Bonjour à vous qui passez par là ! Voici un OS, relativement court, centré sur le point de vue d'un antagoniste. Il peut être lu de façon indépendante, mais on peut aussi le relier a mon OS chacun est là ou il doit être pour suivre son destin. Ça peut être un peu particulier. Il y est fait mention de suicide, vous êtes prévenu. J'espère que vous apprécierez!

Crépuscule

Elle regarde les couloirs propres et clairs du 5 eme étage du Grady Memorial Hospital. Le lino blanc est impeccable. Les murs vert exempt de toute trace de sang. Pas comme avant. Pas comme au début. Pas comme quand ils se sont installés ici et qu'il n'y avait presque personne. Ils ont fait du bon travail. Elle a fait du bon travail.

Bien sûr, il y a ses agents. Tous en tenue de policier. A ses ordres. Ou presque. Ils la suivent, parce qu'elle est la seule à avoir eu les couilles de tuer Hanson. Il fallait le faire. C'était une nécessité. Elle sait que tout le monde n'est pas d'accord avec sa façon de gérer les choses. Mais elle sait aussi que personne n'est une menace pour le moment. Même pas Lamson.

Il y a tous ceux qui s'agitent et entretiennent les lieux, prennent soins des malades. Tous arborant la tenue verte de bloc trouvé sur place. Des jeunes, des vieux, des dociles, d'autres plus difficiles, même si ceux la sont vite maté. Tous soumis à son autorité. Qu'ils soient là par choix ou par obligation importe peu. Ils sont sous sa responsabilité. Ils lui doivent tout. Un lit, de la nourriture, une sécurité. La seule chose qu'elle demande en échange c'est leur loyauté et leur obéissance.

Et puis il y a Beth Greene. Elle ne comprend pas comment une fille comme elle peut être encore en vie. Encore si innocente. Quand Dawn elle-même a dû tout donner pour se maintenir en vie, pour garantir sa place. Que croient- ils? Que coucher avec Henson était son bon plaisir? Non. Elle l'a fait parce qu'elle le devait. Et maintenant, elle a le pouvoir.

Alors pourquoi? Pourquoi Beth Greene ne se soumet pas. C'est une gamine tout juste majeure. Sans capacités notables. Faible. Innocente. Ingénue. Une jolie blonde aux grands yeux bleus. Elle a vu les marques sur son poignet, elle sait d'où cela vient. Beth Greene aurait dû mourir à un moment ou à un autre. Et si par miracle elle en avait réchappé, elle aurait dû mourir quand même, attrapée, battue, violée et laissée pour morte. Parce qu'elle est faible.

Dawn est forte. Elle a bâti cet endroit. Elle le garde en ordre et en sécurité. Elle pourvoit en nourriture, en eau, en armes, en médicaments. Et voila comment elle est remerciée. Personne ne voit ce qu'elle fait pour cet endroit. Personne ne comprend. Pas même Noah. Lui qui s'est enfui à la première occasion avec Beth. Comme s'il avait la moindre chance dehors.

C'est ce qui la met le plus en colère. Au delà de défier son autorité en prenant la fuite sans payer quoi que ce soit. Que quiconque ici puisse penser être assez fort pour survivre dehors, sans elle. Et maintenant... Maintenant un groupe d'individus détient ses hommes et pense être en position de négocier avec elle. Tout ça pour Beth Greene.

Elle enrage. Mais elle ne le montre pas. Elle a appris à garder un masque impassible. A se montrer douce pour mieux obtenir ce qu'elle veut. Elle doit attendre son heure. Mais une chose est certaine, Beth Greene et son groupe, tous ceux qui se pensent suffisamment malin pour la défier? ne savent pas à qui ils ont affaire.

Mais patience. Pour le moment, elle doit se maîtriser. Elle en a l'habitude. Elle l'a toujours fait. Elle le devait pour survivre avec tous ces hommes, bien avant l'apocalypse. Elle continuera à le faire, jusqu'à ce qu'ils soient secourus. Ensuite, elle sera une héroïne, reconnue pour tout ce qu'elle a fait ici, toutes les vies qu'elle a sauvées. Et s'il faut verser quelques larmes et faire croire qu'elle regrette la mort de tous ceux qu'elle a abandonnés, et bien elle le ferra.

Trouver Beth n'est pas difficile. Elle est dans la chambre de la femme qui a été amené il y a quelques jours. Carole si elle se souvient bien. Voila une femme qui a l'air d'etre taillé pour survivre. Pas autant que Dawn. Mais quand même. Elle est maigre, mais forte. Même dans son sommeil ses traits sont durs. Le genre de femme qui a du faire des sacrifices pour survivre. Si différente de Beth Greene.

Ceci dit, sans Dawn, elle serait morte. Alors elle n'est pas si dure à cuire que cela. Elle a eu de la chance de s'être réveillée hier soir. Après la petite conversation qu'elle a eu avec Beth. C'est une chose qu'elle aime faire. Se montrer gentille. Prétendre qu'elle ne savait pas tout des agissements de Gorman. Ou de O'Donnel. C'est chez elle ici. Pourtant, inexplicablement, la fille n'est pas tombée dans le panneau. Peu importe.

Quand elle entre, Beth se tourne immédiatement vers elle, sur ses gardes. Comme si elle avait la moindre chance. Dawn a du mal à supporter de la regarder. Les cicatrices sur son front et sa joue ne suffisent pas à ternir sa beauté. Sa lumière. Dawn aimerait avoir une raison de la frapper à nouveau. Parce qu'elle peut à peine tolérer que les grands yeux bleus de la fille soient posés sur elle.

Beth se teint entre elle et la femme. Carole. Dawn la voit pour ce qu'elle est aussi. Une manipulatrice. Assise dans son lit, une perfusion encore accrochée à son bras, le regard bas, elle se fait passer pour faible. Elle ne l'est pas. Elle est de la même trempe qu'elle. Même si Dawn a quelque chose en plus.

-"Nous avons reçu un message. Votre groupe est ici. Ils ont enlevé les agents Licari, Shepperd et Lamson et ils veulent les échanger contre vous. Vous avez trente minutes pour vous préparer."

Elle ne laisse pas le temps aux deux femmes de répondre. La lumière qu'elle a vue dans les yeux de Beth est une chose qu'elle ne peut pas supporter. Et elle ne peut pas se permettre de lui faire ravaler son élan de joie. Pas maintenant. Si elle veut faire payer Beth et son groupe, elle doit récupérer ses agents. Et pour ça, elle doit amener Beth Greene et sa compagne saine et sauve à l'échange. Ensuite… Ensuite…

Il lui faut peu de temps pour organiser les choses et donner ses ordres. L'échange aura lieu dans un couloir peu utilisé mais sécurisé. Ce n'est pas un endroit qu'elle aime. Les portes des chambres sont fermées, réduisant la luminosité. Les câbles électriques pendent du plafond. Mais elle a insisté dès le début pour que les sols et les murs soient nettoyés. La porte du fond donne sur les escaliers. C'est un endroit idéal.

Elle fait évacuer tout le personnel à l'autre bout. Inutile qu'ils se bercent d'espoir en imaginant pouvoir partir un jour. Une partie des agents restants l'accompagneront. Elle sait qu'elle pourra avoir confiance en eux, même s'ils ne sont pas toujours d'accord avec ses méthodes. Ils font partie des gens qui rentrent dans le rang.

Bien sûr, elle prévient aussi le Dr Edwards. Voilà une personne sur qui elle ne peut pas se reposer. Mais elle n'a pas le choix. Il sera gage de bonne volonté, de sécurité. Il n'est pas très utile, faible, malléable. Même si, elle doit le dire, une partie d'elle a été agréablement surprise par la perversité dont il a fait preuve, en amenant Beth a tuer le Dr Trevitt. Bien que cela l'ai aussi mise dans une rage folle.

Tout est organisé en quelques minutes. Ce qui lui laisse le temps d'observer Beth Greene. De loin, discrètement. Sans surprise, la fille exulte de joie. Elle ne saute pas partout, mais il suffit de la regarder. Elle sourit. Et ses yeux bleus ont de nouveau cette flamme d'espoir. Sa démarche est plus légère. Qu'elle en profite. Parce que ça ne durera pas. Si elle s'imagine un instant qu'elle va la laisser partir avec son groupe bien tranquillement. Et avec Noah en plus? Jamais.

Noah. C'est une autre épine dans son cœur. Tout ça à cause de Beth Greene. Pour changer. Cette fille est une machine à emmerdes. Elle se demande si quelqu'un a déjà partager son avis à son sujet. La trouvant inutile. Ça n'a certainement pas été le cas de Noah. Elle a bien vu les regards. Au début ça n'était pas un problème.

Le garçon pouvait bien tomber amoureux d'elle. Ce n'était qu'un fil de plus qui relierait les deux jeunes adultes à Dawn et à cet endroit. Mais si amour il y avait, ça n'était pas celui qu'elle avait imaginé. Quoique ce soit, ça leur a donné les clefs pour s'échapper.

Dawn pensait qu'il reviendrait. Après avoir réussi à passer les grilles. Elle était certaine qu'il reviendrait en rampant, l'implorant de l'accueillir a nouveau, promettant de ne plus être stupide. Au lieu de cela, il a permis au groupe de Beth de venir jusqu'ici.

Elle finit par quitter Beth Greene tandis qu'elle enfile son jean sale et son polo jaune immonde. A la place elle rejoint le lieu de rendez- vous. Ils se positionnent tous derrière elle. En attente. Y compris Beth et la femme. Carole. Assise dans un fauteuil roulant, comme si Dawn ne savait pas parfaitement qu'elle est plus que capable de marcher sans aide.

Et puis ils sont là. Elle ne peut pas s'empêcher d'être surprise de voir Noah. Bien sûr elle sait que le groupe l'a recueilli, mais elle ne pensait pas qu'il aurait le courage de venir jusqu'ici avec eux. C'est un nouveau feu qui vient brûler dans sa poitrine. Elle doit le récupérer. Elle sait même comment.

Tout devant Shepperd et Licari bien sûr. C'est intelligent. Ils servent de bouclier. Ça dénote quand même une certaine forme de confiance. A tort ou à raison.

Rick Grimes se tient à l'avant. Il s'est présenté comme un ancien shérif. Dawn pense qu'il a dû tomber bien bas, parce qu'il ne ressemble définitivement pas à un représentant des forces de l'ordre, avec ses cheveux et sa barbe hirsute. Il est sale et couvert de poussière et de sang. Pour peu, elle penserait qu'il n'a plus rien d'humain.

Derrière, Noah bien sûr. Au milieu car plus faible. Ensuite, un homme et une femme afro americain sans doute. Elle est jolie. Un visage doux. Mais dans ses yeux brûle un feu que Dawn a déjà vu consumer des combattants bien plus dur. L'homme à côté a beau être une montagne de muscles, il suffit d'un coup d'œil pour comprendre qu'il est trop doux pour ce monde, pas assez affûté.

Le dernier membre du groupe, elle le loupe presque. Ça la surprend. Parce que c'est un homme sauvage, plus sale que tous les autres. Le genre d'homme qu'elle aurait arrêté avant tout ça. Grand, de long cheveux brun et une barbe de quelques jours. Elle est saisie par ses yeux bleus, petites billes enfoncés dans son visage et presque cachées derrière ses cheveux gras. De façon très surprenante, il porte une arbalète accrochée dans son dos.

C'est un survivant, ça ne fait aucun doute. Pour un peu, elle brûlerait d'envie de l'avoir à ses côtés. Mais elle est suffisamment maligne pour savoir qu'on ne dompte pas un homme comme lui. Jamais il ne lui obéirait de façon aveugle. Ce qui est tout ce que Dawn exige.

Puis l'échange commence.

-"On leur a fait aucun mal."

Dawn croit Rick Grimes sur parole. Ils ont beau ressembler à des animaux, elle voit que le groupe en face d'elle n'a rien perdu de son honnêteté. Et ils savent tous qu'ils ont besoin de ses agents, en vie et en bonne santé, pour récupérer Beth et la femme. Mais une chose l'interpelle.

-"Où est Lamson?"

-"Les charognes l'on eu."

-"On l'a vu de nos yeux."

Shepperd et Licari. Ils mentent bien sûr. Et bien sûr elle ne peut rien dire. Sales petits menteurs.

-"Ho. C'est une triste nouvelle. C'était quelqu'un de confiance"

C'est tout ce qu'elle peux dire, et ça lui arrache la gorge. Elle n'est pas triste du tout. Comme si elle ne savait pas qui complotait contre elle pour mettre Lamson au pouvoir. Non, le problème, c'est qu'elle est perdante maintenant. Heureusement elle sait déjà comment elle va répliquer. Elle ne peut pas se permettre de paraître faible.

-"Une à vous contre un à moi."

-"Ok."

Elle aime ça. C'est elle qui décide. Qui a le dernier mot. Qui lance les choses. C'est son tempo. Et ils le suivent. Ce qui ne l'empêche pas de rester vigilante. Il y a encore trop de choses qu'elle ne comprend pas.

C'est parce qu'elle le regarde du coin de l'œil, attentive à lui, qu'elle le voit. Le regard que l'homme à l'arbalète pose sur Beth Greene. Au début, elle pense que c'est la femme, Carole, qu'il regarde comme ça. Mais elle se rend compte de son erreur quand le premier échange a lieu. Il a beau s'avancer pour l'aider à sortir du fauteuil roulant et à marcher, ses yeux ne quittent pas Beth Greene.

C'est comme si le temps ralentissait. Parce qu'elle ne comprend pas. Pourquoi un homme comme lui regarderait une fille comme elle. Dawn sait que Beth n'a pas été abusée, manipulée, ou maltraitée. Comment une fille si innocente et naïve qu'elle a pu s'attacher un homme comme lui. C'est incompréhensible. Une absurdité. Une aberration.

Sa bouche est remplie par un goût amer, tandis qu'elle empoigne le bras de Beth pour la conduire à Rick Grimes. Mais ce n'est pas lui qu'elle regarde. Ni Shepherd qui avance. Non, elle regarde l'autre homme, qui n'est pas sitôt arrivé auprès de son groupe qu'il se retourne, pour de nouveau fixer Beth Greene.

Il suffit d'une main posée sur l'épaule de Beth, une fois l'échange passé, pour que la lumière se fasse. Il l'aime. Et puisque la fille est tellement transparente, Dawn n'a pas de mal à comprendre qu'elle aussi l'aime en retour. C'est dans la position même de son corps, penché vers l'homme, la façon dont son épaule s'incline, dont sa tête se penche, comme si elle allait la poser sur son torse.

C'est… Dégoûtant. Abject. Révoltant. Pourquoi? Pourquoi une fille comme Beth Greene s'en sort si facilement, s'en rien sacrifier, quand Dawn, une femme forte, intelligente, doit sacrifier jusqu'à sa dignité pour survivre et décider d'elle même? Pour un peu, elle en pleurerait de frustration. Se roulerait par terre. Taperait du poing et crierait.

A la place, elle se contente de sortir sa botte secrète. Son dernier tour de force. Celui qui met tout le monde à ses pieds.

-"Je suis heureuse qu'on ait réussi à s'entendre."

Elle laisse planer un silence alors qu'elle les regarde se retourner et se préparer à partir. La joie qu'elle ressent à l'idée de ce qu'elle va dire… C'est meilleur que tout. La drogue. Le sexe. La soumission. C'est le goût du pouvoir.

-"Il ne manque plus que Noah."

Ils se figent tous. Leurs visages, mais surtout leurs yeux, sont un régal à voir. Elle voit Noah se figer, ses traits gagnés par la peur et la défaite. Les autres protestes, bien sûr. Même son propre camp. Mais ses arguments sont valables, elle le sait. Ils n'y a aucun moyen pour qu'elle ne gagne pas cette manche. Pour qu'elle ne gagne pas la partie.

Pourtant, elle ne regarde pas Noah. Ni les autres. La seule qu'elle regarde, c'est Beth Greene. Ses yeux bleus remplis de haine. Une haine qui n'égale pourtant pas celle qu'elle ressent à l'égard de Beth. Elle l'entend. Son "c'est injuste". Et c'est comme de l'eau fraîche qui balaie le goût de bile qu'elle a fond de la gorge depuis le début.

Elle gagne. Quelque soit leur choix, elle gagne.

Si elle avait prêté un peu attention à ce qui l'entoure, elle aurait peut être vu. Mais c'est Beth qu'elle regarde. Pas Noah. Quand le coup de feu retentit, elle ne comprend pas. C'est assourdissant. Elle regarde le corps du garçon chuter au sol, son sang se répandre sur le lino blanc. Elle voit Beth se précipiter, son visage se strié de larmes. Elle observe l'homme s'approcher d'elle, poser sa main sur son épaule. Elle entend les exclamations de part et d'autre.

Pourtant, rien de tout cela ne l'atteint. Non, à la place elle est remplie de rage et d'un sentiment de frustration intolérable. Tout son corps tremble. Elle sert les poings, s'empêche de sortir son arme et de la pointer sur la tête blonde.

Quand Beth Greene se redresse et que leurs yeux se croisent, elle sait que la fille voit tout. C'est sa faute. Si Beth Greene n'avait pas été là, si elle n'avait pas farcit la tête de Noah avec ses espoirs, il serait toujours là. En vie.

Ensuite, elle ne voit plus rien, n'entend plus rien. Elle reste là, debout dans le couloir, les yeux de Beth toujours imprimés dans sa rétine, même si la fille est partie depuis longtemps, son groupe emportant le corps de Noah.

Il fait presque nuit au moment où elle revient enfin à elle. Elle a récupéré suffisamment de calme pour savoir ce qu'elle doit faire. Elle a récupéré suffisamment de calme pour ne pas exploser de colère en ouvrant la bouche. Elle réunit ses agents dans son bureau, une carte étalée devant elle.

-"Très bien. Je veux plusieurs équipes. Vous quadrillez le secteur et dès que vous les avez repéré, on les prend en embuscade."

Personne ne dit rien mais ce n'est pas surprenant. Ils sont là pour obéir. Mais étonnement, ils ne sont pas rapides. Elle se retourne.

-"Aller! Hors de question qu'on les laisse gagner! Noah est mort à cause d'eux!"

Du coin de l'œil, elle aperçoit le Dr Edwards. Il secoue la tête et la regarde avec tellement de pitié dans les yeux, que ça lui fait presque perdre la tête. Puisqu'il lui faut trouver un moyen de secouer les troupes, elle ne se retient pas. Il va servir d'exemple. Ensuite, tout le monde obéira. Elle récupérera Beth Greene. Et elle ferra disparaître la flamme de ses yeux bleus.

Mais quand elle ouvre la bouche, ce qui sort, c'est la détonation d'un coup de feu. Il lui faut un temps pour réaliser ce qui se passe. Elle s'est fait tirer dessus. Elle ne se retourne même pas. Elle n'en a pas la force. C'est un bon coup, elle se vide rapidement de son sang. Et personne ne bouge pour lui venir en aide.

Son corps est trop lourd alors elle tombe. Ce n'est pas grave, ça ne fait pas mal. Et puis… Et puis enfin elle est là. Beth Greene. Devant ses yeux. Assise contre le mur en face, les genoux repliés contre elle. Elle porte une tenue bleu de bloc. Les cicatrices que Dawn lui a fait sont ouvertes, le sang s'en échappant pour couler sur le visage de la jeune fille.

Et ses yeux. Ses yeux bleu profond la fixent, profondément ancrés dans les siens. Mais ça ne va pas. Non ça ne va pas du tout. Parce qu'ils sont toujours animés par la flamme de l'espoir.

Fin