Hello à tous !
Et voilà le chapitre du dimanche, va y avoir de l'action ! On a pris beaucoup de plaisir à l'écrire, alors on espère qu'il vous plaira ! Enjoy !
Stella : Et oui, nos deux fauves sont pas mal à fleur de peau en effet... Mais ils vont avoir l'occasion de se défouler dans ce chapitre ! En tout bien et tout honneur, pour une fois :D Bonne lecture !
KAGAMI
C'est en ayant particulièrement bien dormi pour une veille de match qu'il ouvre les yeux quand l'alarme du réveil retentit. Il l'éteint rapidement. La couverture à glisser, il fait chaud dans la pièce. Il n'y a plus qu'un drap qui les couvre à peine. Il sent le corps chaud de son homme contre son dos, son front contre sa nuque, son souffle régulier sur sa peau et sa main sur son ventre qu'il tient fermement dans la sienne. Il sourit heureux de l'avoir près de lui, il ne se réveille jamais aussi détendu avant un match.
Il tente de se retourner un peu entre ses bras, malgré sa prise qui comme la veille au soir semble bien serrée autour de lui.
AOMINE
Ce n'est même pas l'alarme qui le réveille, mais Kagami qui remue pour semble-t-il échapper à son étreinte. Il grogne de désapprobation et consent finalement à le laisser bouger, et comme il se tourne dans sa direction, il en profite pour se blottir à nouveau contre lui, respirant l'odeur de sa peau. Il a tout oublié du programme de la journée, il sait juste qu'il veut rester dans la chaleur enveloppante de son homme, réfugié contre lui sans penser à rien, en bref, se comporter comme le gros chat noir qu'on l'a accusé d'être !
KAGAMI
Il fait courir ses doigts dans les cheveux et sur la nuque de son homme, se laissant emprisonner encore une fois dans ses bras avec plaisir. Il embrasse tendrement son front et il profite quelques minutes de son gros chat ronronnant dans ses bras. Puis, sans cesser de jouer dans sa chevelure, un peu à contrecœur il faut l'avouer, il souffle doucement à son oreille.
« On doit se lever Dai… Si tu me libères je vais te préparer un café. »
AOMINE
Il hésite un instant à faire semblant de n'avoir rien entendu, mais il y a quand même le mot "café" dans la phrase de Kagami... Finalement, il pose un baiser ensommeillé sur ses pectoraux et desserre son étreinte, basculant sur le dos pour le laisser se lever.
KAGAMI
Ce mec est vraiment un gros chat trop mignon. Il se penche sur lui pour poser ses lèvres sur les siennes et se redresse sans un mot. Il enfile rapidement un pantalon de jogging et un débardeur bien larges. Et il sort de la chambre en laissant la porte entrouverte histoire que son homme ne se rendorme pas totalement. Du moins, il espère que le bruit de la machine et l'odeur du café frais le maintiendront un peu en alerte.
Dans la cuisine, il s'attelle à la préparation des boissons chaudes, lui préférant le thé, et au petit déjeuner. Il met le riz à réchauffer et sort de quoi préparer des omelettes. Il interrompt la préparation du petit déjeuner pour retourner dans la chambre avec une tasse de café fumante. Daiki semble s'être totalement rendormi, le drap ne recouvrant plus grand-chose de son corps magnifique. Il pose la tasse fumante sur le chevet à côté du lit avant de grimper au-dessus d'Aomine pour embrasser son torse, remonter sur sa clavicule, fureter dans son cou, effleurer sa mâchoire et sa joue avant de terminer sa course sur ses lèvres.
« Café ? »
AOMINE
Quelque chose se promène sur lui et le fait frissonner, ramenant sa conscience à la surface, puis il entend deux jolies syllabes.
« Café... » approuve-t-il en s'étirant un peu avant d'entrouvrir les paupières. « 'Morning love...
— Salut... »
KAGAMI
Il sourit à son homme, sa voix rauque du réveil est agréablement sexy à son oreille. Et en laissant un peu encore traîner ses lèvres sur lui, il se redresse pour le libérer et récupère la tasse fumante.
Aomine se frotte le visage et s'assoit dans le lit, s'éclairant un peu quand il aperçoit le mug rempli du breuvage sacré.
« Hm... Thanks... »
Il inspire l'arôme du café et boit une petite gorgée avant de demander :
« Quelle heure il est ? J'ai trop bien dormi... J'aurais pu dormir presque jusqu'à ce soir je crois !
— 8h20 je pense... Il faut qu'on parte vers 9h pour être à l'heure au gymnase. »
Il sourit, relevant sa jambe sur le lit et posant son menton sur son genou.
« J'ai super bien dormi aussi... »
Et il avoue en rougissant un peu, son cœur se réchauffant dans sa poitrine : « J'crois que j'ai jamais aussi bien dormi avant un événement important. Thanks. »
AOMINE
Il regarde son petit ami, intégrant les informations au fur et à mesure. Et soudain, il se rappelle qu'aujourd'hui est un jour un peu particulier !
« Ah ouais, le match ! Bah moi non plus... J'avais même carrément oublié tu vois... C'est assez exceptionnel... Hm... grâce à toi du coup j'vais tenir une super forme... »
Il souffle sur son café en souriant à Kagami, et de sa main libre vient caresser son genou.
« Alors du coup tu dors bien même si je fais le poulpe toute la nuit ? »
Taiga rigole un peu.
« Ben… J'me demande si c'est pas ça qui m'a aidé en fait… Parce que d'habitude j'ai tendance à me retourner en permanence et ça me réveille forcément.
— Ah ouais je vois... j't'ai empêché de bouger ! Bon, bah cool, alors. Moi j'crois que c'est de m'accrocher à toi que j'ai trouvé détendant et réconfortant... Donc c'est bien on a déjà trouvé une manière de dormir bénéfique pour nous deux... »
Il replonge le nez dans son café, qui lui fait du bien et éclaircit son esprit embrumé.
« Oui... Faut croire. Mais clairement ça m'a pas dérangé... Et c'était très agréable pour s'endormir hier soir. » répond Taiga en s'allongeant dans le lit bras croisé sous la tête, un sourire aux lèvres. « Mais maintenant... J't'avoue que j'commence à me sentir nerveux pour le match de ce soir... Faut pas qu'on se rate ! »
Aomine tourne la tête vers lui et observe son visage. Il connaît cette expression impatiente, et ça lui rappelle des souvenirs. Kagami fait toujours cette tête-là quand il pense à un match qui risque d'être difficile, et dont les enjeux sont importants. Il ressemble un peu à un gamin à qui on a promis un week-end à Disneyland. Il sourit, il aime bien le voir comme ça.
Puis, il se met à songer à son tour à ce match, et ça ne tarde pas à le réveiller tout à fait. Son cœur bat un peu plus vite, et la tension envahit aussitôt son corps si détendu après cette bonne nuit de sommeil. Il est moins nerveux que la veille, cependant, et au stress s'ajoutent l'impatience et le désir de se retrouver sur le terrain et de faire face à ses adversaires. Il veut de nouveau éprouver cette exaltation si particulière qu'il ressent avec un ballon entre les mains, au milieu de joueurs aussi désireux d'en découdre que lui.
Ce match est une étape importante pour sa carrière, et il a la sensation que quelle que soit la façon dont les choses se passent, il en ressortira plus neuf, plus apte à se recentrer et à recommencer sa vie. Il a besoin d'entrer pour de vrai dans sa saison. Finis les préparatifs, ça commence maintenant. Et il a besoin que ça fonctionne, il en a vraiment besoin.
« Je suis nerveux aussi... dit-il finalement. Il faut qu'on se concentre, aujourd'hui. Qu'on mette toutes les chances de notre côté.
— Clairement! Et ça commence par un solide petit déjeuner ! »
Le moment de rêverie semble terminé en tout cas pour Kagami qui se redresse.
« Je vais finir de nous préparer ça. Ce sera prêt dans dix minutes. »
Son petit ami ponctue sa phrase d'un baiser sur sa joue et sort pour rejoindre la cuisine.
Aomine termine rapidement sa tasse de café et profite des quelques minutes qui lui restent avant le petit-déjeuner pour aller se doucher en vitesse. Il réapparaît nettement plus frais, juste couvert par une serviette autour de sa taille, et fait comme chez lui pour mettre de la musique, quelque chose de bien pêchu pour les motiver à affronter cette journée.
KAGAMI
Ça lui plaît que Daiki se sente à l'aise chez lui. Il le regarde faire et... Le reluque en se disant que c'est le moment de le faire parce que la journée va être longue et qu'il ne pourra pas s'autoriser ça avant d'être rentré... Ni de le toucher d'ailleurs. La torture ! C'est comme avoir un bon steak bien saignant devant soi et de ne pas avoir le droit de le manger !
Il sert les bols d'omelette au riz et rejoint son homme au salon.
« Allez viens manger. La journée va être longue ! »
AOMINE
Déjà perdu dans ses pensées, il est appuyé contre l'encadrement de la baie vitrée qu'il a ouverte, regardant le soleil briller sur cette nouvelle journée, plongé dans la musique, quand la voix de Kagami le ramène à la réalité.
« Yes, j'arrive ! »
Il le rejoint pour avaler son petit-déjeuner, c'est vrai qu'ils vont avoir besoin d'un maximum d'énergie aujourd'hui.
« Thanks, love. Au fait, t'étonnes pas aujourd'hui si j'ai l'air un peu distrait et distant. C'est toujours comme ça avant un match important. J'ai tendance à faire le vide et pour ça, j'ai besoin d'être un peu centré sur moi-même. Donc je suis pas vraiment distrait en fait... Mais je suis en train de me préparer mentalement, quoi. »
KAGAMI
Il regarde son homme surpris, mais plutôt reconnaissant qu'il le prévienne.
« Ok... Je comprends. Merci de me l'avoir dit... »
Il termine son petit déjeuner en murmurant.
« De toute façon à partir du moment où on au gymnase... On doit faire gaffe alors... C'est pas plus mal... »
Mais ça fera pas moins mal...
« Et... Après le match ? Tu préfères rester seul ou on peut passer la nuit ensemble ? »
Aomine relève la tête vers lui en souriant.
« Après le match ? Je serais plutôt déçu si je devais passer la nuit seul... »
Il sourit, réalisant seulement quand Daiki a terminé sa phrase qu'il avait presque arrêté de respirer.
« Cool... »
Il passe une main nerveuse sur sa nuque.
« Chez toi ou chez moi ? »
Il se lève pour débarrasser la table. Il n'a surtout pas envie d'être en retard.
« Je crois que le match se passe plus près de chez toi que de chez moi... Donc plutôt chez toi si ça te va... En plus... »
AOMINE
Il hésite, puis se mordille la lèvre, un peu embarrassé. Il ne l'avait pas encore réalisé, mais maintenant, ça le frappe en pleine figure. S'il veut aménager son appartement, ce n'est pas seulement pour s'en faire un cocon. C'est aussi parce que...
« Tu vois, tant que j'ai pas un peu personnalisé mon appart... Dans ma tête ça reste un peu celui que j'étais censé partager avec Lola. Alors ça me fait bizarre. J'ai l'impression que c'est pas tout à fait chez moi... Et encore moins chez nous... Le tien il est plus... neutre, de ce point de vue-là. »
Vu que Levi n'y a jamais mis les pieds, ajoute-t-il mentalement.
KAGAMI
Il regarde son homme et hoche la tête doucement. Il voit très bien ce qu'il veut dire. Parce que s'ils envisagent un jour de s'installer ensemble, il n'est pas sûr de se sentir à l'aise dans l'appartement qu'il a choisi avec elle. Il y'a juste un truc qui le chiffonne... Il pense encore Lola et lui en "nous" ? C'est vrai que leur rupture est récente mais finalement il n'avait vécu ensemble dans cet appartement que quelques jours.
« Chez… vous ? »
AOMINE
Le sang lui monte au visage, accentuant son embarras. Il répond donc doucement, sans trop regarder son petit ami :
« Ouais... J'veux dire... Je sais bien qu'on habite pas ensemble, mais quand tu viens chez moi, ça devient un peu 'chez nous'... Parce que je veux que tu t'y sentes bien... Et là, en l'état, j'ai l'impression que c'est plus compliqué que ça le devienne parce que même si ça a pas duré longtemps, j'y habitais avec mon ex...
— Oh... Oh... Tu voulais dire toi et moi... Je croyais que tu parlais d'elle et toi... »
Taiga se mordille la lèvre un peu gêné lui aussi visiblement.
« Non mais... Je comprends ce que tu veux dire. J'aime bien quand tu fais comme chez toi ici... Comme tout à l'heure quand tu as mis la musique. Si tu te sens bien ici ça me fait plaisir... »
À ces mots, Aomine retrouve le sourire.
« Bon, bah on est sur la même longueur d'ondes, alors. Tant mieux. T'en fais pas, y a plus de 'nous', pour Lola et moi. Y a plus de 'Lola et moi'. Même si... j'te cache pas que je tiens toujours à elle. »
Daiki, c'est pas le moment de parler de ça !
« Enfin, j'veux dire... C'est une amie pour moi. Même si elle le voit pas comme ça... Et je sais pas si elle le verra comme ça un jour... »
Tu t'enfonces, abruti !
« Bref. On aura sûrement l'occasion d'en parler, enfin si tu veux bien... mais juste, t'inquiète pas. Je veux pas revenir en arrière. C'est avec toi que je suis en couple et ça c'est très clair dans ma tête. »
KAGAMI
Ne pas être inquiet, ne pas être jaloux.
Il ne sait pas trop quoi penser de ça. Il ne s'imagine pas rester ami avec Levi, ça a été trop dur, trop intense. Il ne pourrait pas agir naturellement avec lui, sans rancœur. Même si c'est certain il regrettera le partenaire de surf. Il y'a trop de passif avec Levi pour pouvoir rester ami. Au mieux il pourrait le tolérer quand il fera des sorties avec les autres. Il ne se souvient même pas de comment c'était d'être juste amis avec lui.
Aomine et Lola ils ont toujours été en couple. Est-ce qu'ils peuvent être amis ? Clairement cette idée ça ne le réjouit pas. Il ne sait pas comment l'exprimer, mais ça l'angoisse. Pourtant il a confiance en Daiki, bien plus qu'il n'avait confiance en Levi. Il se sent con de penser comme ça, de se sentir menacé et d'avoir peur. Il n'a pas le droit de juger. Il n'a pas le droit de les empêcher de construire une nouvelle relation ensemble. Ça ne le concerne et ses insécurités ne doivent pas empêcher Daiki d'avoir des amis. Surtout que Lola est venue ici pour lui à la base et qu'elle est la seule personne proche que Daiki ait dans ce pays.
« Ok… Ouais… On pourra en reparler. »
Il jette un œil à l'heure.
« Faut qu'on bouge. Tu devrais aller t'habiller. »
AOMINE
Il a l'impression que Kagami garde quelque chose pour lui, mais ce n'est pas le moment de pousser le sujet. Il sait qu'il a été maladroit mais il ne peut pas régler ça en quelques mots. Il n'a même pas réglé la question avec Lola ! Sa relation avec Taiga est encore très jeune et il tâtonne et oui, il leur reste encore des choses dont ils doivent discuter. Mais pas aujourd'hui. Du moins, pas avant d'avoir cartonné dans leur premier match avec les Lakers.
Il se lève donc et déclare : « Ok ! J'vais m'habiller en vitesse. T'avise pas de filer sans moi ! »
Sur ce, il disparaît dans la chambre pour enfiler ses fringues, et réapparaît quelques instants plus tard, son sac de sport sur l'épaule.
« Ok, on y va. C'est vraiment pas le jour pour être en retard, pas vrai ?! »
Il lui sourit et vient l'enlacer une dernière fois jusqu'au soir.
« Je t'aime. »
Et il le serre fort dans ses bras comme pour appuyer son propos et lui faire sentir à quel point.
KAGAMI
Il enfouit son nez dans son cou et profite de cette étreinte, enlaçant sa taille et le serrant aussi contre lui. Il est nerveux pour ce match, stressé de jouer avec Aomine et avec la nouvelle équipe. Et il n'est pas encore totalement serein dans sa nouvelle relation avec Daiki malgré la nuit très détendue qu'il a passée, malgré la sensation de plénitude qu'il avait la veille. Tout ça cumulé, son cœur est un peu serré, son estomac noué et son rythme cardiaque beaucoup trop rapide. Il essaie de se calmer avec cette étreinte. Mais c'est d'une efficacité toute relative. Il s'écarte légèrement pour rencontrer les lèvres de Daiki et l'embrasser.
Aomine pose une main sur sa nuque et la masse avec douceur tout en lui rendant tendrement son baiser, puis il pose son front contre le sien et murmure à voix basse :
« Don't worry, love. Même quand on peut pas le montrer, même quand on n'est pas 'ensemble', ça enlève rien à la réalité de ce qu'on ressent l'un pour l'autre. Et c'est aussi ça qui me donnera de la force ce soir. Même quand je pense pas à toi, t'es dans ma tête. Je t'aime, et c'est ça que ça veut dire pour moi. Que t'es toujours dans ma tête. »
Son rythme cardiaque s'accélère encore à ces mots. Il sourit, touché par ces paroles. Aomine comprend ses angoisses et fait tout pour le rassurer, il trouve les mots justes à chaque fois. Il a un don. Il a l'impression que personne n'a jamais réussi à lui parler comme ça.
« Thanks... It makes sense... Toi aussi, t'es toujours dans ma tête... Je t'aime Daiki. Je t'aime tellement. »
Il sourit et embrasse encore son petit ami doucement avant de s'écarter et de souffler : « Prêt pour tout déchirer ? »
Le brun le regarde en souriant.
« Plus prêt que je l'ai jamais été ! »
AOMINE
Et il réalise en le disant à quel point c'est vrai. Il a beau être stressé, nerveux... à se sentir encore une fois au bord de la falaise, près de tomber dans le vide... Il n'a probablement jamais été aussi préparé face à un défi lesté d'enjeux qui lui tiennent à cœur. Il s'approche encore une fois pour poser un baiser sur les lèvres de son petit ami.
« Toi et moi. Y a rien dont on soit pas capable. On s'en est juste pas encore rendu compte. Mais ça commence aujourd'hui. »
Et il n'a certainement jamais éprouvé non plus une conviction suffisante pour prononcer ce genre de mots. Mais aujourd'hui, oui.
Il se recule et ouvre la porte en grand.
« Allez, go ! Au boulot ! »
KAGAMI
Il réajuste son sac sur son épaule et le suit à l'extérieur de l'appartement en souriant, content de la confiance de son petit ami. C'est amusant de le voir comme ça. Ils descendent de l'immeuble et prennent un taxi pour rejoindre le gymnase. Installés sur la banquette arrière leurs doigts se mêlent pour cette dernière ligne droite, avant de ne penser qu'au basket.
Le véhicule s'arrête. Il adresse un dernier sourire à son homme en serrant sa main dans la sienne.
« Je paye… Vas-y. »
Il sort son portefeuille, pendant que Daiki descend et disparaît dans le gymnase. Quelques minutes plus tard il le suit à l'intérieur. Tout le monde n'est pas encore arrivé, mais on ressent déjà la tension et l'excitation parmi les joueurs. Ce soir c'est le premier match de la saison pour l'équipe. La journée va être consacrée à la préparation. Entraînement, repos, briefing sur l'équipe adverse puis sur la stratégie et enfin à 19h, ils seront sur le parquet pour disputer ce match.
Silencieusement, il salue l'équipe trop nerveux pour parler. Il se met en tenue. Jake le capitaine le taquine un peu, mais n'insiste pas trop pour le dérider. Pas aujourd'hui. Aujourd'hui, ils doivent tous se concentrer et se préparer sérieusement.
Quand tous les joueurs sont là, Jake s'avance au milieu du vestiaire.
« Les gars… Aujourd'hui, on doit tout donner. C'est que le premier match mais… C'est LE premier match. C'est celui qui donne le ton de la saison. Pour nous mais aussi pour tous les supporters qui sont derrières nous et qui attendent du spectacle et des victoires. »
Il regarde un à un ses joueurs.
« Je sais ce que vous valez tous… Oui même vous Daiki et Taiga. Je sais que je peux compter sur vous tous. »
Certains des joueurs approuvent, les autres se contentent de sourire. Mais tout le monde est prêt et soudé pour ce match. Taiga inspire profondément, sa jambe bouge toute seule quand il est assis sur le banc. Il a besoin de se défouler maintenant, d'urgence. Il est tendu, inquiet. Dans sa tête, les questions se bousculent, les angoisses s'entrechoquent. Est-ce qu'il sera à la hauteur ? Est-ce qu'il va réussir à faire ses preuves ? Est-ce qu'il est vraiment à sa place ici ? Toujours les mêmes questions qui le tourmentent avant chaque match et qui ne se taisent que lorsqu'il bouge et s'active, que lorsqu'il est dans le jeu.
AOMINE
Du coin de l'œil, il remarque la nervosité de Kagami et il voudrait bien poser une main sur cette jambe qui bouge toute seule pour l'apaiser, mais il ne peut pas, évidemment. Il écoute calmement le capitaine parler. Contrairement à Kagami, il ne laisse rien filtrer, il est assis immobile sur son banc, le visage fermé. Son esprit est clair et vide. Il a atteint ce point de très grande concentration où le monde extérieur n'a plus guère d'effet sur lui. Au fond, la nervosité et le trac font battre son cœur, mais il peut les ignorer, les laisser en arrière-plan comme un bruit de fond duquel on s'accommode. Cela dit, il a lui aussi de l'énergie à dépenser et souffle de soulagement quand Jake donne le signal pour qu'ils quittent les vestiaires et commencent l'entraînement.
Le début de la journée file à toute vitesse. L'ambiance sur le terrain est électrique. Aomine s'applique, toujours calmement. Au déjeuner, toute l'équipe prend son repas ensemble et ils s'exercent encore, quoique de façon plus tranquille, au cours de l'après-midi. La pression monte au cours des heures et enfin, vient le moment de partir pour le complexe sportif où ils doivent disputer le match de ce soir. Une fois sur place, ils se réunissent dans les vestiaires pour un brief sur la stratégie en présence du coach. Il ne leur reste plus que quelques minutes avant d'entrer sur le parquet et rencontrer leurs premiers adversaires de la saison, les Suns de Phoenix !
MOMOI
Pourtant pas du genre à se montrer nerveuse, aujourd'hui, elle est sur des charbons ardents. Elle n'a pas écouté un mot de ce que lui a raconté un Kise particulièrement bavard sur le chemin pour se rendre chez Akashi. L'empereur les reçoit avec son faste et son calme habituels, les installant dans une grande pièce uniquement dédiée à visionner des films, avec un très grand écran et une foule de sièges confortables où se poser. Tous les autres sont déjà arrivés. Kise ne tient plus en place et Akashi le fait asseoir et se taire en lui lançant l'un de ces regards glacials dont il a le secret. Le blond va probablement se calmer... Pendant au moins cinq minutes !
Elle accepte d'un hochement de tête accompagné d'un petit sourire nerveux le thé que lui tend Akashi, qui lève un sourcil devant sa mine angoissée.
« Tu as l'air bien anxieuse.
— Je devrais pas, je sais c'est idiot, mais ce match est particulièrement important pour Kagami-kun et Dai-chan.
— En effet. Je suis plutôt curieux de découvrir leurs performances au sein de cette nouvelle équipe.
— Les astres leur sont favorables à tous les deux, fait remarquer Midorima qui a l'air lui aussi curieusement et inhabituellement stressé, vu la façon dont il triture son porte-bonheur du jour – une pomme d'un rouge flamboyant qui fait saliver Murasakibara, assis à ses côtés.
— Je ne me fais pas trop de soucis, assure Himuro de son côté avec un mystérieux sourire. Taiga est prêt.
Momoi acquiesce. Daiki aussi, elle en est sûre. Il a eu un emménagement à L.A. pour le moins mouvementé, mais elle a confiance en lui pour gérer tout ça. Elle sait qu'il a tendance à être nerveux, mais aussi de quoi il est capable quand il se fixe un objectif. Il a toujours été le basketteur le plus redoutable qu'elle connaisse, et d'après elle ça n'est pas près de changer.
Elle regarde autour d'elle, soudain déconcertée.
« Mais au fait, Tetsu n'est pas venu ?!
— Je suis là depuis le début... la contredit une petite voix sur sa gauche.
— Oh, Tetsu-kun ! Je t'avais pas vu ! »
Il hausse vaguement les épaules, ne se donnant pas la peine de formuler un commentaire, et préférant siroter placidement son milkshake. Elle l'observe en souriant. Elle est presque sûre qu'au fond de lui, lui aussi a le trac pour ses amis. Elle reporte son attention sur la télévision.
« Les gars, ça va commencer ! »
KAGAMI
Dans les vestiaires occupés par les Lakers l'ambiance est plutôt calme. Chacun gère son stress à sa façon. Quelques uns plaisantent discrètement, d'autres restent silencieux à faire le vide. La clameur des gradins filtrent faiblement jusqu'ici alors que les spectacles précédents les matchs sont en train de se terminer.
Pour la première fois il a enfilé le maillot des Lakers, il a admiré les lettres de son nom s'afficher dans le dos avec une certaine émotion et l'impression que tout ça n'était pas réel. Le 10 n'était pas disponible alors il a pris le numéro 11 de Kuroko.
Il est assis sur le banc. Il a pu se défouler ce matin et cet après-midi et ça a apaisé un peu son esprit. Mais sa jambe recommence à trembler malgré tout, il ne s'en aperçoit même pas alors qu'il fixe le sol de carrelage gris moche. Il est impatient. Impatient de fouler le parquet et de toucher la balle. Le coach leur a fait ses dernières recommandations. Ça va être à eux. Ils n'attendent plus que le signal de Jake.
AOMINE
« Allez les gars, on y va ! » s'exclame le capitaine.
Il inspire un grand coup. Ok, c'est le moment. Il se lève et pose une main sur l'épaule de Kagami et s'adresse à lui en japonais.
« Ça va le faire. Je t'aime. »
Il lui sourit et s'éloigne pour remonter avec les autres le couloir apparemment interminable qui mène jusqu'au terrain. Quand ils en ressortent, c'est comme passer dans un autre monde. La lumière des projecteurs lui semble aveuglante, le bruit de la foule assourdissant. Puis, tout à coup, tandis qu'il s'avance pour toper dans la main des joueurs adverses, il perd toute sa nervosité et un calme quasi surnaturel l'envahit. Il rejoint ensuite le banc où il s'assoit avec les autres joueurs qui ne font pas partie du cinq de départ.
De là, il observe, ultra-concentré. Le match démarre très vite, avec un premier panier des Lakers à la deuxième minute de jeu. Il est si absorbé par le jeu qu'il sursaute quand le coach, après avoir fait signe au numéro 8 de sortir, le regarde et déclare : « À toi. Tu gonfles notre score avant la fin du premier quart-temps, ok ? »
Il hoche la tête.
« Pigé. »
Il n'a pas le temps de réfléchir ou de réaliser, il se lève et rejoint ses coéquipiers sur le parquet. Gonfler le score ? Ça, c'est dans ses cordes.
KAGAMI
Assis sur le banc, il regarde son homme entrer en scène et sa jambe bouge plus vite. Il a envie d'y aller aussi, être sur le terrain le démange, et puis il est nerveux pour lui. Mais dès le premier panier que son homme fait entrer la nervosité laisse place à une immense fierté qui gonfle son cœur. Il est impressionnant, magique quand il est sur le terrain. Aomine a l'étoffe d'une légende. Sa jambe cesse de bouger et c'était comme s'il était sur le terrain avec lui. Absorbé, il ne lâche pas le jeu des yeux et les points s'enchaînent dans un panier ou l'autre, le jeu va vite et pour un premier quart temps les deux équipes y vont forts.
MOMOI
Les yeux rivés sur l'écran, elle ne songe même pas à engueuler Kise qui lui écrase le bras sous sa poigne alors qu'ils regardent leur ami rejoindre le terrain. Elle a l'impression d'y être, son cœur bat fort dans sa poitrine.
« Allez, montre-leur, Dai-chan ! » l'encourage-t-elle, même si c'est surtout elle-même qu'elle cherche à rassurer !
Elle s'exclame en chœur avec Kise lorsqu'il marque son premier panier. De par leurs caractères plus réservés, les autres montrent moins leur enthousiasme, mais on les sent captivés par la performance de leur ex-coéquipier, et même Himuro semble plutôt intéressé.
« Il a toujours peur pour son genou, remarque Akashi.
— D'où tu vois ça, toi ?! s'insurge Kise. Il donne tout, là !
— Non, mais ça viendra », répond tranquillement Akashi avec un demi sourire.
Momoi n'ajoute rien, mais Akashi a raison. Cela dit, ça n'enlève rien à la performance spectaculaire de son meilleur ami. Il déploie des trésors d'ingéniosité et d'habileté. Peu importe d'où vient la balle, il parvient toujours à la réceptionner. Il marque comme à son habitude avec un talent presque surnaturel d'où qu'il soit positionné, même gêné par des adversaires dont certains arborent une carrure assez impressionnante.
« Rien ne peut l'arrêter. Je le savais. »
Elle sourit, son stress quelque peu apaisé.
AOMINE
Il est chez lui sur n'importe quel terrain de basket, et celui-ci ne fait pas exception. Il n'a probablement jamais été aussi concentré de sa vie et joue en faisant totalement abstraction de ce qui se trouve au-delà des limites du terrain. La cadence est rapide, le jeu est rude, et il se retrouve rapidement en sueur. Il est trop tôt pour déterminer vers quel club penche la balance, mais une chose est certaine : ce soir, son équipe a le feu sacré. Il n'y a rien de comparable à un match où les joueurs sont exactement sur la même longueur d'onde, se comprenant instinctivement et s'adaptant les uns aux autres à mesure que la situation évolue. Dans ces circonstances-là, on ne peut que donner le meilleur de soi-même. Il n'est plus que pure énergie, son intuition et son sens du jeu l'aident à saisir la moindre opportunité, et il se focalise uniquement sur sa mission : marquer un maximum de points en une poignée de minutes. Et il parvient même à mettre le dernier panier sur le buzzer indiquant la fin du premier quart temps.
Un peu étourdi, il se dirige vers le banc. Un match de compétition, c'est toujours extrêmement intense, et celui-là ne fait pas exception, mais il a encore plein d'énergie à revendre et il espère qu'on le fera revenir. Il veut jouer le plus longtemps possible pour ce premier match : maintenant qu'il a goûté de nouveau à l'adrénaline de la compétition, c'est difficile de ne pas en vouloir plus...
Alors qu'il quitte le terrain, son regard dérivant machinalement sur les gradins, il se fige en apercevant une spectatrice bien particulière.
Lola...
Ils échangent un bref regard. La jeune femme lui sourit. Trop déconcerté pour réagir, il ne le lui rend pas, et attrape sans réfléchir la bouteille d'eau et la serviette qu'on lui tend.
KISE
Il souffle lui aussi de soulagement quand son ami sort au premier quart temps.
« Daikicchi a grave assuré ! Oh la la… J'en suis tout nerveux… »
Il bouge dans tous les sens sur son fauteuil, comme s'il ne trouvait pas une position suffisamment confortable.
« Oh ! Vous avez vu Kagamicchi a le numéro 11 ! Tu crois que tu vas lui porter chance Kurokocchi ?
— Ah oui… Il m'avait dit de regarder le premier match… Je suppose que c'était pour ça.
— Tu pourrais montrer plus d'enthousiasme.
— Mais si ça me fait plaisir. »
Il gigote toujours et se lève même pour arpenter la pièce, se resserre à boire, prend un biscuit à grignoter.
« Hm… Chont bons ces cookies. »
KAGAMI
Aomine n'a pas un regard vers lui. Mais il l'avait prévenu, il ne s'en formalise pas. Même si lui n'a d'yeux que pour lui quand il sort du terrain. Il n'a pas tout donné et pourtant il a déjà fait des étincelles. Daiki semble un instant décontenancé, mais il n'a pas le temps de se poser plus de question, le coach l'appelle. C'est à lui d'entrer en jeu. Il écoute attentivement le débriefe, le regard rivé sur le parquet. Il joue au même poste que Aomine il a donc la même mission très simple mettre des paniers. Leur équipe mène pour l'instant de quelques points, mais rien de suffisamment significatif pour faire la différence.
AOMINE
La tête enfouie sous une serviette, il médite sur cette apparition de Lola. Après tout, il ne devrait pas être si surpris. C'est une fan de basket et... Et quoi ? Il sait bien qu'ils doivent se parler tous les deux mais il redoute cette conversation. Son sourire était tranquille. Est-ce qu'elle a accepté la situation ? Est-ce qu'elle ne lui en veut vraiment pas ?
Il range ces pensées dans un coin de sa tête. Ce n'est pas le moment de se laisser perturber.
Le jeu reprend, et il retourne à son observation du match, mais cette fois-ci, il ne voit plus qu'un seul joueur.
KAGAMI
Il se met en place sur le terrain, avant la remise en jeu du ballon. L'un de ses coéquipiers lui donne une tape amicale sur l'épaule.
« On va se les faire ! »
Il sourit. Oh que oui. Son sourire s'élargit quand le coup de sifflet est donné. Le jeu est rapide. La balle ne reste jamais longtemps en place. Le marquage est serré, mais il trouve une première brèche et se permet un bon dunk des familles. Parce que commencer par un dunk c'est comme un rituel. Et comme Midorima a besoin de ses grigris pour se mettre en confiance, lui c'est son premier dunk qui achève de le gonfler à bloc. L'adrénaline coule dans ses veines, les picotements d'électricité semblent courir sur son épiderme. Il se sent bien. L'ambiance avec ses coéquipiers, l'entente, l'harmonie lui rappellent définitivement Seirin. Ils ont confiance en lui, il n'est pas juste l'un des petits nouveaux. Ils ne sont pas embourbés dans leur jalousie, il n'a pas besoin de faire ses preuves sur le terrain et lutter pour obtenir la balle, non ils lui distribuent les ballons comme si c'était une évidence. Et ça le booste complètement, ils comptent sur lui alors pour l'équipe il va donner tout ce qu'il a.
AOMINE
Il esquisse un sourire en voyant Kagami bondir pour son premier dunk. Du Taiga tout craché. Ça fait drôle de le voir dans un match compétition de si près, il a l'impression d'être un spectateur privilégié. Et définitivement, ça ne donne pas la même chose qu'à la télé. Il peut sentir d'ici l'énergie qui émane de lui. Le plaisir qu'il prend à jouer est évident, il insuffle au jeu une sensation de liberté et de pure joie qui fait battre son cœur. Oui, sur un terrain, il est heureux, et ce bonheur irradie autour de lui. Et ce soir, il brille, éclipsant à ses yeux les autres joueurs.
MOMOI
« Oh ! Kagami-kun tient une forme d'enfer on dirait ! Regardez-moi ces dunks ! Il va encore casser un panier s'il continue comme ça !
— Il est de plus en plus rapide, apprécie Himuro en esquissant un sourire.
— Tu peux sourire complètement tu sais, hein ?! On sait bien que t'es fier ! » le taquine Kise, sans effet sur le calme Tatsuya.
Ils se taisent un moment, tous absorbés par la performance de leur ami qui se déchaîne sur le terrain. On entend plus que Tetsu qui aspire bruyamment son milkshake et Murasakibara qui mastique ses chips.
Oui, Himuro est probablement fier, et elle aussi, parce que ce joueur fantastique, c'est le chéri de son meilleur ami, et il y a de quoi se la raconter un peu.
KISE
Il pianote sur son téléphone un message pour Momoi, tout excité : « Ils tiennent la forme les deux amoureux ! Roohhh… J'ai encore du mal à les imaginer ensemble quand même. »
Il soupire.
« Ce serait bien que Kagamicchi et Daikicchi entrent ensemble sur le terrain. »
KAGAMI
Il doit sortir pour laisser un autre joueur entrer. C'est un peu à contrecœur qu'il cède sa place. Il a encore envie d'en découdre. Mais le coach semble préoccupé.
« Bien joué Taiga. Repose toi… On aura sûrement encore besoin de toi. »
Il hoche la tête. Il s'assoit sur le banc en s'essuyant avec sa serviette, puis il boit de longues gorgées d'eau. Jake l'a remplacé sur le terrain et il l'observe évoluer à son tour. Il ne comprend pas le regard inquiet du coach. Le score est nettement à leur avantage, même si évidemment tout peut encore basculer, mais ils sont tous loin d'avoir encore tout donné. Bien-sûr l'équipe adverse non plus n'a pas abattu toutes ses cartes. Il tourne la tête et cherche Daiki du regard.
AOMINE
Il sent le regard de Kagami sur lui et tourne la tête dans sa direction en lui adressant un sourire et un petit clin d'œil qui signifient : "T'es assuré, love." Puis, il reporte son attention sur le terrain, un peu déçu que Kagami n'y soit plus, mais enfin, c'est déjà une chance qu'ils aient pu jouer tous les deux, et le match n'est pas encore terminé ! Ils vont achever cette première mi-temps avec une belle avance, de quoi les gonfler à bloc pour enchaîner sur la deuxième partie de la rencontre.
Le buzzer résonne, annonçant la fin au deuxième quart-temps. Les joueurs sur le terrain les rejoignent et ils se tapent dans les mains en se félicitant mutuellement pour ce début enthousiasmant. Mais ils n'ont pas vraiment le temps de se chanter des louanges, il faut réintégrer les vestiaires, et le coach semble avoir quelque chose à leur dire.
MOMOI
« Ça m'étonnerait qu'ils jouent tous les deux en même temps pour cette fois-ci, mais enfin sait-on jamais ! »
Et elle répond discrètement à Kise sur son téléphone : « Ça me fait bizarre aussi, mais quand on y réfléchit bien, ils font bien la paire tous les deux ! Ils sont très... complémentaires, et à mon avis, ils se canalisent mutuellement ! »
[KISE – 13h34]
T'es trop terre à terre ! Tu les imagines se faire des câlins ou s'embrasser ? C'est trop chelou… mais j'aimerai trop voir ça !
KAGAMI
Dans les vestiaires, l'euphorie est modérée, la victoire n'est pas encore assurée, même s'ils ont une belle avance. Il rejoint sa place, quand son regard croise celui de son homme il lui sourit, mais le détourne bien vite pour ne pas se laisser déconcentrer. Quand le coach entre ils se taisent tous instantanément pour le regarder.
« Vous avez fait une belle première mi-temps. Daiki, Taiga vous avez vraiment assuré, mais le match n'est pas terminé on a encore besoin de vous… Et je crois que vous avez encore de l'énergie à revendre. La partie va se corser on va avoir besoin chacun de vous. Vous avez sûrement remarqué que deux de leurs joueurs phare ne sont pas encore entrés dans le jeu. Ils s'économisent… Et nous n'avons pas suffisamment creusé l'écart. Je sais que c'est parfois difficile de ne pas se donner à fond quand on ne se sent pas en danger. Pourtant là il est réel. Ils peuvent renverser le score en quelques minutes. Enfin… Faites attention au numéro 16 et 27. Ils sont portés sur les fautes. Je ne veux pas d'une défaite, mais je ne veux pas non plus de joueurs blessés. »
Il termine en annonçant les noms des cinq joueurs qui entreront sur le terrain au début du troisième quart temps. Daiki fait parti du lot constate-t-il avec un sourire. Ils prennent encore le temps de débriefer de cette première mi-temps et de se reposer un peu et puis il faut y retourner.
AOMINE
Il bout d'impatience au moment de retourner sur le terrain. Le coach dit que les choses risquent de se corser ? Tant mieux. Lui, ses matchs, il les aime bien pimentés. Cela dit, il n'est pas ravi d'apprendre que des joueurs de l'équipe adverse sont portés sur les fautes. D'une, c'est toujours très difficile d'empêcher une faute provoquée volontairement de se produire, de deux, il n'aime pas cette façon de jouer. Il trouve ça déloyal, et en plus ça ralentit un match, ça fait peser plus de pression que nécessaire, et surtout, il n'y a rien de mieux pour perdre le rythme. Il essaie de ne pas trop y penser et se reconcentre. Il espère que ces fameux joueurs phare vont rentrer bientôt sur le terrain. Il a très envie de les tester.
Il est en place, mains posées sur les genoux, prêt à assurer sa deuxième performance du soir, évitant de regarder vers le banc pour ne pas se laisser déconcentrer par Taiga, et vers le public pour ne pas se laisser troubler par la présence de Lola. L'arbitre siffle la mise en jeu et le match redémarre, plus lentement qu'en première mi-temps. Les Suns voient qu'ils se méfient et en profitent pour passer à l'offensive. Il est devant le panier au bout moment et bondit pour contrer un tir. Mais le joueur en face est une sacré baraque doublé d'un bourrin, et en plus il le charge, peut-être un poil trop impatient de marquer ce panier. Il se prend la montagne de muscles en pleine face et tombe durement sur le parquet, le souffle coupé par le choc.
« Fuck... » marmonne-t-il, au sol.
Un coéquipier lui tend une main et il se relève, sonné et endolori mais loin d'être vaincu. D'ailleurs le gros bourrin se prend la faute et ça lui laisse un certain sentiment de satisfaction.
« Deux lancers francs pour le numéro 6 ! » annonce l'arbitre.
Il se positionne pour tirer, dribblant un moment pour se concentrer. Pour la première fois, il pense à ses amis derrière leur écran, mais heureusement, la pensée ne le déstabilise pas. Au contraire, elle lui donne plutôt du courage. Après tout, c'est pour ça qu'il a demandé ce maillot-là, et il était trop content quand on le lui a accordé. Le numéro 6, comme au temps de Teiko, à l'époque où tout a commencé. C'est aussi grâce à eux, et pour eux, qu'il est là aujourd'hui. Il visualise Midorima dans sa tête. Et tire.
Les deux paniers rentrent.
MOMOI
« Olala, elle est tendue, cette deuxième partie de match... »
Elle en a des sueurs froides. L'atmosphère a changé sur le terrain, on sent les Lakers sous pression, méfiants. Mais elle est contente de voir que Daiki ne perd rien de sa concentration. Même Midorima hoche la tête d'un air appréciateur devant la technique de son ancien coéquipier au moment des lancers francs.
Elle respire un bon coup, puis renvoie un message à Kise.
[Momoi - 13h51]
T'as qu'à venir avec moi à L.A. aux prochaines vacances et tu pourras les soûler autant que tu voudras ! Même s'ils risquent de ne pas apprécier ton excès de curiosité !
[KISE – 13h54]
J'y réfléchis sérieusement promis ! J'ai trop envie de voir Daikicchi !
KAGAMI
Son cœur a raté un battement quand il a vu son homme chuter. Il s'est remis sur ses pieds presque dans le même mouvement que Jake. Il reste tendu même si Daiki ne semble pas blessé, il n'aime pas ça.
Les Lakers se montrent plus prudents mais ne perdent pas leur enthousiasme. Ils essaient de ne pas se déstabiliser et ils continuent à distribuer les passes décisives vers Aomine dès que c'est possible. Les Suns changent des joueurs et une clameur s'entend dans la foule. Un des as annoncé fait son entrée sur le terrain. Il sourit, il est presque jaloux de Daiki de pouvoir affronter ce gars.
Et effectivement, le jeu s'accélère en face, beaucoup plus rapide, beaucoup plus resserré. Les paniers adverses rentrent et les opportunités côté Lakers se font plus rares.
Daiki faut que tu passes à la vitesse supérieure…
Il sent bien que son homme se retient encore et qu'il peut donner plus que ça. Bien-sûr il n'est pas tout seul et le reste de l'équipe aussi doit accélérer, mais lui, il ne voit que son homme et il n'a qu'une envie le rejoindre sur le terrain. Il n'a pas la prétention de pouvoir gagner ce match à eux deux, mais il pourrait faire la différence pour regonfler le moral des Lakers. Il se mord la lèvre et sa jambe se remet à trembler nerveusement alors que l'écart se resserre au score.
AOMINE
Il n'est pas tellement surpris lorsque le coach demande un temps mort. La situation devient de plus en plus tendue. Les joueurs se réunissent autour du coach qui explique rapidement la stratégie à suivre.
« Ils ont créé une très bonne dynamique offensive, en face. Vous devez resserrer la défense. Pour l'offensive, dispersez-vous, faites les courir ! Soyez pas timides sur les lancers en dehors de la raquette. Daiki, faut que t'accélères. Je sais que tu peux le faire. »
Il hoche la tête, et écoute le reste des instructions, un peu inquiet maintenant. Il se rappelle sa conversation avec Kagami lors de sa première soirée à L.A., quand il lui avait parlé de la blessure qui l'avait mis hors-jeu pendant plusieurs mois. Il revoit ce qui s'est passé ce jour-là, il entend son ligament claquer et il frissonne.
Ok, Daiki. Te bloque pas. Le risque de blessure ça fait partie de ce sport. Faut vivre avec.
Il retourne avec les autres sur le terrain. Il inspire plusieurs fois profondément, fermant les yeux quelques instants. Il s'est déjà retrouvé dans des galères pires que ça, mais ce qui lui vient à l'esprit, ce sont ses souvenirs de son deuxième match contre Seirin. Il se rappelle la façon dont, poussé par Kagami et Kuroko dans ses derniers retranchements, il a dépassé un point de non retour et est entré dans un état second où il ne sentait plus ni la douleur ni la fatigue, avec l'impression que le terrain tout entier et les joueurs qui y évoluaient étaient devenus comme une extension de lui-même. Il ressent ça encore parfois, et assez souvent en jouant contre Kagami. Et c'est ça qu'il lui faut maintenant. Alors, cette fois seulement, il risque un regard vers le banc, en quête de Taiga. Tout le monde lui fait confiance ici et il en est reconnaissant, mais c'est de son soutien à lui dont il a le plus besoin.
KAGAMI
A le regard rivé sur lui alors ce regard ne lui échappe pas. Il lui sourit, oubliant la tension dû à la tournure prise par le match quelques instants, il hoche la tête doucement.
Tu peux le faire Dai. Tu es le meilleur.
AOMINE
Il esquisse un sourire et hoche la tête en retour. Le message est passé. Il réceptionne une passe, et fonce. Sur son chemin, le géant de tout à l'heure. Il se sert de son poids pour le déstabiliser et poursuit sa route, esquivant encore un ou deux joueurs bien trop lents pour freiner son avancée implacable. Et comme on l'attend sous le panier, il ne se précipite pas pour dunker et préfère feinter, reculer, enchaîner par un fade-away au moment où ses adversaires s'y attendent le moins. La balle rentre sans même toucher l'anneau.
MOMOI
Elle souffle, soulagée en voyant Daiki gagner en vitesse et en témérité.
« Et voilà, il est lancé, constate Akashi, affichant un petit sourire satisfait comme s'il était personnellement responsable de ce changement.
— Il lui faut toujours du temps pour se chauffer, commente Midorima avec un léger soupir. Impossible de lui faire faire quoi que ce soit dans la première mi-temps, ça a toujours été comme ça.
— Hé, vous abusez ! proteste Kise. C'est pas comme s'il s'était tourné les pouces en début de match !
— Dans ce genre de match, être talentueux ne suffit pas, le coupe sèchement Akashi. Il faut un mental d'acier. Si on est gêné par ses propres limites, on perd. »
Satsuki les écoute en souriant, sans rien dire. Elle est heureuse de retrouver Daiki en pleine forme, au sommet de son potentiel. Depuis l'enfance, elle a toujours été admirative devant son jeu, mais elle doit bien avouer qu'il a dépassé toutes ses espérances.
KAGAMI
Il sourit, cette action était magnifique digne d'Aomine. Il se sent plus fier encore que si c'était lui sur le terrain. Il veut que tout le monde voit ce que Daiki a dans le ventre. Il sait que venant d'un pays où le basket n'est pas très réputé personne ne les croit capables de rien, mais c'est parce qu'ils n'avaient pas rencontré Daiki. Il a cette aura qui peut faire de lui un joueur d'exception, un de ceux qui entrent dans la légende et dont on retire le numéro.
Les actions s'enchaînent Aomine est totalement dans le jeu. Il reconnaît cet état de concentration extrême où ils se retrouvent ensemble dans leur affrontement. La zone. Aomine est invincible.
Il est pris par l'action et en oublie qu'il ne joue pas lui-même tant que son homme est sur le terrain. Il est tenu en haleine par les mouvements et le jeu de son homme. Et... La magie s'arrête quand le coach le fait remplacer par un autre joueur. Il reste six minutes dans ce troisième quart temps.
AOMINE
Il a senti chaque seconde de chaque minute qu'il a passée sur le terrain. C'était intense, exaltant, fou. Le coeur battant, il s'asperge d'eau. Ils ont réussi à creuser l'écart de nouveau mais rien n'est encore joué. Le match est acharné, il n'aurait pas pu rêver mieux pour sa première rencontre en tant que membre des Lakers. Il est prêt à y retourner à n'importe quel moment, toujours suspendu dans cet état de grâce qui le fait dépasser toutes ses limites.
Il observe Kagami à la dérobée et espère que le coach va le faire rentrer, il sent d'ici les vagues d'énergie frustrée qui flamboient autour de lui comme une aura de feu. Taiga est non seulement un très bon joueur, mais un joueur charismatique. Il n'a pas la stature d'un meneur comme Jake, mais il sait insuffler la motivation et la foi dans le coeur des autres joueurs. Il sourit. Il le lui a dit il y a peu de temps encore : Taiga est ce genre d'homme qui rend possible l'impossible.
Il détourne son attention de son chéri et la reporte sur le match. Il veut la victoire. Il la veut de toutes ses tripes.
KAGAMI
Il a croisé le regard de son homme mais a rapidement reporté son attention sur le terrain. La tension est à son maximum. Le coach est nerveux et crie quelques ordres. Jake est sur le terrain et distribue le jeu avec précision, il anticipe, il calcule comme s'il voyait tout sur le terrain. Il n'a rien à envier à Akashi. Il sait être féroce et sans pitié. Plus il l'observe et plus il lit en lui cette passion du basket qui l'anime lui aussi.
Taiga sourit. Il est content d'avoir intégré cette équipe. C'était un rêve de gosse mais de l'intérieur le rêve peut devenir un cauchemar si on tombe au mauvais endroit. Sa jambe est toujours en mouvement, avec impatience il attend son tour pour retourner sur le terrain. Les minutes défilent. Le coach fait des changements mais il ne l'intègre toujours pas à l'équipe. Quand le buzzer retentit il est toujours sur le banc et l'écart s'est un peu réduit.
Le coach les rassemble. Les Suns vont sortir leur dernier atout sur ce dernier quart temps. Il leur rappelle de maintenir une défense resserrée. Pour l'attaque : "faites les courir et surprenez moi ! Donnez tout ce que vous avez en réserve !". Il leurs donne encore quelques informations et il nomme les joueurs qui vont entamer ce dernier quart temps. Son nom enfin, il soupire de soulagement et sourit. Il jette un oeil à Daiki, puis entre sur le terrain avec les quatre autres joueurs.
C'est le calme dans sa tête mais le feu brûle dans son corps. L'énergie pure semble palpiter dans ses veines et alimente ses muscles. Le jeu reprend. Il se lance. Il réceptionne une balle et fait une passe décisive. Il marque. Il saute et bloque un tir. Il jubile. Les sensations le grisent. Ils ne creusent pas plus l'écart mais ne se font pas rattraper non plus. Le coach leur crie de se bouger. Alors les ballons commencent de nouveau à lui tomber dans les mains, il est galvanisé et plante trois paniers qui ne plaisent pas beaucoup à l'équipe adverse.
Les joueurs en face changent et la tension monte d'un cran. Le dernier as vient d'entrer en scène. Dans son dos, Jake murmure.
« On compte sur toi Tai... Ne le laisse pas t'impressionner et continue à mettre les paniers. On se charge de lui. »
Il hoche la tête pour acquiescer. Il reste moins de dix minutes de match. Et cette fois, les Lakers perdent de leur superbe et commencent à se désorganiser face à l'équipe adverse qui a sortie deux de ses meilleurs joueurs.
AOMINE
Il commence à trépigner sur son banc. Il est dévoré d'envie d'entrer sur ce terrain. Avec Taiga et lui, joueur star ou pas dans l'équipe adverse... Les Suns ne comprendraient pas ce qu'il leur arriverait. Il en a l'intime conviction, mais il ne peut rien faire d'autre que d'attendre. Ce n'est pas tout noir, cela dit : Taiga lui offre un spectacle fabuleux. Il arrive à marquer pleins de points d'affilée, et un sourire idiot se peint sur ses lèvres tandis qu'il le regarde évoluer sur le terrain comme s'il était né dessus.
KAGAMI
Taiga continue de marquer quand il peut. Mais les Suns mettent plus de points. La défense n'arrive plus à être efficace. Le coach regarde ses joueurs. L'avance diminue beaucoup trop vite. Il demande un temps mort.
« Reconcentrez vous sur la défense ! Taiga toi aussi. »
Le coach remplace deux joueurs, il est content de rester sur le terrain. Ce break les a remis un peu sur pied. Et comme joueur polyvalent il se montre efficace en défense aussi avec ses sauts toujours aussi impressionnants qui ne lui servent pas uniquement à dunker.
AOMINE
La situation ne cesse de se corser, et après le temps mort il bout encore plus sur son banc, brûlant du désir d'en découdre pour les dernières minutes, aux côtés de Taiga. Pas seulement pour gagner, mais pour partager ce moment-là ensemble, alors qu'ils sont au sommet du match, dans ce moment décisif où chaque seconde compte, où chaque action peut s'avérer décisive.
KAGAMI
Il rage. Il a l'impression qu'ils n'arrivent pas à avancer. Ils ont besoin d'un miracle. Il ne reste plus que quatre minutes à jouer. Et le miracle ils l'ont, il faut faire entrer Daiki sur le terrain. Le coach demande un nouveau temps mort il regarde les joueurs en jeu un à un. Les yeux du coach reste plus longtemps sur lui. Il serre les poings il va devoir céder sa place évidemment. Sa respiration est rapide. Il est légèrement essoufflé son maillot lui colle à la peau. Il n'a pas envie de quitter le terrain pour autant. Il n'est pas fatigué il peut tenir jusqu'au bout.
« T'as encore assez d'énergie ?
— Je peux largement tenir encore quatre minutes.
— Ok. »
Le coach regarde Jake et hoche la tête. Il fronce les sourcils, ils ont visiblement une idée derrière la tête.
« Daiki, Jake vous retournez sur le terrain. Stan, Max laissez vos places. »
Il n'a pas rêvé ? Il reste sur le terrain et Daiki revient en jeu ? Le miracle se produit vraiment ? Il retrouve instantanément le sourire. Il a l'impression que le coach et Jake leurs font une fleur. Comme s'ils savaient ce qu'ils ont dans la tête et qu'ils disaient "Prouvez nous que nous faisons le bon choix." Ils ne vont pas regretter. Il hoche la tête en direction du coach, croise le regard de Jake puis regarde son homme qui rejoint le terrain. Cette fois c'est sûr ils vont gagner.
MOMOI
Elle a du mal à contenir sa joie en voyant Daiki remplacer l'un de ses coéquipiers et rejoindre Taiga sur le terrain. Ça fait très longtemps qu'elle ne les a pas vus jouer ensemble, mais elle en garde un vif souvenir. Elle se sent toute émue, d'autant plus dans les circonstances actuelles, d'être à nouveau témoin de cette alchimie qui se crée entre eux sur un terrain de basket. Son cœur se remet à cogner dans sa poitrine comme si c'était elle qui jouait ce match, quand soudain, une voix posée, presque ennuyée, se fait entendre et la tire de ses pensées :
« Ah. Les Suns vont perdre. »
Tout le monde se tourne vers Murasakibara, qui vient de prononcer sa première phrase depuis le début du match. Il ne s'émeut pas le moins du monde de cette soudaine attention, comme s'il venait simplement de remarquer qu'il faisait beau aujourd'hui, et reprend une chips tranquillement.
AOMINE
Il a peine à y croire quand le coach prononce son prénom. Enfin ! Il lui adresse un solide hochement de tête signifiant "t'en fais pas, j'assure !", et rejoint le terrain à petites foulées. Il a l'impression qu'il vient d'arriver, il ne ressent pas la moindre fatigue. Il cherche Taiga du regard. C'est le moment du grand test, en situation réelle. Ils savent tous les deux de quoi ils sont capables, et il se connaissent suffisamment bien pour former un duo instinctif. Il se rapproche de lui et murmure rapidement :
« Ok, Taiga, comme au bon vieux temps, d'accord ? S'ils nous ont fait rentrer tous les deux c'est pas pour qu'on se disperse d'un bout à l'autre du terrain. On se concentre sur l'attaque, à deux, ok ? »
— D'accord avec toi. »
KAGAMI
Il hoche la tête à l'attention de son homme et ils se mettent en position. Il fait craquer un peu ses articulations et fait quelques mouvements pour détendre ses bras et ses jambes. Il souffle et se positionne souple sur les genoux. Son sourire est plus immense encore que tout à l'heure, il est presque féroce. Avec Daiki, ensemble, ils vont leur montrer aux Suns de quoi ils sont capables.
Le coup de sifflet relance le jeu. La balle est aux Suns. Jake l'intercepte et lui fait la passe. Il part en dribble vers le panier, il voit que Aomine le suit de l'autre côté du terrain alors que les adversaires se resserrent autour de lui. Il saute devant le panier, l'adversaire est au contre. Daiki a sauté aussi surprenant les adversaires qui essaient de le contrer trop tard, il a pris trop d'avance. Toujours avec un sourire satisfait aux lèvres sa main change de direction et il envoie la balle dans les mains de Daiki qui dunk. L'action n'a pris que quelques secondes de jeu. Il croise le regard de Jake qui a un sourire satisfait aux lèvres.
KUROKO
Rien ne se lit sur son visage, et pourtant, il y a une toute petite pointe de jalousie dans son cœur. Ou bien est-ce... de la nostalgie ? De la tristesse ? Ou peut-être du regret...
Il a toujours su que ces deux-là brilleraient ensemble s'ils voulaient seulement y mettre du leur. Très jeune, avec Aomine, il a découvert que le pur talent ne faisait pas tout, que malgré sa constitution frêle et sa maladresse, il pouvait tout surpasser en définissant son propre basket, en trouvant les techniques qui fonctionneraient pour lui, et pour personne d'autre. Des techniques que Aomine lui a appris inlassablement, passant toutes ses soirées avec lui alors qu'il ne faisait même pas encore partie de son équipe. Plus tard, avec lui, il a formé un duo d'exception et jouer au basket est devenu une pure joie. Pendant un temps, du moins...
Ensuite, il a trouvé Kagami, et les blessures du passé ont commencé à se réparer. Kagami s'est avéré un ami loyal et fidèle, et il a retrouvé la joie à ses côtés. Il a remplacé Aomine, il a recréé un nouveau duo capable de surmonter n'importe quels adversaires qu'on leur jetait à la figure... y compris Aomine.
Et maintenant, les deux fauves sont libres. Les deux fauves n'ont plus besoin de lui. Il devrait simplement en être heureux et satisfait, mais... Une part de lui, tout au fond de lui, regrette de ne pas être avec eux, là sur ce terrain. Ça lui manque, ce goût de victoire, quand bien même personne ne le voyait jamais. Car pour Aomine et Kagami, il n'a jamais été invisible.
AOMINE
Les premiers échanges sont bons. Ça fonctionne. Évidemment, que ça fonctionne ! L'excitation rugit dans ses veines. Après la première passe d'armes, il reprend le ballon, repère Jake et Kagami bien placés sur le terrain. Il fonce vers Taiga, et fait la passe au dernier moment à Jake, confiant que les deux comprendront son intention. Et effectivement, ils se sont déjà repositionnés. Taiga n'attend que le ballon pour marquer. Il faut aller vite. La défense cerne le capitaine, Aomine se glisse sur son arrière gauche et réceptionne une passe très basse. Il se remet à courir dès qu'il a la balle dans l'intention évidente de marquer. Il bondit, mais dévie légèrement son angle de tir à la dernière seconde pour esquiver la défense compacte qui se dresse devant lui. Il sait que Taiga sera là où il l'a prévu, prêt à récupérer le ballon avant qu'il n'ait le temps de redescendre pour marquer.
KAGAMI
Il jubile et envoie violemment le ballon dans l'anneau. C'est bon de jouer avec Daiki, de jouer avec des joueurs de talents, souder, une équipe qui leur donne leur chance et la possibilité d'exprimer leur basket.
Il pense quelques instants à Seirin, à Kuroko. Il a appris tellement avec cette équipe, avec lui son meilleur ami. Il a choisi ce numéro pour qu'il soit un peu avec lui quand il est sur le terrain, comme il porte toujours autour du cou le cadeau de son frère.
Ils se repositionnent et comme s'ils communiquaient par la pensée, dans cet état de transe où l'acuité de leurs sens est affinée, leur instinct affûté, ils enchaînent les feintes en duo, sachant à chaque instant où l'autre est sur le terrain.
Quand les Suns marquent un panier, ils en mettent deux pour compenser.
Taiga ne ressent pas la fatigue, il est transporté. Il file calquant sa vitesse sur celle d'Aomine. Toutes balles interceptées par les Lakers leur arrivent dans les mains pour finir dans l'anneau.
AOMINE
Il est plus fier que jamais ce soir de porter le numéro 6, parce que ce qui se passe sur ce terrain lui rappelle ses débuts. À l'époque où le basket était si pur, si intense, apparemment tellement dénué d'arrières-pensées. Il comprend plus que jamais ce que Kagami a voulu lui dire ce premier soir, alors qu'ils buvaient des coups sur la plage. Il avait exprimé sa lassitude du sport professionnel, une lassitude que Aomine n'avait en réalité que trop bien comprise, sans vouloir vraiment y croire par peur de vivre lui aussi un nouveau désenchantement.
Mais ce soir, il revient aux sources. C'est comme ça que le basket devrait être, et ça n'aurait jamais dû changer. Il n'a pas le temps, dans l'intensité du moment, alors que tous ses sens sont aux aguets et son corps en mouvement, de s'attarder sur la sensation, et pourtant, pour la première fois depuis son arrivée aux USA, il se sent chez lui. Dans un sens plus large que celui qui se limite au terrain. C'est ça qu'il est venu chercher ici. Jouer son basket et pouvoir le partager. Se sentir vivant. Puissant. Avec le désir chevillé au corps de repousser l'horizon, encore et encore, pour découvrir jusqu'où il peut et a envie d'aller. Et il sait au fond de lui que l'horizon a encore de beaux jours devant lui.
KAGAMI
Le temps file. Les minutes, les secondes s'écoulent et ils creusent de nouveau l'écart. Leur complicité sur le terrain est magique. Si quelqu'un a rencardé les Lakers sur l'importance de recruter les deux ensemble, ils ont été inspirés de l'écouter. Parce qu'il est évident qu'il fallait les faire jouer ensemble pour obtenir le meilleur de chacun d'eux.
Le match touche à sa fin. Il a perdu le compte. Il sait juste qu'ils mènent mais même si le match est quasiment terminé, il ne ralentit pas ses efforts et il intercepte le ballon pour l'envoyer à son homme. Il court jusqu'à lui pour gêner la défense adversaire. Sur le banc ça crie.
« Tire ! Tire ! »
C'est la fin si Aomine veut mettre un dernier panier il doit le faire maintenant, il n'a pas le temps de s'approcher plus.
AOMINE
Il analyse la situation en une fraction de seconde. Il choisit de ne pas risquer de venir au contact de la défense massive dans la raquette, et préfère tirer de là où il se trouve. L'angle n'est pas idéal et il doit faire très vite, mais les lancers improbables, après tout, c'est sa spécialité. Il passe la balle sur main gauche pour ne pas être gêné par un défenseur qui vient sur sa droite, et tire pratiquement comme s'il était chez lui et voulait simplement renvoyer le ballon aux gamins d'en face qui l'auraient fait tomber dans son jardin. Son geste est nonchalant, trompeusement négligé. Mais c'est son style. Il n'est jamais aussi habile que lorsqu'il donne l'impression de faire n'importe quoi.
Il suit la trajectoire de la balle, accrochant du regard le chrono qui touche à sa fin. Tout semble se dérouler au ralenti. Le ballon touche l'anneau et se met à vriller, apparemment indécis. Aomine doit avoir un bon karma ces jours-ci, parce que la balle se décide finalement pour le bon côté. À peine une seconde plus tard, le buzzer final retentit.
MOMOI
Elle cligne des yeux et reprend son souffle, un peu étourdie. Elle a du mal à croire ce qu'elle vient de voir. Tout s'est passé si vite, et en même temps, elle a rarement vu un match aussi intense, où les actions brillantes se succédaient à un tel rythme. Pour elle, le niveau s'est envolé dès que Taiga et Daiki se sont retrouvés ensemble sur le terrain. Ils l'ont fait rêver comme très peu de joueurs savent le faire. Ils ne sont pas seulement doués... Non, ensemble, ils font de la magie !
KAGAMI
Tenu en haleine par cette balle hésitante tout comme le public dans les gradins qui s'est tu. Et même si les points de ce panier n'arrache aucune victoire, le tir est tellement improbable, tellement classe, tellement Aomine c'est une clameur immense qui explose lorsque la balle rentre, signant le clap de fin de ce match et concluant cette victoire finalement écrasante : 158 – 121 pour les Lakers.
Il sourit sans lâcher Aomine du regard. Il reste étonné par le score, étonné par ce dernier panier, étonné d'avoir fini ce match. Ce n'est que le premier d'une longue série mais il a le goût d'une immense victoire, le goût de la liberté, le goût d'un vrai basket.
Il ne se réveille qu'en sentant le bras d'un de ses coéquipiers se passer autour de son cou et le serrer contre son torse en sueur, le géant de l'équipe, il se sent minuscule à côté de lui. Sans le lâcher il l'entraîne vers le reste du groupe qui s'est agglutiné autour d'Aomine pour lui offrir le même genre de câlin euphorique et dégoulinant de sueur.
JAKE
Il pousse un cri en voyant ce ballon entrer, accompagnant la clameur du public. Aomine est juste à côté de lui.
« You did it ! Fuck ! You did it ! »
Il rit et vient passer son bras autour des épaules d'Aomine, euphorique, fier. Fier de son équipe, fier de ses nouvelles recrues. Ils avaient donné du spectacle au public, ils avaient assuré un match exceptionnel. L'équipe a tout donné et commence cette saison en fanfare et ce n'est que du bon.
Il ébouriffe les cheveux d'Aomine comme il le fait avec son fils qui a presque le même âge que lui. Ça fait parti du job que d'intégrer les nouveaux, mais le mieux c'est encore de pouvoir choisir son équipe. Il a réussi ici chez les Lakers à se faire sa place et obtenir de participer au recrutement des nouveaux joueurs. Il prépare son avenir, quand il ne pourra plus se tenir auprès d'eux sur le terrain, il sera sur le banc pour les coacher. Il connaît chacun de ses joueurs. Daiki et Taiga ne font pas exception. Ils ne sont pas sur le terrain aujourd'hui ensemble pour rien. Il a vu un match il y a quelques années où les deux étaient sur le même terrain. Il a vu le même miracle se produire qu'aujourd'hui. Ces deux là sont très bons individuellement et ils feront une belle carrière, mais ensemble ils peuvent faire des miracles. Quand il les a vus intégrer la NBA, il s'est intéressé à eux particulièrement, surveillant leurs saisons, étudiant leur personnalité, leur comportement. Des miracles ok, mais encore faut-il pouvoir manager les joueurs, des trop fortes têtes peuvent en venir à jouer contre l'esprit d'équipe, et ça c'est hors de question pour lui.
Ce soir il est fier, vraiment. Et il entraîne Aomine avec lui pour un câlin général de l'équipe parce que c'est bien mérité.
AOMINE
Il ne réalise pas tout ce qui se passe, encore plongé dans l'extrême concentration du match. Il ne sait qu'une seule chose : il a assuré. Il jette un coup d'œil au score et commence à sourire, puis sursaute légèrement quand Jake passe un bras autour de ses épaules et... lui ébouriffe les cheveux ?! C'est lui qui fait ça, normalement ! Mais là... Jake est beaucoup plus âgé que lui, et puis, il n'a pas de cheveux, d'ailleurs. Quoi qu'il en soit, il n'a pas envie de protester, au contraire. Son sourire s'élargit.
Il savoure la victoire, rendant leurs accolades à ses coéquipiers et l'euphorie l'envahit. C'est fait. Taiga et lui ont réussi à s'intégrer dans cette équipe et à marquer les esprits, et ils ont fait un énorme pas en avant pour la suite de leur carrière. Jamais encore une victoire ne lui avait parue si exaltante, parce que ce qu'il veut c'est rêver et faire rêver, et cette équipe lui en offre la possibilité et la liberté. Il adresse un sourire rayonnant à son petit ami mais évite de trop s'approcher de lui, car là tout de suite il a surtout envie de le prendre dans ses bras et de l'embrasser.
Il relève la tête vers les gradins et croise encore le regard de Lola, et remarque qu'elle est accompagnée de Cynthia. Cette fois, il lui rend son sourire, et hoche la tête discrètement à son intention. Il a des sentiments ambivalents sur sa venue ce soir, parce qu'il se sent toujours coupable vis à vis d'elle, et il regrette tout ce qui s'est passé, mais se promet qu'il l'appellera très bientôt. Ils ont probablement tous les deux besoin de discuter.
Ils traînent encore un moment sur le terrain à profiter, puis saluent les joueurs des Suns qui tirent un peu la tronche à cause de la défaite, mais les félicitent malgré tout chaleureusement de leur victoire. Il faut dire qu'ils ont probablement tous passé un excellent moment de jeu ce soir.
En quittant le terrain, il prend le temps de taper dans quelques mains et échanger deux-trois mots avec des fans très en forme, et rejoint le calme étrange par contraste des vestiaires.
MOMOI
Elle regarde ses amis réunis devant la télévision et réalise le calme étrange qui s'est installé entre eux. Même Kise n'a pas encore ouvert la bouche, et pourtant... C'est une victoire éclatante pour les Lakers !
Finalement, c'est Himuro qui brise le silence. Il lance un regard pétillant à Murasakibara et déclare :
« Tu avais raison. Les Suns ont perdu dès l'instant où ces deux imbéciles ont commencé à jouer ensemble. »
Le géant hausse les épaules sans répondre, simplement satisfait que son ancien coéquipier se rende à l'évidence.
Elle remarque du coin de l'œil Kise qui s'empresse de taper un message sur son portable. Décidément, dans le genre discret, on fait mieux ! Du coup, elle attend quelques minutes de plus, pendant que les autres débriefent le match avec enthousiasme – oui, enthousiasme, même pour Akashi – avant de vérifier son téléphone.
[Kise - 14h34]
Même avant, ils étaient pas aussi bons ! C'est l'amouuuurrr ! Il y en a au moins un des deux qui va prendre cher ce soir, pas vrai ?!
Elle pousse un petit soupir et répond :
[Moi - 14h40]
Si tu continues à fantasmer bêtement, j'arrête de te passer mes yaoi.
[Kise - 14h41]
Oh naaan ! Sois sympaaa !
Elle lève les yeux au ciel et ne daigne pas répondre. Il n'a qu'à se les acheter lui-même, ses yaoi ! Et puis de toute façon, c'est la dernière de ses préoccupations. Elle est juste trop heureuse. Elle jette un coup d'œil à Tetsu qui a l'air bien pensif, et s'adresse à lui assez bas pour que les autres ne puissent pas l'entendre.
« Quelque part, tout ça c'est grâce à toi... Merci. »
Il lui lance un regard imperceptiblement surpris et hoche la tête.
« Je n'ai fait que donner un petit coup de pouce au destin », déclare-t-il avec un léger sourire.
Elle acquiesce, se demandant s'il sait à quel point sa formulation est juste. Et peut-être qu'il sait, parce qu'après tout, c'est Tetsu. Et Tetsu sait toujours tout.
KAGAMI
Il a un sourire immense aux lèvres. Il ne réalise pas tout à fait l'exploit d'aujourd'hui. Dans le vestiaire, il reste un moment sur le banc à laisser la pression redescendre. A côté, les coéquipiers surexcités commentent le match, d'autres ont déjà sorti leurs téléphones pour échanger avec leurs familles ou amis.
Le coach et Jake arrivent les derniers et c'est un tonnerre d'applaudissement qui retentit dans le vestiaire pour eux tous. Ils ont tous fait un super boulot, d'ailleurs le coach le leur dit mais il ne s'éternise pas. Il sait que ses gars ne sont plus en état de l'écouter. Ce soir, il les laisse profiter.
« Les pizzas arrivent dans 15 minutes toutes chaudes. Dépêchez-vous de prendre vos douches. »
Il regarde Daiki. La pression retombe et son esprit se laisse envahir de nouveau par son homme. Il a envie de le toucher, de le serrer dans ses bras de lui dire à quel point il est fier de lui. Alors comme le gars qui les sépare dans ce vestiaire se carapate pour rejoindre la douche rapidement, il l'appelle.
« Dai... »
Quand il tourne la tête vers lui, il lui sourit et tend son poing.
« T'as assuré… Je suis trop fier de toi. »
AOMINE
Assis sur le banc, il échange quelques textos avec Momoi qui le félicite pour sa performance et lui transmet les messages de ses amis. Il tourne la tête quand il entend Kagami l'appeler. Il lui sourit et tape dans son poing.
« Merci... Toi aussi. T'as été génial. Et d'ailleurs t'as les félicitations de Satsu et toute la bande. J'crois qu'on est bien partis pour la saison, tous les deux.
— Ouais carrément. », répond Taiga dans un sourire.
[KISE – 14h17]
Vous avez assuré ! Ce match était génial ! Faites nous un selfie en maillot !
KAGAMI
Il se détourne et se redresse pour sortir ses affaires. Il sort lui aussi son téléphone et constate que quelques messages l'attendent. Il répond à Tatsuya et s'adresse de nouveau à Daiki en anglais.
« Oh Tatsuya a vu le match avec eux ! Il te félicite aussi… Mais peut-être que Momoi te l'a dit. »
Il sourit en lisant ses autres messages. Son père qui était dans les gradins, il ne pouvait pas louper ce match. Cynthia présente aussi lui a envoyé un message surexcité et quelques autres amis du basket, avec lesquels il a toujours soutenu les Lakers. Il ne prend pas le temps de répondre à tous. Il répond surtout à Kuroko qui le félicite et lui indique qu'il a bien noté le numéro de son maillot. Toujours dans la réserve évidemment, mais il sait que ça le touche. Il pose son téléphone. Il est temps de prendre une douche.
AOMINE
Il renvoie rapidement un message à Kise, un simple "Thanks :)", en ignorant sa demande de selfie, et répond à Kagami :
« Ouais, merci, elle m'a dit. »
Il sourit à son petit ami et le laisse aller prendre sa douche, il préfère passer après lui, c'est toujours un peu trop étrange de le voir nu dans ce genre de circonstances.
Puis, il reçoit un message de Lola.
[Lola - 21h20]
Je savais que tu serais fantastique. Taiga a assuré aussi. Je tenais à venir. J'aimerais qu'on discute, si tu veux bien. Dis-moi quand t'as un moment.
Il se mordille la lèvre en relisant trente-six fois son message, cherchant les mots pour y répondre. Finalement, il tape une réponse brève.
[Moi - 21h24]
Merci. Ça me fait plaisir que tu sois venue. Je t'appelle dans la semaine.
KAGAMI
Il profite de la douche pour se détendre. Il commence à sentir les effets de la fatigue dans ses muscles qui tirent. Il a joué tout le dernier quart temps qui était extrêmement intense. Il se lave sans écouter les coéquipiers qui discutent de la dernière acquisition automobile de l'un d'eux. La vie reprend son cours, le match est joué, l'euphorie laisse place à une ambiance détendue et sereine.
Il ne fait pas traîner la douche et retourne dans le vestiaire serviette autour des hanches pour s'habiller. Il commence à avoir super faim et se dépêche de se sécher pour aller retrouver les pizzas promises.
AOMINE
Quand il voit Taiga revenir, il en profite pour s'éclipser et se laver rapidement. Ce petit moment de calme le fait redescendre et il commence à avoir hâte de rentrer pour se poser et pouvoir profiter de Kagami en privé. Mais avant, la bouffe !
Il sort des douches et va se rhabiller en vitesse avant d'aller rejoindre les autres pour manger. Un match comme ça, ça creuse sacrément ! Il ne se fait donc pas prier pour se jeter sur la nourriture, discutant et rigolant avec ses coéquipiers en revenant sur les temps forts du match.
« Au fait Daiki, lui lance Jake, pas trop mal suite à cette chute spectaculaire ?!
— Hmpf... C'est clair que c'était une espèce de semi-remorque ce gars-là... Mais nan ça va... J'vais juste avoir de beaux bleus ! »
KAGAMI
Il a pratiquement descendu sa pizza déjà, son voisin de tablée rit.
« Dis donc t'as un sacré appétit.
— Toujours. Note-le pour le jour où tu veux me payer à bouffer t'en auras pour cher.
— J'vais éviter alors ! »
Il rit et finit d'engloutir son repas. Quelqu'un suggère d'aller boire un verre pour fêter cette victoire. Certains semblent plus pressés de rentrer que d'autres au vu des réactions. Jake se dit trop vieux, un autre a promis à sa nana de rentrer, un dernier au contraire n'est pas pressé de voir sa femme…
« Daiki ?! Taiga ? Vous venez ? »
— Nan, merci, j'suis rincé, décline gentiment Aomine. Une autre fois. »
Taiga évite le regard des autres.
« Sans moi aussi… Déjà un truc de prévu.
— Vous les stars du match ! C'est nul que vous veniez pas !
— Une prochaine fois peut-être. »
Ils n'insistent pas et le repas se prolonge dans la bonne humeur. Puis, les premiers commencent à partir en souhaitant une bonne soirée aux autres. Alors il se lève à son tour pour jeter son carton de pizza et se rincer les mains.
« Je vais pas tarder aussi.
— Ok le lâcheur ! À demain !
— Ouais ouais… À demain. »
Il rigole et retourne aux vestiaires pour rassembler ses affaires. Il ressent le besoin de sortir et de prendre l'air.
AOMINE
Il se lève quelques minutes plus tard.
« J'y vais, les gars. Bonne soirée !
— Salut Daiki ! »
Quand il arrive aux vestiaires, Kagami n'y est déjà plus. Il jette quelques affaires dans son sac et se dépêche de le rejoindre dehors.
