La vérité rouge comme le sang. Un liquide primordial pour la vie. Un secret révélé dans la tête de son père qu'elle pouvait y pénétrer comme dans un livre. Ce n'était pas tout à fait son souvenir. Du moins, en partie.

Elle vit ses faits et ses gestes comme si elle y était.

Mark Walker s'affaissait à travailler dans le laboratoire d'Hawkins. Elle ne sut déterminer son âge, mais le calendrier affichait la date du 6 novembre 1959. À l'époque, elle devait être à la maison éloignée de son travail. Elle devait être une enfant à l'époque...

Donc, ce souvenir ne faisait aucun sens. Pas pour elle. Pas pour des réponses concrètes. Après tout, elle était persuadé d'avoir l'âge de Peter, soit dans la mi- vingtaine. Et puis, elle avait déjà des pouvoirs en étant enfant. Il y avait peut-être quelque chose d'intéressant à en tirer bien qu'elle doute que son père ne soit pas responsable du déclenchement du souvenir. Il n'était pas conscient de ce qui se passait.

L'homme continua son travail dans le bureau. Il analysait du sang avec des photomètres. Un réfrigérateur servait à stocker le surplus. Le scientifique semblait blaser par son travail et soupira à plusieurs reprises.

Un homme entra dans son bureau. Annabelle le reconnut immédiatement. C'était Brenner. Bien qu'il semblait plus jeune, il portait des bandages au visage.

-Alors, ça avance? Demanda-t-il en s'approchant.

-Très bien. J'ai presque terminée. Nous pourrons donner le sang aux premières femmes enceintes dans peu de temps. Cela ne devra pas tarder.

-Excellent. Ça devrait faire l'affaire.

Un silence s'installa tandis que Martin continua à observer son père. Celui-ci sembla épuisé par la tâche que lui confiait son supérieur. À moins qu'il ne s'agisse de quelque chose d'autre.

-Comment va le garçon? Demanda Walker en brisant le silence et en semblant soucieux de son bien-être.

-Comme d'habitude. Il refuse de m'écouter. Il a faillit me tuer. Je n'ai pas eu le choix.

Cela attira son attention. Annabelle était toute ouïe. Henry observait aussi. Cependant, il était tout le contraire de sa petite-amie. Il était craintif, apeuré par ce qu'elle allait voir et entendre. Annabelle sentit son désespoir grandir, car personne ne pouvait arrêter ce souvenir. C'était comme une vidéocassette qui refusait de s'arrêter…

-Je lui ai implanté Soteria, l'appareil que j'ai mis au point pour l'empêcher d'utiliser ses pouvoirs. Je lui ai mis une camisole de force et il est dans sa chambre, enfermé.

-Vous auriez dû l'écouter au lieu de vous imposer à lui, répondit Walker en se levant de sa chaise.

-C'est ce que j'ai fait, mais ce garçon est brisé.

Cette phrase anima une colère à l'intérieur d'Henry. Maintes fois prononcé, il détestait qu'on le compare à quelque chose de cassé alors que c'était le monde qui l'était.

-Non. Vous ne l'avez pas fait. Vous ne l'avez pas écouter et encore moins tendu la main pour quoi que ce soit. Vous l'avez laissé tombé.

-Votre opinion sur ce que je fais ici ne m'intéresse pas. Vous ne pouvez pas comprendre, car vous ne le connaissez pas comme moi. De toute façon, il s'agit de mon projet. Pas du vôtre.

La conversation resta close. On devinait facilement que le dit garçon était Peter. Il n'en fallait pas plus pour Annabelle pour comprendre. Alors, son père avait peut-être essayer de l'aider, mais ça n'avait pas fonctionner.

-J'ai conscient de votre projet et je n'essaie pas vous le voler. J'essaie de vous aider.

-Vous êtes comme le Docteur Sam Owens. Vous pensez à des solutions différentes et vous pensez avoir raisons, mais je sais parfaitement ce que je fais. Comme vous l'avez fait avec le projet de mon père, le projet Rainbow.

Non. Vous êtes juste arrogant et ambitieux. Il n'avait aucune qualité dans cet homme. C'était l'opinion de la jeune femme. Celle-ci se souvint que Martin lui avait mentionner son paternel lorsqu'elle avait observer la maquette du bateau miniature, l'USS Eldridge. Forcément, il y avait un lien intéressant.

-Le projet Rainbow était une obsession de votre père et regarder où cela l'a amené. À la mort.

Martin ne sembla pas offusqué des paroles de son partenaire de laboratoire. Après tout, il le savait.

-Il a fait une erreur.

-La découverte d'une autre dimension hostile ainsi que la mort de tout l'équipage du bateau n'était pas nécessaire. Vous savez comme moi que la curiosité de l'homme peut causer sa perte.

-La curiosité amène à la grandeur et à avancer l'humanité sur un chemin sûr. Vous devriez savoir ça. Si je me souviens bien aussi, c'est vous qui avez analyser la terre et les particules sur ce qui restait de l'équipage.

Walker se souvint des cris d'agonis poussés par la radio. Ils étaient morts tandis que des grognements sinistres couvraient presque l'équipage dans d'atroces souffrances. Un frisson le parcourut lorsqu'il se souvenu des analyses sur la terre et les particules noires...Elles étaient congelés maintenant, mais pourtant, elles étaient vivantes comme un micro-organisme refusant de mourir.

-Terminez les analyses pour les différents groupes sanguins. Je n'ai pas envie que vous faisiez des erreurs et que l'un de nos mères porteuses meurent.

-Je tenais à vous informer de ma démission.

-Je vous demande pardon?

-Vous m'avez très bien comprit, docteur. Je démissionne.

-Puis-je savoir la raison? Demanda-t-il soucieux. S'agit-il de nos différents ou de d'autres choses?

-Pour des raisons familiales. Je suis ici depuis des mois. J'aimerais resté près de ma fille. Après tout, comme vous le savez, je dois l'élever seul. Payé une gardienne et rester ici ne font pas de moi un bon père.

Martin ne bougea pas. Il sembla soucieux, mais douteux de la raison. Pourtant, il hocha la tête malgré leurs différents un peu plus tôt. Il insista sur la raison et offrit à son scientifique de rester travailler avec des conditions avantageuses.

-Rester. Amener votre fille ici. À Hawkins. Je suis sûr que nous pourrions nous entendre sur de bons termes.

-Non. Je ne peux pas.

-Réfléchis à cette offre. Quittez la famille du laboratoire d'Hawkins est une erreur. Croyez-moi.

Walker resta sceptique. Il savait très bien qu'il pouvait se montrer dangereux de se tourner Martin à dos, mais ilparut soulager face à la compréhension lorsqu'il lâcha l'affaire après des heures. Il doutait qu'il pouvait s'éloigner du laboratoire ainsi que du scientifique. Pourtant, ce fut le cas malgré tout les secrets.

Des heures plus tard, Annabelle le vit, lorsqu'il était seul, transporté des échantillons de sang à l'intérieur de sa veste. Deux pour être exacte. Il les avaient remplacés par des échantillons de nature animale pour éviter le doute. Personne ne le vit faire que ce soit les caméras, ni les autres employés. La confiance semblait régner plus à ce qu'elle s'était attendu. Voler du sang de Peter.

Puis, il alla dans une salle sécurisé. Le scientifique y pénétra en faisant semblant d'aller porter des échantillons. Un congélateur se trouvait à l'intérieur. Lorsqu'il l'ouvrit, tout ce que les yeux d'Annabelle rencontrèrent ce fut des échantillons de terre, de sang et de d'autres substances inconnus. Ce qui tira sa curiosité, ce fût les échantillons de particules noires qui tournaient autour du verre avec férocités.

Le souvenir sauta comme si on changeait de chaîne de télévision. Elle n'eut aucun contrôle.

Henry sembla soulagé que ce soit terminé ainsi comme s'il avait douté qu'on le voit dans une position de faiblesse. Il aurait détesté qu'elle le voit ainsi, fragile, apeuré et en colère dans une position de soumission. Par chance, Walker n'avait pas pensé à un seul souvenir avec le jeune Henry Creel. Ce dernier semblait ne pas se souvenir de ce scientifique, très différent des autres. Il avait été troublant de ce retrouvé entouré de vipères qui désiraient seulement lécher les bottes à Brenner tout en le torturant tout au long de sa vie…

Un autre souvenir apparut, plus net que le précédent. Peut-être parce qu'elle se souvenait de certains détails comme l'état de la maison, la température de la journée et sans doute d'une aiguille...Son père était rentré et elle avait accouru vers lui pour le serrer dans ses bras. Âgée de dix ans, elle était plus petite que les autres enfants, mais elle ne laissa rien paraître. La gardienne était partie…

Et pour une raison qui lui échappait, Mark Walker gardait un laboratoire dans le sous-sol de leur maison. Il invitait souvent son enfant à venir faire des expériences avec lui et elle avait toujours été heureuse de profiter de ses connaissances. Cela l'avait initier à la science.

Puis, son père lui avait demandé de s'asseoir pour qu'il la pique avec une aiguille...Ça n'avait jamais dérangé ce genre de chose. Elle en avait prit l'habitude avec lui...Mais elle reconnut la seringue remplit de rouge. Annabelle reconnut le sang à l'intérieur mélangé aux particules noires qui dansaient comme un banc de poissons à l'intérieur. Un échantillon du sang de Peter. Peu importe, elle se sentait trahie.

L'enfant n'avait pas bougé, docile comme un mouton devant son berger. L'aiguille était rentré dans sa peau délicatement, mais quelque part, la jeune femme se sentit sale. Parce que c'était le sang de Peter qui rentrait dans ses veines comme s'il avait toujours été là, parce qu'il avait toujours été ainsi.

Elle s'en détacha. Henry fut déçu quelque part de sa réaction comme si elle avait été dégouttée. Quelque part, il comprenait son sentiment de trahison, mais il n'appréciait pas comment elle interprétait son sang. Si elle avait du sang de lui à l'intérieur, elle lui appartenait tout comme les enfants du laboratoire lui appartenait. Onze en particulier. Les particules noires étaient celle de l'entité, donc elle était aussi à la présence obscure. Pourquoi n'avait-elle pas emprise sur elle comme sur lui?

-Annabelle? Est-ce que tu vas bien? Tu saignes du nez.

Cette phrase la ramena à la réalité, mais elle avait l'impression qu'un camion l'avait renversé, parce qu'elle était fatiguée. L'utilisation de ses pouvoirs l'avait surprise et elle était épuisée. La voix de son père se rapprocha et il lui tendit un mouchoir. Encore du sang.

-Pourquoi? Demanda-t-elle brusquement.

-Tu as toujours saigner du nez dans des moments comme celui-ci, expliqua-t-il en lui essuyant le sang.

Dégoutté de son geste, elle recula.

-Non. Pourquoi tu as fait une chose pareil? Pourquoi tu m'as fait cette piqûre? Je ne suis pas un rat de laboratoire!

Mark resta figé un instant, surpris qu'elle se souvienne de quelque chose. À moins que ce ne fut ses pouvoirs qui se réveilla à une vitesse inquiétante.

-Parce que je voulais recréer ce que Brenner avait fait, murmura-t-il, apeuré qu'on puisse les entendre. Je voulais comprendre.

C'était connu que tout les scientifiques étaient un peu fou, non? Pourquoi restait-elle surprise?

-Avec ta propre fille? Questionna-t-elle choquée, les larmes aux yeux.

-Je n'avais pas le choix. Je voulais comprendre le fonctionnement. Je pensais que tu deviendrais instable, mais ce ne fut pas le cas. Cela m'a amené à croire que ce n'était pas le cas.

La carrière continuait à être vide, mais son père présentait qu'on les observait à partir de maintenant. Brenner n'avait jamais cessé de l'observer, de loin, se doutant du vol des échantillons, mais Walker avait réussit à lui cacher jusqu'à maintenant. Cependant, la vérité commença à glisser, lentement et dangereusement.

-Est-ce qu'il s'est passé quelque chose au laboratoire? Demanda-t-il à voix base sans prendre conscience des émotions troublés d'Annabelle. Est-ce qu'il est encore en vie?

-Si tu parles du garçon, oui. Il est encore en vie et prisonnier.

Elle ne lui parlerait pas de sa relation avec lui. Ce n'était pas de ces affaires et encore moins de ses pouvoirs. Il ne pouvait pas l'aider. Il ne pouvait pas comprendre.

-Ça doit être comme ça qu'il a créer les enfants du laboratoire...

« Si tu fais encore confiance à ton père, demande-toi qui qui ment. Tu lui fais confiance après ce qu'il t'a fait. Pathétique.»

La rouquine lui tourna le dos et son père fut choqué. Henry sembla satisfait de ce retournement de situation. Il pourrait en tirer d'avantage en ressentant la colère et une légère rancune naissante à l'intérieur de la jeune femme. C'était un goût exquis et il aurait aimer l'avoir sur le bout de la langue.

- Où vas-tu? Demanda-t-il, inquiet.

-Loin de toi.

-Tu ne peux pas faire ça!

-Si regarde, je le fais maintenant.

Annabelle marcha plus rapidement, continuant à essuyer le sang qui avait sécher sous son nez. Elle essuya aussi ses larmes et ne se retourna pas. Sachant parfaitement qu'il ne la suivrait pas, elle continua à marcher. Se sentant trahie, elle se demandait qui était digne de confiance maintenant…

«Je le suis et tu le sais.»

«Laisse-moi. J'ai besoin d'être seule.»

Elle l'avait dit avec délicatesse. Après tout, si c'était une personne de confiance et qu'il avait sans doute plus souffert que n'importe qui, elle avait besoin d'être seule. Mais il ne lâcha pas le morceau si tôt puisqu'il resta accrocher à elle comme une sangsue.

«Tu as besoin de moi. S'il te plaît, écoute-moi. Je comprends la trahison qui t'anime, mais retournez dans ton appartement en colère, ne va rien résoudre. Tu seras surveillé dès ton retour.»

Cette nouvelle ne fit qu'augmenter ses craintes. Henry aussi.

«Comment le sais-tu?»

«J'ai entendu Brenner et ses hommes. Une petite visite à ton appartement à été faite aujourd'hui alors que tu étais absente avec ton imbécile de père. Un micro y a été posé.»

Quelle belle journée! En plus, son intimité était brisé autant que la relation avec son père.

«Qu'est-ce que tu proposes, alors?»

«Continue à marcher.»

C'est ce qu'elle fit. Ses pieds empruntèrent un sentier que peu de personnes s'aventurèrent. Le chant des oiseaux et le bruit du vent commencèrent à la calmer petit à petit. Elle n'était pas fâché que Peter soit resté avec elle. Les pins et les érables cachaient la vue et les rayons du soleil disparurent légèrement au fur et à mesure qu'elle avançait dans le sentier. S'assurant que son père ou quiconque ne la suivait pas, Annabelle observa les alentours plusieurs fois. Personne. Il y avait même pas un seul oiseau dans les arbres, pas un seul écureuil. Les animaux étaient partis se cacher.

Elle arriva dans une clairière avec une roche. Pendant un instant, elle eut envie de s'asseoir et c'est ce qu'elle fit. La froideur de la roche la soulagea. Elle était seule...ou presque.

«Tu n'as pas à être dégoutté par quoi que ce soit. Pour moi, tu resteras celle que j'apprécie.»

«C'est comme si on m'avait imposé ce choix même si je n'avais pas conscience de ce que c'était. Et puis, il ne me l'a jamais dit. Je ne sais même pas ce qu'il m'a injecté.»

Sans doute, parlait-elle de ces particules noires...Un silence s'installa.

«Pour moi, tu es parfaite. Et puis, tu as eu tes réponses. Ce n'est pas ça que tu cherchais?»

Oui. Il avait raison. Des réponses trouvées. La vérité n'était jamais bonne à entendre. Elle en était consciente. Mais elle était douloureuse et froide. Elle était impuissante.

Un lièvre arriva dans la clairière et s'immobilisa à l'orée des arbres. Il était maigre et plein de tiques, contaminée par des parasites qui allait sans doute le tuer. Pendant un instant, Walker éprouva de la pitié face à l'animal, mais Peter ne sembla d'accord.

«Faisons un test.»

Pour une raison inconnue, cela l'a terrifia. Un frisson parcourut son échine alors qu'il resserrait son emprise sur elle, juste derrière la nuque, avec une morsure fantomatique remplit de tendresse et d'envie malsaine.

«Évacue ta colère.»

Évacuer sa colère? C'était une chose que tout le monde s'adonnait en brisant des vitres, en lâchant des roches ou juste en criant.

«Non. Tue-le.»

Les mots prononcés eut l'effet d'une bombe. Peter insistait pour qu'elle fasse quelque chose de mauvais, de terrible. Tuer un animal qui plus est, elle qui les appréciaient plus que tout au monde.

«Il est condamné de toute façon. Pourquoi le laissez vivre dans d'atroces souffrances? Fais-le.»

Il n'avait rien fait, ce pauvre lapin. Si son bel infirmier avait raison, il était hors de question pour elle de le tuer et elle détourna le regard. Cela ne ressemblait pas au Peter qu'elle connaissait. Lui demander une telle chose était inconcevable.

«Ne sois pas stupide! Tue-le. Fais-le pour moi. Tu n'as qu'à penser que c'est ton père...ou Brenner si cela te chantes, mais tu es cruel de le laisser vivre dans de telles conditions.»

Des images s'interposèrent dans sa tête. Le lièvre la fixa alors que dans une image floue, il prit la place de son père, lui tournant le dos. Cela revenait du lièvre à son père, de son père au lièvre. Tout semblait se basculer et tout ce qu'elle ressentait était de la confusion et de la colère et comme si elle n'avait pas le contrôle sur quoi que ce soit, elle serra les dents.

Levant le bras, poussé par la détermination d'Henry ou sa colère, elle sentit son pouvoir augmenté. Instantané, l'animal poussa un cri atroce tandis que son cou se brisa ainsi que ses os comme du papier et il se retrouva inerte sur le sol avec une flaque de sang.

«Bonne fille! Je suis fier de toi...Tellement fier.»

Elle lâcha d'autres larmes, ne sachant pas si c'était elle qui avait fait le geste ou non, mais elle le regretta.

Et elle sentit qu'il y avait une autre présence...La même que dans son appartement...Dans son sang. Sous sa peau.

Un autre chapitre en 1 semaine. J'espère que vous l'avez aussi apprécié que le précédent. Disponible sur Wattpad et . Si vous connaissez d'autres sites, faites-moi signe. Je serai heureuse de la publié sur un troisième.