Et bonjour à tous ! Voici le chapitre 9 avec le dernier combat des chevaliers contre les ménades de Dionysos !
Comment cela va-t-il se terminer ?...
Bonne lecture !
Country sa : merci pour ta review ! contente que tu trouves les ménades attachantes, ça fait super plaisir ! Pour la mystérieuse créature à la fin du chapitre 8, et non ! ce n'est pas le Minotaure ;)
Aphrodite leva brusquement la tête.
- Tout va bien Aphrodite ? demanda Dohko, qui avait remarqué l'air suspicieux du chevalier des Poissons.
- J'ai un mauvais pressentiment… répondit ce dernier.
- De quoi ? fit Shiryu
- J'ai l'impression qu'on est en train de perdre.
- Attends, comment peux-tu savoir ça ?
- Je le sens, c'est tout.
C'était comme si la forêt le lui murmurait. Shiryu leva un sourcil, trouvant cela curieux.
- Continuons à avancer quand même. Si cela se trouve, nous allons finir par tomber sur nos camarades.
- Je l'espère, fit Aphrodite, inquiet pour Deathmask.
Il rejoignit ses compagnons de fortune. Shiryu était en tête, le visage fermé. Dohko le suivait juste derrière lui. Au fur et à mesure qu'ils avançaient dans cette forêt, la Balance se posait des questions quant à Shunrei : que lui était-il arrivée ? Est ce que Dionysos disait vrai quand il disait que Shunrei avait tenté de mettre fin à ses jours il y a cinq ans ? Tout ceci l'inquiétait fortement, et le faisait douter de ce qu'il avait apporté à cette enfant : avait-elle été vraiment heureuse aux Cinq Pics ?
Shiryu quant à lui était déjà à une autre étape du plan de sauvetage : l'après. Au fond de lui, il espérait que tout cela se résolve. Et que tout redevienne comme avant, vraiment il l'espérait. Il la ferait venir chez lui pendant un temps et puis ils repartiraient aux Cinq Pics, leur vraie maison. Là bas, il lui dira pour de bon qu'il l'aime. Sans timidité. Sans fléchir. Si rien n'avait changé en cinq ans, alors ils pourraient se marier. Et puis ils auraient un enfant aussi. Il irait au Sanctuaire pour s'occuper des disciples et il ferait tout son possible pour la retrouver avec leur enfant aux Cinq Pics. Et puis… Un jour il partirait en guerre. Probablement. Il ferait en sorte de revenir, car ce ne sera pas une mais deux personnes qui l'attendront aux Cinq Pics.
La vie en somme qu'il avait imaginée et qui lui avait été volée par Dionysos il y a cinq ans. Il sortit de ses pensées et regarda la forêt. Pratiquement aucun ennemi ni camarade à l'horizon bien qu'elle soit dense.
- Aphrodite ? finit il par demander
- Oui ?
- Est ce que tu peux sonder cette forêt ?
- C'est ce que je comptais faire.
Le chevalier des Poissons s'immobilisa devant eux et fit augmenter son cosmos doré, les yeux fermés. Chaque arbre, plante, fleur furent analysés. Il pouvait même entendre leur souffle quasi indicible. Tout à coup, un objet non identifié entra dans sa zone d'analyse. Il fronça les sourcils, ce qui n'échappa pas à Dohko.
- Aphrodite, quelque chose ne va pas ?
- C'est… c'est juste que j'analyse quelque chose de non vivant. Comme un objet… Suivez-moi.
Et ils coururent vers l'objet non identifié. Ils tombèrent sur une clairière, au centre de laquelle siégeait un chêne gigantesque dont le tronc énorme faisait penser au ventre d'une femme enceinte. Ils pouvaient entendre tout autour d'eux le chant des oiseaux. Tout était calme. Aphrodite sentait le chêne frémir. Comme s'il voulait entrer en communication avec lui. Mais l'objet non identifié entra dans sa ligne de mire et il se mit à trembler.
- C'est… ça l'objet non identifié ? demanda Dohko en pointant le chêne.
- Non c'est… C'est ça… dit Aphrodite.
Il pointa du doigt une tombe, construite juste à côté de l'arbre. C'était une simple stèle de pierre. Shiryu s'approcha… et retint un cri.
- Shiryu ?! Que t'arrives-t-il ? cria Dohko en s'approchant de lui.
Shiryu était blême et ses yeux commençaient à se remplir de larmes.
- Nous… Nous l'avons trouvée maître…
- Comment ça ?...
Et il regarda le nom inscrit sur la tombe.
Son coeur rata un battement.
Le nom inscrit… était celui de Shunrei.
OoOo
- Shiryuuuuu ?! criait Dohko dans la forêt
Son ancien élève était parti à la vitesse de l'éclair après avoir vu la tombe de Shunrei. Dohko était très inquiet pour lui. D'autant plus qu'il ne parvenait pas à le détecter dans cette forêt.
- Tu n'arriveras pas à le trouver pour le moment, lui dit Aphrodite. Économise tes cordes vocales.
- Fait chier…
Dohko se passa les mains dans les cheveux et soupira. Puis, il mit la main devant la bouche, se rappelant de ce qu'il avait vu, les larmes aux yeux.
- Ça va ? demanda sincèrement Aphrodite
- Je… Je suis encore bouleversé par ce que j'ai vu. Shunrei… est morte. Enterrée. Littéralement. Alors qui est cette personne qui se fait passer pour elle ?
Aphrodite regardait le Vieux Maître, les sourcils froncés.
- Justement Dohko, il y a quelque chose que Deathmask et moi avions noté à propos de Shunrei.
- J'espère que tu as choisi le bon timing pour me dire ça honnêtement.
- Je pense. Lorsqu'elle est intervenue avec Dionysos, j'étais perturbé car mon cosmos m'avertissait que j'avais en face de moi quelque chose de végétal.
- Alors tu savais que… commença à dire Dohko d'une voix blanche.
- Mais Deathmask lui, avait une autre information, le coupa Aphrodite d'un ton sérieux. Pour lui, l'âme que contenait le corps végétal était une âme humaine.
Et il fixa Dohko :
- L'âme de Shunrei.
- Quoi ?…
- Ce qui me fait poser la théorie suivante : supposons qu'elle ait effectivement sauté et que Dionysos lui ait sauvé la vie. Comment s'est il pris ?
- Je… Je dois t'avouer que cela me prend de court Aphrodite, répondit Dohko qui avait du mal avec toutes ces informations.
Aphrodite le dévisagea puis calmement, toucha le chêne, comme si ce dernier pouvait lui apporter une réponse. Soudain, une idée surgit dans sa tête. Et elle semblait bien plausible…
- Dohko, Dionysos avait bien dit que les personnes qui composaient sa cour étaient des faunes et des nymphes ?
- Oui c'est exact.
- Okay, on révise ce qu'on a appris lorsqu'on était apprentis. Parmi les nymphes, il y a celles d'eau, les naïades, celles d'air, les sylphes… Et il y a celles de la terre…
- Les dryades ?
- C'est ça… Qui viennent… des chênes.
- Mais où veux-tu en venir ?
Dohko le regarda sans trop comprendre son cheminement de pensée. Aphrodite expliqua alors sa théorie.
- Et si Dionysos avait suffisamment de pouvoirs pour créer une dryade à partir d'un chêne et mettre l'âme de Shunrei dedans ?
- Que… Hein ?! Non… Ce n'est pas vrai… C'est impossible !
- Mais cela expliquerait ses pouvoirs. Ainsi que ce que nous avions ressenti avec Deathmask.
- Mais ce n'est pas possible ! C'est impossible de ressusciter comme ça quelqu'un ! Ce n'est pas…
- Dohko, c'est un dieu. L'œuvre d'un dieu. S'il a voulu faire de Shunrei une dryade alors il l'a fait oui.
Soudain, un bruissement de feuilles les tira de leur jouté verbale. Aphrodite leva la tête et vit la dite Shunrei sur une branche d'arbre, en train de les observer. Dès qu'il l'aperçut, Dohko sentit son sang ne faire qu'un tour dans ses veines. C'était… à la fois elle et pas elle. Une sensation extrêmement étrange parcourait son corps.
- Sh… Shunrei… C'est bien toi ?
- Je suis sincèrement désolée que vous soyez tombés sur la tombe Vieux Maître. Mais oui c'est bien moi.
- Mais… Mais comment tu…
- Je suis morte oui. Dionysos vous disait la vérité. Et le chevalier des Poissons a vu juste aussi. C'est ce dieu qui m'a permis de revivre. Dans un autre corps : celui d'une dryade. Mais c'est toujours mon âme qui est à l'intérieur.
- Non… C'est… C'est impossible
Dohko ne pouvait croire ce qu'elle disait. Car cela signifiait admettre que Shunrei avait bel et bien tenté de mourir. Aphrodite lui écoutait attentivement : cela confirmait bien sa théorie.
- Je ne te crois pas. Tu étais heureuse aux Cinq Pics avec Shiryu.
- Vous le croyez vraiment maître ?
Et elle planta son doux regard dans les prunelles de Dohko qui frémit. Ses yeux étaient à la fois doux… et féroce. Comme un mélange entre l'ancienne Shunrei, dévouée et gentille, et une autre, plus centrée sur elle-même.
- Pendant des années j'étais dévouée, que ce soit à vous ou à Shiryu, surtout envers lui. J'étais heureuse oui, mais malheureusement… que quand il était là. Qu'en était-il de quand il partait en guerre ? Qu'en était-il de mes prières que je faisais nuit et jour ? Qu'en était-il de mes angoisses de ne plus jamais le revoir ? Qu'en était-il de mon inquiétude ? Qu'en était-il de cet endroit reculé dans lequel jamais j'aurais pu m'en sortir toute seule ? Y avez-vous pensé, Vieux Maître ? Avez-vous au moins songé à cela ?
Dohko la fixait, estomaqué. La perspective de Shunrei lui apportait un autre éclairage : en effet, qu'en était-il de son bonheur et de sa joie de vivre quand finalement la cause de son bonheur était aussi la cause de son malheur ? Il la vit trembler.
- Il y a cinq ans, quand vous êtes parti combattre Hadès, je croyais qu'il n'y avait plus rien. Plus d'échappatoire possible. Que tout était fini. J'étais désespérée. Shiryu m'avait durement rejetée. Et vous… Vous étiez parti sans me jeter un regard… Alors oui… Je suis tombée dans les Chutes. Je voulais que cette douleur cesse. Qu'elle s'arrête. Je n'aurai jamais pensé… ressusciter. Je ne m'attendais pas à… retrouver un bonheur. Une joie. Jamais je n'aurai pensé ne plus être seule.
- Shunrei… dit Dohko, les larmes aux yeux, alors que le doute se tassait de plus en plus en lui. Je… Je suis…
Soudain, les arbres se mirent à murmurer, accompagnés d'un bruissement de feuilles. Comme s' ils essayaient de rentrer en communication avec eux.
Shunrei… Shunrei…
- Quoi ? Qu'il y a t'il dryades ?
Saor… Saor est tombé…
- Que me dites-vous ? Ce n'est pas possible…
Aphrodite vit Shunrei devenir blanche, les mains sur sa bouche.
Saor est tombé au combat… Ils l'ont attaqué… Et ils attaquent Cilia aussi.
Shunrei retint un cri d'effroi. Ses mains tremblaient et elle pleurait. Probablement était-elle dans le même état qu'il y a cinq ans, quand elle pleurait pour Shiryu. Aphrodite déglutit en faisant le parallèle : oh ça ne sentait rien de bon comme issue. Ce Saor devait être quelqu'un d'important pour Shunrei. Et visiblement… Shunrei n'aimait pas qu'on touche à ce qu'elle aimait. Peut être au point de perdre toute rationalité. Tout sens objectif.
Ils la virent baisser les bras et serrer le poing. Aphrodite sentit sous ses pieds la terre remuer, comme une annonce à un tremblement de terre. Il serra les dents : et dire qu'il ne voulait pas tomber sur elle…
- Vous avez… Vous avez osé toucher Saor et Cilia ? demanda-t-elle d'une voix blanche.
- Shunrei… Calme toi… tenta Dohko, conscient que la situation allait le dépasser.
- Vous avez osé combattre Saor et Cilia ? Comment pouvez-vous…
Plus elle avançait vers eux, plus la terre tremblait. Un cosmos vert foncé entourait Shunrei. Elle était en colère, oh ça oui.
- Vous avez osé attaquer ceux qui me sont chers ?... Vous avez osé vous en prendre à eux…
Elle serra son poing et le prépara, comme pour les attaquer.
- Mais jusqu'à quand Athéna va-t-elle s'en prendre à ceux que j'aime ?! Hein ?! Jusqu'à quand ?!
Et elle abattit son poing sur le sol. Aussitôt, des pics monstrueux surgirent de la terre, faisant valser dans les airs Dohko et Aphrodite qui hurlèrent sous l'impact. Dohko eut juste le temps de baisser la tête qu'il vit Shunrei foncer sur lui, les larmes dégoulinant sur ses joues. Son cœur se serra quand il vit ça.
- Sh… Hein ?!
Shunrei venait de faire naître une liane de la terre qui s'enroula immédiatement autour de la jambe droite de Dohko. La liane l'abatta contre le sol, faisant soulever d'importantes mottes de pierre. Dohko serra les dents sous la douleur et tenta de se défaire de la liane qui de nouveau tirait sur sa jambe pour l'éclater de nouveau dans un autre endroit.
Aphrodite intervint à ce moment précis :
- Les roses pirhanas !
Les roses se lancèrent contre la liane et entreprirent de la dévorer sans le moindre répit. Ils crurent entendre la liane hurler sous la douleur. Elle lâcha alors la jambe de Dohko qui soupira de satisfaction.
Tout à coup ! Les roses arrêtèrent de dévorer la liane et se mirent à dessécher à la vitesse de l'éclair.
- Hein ?! cria le chevalier. Mais que…!
Ils virent alors Shunrei s'approcher d'eux, un cosmos vert entourant sa main : c'était elle qui venait de faire mourir les roses. Aphrodite serra les dents. Il n'allait pas en rester là. Il décida de jouer le jeu et lança sa plus terrible attaque :
- Rose sanguinaire !
- Non ! Attends ! cria Dohko, qui savait ce que cela signifiait.
Mais trop tard, la rose blanche alla se planter directement dans le cœur de Shunrei. Celle-ci stoppa son attaque et regarda la rose. Elle appuya dessus et aussitôt… la rose rentra à l'intérieur de son corps, engloutie par une soudaine apparition d'écorce. Comme s'il ne s'était rien passé. Aphrodite leva les yeux au ciel : c'était bien sa veine de tomber sur elle en combat tiens.
Shunrei répliqua en frappant le sol de son pied. Aussitôt, plusieurs dizaines de racines vertes gigantesques vinrent entourer le chevalier qui se débattit sans succès, emporté à des dizaines de mètres du combat.
- Aphrodite ! hurla Dohko.
Il se releva et fit face à Shunrei.
- Shunrei… Calme toi, je t'en prie...
- Me calmer ? Comment voulez-vous que je me calme alors que vous osez tout détruire ?!
Et une nouvelle série de pic rocheux sortirent du sol alors qu'elle tapait de nouveau du pied par terre. Mais Dohko cette fois-ci fut plus réactif. Il évita les pics et arma son poing qui vint heurter un immense et complexe bouclier de racines dressé par la jeune femme. Il parvint à le transpercer mais Shunrei avait déjà bondi et, les bras transformés en lianes, tentait d'immobiliser le vieux maître. Ce dernier y échappa et bondit à son tour pour l'attraper. Il évita les lianes et aussitôt la plaqua au sol. Ça y est ! Elle était immobilisée !
- Shunrei, je t'en supplie calme-toi ! dit-il alors qu'elle se débattait.
Mais l'enfant qu'il avait sauvé jadis le regarda d'un mauvais air et se mit à souffler. Aussitôt, des spores s'échappèrent en direction de son visage. Dohko commença à sentir un léger picotement puis il se rendit compte qu'il ne pouvait plus parler.
- Que pensez-vous de mes spores paralysant Vieux Maître ?
La paralysie atteignit finalement tout son corps et il tomba à la renverse. Jamais il n'avait senti une paralysie aussi forte. Aussi puissante. Il avait l'impression que tout son corps allait se rompre sous la tension. Il vit Shunrei s'asseoir en face de lui, le visage baigné de larmes.
- Je n'ai jamais voulu que cela se termine comme cela. Vraiment. Mais pourquoi vous…
Elle eut à peine le temps de finir sa phrase qu'une violente attaque suivie d'un cri de dragon vint la heurter de plein fouet, la faisant cette fois-ci valser dans les airs dans un cri. Si Dohko aurait dû normalement être heureux d'entendre ce cri, là maintenant, il appréhendait plutôt la situation.
Car ce cri appartenait à l'attaque de Shiryu.
OoOo
Le Dragon se précipita vers son vieux maître qui était toujours paralysé.
- C'est ce monstre qui vous a fait ça ? demanda-t-il, la voix blanche.
- Shiryu… tenta Dohko mentalement. C'est elle, c'est Shunrei.
- Maître vous délirez, nous avons vu sa tombe.
- Je ne…
Mais un bruit de pas vint interrompre cette conversation mentale. Shunrei s'avançait vers eux, le regard chargé de colère. Shiryu leva le sourcil d'un air dédaigneux et se mit devant son maître comme pour le protéger.
- Regardez qui voilà, dit Shunrei. Le chevalier sauveur.
Dohko vit la lueur dans les yeux de Shiryu et il en eut peur. C'était de la colère et de la haine. Purement et simplement. À ses yeux, la personne juste devant lui était une impostrice, une dryade infâme qui prenait l'apparence de la femme qu'il aimait. Et pourtant, Dohko pouvait également y lire de la tristesse. Une tristesse infinie. Se pourrait-il qu'une partie de lui voulait croire que c'était bel et bien Shunrei ?
Shiryu s'avança et eut un léger rire. Puis, un air de défi dans les yeux, il allongea son bouclier et le fit balancer de droite à gauche.
Le silence se fit alors que Shunrei fut surprise de voir cela. Puis, elle sembla comprendre et eut elle aussi un léger rire doublé d'un air de défi.
Le bouclier continuait son balancier tandis que les deux combattants se dévisageaient. Shunrei se mit en position de combat et pendant un instant, Shiryu la revit quand elle était enfant, avec son air malicieux et sa longue tresse.
Leur combat aurait alors pu ressembler à leurs jeux d'enfants.
Mais rien de tout ça ne se passa. Shiryu arrêta le balancier de son bouclier et l'envoya contre Shunrei qui l'esquiva. Le bouclier alla s'écraser contre un arbre, l'esquintant. Shunrei se pinça les lèvres et bondit sur lui, des pics rocheux l'accompagnant. Shiryu évita les pics de justesse et prépara son attaque. Il concentra son cosmos dans son poing droit et envoya le coup en direction des pics qui se brisèrent les uns à la suite des autres. Jamais on n'aurait pu croire qu'ils avaient éprouvé des sentiments l'un pour l'autre en voyant ça. La haine avait tout remplacé. À moins que l'on ne considère que la frontière entre haine et amour était fine.
Alors que Shiryu parvenait à briser les piques, Shunrei lui adressa la parole :
- En plus de m'abandonner, tu m'attaques maintenant ?!
- Je ne sais pas ce que tu me craches serpent, mais jamais je n'ai abandonné Shunrei ! Jamais !
- Ah oui ?! Pourtant c'est ce que tu as fait quand tu es parti défendre la cause d'Athéna !
- Parce que tu crois que ça m'amusait d'aller combattre Hadès ?! Parce que tu crois que toi et les autres foutues ménades, vous auriez été capable de le battre ?!
Shunrei, piquée au vif, grinça des dents et transforma son bras en une série de lianes pour attraper Shiryu. Mais ce dernier fut plus rapide !
- Par les Cents Dragons de Rozan !
- Non Shiryu ! Tenta de nouveau mentalement Dohko.
Mais Shiryu n'écoutait pas. Shunrei tenta de se protéger avec un bouclier en pierre et racines mais le coup était si puissant qu'il en fut détruit et elle se prit l'attaque de plein fouet. Elle hurla sous la douleur.
Dohko était en panique. Il voulait à tout prix que ce combat cesse mais son corps ne répondait pas encore. Tout juste il parvenait à bouger un doigt !
Shunrei se retrouva au sol, sonnée, Shiryu fonçait sur elle pour la bloquer. Elle tentait de se déloger en le griffant. Il voulut alors la mettre hors jeu quand il tomba sur ses yeux… ces yeux doux et chauds qui le regardaient avec tant d'amour. Pendant un laps de temps, il revit ce regard qui lui avait tant manqué.
Ce regard dont seule elle avait le secret.
Ce regard… celui de Shunrei.
Pendant un laps de temps, Shiryu se rendit compte de qui il avait en face de lui. Et de ce qu'il était en train de faire.
- Shiryu ! C'est Shunrei ! Entendit il crier dans sa tête. C'est son âme dans un corps de dryade ! Mais c'est son âme ! C'est elle Shiryu !
Mais alors qu'il abaissait son poing, Shunrei avait placé sa main sur la terre. Il la sentit un instant trembler et eut à peine le temps de bouger que des pics rocheux sortirent de terre et perforèrent son épaule droite. Il fut éloigné d'elle dans un hurlement de douleur déchirant.
Il retomba au sol, l'épaule en sang. Il vit les pics de roche se diriger de nouveau vers lui dans un fracas et une vitesse épouvantable. Pendant un moment, il crut qu'il allait mourir quand soudain ! Ils s'arrêtèrent…
Surpris, Shiryu vit au bout du terrain Shunrei, entourée de son cosmos vert et ses deux bras tendus. Ses longs cheveux noirs cachaient son visage qui était tordu par la souffrance. Les larmes jaillirent de ses yeux ainsi que cette plainte :
- Je… Je ne peux pas… Je ne peux pas…
Et elle s'effondra en larmes.
Le coeur tout aussi broyé par la tristesse, Shiryu s'avança vers elle et s'agenouilla. Elle s'arrêta un instant de pleurer, releva son beau visage couvert de plaque rouge et dans un cri mêlant rage et tristesse voulut se précipiter vers lui pour le frapper. Mais elle ne put que taper faiblement son torse avec ses poings tant les sentiments qu'elle éprouvait pour lui l'empêchaient d'aller plus fort.
- Pourquoi je ne peux pas te haïr ?! Pourquoi je ne peux pas te détester ?! Pourquoi… Pourquoi je… Pourquoi je ne peux juste pas t'oublier ?...hoquetait-elle.
- Shunrei… murmura Shiryu.
Et il fit ce geste qu'il n'avait pas fait cinq ans auparavant. Ce geste qui aurait pu tout changer.
Il la prit dans ses bras et la serra fort contre lui.
Aussitôt, les larmes se mirent aussi à rouler sur ses joues.
- Pardon… Pardonne-moi Shunrei, ne put-il que dire entre deux sanglots.
Il la sentit se calmer et agripper avec force son dos.
Soudain, un cri monstrueux déchira la forêt. Le cœur du Dragon se mit à battre plus vite à cause de la peur provoquée. Que se passait-il ? À contre-coeur, il vit Shunrei se dégager prestement de son étreinte et regarder le ciel, le visage stupéfait.
- Cilia… murmura-t-elle.
Aussitôt, elle mit les mains au sol et ferma les yeux.
- Dryades… Que se passe-t-il ?
De nouveau, Dohko entendit ce murmure qui avait déclenché la colère de la jeune fille.
- Shunrei ? tenta Shiryu en se rapprochant d'elle.
Mais elle se releva prestement et commença à s'éloigner, dos à lui. L'air manqua au Dragon : tout mais pas ça...
- Ils ont perdu contre Cilia. Vous avez perdu… Maintenant laissez-nous…
- Attends !
Il se précipita vers elle et attrapa son poignet. Il risquait gros à ce moment précis, il le savait. Elle pouvait très bien se défendre ou bien faire appel à Dionysos. Mais il ne se passa rien de tout ça.
- Retourne au Sanctuaire d'Athéna Shiryu, dit-elle d'un ton las. Si vous restez plus longtemps, Dionysos va sérieusement tous vous tuer. Vous êtes allés trop loin en pénétrant dans cette forêt.
- Rentre avec moi Shunrei… supplia-t-il.
Le corps de Shunrei se tendit.
- Rentre avec moi aux Cinq Pics…
- Shiryu…
Elle dégagea son bras.
- Les choses ont changé Shiryu. J'ai changé. C'est ici ma maison désormais.
Et s'en alla en courant vers les arbres.
- Shunrei ! Hurla Shiryu
OoOo
Avec Deathmask, Aiolos avait sauvé son frère ainsi qu'Ikki et Hyoga. Assis au bord de la forêt, près du champ de tournesols, il souffla un coup et voulut voir Aiolia. Ce dernier n'avait rien dit et était enfermé dans un silence qui inquiétait le Sagittaire.
Un bruissement de feuilles retentit dans son oreille et il fut soulagé de voir Dohko, accompagné de Shiryu et d'Aphrodite. Ils étaient bien mal en point. Dohko voulut parler mais les mots restèrent en travers de sa gorge, les larmes aux yeux. Aiolos se contenta d'acquiescer et mit son bras sur son épaule en signe de compassion. Aphrodite quant à lui fut très surpris de voir Deathmask se lever d'un coup et le serrer fort dans ses bras. Il s'attendait plutôt à un léger hochement de tête. Mais… Il s'avoua que cela lui faisait plaisir. Et il se laissa aller dans l'étreinte.
Aiolos eut un léger sourire en voyant ça puis manqua de tomber quand il sentit un tremblement sous ses pieds.
- Oh non quoi encore ?
Derrière lui, les arbres se tordirent et se rassemblèrent, formant un visage gigantesque composé de milliers de branches et de feuilles.
Les chevaliers frémirent en voyant cela. C'était Dionysos.
Le visage se mit à parler d'une voix dure, chargée de colère :
- Allez-vous en chevaliers. Vous avez perdu.
Et le visage disparu. La pluie finit par tomber sur la forêt de Dionysos, comme pour signifier aux chevaliers leur cuisante défaite.
OoOo
Shun avait du mal à marcher. La pluie s'abattait devant ses yeux mais il ne l'entendait même pas. Toute son ouïe avait disparu. Dans un état pitoyable, il tentait vainement de mettre un pied devant l'autre. Mais bientôt, ses jambes ne le portèrent plus et il s'effondra sur la terre.
Les dernières larmes sortirent de ses yeux.
- C'est… peut être mieux comme ça… finit il par dire. Pardon Ikki…
Et alors qu'il perdait conscience, il crut distinguer parmi les arbres la figure d'un homme avec des cornes sur la tête.
OoOo
Eliotis avait une cape sur les épaules. Il regardait le chevalier qu'il avait combattu, au sol, les vêtements en lambeaux. Il était vraiment dans un sale état.
- Bien fait pour lui ! Tenta t il pour se convaincre.
Mais alors qu'il se retournait, un remord le prit. Il repensa à la bonté qu'avait fait preuve ce chevalier et à ses yeux quand il avait pris conscience de ce qu'il faisait. Il se pinça les lèvres, hésitant.
Puis il se retourna et se précipita vers Shun. Il mit la cape sur lui et le fit mettre sur son dos. Dès que la manœuvre fut faite, il se transforma en cerf et s'en alla dans les bois en galopant.
Il fallait qu'il fasse vite.
OoOo
Esther ne parvenait plus à distinguer la pluie de ses larmes. Elle était agenouillée près de son frère et n'en finissait pas de pleurer.
Soudain, l'armure d'or du Capricorne chauffa. Une lumière dorée apparut autour de l'armure. Puis ce fut tout le corps de Shura qui s'éleva. Quand elle se rendit compte du prodige, elle se retira vivement et écarquilla les yeux de surprise. Elle ressentait de la peur aussi : était-ce comme cela que les chevaliers d'or mouraient ?
Elle vit ses bras se tendre grâce à l'armure et, dans une lumière étincelante, se remettre droit. Puis ce fut au tour des jambes et enfin elle vit le trou béant au milieu de sa poitrine se réformer. Tout autour de lui, un cosmos doré intincelait. Cosmos qu'elle reconnut immédiatement ! C'était le même que celui qui l'avait trouvé dans la forêt à l'âge de huit ans.
- Pan ? C'est toi ?
Et comme une réponse indirecte, le corps si caractéristique de ce dieu apparut tout autour de Shura, toujours inconscient. Il le déposa tranquillement au sol et se releva, un léger sourire en coin.
- Bonjour Esther.
- Que… Qu'as tu fais ?
- Je l'ai soigné, ça ne se voit pas ?
- Si… Enfin si ! Mais pourquoi ?!
Elle était au bord de la crise de nerf.
- Je n'avais guère envie de voir partir le porteur de l'armure de ma constellation partir comme ça après un sacrifice. Il a encore beaucoup de choses à apprendre.
- Ta constellation ?
- Ne me dis pas que tu as oublié d'où venait le Capricorne (1) ?! Tu me déçois Esther…
Esther le regarda, les yeux brillants de larmes puis vint immédiatement se réfugier dans les bras de Pan.
- Décidément, ça va devenir une habitude que tu fasses ça, dit le dieu des pâturages dans un rire.
- La dernière fois j'avais 8 ans, on repassera pour l'idée d'habitudes.
- Certes…
Elle se détacha et s'agenouilla immédiatement à côté de son frère. À son grand soulagement, son teint n'était plus blafard.
- Je ne te cache pas qu'il a besoin de soin quand même. Il a été sacrément amoché. Et je pense que Dionysos a dû lui en faire voir de toutes les couleurs.
- Ça ne m'étonne pas… répondit-elle d'une voix triste.
Elle mit son bras sur son épaule et malgré la lourdeur de l'armure, entreprit de le ramener à son Sanctuaire.
- Que comptes tu faire maintenant, Pan ?
Le dieu regardait l'horizon, l'air songeur. Puis, il haussa les épaules.
- J'ai des choses à faire. Au passage, embrasse Eliotis pour moi. Et dis-lui que je suis fier de lui.
Esther acquiesça et s'en alla avec son frère.
Les minutes passèrent et Pan n'avait pas bougé. Au loin, il vit la lune qui commençait à se lever. Il eut un tendre regard en voyant l'astre au-dessus de lui.
- Séléné, ma douce Séléné… Comme tu peux le voir, notre fils s'en sort bien. Je sais que tu étais récalcitrante quand je t'ai proposé que Dionysos devienne son tuteur mais regarde, il s'en est très bien sorti.
Puis il s'arrêta de parler alors qu'il entendait un bruit de pas arriver dans son dos. Il eut un sourire sur son visage d'homme-chèvre.
- Tu as finalement décidé de te montrer Dionysos.
Il se retourna et vit le visage profondément en colère du dieu du vin et de la fête. Dieu qui n'était plus sous sa forme d'homme arbre mais sous sa forme humaine. Il eut un pincement au cœur en voyant ça : cela faisait depuis Ariane qu'il n'avait pas eu un tel regard.
- Que viens-tu faire ici Pan ?
- Je faisais une sieste dans ta forêt quand j'ai été perturbé par les combats. Je ne m'attendais pas du tout à ce que cela arrive dans ton Sanctuaire tiens.
- Pour ma défense, c'est Athéna qui l'a cherché.
- Et tu dois en être satisfait d'une certaine manière non ?
- À qui le dis tu ?
Pan eut un sourire en coin puis soupira.
- Je ne vais pas y aller par quatre chemins Dionysos mais s'il y a bien une chose qui te rapproche d'Athéna c'est bien ta fierté. Enfin, tous les dieux enfants de Zeus sont comme ça. Mais au final cela risque de se retourner contre vous.
- Pan, cela s'est retourné contre Athéna. C'est Athéna qui m'a attaqué, pas moi.
- Certes. Mais c'était elle qui était le dernier rempart de la Terre contre les dieux.
- Et ?
- Avoue le Dionysos. Tu haïssais ta sœur et tu es profondément satisfait de la voir souffrir, d'accord. Mais ça te faisait quand même une belle jambe quand c'était elle qui combattait Hadès ou Poseidon.
- Comment tu …?!
- Tu sais pertinemment que ton Sanctuaire n'aurait jamais fait le poids contre Hadès. Sauf que maintenant, il n'y a plus que lui pour faire rempart à une quelconque vengeance des dieux sur les hommes. Vu que tu as démontré qu'Athéna pouvait être battue. Tu crois vraiment être de taille contre eux ?
- Allons bon, c'est un vieux dieu qui dort dans des grottes et qui m'a filé son fils à élever qui me dit ce que j'ai à faire ? Répondit Dionysos d'un ton plein de mépris.
Pan dévisagea Dionysos et eut un léger sourire en coin :
- Je suis peut-être un vieux dieu qui n'a pas été capable d'élever son fils. Mais moi au moins je n'ai pas passé des siècles à me terrer dans ma forêt suite au décès de ma femme.
Ce fut la phrase de trop pour Dionysos. Il s'apprêtait à le trucider avec son sceptre quand son regard accrocha celui plein de compassion de Pan.
- Je ne dis pas que tu es un dieu minable. Bien au contraire. Tu as fait énormément de choses pour les humains, à ta manière. Tu leur as apporté le vin, le sens de la fête mais aussi le théâtre ! Cependant, je dois t'avouer que ce jeune demi dieu plein de fougue et d'envie que j'ai connu autrefois me manque. Ce jeune demi dieu capable de bouger les montagnes pour prouver sa valeur au monde. Ce jeune demi dieu tenant tête à l'ordre et la bienséance pour leur montrer qu'il n'y a pas qu'une seule façon de voir la vie. Ce jeune demi dieu… qui ne craignait pas d'être sur le devant de la scène et de défendre ce qui lui était juste.
Dionysos abaissa son thyrse. Il poussa un soupir et se retourna pour s'en aller. Mais avant de repartir, il eut un léger rire et tourna à moitié son visage vers Pan.
- Revenir sur le devant de la scène tu dis ?
Le dieu des pâturages fut surpris d'entendre ça puis eut un sourire.
- Ça, c'est le Dionysos que je connais.
OoOo
Saori avait senti son cœur se serrer quand elle vit ses chevaliers arriver au Sanctuaire. Shion était tout aussi troublé qu'elle. Immédiatement, les chevaliers avaient été pris en charge par Mû, Camus et Milo et installés dans la salle du trône.
- Bon sang, il s'est passé quoi ?! s'écria le Scorpion en s'occupant de Shiryu et de son épaule blessée.
- On a perdu Milo, voilà tout, déclara Aiolos.
- Non attends… C'est pas vrai… C'est pas…
- Si ça l'est ! répondit d'une voix dure et tranchante le Sagittaire.
Surpris du ton employé, Milo écarquilla les yeux puis se ravisa, non sans pester.
- Comment ça vous avez perdu ? fit Saori d'une petite voix.
Aiolos se pinça les lèvres et s'agenouilla en face d'elle.
- Je sais que c'est difficile à croire Déesse Athéna mais nous avons perdu contre Dionysos et son Sanctuaire.
- Mais… Comment… Ils sont…
- Non. Ils ne sont pas aussi forts que nous. Simplement… Ils ont capitalisé sur ce qui n'allait pas dans nos rangs. Et c'est comme ça que Dionysos a remporté cette guerre.
- Non c'est… Vous ne pouvez pas…
Saori ne pouvait pas croire qu'elle ait été à ce point aveugle. Et ce fut pire quand Aiolos lui raconta ce qu'il s'était passé.
- Vous… Ce n'est pas possible… Vous ne pouvez pas… Je ne peux pas perdre… Je…
Elle tremblait et ses yeux étaient remplis de larmes. Son teint était livide et sa respiration hachée.
- Déesse Athéna… tenta Shion.
Saori repoussa violemment sa main. Elle fit volte-face et partit en courant, les larmes roulant sur ses joues.
- Déesse Athéna ! cria le Grand Pope.
Mais la jeune fille n'entendait plus rien. Elle ne voulait plus les entendre l'appeler par ce nom. Le cœur battant, son réflexe fut d'ouvrir la chambre de Seiya. Là, ses yeux tombèrent sur le jeune homme, dont les yeux ne reflétaient aucune vie. Ce chevalier qui avait donné sa vie pour elle, comme les autres. Qui avait reçu l'épée d'Hadès en plein cœur. L'épée qui lui était destinée. Elle… La déesse incapable de sauver ses chevaliers… Qui même encore aujourd'hui les envoyait à la mort ou à la défaite. Elle fondit en larme et poussa un hurlement de désespoir alors qu'elle s'agenouillait auprès de lui.
OoOo
Les chevaliers étaient restés dans la salle du trône. Le silence régnait en maître. Seuls les cliquetis de l'armure de Mû dérangeaient ce silence de mort. Ce dernier était occupé à soigner Shiryu qui ne disait rien. Ses yeux étaient rouges et des plaques de la même couleur perturbaient sa peau ocre. Aiolia aussi était enfermé dans un mutisme profond. Tout juste, il répondait par un hochement de tête quand on lui posait des questions sur son état.
Le silence se finit quand Ikki se réveilla. Il grimaça alors qu'il avait le sentiment que le cri de la sylphe était encore dans ses oreilles.
- Ne bouge pas trop Ikki. Ton sens de l'ouïe ainsi que ton oreille interne ont été durement touchés par l'attaque que tu as subi. Il va falloir qu'on arrange cela avec le Grand Pope mais dans quelques jours cela ira mieux, déclara Mû.
Le Phénix retroussa les lèvres et se leva brusquement. Il tenta de faire quelques pas malgré son état.
- Ikki ! Il faut que tu reste assis ! Ordonna Camus.
- Où est Shun ? demanda ce dernier d'une voix colérique.
- Ikki…
- Où est Shun ?! Où est mon frère ?! s'écria le Phénix
- Ikki… Shun est tombé de la falaise… dit Hyoga avec tristesse.
- Il ne peut pas disparaître comme ça ! Je le connais ! Il ne peut pas… Il ne peut pas partir…
Hyoga sentit son cœur se serrer davantage alors qu'il voyait les larmes monter dans les yeux d'Ikki.
- Il ne peut pas mourir…
Le silence se fit de nouveau entendre parmi les chevaliers.
- Est-ce que les urnes des cloth d'Andromède et du Capricorne sont ici ?
C'était Deathmask. Ce dernier regardait par la fenêtre. Ikki manqua de lui en coller une mais il se ravisa quand il sentit la poigne dure et le regard perçant d'Aiolos.
- Non, nous ne les avons pas, déclara-t-il en surveillant le Phénix.
- Alors c'est qu'ils sont vivants lui et Shura, répondit le Cancer.
- Comment tu peux en être aussi sûr Deathmask ? demanda Mû. Peut être que les urnes sont retenues par Dionysos tout simplement.
Le chevalier des Enfers se retourna et cloua sur place le Bélier de son regard bleu acier.
- Quand un chevalier meurt… Ou un membre du Sanctuaire… Je suis le premier à le savoir. Car je ressens son âme allant au Puits.
Aiolos se pinça les lèvres en faisant la comparaison avec la mort d'Eli : la sensation était-elle multipliée quand c'était l'âme d'une personne chère à son cœur ?
- Or là… Pour Shura et Shun… Je n'ai rien ressenti. Et je ne ressens toujours rien.
- Alors cela signifie qu'il y a de l'espoir, tenta Aphrodite.
- Certes… Mais cela signifie aussi qu'ils sont dans l'antre de Dionysos, déclara Shion
Tous les chevaliers regardèrent le Pope à ce moment précis, conscient de ce que cela signifiait.
- Que va-t-il leur arriver là-bas ?
(1) Dans la mythologie grecque, la constellation du Capricorne représente pour certains Amalthée, la chèvre qui nourrit Zeus lors de son enfance. Pour d'autres elle représente Pan lorsqu'il fuyait le monstre Typhon. Ayant pris l'apparence d'une chèvre, il voulut se transformer en poisson mais il ne réussit à transformer que le bas de son corps (Source : Wikipédia).
Et pif ! Fin de la bataille du Sanctuaire d'Athéna contre le Sanctuaire de Dionysos !
Echec et mat pour Athéna (bien qu'en vrai, elle aurait largement pu gagner).
Que prévoit désormais Dionysos ?...
À très vite pour le chapitre 10 !
