Sous la douche, l'eau froide l'aida à se calmer. La journée avait été terriblement chargé et elle apprécia le silence que lui procurait son chez-soi et l'eau qui coulait sur sa peau. Annabelle prit la peine de rester sous l'eau froide à réfléchir sur ce qui s'était passé.
Brenner l'avait ramené chez elle en sécurité, du moins c'est ce qu'il disait. Elle savait très bien qu'elle avait été trop sous le choc et qu'elle était sur les nerfs pour pouvoir conduire et retourner chez elle. Il l'avait payé en double et il lui avait demandé de prendre congé le lendemain pour s'en remettre. En sortant du véhicule, elle ne l'avait pas remercié pour quoi que ce soit. Après tout, c'était de sa faute si elle se retrouvait dans cet état. Et puis, il ne s'était pas excusé pour quoi que ce soit. Il n'avait rien rajouter. Il l'avait simplement laissé partir, sans doute troublé par sa journée également.
L'attaque relié aux araignées et la mise à mort par Biscuit, le doberman, n'était pas le fruit d'un hasard, non?
Il était curieux de constater que dans sa vie, des choses étranges pouvaient lui arriver. Par exemple, lorsqu'elle était enfant, elle changeait le poste de télévision sans la télécommande lorsque son père voulait regarder autre chose que ses émissions, l'attaque contre le garçon qui se moquait d'elle en lui brisant le bras ou encore les animaux qui venaient vers elle et qu'elle pouvait leur demandé ce qu'elle voulait...Sauf que maintenant, tout semblait beaucoup plus violent.
Elle ne devait plus ignorer Peter. Elle voulait encore des réponses. Après tout, il lui en devait. Martin Brenner ne lui en fournirait aucune et elle n'avait pas envie de le questionner sur quoi que ce soit. Après tout, l'homme en question avait torturé Peter, lui avait menti à propos de Stanley, ne lui disait pas tout, et si cela était seulement la pointe de l'iceberg, elle n'osa pas imaginer ce qui se trouvait cacher. Là aussi, Peter pouvait lui donner des réponses. Elle devait juste trouver confiance en elle pour le questionner.
Cette journée avait été chargée en émotion. Elle se sentait fatiguée comme si les évènements de l'hôpital l'avait épuisée, drainer de son énergie. Il était normal qu'elle se retrouve vidé de son énergie et qu'elle aie eu des pertes d'appétits. Elle n'avait pas eu envie de se faire à manger, ni la passion de faire une lecture d'un livre quelconque.
Elle se coucha tôt dans l'espoir de trouver Peter dans un contact mentale. Malgré sa tête chargée de pensées, il fut facile pour elle de trouver sommeil.
Ce n'était pas les bras de Morphée qui la recueillit, mais bien Peter. Celui-ci captura sa présence comme s'il attrapait un papillon attiré par une lumière dans la nuit. La jeune femme fut prise de vertige comme si cela pouvait aussi l'épuiser. Il avait entendue qu'elle s'endorme pour mieux l'attraper.
Son bel infirmier apparut tel une lumière dans l'environnement du vide. Il n'avait pas les mains derrière son dos comme à son habitude et il s'avança rapidement vers elle, confiant et lui sourit. Il l'avait attendu durant tout ce temps.
-Je suis content que tu ne m'ignores plus. Ta présence m'a manquée, lui dit-il en la regardant dans les yeux même si son regard parcourait sa tenue.
Gênée de son regard, elle se souvint d'avoir mis sa nuisette avec une robe de chambre pour mieux se vêtir. Il faisait encore chaud, mais elle trouva cela plus approprié à l'idée de se présenter devant lui. Walker remarqua qu'il ne semblait pas apprécié son geste.
-Comment ça s'est passé? À l'hôpital, je veux dire. J'ai été inquiet toute la journée! J'ai eu de de la difficulté à rester concentré à l'idée que tu te retrouves seule avec lui dans cet endroit de fous! Il aurait pu t'arriver n'importe quoi…
Il aurait voulu s'avancer un peu plus et la serrer dans ses bras, mais elle se montra légèrement réticente à l'idée d'avoir un contact physique. Il se montra très protecteur, mais il y avait quelque chose dans sa voix qui la rendait légèrement nerveuse.
-Tu étais là.
-Quoi?
-Tu as vu ce qui s'est passé. Ne me mens pas, Peter. Je t'ai senti juste avant l'attaque du chien, dit-elle en le regardant dans les yeux.
Il était curieux de constater qu'il ne semblait pas affecté par ses accusations. L'infirmier se présenta aussi impeccable que son uniforme. Il fronça légèrement les sourcils, contrarié à l'idée qu'elle soit aussi sensible de sa présence lors des contacts mentales.
-Tu étais là, répéta-t-elle avec plus de conviction.
-Oui, j'y étais, confirma-t-il. Je m'inquiétais pour toi. J'avais envie de savoir que tu étais en sécurité.
-Alors, pourquoi tu me demandes comment ça s'est passé si tu étais là? demanda-t-elle sur ses gardes.
-J'y étais seulement après l'attaque du chien. Je n'ai pas vu ce qui s'est passé avant.
-C'est tout?
Il ne répondit pas tout de suite et il se contenta de la regarder dans les yeux.
-Parce que tu crois que je suis responsable de la mort de Stanley? Tu penses que je pourrais faire une telle chose?
Il semblait blessé par ses paroles. Elle regrettait qu'il puisse penser ça et elle regretta aussitôt ses mots.
-Je ne sais plus quoi penser. J'ai eu une dure journée. Tout les évènements entourant Stanley, j'étais présente. Depuis que je suis arrivé au laboratoire, je...est-ce que c'est toi qui provoque tout ça? Sois honnête avec moi.
-Non. Peut-être qu'il s'agit de tes pouvoirs à toi.
Annabelle relâcha sa respiration et continua à observé ses traits. Il resta polie et doux, mais aussi inquiet.
-Est-ce que les deux fois que tu t'es retrouvé avec Stanley, tu te sentais en conflit ou en colère? Peut-être qu'il s'agit d'un mécanisme de défense. Tu comprends? Tu as peut-être demandé d'attaqué de manière non intentionnelle.
-C'était des araignées et un chien. Je n'aurais pas pu contrôler ce genre de chose, non?
-Tu as raison, mais je ne peux pas faire ce genre de chose non plus. Ce n'était pas un pouvoir que je pouvais appliquer. De plus, j'ai Soteria dans mon cou. Cela m'empêche de faire bien des choses. Je peux seulement communiquer avec toi, c'est tout.
Cela la rassurait un peu. Après tout, Peter était une personne gentille et bien intentionnée. Il aurait stupide de penser le contraire. Il l'avait aussi aidé à contrôler, du moins, ses pouvoirs et il lui avait prodiguer de précieux conseils. Le bel infirmier était son ami aussi et un prisonnier d'un homme bien plus cruel.
-Même si tout le monde, que ce soit les infirmières, les gardes et le docteur Brenner mentionnent que je suis dangereux, ce n'est pas le cas et tu le sais très bien. C'est une autre forme de torture appliquer pour mieux me contrôler et pour mieux me mettre à l'écart des autres.
Cet argument la rassura et remit une couche sur le magnifique Peter Ballard. Quand elle le regarda dans les yeux, elle se perdit presque dans son regard océanique. Ses yeux ressemblant au personnage de la Bête dans le conte de La Belle et la Bête. Elle avait encore envie de s'y noyer pour effacer ses peurs et ses soucis. Il lui sourit, devinant ses pensées. La jeune femme ne put s'empêcher de lui retourner. Maintenant, elle se sentait rassurée.
-Je suis resté accroché durant le trajet, mentionna-t-il. J'ai compris que tu ne viendras pas travailler demain.
-Ce sont les excuses de Brenner et je suis exténué. En parlant de resté accroché comme tu dis, tu pourrais prévenir avant de rentré dans ma tête, s'il te plaît.
-Excuse-moi. Je veux juste m'assurer que tout va bien.
-Même si tu penses que je ne suis pas en sécurité dans cet endroit et toi non plus, cela ne te donne pas d'excuses pour venir t'accrocher…De plus, tu ne pourrais rien y faire si jamais il arrivait quelque chose…
Le pire dans tout ça était qu'elle avait parfaitement raison. Soteria l'empêchait de s'échapper de cet endroit et de se libérer. Il était totalement impuissant si jamais il arrivait quelque chose à Annabelle. Ce n'était pas dans ses plans de la mettre trop à l'avant et qu'elle se fasse blesser, il devait la préserver de la douleur le plus longtemps possible. Il comprenait ses inquiétudes. Pourtant, espionner chacun de ses faits et gestes lui permettaient en fait d'espionner Brenner sur ce qu'il pouvait manigancer. Henry ne pouvait pas lui dire ça, mais il ne put se retenir de lui dire :
-Mais rester en contact de manière permanente ou presque, nous permet de renforcer le lien. Je sais que les autres sujets pourraient finir par nous entendre et que cela pourrait nous attirer des ennuis à tout les deux. N'oublie pas que je le fais pour nous. Pour nous deux. Tout comme moi, tu as besoin d'une présence, d'un ami… pour resté accroché…Tu es la lueur pendant ces journées…
Encore une fois, il avait raison. Il se montrait confiant malgré tout ce qu'il avait endurer. Si elle ne pouvait pas avoir confiance à son supérieur immédiat, elle pouvait très bien trouver confiance en Peter. Pourquoi s'était-elle permise de douter de lui?
-Tu en as envie toi aussi...hum?
Avec plus de confiance que la fois précédente, il l'embrassa. Elle fondit en lui, savourant la proximité de leurs lèvres et se détendit aussitôt à son emprise tandis qu'il mit ses mains sur ses hanches pour mieux la rapprocher.
Elle prit conscience de quelque chose changea dans leur environnement. Le vide se transforma en une image nette digne d'un conte de fée. Une forêt s'étendait à perte de vue composés d'érables, de bouleaux, de pins et de sapins. Cependant, c'était des fleurs blanches qui vinrent dominées l'endroit imaginaire. Elles y étaient par centaines, par milliers. Elles formèrent un paradis végétal avec des araignées crabes qui s'y promenaient tandis que le ciel sombre fit neiger des pétales rouges et blanches.
Le blond la poussa contre un tronc et continua de l'embrasser, réclamant son attention et sa bouche. Lui qui prenait plaisir à l'embrasser, savourant la douceur de ses lèvres, elle se montra un peu plus timide que lui, moins confiante. Sans doute était-il son premier.
Tentant de la mettre en confiance, Peter embrassa sa belle avec plus de tendresse et caressa une de ses mains avec tendresse. Mais elle ne sembla pas comprendre ses gestes tandis qu'elle resta là à l'embrasser.
-Touche-moi, implora-t-il entre deux baisers.
Comme une marionnette, elle osa enfin le toucher à sa demande. Il poussa un soupir lorsqu'elle vint poser une de ses mains dans sa chevelure. Annabelle avait toujours eu envie de toucher ses cheveux même avant qu'il se connaisse davantage. Elle les trouva étrangement doux et soyeux. Se permettant d'entremêler ses doigts dans sa crinière duveteuse si parfaite, elle défit sa coiffure. Son autre main vint caresser son dos pour s'appuyer contre lui. Elle se souvint des blessures qui avaient parsemés sa peau et elle constata qu'elle avait effectivement toute effacée ses vilaines cicatrices avec son pouvoir. Il lui en était éternellement reconnaissant.
La bouche de Peter arrêta de réclamer la sienne. Il descendit à son cou, près de la gorge, mordillant gentiment. Une envie violente et sauvage de la mordre le prit. Ses dents et sa bouche suça une partie de son cou. Ce besoin de laisser une marque et le besoin de libérer une friction chaude dans son pantalon. Ce dernier était devenu trop petit et il devinait parfaitement le début d'une érection.
-Peter! Arrête!
Il s'arrêta et ouvrit les yeux pour la regarder. Son faux nom prononcée aussi précipitamment le fit sourire. Ses cheveux étaient parsemés de pétales blanches et rouges. Elle rougissait et cela la rendait terriblement belle.
-Tu es magnifique, Annabelle.
-Je...je suis fatigué.
Sur ce, elle se mit à saigner du nez, tâchant sa robe de chambre.
-Oh…
Il devait la laisser se reposer même s'il avait envie de rester avec elle. Après tout, il lui devait bien ça et elle était en sécurité chez elle. Lui avoir fourni des explications, c'était tout ce qui importait. Il tenait à ce qu'elle reste accrocher dans sa toile.
-Bonne nuit, ma petite araignée.
