Merci, Sockscranberries, prodigieuse bêta.

N'oubliez pas que vos reviews sont mon soleil du jour et, bon... C'est bientôt l'automne.

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Chapitre 12

Le capitaine tint compte de leur demande et, en quelques minutes, après de brefs aurevoirs et des explications bancales, ils étaient sur le quai alors que le yacht s'éloignait à nouveau. Tante Jocelyne, Richard et les garçons avaient semblé s'inquiéter de leur possibilité de rejoindre la maison, mais Severus leur avait assuré qu'ils trouveraient un moyen, prendraient un taxi, ou loueraient une voiture s'il le fallait. Ils n'étaient qu'à deux heures de route depuis cet endroit. Jane, elle, n'avait pas semblé soucieuse, probablement parce qu'elle connaissait la vraie nature du moyen de transport qu'ils allaient emprunter.

Alors qu'ils marchaient le long du quai, le soleil haut dans le ciel, Severus avait laissé son bras autour des épaules d'Hermione, juste pour donner le change aux invités qui les regardaient à présent sûrement depuis le bateau qui mettait les voiles. Bateau duquel Hermione avait été sauvée par un fiancé inquiet. Elle prit la parole.

«Vous n'aviez pas à faire cela,» lança-t-elle, du bout des lèvres.

«Auriez-vous préféré rester ?» Il tourna les yeux vers l'horizon pour remarquer que le yacht était à distance suffisante pour qu'il puisse ôter son bras, ce qu'il fit. Il était aussi suffisamment loin pour qu'elle ne puisse plus faire machine-arrière. «Désolé d'avoir agi sans…» souffla-t-il, fermé. «Vous auriez dû me le dire.»

«Non, non, je me fichais de rester. Mais j'aurais pu prendre sur moi.» Ils continuèrent de cheminer» sur les planches, au-dessus d'une eau turquoise, parmi les bateaux à quai et, soudain, son contact lui manqua. Elle se retint, un peu gênée par ce qu'elle ressentait.

Il grogna. «Supporter de se faire harceler pendant toute une journée, coincée sur l'eau… C'est un peu comme Azkaban, mais avec vue.»

Elle eut un petit rire.

«Il y avait même quelques Détraqueurs à bord,» remarqua-t-il ironiquement.

«Cela vous aura probablement coûté les délicieuses crevettes du déjeuner,» ajouta-t-elle faiblement.

«Oui, c'est affreux de se dire que c'était le seul endroit où j'aurais jamais pu en manger, n'est-ce pas ?» répondit-il, sardonique.

Ils marchèrent un peu en silence, quittant les quais pour s'engager sur une jolie promenade parallèle à la plage, face à la mer d'un bleu d'azur. La rue grouillait de voitures et de gens qui se baladaient tranquillement, probablement uniquement des touristes en vacances, puisque c'était un jour de semaine. Les nombreux palmiers alignés le long de la plage, mais aussi sur le parapet qui séparait les deux voies de circulation, faisaient assez d'ombre pour que l'on puisse y marcher confortablement. De l'autre côté de la route, il y avait des bâtiments résidentiels et des hôtels, certains anciens et d'autres plus récents, dont les rez-de-chaussée étaient occupés par des magasins divers et des restaurants. Severus était probablement en train d'essayer de repérer un endroit depuis lequel transplaner, et Hermione décida de rompre le silence avant qu'il ne trouve ce qu'il cherchait.

«Êtes-vous pressé de rentrer à la maison ?»

«Pas particulièrement. Surtout parce que je meurs de faim et qu'il n'y a sûrement rien de prêt chez vos parents.»

Elle sourit. «Ah, super. J'espérais pouvoir… explorer un peu la zone. Je ne suis jamais venue ici.»

«Très bien.» Il indiqua un passage piétons et ils bifurquèrent pour traverser la rue afin de rejoindre le côté des bâtiments.

Ils cheminèrent pendant quelques minutes, Hermione admirant les vitrines des magasins huppés où était vendu un peu de tout - des vêtements, des sacs et également des montres.

«Nous devrions peut-être nous mettre en quête d'un endroit pour manger ?» demanda finalement Severus.

«Oui…»

Le salon de beauté devant lequel ils passaient alors tapa dans l'œil d'Hermione. «Est-ce qu'il serait possible de faire une petite pause avant ?»

Elle indiqua la vitrine du magasin, puis toucha son chignon, qui masquait les pointes irrégulières que la grille d'évacuation de la piscine avait arrachées.

«Oh, ouah. Le Ministère doit vraiment bien vous payer,» ironisa-t-il avant de s'approcher d'elle, avançant vers le salon.

«Arrêtez,» dit-elle en souriant. «Je ne… fais jamais de folies de ce genre, et je pense que j'ai bien besoin de prendre un peu soin de moi aujourd'hui.»

Il plaça sa large main dans son dos pour l'encourager à entrer et un frisson se répandit le long de son échine. «Allez-y, Madame Granger,» la taquina-t-il, «J'ai faim.»

Elle pénétra dans le salon et il la suivit. «Peut-être est-il possible qu'ils rendent mes cheveux présentables vus les tarifs qu'ils pratiquent, et je ressemblerai à quelque chose, pour une fois,» marmonna-t-elle sur le ton de la plaisanterie, mais Severus ne sourit pas comme elle l'avait espéré. Il aurait voulu lui dire que ses cheveux étaient bien comme ils étaient. Beaux. Mais bizarrement, il en fut incapable et se contenta de lui tenir la porte ouverte.

L'un des coiffeurs s'approcha et commença à parler sans discontinuer de ce qu'il pourrait faire pour l'aider, alors qu'elle se tenait face à Severus. Les femmes qui étaient assises sous des sèche-cheveux ou avec toutes autres sortes de machines au-dessus de leur tête, ou bien attendaient que quelque produit ne fasse effet, ne cessaient d'observer ce dernier. Il n'était probablement pas commun qu'un homme entre dans le salon - en dehors de ceux qui travaillaient ici, bien sûr. Il passa devant plusieurs d'entre elles avant de trouver un siège.

«Bonjour,» lança-t-il, et sa voix soyeuse parlant français attira l'attention d'Hermione.

Il s'assit et trouva un journal à lire pendant que le coiffeur installait Hermione. Apparemment, il avait un créneau pour une coupe rapide, puisque la plupart des clientes avaient à attendre ou étaient prises en charge par ses collègues.

«Et vous ?» demanda-t-il en s'approchant de Severus. «N'avez-vous pas besoin d'une petite coupe sur ces magnifiques cheveux que voilà ?» continua-t-il en français, l'air flamboyant, faisant courir ses doigts dans les cheveux de Severus en les décoiffant, en faisant même sortir de l'élastique qui les maintenait attachés sur sa nuque. Severus le repoussa poliment pour renouer proprement sa queue de cheval. Depuis la fin de la Guerre, il avait pu accorder plus de temps à la concoction d'une recette de shampoing qui lui convenait, et l'état de ses cheveux étaient bien plus acceptables à présent. Et puisqu'il n'ait pas été en contact avec les vapeurs de potions depuis plusieurs jours, il imaginait qu'ils étaient d'autant plus présentables.

«Non, merci, je ne fais qu'attendre ma fiancée,» répondit-il en français et à nouveau, Hermione sentit son bas-ventre se tordre au son de sa voix qui ronronnait dans ladite langue de l'amour. Depuis Jacques, la simple pensée d'être avec un homme qui savait parler français, même mal, la dégoûtait. Après l'avoir entendu dire tant de mots crus, de mots sexy, de mots doux à Victoria alors qu'il aurait dû les lui dire, à elle, elle avait envie de vomir rien qu'à l'idée d'être à proximité d'un homme francophone. Mais la voix douce et soyeuse de Severus, parlant un français parfait, lui faisaient l'effet inverse. Elle se prit bientôt à imaginer ce qu'il pourrait lui murmurer au lit, se demandant si ce serait sincère. Cela le serait sans doute bien plus que tout ce que Jacques lui avait dit. Severus lui était faussement engagé, il avait été contraint à la suivre jusque-là, et pourtant il agissait en homme foncièrement bon, ne sourcillant même pas devant Victoria, respectant complètement Hermione, ce qui était déjà bien plus que tout ce que Jacques n'ait jamais fait.

Le coiffeur se mit donc au travail pendant que Severus lisait. Après une petite heure, il retourna la chaise et attira son attention en lui demandant ce qu'il pensait de sa fiancée. Severus leva le regard vers les cheveux d'Hermione. Alors qu'ils lui arrivaient auparavant au milieu du dos, ils avaient été coupés légèrement au-dessus de ses épaules. Sa frange aussi avait été raccourcie, et le fait que ses cheveux aient été séchés et lissés en boucles à peine ondulées pour parfaire le travail du coiffeur, rendait le tout et la rendait, elle, encore plus sublime.

La bouche de Severus s'assécha avant qu'il ne parvienne à déglutir pour répondre : «Magnifique.»

Hermione sourit et rougit légèrement, se demandant s'il n'avait répondu cela que pour donner le change devant tous ces gens qui les pensaient en couple. En fait, ils se fichent complètement de savoir si vous êtes ensemble ou non. Personne du Ministère n'irait jusqu'à se pointer ici et poser des questions, et ta famille n'est pas là non plus. Il a répondu cela parce qu'il le voulait.

Après qu'elle ait réglé et qu'ils aient quitté le salon de coiffure et alors qu'ils descendaient la rue en quête d'un restaurant pour le déjeuner, elle demanda : «Est-ce que c'est vraiment bien ?»

«Absolument,» répondit-il alors qu'il cheminait à ses côtés, les mains dans les poches. Il la regarda de nouveau. Quand leurs yeux se rencontrèrent, et malgré leurs lunettes de soleil, ils furent tous deux parcourus d'un frisson inexplicable et détournèrent le regard. «Vous avez payé un prix de star de cinéma pour cette coupe, et vous avez tout l'air d'en être une, à présent,» compléta-t-il. Elle eut un sourire et son cœur s'emplit d'une douce chaleur.

Ils choisirent un restaurant à la terrasse surélevée couverte de parasols, sur le front de mer. Hermione avait pensé que ce pourrait être sympathique de déjeuner ici. Le bâtiment était beau, imposant et avait des airs de palaces.

«C'est moi qui régale,» précisa-t-elle en montant les cinq ou six marches qui menaient à la terrasse.

«Je ne suis peut-être pas le patron, mais je peux toujours payer mon repas,» remarqua-t-il en fronçant les sourcils, sans franchement prendre la mouche mais à l'évidence légèrement offensé.

«Ce n'est pas ce que je voulais dire ! C'est juste pour vous remercier pour… pour tout, pour aujourd'hui.»

«Quand bien même, c'est inutile. Faisons moitié-moitié.»

«D'accord, pas de problème,» répondit-elle en souriant.

On les guida jusqu'à une table où ils commencèrent à lire le menu. Après quelques minutes, Severus était prêt à passer commande.

«Est-ce que nous pouvons y aller ?»

«Faites, faites, j'hésite encore.»

«Vous hésitez sur ? Ils ont du poulet sauce Fettucine Alfredo juste là,» fit-il remarquer, montrant le menu.

«Eh bien, je n'ai pas encore pris ma décision.»

Severus laissa échapper un reniflement.

«Quoi ? Je vais peut-être vous surprendre, après tout !»

Severus appela le serveur. Après l'avoir salué, il commanda des beignets de crevettes et leur risotto de parmesan. Hermione ne put s'empêcher de le dévisager alors qu'il égrenait les mots en français, sa voix, toute aussi soyeuse qu'un moelleux au chocolat, coulant à ses oreilles. Elle percuta seulement qu'elle le dévisageait quand elle se rendit compte qu'il la regardait, sourcils levés, tout comme le serveur, tous deux attendant qu'elle passe commande à son tour.

«Ah oui, je vais prendre les linguine aux crevettes,» répondit-elle en français, avant de rendre le menu au garçon. Severus leva à nouveau les sourcils, de surprise cette fois, et compléta leur commande par une bouteille de vin qui s'accorderait à leurs deux plats.

Après que le serveur se fut éloigné, il continua à la regarder, l'air inquisiteur, et elle sourit. «On annonce encore plus de crevettes,» dit-elle.

Comme ils avaient tous deux souhaité avoir vue sur la mer et sur les gens qui passaient, ils avaient pris place côte à côte sur la table ronde. Quand leurs plats furent servis, il fut donc aisé à Hermione de lui en proposer après l'avoir goûté elle-même.

Il eut un grognement. «Et pourquoi donc ? N'êtes-vous pas satisfaite de votre choix ?»

«Ce n'est pas ça, Monsieur Grognon, je suis parfaitement contente de mon s'appelle juste être sympa et vous proposer de goûter à un plat que vous allez aimer. » Elle poussa son assiette vers lui. À contrecœur, il piqua dans une crevette et tourna sa fourchette pour y enrouler des pâtes.

Il mangea et eut un bref soupir de contentement. «Vous aviez raison. Plutôt bon.»

«Les vôtres ont l'air bonnes aussi,» ajouta-t-elle.

«Ah, je comprends votre plan à présent,» s'exclama-t-il avec dédain, bien qu'elle perçut à nouveau le soupçon de plaisanterie dans sa voix. Il eut un sourire supérieur et déplaça son assiette vers elle. Elle sourit à son tour et goûta avec joie un peu de son risotto et l'un de ses beignets.

«Délicieux !» s'exclama-t-elle sans avoir fini de mâcher.

Quand il fut question de dessert, Hermione refusa, avançant qu'elle préférait acheter une glace sur la plage. Severus renonça donc également à son dessert et ils partirent, traversant la rue en quête d'un endroit où acheter une glace.

Ils marchèrent un petit moment, parlant de tout et de rien et observant les gens sur la plage jusqu'à ce qu'ils trouvent un glacier. Comme ils choisissaient leurs parfums, Severus demanda à goûter le chocolat. Hermione fit soudain grise-mine.

«Quoi ?» demanda-t-il sèchement.

«Une chose intéressante qu'il vous faut savoir à mon sujet : j'adore le chocolat. La mousse au chocolat, le gâteau au chocolat, le soufflé au chocolat… les cookies aux pépites de chocolat. Mais je déteste la crème glacée au chocolat.»

«C'est grotesque !»

Hermione se contenta de hausser les épaules. Elle finit par choisir fleur de lait, et Severus prit… noix de coco. Il paya les deux. Bien qu'il ne soit pas vraiment en couple avec elle et n'avait d'ailleurs aucune obligation de subvenir à ses besoins, il se sentait mal à l'aise. Comme s'il avait été insultant de ne pas le faire, alors qu'il avait décliné sa proposition de payer leur déjeuner.

Ils marchèrent le long de la promenade en mangeant leurs glaces à grandes lampées, observant les gens les dépasser, se dorer au soleil, s'éclabousser dans l'eau. « Laissez-moi goûter la vôtre.» Il la regarda, ses sourcils manifestement froncés visibles derrière ses lunettes, et avec un regard légèrement confus qu'elle ne discernait pas bien. Il aurait voulu l'arrêter tout de suite, arrêter cette… amitié, cette proximité naissante. Mais bizarrement, il en fut incapable. Il n'en fit rien. Peut-être que, s'ils devaient vivre ensemble pour Merlin savait combien de temps, il valait mieux avoir une relation cordiale avec elle. Mais ne laisse pas cela devenir trop intrusif, trop intime. En plus, elle avait eu une matinée compliquée. Cela aurait été vraiment merdique de sa part d'empirer encore davantage sa journée sans autre raison valable que ses propres insécurités affectives. Il savait suffisamment ce que c'était d'avoir une horrible journée dans les pattes et de n'avoir besoin que de réconfort et d'un peu de légèreté pour faire passer la pilule.

Severus souffla. «J'aurais dû prendre celle au chocolat,» marmonna-t-il. Puis il eut un rictus avant de lui tendre son cône. Elle le prit, lui offrant le sien. Chacun approuva le choix de l'autre.

Quand ils eurent terminé leurs desserts, ils commencèrent à chercher un endroit pour transplaner, mais sans se presser pour autant. Ils parlaient calmement en se baladant sur le trottoir le long des magasins, en attendant de pouvoir tourner à un angle afin de rejoindre une rue arrière où ils avaient plus de chances de trouver un coin tranquille. Ils en profitèrent donc pour faire du lèche-vitrines. Soudain, Hermione s'arrêta face à l'une d'entre elles, celle d'une bijouterie.

Severus continua de marcher sur quelques mètres avant de réaliser qu'elle n'était plus à ses côtés, et il dut légèrement revenir sur ses pas. Elle était silencieuse, calme, et observait l'un des objets exposés là en tenant entre ses doigts le pendentif en forme de clef qu'elle semblait ne jamais quitter. Il avait été visible toute la journée, hors de sa chemise, chose qui n'arrivait pas toujours

Il identifia cependant la source de son intérêt. Une paire de boucles d'oreille en or blanc. Le métal était ciselé en forme de petite rose, avec quelques pierres rouges au centre et une verte sur le côté, figurant une feuille. Elles auraient eu l'air superbe, suspendues délicatement à ses lobes, parfaitement assorties au style des courbures de la clef qui pendait à son cou.

«Est-ce que ce collier a une signification particulière pour vous ?» demanda-t-il doucement.

«Humm, oui, on peut dire cela… Mais c'est stupide, vraiment.»

Il la regarda, un sourcil levé. Quelques nuages blancs avaient en partie masqué le soleil alors qu'une douce brise avait commencé à souffler. Ils avaient donc retiré leurs lunettes de soleil et elle pouvait à présent voir ses yeux d'un noir profond. Ils semblaient doux, plus doux qu'elle ne les avait jamais vus jusqu'ici. Il y avait de la compréhension aussi. Comme ils la poussaient à parler, elle le fit.

«C'était celui de ma grand-mère. »

«Judith ? »

«Non, la mère de mon père. Elle le portait toujours, je l'admirais beaucoup, jouant avec quand j'étais enfant, tirant dessus. J'adorais ma grand-mère. Elle a toujours dit que j'étais sa préférée parmi tous ses petits-enfants, » sourit Hermione, «Et elle était la seule qui pouvait le mieux… maîtriser mon père, me défendre et le rabrouer quand il partait dans ses fulminations. Il la respectait et c'était bien mieux alors. Quand j'ai été assez grande pour le porter, un peu avant de recevoir ma lettre d'admission à Poudlard, elle me l'a offert pour mon anniversaire. Elle est décédée peu de temps après. »

Severus ne sut pas vraiment quoi répondre à cela. Il lui toucha maladroitement l'épaule, puis la lâcha rapidement.

«Elle disait que j'étais remarquable dans tout ce que j'entreprenais, même les choses les plus stupides et insignifiantes et… » Hermione cligna des yeux pour repousser les larmes. «Elle me manque, c'est tout. C'est stupide, parce que je suis entourée de toute cette gigantesque famille et que la plupart d'entre eux sont formidables… J'aimerais juste qu'elle soit encore parmi nous, elle aussi. »

Il y eut un silence et elle se reprit un peu. «Elle aurait adoré ces boucles d'oreilles, » sourit Hermione.

«Est-ce que vous allez les acheter ? » demanda Severus, doucement.

«Oh, non ! » son sourire s'élargit. «J'ai déjà fait des folies chez le coiffeur, » ajouta-t-elle en secouant la tête, joueuse, comme si elle se prenait pour une vendeuse de shampoing. «Je suis juste vraiment surprise que la facture des boucles d'oreilles soit si proche de celle du collier. Il est si ancien. »

Comme elle se livrait, les jolis nuages de coton s'étaient assombris pour devenir gris sans que ni l'un ni l'autre ne le remarque, et ils éclatèrent alors sur eux dans un grand fracas. Ils furent pris par surprise et se retrouvèrent trempés avant d'avoir l'idée de courir pour se mettre à l'abri. Ils tournèrent au coin de la rue, toujours sous les flots, et comme les rues se vidaient de leurs passants, Severus percuta.

Il la retint, arrêtant sa course, et elle le regarda.

«Quoi ?! » Chaque seconde la trempait encore davantage, ruinant sa coupe de cheveux hors de prix.

Il sortit alors sa baguette de la poche de son pantalon et la pointa vers le haut et, alors qu'un air supérieur s'affichait sur son visage, un parapluie se déploya au-dessus de leurs têtes. «Ce n'est pas parce que je me retiens d'employer la magie devant votre famille que je dois devenir un fichu Moldu. »

Hermione eut un petit rire alors qu'ils marchaient en quête d'une ruelle. En touchant sa peau, la brise la fit légèrement frissonner.

«Pouquoi… est-ce que… la pluie… est toujours si glacée… en été ? » demanda-t-elle, les dents serrées, en frottant ses mains sur ses bras pour essayer de se réchauffer.

Il repéra un recoin, entre deux magasins, approprié pour transplaner et l'y attira par le coude.

«Est-ce que vous parviendrez à transplaner ? »

«Bien sssûr, » répondit-elle, toujours tremblante.

Il roula des yeux. «Vous allez vous désartibuler. » Il la rapprocha de lui et, pendant l'instant où leurs corps se touchèrent, ses frissons ne furent certainement plus dus au froid.

Ils se regardèrent dans les yeux pendant plus longtemps qu'il n'aurait été nécessaire avant que Snape demande finalement : «Prête ? »

Hermione se contenta de hocher la tête, timidement.

Son bras autour de la taille d'Hermione, il les fit transplaner après avoir fait disparaître le parapluie magique qui flottait au-dessus de leur tête.

Ils apparurent aux alentours de la maison de ses parents, un peu plus loin dans la rue au cas où ils soient déjà rentrés, parmi des arbres et des buissons. Il pleuvait ici aussi. Bien qu'elle n'en ait pas réellement envie, Hermione se sépara de lui, mal à l'aise. Elle remonta alors l'allée de gravillons en trottinant et ouvrit la porte d'entrée.

Il ne fut pas vraiment déçu de la laisser lui échapper, surtout parce qu'il ne voyait plus que son pantalon blanc, trempé, qui laissait transparaître ses fesses et le triangle blanc de sa culotte dans lequel il eut soudain très envie de se nicher.

Il finit par sortir de ses pensées et la suivit jusqu'à la maison, arrivant à ses côtés juste quand elle ouvrait la porte.

«Maman ? Papa ? » appela-t-elle, en claquant toujours un peu des dents. Avant qu'elle ne s'avance davantage pour voir si ses parents étaient rentrés, il lui toucha l'épaule et elle sentit un picotement qui lui indiqua qu'il venait de lui lancer un sort de séchage. Mais elle finissait par s'y habituer, puisque d'autres types de magie semblaient aussi causer des picotements…

«Severus ! » le tança-t-elle.

Il sut immédiatement que son inquiétude venait de sa crainte que son père les ait pris en flagrant-délit d'utilisation de magie. «Personne n'a rien vu. Ils ne sont probablement même pas rentrés. »

«Quand bien même… ça serait difficile d'expliquer pourquoi je suis sèche alors qu'il pleut des trombes. Et que vous ne l'êtes pas ! »

Ses yeux roulèrent dans ses orbites. Il porta alors sa main à ses cheveux pour y faire courir ses doigts et, alors qu'il les peignait ainsi d'un air fabuleusement sexy, ils séchèrent instantanément. «Voilà. »

Elle écarquilla les yeux, le houspillant silencieusement, et il se contenta d'un rictus satisfait.

«Maman ? Papa ? » appela-t-elle de nouveau, pénétrant plus en avant dans la maison.

«Ils ne sont pas rentrés, ce n'est pas faisable, sorcière. Aucun moyen de transport Moldu ne le permettrait. »

«D'accord. Bon. Je vais aller me doucher, dans ce cas, » dit-elle timidement. « À moins que vous ne vouliez y aller d'abord ? »

«C'est vous qui grelottez. Allez-y. »

Elle s'élança dans l'escalier de service et il la suivit, incapable de se retenir de regarder ses fesses, devant lui. Elle rassembla des vêtements et quelques produits de toilette et pénétra dans la salle de bain. Il s'assit près de la fenêtre et regarda la pluie tomber à flots à l'extérieur en enlevant ses bottes.

«Severus ? » lança-t-elle, tremblant un peu, en tenant la porte ouverte, comme pour chercher du soutien.

«Hmmm ? »

Il leva les yeux vers elle.

«Je… Je voulais juste vous remercier. Pour aujourd'hui. J'ai vraiment passé un bon moment. » Elle eut un sourire.

Severus se contenta de hocher la tête, doucement, les lèvres très légèrement plissées aux commissures. Hermione referma la porte des toilettes et s'y appuya. Etais-tu vraiment sur le point d'inviter Severus Snape à prendre une douche avec toi ? C'est complètement dingue! Ah bon? Vraiment? Est-ce que vous ne vous êtes pas rapprochés aujourd'hui? Bien sûr que si. Il a été prévenant, drôle et… Non, non arrête ça! Ne mélange pas tout. Vous êtes amis maintenant, et c'est bien comme ça. Ne fiche pas tout en l'air.

De l'autre côté de cette même porte se tenait Severus Snape. Il envisageait sérieusement d'y toquer et de s'inviter dans la pièce. Avait-il rêvé, ou y avait-il quelque chose dans ses yeux ? Une… étincelle? Et ces fesses dans ce pantalon blanc… Sa main s'avança vers la porte, mais il n'y frappa pas. Il se contenta d'y poser sa paume, alors que le bruit de la douche lui parvenait, depuis l'autre côté.