— Disclaimer : L'univers et les personnages appartiennent a J.K Rowling
— L'histoire ne respecte aucun tome, c'est un Drarry progressif allant du tome 1 au tome 7 ( et plus peut-être ).
— Résumé : Draco Malfoy, du haut de ses onze ans, est un garçon effacé ; vide de vie, de sentiments ou de volonté propre. La solitude et les livres étaient devenus ses seuls amis dans cette vie monotone et ennuyeuse mais dont, paradoxalement, il a peur de quitter. Il n'était qu'une ombre, n'ayant pas cette envie de briller, de se mettre en avant ou de se faire bien voir comme son père qui, d'ailleurs, le considère comme la honte de la famille, le remplaçant par son jeune frère : Scorpius Malfoy.
Draco n'a aucun désir, tout le laisse indifférent, se contentant de se laisser porter par le courant. Sa peur de l'inconnu, de la nouveauté et des gens étaient bien trop grande pour l'encourager à sortir de cet état. Même l'espoir du bonheur avait disparu... à moins que quelqu'un ne le lui apporte.
Chapitre 1
Draco venait tout juste de laisser son père, montant tête baissée dans le train. Un nouvel univers s'offrait à lui. Honnêtement, c'était effrayant, le blondinet n'ayant nullement l'habitude de quitter le manoir. Lucius ne lui avait rien dit, ni un au revoir, ni un à bientôt. Il en avait l'habitude. Depuis la naissance de Scorpius, il y avait environ six ans, Draco s'était complètement effacé. Ses parents semblaient avoir oublié son existence et lui, ne faisait la route qu'entre sa chambre et la bibliothèque.
Il ne niait pas qu'avant, la situation n'était pas meilleur. Draco n'était à l'origine, pas un enfant bavard ni très assuré. L'éducation de son père l'avait complètement éteint. Le blond demeurait dans un mutisme total, au point d'en croire qu'il était muet ; les médecins disaient, quant à eux, que c'était un problème psychologique et non physique. Ce constat avait été le point de rupture pour son père, le mois suivant, Narssica était enceinte. Ce n'était au fond, qu'un prétexte, il était déjà la honte de la famille et Lucius ne le voulait pas en tant qu'héritier. Même lorsqu'il avait encore la voix, il ne parlait que très peu, incapable de tenir une discussion digne de ce nom. Les docteurs prétentaient que cela ne dépendait que de lui, qu'il devait faire un effort.
Sauf que Draco n'avait aucune envie de se battre, pour qui ou pour quoi que ce soit. Il n'avait pas eu d'amour, ni d'amis et la seule fois où il était sorti datait de longtemps : une soirée mondaine. Il avait pris peur. Les gens avaient l'air faux, leurs sourires ceux du diable et leurs mains pleines de sang. En tant qu'enfant et malgré les conseils sévères de Lucius, il était parti en courant quand on s'était approché de lui. C'est de là que venait sa peur des gens mais son père avait préféré le punir sous prétexte de lui avoir faire honte que de l'écouter sur ce problème qui perdurait encore aujourd'hui. Ce qui le terrfiait n'était pas les sorciers en eux-même, mais l'hypocrisie et la trahison. Leurs sourires angéliques cachaient un mal, un intérêt avide, de la cupidité. Sans parler de leur gentilllesse qui ne servait qu'à attirer leurs proies dans leurs filets. Comment pouvait-il être le seul à l'avoir si distinctement vu ? Et son père voulait qu'il reste dans ce monde de mensonge ?
Draco avait envie de fuir en courant. Il y avait tellement de bruit et tant de monde que cela l'effrayait, la quiétude du manoir le manquait déjà. Une fois le diasnostique tombé, sa famille l'avait indirectement renié. Personne ne lui parlait, pas qu'il serait maintenant en mesure de répondre, et on tenait Scorpius loin de sa personne. Après tout, il était une anomalie, un infirme. Un enfant qui ne parlait pas aurait des difficultés à apprendre, surtout au niveau des sortilèges mais également dans la sociabilité. Serrant fort son sac, le blond tenta de ne pas laisser la panique le gagner et trouva une place. C'était la première fois, en dehors de cette soirée qu'il faisait face à une telle foule. L'angoisse le tenait en grippe. La nouveauté le terrifiait et le changement dans ses habitudes encore plus ; il ne verrait plus les décors de sa chambre, ni la bibliothèque dans laquelle il passait tout son temps. Personne ne l'avait rassuré. Il ne pouvait compter sur quiconque. Le blond avait fini par s'habituer à cette indifférence, ce manque d'amour et d'attention.
Il était vide à l'intérieur et avait constamment froid. Il ne ressentait plus rien, que ce soit de la tristesse, de l'amour, de la joie ou de la colère. Mais là, il devait avouer se sentir mal. Ses membres tremblaient. Il savait parfaitement que pour la famille, il était une cause perdue. Narcissa lui reprochait son manque de caractère mais elle lui avait appris à se soumettre à eux. Elle lui reprochait son mutisme peut-être définitif, cependant, elle lui avait appris à ne pas lui répondre. Ils n'avaient pas été là pour lui quand il en avait eu besoin ; lorsqu'il avait peur, n'était pas sûr, était dans le doute. Ils avaient même abandonner son éducation à la magie, se concentrant sur leur nouvel héritier. Draco avait dû le faire seul à l'aide de divers livres et d'entraînements. S'il y était encore sensible, il en aurait pleuré, mais ce qu'il vivait était pire, Draco était devenu une coquille vide.
Remettant une de ses mèches rebelles derrière son oreille, Draco s'assit dans un compartiment heureusement vierge. Il ne perd pas de temps avant d'ouvrir un de ses nombreux ouvrages. Il avait désespérément besoin de se détendre. N'ayant pratiquement pas quitté le manoir et n'ayant aucuns amis et au fond, il ne savait même pas s'il voulait réellement en avoir, il était normal que cela l'angoisse. Sa routine était peut-être ennuyeuse mais, elle lui garantissait une certaine sûreté. Le blond n'avait pas vraiment l'idée d'en sortir et de découvrir d'autres choses qui seraient probablement néfastes et pleine de déception. Pareil pour les amis, les gens étaient beaucoup trop faux, du genre à vous trahir à la moindre occasion, allez voir son père.
Le temps d'apprendre à ne plus pleurer ni s'inquiéter de sa solitude et de l'indifférence de ses parents et de son frère était beaucoup trop long pour qu'il risque son coeur dans une aventure, telle quelle soit. Pour ne plus avoir mal, il l'avait scellé ainsi que ses émotions en délaissant une sorte d'humanité au passage. Il s'était nourri de la solitude, du silence, des livres, de la littérature et de sa personne. Cela avait été sur car il restait un être humain qui avait eu besoin d'une présence parental, d'amour et d'attention. Il ne l'avait pas eu... il avait dû faire sans.
Il entendit quelques bruits à l'entrée de son compartiment qu'il tentait au mieux d'ignorer. Dans sa chambre, il n'y avait pas cela, seulement un calme permanent qui aurait pu rendre fou certains. Il se tendit. Il ne savait pas se faire d'amis et ne voulait pas se mélanger. Il était seul et le resterai probablement. De toute façon, personne ne voudrait être ami avec quelqu'un comme lui, qui ne saurait jamais faire la conversation normalement. Les voix le dérangeaient. Un changement qu'il n'appréciait pas. Sa main se cripsa un peu sur la page. Heureusement, ils ne semblaient pas le voir : personne ne le remarquait.
Malgré tous ses efforts, il ne pu apaiser ses craintes. Comment serait sa chambre ? Est ce qu'on respecterait son silence ? Conment seraient les autres avec lui ? Mais surtout à quelle maison appartiendrait-il ? Pas comme si son père ni même sa mère s'en inquiétait : ce n'était plus lui l'héritier ; il n'était rien pour eux.
— Harry Potter est dans le train, venez voir !
C'est qui celui là ? Il avait déjà entendu ce nom, mais uniquement cela. Il ne prenait pas des nouvelles de l'extérieur, c'était une terre inconnue. Ses parents passaient tous leur temps dans le salon et lui, entre sa chambre et la bibliothèque, il ne lisait pas la gazette.
— « Sûrement une célébrité. »
Un frisson accompagna ses pensées en songeant à ce type de personne comme à la soirée de son père. Il repensait à leurs sourires diaboliques et leurs airs de prédateurs. Plus que jamais, Draco voulait partir d'ici. Plus que jamais, le blond désirait retourner à sa prison dorée. Les bruits autour de lui augmentaitent ; des cris d'excitation, de joie. Son livre suffisait à peine à détourner son attention de cette situation stressante. Il plaça une main pâle sur sa poitrine qu'il massa doucement avant de fermer les yeux et de respirer à intervalles réguliers. Le compartiment était vide à nouveau. C'était déjà mieux. Il n'aimait pas ce Harry Potter, l'imaginer avec un visage de conquérant qui lui rappelait ses cauchemars. C'était une belle ironie car il appartenait lui-même à une famille célèbre et riche.
Une fois plus ou moins calmé, le blond redirigea son attention sur la découverte d'une plante qui servira plus tard à la fabrication de la potion Tue-loup au cours d'une petite aventure au coeur de la Forêt Interdite.
Le souffle court, Draco suivit les autres élèves et futurs élèves. Un professeur avait, avec eux, fait le tour complet de Poudlard en passant par le Lac Noir, ses dangers et autres. Le blond regardait plusieurs groupes d'élèves qui s'étaient déjà formés et qui se réjouissaient de leurs prochaines études. Comment faisaient-ils ? Lui, avait du mal à l'idée de perdre tous ses repères, d'avoir de nouveaux horaires, des camarades et des professeurs. Le fait même d'être autant entouré à peine arriver lui provoquait presque une crise d'angoisse. Ses entorses étaient blanches à force de les serrer. Il ne se sentait tout simplement pas à sa place ; parmi ses gens qui riaient alors qu'il était si vide, qui étaient en groupes pendant qu'il n'avait personne avec lui.
Plus il approchait et plus il craignait sa répartition. Le blond connaissait en grandes lignes les principes, il n'avait pas lu L'histoire de Poudlard pour rien. N'empêche que cela ne l'apaisait pas plus. Quoi qu'il fasse, il savait très bien que ses parents ne seraient jamais fier de lui. Qu'il soit à Serpentard ou dans n'importe quelle autre maison ne les intéressaient pas, car il n'existait guère pour eux. C'était le type d'élèves avec lesquels il allait se retrouver qui l'inquiétait et aussi la perceptive de n'avoir en réalité, aucune personnalité.
Sa fine silhouette entrait désormais dans la Grande Salle. Il serait mieux de dire qu'il frôlait la maigreur ; ne mangeant pas beaucoup à cause du goût fade de la nourriture bien que préparer par des elfes. Il avait en quelque sorte hérité du physique de son père. Draco avait de longs cheveux qui lui caressaient le dos mais qu'il attachait le plus souvent en chignon bas ainsi que ses yeux gris, quoiqu'assombris. Il gardait résolument la tête basse et essayait de contrôler ses tremblements et cette panique irrationnelle. Inspire. Expire. Un homme d'un certain âge, du nom de Dumbledore énonçait d'autres règles de Poudlard. C'était apparemment le directeur et tout de suite après ce long discours, commençait la répartition.
Portant une main à son coeur, Draco veillait de près à sa respiration. Peut-être que le lieu était nouveau mais rien ne changerait pour autant. Il éloigna de son esprit ces gens aux airs douteux et avides et prêta de préférence attention aux élèves qui défilaient. La salle était vraiment grande et ornée de quatre tables, d'un espace professeurs et d'un plafond qui reflétait le ciel. Le blond se concentra dessus, il n'y avait rien de plus apaisant à part la lecture que d'admirer le paysage car la nature était probablement la chose la plus vraie et la plus pure qu'y ait existée. Le blond se détendit, se laissant aller vers d'autres contrées et par le chant des oiseaux. Peu importe, se dit-il. Draco n'avait qu'à rester éloigner d'eux, de reprendre au mieux ses habitudes et de ne pas se laisser pertuber. Sa vie n'était pas joyeuse au contraire, elle était morne, triste, sans couleurs ni goût, mais, c'était aussi la seule chose qu'il possédait réellement. Aucun gallion ne lui conférait la force de se battre car il en avait déjà assez de la vie.
— Harry James Potter !
Encore. Les cris qui vinrent après ce nom le sortirent de sa contemplation. Le blond osa porter un regard hésitant au garçon et s'étonna de le voir si différent de l'image qu'il s'était fait, se demandant même pouquoi il était si célèbre. Harry était trop mince, sur ce coup, ils avaient plûtot une ressemblance mais les vêtements de ce dernier étaient beaucoup trop grands, à se demander qui s'occupait de lui. Rien dans ce qu'on voyait extérieurement ne laissait paraître qu'il était hautain et avide mais pour lui, il demeurait un garçon banal qu'il avait jugé un peu trop vite.
— Gryffondor ! cria le Choixpeau magique.
La maison du courage.
Il aurait préféré éviter ce retour à la réalité. Pas besoin de lui rappeler qu'il n'était plus dans sa chambre mais à Poudlard, qu'il devrait bientôt dire adieu à la quiétude et à ses livres dans la bibliothèque familiale, qu'il allait être entouré et ne dormirait plus seul. Son manoir était sa prison, pourtant c'était le seul endroit où il se sentait bien. Aimait-il être privé de sa liberté ou était-il si habitué à ne pas en avoir qu'il ne la désirait plus ?
— Draco Malfoy !
Il se leva en bon soldat mais sa démarche, même en essayant, n'était pas assurée. Il tremblait visiblement. Il avait entendu des murmures. Pourquoi ne pouvait-il pas être quelconque ? Il ne voulait pas de ces gens qui ne s'intéressaient à lui que pour son argent ou de son nom de famille. Il se revoyait dans la bibliothèque en train d'étudier un sortilège ou dans sa chambre à la mettre en pratique. Autrefois, il se sentait vide et à peine arriver, il était déjà rempli d'une émotion qu'il aurait préféré renfermée. Il s'approcha néanmoins du Choixpeau et l'attrapa d'une main fébrile. Il ne voulait pas être ici. Il voulait que rien ne change, même s'il souffre intérieurement, même s'il est vide car il y a dehors encore plus de mal. Il ne voulait pas affronter toutes ses peurs. Il n'en avait pas la force. Attendant la sentence, il martyrisa inconsciemment ses mains entre elle et ne remarqua pas les larmes sur ses joues d'un teint maladif.
— Poufsouffle !
Il savait d'avance... qu'il ne satisferait pas son père.
À suivre...
