Hello à tous !

Et nous voici de retour pour le rendez-vous du dimanche et la publication du 14e chapitre ! Encore un long chapitre, on espère qu'il vous plaira !

Stella : Ravies que ça t'ait plu ! Eh oui le tigre a ses réserves... On va voir si Daiki regrette... Peut-être pas tant que ça :) Bonne lecture pour ce nouveau chapitre !


KAGAMI

La fatigue de la journée et l'heure très avancée sont suffisantes pour couper court aux pensées qui le préoccupent et pour qu'il rejoigne rapidement son homme au pays des songes. Mais quand il se réveille ce matin, il est beaucoup trop tôt au regard de l'heure à laquelle il s'est couché. Les évènements de la veille et ses angoisses qui lui ont pourri la journée reviennent tourner en rond dans sa tête. Un lourd sentiment d'échec vient lui comprimer la poitrine. Il s'écarte un peu de son homme pour se mettre sur le dos bras croisés sous la tête il regarde le plafond qu'il ne peut que deviner quelque part au dessus de lui dans le noir artificiel de la pièce.

Il se lève silencieusement. Le temps que Aomine cuve sa cuite de la veille, il a le temps d'aller courir. Il prend quelques affaires et sort discrètement de la pièce. Il enfile sa tenue, laisse un mot pour son homme dans la cuisine et, avec du gros son dans les oreilles, il va courir en espérant vider sa tête où à défaut alléger un peu de ce poids qui le pèse.

Il court longtemps, plus longtemps que d'habitude mais il a besoin d'épuiser son énergie. Il se sent trop nerveux. Et puis, il n'est que neuf heures, il est très peu probable que Aomine émerge bientôt. Il allonge donc son parcours et court plus vite, comme s'il cherchait à dépasser ses limites. Il court toujours. Il court jusqu'à ce qu'il ne sache plus où aller et qu'il se sente enfin un peu plus calme.

L'appartement est silencieux quand il rentre et son petit mot n'a pas bougé. Il boit longuement avant d'aller prendre une douche bien méritée, puis il se prépare un solide petit déjeuner. Le sport et les préoccupations lui donnent faim. Il met un peu de musique mais à un volume léger pour ne pas réveiller Daiki. Quand il est rassasié, après un peu de rangement et de vaisselle et puisqu'il a besoin de rester actif, il ressort pour aller faire des courses. Il laisse encore une fois un mot à son homme qui à présent ressemble à une grosse rature, pour remplacer le « courir » par « faire des courses. ».

Il prend le temps d'acheter de quoi les nourrir tous les deux jusqu'au mardi, ce qui fait déjà une certaine quantité à transporter. S'ils décident de migrer chez Aomine, ils n'auront qu'à emporter les produits frais avec eux. Quand il rentre il est onze heures bien tassées. Il range ses courses, remet un fond sonore et s'attelle à préparer un repas. Pas sûr que Aomine ait très faim en se réveillant, il prévoit une soupe miso à défaut, mais lui il aura besoin de manger de toute façon.

AOMINE

Il émerge à une heure indéterminée, bien vaseux. Il n'a pas trop mal au crâne mais l'estomac en vrac. Il reste quelques minutes étendu dans le lit, à puiser la motivation pour se lever. Il suppose que Kagami doit être debout depuis longtemps... Il finit par rejeter les couvertures et sort dans le couloir sans prendre la peine de s'habiller, et ouvre quelques portes à la recherche des toilettes et de la salle de bain.

Sous la douche, il repense à la soirée de la veille et conserve des sentiments un peu mitigés. Il a toujours comme une impression de malaise, il se sent un peu coupable d'avoir trop bu, d'être resté trop longtemps... Et d'un autre côté, il a apprécié la soirée et ça l'a remotivé à bloc pour s'investir pour cette équipe.

Il reste un assez long moment sous l'eau chaude, à se réveiller doucement, puis il ressort, se sèche et se lave les dents avant de quitter la salle de bain avec une serviette nouée autour de la taille, de toute façon ses fringues propres sont toujours dans son sac à l'entrée. Il rejoint le séjour et trouve sans surprise Kagami occupé à cuisiner.

« Hey... J'imagine qu'il est tard ?!... »

Kagami rigole un peu à cette remarque, son regard glisse sur son corps à peine couvert mais il le détourne bien vite pour surveiller la cuisson de ses légumes.

« Je crois qu'on n'a pas tout à fait la même notion du tard... En tout cas c'est l'heure du déjeuner. Si t'as faim. »

Aomine s'approche pour poser un baiser sur la nuque de Kagami.

« Pas pour l'instant... Mon estomac a besoin d'un peu de temps... par hasard t'aurais pas du thé vert, du citron vert, du gingembre et des glaçons ?! »

KAGAMI

Il frissonne en sentant les lèvres d'Aomine sur sa nuque. Il coupe la plaque de cuisson et se retourne pour enrouler ses bras autour de sa taille et enfouir son nez dans son cou. Puis il énumère en restant blotti contre lui :

« Thé vert tiroir de gauche derrière toi. Citron vert corbeille à fruit derrière toi aussi. Gingembre si tu le veux frais même endroit que le citron, en poudre, sur le plan avec les épices derrière moi. Glaçon dans le congélateur. »

Il fait une légère pause et murmure.

« Je suis désolé pour hier... »

Aomine caresse sa nuque doucement.

« Désolé pour quoi exactement ?

— De t'avoir inquiété et gâché ta soirée par la même occasion... J'ai l'impression d'avoir failli Dai...

— D'avoir failli ?... T'as pas gâché ma soirée... J'étais juste un peu inquiet, ouais... et un peu déçu que tu t'amuses pas mais ça t'y peux rien... T'as tes raisons, j'peux comprendre. On a tous des façons différentes de gérer.

— Ouais... J'ai une impression... D'échec... Comme si la journée d'hier était un test auquel j'ai lamentablement échoué... »

AOMINE

Il réfléchit un moment en caressant la nuque de Kagami, il veut bien choisir ses mots pour répondre.

« Je pense pas que t'aies échoué à quoi que ce soit... Parce que j'pense pas que y avait de test... Moi aussi j'me sens un peu coupable... Je t'avais dit que je ferais attention et qu'on rentrerait tôt... Et puis finalement la soirée s'est mieux passée que prévu ! Pour toi aussi je crois, d'une certaine façon en tout cas.

— Ouais... C'est pas grave t'inquiète... T'as le droit de t'amuser. Et tant mieux... Parce que on va vivre avec ces gars un bout de temps alors c'est mieux de bien s'intégrer... j'suis content que tu te sentes à l'aise avec eux. C'est ta nouvelle famille ici. Ils t'aideront à pas avoir le mal du pays. J'crois... qu't'as évoqué un truc comme ça. »

Kagami pose doucement ses lèvres dans le cou d'Aomine.

« Mon sentiment d'échec est plus lié... Au fait que ça me rend malade de mentir et... À la fois... J'suis grave flippé que le mensonge soit éventé. En fait je sais pas... je sais pas ce qui me rend le plus malade entre les deux mentir ou la peur de se faire griller. Je crois que j'ai échoué à... à... Contrôler ça...

— Ok j'comprends... J'crois que t'as besoin de prendre un peu de recul par rapport à tout ça. Il faut que t'arrives à déterminer... ce que tu veux vraiment. Après, on pourra en parler et trouver des solutions. Moi aussi... j'ai du chemin à faire dans ce domaine. Mais si tu m'as appris un truc depuis qu'on s'est retrouvés... C'est que c'est pas en culpabilisant et en se mettant la pression qu'on arrive à faire quoi que ce soit d'utile... pas vrai ? »

KAGAMI

Il sourit et se laisse aller, comme si la tension lâchait soudain son corps alors qu'il s'appuie complètement contre Aomine se blottissant contre lui.

« Ouais... T'as raison... J'sais pas comment j'vais faire ça... Mais j'vais essayer... Thanks Dai.

— Me remercie pas trop vite... J'suis le roi autoproclamé du 'faites ce que je dis, pas ce que je fais !'... »

Aomine embrasse les cheveux de son homme et caresse son dos dans un geste d'apaisement.

« Je te remercie pour le conseil, après que tu le suives ou non toi-même n'est pas la question. »

Il s'écarte un peu pour le regarder et vient doucement poser ses lèvres sur les siennes.

AOMINE

Il prolonge le baiser, tendrement, ses lèvres glissant lentement entre celles de son homme. Puis, il se recule un peu et sourit :

« Si tu veux bien m'excuser, faut que je m'attèle à mon thé avant de mourir de déshydratation. Voilà à quoi ça mène de se la péter en soirée : des heures entières au bourbon... j'ai d'la chance d'avoir évité le marteau-piqueur dans le crâne ! »

Kagami sourit et le libère.

« Fais donc. C'est vrai que t'as l'air presque plus en forme que lors de notre murge commune. »

Les baies sont grand ouvertes sur le salon, et le soleil illumine la pièce. Pendant que Taiga se sert un bol de riz, petits légumes croquants et poulet mariné, lui il se remplit un grand mug où il met un sachet de thé vert à infuser. Il y ajoute le jus d'un demi citron vert et quelques lamelles de gingembre et le laisse cinq minutes, pendant lesquelles il s'aventure sur la terrasse pour en faire le tour et observer la vue. Moins belle que chez lui, mais classe quand même, conclut-il. Il s'accoude un moment pour savourer la chaleur du soleil sur sa peau nue, et enfin revient ajouter des glaçons à son breuvage et s'installe en tailleur près de son homme.

« Bon app ! » lance-t-il avant de commencer à siroter son thé glacé.

Kagami a déjà bien entamé son assiette et lui répond taquin :

« Merci. Sympa la balade à poils sur ma terrasse ? »

Ils sont au dernier étage sans vis-à-vis juste un arbre qui monte jusque là et fait un peu d'ombre sur une partie de la terrasse et bien que Aomine soit grand, le muret qui délimite l'espace lui arrive au-dessus de la taille.

« Parce que... On sait tous qu'une serviette glisse si facilement... »

Kagami tend le bras pour tirer sur le bout de tissu et presque dévoiler ce qu'il cache. Raté ! Taiga rigole en reprenant ses baguettes.

« Désolé mais c'est trop tentant ! »

Il ne se laisse pas déstabiliser par cette vile tentative et boit son thé sereinement.

« Hm... Il va falloir que tu t'y fasses, car j'ai une fâcheuse tendance à vivre en portant le moins de fringues possibles, tu vois... Presque tout est plus agréable à poils ou presque à poils, figure-toi ! Dont les balades sur les terrasses effectivement !

— Oh... Alors t'étais timide jusque là... Parce que j't'ai pas trop vu à poils jusqu'à présent. »

Kagami porte son bol à ses lèvres pour le vider rapidement.

« Et... T'attends de moi que je te laisse te balader nu ou quasiment sous mon nez... Et te laisser tranquille ? Parce que, figure-toi aussi, j'ai un peu du mal à rester de marbre devant MON mec à poils. »

Il jette un regard de côté à son homme, esquissant un sourire.

« Ah ça je sais pas ! J'ai pas trop pensé à toutes les conséquences de mes actes, comme d'habitude...

— Peut-être que quand t'auras trop mal au- »

Kagami rougit violemment en s'interrompant.

« ... Hm... Et genre t'as jamais eu de problème avant à te balader tout le temps tout nu ? »

Le brun se retient de rire devant l'embarras de son petit ami, mais il est plutôt émoustillé par le sous-entendu.

« En tout cas, aucun problème résultant en des douleurs anatomiques localisées... »

Kagami grimace et se mordille la lèvre, il semble fortement hésiter mais finalement il marmonne.

« Bah fais gaffe... ça pourrait changer. »

Cette dernière déclaration achève de l'émoustiller et d'ailleurs ça commence à se voir !

« J'en prends note... »

Une bonne chose qu'il ait opté pour le thé glacé, parce qu'il commence à avoir chaud...

KAGAMI

Il se lève. Terrain glissant, mais qu'est-ce qui lui a pris ? Il récupère son bol pour aller se resservir. Cette discussion lui donne chaud aussi, son pouls s'est accéléré et son pantalon est soudain un peu trop étroit. Il déglutit. Et son regard se reporte sur son petit ami qui lui tourne le dos, il dérive sur son corps parfait. Sa respiration est un peu haletante. Il a l'impression de ne jamais avoir éprouvé un désir aussi pressant pour quelqu'un. Il a l'impression de s'asphyxier. Il hésite. Entre sortir prendre l'air pour se calmer ou...

Il se laisse tomber à genoux derrière son homme et pose son front contre sa nuque, il respire un peu fort avant de réussir à articuler d'une voix rauque et cassée par le désir.

« J'ai trop envie de toi putain... »

Il ne fait pas un mouvement pour le toucher. Il a juste besoin de le dire. Parce que c'est tellement impérieux, ça lui laboure le ventre et la poitrine, ça le brûle de l'intérieur.

AOMINE

Le souffle haletant de Kagami cascade sur son dos nu et ses mots lui contractent le bas ventre. Il déglutit, incertain de ce qu'il veut vraiment, mais dans l'impossibilité de nier l'effet que lui fait le désir de Kagami pour lui... Et le désir qu'il a pour lui en retour... Alors il murmure d'une voix également un peu rauque :

« Je... j'ai envie de toi aussi, Taiga... »

Son cœur commence à cogner dans sa poitrine, tout son corps semble se mettre en alerte et il éprouve chaque sensation avec plus d'acuité, lui faisant oublier le malaise d'un lendemain de soirée trop arrosée.

KAGAMI

Le coeur battant à tout rompre, son souffle erratique, il accueille la réponse de son petit ami avec soulagement et espoir mais aussi prudence. Avoir envie ne signifie pas être prêt.

Ses lèvres viennent goûter la nuque de Daiki et il vient glisser ses bras autour de ses épaules. Il sourit en goûtant encore la peau à portée de sa bouche.

« C'est déjà un bon début... »

Il tremble un peu et caresse doucement le torse de Daiki tendrement. Il essaie de se maîtriser, il se sent déjà un peu moins embrumé d'avoir pu avouer son désir. Il ne compte pas brûler les étapes malgré sa soif de lui forte et intense, mais il ne veut pas non plus cacher l'effet qu'il lui fait, son envie qu'il le touche, son envie de prendre du plaisir avec lui, grâce à lui.

« Tu as envie de quoi ? »

AOMINE

Il savoure les caresses de Kagami, qui lui permettent de se détendre sans rien enlever à son désir.

Envie de quoi ? C'est une bien vaste question à laquelle il n'est pas certain de savoir répondre. Il ferme les yeux, cherchant en lui l'instinct, l'intuition, car ce n'est pas le moment de trop penser ou intellectualiser. Et parmi les images qui lui viennent en tête, il trouve quelque chose qu'il aimerait essayer...

« J'ai jamais fait ça, mais... Je pourrais te sucer... »

KAGAMI

Il est clairement surpris par la proposition. Les raisons d'étonnement se bousculent dans sa tête. D'abord, il n'avait pas pensé encore à être en position de recevoir. Ensuite de sa propre expérience c'est bien le truc qui le tentait le moins, bien que de ce côté là ça change avec Daiki, il reste étonné que ça puisse l'attirer. Et puis, Daiki ne l'avait pas encore touché directement. Il était donc vraiment loin d'imaginer cette proposition.

L'idée lui plaît évidemment mais il essaie de ne pas s'emballer, sauf que c'est compliqué son souffle s'accélère encore. Ça faisait longtemps qu'on ne lui avait pas fait une telle faveur. Ses mains continuent leur danse sur le corps et le ventre de Daiki. Dans sa voix haletante, sa fébrilité s'entend inévitablement.

« Ouais... J-j'espère bien qu'tu l'as jamais fait... Si c'est ce qui te fait envie... »

Il déglutit difficilement et vient embrasser le cou de Daiki avec gourmandise.

AOMINE

Il entend à la tension de la voix de Kagami que cette proposition lui plaît. Quant à lui... Non seulement il en a envie, il éprouve de la curiosité, mais il en a besoin aussi. Explorer le corps de l'autre, c'est explorer son propre désir et sa propre nature. L'avant-veille, Kagami lui a dit que le sexe était un échange. Mais Aomine veut aller plus loin dans cet échange. Il a envie de prouver à Kagami qu'il le désire et qu'il l'aime, et il a l'impression qu'il peut y parvenir de cette façon-là. Non seulement lui procurer du plaisir... Mais peut-être bien plus encore. C'est ce qui veut essayer de faire... Et peut-être ainsi commencer à comprendre ce qu'on peut se dire sans prononcer un seul mot.

Parvenu à cette conclusion, il se sent soudain très calme, comme s'il avait atteint un point d'harmonie intérieure. Il n'a plus peur de s'y prendre mal ou de se tromper. Il veut simplement agir.

« Ok... Alors assieds-toi sur le canapé. »

KAGAMI

C'est presque une torture de devoir se détacher de lui. Il en a vraiment envie et à la fois il appréhende. Il a peur de ses propres réactions, de ne pas pouvoir se contenir, de dégoûter Daiki. Et puis lâcher Daiki ça veut dire ne plus pouvoir le toucher, ni goûter sa peau.

Mais après avoir encore mordillé son cou, il se relève pour accéder à sa demande.

« Ok... »

Il ne dit rien d'autre, il ne rappelle pas à son homme qu'il a le droit de changer d'avis. Il espère avoir été clair sur le sujet.

Il s'assoit dans le canapé et se demande s'il n'aurait pas dû retirer son pantalon et à la fois, il ne veut pas avoir l'air du mec impatient. Même si, honnêtement... Il l'est.

AOMINE

Il se relève et s'approche du canapé, puis s'agenouille entre les jambes de Kagami. Il lève les yeux vers lui et le regarde l'espace d'un instant, puis il reporte son attention sur sa ceinture qu'il déboucle, son pantalon qu'il défait. Il caresse son membre à travers l'étoffe de son boxer, doucement, presque prudemment, regardant à nouveau son homme. Puis, il pose les deux mains au niveau de la ceinture et tire pantalon et sous-vêtements ensemble, se reculant pour les lui enlever totalement.

Il se rapproche de nouveau, caresse ses cuisses en contemplant son sexe érigé. Puis il se laisse guider par son désir, et se penche en avant jusqu'à venir effleurer des lèvres le membre de son homme. Il l'embrasse sur toute la longueur, pressant à peine sa bouche sur la peau fine. Puis, la pointe de sa langue se niche à la base du membre, et doucement il remonte, découvrant les aspérités, le dessin des veines, jusqu'au gland qu'il découvre délicatement avant de l'explorer de la même façon.

KAGAMI

Non seulement on ne lui avait pas accordé cette faveur depuis longtemps, mais surtout jamais de cette manière, avec autant de délicatesse, d'incertitude mais surtout d'envie et de douceur. Sa respiration s'accélère quand sa langue vient jouer sur son gland. Il gémit. Ses sensations exacerbées par l'atmosphère de ce moment d'intimité si nouveau avec Daiki. Il a l'impression qu'il va s'asphyxier tellement sa respiration est désordonnée. Il ne détache pas son regard de Daiki, de sa bouche qui vient goûter son membre, de ses yeux qui l'observent. Sa bouche haletante est entrouverte sur d'autres gémissements muets. Il glisse une main timide dans les cheveux de Daiki et la seconde vient se poser sur celle qui est sur sa cuisse et s'agrippe à elle. Il a tellement besoin de le toucher.

AOMINE

Encouragé par ces gestes, il prend son gland dans sa bouche et le comprime légèrement entre sa langue et son palais, puis il descend le long de sa verge en serrant ses lèvres autour de lui. Il le suce doucement un moment comme ça, sans bouger, s'habituant à sa forme, son volume et son goût. Ensuite, il remonte lentement, revient jouer de la langue sur son gland. Sa main libre se glisse sur l'intérieur de la cuisse de son homme et la caresse en appuyant un plus fort, se frayant un chemin jusqu'à son entrejambe. Ses doigts viennent se lover autour de ses testicules et il les presse doucement tout en recommençant son mouvement de va-et-vient, un peu plus vite, et en accentuant un peu la pression de ses lèvres.

KAGAMI

Il se crispe un peu, laissant échapper un râle de plaisir, quand les doigts d'Aomine pressent ses bourses. Ses doigts se mêlent à ceux d'Aomine quand il accélère le rythme. Un murmure franchit la barrière de ses lèvres.

« Ah fuck... Trop bon... »

Il perd toute notion du temps. Il n'y a plus que cette bouche qui va et vient sur sa verge, ses doigts qui stimulent ses testicules et qui le font gémir de plaisir. Ses muscles abdominaux se contractent, ses jambes tremblent il est trop sensible, trop fébrile.

AOMINE

Il ne pense pas à ce qu'il fait, pas vraiment. Tout son esprit est focalisé sur l'instant présent, il ne prend aucun recul, il n'a aucune pensée parasite. Le silence dans sa tête est libérateur. Ce n'est pas non plus un silence total, puisqu'y résonnent les gémissements de son homme, ces plaintes presque étrangères dans sa bouche, mais qui l'excitent et lui donnent envie de continuer jusqu'à en entendre d'autres, les faire monter d'intensité, et enfin perdre son homme dans le plaisir.

Il se guide à sa voix, à sa façon de serrer ses doigts entre les siens, de crisper sa main dans ses cheveux, à la manière dont ses muscles se raidissent et à son souffle erratique. Il va plus vite, sa langue pressant son sexe à chaque mouvement, sa main massant ses testicules dans sa paume tandis que inlassablement sa bouche va et vient sur son membre.

KAGAMI

Les sensations devraient être connues et pourtant elles sont si nouvelles, si intenses. Sa respiration se bloque. Il n'a plus qu'un filet de voix, il articule des mots difficilement pour faire comprendre à son homme qu'il est bientôt à bout, en tirant un peu sur ses cheveux.

« D-dai... S-stop... »

AOMINE

Il n'a pas envie de s'arrêter. Il veut aller jusqu'au bout. Il veut cette intimité. Il veut boire son homme. Alors il continue, ignorant la main qui tire sur ses cheveux, et ne serait-ce que par pur instinct de contradiction, il le prend plus profondément en bouche, simplement... parce qu'il le veut en lui.

KAGAMI

La vague monte puissante. Il se cambre et serre plus fort la main d'Aomine dans la sienne. Il crie dans sa gorge étranglée le nom de son petit ami alors que l'orgasme le submerge violent, puissant et qu'il se déverse au fond de sa gorge chaude. La jouissance intense le laisse pantelant, haletant sur le canapé, comme en transe.

AOMINE

Il avale la semence et lèche doucement le gland, puis il relâche son étreinte. Il s'essuie les lèvres du bout des doigts, et puis grimpe sur le canapé à califourchon sur Kagami et l'embrasse, sans avoir eu le temps de se poser la question de savoir si ça lui déplairait de sentir son propre goût sur sa langue, il a juste suivi son impulsion. Il a envie de contact, d'être proche de lui. Il lèche ses lèvres comme pour demander la permission, et lorsqu'elles s'entrouvrent, il glisse sa langue dans sa bouche.

KAGAMI

Il est un peu sonné et ne réalise pas tout de suite, il répond au baiser d'Aomine sans réfléchir, le laissant venir à la rencontre de sa langue. Il reprend doucement conscience entre les brumes de plaisir et ses bras viennent s'enrouler autour des hanches de son homme. Ses mains descendent pour caresser ses reins, ses fesses. Il n'a pas vraiment conscience de ce qu'il fait. Il dévore simplement sa bouche avec gourmandise.

AOMINE

Il lâche ses lèvres et recule un peu pour contempler le visage de son homme, les joues rougies, la chevelure ébouriffée, les lèvres humides. Il décide qu'il aime cette vision et revient goûter ses lèvres plus délicatement avant de murmurer :

« J'espère que ça t'a plu... Moi... j'ai beaucoup aimé. Alors il est probable que je refasse ça bientôt. »

Son érection est toujours intacte et tressaille un peu au contact de l'entrejambe de son homme, mais il n'y prête guère attention et redescend de son perchoir – d'ailleurs sa serviette a miraculeusement tenu bon dans tout le processus ! Il se rassoit à côté de son homme et se rafraîchit la gorge avec une bonne rasade de thé glacé – définitivement la bonne option pour ce matin !

KAGAMI

Il est presque frustré de voir Aomine s'éloigner déjà. Il a l'impression de ne plus être au même rythme que Aomine qui semble débordant d'énergie quand lui se sent vidé. Il veut encore le sentir contre lui. Il veut encore sentir sa peau contre la sienne. Il veut...

« J'ai carrément kiffé ouais... C'était vraiment très très bon... »

Il ferme les yeux quelques instants puis les rouvrent pour se rapprocher d'Aomine et venir se blottir contre lui. Sa main caresse son torse, son ventre et descend sur cette serviette miraculée.

« Et pour... Toi... T'as envie de quoi ? Dis moi... »

Il embrasse sa gorge doucement, en pressant sa paume contre l'érection de son homme.

AOMINE

Ce contact fait de nouveau affluer l'excitation et le désir. Envie de quoi ?... Il a déjà la sensation d'être allé plus loin qu'il ne l'a jamais été... Et c'est pas une sensation, se rappelle-t-il. C'est la réalité.

« Je sais pas, Taiga... Je suis... j'suis toujours excité, ouais, mais... J'ai fait ce dont j'avais envie. Je voulais te donner du plaisir et j'avais besoin... de franchir cette étape. De te toucher comme ça. Et en ce sens-là... Je suis parfaitement satisfait. J'ai pas besoin d'avoir un truc en retour... j'viens de me prouver un truc à moi-même et c'est déjà énorme. »

Il passe un bras autour des épaules de Kagami et pose un long baiser dans ses cheveux.

« Je t'aime...

— Moi aussi... »

KAGAMI

Il n'est pas sûr de savoir quoi faire finalement, alors il se blottit un peu plus contre Daiki, parce qu'il est bien là dans ses bras et qu'il a envie de sentir sa chaleur. Il laisse tranquille son érection, pose sa main sur son ventre et vient presser ses lèvres dans son cou.

AOMINE

Il caresse distraitement le haut de son bras, perdu dans ses pensées. Il y a quelques jours encore... Tout ce qu'il est en train de faire lui aurait paru tout simplement impensable. Et ça lui procure une profonde sensation de bien-être. Un apaisement, qui lui semble vibrer depuis le fond de sa poitrine.

« Je crois que je peux... commencer à arrêter de me battre, Taiga... Contre moi-même... j'ai pas envie d'être ton petit ami gay qui s'assume pas. Et t'as pas envie de ça non plus. Je croyais que j'y arriverais jamais, mais tu m'as redonné espoir. »

Il sourit, continuant à promener sa main sur les biceps de son homme.

« C'est drôle que tu sois toujours là quand tout s'effondre... Et je t'en suis reconnaissant... plus que je pourrai jamais le dire. »

KAGAMI

Il appuie un peu plus sa main sur le ventre d'Aomine. Ses mots le remuent profondément, tordent son estomac et réchauffent son coeur. Ça veut dire beaucoup pour lui que Daiki veuille s'accepter, accepter leur relation. Même s'il y'a encore du chemin à parcourir... Qu'il en ait la volonté est déjà énorme pour lui.

Il sourit et sa voix est un peu étranglée quand il essaie de plaisanter.

« J'croyais que j'étais responsable de l'effondrement c'coup-ci... Mais... Tu vas dans le bon sens hein ? »

AOMINE

Il esquisse un sourire triste.

« Nope... t'as juste retiré la pierre ridiculement minuscule sur laquelle tout l'édifice tenait debout... Mais tu sais des fois ça a du bon de s'effondrer... Des fois... faut juste tout recommencer depuis le début. Et moi je croyais... que je pourrais pas. Je croyais que j'étais brisé. Mais j'étais juste... bouleversé. J'suis peut-être fracturé et plein de fragilités... Mais je tiens encore debout. J'suis sûr que tu peux en dire autant, d'ailleurs... »

Il continue à le caresser, sa main remontant sur sa nuque, et poursuit :

« Ouais... On s'est trouvés... alors qu'on était tous les deux blessés... C'est ce que je te disais. On s'est peut-être trouvés simplement parce qu'on avait besoin l'un de l'autre. Maintenant... Je pense qu'il y a beaucoup plus entre nous. Enfin... C'est ce que je veux...et ce que je crois. Et j'ai... hâte d'explorer tout ça avec toi. »

Il s'interrompt, un peu surpris d'avoir dit tout ça. Mais... sans le regretter. Ça sonne juste. Cette pensée est plus forte et plus claire que toutes les autres.

KAGAMI

Il ferme les yeux. Son estomac est noué. Les mots d'Aomine résonnent en lui. Oui... Lui aussi il est blessé... Même s'il a du mal à l'accepter. C'est ce qu'il ressent comme un échec... De ne pas avoir été infaillible, d'avoir permis qu'on l'atteigne douloureusement. Il se sentait blessé et humilié. Mais il a cru pouvoir le cacher. Il a cru qu'il n'aurait qu'à tourné le dos à cette histoire pour oublier. Mais force est de constater que non ça ne suffit pas et les blessures sont plus profondes que ça.

Oui ses retrouvailles avec Aomine ont tout chamboulé pour lui aussi. Parce qu'il y avait un truc entre eux, ça a effrité toute la peinture qu'il mettait sur une histoire pourrie pour cacher la misère.

« Ouais... On s'est trouvé... Mais j'crois que c'est parce qu'il y a beaucoup entre nous, qu'inconsciemment on a brisé nos chaînes, nos fausses certitudes, nos mensonges... Je sais pas combien de temps je me serais embourbé dans cette relation si tu étais pas revenu dans ma vie... mais ça aurait pu durer longtemps. Y'avait que toi qui pouvais briser ça... Parce que... C'est toi. »

AOMINE

Il ferme les yeux un moment, ému par ces mots. Y avait que toi qui pouvais briser ça... Oui. Tout comme il n'y avait que Kagami qui avait pu le réveiller et l'empêcher de sombrer définitivement dans la dépression à l'époque du lycée. Aujourd'hui, il lui a une nouvelle fois permis d'abattre les murs de sa forteresse psychique et ainsi pouvoir enfin se rappeler la couleur du ciel.

Il rouvre les yeux et regarde ses doigts qui se mêlent à la tignasse flamboyante de son homme.

« Le timing était parfait, love. Moi non plus j'aurais pas pu tenir longtemps. On a passé tellement de temps à se faire souffrir parce qu'on pensait que c'était... le moindre mal, en fait. »

Il s'interrompt, cherchant ses mots. Il a besoin de parler. Il a besoin de formuler ce qui lui passe par la tête, y donner un sens, parce que ce sens-là, c'est aussi leur sens à eux, celui de leur couple. Il veut faire comprendre à Kagami ce qu'il signifie pour lui.

« Je me suis trompé sur toute la ligne, reprend-t-il doucement. J'ai toujours pensé que je me protégeais... mais en fait, je me détruisais... Une part de moi le savait. Mais je continuais à me dire que c'était pour le mieux. Mon ego a été brisé avant de s'être vraiment construit. Tout ce qu'il en est resté c'est de la vanité superficielle. Et tout le monde y a cru, même moi. Comme toi... tu faisais comme si tout allait bien, comme si nier la réalité allait finir par la transformer. On en est juste arrivés à un point de nos vies où arrêter le mensonge est devenu une question de survie... Je crois que c'est ça qui nous est arrivés... »

Sa main a cessé de caresser les cheveux de son homme pendant qu'il parlait. Il reprend son mouvement, et termine :

« Et notre histoire a commencé il y a longtemps déjà. Tu as toujours été spécial à mes yeux. Et tu es devenu... » Il sourit légèrement. « ...Encore plus spécial. Je ne suis pas simplement tombé amoureux de toi, je ne me suis pas simplement raccroché à toi. J'ai remis le monde à l'endroit. J'ai fait du ménage dans ma vie. Et toi... tu es mon évidence. La seule certitude que je veuille garder. »

KAGAMI

Les mots d'Aomine se frayent un chemin jusqu'à ses tripes. Ces mots le touchent et font tellement écho en lui. C'est comme s'il formulait à voix haute ce qu'il n'arrivait pas lui-même à expliquer. Arrêter le mensonge est devenu une question de survie... Ces mensonges qui le détruisaient à petit feu, qui annihilaient celui qu'il est vraiment. Il s'asphyxiait dans ses propres mensonges se convainquant qu'il n'y avait pas d'autres solutions acceptables.

J'ai remis le monde à l'endroit. Il avait eu ce sentiment que les choses n'étaient pas dans le bon ordre, que rien allait dans le bon sens. Et c'est quand il avait commencé à dire la vérité qu'il avait eu l'impression que les choses commençaient à retrouver leur place. Et cette impression n'avait fait que s'amplifier quand les choses ont évolué entre eux.

Il se sent enfin à sa place. Auprès de Daiki, dans ses bras, dans sa chaleur, dans cette nouvelle intimité il se sent droit, serein, comme si c'était ce qu'il cherchait depuis toujours pour se sentir entier.

Sa main glisse sur le ventre d'Aomine pour venir se poser sur sa hanche et le serrer un peu plus contre lui alors que ses lèvres se posent sur sa peau nue. Il est ému et soulagé quelque part. Les mots de Daiki sont forts et se gravent dans son esprit comme des certitudes, comme des évidences.

« Fuck... C'est comme si... Tu lisais en moi... Tu as chamboulé ma vie depuis que tu m'as appelé dans cet aéroport. C'était comme si ça ne pouvait pas être vrai. Mais tu étais bien là... Et je ne pouvais plus penser à rien d'autre qu'à toi. Te revoir m'a poussé à tout remettre en question et tu m'as forcé à voir la vérité en face, tout ce que j'essayais de me cacher... Que c'était juste un beau bordel dans ma vie... Que... ça pouvait pas continuer comme ça. Depuis trois jours... J'ai enfin l'impression que les choses sont en ordre... Je dis pas parfait, y'a encore plein de trucs qu'on doit régler toi et moi. Mais j'ai l'impression d'être sur le bon chemin. Je me sens plus en paix avec moi-même... Plus consistant... Comme si j'avais trouvé l'élément qui me manquait pour ne plus être volatile et me stabiliser... Plus... Plus complet tout simplement. »

Il se mord doucement la lèvre. Sa voix tremble un peu d'émotion. Il achève avec un sourire dans la voix.

« Ouais... C'est une évidence... Je t'aime Dai. »

AOMINE

Il lui offre un sourire, qui pour une fois n'est ni un demi sourire, ni un sourire provocant, ni même un sourire triste. Puis, il pose une main sous son menton pour qu'il relève la tête vers lui et l'embrasse tendrement.

Il prolonge le baiser un moment, laissant ses émotions se libérer en lui, s'apaiser, se transformer en autre chose grâce à la présence de Kagami. Il ne sait pas ce que c'est, encore... Il ne sait même pas comment on vit quand on cesse de s'accrocher à son désespoir et à la haine de soi. Mais il apprendra. Avec Kagami, il apprendra. Il n'a plus aussi peur maintenant qu'il sait qu'il a fait le bon choix en l'acceptant dans sa vie. Ils ne pouvaient pas être "juste potes". Il l'a senti au plus profond de lui. Ils devaient être ce qu'ils sont en train de devenir.

Il se détache doucement de ses lèvres.

« Je suis heureux qu'on pense pareil, alors. C'est un bon début, comme tu dirais. »

Il lui sourit encore, l'embrasse encore. Ils ont tout le week-end devant eux. Rien que tous les deux. Et la perspective d'un week-end en couple ne l'a certainement jamais rendu aussi heureux.

KAGAMI

« Ah bon... J'ai dit ça moi ? J'dirais plutôt que... C'est un excellent début. »

Il rit un peu. Le bonheur qui gonfle son cœur, qui réchauffe son corps lui donne juste envie de rire. Il répond aux baisers de son homme. Et il ne se gêne pas venir emprisonner lui aussi ses lèvres. Il se redresse un peu pour glisser une main sur sa nuque. Il passe une jambe par dessus les siennes pour venir s'installer à califourchon sur lui. C'est nettement plus pratique pour l'embrasser.

« C'est un miracle qu'on se soit trouvé... qu'on se comprenne... »

Il rit encore doucement en offrant un sourire solaire, un de ceux dont il a le secret et qu'il n'accorde qu'à Daiki et il souffle contre ses lèvres : « Je suis heureux... tout simplement. », avant de les happer de nouveau entre les siennes.

AOMINE

Il sourit sous son baiser et caresse son dos jusqu'à dériver sur ses fesses, difficile de résister dans cette position-là... Il l'embrasse encore un long moment, et en profite amplement pour palper bien comme il faut ce cul parfaitement musclé.

Mais toutes ces émotions et les bienfaits de son thé glacé semblent avoir agi sur son estomac qui commence à gargouiller.

« Hm... J'espère qu'il reste encore de la bouffe... ça avait l'air bon c'que tu mangeais tout à l'heure...

— Hm... Ah ouais... C'était ça que j'étais parti chercher à la base. Je vais te chercher ça. »

Kagami l'embrasse encore une fois, sourit, se relève, se rhabille rapidement et rejoint la cuisine pour servir deux bols pleins.

Aomine le regarde faire et se dit que c'est un peu dommage qu'il se soit rhabillé mais enfin, il ne croit pas que Kagami soit du genre à se balader le cul à l'air toute la journée, contrairement à lui !

« Alors dis-moi, tu fais quoi de tes week-ends, d'habitude ? »

— D'habitude... À New York je jouais beaucoup aux jeux vidéos quand je sortais pas pour un ciné. Ici... Surf. Beaucoup de surf... Mais je venais qu'une fois par mois donc fallait en profiter. Et toi ?

— Des siestes. Beaucoup de siestes. » Il rigole un peu. « Parfois du street basket, mais sinon... J'en profite pour mater des séries et des animes... ce qui aboutit naturellement... à faire une sieste !

— Ah ouais évidemment. »

KAGAMI

Il revient avec deux bols pleins et des baguettes pour Aomine. Il lui tend un et s'installe à côté de lui avec le sien, qu'il s'apprête à attaquer.

« Et... Hm... Tu faisais quoi... En couple ? »

Aomine attrape le bol et commence à manger avant de répondre.

« Thanks, marmonne-t-il la bouche pleine. Délicieux. » Puis, une fois quelques bouchées avalées : « Les trucs classiques, j'imagine. Ciné, resto... Ah ouais et une fois avec Lola j'ai fait du patin à glace, si tu peux imaginer ça... Mais... j'ai pas trop envie de réitérer l'expérience !

— Ah ouais... J't'imagine pas trop..., il rigole un peu, Mais cela dit... j'suis pas fan. En sport de glisse j'préfère les planches : surf, snow, skate...

— Skate aussi ?! Hm... Moi j'avoue que j'suis resté un peu monomaniaque sur le basket !

— Skate ouais... Mais ça fait un bail ! C'était quand j'avais pas les moyens de me payer le taxi pour aller jouer au basket. Alors j'ai opté pour le skate pour me déplacer plus vite ici.

— Ah ouais ! Pas con ! »

Aomine termine son bol, le pose sur la table et se renfonce dans le canapé en soupirant.

« Wah, ça fait du bien de manger... C'était vraiment top.

— Content que tu aimes. »

Il termine aussi son bol et se lève pour débarrasser. Depuis la cuisine où il fait rapidement la vaisselle il demande à son petit ami :

« Tu veux boire quelque chose ? Je peux te refaire du thé si tu veux... Ou un café...

— Un p'tit café s'te plaît... »

AOMINE

Il songe qu'il devrait peut-être quand même envisager de s'habiller d'autant qu'il va vraiment finir par la perdre, cette serviette, mais il a trop la flemme, et plus envie de bouger de ce canapé...

Dans la cuisine, on entend la cafetière qui se met en route, de la vaisselle qui s'entrechoque et l'eau qui coule. Kagami fredonne un classique de Rage against the machine.

Il revient une dizaine de minutes plus tard avec une tasse de café et une tasse de thé. Comme il n'a pas bougé du canapé, Kagami glisse une main douce dans ses cheveux.

« Tu dors debout ? »

Il entrouvre les yeux.

« Hm ouais pratiquement... C'est qu'on est bien ici... Alors ça m'détend et j'm'endors encore plus facilement que d'habitude ! »

Il se redresse un peu et prend sa tasse.

« Thanks love. »

Il hume l'arôme amer, chaud et réconfortant du café, posant une main sur la cuisse de son homme et la caressant doucement.

KAGAMI

Il rougit. Il n'a pas rêvé la première fois alors... Il glisse sa main sur celle de son homme et demande timidement.

« Love ? »

Aomine rougit et se mordille la lèvre.

« Oh, bah... tu m'as appelé comme ça une fois... Et j'ai bien aimé... Et c'est sorti tout seul ! Ça te... Ça te dérange ?

— Hein ?! J-j'ai fais ça quand ?! »

Il n'arrive pas à se rappeler du moment où il a pu l'appeler comme ça. Il se gratte la nuque, rougissant un peu plus.

« Ça m'dérange pas... J'aime bien aussi... »

AOMINE

Il aime le voir rougir. Il pourrait vite y prendre goût.

« C'était la deuxième nuit chez moi... tu t'en souviens pas parce que tu t'endormais... Mais tu m'as dit 'bonne nuit, love'... »

Il se rapproche un peu et embrasse la base de son cou, murmurant tout bas :

« J'adore te faire rougir, love... »

KAGAMI

Il frissonne sous ce baiser. Il serre sa tasse dans ses mains. Il a l'impression que son visage ne pourrait pas être plus rouge et pourtant il sent le feu encore plus brûlant monter à ses pommettes. Il grogne en marmonnant :

« Et t'y arrives beaucoup trop bien... »

Il ne se souvient pas effectivement d'avoir appelé Daiki comme ça cette nuit là. Mais ça ne l'étonne pas tellement de l'avoir laissé échapper par mégarde. Il se tourne vers Daiki pour le regarder dans les yeux.

« ...Love... »

AOMINE

Ça le remue un peu quand Kagami preononce ce mot en le regardant de cette manière. Il pose une main sur sa nuque, et contemple ses pommettes rougies et ses lèvres... et se penche pour l'embrasser encore. Il ne croit pas qu'il va pouvoir se lasser de ça.

Puis, il lui caresse la joue et murmure :

« J'arrive toujours pas à croire que tout ça nous arrive vraiment... Et j'ai l'intention de profiter de tout le week-end pour réaliser... Alors prépare-toi ! Ce week-end j'te quitte pas d'une semelle !

— Ça me va... Complètement... J'avais dans l'idée de pas te quitter d'une semelle non plus. » Taiga sourit et ajoute. « T'as pas que l'alcool câlin en fait ! T'es tout le temps câlin !

— Hm... J'crois que c'est surtout toi qui provoques ça chez moi... Peut-on en déduire que tu es mon alcool ?! Disons que tu m'enivres sans me soûler... Ouais ça peut marcher ! »

Kagami rigole.

« Ouais ça marche pas mal... » Le tigre fait une légère pause avant de rebondir sur le début de la phrase d'Aomine « Moi ?! Parce que t'es pas du genre câlin d'habitude ?

— Câlin, nan, pas vraiment... J'suis pas aussi proche physiquement d'habitude. Mais toi... J'ai envie de te toucher tout le temps.

— Oh... Cool... Ben te gêne surtout pas hein ?! »

KAGAMI

Il sirote son thé. Il aime découvrir les petits détails qui font de lui quelqu'un d'unique pour Aomine. Ça flatte délicieusement son égo, qui a pris un sacré coup après sa rupture avec Levi.

« J'aime bien que tu sois câlin... Quelque part je trouve ça rassurant je crois.

— Eh bah tu vas sûrement être très rassuré ce week-end alors ! J'crois que j'ai aussi besoin de... bah... de tendresse, quoi. » Daiki se mordille la lèvre un peu embarrassé de dire ça. « Tu vois... après tout ce qui s'est passé ces derniers temps... ouais j'crois que j'ai besoin de ça... »

Il sourit, ça lui convient parfaitement. Il n'hésite pas longtemps et repose sa tasse et pousse un peu son homme pour se glisser dans son dos et l'enlacer. Il enfouit son visage dans son cou, respirant son odeur sans se cacher et embrassant sa peau douce.

« Hm... Alors j'ai l'droit de faire ça... »

AOMINE

Il ferme les yeux et se détend à ce contact. Une douce chaleur se répand dans sa poitrine et dans son ventre. Il soupire doucement. Oui, c'est exactement de ça dont il a besoin.

« T'as le droit... Et t'y es même encouragé.

— Cool... C'est une très bonne nouvelle. »

Les lèvres de Kagami se pressent sur sa peau avec douceur. Ses bras enroulés autour de sa taille, il caresse doucement ses abdos, redessinant du bout des doigts les courbes de son corps d'athlète.

Aomine frissonne sous ces caresses et se laisse aller dans les bras de son homme, les yeux clos. Il ne s'est jamais vraiment détendu dans les bras de quelqu'un avant ça... Et c'est aussi pour ça qu'il en a tellement besoin maintenant. Cet apaisement qu'il éprouve à cet instant... Une part de lui l'a recherché toute sa vie. Il est surpris par la douceur, l'intensité de la sensation. Il ne s'attendait pas à apprécier autant une simple étreinte, à pouvoir tirer tant de joie de se sentir aimé.

KAGAMI

L'émotion lui donne presque les larmes aux yeux. Elle étreint son coeur et réchauffe son ventre. Il ferme les yeux. Le silence s'installe alors qu'il caresse distraitement le ventre d'Aomine et presse ses lèvres régulièrement dans son cou. Ce silence n'est pas oppressant. Il n'est pas effrayant. Il ne ressent pas le besoin de le combler absolument. Il n'y a plus ce vide en lui. Il n'est plus seul. Le silence n'est plus synonyme de solitude mais de sérénité, d'apaisement.

Il se sent bien et c'est stupide mais ça lui donne vraiment envie de pleurer. Pleurer de bien-être ? Rire comme tout à l'heure ? Aomine le comble tellement, il emplit sa vie lui donne des couleurs. Et ses émotions en sont troublées, exacerbées. Il resserre ses bras inconsciemment sur Aomine et presse ses lèvres plus fortement dans son cou.

AOMINE

Il pose ses mains sur celles de Kagami et les serre dans les siennes quand il le sent accentuer la pression de son étreinte. Les baisers dans son cou le font frissonner.

« Je suis vraiment bien avec toi... murmure-t-il, caressant doucement les paumes de son homme.

— Shut up or I'll cry..., répond Kagami sur le même volume et le souffle un peu court.

— Si t'en as besoin... j'ai rien contre et ça me fera pas fuir... Je veux que tu puisses te laisser aller avec moi. Que tu puisses baisser ta garde. Je te dis ça juste... pour que tu le saches. J'ai pas peur de tes émotions. Et je les trouverai jamais pathétiques. »

KAGAMI

Fuck... Shut up... Shut up...

Il serre les doigts d'Aomine entre les siens et resserre son étreinte et il cache son visage dans son cou. Il murmure d'une voix étranglée.

« Mais... P-pourquoi... J'me sens bien... Heureux... S-serein... »

Ses larmes qu'il ne peut plus retenir commencent à s'échapper et s'échouer sur la peau nue d'Aomine.

« ...Alors pourquoi... Je pleure ? »

Daiki caresse doucement ses avants bras et ses paumes, puis revient jouer avec ses doigts et les serre entre les siens.

« Parce que... t'es soulagé ? C'est la pression qui retombe... Le simple fait de savoir que tu n'as plus besoin de lutter... que tu peux te laisser aller... Ça suffit pour faire déborder l'émotion. Tout va bien, love... »

Il abandonne doucement sous les mots réconfortants de son petit ami. Il s'abandonne totalement, caché dans son cou, en sécurité là avec lui. Il laisse libre court à ses larmes et ses sanglots étouffés.

Et Daiki a raison. Il pleure et ça lui fait du bien, comme si ça libérait ses dernières chaînes, lavait ses dernières craintes. Il sent un calme doux s'installer avec ses larmes et doucement ses pleurs s'apaisent.

Aomine continue à le caresser et à serrer doucement ses mains, jusqu'à ce qu'il se calme. Puis, il se décale un peu pour se tourner vers lui et embrasse son front, sa tempe, ses lèvres.

« You're ok, love ?

— Yeah... I'm good... Thanks love.»

Il sourit et caresse la joue de Daiki.

« J'me sens vraiment bien. »

AOMINE

Il lui sourit et essuie du bout du pouce ses joues humides. Un instinct profond de protection le pousse vers lui. Il a toujours eu un côté protecteur mais là c'est presque animal. Il veut lui offrir un refuge. Et il sait dans ses tripes qu'il le défendra sans hésiter quoi qu'il arrive.

« J'me sens bien aussi. J'me souviens pas de la dernière fois où j'me suis senti aussi bien. Si c'est même déjà arrivé... »

Il sourit encore, revient embrasser ses lèvres, puis se recule avec un petit rire.

« Rah merde, j'crois que tu vas me rendre vraiment idiot, Taiga !

— Thanks..., son petit ami lui sourit tendrement avant de froncer les sourcils à sa dernière remarque, Idiot ? Comment ça ?

— J'vais passer mon temps à être neu-neu et te sourire, t'embrasser et te dire des mots doux... ça casse totalement mon image ! »

Il rit encore et vient poser un baiser sur la mâchoire de Kagami.

« Hm... Ouais... Bah j'viens de chialer comme une madeleine... Alors j'crois que niveau cassage d'image je bats tous les records ! Et... J'aime bien que tu m'embrasses et tous tes mots doux...

— Tant mieux. De toute façon, personne n'est obligé de savoir qu'on est complètement niais ! »

Sa tasse a refroidi et il se referait bien un café. Du coup, il se lève pour aller se resservir et la serviette miraculée finit par céder aux lois de la gravité. Il demande à Kagami comme s'il n'avait rien remarqué :

« Tu veux un autre thé ? On va se faire un basket après ?

— Oui je veux bien thé..., le reluque clairement intéressé, ... Basket ? Ouais ouais... Carrément. On avait pris rendez-vous de toute façon... »

Il emporte les tasses dans la cuisine et sourit. Rendez-vous, oui... Ça lui semble il y a une éternité, quand Kagami est venu sonner à la porte de son appartement pour lui proposer timidement un one-and-one. Ils étaient dans un état d'esprit tellement différent la semaine dernière... Il se sentait alors totalement déprimé, désabusé, envie de rien, et n'avait accepté ce basket que du bout des lèvres, parce que c'était difficile de refuser. Et aujourd'hui, il est à poil, chez Kagami, et c'est lui qui propose !

Il sert les tasses et les rapporte dans le salon et reprend place sur le canapé, regardant le ciel d'un bleu pur derrière les grandes baies vitrées.

« Il fait un temps idéal en plus. On va sans doute encore devoir faire valoir nos avantages de stars du basket pour avoir le terrain !

— Tu vas apprendre qu'il fait toujours un temps idéal pour un basket ici... Quand j'étais gamin avec Tatsuya... on était tous les soirs sur le terrain après l'école jusqu'à ce qu'il fasse trop nuit pour jouer. Et le week-end... C'était surf tout l'après-midi. On avait un pote qui habitait du côté de Santa Monica aussi. J'laissais ma planche chez lui... Et on se faisait souvent un petit basket en début de soirée ou quand les vagues n'étaient pas idéales..., Kagami rigole doucement à ses souvenirs, ... Honnêtement je passais pas beaucoup de temps à faire mes devoirs. J'en ai usé des roues pour aller jusque là-bas... »

Kagami a le regard perdu dans le vague par la fenêtre, puis soudain il se lève, récupère une couverture qu'il a laissé là et il l'étale sur le sol de la terrasse.

« Tain... Faut que je me trouve des meubles pour cette terrasse ça devient urgent ! Viens... »

Et Taiga s'allonge en souriant au soleil sa tasse de thé chaud posée à côté de lui.

Il le rejoint et s'étend à ses côtés, perdant son regard dans le ciel tandis que le soleil chauffe sa peau nue – l'un des avantages d'être basané comme lui, c'est qu'il peut prendre le soleil sans crainte, même sur les parties les plus délicates de son anatomie !

KAGAMI

Il reste un peu étonné de voir que Aomine ne s'embarrasse pas de couvrir ses parties intimes à la brûlure des rayons solaires. Pas sûr que la couleur de la peau le prémunisse totalement des coups de soleil mais il est un peu trop admiratif pour faire la moindre remarque. Néanmoins, il se dit que si Aomine est vraiment tout le temps aussi exhibitionniste. Il va avoir bien du mal à rester impassible. Parce que honnêtement, et non ce n'est pas parce qu'il est raide dingue de lui, mais Daiki a un corps absolument magnifique et surtout sexy.

AOMINE

Il aime bien écouter son homme parler de son passé. Il essaie de se représenter un Kagami plus jeune mais toujours débordant d'enthousiasme et d'énergie pour aller faire du sport. Il devait être un gamin adorable, quand il y pense !

« Hm... Et on voit ce que ça donne, un gamin qui fait pas ses devoirs ! »

Il a un petit rire et poursuit d'un ton un peu rêveur, replongeant dans ses propres souvenirs :

« M'enfin... J'étais pareil. Je passais ma vie à écumer les terrains de la ville. Satsu elle était trop mignonne, elle me suivait partout et elle s'asseyait dans un coin du terrain et faisait ses devoirs pendant que je jouais, mais elle oubliait jamais de m'encourager ! Au bout d'un certain temps, je jouais plus qu'avec des gars qui avaient deux fois mon âge... Les autres gamins faisaient la gueule quand je me pointais... et soit ils me chassaient, soit ils se barraient ! » Il rit encore doucement. « Même si les plus vieux étaient pas toujours très à l'aise non plus... »

KAGAMI

Il s'arrache à la contemplation du corps magnifique de son homme pour reporter son regard sur le ciel bleu en écoutant sa voix raconter à son tour. Il a glisser sa main jusqu'à la sienne et caresse doucement ses doigts. En l'écoutant évoquer son enfance il tourne la tête vers lui pour le regarder. Il entend dans son intonation la trace de sa peine à ne pas trouver de joueurs à sa hauteur déjà à l'époque.

« Hm... J'étais pas si doué que toi... Je jouais globalement avec des gamins à peine plus vieux que moi... J'avais l'avantage d'être grand. Mais c'était surtout des copains de Tatsuya... Mais j'ai rapidement égalé les meilleurs du groupe. Au point, de dépasser Tatsuya qui m'a tout appris... C'est là que j'ai compris que j'étais meilleur que la moyenne et que je pouvais encore m'améliorer. »

Il sourit doucement.

« Mais... Je serais jamais arrivé à ce niveau si je t'avais pas rencontré... T'as été le challenge de ma vie... Sérieux. Et puis ça a toujours été tellement jouissif de jouer contre toi. ça me donne envie de me pousser dans mes retranchements de faire toujours mieux... Bien plus que les matchs de NBA où... ça manque d'un truc de je sais pas comment dire... De l'envie personnelle de se surpasser je crois. Elle est présente... Mais pas aussi forte que quand je joue contre toi... »

Il rigole tout seul un moment avant de conclure entre deux éclats de rire, en se tournant vers Aomine et posant une main sur son ventre.

« J'crois que j'ai toujours eu envie de t'impressionner... Pour qu'tu m'remarques... En fait... Inconsciemment je te drague depuis le début si ça se trouve ! »

AOMINE

Il dérive dans ses souvenirs, caressant les doigts de Kagami.

« Et la première fois qu'on a joué ensemble... Tu m'as impressionné. Putain, j'm'en souviens comme si c'était hier... J'étais venu voir qui était ce Kagami dont tout le monde parlait. T'avais battu Ryota... t'avais battu Shin. J'ai été tellement infect avec toi cette fois-là... Enfin... même si j'étais infect avec tout le monde à l'époque faut bien l'admettre. J'me rappelle que t'as commencé par te vexer parce que j'avais débarqué sans me présenter alors que tu t'entraînais tranquille... Et faut dire que je t'ai pris de haut... J'voulais juste te tester. T'as dit que les gars de Teiko te saoulaient mais que moi j'étais 'hors-compétition'. » Il se marre un peu. « Et j'oublierai jamais comment tu m'as sorti "Je vais t'exploser", avec une assurance absolument inébranlable. J't'ai dit que tu valais rien... Mais j'le pensais pas. J'avais juste peur que tu me déçoives, parce que j'avais senti c'que tu pouvais accomplir. Et j'voulais que tu m'impressionnes. Je voulais ça plus que tout. »

Il fait une pause, ses souvenirs projetés sur la toile bleue du ciel, si proches et vivaces que ça lui noue les tripes rien que d'y penser.

« Mais ouais... Moi c'était pareil, et c'est toujours pareil. J'voulais que tu voies ce que je savais faire. Et pendant que t'étais aux USA et moi au Japon, quand je jouais, je me disais tout le temps des trucs du genre 'faudra que je montre ça à Kagami' ou 'j'me demande comment il réagirait si je faisais ça'... Comme si t'étais toujours ma référence, quoi. Alors j'crois que moi aussi, j'ai toujours cherché à attirer ton attention. Et j'pense que c'est pas pour rien si nos ex ont tous les deux eu des doutes sur notre relation en nous voyant jouer au basket. »

KAGAMI

Les paroles d'Aomine lui donnent un sourire immense. Il a marqué la vie de Daiki, comme lui a marqué la sienne. Lui aussi gardait ancré dans chacun de ses échanges au basket la pensée, l'envie de partager avec Aomine. Combien de fois, il avait pensé lui aussi à se mesurer à lui de nouveau, lui montrer qu'il avait encore progressé, comme on pense à un vieil ami en devinant sa réaction à l'avance. Il imaginait l'expression dédaigneuse d'Aomine, son sourire suffisant, mais l'étincelle d'intérêt dans son regard qui prouvait que tout le reste n'était que de la façade.

Il tique cependant aux derniers mots de son petit ami.

« Levi aussi a remarqué ça ? »

Il en presque touché. Il n'a pas revu son ex depuis ce fameux match... ça remonte à deux semaines maintenant. Il est peut-être vraiment temps de faire le point avec lui et de tourner cette page.

« D'après Lola, ouais, en tout cas. Elle m'a dit que qu'en nous regardant jouer elle a vraiment commencé à se poser des questions... Ce jour-là, elle a observé Levi pour voir s'il avait remarqué un truc, et quand il l'a regardée, elle a su qu'il pensait la même chose qu'elle. C'est ce qu'elle m'a raconté, en tout cas. Et je ferais plutôt confiance à son sens de l'observation, vu qu'elle avait capté directement que t'étais avec lui alors que c'était censé être secret... Donc ouais je pense que ça l'a troublé, Levi.

— Oh... OK... »

Il serre un peu plus les doigts d'Aomine entre les siens. Bizarrement, ça le rend triste. Ça devrait un peu lui faire plaisir pourtant, soigner un peu son égo blessé par cette histoire. Cette réaction montrait que Levi ne le prenait pas totalement que pour un jouet dont il pourrait se débarrasser s'il devenait trop encombrant. Non, il n'en retire aucun soulagement, aucune joie. Juste une profonde tristesse. Il n'a pas été à la hauteur dans cette relation. Levi est peut-être le méchant de l'histoire mais il a ses responsabilités à prendre aussi. Il ne veut pas refaire les mêmes erreurs avec Daiki. Son pouce caresse doucement le dos de la main de son petit ami, puis il la porte doucement à ses lèvres pour l'embrasser.

« J'ai toujours eu peur... De pas être assez parfait... De pas être assez bien, d'être relou, chiant... J'osais jamais dire ce qui m'allait pas... J'avais l'impression... Qu'il... Qu'il me faisait une faveur en étant avec moi et que je devais juste faire toutes les concessions possibles pour qu'il ne me rejette pas et taire tout ce que je voulais vraiment. »

Il embrasse encore cette main avec douceur.

« C'était une connerie... Parce que c'était pas moi... Je... Je ferais pas ça avec toi alors... Prépare toi à ce que je sois chiant, envahissant, pleurnichard, exigeant, collant... Et encore pleins d'autres trucs dont je suis sûr que tu vas te plaindre très vite... »

AOMINE

Cette dernière déclaration le fait rire.

« Hm... Je sais pas si je vais te trouver chiant, envahissant, etc, par contre que je me plaigne ça c'est inévitable... C'est dans ma nature de râler... »

Il reprend son sérieux et tourne la tête vers lui.

« Mais l'idée que tu fasses le contraire et que tu puisses penser comme tu le faisais avant... Ça me rend malade. Alors t'as plutôt intérêt à être aussi chiant que tu dois l'être. »

Il déglutit et poursuit d'une voix plus basse :

« Je le supporterais pas... Si tu t'empêchais d'être toi-même juste pour être avec moi... Je veux plus jamais revivre ce genre de trucs dans un couple. Je veux plus de cache-misères, de non-dits, je veux plus... »

Il s'interrompt un instant, cherchant ses mots.

« Je veux plus être ce mec qui allait se soûler parce qu'il voulait pas avouer à sa nana qu'il était pas bien avec elle et qu'il le serait jamais... Et je veux pas être avec une personne qui endure en silence. Plus jamais.

— Yeah... J'espère que... ça arrivera pas... Mais si... Si tu n'es plus bien avec moi, je veux pas que tu me le caches... Je veux vraiment qu'on soit honnête l'un envers l'autre. La vérité peut faire mal... Mais c'est pas aussi malsain que le mensonge ou le non-dit qui ronge de l'intérieur... Et je veux pas non plus retomber dans cette spirale... Pas avec toi... Surtout pas avec toi...

— Je te le promets, Taiga. Je serai honnête avec toi. Je te mentirai pas, je te cacherai pas des choses, je prendrai pas sur moi. Tu peux compter sur moi. »

À son tour, il porte la main de Kagami à ses lèvres et l'embrasse doucement. Il se laisse envahir par un sentiment de bien-être, peut-être plus profond encore que celui qu'il a éprouvé tout à l'heure, parce qu'il a l'impression qu'ils devaient se parler de leurs peurs avant de pouvoir vraiment avancer ensemble, avant de pouvoir totalement se faire confiance. Il sait qu'il peut compter sur Taiga. Qu'il ne se dérobera pas, qu'il ne l'abandonnera pas, qu'il ne fera pas semblant. Il le sent dans ses tripes, cette confiance qui soutient cet amour qu'il lui voue. Ce sentiment irradie en lui, et il a déjà l'impression qu'il commence à guérir ses blessures.

Kagami se tourne vers lui et vient embrasser son épaule, son cou, sa joue, jusqu'à chercher ses lèvres. Aomine pose une main sur sa nuque et attire son visage vers le sien, caressant ses lèvres des siennes avant de les entrouvrir pour doucement approfondir le baiser.

KAGAMI

Il pose sa main sur le ventre chaud d'Aomine. Il se presse contre lui jouant doucement de sa langue avec la sienne. Daiki sent le soleil, son corps diffuse une douce chaleur. Son petit ami le réchauffe, le rassure, l'apaise. Les ombres qui le rongeaient s'évaporent doucement, s'étiolent et s'affaiblissent à chacun de ses gestes, chacun de ses mots.

Il l'embrasse comme pour s'assurer que tout ça est bien réel. Il n'aurait jamais imaginé ça. En fait, il n'avait pas imaginé grand chose. Il ne savait pas à quoi s'attendre en se jetant dans cette relation. Mais pas à cette évidence et cette simplicité. Non bien sûr tout n'est pas simple, il y a encore des difficultés à surmonter. Mais entre eux... La communication, les échanges semblent évidents, faciles, naturels. À tel point qu'il doute que ça puisse être réel. Et pourtant Aomine est bien là, contre lui, sous sa main, sous ses lèvres.

Il rompt le baiser légèrement haletant, les mots semblent plus évidents, moins effrayants, même si par précaution il les prononce malgré tout très doucement.

« Je t'aime. »

AOMINE

Il sourit en entendant ces mots qui font éclore une bulle de chaleur dans sa poitrine. Il pose une main sur la joue de Kagami.

« Je t'aime aussi. Je suis tombé amoureux de toi en quelques jours... Ou alors, c'était juste un ancien feu qui se rallumait... Mais depuis que je suis ici t'es dans toutes mes pensées. »

Il redresse la tête pour l'embrasser encore. Taiga... Son évidence, sa clef, sa lumière. L'ami qui lui a toujours manqué, l'amant dont il n'osait pas rêver.

« Fuck... Yeah... You too... You fill my mind... »

Kagami lui sourit et pique un baiser sur ses lèvres, avant de finir son thé. Sa main dessine des arabesques savantes sur son ventre et son torse quand il demande.

« Basket ? »

Aomine, qui avait refermé les yeux, ne les rouvre pas lorsqu'il acquiesce en souriant.

« Basket. »

Puis, il s'étire de tout son long pour faire revenir un peu d'énergie dans son corps léthargique. Enfin, il soulève les paupières et consent à se redresser.

« Hm... Ça veut dire que faut que j'm'habille, ça... Tu me confirmes qu'en Californie on a pas le droit de se promener à poil ?!

— Je confirme ! Et honnêtement pour mon self control... C'est mieux aussi que tu t'habilles un minimum ! »

Kagami se lève pour ramener les tasses à la cuisine.

« Hm... Tes ex disaient rien que tu te balades à poil tout le temps ? Pas que ça me dérange hein ?! Excepté que ça donne quand même vachement envie de toucher... »

Aomine le suit à l'intérieur.

« Hm nan... j'crois qu'elles se sont habituées à mes diverses excentricités, dont celle-ci... Et je dois avouer... »

Il se rapproche de Kagami et effleure son torse.

« Que j'aime assez l'idée que ça te donne envie de me toucher... »

Il pose un baiser dans son cou, puis se sépare de lui pour aller chercher ses affaires dans son sac. Il enfile rapidement une tenue de sport, maintenant impatient d'aller se défouler sur le terrain.

« Hm... Alors... C'est OK si je me gêne pas. »

Kagami se change rapidement aussi et ils filent en direction du terrain de basket.

« En fait... Ici c'est le quartier où j'ai grandi. Enfin mon père a déménagé plusieurs fois mais on est resté dans le coin. Le terrain est vraiment pas loin... Et c'est un des terrains sur lequel j'ai passé le plus de temps. »

Sourire aux lèvres, Kagami semble positivement heureux et détendu. Aomine est soulagé de voir que son visage n'affiche plus les traces de tristesse ou d'anxiété qui l'avaient perturbé et inquiété depuis leurs retrouvailles. Il avait tellement eu envie de le revoir souriant et heureux.

« Super ! Alors j'vais pouvoir voir où la légende de Tiger est née ! »

Il sourit et passe familièrement un bras autour de ses épaules, comme il l'a toujours fait avec lui. Même si leur relation a changé, certaines choses entre eux demeurent les mêmes, et la complicité d'hier est intacte.

KAGAMI

Il rit doucement. Et il réalise qu'il a toujours aimé ce sans-gêne d'Aomine, qu'il a toujours apprécié la proximité physique avec lui. Il pose sa main sur l'avant-bras d'Aomine.

« Légende ? Y'a pas vraiment de légende... Rien à voir avec la fameuse -et un tantinet pompeuse quand même- génération des miracles ! Tiens... On y est... Ouch. C'est blindé aujourd'hui... »

Aomine jette un coup d'œil au terrain.

« Ah ouais effectivement... » Puis, il serre un peu plus son bras autour du cou de Kagami. « Hey, la génération des miracles, c'est pas nous qui nous sommes appelés comme ça j'te signale ! Et puis on y pouvait rien si on était des génies du basket ! »

Daiki rigole un peu et ne le lâche pas tandis qu'il observe les jeunes qui jouent avec enthousiasme.

« Bon... On leur demande de nous prêter le terrain... Ou tu veux juste regarder ? demande t-il à Aomine.

— On a qu'à les laisser jouer encore un peu ils ont l'air à fond dedans !

— Ok. »

Il se joint donc à la contemplation du match qui se joue sur le terrain. Mais il est plutôt impatient aussi de jouer. Les joueurs sont plutôt de leur âge et ne se débrouillent pas mal.

« Sinon... On complète les équipes... Ils jouent à 4... »

Il se tait et se concentre un peu plus sur le terrain.

« Wait... Mais je le connais lui... On était au collège ensemble. »

Il s'illumine.

« Alors ça te dit ?

— Ok, faisons ça ! »

Aomine le suit alors qu'il s'approche des joueurs et interrompt le match.

« Hey Sam... Comment tu vas ? Ça fait longtemps... »

Le dénommé Sam se tourne vers eux, avec un air surpris sur le visage.

« Tai ?! Mais... Qu'est-ce que tu fais là ? T'es pas censé être à New-York ?

— Hm... T'as arrêté de suivre ma carrière ?! J'suis déçu mec !

— Oh... Non ?! Attends... Tu joues ici ? »

Sam s'était approché et affiche un immense sourire.

« Lakers ou Clippers?

— Lakers of course!

— Oh bro! Ça déchire ! »

Il rigole et l'autre lui sert la main avant de lui faire un accolade à laquelle il répond sans hésiter.

« By the way... Je te présente Aomine. Il était chez les Bulls et il a rejoint les Lakers aussi... Et c'est un ami du lycée.

— Enchanté ! J'ai vu tes perf aussi pas mal ! Vous allez tout gagner cette année ! »

Aomine sourit au dénommé Sam.

« Yo. Tu m'étonnes qu'on va gagner. Une équipe avec Kagami et moi ? Y a rien ni personne qui peut arrêter ça !

— J'en doute pas ! Et donc... Tu fais visiter tes vieux quartiers ?

— Hm... À vrai dire... On pensait jouer un peu. Et on a vu qu'il vous manquait précisément deux joueurs... »

Derrière Sam les autres joueurs restés en retrait à observer l'échange s'exclament pour approuver leur intégration dans le match et Sam rit.

« Ah ah ! Je crois qu'on peut dire que vous êtes les bienvenus. Une préférence ? »

il pose une main sur l'épaule de son ami en rigolant

« Comme au bon vieux temps... On va pas commencer à jouer dans la même équipe ! Et puis... Ça me rappellera aussi le bon vieux temps avec Dai.

— Ok. »

Sam leur présente les autres joueurs et après un petit échauffement, Aomine et Kagami se positionnent dans les équipes adverses.

AOMINE

Même si les joueurs d'aujourd'hui seront plus intéressants que les gamins avec lesquels ils ont joué la première fois, il va tout de même falloir faire attention à ralentir son jeu. Mais ça lui fait plaisir de jouer avec un vieil ami de Kagami, sur ce terrain où il a passé tant de temps dans son enfance et son adolescence. Il se sent plus proche de lui, à partager ainsi un bout de son passé.

Le jeu reprend et il repère rapidement les forces et les faiblesses de ses coéquipiers ainsi que celles de leurs adversaires. Il s'adapte et entre dans le jeu tranquillement, laissant la dynamique du match se créer avant d'entrer dans le vif du sujet et montrer de quoi il est capable. Il observe Kagami et lui adresse un sourire rayonnant.

« Hey, Taiga. Sois pas trop gentil avec ton ancien pote. Sors-nous le grand jeu !

— L'ancien pote ? Hm... Lequel ? T'inquiète je vais pas te faire de cadeau Daiki. »

Le regard de Kagami est plein de défi et s'accompagne d'un beau sourire.

Alors il part comme une flèche. Il intercepte le ballon dans l'équipe adverse et fait une passe à travers le terrain à l'un de ses coéquipiers restés près du panier adverse. Le tir loupe et il y a rebond, mais il est déjà prêt pour rattraper le ballon et marquer les points. À partir de là, le jeu accélère nettement. Chaque fois que Kagami a la balle, un mini-duel s'engage entre eux, et il doit toujours se rappeler qu'ils ne sont pas seuls pour éviter de faire s'éterniser le corps à corps. Il a tout oublié du malaise matinal consécutif à sa soirée arrosée, et son corps fourmille d'énergie.

KAGAMI

Au contact avec Aomine il est toujours difficile de ne pas faire durer l'échange, juste pour le plaisir de l'affronter lui et lui seul. Les autres joueurs se débrouillent pas mal et les équipes sont plutôt équilibrées. Le score est serré. Il récupère la balle à Aomine et l'envoie à un coéquipier qui manque de se faire contrer par Sam, mais d'un mouvement improbable parvient à faire rentrer le ballon. Ce n'est pas aussi spectaculaire que les coups d'Aomine mais c'est pas mal.

Le jeu dure un moment. Clairement les joueurs n'ont pas envie d'arrêter de jouer avec les deux 'stars' mais ils n'ont pas leur endurance et sont sur le terrain depuis un moment déjà. Son équipe gagne de peu quand Sam déclare la fin du match. Son ami s'approche de lui.

« Hey ! C'était top merci les gars. On pourra se refaire ça ? »

Il hausse les épaules, maintenant qu'il habite à côté.

« À l'occasion pourquoi pas... On viendra sûrement ici de temps en temps pour jouer.

— Cool. Vous faites quoi maintenant ?

— On va... Utiliser un peu encore ce terrain histoire de se faire un un contre un.

— Oh... On peut regarder ?

— Si vous voulez. »

Il se désaltère et il s'adresse à Aomine en japonais.

« Prêt ? »

Le brun relève la tête et lui adresse un grand sourire.

« Ouais, j'me suis assez échauffé. Passons aux choses sérieuses. »

Aomine retourne au centre du terrain et commence à dribbler en le regardant intensément, comme il le fait à chaque fois qu'ils s'apprêtent à s'affronter.

« La vraie question, c'est : est-ce que toi, t'es prêt ? »

Daiki ne le lâche pas du regard et lui adresse ce sourire provocant, plein de désir et d'enthousiasme qu'il est le seul à savoir faire naître sur ses lèvres.

« Oh yeah... I am. Don't worry. »

Il lui rend un sourire similaire, la flamme de la passion brûlant dans son regard. Daiki est absolument sexy et il n'attend que ça l'affrontement. Il est en position face à lui, suivant chaque mouvement, chaque regard. Il est déjà concentré, déjà dans cet état où son instinct prime sur sa pensée réfléchie.

AOMINE

De nouveau, il part comme une flèche, plus rapide encore que tout à l'heure. Il laisse sa puissance se déployer et ne cherche plus à restreindre l'énergie qui déborde. Il réalise que c'est la première fois qu'ils font un one and one depuis qu'ils ont décidé de se mettre en couple, et il a l'impression que ce changement dans leur relation rend l'échange encore plus intense. Comme s'il n'avait plus à retenir, au moins inconsciemment, cette force qui le pousse vers Kagami. Il l'a toujours désiré et le basket était le meilleur moyen d'exprimer ce désir, comprend-il. Maintenant, il ne réprime plus ce qu'il ressent et son envie de l'impressionner s'affirme d'autant plus.

Alors, il repousse ses limites et donne le meilleur de lui-même. Il prend des risques, il n'hésite pas à venir au contact, il tente des tirs improbables, et plus les minutes passent plus l'échange s'intensifie. La sueur coule dans son dos, son cœur bat à cent à l'heure, toute sa concentration est focalisée sur Kagami, sur le moindre de ses gestes. Il a l'impression de tout voir, de tout entendre avec une acuité presque surnaturelle, le temps lui semble ralentir pour décomposer les mouvements de son adversaire. Il ne lui laisse aucun répit, il ne cesse de changer de rythme, poussant Kagami à déployer lui aussi la totalité de son talent.

KAGAMI

Il ne fait pas le lien avec le fait qu'il soit en couple, mais il constate avec plaisir que Aomine se déchaîne aujourd'hui, l'amenant à se montrer toujours plus vif, toujours plus instinctif. Il fait preuve d'ingéniosité pour réussir à marquer, Aomine ne lui laisse aucun répit.

Et c'est jouissif. Il a l'impression qu'ils sont plus libres, comme si rien ne pouvait les arrêter. Il n'hésite pas à aller au contact. Son odeur délicieuse chatouille ses narines mais il ne se déconcentre pas, après le match il pourra enfouir son nez dans son cou, après le match il pourra dévorer cette nuque et s'enivrer de son odeur. Pour l'instant, il n'y a que le basket qui compte.

L'échange est acharné, rapide. Sur le côté, les spectateurs se montrent impressionnés. De temps en temps, il entend vaguement son prénom sûrement Sam qui l'encourage. Mais il est concentré sur le jeu, sur Daiki, sur la balle. Les paniers rentrent difficilement. Ils ne se laissent que peu de possibilités pour marquer. Comme la fois précédente, percer la défense de l'autre devient un tour de force.

L'effort est intense. Son maillot lui colle à la peau tellement il transpire, son souffle est court. Il égalise. Le prochain panier sera celui de la victoire. Il laisse Aomine relancer la balle. Il est difficile de les départager.

AOMINE

Son cœur pulse dans ses oreilles, la tension du jeu atteint son apogée. Il est si près de gagner, si près de perdre. Il n'y a rien de plus excitant qu'un tel moment. Essoufflé, il observe Kagami et prend le temps de se reconcentrer. Il doit tenter le tout pour le tout. Il est épuisé et pourtant il se sent léger, exactement comme quand il nageait l'autre jour, comme si la gravité n'avait plus la même emprise sur lui.

Kagami et lui se tournent autour, le ballon passe plusieurs fois de l'un à l'autre tandis qu'ils se livrent un duel acharné. Aomine refuse de lâcher, il refuse de laisser gagner son vieux rival. Il rassemble ses dernières forces et il accélère encore. Il n'y a aucune faille dans le jeu de Kagami, mais il parvient à le surprendre une fraction de seconde et se crée l'ouverture dont il avait besoin. Il fonce vers le panier et bondit.

Kagami est juste derrière lui, il peut sentir sa chaleur irradier vers lui, il entend son souffle rauque et le sent balayer sa nuque. Sa main effleure la sienne, mais trop tard, la balle rentre et il retombe sur ses pieds, hors d'haleine. Il s'essuie le front d'un revers de la main et lance une œillade amusée à son homme.

« J'ai encore gagné... » Et il ajoute plus bas. « Love...

— Fuck... Yeah... Peut-être... Mais t'as pas creusé l'écart une seule fois... »

KAGAMI

Il sourit à Daiki et lui adresse un regard complice, il a très bien entendu ce dernier petit mot. Il est essoufflé, il a l'impression de perdre des litres d'eau. Son corps le tire de partout. Il a envie de s'allonger là, ses jambes tremblent un peu. Il rigole.

« Ah... C'est tellement bon ! »

Sur le bord du terrain, on les applaudit. Et on leur lance leurs bouteilles d'eau.

« C'est impressionnant comme duel... Le niveau est dingue et vous lâchez jamais l'affaire ! On dirait... Que vous lisez dans la tête de l'autre !

— Presque ! On a beaucoup beaucoup joué l'un contre l'autre alors... On se connaît très bien. »

Il jette un oeil à son homme, un sourire complice aux lèvres. Puis il s'essuie le visage avec son maillot, soulevant le tissu pour dévoiler son corps luisant de sueur, avant d'ouvrir sa bouteille et de boire abondamment.

AOMINE

Il boit de longues gorgées à sa bouteille, parce qu'il meurt de soif, mais aussi pour se donner contenance, car les muscles de Kagami brillant de la sueur de l'effort lui paraissent diaboliquement sexy. Il a envie de poser les lèvres sur sa peau et la lécher. Il détourne le regard et finit sa bouteille.

« Ouais... Taiga a toujours été mon meilleur adversaire. »

Il sourit, et son regard est une nouvelle fois attiré par son homme. Il a envie de rentrer. Envie de le toucher. Respirer son odeur. Sentir sa peau nue contre la sienne.

Il secoue la tête, essayant sans succès de chasser les images qui envahissent son esprit.

« Ah ouais? Le meilleur ? Ça m'étonne pas... Il a toujours donné beaucoup de challenge. Et dire qu'au début j'étais meilleur que lui... Mais il a progressé tellement vite. Et maintenant... Tu joues avec les Lakers j'en reviens pas. »

Kagami et Sam discutent encore quelques minutes, puis les autres joueurs demandent inévitablement quelques autographes. La dernière signature faite. Kagami s'adresse à lui en japonais, d'une voix pleine d'espoir.

« On... On rentre ? »

Aomine sourit à cette question, un peu trop enthousiaste.

« Ouais... On y va. »

Il salue les autres joueurs.

« Merci pour le match, les gars. On repassera sûrement dans le coin, on pourra remettre ça. »

Et puis il repasse un bras presque possessif autour des épaules de Kagami pour l'entraîner avec lui en direction de son immeuble.