Juste un petit mot : pour la dernière partie du chapitre (vous comprendrez vite laquelle), c'est à ce moment que la chanson sera la plus appropriée. Imaginez-vous des scènes en fondu et muette, avec juste la chanson. Car c'est ainsi qu'elle m'est venue, ainsi que je l'ai écrite. Après vous faites comme bon vous semble, juste un petit conseil. :) Bonne lecture !
CW : Mort d'un ou plusieurs personnages
CHAPITRE 6 – Happy Xmas
And so this is Christmas (War is over)
For weak and for strong (If you want it)
The rich and the poor ones (War is over)
The road is so long (Now)
And so happy Christmas (War is over)
For black and for white (If you want it)
For yellow and red ones (War is over)
Let's stop all the fight (Now)
A very merry Christmas
And a happy New Year
Let's hope it's a good one
Without any fear
John Lennon – Happy Xmas (war is over)
25 décembre 1997
Noël avait un goût amer. Ils appréciaient être ensemble depuis si longtemps malgré la nervosité d'Olivier de ne pas toucher à un Souafle, de la peur de Violet d'être exposée, de l'hyperactivité de Holly qui augmentait avec l'anxiété, des faux sourires d'Erine pour éviter de perdre espoir, des inventions des jumeaux qui ne cessaient pas parce qu'il fallait bien garder la joie.
L'adaptation à l'attente sans fin était éprouvante. Au fil des mois, ils avaient appris que ce confinement retardait le jour où ils devraient se battre. Leur vie était en pause. Chaque seconde enfermés était une seconde de liberté perdue. Depuis août, ils n'étaient que la parenthèse d'un chapitre.
Ils l'acceptaient. Ils ne se focalisaient que sur l'avant et l'après. L'avant où tout était si simple, l'après qui serait rayonnant. Utopique, peut-être. Cela restait l'unique manière, surtout la plus simple, de ne pas perdre la tête.
Noël n'était pas une exception. Ils n'étaient toujours qu'ensemble, sans personne avec qui fêtait cette journée tant aimée. Seuls les jumeaux s'étaient permis de rejoindre le Terrier la veille, ils avaient souhaité surprendre leur mère. Personne d'autre n'avait pris ce risque. Ce Noël était bien assez triste.
Les guirlandes lumineuses étaient accrochées et clignotaient dans tout la pièce. Ils n'avaient pas trouvé de sapin, mais Holly avait eu l'idée d'en créer un avec des boules de Noël. C'était une réussite. Il n'y avait aucun cadeau au pied du sapin artisanal, cela n'avait pas d'importance.
Leur cadeau était d'avoir cette chance de ne pas être seul. Leur cadeau était la vie.
— Olivier, demanda Holly alors qu'elle se servait une énième part de gâteau au chocolat, si le Quidditch n'existait pas, quel loisir aurais-tu pratiqué et pourquoi ?
— Pourquoi le Quidditch n'existerait pas ? s'outra-t-il.
En parfaites spectatrices, Erine et Violet pouffèrent de rire alors qu'Holly levait les yeux au ciel, exaspérée. Depuis toujours, Holly adorait Olivier – comme chaque ami de sa sœur –,ce qu'elle adorait plus que tout était posé des questions pour mieux apprendre à les connaître, car à travers les questionnements, eux aussi apprenaient à se connaître. Ses parents l'avaient toujours trouvée épuisante, Holly s'estimait juste curieuse et altruiste.
— Tu dois simplement répondre à la question, utiliser ton imagination ! l'aida-t-elle.
— Mais je n'ai pas envie d'imaginer un monde sans Quidditch !
— Tu le devrais, prit-elle un ton supérieur qu'Olivier ne sembla pas apprécier. Cela te permettrait d'élever mon esprit.
— Je n'ai pas besoin d'élever mon esprit, grimaça-t-il.
Du dos de sa main, Holly enleva les miettes de gâteau collées au bord de ses lèvres. Olivier était un cas très intéressant, il était fait de passion et d'obsession. Elle aimait cela. Parfois, les gens lui reprochaient d'être fanatique d'Athena. Ils étaient juste trop idiots. Elle aimait penser que la différence leur embrumait l'esprit. Un fan de sport, rien de plus normal. Une fan d'Athena ? C'était suspicieux. Olivier ne faisait pas partie de ces personnes, car Olivier était intelligent, il ne s'en rendait simplement pas compte.
— Tout le monde a besoin d'élever son esprit, répliqua-t-elle.
— Tu as fini de jouer ta Serdaigle ?
— Tu as fini de jouer ta Serdaigle, répéta-t-elle, moqueuse. Réponds !
Il y eut un affrontement de regards. Holly, dont les yeux perçants insistaient auprès d'Olivier. Olivier – qui abandonna vite le défi face à Holly – appela à l'aide auprès de Violet et d'Erine. Ces dernières furent inutiles, elles burent leur coupe de champagne sans même sourciller. Pourquoi Fred et George avaient-ils choisi de le laisser seule avec ces trois rapaces ?
Devant lui, Holly ne se démonta pas. Elle croisa les bras, sûre d'elle. Il n'aurait jamais le dernier mot… Que ferait-il si le Quidditch n'existait pas ? Toute sa vie tournait autour du Quidditch ! Comment imaginer un monde sans Quidditch ? C'était ridicule. Il respirait Quidditch ! Il n'éprouvait aucun intérêt pour les livres, encore moins pour les études, même s'il adorait écouter ses amis en discuter pendant des heures. Il n'était pas assez ingénieux pour inventer des choses, même s'il adorait – en cachette – découvrir celles des jumeaux. Il aimait regarder les films qu'Erine se plaisait à leur faire découvrir, mais s'en passerait comme il l'avait toujours fait. Il n'aimait pas spécialement la mythologie, même s'il adorait quand Holly en discourait avec éloquence. Il…
— Un loisir qui vient de toi, Olivier, précisa Holly.
Cette tornade était un enfer ! Holly était bien trop observatrice, elle était parfois effrayante. Olivier prit son visage entre les mains, il aurait pu mentir, au risque qu'Holly ne le remarque.
— Ta vie ne changera en rien, le rassura-t-elle. Je me demande juste ce qui pourrait te plaire.
Il regarda les trois filles autour de lui, jusqu'à se souvenir d'une photo qu'il avait accroché sur le mur de sa chambre.
— Faire du surf, répondit-il. J'imagine que c'est comme être sur un balai, il y aurait les vagues, la mer, les dauphins autour de moi.
Au fil de ses mots, Olivier réalisa que cette idée avait provoqué la naissance d'un sourire sur son visage. Surfer serait vraiment une chouette possibilité, pas comme le Quidditch, non ! Peut-être pourrait-il essayer un jour. Son constat dut être entendu car Violet caressa sa nuque d'un hochement fier, Erine lui adressa un clin d'œil et Holly l'applaudit :
— Tu vois quand tu veux ! Je trouve que tu devrais avoir plus confiance en toi, l'encouragea-t-elle. Je serai ravie de partager cette activité avec toi quand on pourra sortir de ces quatre murs, je sais bien mieux surfer que ces deux-là !
— Faux ! réfuta Erine. Tu n'as même pas essayé, le sport ne t'a jamais attirée.
— Ce sera donc l'occasion d'apprendre, et donc d'élever mon esprit. Ensuite, je serai bien meilleure que vous deux !
— EH ! s'exclamèrent Violet et Erine.
Holly leur tira la langue et leur lança une serviette à la figure. Olivier resta immobile, observant les trois filles qui se lancèrent dans une bataille de cotillons qu'Erine avait appelé d'un Accio. Holly n'avait peut-être pas saisi que le Quidditch n'était pas au centre de sa vie, qu'il avait trouvé bien plus. Sa chaise fut bousculée et Holly se cacha derrière lui. Il croisa ses yeux aux couleurs de l'océan. Il s'était trompé. Holly savait parfaitement ce qu'elle cherchait, elle avait vu au plus profond de lui, plus qu'il n'en était capable. Elle l'avait incité à trouver une activité qu'il pouvait partager avec ses amis – autre que le Quidditch. Elle l'avait forcé à trouver une activité qui les rassemblait. Holly lui colla une sarbacane dans les mains. Elle avait réussi.
Le minuteur sonna pour annoncer que le repas était prêt. Au même moment, Fred et George passèrent le pas de la porte et répondirent aux questions d'Erine. Les deux frères mimaient la joie, pourtant leur visage trahissait leur inquiétude. Ils ne s'écrièrent pas d'un « Joyeux Noël » et ne firent pas exploser de Feuxfous Fuseboum. Rien. Ils se dirigèrent vers Holly et lui demandèrent de s'asseoir.
Les jumeaux étaient bien trop sérieux pour feindre une plaisanterie. Holly, entourée d'Erine, Violet et Olivier, les observa un à un en mordillant l'intérieur de sa joue. Elle respira un coup sec et garda son calme. La panique n'était qu'une solution de facilité, qui ne résolvait rien. Elle déclara fermement à la surprise de tous :
— Qu'est-il arrivé à Luna ?
Luna était la seule raison pour que Fred et George s'adressent à elle de manière si directe. Holly n'avait jamais été dupe. Sa meilleure amie était le seul sujet qui l'impactait, elle et elle seule. Elle continua de mordiller sa joue sans les décrocher du regard alors que son pied tapotait le sol. Ses yeux bleu océan les fixaient, attendant que l'un des deux aient le courage de parler. Ils étaient rarement aussi silencieux.
— Ginny nous l'a annoncé hier soir, commença Fred, comme toujours.
— Les Mangemorts ont enlevé Luna dans le Poudlard Express, termina George en posant sa main sur son épaule. Aucune nouvelle depuis.
Ses yeux clos, Holly luttait contre son cerveau qui tentait de lui créer tous les scénarios possibles sur le sort de sa meilleure amie. Elle devait les faire fuir. Elle ne pouvait pas craquer maintenant, même s'il était toujours difficile de contrôler l'intrusion de ses pensées. Elle avait réussi à tenir quand elle avait appris qu'elle ne serait pas à Poudlard, elle réussirait maintenant. Céder à l'arborescence de ses pensées n'aiderait pas Luna.
Après les exclamations de peur de sa sœur et de Violet, les murmures dominaient l'espace. Les disparitions s'accumulaient, bien trop nombreuses. Ted Tonks avait quitté La Rivière et sa famille n'avait plus de nouvelle, Violet en était très touchée. Dean Thomas, des Gryffondor, avait aussi fui, ne pouvant prouver son statut de Sang-Mêlé. Ils étaient disparus et en danger.
C'était au tour de Luna. Elle n'était pas dans la nature, ce qui aurait pu rassurer Holly. Non. Elle était en main des Mangemorts. Tout pouvait lui arriver. Son cerveau lui montra une image de Luna morte, puis de Luna subissant le Sortilège Doloris. Elle refoula cette pensée, elle devait se protéger. Mieux valait que Luna soit morte plutôt que torturée.
Elle rouvrit les yeux pour libérer ses larmes. Elle ne tenta pas de les retenir, elle devait écouter ce qu'elle ressentait pour mieux réfléchir.
— D'accord, répondit-elle. Merci de me l'avoir dit.
Elle accepta de pleurer un peu plus quand George resserra sa main sur son épaule. Elle lui sourit avant de se lever. Elle sautilla sous les regards curieux des personnes autour d'elle.
— Je suis triste et j'ai peur pour Luna. Je m'en veux de ne pas avoir été avec elle, mais ma présence n'aurait jamais empêché les Mangemorts de l'enlever, expliqua-t-elle. Je suis vraiment vraiment très triste. Mais… Luna voyait, VOIT toujours le meilleur ! C'est Noël et Luna voudrait qu'on profite de Noël ! Alors, allons profiter. Pour Luna et tous les autres.
Malgré ce mauvais début de journée et les horreurs qui se déroulaient à l'extérieur, leur Noël fut meilleur qu'ils n'auraient pu l'imaginer. Ils s'étaient tous rassasiés d'un bon repas et avaient mangé les restes du gâteau préparé par Madame Weasley.
Les jumeaux avaient enfin sorti leurs Feuxfous Fuseboum. Père-Noël, chansons de Noël et faux cadeaux possédaient le salon des Dubois. Olivier tentait de garder son calme quand un dégât était constaté, mais Violet lui rappelait qu'ils étaient sorciers : Un Reparo et tout était oublié.
Les jeux de société les avaient divertis toute l'après-midi. Chacun avait retrouvé son partenaire de jeux, parce que d'après Holly :
— On ne changeait pas une équipe qui gagne. Les autres n'ont qu'à être meilleurs.
Cela avait suffi pour attiser la compétition auprès des autres qui arrêtèrent rapidement de se plaindre. Au bout du compte, Olivier et Holly avaient encore gagné.
Maintenant installés dans le salon, des plaids sur les genoux et un chocolat chaud en main. Erine retroussa son nez et annonça :
— J'ai quand même un petit cadeau pour vous.
— Oh non ! s'exclama Violet. Tu exagères ! Je n'ai rien pour toi et…
— Chut, Vio ! la coupa Erine. Si ce n'est que cela je vous l'offre dans deux jours et ce ne sera pas un cadeau de Noël !
Violet ronchonna, peu convaincue par cette menace. Les jumeaux et Holly commencèrent à s'impatienter tandis qu'Olivier interrogeait sa meilleure amie du regard. Il ne fallut pas plus longtemps à Erine pour courir à l'étage.
— Tu sais de quoi il s'agit ? demanda Olivier à George.
— Aucune idée, haussa-t-il les épaules. Sûrement l'activité où elle demande à être seule.
En effet, chaque jour Erine montait à l'étage pendant une ou deux heures et il valait mieux ne pas la déranger dans ces moments. Elle estimait qu'il s'agissait de sa vie privée et qu'elle n'avait pas l'obligation de détailler toutes ses activités à tout le monde – meilleurs amis, fiancé, sœur, ou non.
Quelques secondes plus tard, elle descendit avec cinq paquets joliment emballés. Elle les distribua avec un grand sourire avant de se justifier :
— Ce n'est pas grand-chose, bien sûr. Mais ça m'a bien occupée et ça me fait plaisir. Vous pouvez ouvrir.
Elle n'eut pas besoin de répéter. Les jumeaux et Holly déchirèrent d'un coup sec leur paquet pour y découvrir l'intérieur, sous le regard horrifié de Violet de constater autant de négligence, elle qui prenait toujours son temps pour ouvrir les emballages. Olivier, quant à lui, préférait attendre de voir le contenu de ses amis avant d'ouvrir le sien, sûrement parce qu'il était le plus calme de tous, quand le sujet n'était pas le Quidditch – évidemment.
— WOW ! s'époumona Holly en tendant ses bras pour avoir une vue globale du cadre qu'elle venait de recevoir. C'EST MAGNIFIQUE !
Elle se leva sauvagement pour étreindre sa grande sœur. Elle la remercia en lui claquant un bisou sur chaque joue. Cette énergie fit rire Erine. La grande curiosité de sa sœur ne s'arrêta pas là, Holly fit le tour de chacun pour découvrir leur cadeau.
— Quand as-tu eu cette idée ? demanda Violet alors qu'Holly ne cessait de s'exclamer de « wow » dès qu'elle s'approchait d'un des amis.
— Cela m'est venu d'un coup, admit Erine. J'aime les photos, j'arrive à cerner le caractère et les passions de chacun. Et voilà. Cela a été ma petite bulle ces dernières semaines. J'ai mis votre Patronus à chacun, je m'excuse, Oli, mais je ne connais pas le tien.
— C'est vrai ça ! remarqua Violet en donnant une tape sur l'épaule d'Olivier. Il va falloir qu'on remédie à cela. Dès qu'Holly a ses dix-sept ans, tout le monde retravaillera son Patronus.
Olivier n'eut pas le temps de donner son avis que Violet lui piquait des mains son cadre. Il était vrai qu'Erine avait fait un sacré travail. Chacun avait sa propre photo avec tout autour des phrases, des photos ou dessins qui les caractérisaient. Seule Erine Green pouvait avoir de tels éclairs de créativité. Il la remercia d'une étreinte et elle promit qu'elle avait plein de surprises à leur réserver. Olivier n'avait aucun doute là-dessus.
Au moment d'aller dormir, Violet ferma tous les rideaux d'un coup de baguette magique. Elle s'apprêta à monter les escaliers quand elle perçut de la lumière sous la porte de la chambre d'Holly. Elle toqua et Holly lui permit d'entrer.
— Tu vas bien ? demanda-t-elle car personne n'avait reparlé de la nouvelle du matin.
— Je crois, admit Holly. J'ai juste peur qu'il lui arrive malheur. Plus que maintenant.
— Je suis désolée, murmura Violet. J'espère qu'on la retrouvera vite.
— J'espère surtout qu'on en finira bientôt avec cette guerre car Luna n'est pas la première et ne sera pas la dernière.
Silence. L'honnêteté d'Holly avait une nouvelle fois marqué son passage. Elle s'excusa d'un haussement d'épaules et Violet s'assit à côté d'elle.
— Tu as tout de même passé un bon Noël ?
— Très bon. Je suis toujours contente d'être avec vous, sourit Holly. Et toi ?
— Ce n'est pas le Noël de mes rêves, avoua Violet. Mais il était toujours mieux que celui que j'ai passé avec l'oncle et la tante d'Olivier.
— J'en ai entendu parler, rit Holly. C'est quoi le Noël de tes rêves ?
— Hmm…, réfléchit Violet alors même qu'elle connaissait la réponse. J'en ai eu un avant-goût l'année dernière. J'aimerais passer un Noël calme avec toute ma famille et tous mes amis. Je ne vois pas meilleur Noël qu'être avec tous les gens que j'aime.
— Peut-être l'année prochaine, commença Holly avant de préciser, si la guerre est terminée. Tu seras encore grande sœur en plus !
— Oui…, approuva Violet, être grande sœur à vingt ans ne pouvait être que génial. J'espère qu'on aura cette chance.
Holly hocha la tête d'un naturel positif. Les sœurs Green ne cesseraient jamais de l'impressionner. Elle souhaita bonne nuit à Holly avant de quitter la chambre. Cette journée, bien que calme, l'avait épuisée.
— Tu diras à Olivier qu'il faudrait qu'il entraîne sa culture, plaisanta Holly. J'ai l'impression de tout faire dans cette équipe.
— Je lui transmettrai le message, répondit Violet en échappant un doux rire.
— Eh, Violet ! l'interpella à nouveau Holly. Je pourrai être là au Noël l'année prochaine ? Je veux dire… Ton Noël rêvé.
— La question ne se pose même pas ! accepta Violet comme une évidence.
— Cool ! s'exclama Holly et elle ajouta ce qui réchauffa le cœur de Violet. T'es aussi une grande sœur pour moi.
La porte fermée, Holly se glissa sous l'énorme couette. Elle était si grosse qu'Holly avait l'impression que ses amis lui faisaient un gros câlin. Holly l'aimait beaucoup. Déjà une grande dormeuse, la couette lui permettait un sommeil d'une meilleure qualité. Holly attrapa son livre sur la mythologie grecque – un parmi tant d'autres. Son pied tapota contre la matelas ferme. Ses pensées se multipliaient, plus incontrôlables de jour en jour. Elle se rendit à l'évidence, ce tumulte cérébral l'interdisait de lire ce soir. Holly ferma son livre. Les yeux fixés au plafond blanc crème, elle tenta de cherche ce petit défaut, cette goutte de peinture en trop qui l'avait perturbée à son arrivée et qui s'était révélé être son réconfort émotionnel quand ses esprits s'entrechoquaient. Le visage de ses parents défila, ses grands-parents, Luna, Léo, Emilia… ARGH ! Tout cela devait cesser. Le monde allait mal, mais la guerre n'était pas terminée. Athena voudrait qu'elle soit courageuse. Alors, elle éteignit sa lampe de poche et ferma les yeux – Hypnos ne la trahissait jamais.
L'antépénultième marche grinça – conséquence de tous ces jours où jumeaux et Holly qui dévalaient les escaliers. Violet passa devant la chambre vide qu'occupaient Sebastian et Ruth avant que le Ministère de ne tombe. Ils lui manquaient, comme ils manquaient à Olivier. Violet retrouva sa chambre. Elle se blottit contre Olivier. L'apaisement fut immédiat. Olivier l'embrassa sur le front. Violet visualisa les mots d'Holly. Elle espérait de tout son corps, de tout son cœur, de toute son âme que l'année prochaine soit la bonne. Tout sa famille serait réunie.
Au bout du couloir, Erine griffonnait dans son carnet. De multiples idées la traversaient, elle devait les poser sur papier avant qu'elles ne disparaissent aussi vites qu'elles étaient apparues. Un discret sourire s'empara de son visage en se remémorant ce Noël, qui restait magique. Elle pouvait revoir les étoiles dans les yeux de ses amis et de sa sœur quand ils avaient découvert son cadeau. Deux rires eurent l'effet de la distraire. Erine leva un œil vers Fred et George, couchés par terre, à discuter des prochaines commandes, de nouvelles idées qu'ils annotaient sur un parchemin. Erine ne les dérangea, ils n'étaient jamais aussi calmes qu'à ces moments d'ingéniosité.
Dans un petit village sorcier proche de Paris, Sebastian et Ruth se tenaient la main dans le salon vide de leur famille. Ils s'inquiétaient de la situation de leur fils et de ses amis, de celle de Violet. Le frère de Sebastian – Philipp – et Marie-Charlotte n'avaient pas conscience que la guerre qui émiettait la Grande-Bretagne pouvait vite arriver en France. Tout au long du repas, Sebastian et Ruth avaient demeuré silencieux alors que leur famille débattait sur l'état actuel de la politique. Seule Jeanne – la petite-amie d'Antonin – s'était montrée bienveillante avec eux et s'était intéressée à leur avis. Elle avait posé quelques questions sur Olivier et Violet. Sebastian et Ruth étaient d'accord sur le fait qu'ils ne comprenaient pas ce qu'une telle jeune fille fabriquait avec leur neveu. Tout comme ils étaient d'accord sur le fait que leur fils et ses amis étaient en danger, que Violet était en danger. Depuis les années qu'ils la connaissaient, depuis ses discrètes confessions, Sebastian et Ruth avaient compris depuis qu'Elizabeth Potter était vivante. Rien n'était sûr et ils espéraient se tromper.
En plein Pays basque, Henri et Olivia Green se délectaient de ce succulent repas de Noël. Ils n'avaient aucun souvenir d'un meilleur Noël que celui qu'ils partageaient actuellement avec les parents d'Henri. Les chansons de Noël françaises s'élevaient et la cheminée crépitait. Autour d'une tasse de thé, ils s'estimaient chanceux d'avoir une vie si heureuse, sans souci à se préoccuper.
A Poudlard, Minerva McGonagall et ses plus fidèles collègues s'étaient retrouvés dans ses quartiers, à l'abri des Carrow et du nouveau Directeur. Cette année, le château n'avait pas vêtu ses beaux sapins, ses belles fées et bougies. Rien ne signalait que les fêtes de Noël se déroulaient à l'extérieur. Presqu'aucun élève n'était resté à l'école pour ces vacances. Les parents étaient inquiets et ils en avaient toutes les raisons. Tous les visages étaient ternes, sauf ceux d'une majorité de Serpentard qui se plaisait dans cette ambiance désastreuse. Autour de la table, Minerva et ses collègues se désespéraient de la présence de Severus Rogue. Il était toujours aussi insupportable de constater les actes abominables d'anciens élèves et professeurs… Ils trinquèrent pour de jours meilleurs. Aucun d'eux ne déserterait Poudlard. Tant d'élèves avaient d'eux.
A des kilomètres de là, d'anciens Serdaigle fêtaient Noël à leur manière. Dans leur colocation, Anna, Sara et Emily discutèrent jusqu'au bout de la nuit – comme ses sept années à Poudlard qui les avaient liées d'une forte amitié. Dans sa maison d'enfance, Roger éclipsait les ombres perdu dans son imagination. Il lisait tout un tas de brochures et écrivit Le musée de l'Acropole après et avant tous les musées qu'il souhaitait découvrir un jour ou l'autre. Dans leur chambre en plein milieu d'un Londres terne, Connor et Achille trouvaient refuge dans les bras de l'autre. Connor entendait son estomac mécontent, frustré de ne pas pouvoir changer le monde. Connor n'aurait jamais permis une telle chute du Ministère. Si Voldemort gagnait, jamais il n'atteindrait la tête du pays. Connor pensa à ses anciens camarades, combien avait-il perdu ? Combien perdrait-il ? Ils avaient déjà tant perdu – leur jeunesse et leur innocence. Connor se réconforta dans les bras d'Achille. Connor avait toujours Achille et Achille l'avait toujours, seule consolation existante à ce jour.
Les mains proches du réchaud, Lee souffla sur les phalanges qui dépassaient de ses mitaines. Pour la première fois depuis vingt ans, il passait Noël seul. C'était son choix, pris depuis le début. Il s'était promis de garder sa famille en-dehors de ses affaires le temps de la guerre. Il était surveillé, se rendre dans sa famille serait une grave erreur. Proche de la flamme de la bougie, il continua d'annoter toutes les informations qu'il récupérait au fil des jours. Rien ne devait lui échapper, Lee devait être transparent et honorer la résistance alors que la Gazette se cantonnait au silence. Ses sacrifices avaient un but. Il espérait juste, au plus profond de lui, que ce Noël sera la seule exception loin de tous. Il détestait la solitude.
Dans la cuisine du Terrier, Ginny aidait ses parents – en ronchonnant – à ranger à la main tout ce qu'ils auraient pu faire d'un coup de baguette magique. Tout était différent. La gorge de Ginny se noua alors que ses parents feintaient de se libérer l'esprit avec un ménage à la Moldue. Noël n'avait jamais été si triste. Seulement à cinq. Même la présence de Fred et George n'avaient pas suffi à faire décrocher un sourire à leur mère, souvent parcourue de tremblements. Ginny n'avait aucune nouvelle d'Hermione, d'Harry et de Ron. A cette liste s'ajoutait Luna et Dean. Trop de monde. Les noms s'accumulaient jusqu'à noircir le plus blanc des parchemins. L'espoir ne se dissipait par pour autant. Neville, Seamus, Léo, Emilia et elle continuaient la rébellion à Poudlard. Et ils ne s'arrêteraient pas. Jamais.
Au bord de la mer, à la Chaumière aux coquillages, Bill servit une nouvelle tasse de thé à Ron et Fleur. Il s'assit auprès de sa femme, à qui il déposa un baiser sur sa chevelure argentée. Fleur et lui avaient accepté d'accueillir Ron et de rester avec lui lors de ces fêtes de Noël. Ron, qui avait fui. Ron, qui était perdu. Bill ne se serait jamais permis de juger son petit frère qu'il avait trouvé dans un piteux état non loin de la maison, déboussolé de ne pas repérer la maison. Bill l'encourageait simplement à être le Gryffondor qu'il était et à retrouver ses amis. Ils n'avaient toujours été que plus forts à trois.
Loin de Godric's Hollow, Harry contemplait le vaste espace qui entourait la tente. Dans l'obscurité du ciel, Harry devinait les éparses nuages qui annonçaient la neige à venir. Hermione dormait, avant qu'ils n'échangent le tour de garde. Lui avait des difficultés à trouver le sommeil depuis des mois, mais la rencontre avec Nagini – le serpent de Voldemort – dans son village natal n'avait fait qu'accentuer le tout. Harry se désespérait de cette recherche d'Horcruxes qui s'éternisaient et donc il se sentait esclave. Coupé de tout et du monde, il s'interrogeait sur les nombreuses victimes. Son cœur priait pour que Ginny aille bien. Harry pensait à Violet, qui devait être en sécurité. Voldemort se serait bien vanté d'avoir trouvé cette personne qui se révélait être la fameuse Elizabeth. Harry craignait pour la vie de sa sœur et la sienne. Il était triste de ne pas avoir pu se projeter dans leur maison d'enfance – dans un piteux état. Il avait souhaité rêver d'une vie où leurs parents étaient vivants et où leur maison de Godric's Hollow s'illuminait de réunions de Maraudeurs. Une vie bien différente que celle qu'il avait vécue.
La Rivière était calme et paisible, ce qu'Andromeda avait toujours apprécié. Aujourd'hui, le ruissellement de l'eau lui rappelait son cœur qui pleurait depuis le départ de Ted. Depuis leur vie à deux, pas un jour ne s'était écoulé sans son mari dans leur foyer. Andromeda se sentait seule, vide. Celui qui lui avait appris le mot « famille » manquait à sa vie. Ses lèvres aspirèrent la fumée de la cigarette qui descendit dans son larynx jusqu'à ce qu'elle la recrache. La présence de Ted lui était vitale, il était sa lumière, son espoir dans la sombritude de sa vie. Andromeda ferma les yeux, elle devait tenir bon. Comme elle l'avait toujours fait.
A l'étage, Remus était incapable de passer une minute sans penser à sa fille alors même qu'il caressait le ventre de Tonks où leur futur enfant était encore bien au chaud. Malgré la fausse joie d'Andromeda et le bonheur qui les attendait Tonks et lui, Noël n'avait pas été si triste depuis des années. Même celui de l'année 1981 l'avait égayé par les sourires innocents de Violet et les encouragements de son père à poursuivre le cours de sa vie. Tout avait changé. Remus n'aurait pu comparer quelle guerre était la pire, peut-être car il estimait que la première n'avait jamais pris fin. Qu'il n'avait vécu qu'une seule guerre, alors que tous prétendaient qu'il n'y en avait deux. Tout serait différent. Bientôt, les deux guerres ou cette unique guerre bien trop longue serait terminée. Le meilleur restait à venir.
Au fond d'une drôle de maison où elle avait cru croiser les yeux gris d'acier de Drago Malefoy, Luna discutait avec le gentil Ollivander. L'endroit n'était pas très joli et ils entendaient les gouttes d'humidité tombaient sur le sol en pierre dans cette pièce où aucune lumière ne s'échappait. Les drôles d'histoires d'Ollivander sur les baguettes enjolivaient les lieux. Luna était souvent triste de ne pas être avec son père, ou de ne pas retourner à Poudlard. Holly lui manquait toujours. Cependant, être ici n'était pas si terrible. La voix d'Ollivander était apaisante et il l'écoutait toujours quand elle parlait des créatures qu'elle affectionnait tant. Ici, ce n'était pas l'idéal, mais ce n'était pas si mal.
Dans la forêt, gelé par le froid, il n'osait pas utiliser la magie. Ted Tonks s'était promis de ne l'utiliser quand qu'à des extrêmes urgences. Plus ils utilisaient la magie, plus ils étaient susceptibles d'être trouvés. Il observa ses camarades de voyage. L'un d'eux, Dean Thomas, était plus jeune que Violet. Ces enfants étaient si jeunes… Le monde ne leur offrait aucun cadeau. Ted s'adossa à un arbre et fredonna cette chanson de John Lennon qui appelait à la fin de cette guerre Moldue. Il fixa les étoiles, s'imaginant contempler la constellation Andromeda. Il pensa à sa femme et sa fille. Il pensa à son gendre et son futur petit-enfant, il pensa à Violet. Ted leur pria de le pardonner si quoi que ce soit lui arrivait. Il leur pria de le pardonner car il donner jusque son dernier souffle pour sauver ceux prêts du feu. Il devait sauver le jeune Dean Thomas, peut-être que cela serait suffisant pour un pardon. Son cœur palpita. Ted soupira les dernières paroles de la chanson, sans aucune mélodie :
— Happy Xmas.
Et voilà ! :)
Est-ce que ce chapitre de Noël vous a plu ?
Qui est fier-e d'Olivier d'avoir pu imaginer AUTRE chose que le Quidditch ? ^^ Depuis le tout début, où Holly a commencé à s'immiscer alors qu'elle devait rester secondaire, j'ai toujours adoré son lien avec Olivier. On pourrait les appeler les Holi ahah. C'est vraiment une amitié qui s'est doucement nouée, déjà parce qu'Olivier était l'ami d'Erine avant d'être celui d'Holly. Mais aussi, car je trouve qu'ils ont un fort lien type frère/soeur. Bref, je les adore (comme tou-tes me direz-vous).
Notre petite Luna a officiellement "disparu" :( . La réaction d'Holly est juste selon vous ?
Qu'avez-vous pensé des cadeaux d'Erine à ses ami-es ? :D Notre Erine est toujours pleine de surprise !
Et enfin ces dernières parties, qui n'étaient PAS DUT TOUT prévu. Ca m'est venu la semaine dernière au moment d'aller dormir. J'avais la musique en tête + toutes ces petites scènes qui défilaient. J'ai attrapé mon portable pour noter les idées ahah. Donc, j'espère que ce n'était pas un ajout inutile et que cela vous a plu. :)
Au prochain chapitre "Défense" (je ne sais pas encore si je change de nom ou pas) : Le quintet et Holly commencent à s'entraîner, dans le seul but d'être prêt-es lorsque l'heure sonnerait. Alors qu'est diffusé un épisode de Potterveille, Erine est appelée en urgence : la vie ou la mort sera entre ses mains.
J'essaie de publier dans deux semaines comme d'habitude. Cependant, cette dernière n'était pas au programme. Cette scène n'était pas prévue, mais well... la vie d'auteurice, les personnages décident tout au dernier moment. Donc j'essaie de l'écrire au plus vite !
