Bonsoir, ou bonjour. Désolée pour la longue attente mais un nouveau fandom a pris beaucoup de mon temps dernièrement lol. Vous devriez le découvrir d'ailleurs début septembre avec le premier chapitre de ma nouvelle histoire. En attendant, bonne lecture en espérant de tout cœur que vous ne serez pas déçus.

Assis près de Penelope García dans la salle vidéo du commissariat, Carlos ne quittait pas un instant la salle des yeux. Malgré les tentatives de la pétillante technicienne pour détendre l'atmosphère, rien ne pouvait le déconcentrer de la scène se déroulant sous ses yeux.

Évidemment, quand on lui avait annoncé qu'ils étaient sur le point d'arrêter Alex, furieux à l'entente du nom de famille qu'il connaissait déjà, son sang n'avait fait qu'un tour. L'envie de se joindre au groupe avait été très forte, mais Derek et l'agent Blake l'avaient retenu, lui disant qu'il ne pouvait se joindre à eux vue son implication dans l'affaire à présent. Il s'était senti si impuissant, si inutile alors qu'il s'était rendu au commissariat avec Derek et Blake pour retrouver l'équipe.

C'était son affaire, c'étaient ses proches qui avaient été touchés, des inconnus, des vieilles connaissances… il n'avait eu qu'une envie : se joindre à eux.

Un seul regard échangé avec Washington et Hotchner avaient suffi à le dissuader.

Alex n'avait pas été si difficile à repérer, contrairement aux meurtres précédents. Aujourd'hui, il avait commis L'erreur du siècle, celle qui allait lui coûter sa liberté (et sûrement la peine de mort) une fois son jugement terminé.

Alors qu'Owen avait quitté l'hôpital pour discuter avec le père de Carlos, un visage familier avait fait son apparition dans la foule des personnes quittant le bâtiment principal. Il lui avait fallu plusieurs secondes pour le reconnaître, le jeune métis étant vêtu d'une casquette et de lunettes de soleil, mais le capitaine de la 126 n'avait jamais oublié le visage et la silhouette de l'homme qui avait brisé le cœur de son fils.

Quiconque dans ce cas, lui le premier, en serait bien incapable.

Pour cette raison, Carlos était prêt à vouer une reconnaissance éternelle à son beau-père d'avoir quitté les urgences avant. La dernière fois, il lui en avait voulu car à ses yeux, TK était bien plus important qu'une lettre d'excuses qui aurait dû être écrite depuis longtemps mais aujourd'hui, il avait été là au moment où il fallait.

Bon évidemment, la poursuite n'avait pas été facile d'après leurs aînés, le noir ayant quitté les lieux rapidement mais Owen avait suivi son instinct qui lùi hurlait de poursuivre Alex, sans faire attention aux appels de Gabriel qui lui demandait ce qui se passait.

L'ex de TK était rapide et endurant et il les avait fait courir un long moment à travers les rues d'Austin. Il avait fallu une voiture freinant de justesse devant lui pour qu'Owen réussisse à l'arrêter (avec un coup de poing magistral)' et Gabriel, qui avait fini par les rattraper, et lui avait laissé le plaisir de passer les menottes.

Cela avait paru si facile, trop facile même et pourtant c'était bien ce qui s'était passé ce matin. En face de lui, derrière la vitre sans tain, se tenait bel et bien l'homme qui avait piétiné le cœur de TK, le regard fixé sur la vitre, le visage neutre ne dévoilant aucune émotion. Le noir, la trentaine, bien habillé et propre sur lui, n'avait pas du tout l'aspect d'un psychopathe tueur en série. Qu'avait-il pu se passer pour qu'il pète littéralement les plombs ainsi? Et surtout, pourquoi s'en prendre à TK, par deux fois?

Cette simple pensée le fit bouillonner littéralement de rage. Certes Alex Taylor risquait la peine capitale, il allait récolter ce qu'il méritait mais si jamais TK y passait… une nouvelle larme coula sur sa joue alors que Sarina, Hotch et son père entraient dans la salle d'interrogatoire. Au même moment, la porte de leur salle s'ouvrit et se referma presque aussi vite mais il ne se retourna pas pour voir qui était présent. Ses yeux restaient toujours fixés sur la petite salle.

Sarina fut la première à parler.

"Mr Taylor, bonjour, je suis la détective Washington et voici l'agent Hotchner ainsi que le Ranger Reyes. Vous savez pourquoi vous êtes ici?"

Sa supérieure avait dit ça d'un ton aussi calme et neutre que possible alors qu'Hotchner et son père restaient derrière, le visage dur et impassible, ne laissant rien transparaître. L'accusé ne répondit pas, les yeux toujours posés sur la vitre face à lui.

"Vous n'avez pas été très facile à trouver, vous êtes très fort je dois le reconnaître."

Elle consulta les notes que Garcia lui avait transmis après ses recherches et continua.

"Vous êtes arrivés à Austin il y a six mois suite à une demande de mutation auprès de votre entreprise. Diplôme d'ingénieur informatique et employé dans une grande entreprise à Manhattan. Waouh ça vous change totalement d'Austin n'est-ce pas? Vous aviez quoi? Besoin de changer d'air? Trouver du sang neuf? Une rupture difficile?"

L'accusé ne dit rien mais à la simple évocation du mot "rupture", il mordilla nerveusement sa lèvre inférieure. C'était un simple détail mais Carlos n'était pas le seul à l'avoir remarqué puisque l'agent Hotchner renchérit aussitôt.

"Nous savons, d'après une source sûre, que vous avez trompé votre ancien petit-ami, Tyler Kennedy Strand, avec votre coach de fitness alors qu'il était sur le point de vous demander en mariage. Trois ans plus tard, nous vous retrouvons ici dans la même ville que lui, sortant de l'hôpital où Mr Strand a été admis pour blessure et ce dernier est blessé à nouveau. Ne me dites pas que c'est un pur hasard!"

Le silence derrière lequel se murait leur suspect faisait doucement monter la colère en Carlos, il n'avait plus qu'une seule envie: quitter cette pièce et prendre Alex entre quatre yeux pour lui faire avouer la vérité. Son père, comme s'il avait senti son énervement à distance, jeta un œil à travers la vitre teintée, comme s'il le voyait car son regard se faisait dissuasif. À cet instant, seul l'homme qu'il admirait le plus dans sa profession, pouvait l'empêcher de faire cette erreur.

Le patriarche de la famille Reyes se reconcentra ensuite sur leur suspect.

"Vous ne voulez pas parler de TK Strand, très bien. Parlons maintenant des autres personnes à qui vous vous en êtes prises. Elles étaient quoi pour vous?

-Vous étiez trop insistant avec elles et ont pris peur alors ça vous a énervé hein? ajouta Hotch d'un ton calme mais froid, en glissant le dossier où se trouvaient les photos des huit victimes, vous n'aimez pas qu'on vous dise non, n'est-ce pas?"

Le noir regarda le dossier avec attention sans rien dire, et Carlos le scruta avec le plus grand soin. Le regard de l'accusé passait d'une photo à l'autre en sourcillant à peine mais c'était visiblement difficile pour lui de garder une certaine retenue.

On voyait bien qu'il allait craquer à tout instant.

Cependant s'il continuait à garder ainsi le silence, Carlos n'était pas sûr de pouvoir se retenir. Heureusement pour lui, Alex ouvrit enfin la bouche avec un petit sourire mauvais.

"C'est du travail propre au moins!

-Du travail propre, vous êtes sérieux? Ces personnes ont été lâchement assassinées, je n'appelle pas vraiment ça un travail propre! répliqua son père d'un ton agacé.

-J'admire la précision des tirs, tous au même endroit, vraiment un travail de professionnel, ajouta Alex sans prendre en compte la remarque précédente, il semblait s'amuser à présent. Vous ne trouvez pas?

-Alors pour vous ces… ces personnes c'était comme un entraînement au tir c'est ça? Elles vous avaient fait quoi pour que vous les choisissiez en particulier?

-Et qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que je suis l'auteur de ces crimes? répliqua le jeune homme en fixant tour à tour les trois inspecteurs face à lui.

-A vrai dire… pas grand-chose! Vous avez été assez malin pour créer plusieurs comptes différents sur un site de rencontres, depuis un ordinateur différent à chaque fois sauf que votre plus grosse erreur, c'est que vous avez été reconnu formellement à plusieurs endroits de la ville où se situent des ordinateurs en libre accès!" lança l'agent Hotchner, qui s'était appuyé contre un mur au fond de la pièce, alors que les deux texans étaient assis face à leur suspect.

Cette affirmation, qui intrigua Carlos, fut confirmée par Garcia qui pianotait toujours sur son ordinateur. Sur différentes images de surveillance, on retrouvait un homme portant une casquette mais il était reconnaissable.

Son Ranger de père tourna à nouveau la tête vers eux et même si rien ne filtrait à travers la vitre, il leur adressa un regard signifiant "on le tient!"

Sa supérieure s'apprêtait à poursuivre mais Alex la devança.

"Je suppose que oui, s'il faut trois personnes pour m'interroger et mon CHARMANT ex beau-père pour m'arrêter, vous me suspectez. Mais vous n'avez rien de plus contre moi, n'est-ce pas? D'accord je suis sûrement inscrit sur ce site, ok je me suis retrouvé au même endroit que mon ex aussi inscrit sur ce site, et alors? Cette petite pute n'a pas trouvé de meilleur coup que moi à tirer hein il…

-Non Carlos…"

Ses dernières limites étaient atteintes, il voyait rouge sang. Qu'Alex se moque d'Owen était une chose, insulter son fiancé de la sorte en était une toute autre. Il fallut toute la force physique de Derek pour le retenir car là, interrogatoire ou pas, il allait envoyer cette ordure en enfer.

"Ne rentrez pas dans son jeu Carlos, il sait peut-être qui est votre père ou que vous êtes avec lui, ce mec nous provoque il ne cherche qu'à voir où sont nos limites. Vous entrez là-dedans, c'est fichu!"

Durant ces quelques paroles, il tenta de se dégager à plusieurs reprises mais le métis était vraiment très fort et il dut s'avouer vaincu. Dans son brouillard de colère, il n'avait ni entendu la réplique des trois autres occupants de la pièce, ni vu son père la quitter et le rejoindre.

"Papa, laisse-moi entrer je t'en supplie!

-No mijo, tu sais très bien que je ne peux pas faire ça et hors de question que je te laisse avec lui. Malheureusement pour nous, c'est vrai qu'on n'a pas encore beaucoup de preuves contre lui, mais je t'interdis formellement de l'approcher et ce n'est pas en tant que père que je te le dis, mais en représentant de la loi, entiendes?"

Il avait envie de répliquer, de lui demander à nouveau mais le regard de son aîné ne laissait aucune place à la discussion.

"Comprendido señor!" répondit-il avec défaitisme.

Malgré le sérieux de la conversation, la tape légère sur son épaule au moment où son père retournait dans la salle lui fit entendre qu'il comprenait et était là pour lui.

Une fois ce dernier sorti, il tenta de reprendre son calme tout en observant l'autre homme. Celui-ci ne faisait pas attention aux trois autres, son regard était tourné vers lui et il avait un petit sourire amusé sur les lèvres, comme si la théorie de son père se confirmait.

Alors qu'il se disait qu'il ferait mieux de prendre l'air avant de péter un câble, son téléphone retentit, un numéro inconnu.

Il décrocha d'une main tremblante, appréhensif.

"Allo?

-Mr Reyes, ici le docteur Patel…"