de partir, alors que l'atmosphère était toujours pesante :

- Je m'en vais retourner dans mes dossiers, histoire de penser à autre chose. Vous devriez faire de même.

Jabu allait protester quand il fut arrêté silencieusement par Ikki. Seul Hyoga soupira.

- N'intervenons pas pour le moment.

- Oui mais…

- Il a raison Jabu, déclara le Grand Pope. Il n'y a rien à faire pour le moment. Suivons ses ordres.

La Licorne poussa un soupir et se résilia. Même si le Cygne et le Phénix ne le montraient pas, eux aussi craignaient pour leur déesse.

Avant de quitter le couloir avec Hyoga, Ikki regarda par la fenêtre et pensa à son petit frère. Il toisa alors son camarade :

- Par le plus grand des hasards tu aurais des nouvelles de Shun ?

Hyoga s'arrêta et fit une moue.

- Non. Je n'ai aucune idée d'où il peut être en ce moment.

Ikki grinça des dents et pesta :

- Quand même, ce n'est pas croyable.Ça va faire trois ans qu'il est parti on ne sait où avec sa Cloth. Je ne savais pas qu'il pouvait se montrer si…

- Tu es au courant que c'est exactement ce que tu lui as fait subir pendant de nombreuses années ?

Ikki ouvrit grand les yeux et dévisagea avec colère Hyoga qui ne broncha même pas.

- Ikki… pendant des années tu as fait la même chose. Pourquoi tu lui en voudrais ?

- Mais c'est parce que…! Parce que…

Mais la vérité prit place.

- C'est vrai. Tu n'as pas tort.

- J'ai même carrément raison tu veux dire.

- Oui c'est vrai, répondit Ikki dans un léger sourire.

- T'en fais pas, je suis sûr qu'il va bien malgré tout, tenta Hyoga pour apaiser les tourments de son ami.

- Je sais Hyoga mais c'est juste que…

Et il regarda par la fenêtre, pensif.

- Je suis inquiet pour lui…

OoOo

France, Paris

C'est un rayon de soleil tapant contre la fenêtre de sa chambre qui réveilla Shun. Il papillonna des yeux un instant puis s'étira en baillant. Vu l'éclat du soleil, il devait être 10 heures. Il tourna la tête et regarda son réveil en cuivre : 10h pile poil.

Il esquissa un sourire et bailla une seconde fois. Puis il tendit le bras droit sur le drap blanc… et constata qu'il était vide. La fraîcheur lui signifia que l'individu avait quitté le lit tôt. Il fixa le plafond en se remémorant le visage de cette personne. Elle s'appelait Johanna. Il l'avait rencontré au bar, là où il travaillait. Elle était haïtienne et venait d'arriver en France pour poursuivre ses études en biologie. Ça l'intéressait d'ailleurs comme sujet. Il aurait bien aimé parler de cela avec elle. Mais l'enchaînement des événements avaient fait que c'était plutôt leurs corps qui avaient entamé une conversation sérieuse.

Les choses s'étaient d'ailleurs plutôt bien déroulées. C'était Nikos, son collègue, qui lui avait fait remarqué qu'une jolie femme le regardait avec intérêt. C'était elle qui avait pris son courage à deux mains et qui avait enclenché la conversation alors qu'il prenait une pause dehors. Il lui avait proposé une cigarette et elle avait accepté. Ils avaient papoté et Shun avait directement senti la tension naître entre eux. Il la trouvait jolie. Il avait repris son service et elle était restée jusqu'à la fermeture avec sa bande de copines. La tension n'avait fait que s'accroître : ils se jetaient des regards, se souriaient et elle avait même surpris son regard pétillant alors qu'elle dansait sur le tube de l'été 91 avec une amie. A la fin, il lui avait proposé de boire un verre chez lui. Elle avait accepté. Aussitôt ils s'étaient retrouvés dans la cage d'escalier qu'ils se sautaient dessus et s'embrassaient avec force. Ils avaient eu un fou rire alors qu'il tentait de sortir ses clés. Ils avaient enlevé leurs vêtements dans le salon et s'étaient dirigés dans la chambre en sous -vêtements. Il avait un peu rougi quand elle avait regardé son corps avec envie. Et puis tout s'était enchaîné, tout ce dans quoi il se noyait depuis des mois : des caresses, des attouchements, de la transpiration, une pénétration, des gémissements puis des cris. Il avait beaucoup aimé l'entendre crier sa jouissance alors qu'il était juste derrière elle et qu'il la maintenait fermement par les hanches.

Il regarda la date sur son calendrier accroché à la porte. Dans quelques mois, ce sera l'anniversaire de Seiya. Date funeste car c'était également le jour de la disparition de Shunrei.

Shun se souviendra toujours du retour de Shiryu des Cinq Pics après leur victoire contre Hadès. Jamais il ne l'avait vu aussi paniqué, jamais il ne l'avait vu avec autant de larmes qui coulaient le long de ses joues.

- Maître ! Maître !

- Quoi Shiryu ? Dis moi ce qu'il se passe ? lui avait alors demandé Dohko, fraîchement ressuscité comme tous les autres chevaliers d'or

- Shunrei a disparu ! Elle n'est plus là !

Le cri qu'il avait poussé avait glacé le sang de Shun.

C'était d'ailleurs ce jour-là que sa culpabilité était née (joyeux anniversaire à elle également). C'était aussi depuis ce jour là qu'un froid était né entre lui et Shiryu, comme si ce dernier lui en voulait concernant la dernière guerre.

- Comme si j'avais eu le choix d'être l'hôte d'Hadès… murmura-t-il

Enfin… Il est vrai que rien de tout cela ne se serait passé s'il n'avait pas été son hôte. Seiya serait toujours bien vivant. Et Shunrei serait toujours là. S'il n'avait pas été un pantin dans les mains des dieux, Shunrei et Shiryu serait mariés à l'heure qu'il est. Et probablement déjà parents.

Mais rien de tout ça n'était arrivé.

Il était resté deux ans au Sanctuaire. Puis il était parti. Il ne pouvait pas rester. Il avait toujours sa Cloth pourtant. Il l'avait d'ailleurs embarqué avec lui alors qu'il prenait ses distances avec le Sanctuaire et partait vers de nouveaux horizons. À savoir : arriver en France, trouver un travail et apprendre le français en vue de s'inscrire à la faculté de médecine. En parallèle, il est serveur dans un bar et s'était lié d'amitié avec son collègue Nikos, un étudiant grec en arts appliqués. Ça c'était la version officielle. Dans la version officieuse, il y avait l'alcool et le sexe. Pour oublier sa culpabilité, il se noyait là-dedans. Encore et encore. Que ce soit des hommes, des femmes. Qu'ils s'appellent Nikos, Juliette, Johanna ou Adrien.

Peu importe.

Tant qu'il pouvait oublier.