Hello !

Et hop, le chapitre du dimanche ! Enjoy :)

Stella : Ahah patience, qui dit que ce fantasme ne va pas se réaliser sur une plage ? :) Contentes que tu aimes les scènes hot, comme tu l'as remarqué c'est monnaie courante dans cette fic ;) Oui Batman a la classe c'est sûr :) J'espère qu'on t'a émue sans te rendre trop triste quand même ! Bonne lecture pour la suite !


AOMINE

Il dort profondément et bouge à peine de la nuit. Quand l'alarme sonne, il l'éteint en grommelant et resserre son emprise sur son petit ami qui est tout chaud et confortable comme un oreiller.

Taiga vient gratter sa nuque comme on le ferait à un gros chat et pose ses lèvres délicatement sur son front, puis sur sa tempe. Il se fait doux, pour l'amener à la conscience sans le brusquer.

Daiki frissonne agréablement à ce traitement, grognant son approbation tandis qu'il se réveille peu à peu. Taiga le cajole un peu puis murmure.

« Je vais aller préparer le petit dej ok ? Et ton café...

— Hm... ok... Si t'arrives à t'échapper, tu feras ça ouais... »

Il a un sourire ensommeillé, les yeux toujours clos, enroulant un peu plus ses longs membres souples autour de son homme.

KAGAMI

Taiga rigole doucement. Il se penche pour embrasser la tempe de son homme, sa joue, son visage partout, jusqu'à ses lèvres. Il se laisse enfermer entre ses bras et ses jambes. Il glisse un bras sur sa hanche puis caresse doucement son dos et descend sur ses fesses nues pour les palper doucement.

AOMINE

Il émet une légère plainte, appréciant de sentir la main chaude de Taiga sur lui. Il embrasse ses lèvres à son tour, caressant le creux de ses reins du bout des doigts sans desserrer son étreinte.

KAGAMI

Il mordille doucement sa lèvre et palpe plus franchement ses fesses et dans le mouvement ses doigts glissent entre elles, frôlent son intimité et ses testicules plusieurs fois.

« Hm... J'suis sûr que t'as très envie d'un café love... »

AOMINE

Il gémit doucement à cette caresse et relâche inconsciemment ses muscles pour mieux profiter.

« Mmh... café ?... certes, certes... »

KAGAMI

Il le sent se détendre autour de lui, il pourrait s'enfuir, après tout c'était l'objectif à la base. Mais le petit gémissement de Daiki lui donne envie d'en entendre plus, même si ce n'est pas raisonnable. Ses doigts appuient un peu plus la caresse sur ses testicules et son anus.

AOMINE

Il desserre complètement son étreinte et soulève un peu le bassin en poussant un autre gémissement plus appuyé. Il émerge un peu plus, ramené à la vie par de douces sensations de plaisir qui font se raidir son membre. Cette partie-là de son anatomie, au moins, n'a jamais de mal à se réveiller !

KAGAMI

Il s'en rend compte et sourit. Il taquine son petit ami.

« Je crois... Que tu es très sensible... Là... »

Il cercle doucement son anus, puis revient presser ses testicules dans sa paume.

« Et là... »

Le brun entrouvre les lèvres sur un soupir de plaisir, se tournant sur le dos et écartant les cuisses pour en avoir plus.

« Yeah... carrément sensible... »

Il sourit et se penche sur son cou pour embrasser la peau douce et chaude. Il revient glisser sa main entre ses cuisses pour reprendre ses bourses dans sa main tout en cerclant son intimité de deux doigts.

« Sensible... Et quémandeur en plus...

— Ouais... C'est bon... Alors ouais j'en veux plus... même pas honte... »

AOMINE

Ilregarde son homme entre ses paupières mi-closes, esquissant un sourire séducteur même s'il n'est pas très sûr de son effet, là, étant donné qu'il se sent encore tout cotonneux de sommeil.

KAGAMI

À défaut d'être séducteur, ce sourire est charmant. Il répond à son sourire et pose ses lèvres dans son cou pour le suçoter doucement.

« Je crois que le café va attendre... »

Il se montre plus sûr plus ferme dans ses mouvements. Il masse lentement le petit orifice, attentif à le sentir se détendre.

« Tu n'as pas de douleur love ? »

AOMINE

Il referme les yeux sous la caresse, délicieusement excitante. Oui, le café peut bien attendre !

« Nan j'ai pas mal... la nuit a été réparatrice... »

Il soulève de nouveau les paupières et contemple son homme.

« J'ai envie de toi, love...

— ... Moi aussi j'en ai très envie... Mais j'peux pas garantir que tu aies pas mal du tout... Surtout après j'veux dire... »

Taiga chuchote, murmurant ses quelques mots avec embarras, il y a entraînement l'après-midi, mais il ne cesse pas pour autant la caresse sur cette partie de son corps.

AOMINE

Il sourit, contemplant le visage de son homme penché sur lui.

« C'est pas grave. Ça en vaut la peine. Et c'est pas si terrible. Et en plus, faut bien que je m'habitue... Parce que j'ai envie de recommencer ça très souvent... très, très souvent... »

Sa voix se fait enjôleuse, tandis qu'il suit du bout des doigts le tracé franc de la mâchoire de son homme, avant de relever la tête pour l'embrasser.

KAGAMI

Dit comme ça comment refuser ? Il se penche plus au dessus de lui pour l'embrasser encore en pressant son érection contre sa hanche. Il prend le lubrifiant pour passer aux choses plus sérieuses. Il en enduit doucement ses doigts et revient les positionner sur son intimité. Il plonge son regard dans le sien et dessine des cercles appuyés sur son anus.

AOMINE

Il frémit sous le regard de son homme en étouffant un gémissement de plaisir. Il a l'impression que ses sensations sont décuplées d'être touché comme ça au réveil, alors qu'il est encore engourdi de sommeil. Et puis, il n'est pas encore accoutumé à ce genre de caresse, qui lui semble terriblement intime, et c'est aussi ça qui lui plaît et l'excite. Sa queue tressaille légèrement tandis qu'il sent ses joues rougir sous l'effet du désir et du regard de son homme sur lui qui observe ses réactions.

« C'est bon, love... c'est vraiment bon... » murmure-t-il.

KAGAMI

Il sourit et embrasse tendrement son épaule.

« Je suis... Content de l'entendre... »

Il se mord la lèvre. Son homme gémit sous ses caresses si érotiquement, alors qu'il commence tout juste à le toucher. Il réalise qu'il est extrêmement sensible. Il suce doucement sa lèvre inférieure et se délecte de la vision de son homme dans le plaisir, les yeux mi-clos, les joues rougies, son torse qui se soulève de sa respiration plus chaotique.

« Tu es terriblement sexy love... »

Ses doigts massent doucement et se pressent contre son entrée, le sentant se détendre rapidement il appuie plus fort pour en tester la souplesse.

AOMINE

C'est comme s'il s'ouvrait sous les doigts de son homme. C'est plus facile maintenant qu'il sait à quoi s'attendre. Et il en a envie... Il a envie de sentir ses doigts en lui, envie d'être touché plus intimement encore. Il frissonne de délice quand il les sent glisser en lui.

KAGAMI

Il se mord la lèvre en goûtant la chaude et douce intimité envelopper doucement ses doigts. Le corps alangui de son homme est magnifique. Il le pénètre doucement. Et Daiki semble juste y prendre du plaisir et c'est un ravissement à regarder. Il se presse un peu plus contre sa hanche pour soulager la tension dans son propre membre et doucement il fouille son intimité. C'est terriblement érotique de doigter son petit ami ainsi au réveil, quand il a à peine ouvert les yeux, et qu'il aurait pu sombrer de nouveau dans l'inconscience à tout instant. Il recourbe doucement ses doigts et trouve sa petite boule de nerf sensible et il entreprend de la stimuler doucement tout en le préparant.

AOMINE

Il soulève le bassin quand l'onde de plaisir se propage en lui.

« T-Taiga... »

Sa voix se mêle d'une note de supplique. Il commence à avoir chaud, et son cœur se met à battre plus fort dans sa poitrine. Il a terriblement envie de sentir son membre remplacer ses doigts agiles. Tout son corps est envahi d'un plaisir lancinant qui le frustre tout en lui procurant un bien-être incroyable.

KAGAMI

« Tu es magnifique Daiki... »

Il le prépare soigneusement, il aime le voir se tendre de plaisir sous ses doigts. Il vient lécher son torse et fait rouler un téton sous sa langue.

« Tu es tellement sexy... Et tellement sensible... »

Il mordille ce téton puis souffle.

« Si tu veux... Autre chose que mes doigts... Demande-le... »

AOMINE

Les mots de Taiga lui donnent encore plus chaud, il se sent soudain tellement vulnérable, et pour la première fois de sa vie, il aime vraiment ça. C'est grisant aussi de se confier à l'autre, et il a entièrement confiance en Taiga. Il a juste envie de se donner à lui. Il a envie de se sentir rempli de lui.

« Je... je veux ta queue, Taiga... Et je veux que tu jouisses en moi... »

KAGAMI

Oh... Il n'en demandait pas tant mais les mots de Daiki le ravissent. Il a tout de même une légère hésitation alors qu'il retire doucement ses doigts et qu'il tend la main pour prendre le lubrifiant et un préservatif.

« Tu veux dire... Sans capote ? »

AOMINE

Il rougit en réalisant ce qu'il a demandé. Les mots ont franchi ses lèvres tous seuls. Mais c'est bien ce qu'il veut, oui. Il en a même très envie...

« Ouais... enfin... Si c'est ok pour toi, » murmure-t-il, un peu embarrassé.

KAGAMI

Il sourit doucement et ne prend finalement que le flacon de lubrifiant.

« C'est parfaitement OK... Si c'est ce que tu veux... »

L'idée de prendre son homme sans protection est indescriptiblement excitante, sentir la chaleur de son corps à même son sexe, la moiteur et la douceur de ses parois intimes. Son coeur s'accélère à cette idée et il vient embrasser ses lèvres avec passion avant de murmurer.

« J'ai... Jamais fait ça alors... J'te préviens j'risque de pas tenir longtemps... »

AOMINE

Il lui adresse un léger sourire.

« Ok... C'est pas grave, faut une première fois à tout... »

Il l'embrasse à son tour avec une certaine impatience, son corps chaud et frémissant contre celui de Taiga.

KAGAMI

Le coeur battant, le ventre contracté par l'impatience, il se redresse un peu le temps de lubrifier son membre. Il regarde son homme avec désir et revient s'allonger sur lui. Il embrasse doucement ses lèvres alors qu'il vient presser son sexe devant son intimité il frotte légèrement son extrémité contre sa chaleur. Son rythme cardiaque s'accélère et il recule légèrement pour regarder Daiki. Il souffle.

« J'y vais... »

Il s'enfonce en lui doucement sans le quitter des yeux, la sensation est si intense qu'il en a le souffle coupé. Il est obligé de s'arrêter, haletant. Il gémit doucement.

« Oh fuck... C'est beaucoup trop bon... »

AOMINE

Il ne s'est pas contracté par réflexe comme la première fois, et la queue de Taiga glisse en lui sans résistance. Elle est chaude et imposante, il a l'impression de mieux la sentir, et son petit ami a raison, c'est vraiment bon... Il voit son visage se crisper tandis qu'il le pénètre, et lui-même pousse une plainte fébrile, soulagé de le sentir en lui, et de n'éprouver aucune douleur.

« Yes love... Je la sens à l'intérieur... Je sens sa chaleur... »

KAGAMI

Il bâillonne littéralement son homme de sa bouche pour qu'il se taise. Ses mots, le ton de sa voix sont beaucoup trop excitants. Il ne libère ses lèvres qu'une fois un peu calmé quand il se sent de nouveau à même de se maîtriser. Sans le lâcher des yeux il s'enfonce entièrement en lui doucement. Ses sensations sont exacerbées par l'absence de protection. Il a l'impression qu'il est plus étroit, plus chaud et il découvre la douceur et la moiteur de son intimité qu'il n'avait goûté qu'avec ses doigts. Il essaie de rester concentré un minimum pour s'assurer que tout va bien pour son homme aussi.

« Ça va love ? »

AOMINE

Il a fermé les yeux sous les baisers enfiévrés de son homme, refoulant son désir d'onduler du bassin, devinant la tension extrême de Taiga. Il frissonne de plaisir lorsqu'il s'enfonce à nouveau en lui. Il le sent précautionneux, prudent, et ça lui laisse le temps de savourer toutes les sensations et de s'élargir naturellement sur son passage. Il entrouvre les paupières à la question de Taiga et lui sourit légèrement.

« Yeah... murmure-t-il d'une voix faible. Ça va parfaitement bien... »

KAGAMI

Daiki est beau ses yeux mi-clos, enfiévrés par le plaisir, son sourire doux aux lèvres quand il s'adresse à lui avec tant d'amour. Il le regarde, comme s'il ne pouvait jamais le regarder assez. Il glisse ses mains sur son corps parfait et les paroles de son homme étant plus que rassurantes et commence à onduler lentement du bassin. Il savoure ces nouvelles sensations. Il a l'impression de fondre de plaisir dans son intimité, il a l'impression que chaque terminaison nerveuse de son sexe est stimulée. C'est comme si jusqu'à présent son sexe avait été engourdi lors des pénétrations.

Il a l'impression de partager quelque chose d'encore plus intense avec Daiki, d'être réellement connecté à lui. Ses doigts caressent son corps moite de sueur, il bouge doucement mais amplement, profitant de la sensation de glisser en lui encore et encore entièrement. Il vient mordiller son cou gémissant contre sa peau.

AOMINE

Il soupire de plaisir, posant ses deux mains sur les fesses de Taiga. Son bassin accompagne les lents mouvements de son homme, et à chaque instant les sensations s'affirment et se déploient, le faisant gémir et serrer plus fort son corps sculptural contre le sien. Il a envie de plus, mais en même temps, il aimerait que ça ne s'arrête jamais, il est si parfaitement bien ainsi, leurs corps qui s'emboîtent, leurs souffles qui se mêlent, leurs plaintes qui rythment leur étreinte...

« Ahh love... C'est tellement bon... »

KAGAMI

Seule sa voix gémissante fait écho à Daiki. Oui c'est bon, c'est divin. Il glisse son bras sous le genou de Daiki pour le soulever, il a l'impression de s'enfoncer en lui encore plus profondément. Il mordille sa lèvre et ondule sensuellement. Haletant et fébrile, il regarde Daiki brûlant de désir pour lui. Il donne un coup de rein plus sec, puis un second et laisse une plainte sourde lui échapper.

« Dai... Tu me rends fou... »

AOMINE

Il gémit plus fort en le sentant s'enfoncer profondément en lui. La sensation est si intense qu'il en oublie tout, son esprit est confus, rempli de Taiga. Chaque coup de reins provoque des décharges de plaisir qui lui semblent se ramifier dans tout son ventre et jusqu'à ses cuisses dont les muscles se contractent. Il songe vaguement que si Taiga ne va pas tenir longtemps, probablement que lui non plus...

KAGAMI

Sa main se crispe sous la cuisse de Daiki qu'il pilonne plus vite et plus fort. Ses plaintes sont plus lancinantes, le souffle commence à lui manquer tellement le plaisir le prend à la gorge.

« Dai... It's too much... I'm sorry... »

Il enfouit son visage dans son cou, il abandonne toute retenue et ses gémissements se font plus rauques. Il donne encore quelques coups de rein plus sauvages se laissant emporter par son plaisir. Il est aux portes de l'orgasme.

« Sorry... »

Son dernier mot se mue en un râle de plaisir alors qu'il jouit, se répandant dans l'intimité de son homme.

AOMINE

Le plaisir est si fort, il regrette de ne pas en avoir plus, mais d'un autre côté, voir Taiga si extatique est une satisfaction en soi. Il adore ses mouvements, ses gémissements, la façon dont il s'agrippe à lui et dont il lui fait l'amour avec une telle passion... Son orgasme le traverse comme un coup de poignard, il sent sa queue vibrer en lui...

Il crispe sa main sur sa nuque et l'attire vers lui pour l'embrasser et recueillir sa plainte avant que sa jouissance ne se termine. Cet orgasme avait l'air particulièrement bon et il veut le savourer avec lui jusqu'au bout.

KAGAMI

Il répond à son baiser avec passion, jusqu'au dernier frisson de son orgasme. Il gémit faiblement en libérant ses lèvres. Essoufflé, il regarde son homme un peu penaud.

« J'suis désolé... »

Il essaie de retrouver son souffle et vient glisser sa main entre leurs ventres pour empoigner son sexe. Après cet orgasme un peu trop rapide et frustrant, s'ils avaient eu le temps, il aurait proposé à son homme de le prendre à son tour.

AOMINE

Il se contracte au contact de la main chaude de Taiga sur sa verge tendue.

« T'en fais pas love... c'était... top... et puis t'avais prévenu... »

Il cherche ses lèvres à nouveau, ondulant du bassin pour sentir sa queue en lui et la sienne coulissant dans la main de son homme, étouffant une plainte de plaisir.

Taiga l'embrasse, dévore son cou et murmure d'une voix chaude. Il ondule un peu aussi pour accompagner les mouvements de son homme profitant de la rigidité encore présente de son membre.

« Ouais... Mais quand même... Hm... Si on avait le temps, j'aurai kiffé que tu me prennes aussi...

— Hm... On aura le temps pour ça plus tard... »

La fin de sa phrase se perd dans une plainte extatique tandis que le plaisir grimpe de nouveau en lui. Il accélère ses mouvements et pose sa main sur celle de Taiga en la pressant légèrement pour l'inviter à aller plus vite.

« Ah yes... love... so good... »

Sa voix se casse tandis que la tension se relâche brusquement dans l'orgasme. Il reprend son souffle, le sang bouillonnant dans tout son corps.

« Tu vois love... j'étais pas loin non plus... »

Taiga l'embrasse tendrement.

« Hm... Oui c'est vrai... »

Ses lèvres s'étirent en un doux sourire.

« C'était vraiment trop bon... J'me doutais que ce serait différent... Mais ouah... Les sensations sont juste dingues.

— Je suis content que t'aies aimé... Pour moi aussi c'était super... »

Il caresse sa nuque et resserre les cuisses autour de lui, il n'a pas envie de mettre fin à ce moment... Mais il va bien falloir sortir du lit ! En attendant, il s'imprègne de la chaleur et de l'odeur de son homme, faisant le plein de sa présence, même s'il va le voir toute la journée...

KAGAMI

Il n'a pas non plus envie de quitter les bras de Daiki après ça. Mais il va vraiment falloir qu'ils se préparent pour rejoindre le gymnase. Il embrasse son cou tendrement, encore et encore... Puis il se redresse légèrement.

« Il faut qu'on bouge love... Je vais préparer le petit déj ok ?

— Hm... ok... » concède le brun avec réticence.

Il sourit en sentant son homme peu coopératif et lui fait une proposition

« On pourra reprendre où on s'est arrêté ce soir après le boulot... Si tu veux...

— Ça c'est un programme qui me plaît. Ok on fera ça alors. Maintenant, va faire la bouffe. Et le café. »

Daiki le regarde et lui sourit d'un air provocant. Il rigole et donne une petite claque sur sa cuisse.

« Aho ! Demandé comme ça p'tet que j'vais pas faire le café ! »

Il pique un baiser sur ses lèvres et se retire doucement, puis il se lève, enfile des fringues rapidement et rejoint la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Il avise l'heure, ça va être du très simple ce matin s'ils ne veulent pas être en retard.

AOMINE

Il regarde son homme se lever, amusé, puis s'étire avec délice. C'est bien de commencer les journées comme ça... Il a bien envie de rester là à paresser, mais il faut qu'il prenne une douche... Il soupire et se traîne hors du lit pour ensuite aller se traîner jusqu'à la salle de bain.

L'eau chaude lui fait du bien et le réveille un peu. Il pense à ce soir pour se motiver. La saison vient de commencer mais il prendrait bien des vacances pour rester avec Kagami toute la journée et ne s'éloigner du lit que pour aller manger.

Il revient dans le salon une serviette autour de la taille en espérant que Taiga lui a quand même fait du café. Et à l'odeur délicieuse qui flotte depuis la cuisine, oui ! Il vient enlacer son homme qui termine de préparer le petit-déjeuner et pose un baiser sur sa nuque.

KAGAMI

Oh merde... ça c'est genre trop parfait !

Il sourit. Il adore définitivement ce matin. Et pour une fois, il regretterait presque d'être obligé d'aller faire du basket aujourd'hui. Daiki est tendre, câlin, aimant. Il penche la tête pour avoir plus de baisers sur sa nuque sensible. S'il n'était pas optimiste, il se dirait que c'est trop beau, trop parfait pour être vrai.

Comme il est du genre positif, il se dit qu'il a simplement enfin trouvé la personne qui lui correspond. Parce que oui, ce genre de matin, ces bras qui l'enlacent, ces lèvres qui embrassent son cou… C'est ce dont il a envie, tous les jours, se sentir aimé, écouté… Le hasard l'a mis deux fois sur sa route et ce n'est pas pour rien. Ils se complètent, ils se comprennent. Il n'a pas vu l'évidence la première fois et est passé à côté. Il n'était pas prêt. Aujourd'hui il l'est et il connaît sa chance. Il va la chérir et s'appliquer à la préserver. Aimer Daiki, le choyer et s'investir tout entier dans son couple.

« Hm… J'ai fais du café…

— Thanks love... »

AOMINE

Il pose encore un autre baiser sur sa nuque. Il a la tête légère ce matin. Il a l'impression d'être plus amoureux que la veille. Mais c'est comme ça avec Taiga, ce qu'il ressent pour lui s'affirme tous les jours, prend de plus en plus de place dans sa vie. Et ces pensées le ramènent à une évidence à laquelle il évite de songer la plupart du temps, comme si elle allait disparaître en l'ignorant. Il a des choses à régler, et en premier lieu avec son ex petite amie. Il ne sera jamais vraiment capable d'avancer sans avoir clos pour de bon le précédent chapitre de sa vie.

Il se détache de Taiga après avoir posé un autre baiser sur sa nuque, puis il prend sa tasse et l'emporte dans le salon. Il s'assoit sur le canapé et attrape son portable pour composer un message.

[Aomine - 09h51]

Salut Lola... T'es libre demain soir pour aller boire un verre ?

Il hésite un peu avant d'envoyer son message, la gorge nouée et le cœur battant. Mais c'est le bon choix. Il ne peut pas se contenter de l'ignorer. Au fond, il n'en a même pas envie... Alors il appuie sur son écran pour faire partir le SMS et repose son téléphone pour boire une gorgée de café.

KAGAMI

Il rejoint Daiki dans le salon avec le petit déjeuner sur un plateau et sa tasse de thé. Il est affamé. Une bonne odeur appétissante de riz, de sauce soja et d'œuf embaume la pièce et il est installé à côté de son petit ami. Il y a longtemps qu'il ne s'est pas senti aussi détendu. Il pose un baiser sur les lèvres de Daiki au goût du café qu'il commence à déguster.

« Bon appétit love. »

Puis, il s'attaque sans attendre à son assiette.

« Bon app. »

AOMINE

Il sourit en l'observant manger avec appétit, prenant le temps de boire son café avant d'entamer son petit-déjeuner. Il s'écoule peu de temps avant que son portable ne bippe.

[Lola - 09h53]

Je suis libre, oui. Y a un bar sympa pas loin de chez Cynthia, le O'Connell's. 19h30 ? Je t'envoie l'adresse.

[Aomine - 09h54]

Ok, noté. Thanks. À demain.

Il ne sait pas trop s'il est soulagé ou anxieux à l'idée de ce rendez-vous. Probablement les deux. Il commence à manger et annonce :

« J'vais voir Lola demain soir. »

KAGAMI

Il a un léger temps d'arrêt. Bien-sûr ça devait arriver. Ce n'est pas une surprise. Pourtant, sa réaction est immédiate. Aussitôt une angoisse sourde lui vrille l'estomac et lui étouffe le cœur. C'est incontrôlable. Il sait qu'il ne devrait pas réagir comme ça et il s'en veut. C'est irrationnel et ça le bouffe d'autant plus d'avoir cette réaction épidermique dès que Daiki évoque Lola. Et puis cette entrevue est importante pour Daiki de toute façon. Même lui, il sera sûrement tranquillisé une fois que les choses entre eux seront réglées, du moins il souhaite s'en convaincre.

Il se reprend rapidement et continue de manger. Il avale sa bouchée avant de répondre, feignant d'être concentré sur son plat. Il ne veut pas compliquer les choses pour Daiki.

« Ok. Noté. »

Il relève la tête pour lui sourire et change de sujet pour laisser derrière lui cette anxiété idiote.

« J'irai voir mon père pour récupérer les clés de sa voiture. Enfin si tu veux toujours aller faire les boutiques samedi. »

AOMINE

La réaction de Taiga ne lui a pas échappé, mais il n'y a rien qu'il puisse y faire, et il a aussi remarqué l'effort de son petit ami pour passer à autre chose. Leur relation est presque aussi récente que leurs ruptures respectives. C'est une situation délicate à gérer pour l'un comme pour l'autre. Il acquiesce.

« Ça marche. Tu salueras ton père de mon part. Et ce soir ? On va chez toi ?

— Oui si tu veux. On peut faire ça. »

Taiga baisse la tête et recommence à manger mais ses joues rougissent un peu et il reprend un peu balbutiant.

« Hm… J'aimerai en profiter pour dire à mon père pour nous… Si c'est ok pour toi… Et si ça te va on pourrait manger avec lui un soir semaine prochaine. »

Son cœur s'accélère à ces mots et il se sent rougir à son tour. Même s'il n'avait pas été avec Taiga, l'idée de rencontrer son père aurait été assez intimidante. Mais quelque part, la perspective de dîner avec lui en tant que petit ami de Taiga... ça lui plaît. C'est une manière d'officialiser les choses, et ça ne lui met pas la même pression que s'il avait dû présenter Taiga à ses propres parents. Non que cette perspective soit inenvisageable, au contraire, c'est ce qu'il compte faire... Quand il trouvera le moment. Et la force. Cela dit, peut-être qu'il n'aura jamais à le faire. Parce que ça, ça dépend de la façon dont ses parents réagiront quand ils sauront la vérité à son sujet...

Quelque part, il est content d'avoir finalement rompu le mensonge ici, aux USA. C'est comme un autre monde pour lui. Ce n'est pas aussi... réel ? Il assume d'être avec Taiga mais c'est facile... il n'y a que ses proches amis au courant, et ils habitent à l'autre bout du monde... Et comme Taiga et lui ne s'affichent pas pour protéger leur carrière... Qu'est-ce qu'i assumer, au fond ?

Il repousse ces pensées qui nourrissent son anxiété et essaie de se concentrer sur le moment présent et les jours à venir. S'il se projette trop, il va commencer à douter, et il n'a pas envie de gâcher ce qu'il y a entre Taiga et lui en cédant à la peur de l'avenir.

Il avale sa bouchée et reprend une gorgée de café avant de répondre doucement :

« Ok... d'accord... T'as aucune raison de lui cacher et... Ça me ferait plaisir de le rencontrer. »

KAGAMI

Soulagé, il respire doucement. Il sait qu'il met peut-être un peu la pression à Daiki. Mais il a peur de retomber dans les mêmes travers que ce qu'il a vécu avec Levi. Il est limité aux personnes qu'il peut mettre au courant aujourd'hui. En fait, en dehors de son père, il ne peut en parler ni à Kuroko ni à Tatsuya. Alors même si c'est un peu rude pour Daiki… Il est reconnaissant qu'il accepte. Et puis, s'il réfléchit de manière un peu plus égoïste et très puéril, ça lui fait gagner du terrain vis à vis de Lola, il semblerait que Daiki n'avait jamais rencontré les parents de la jeune femme.

Il garde ses pensées moches pour lui et sourit à son homme en lui adressant un regard reconnaissant.

« Merci Daiki… C'est important pour moi… Au moins de pouvoir lui dire.

— De rien... Est-ce que... Est-ce qu'il sait qui je suis ? Tu lui as déjà parlé de moi ? »

Après avoir viré au rouge vif, il explose de rire à la question de son petit ami. Il se masse la nuque quelque peu gêné avant de répondre.

« Hm… Ouais… Il sait très bien qui tu es. Il semblerait que tu représentais mon principal sujet de conversation avec le basket quand j'étais au lycée… Époque où mon père et moi avions quelques soucis de communication il faut le souligner. Il m'a fait cette remarque le soir où je lui ai fait des sushis… Parce que justement venant de te retrouver… J'ai eu tendance à reparler de toi encore… Beaucoup… »

Il fait une légère pause en grimaçant et reprend en se mordillant la lèvre.

« Et en fait… Quand j'ai fait mon coming out, je lui ai parlé de Levi… Mais aussi du fait que je pensais être amoureux de toi. Et sa réponse a été un truc du genre 'c'est évident et ça ne date pas d'hier'. Donc… J'crois qu'il sera pas tellement surpris. Enfin excepté pour la partie où t'es censé être hétéro. »

AOMINE

Il écarquille les yeux et fixe Taiga quelques instants avant de se détourner et de contempler son café dans la plus grande confusion.

Pas trop la pression, hein ?!

Il pensait qu'il rencontrerait quelqu'un sans a priori à son sujet... Mais si Taiga avait parlé de lui au point où son père n'a pas été étonné d'apprendre qu'il avait des sentiments pour lui... Alors certes, normalement ce devrait être de bons a priori, donc c'est sans doute mieux comme ça, mais... Il espère que le père de Taiga ne sera pas trop déçu. Ou pire.

Et s'il trouve que je suis pas un gars bien ?! Et s'il dit à Taiga qu'il pourrait trouver beaucoup mieux ?!

Il inspire profondément. Il ne faut pas commencer à paniquer !

Et puis, au-delà de son appréhension renouvelée, il éprouve aussi un sentiment chaud et déstabilisant. Taiga lui a déjà dit qu'il avait toujours eu de l'importance pour lui, mais apprendre qu'il s'en est ouvert à son père... ça lui fait quelque chose. Ça le remue.

Il dissimule toutes ces émotions derrière un léger sourire.

« Pas sûr que ça le surprenne tant que ç va sûrement se dire un truc du genre 'mon fils est un tel tombeur qu'il peut avoir n'importe quel mec !' »

Il relève les yeux vers Taiga et son sourire se fait plus franc, et tendre.

« Ce que d'ailleurs je pense aussi. J'suis sûr que t'aurais eu une chance avec moi même si j'avais été hétéro.

— N'importe quoi... J'suis pas un tombeur... »

Taiga grimace et hausse les épaules.

« Tu dis ça... Parce que en vrai t'es pas hétéro... »

KAGAMI

Il sourit à son homme, ça lui fait plaisir d'entendre ça. Néanmoins, l'espace d'un instant il pense à Lola. Et il se dit que si même une fille géniale n'a pas réussi à le faire tourner hétéro. Pas de raison qu'il réussisse à le faire tourner gay s'il ne l'avait pas été déjà. Et il ressent soudain beaucoup d'empathie envers la jeune femme et c'est douloureux. Il se sent encore plus coupable. S'il avait pu être avec Daiki et réaliser au bout de quelques mois qu'il n'est pas gay, il aurait simplement été effondré. Rien que d'y penser il se sent mal. Peut-être que ça fait partie des choses auxquelles il a encore du mal à croire justement. Que Daiki soit gay, c'est presque trop beau pour être vrai, c'est sûrement pour cette raison qu'il a encore du mal à se sentir parfaitement serein vis à vis de leur relation, vis à vis de sa future discussion avec Lola.

Il se penche pour embrasser la joue de son homme.

« Mais merci... Ça fait plaisir.

— J'dis juste ce que je pense. »

AOMINE

De toute façon dans sa tête, tout ça c'est embrouillé. C'est quoi l'amour ? Peut-être que la sexualité est ce qui permet de donner une autre dimension à quelque chose. Il aime profondément ses amis... Il a aimé Lola... Qu'est-ce qui fait la différence avec Taiga ? Le degré d'intimité ? Le besoin de l'autre qui se développe avec le temps ? Non, il y a autre chose encore, de plus difficile à définir. Mais peu importe ce que c'est, au fond. Il sait juste que c'est différent de tout ce qu'il a vécu. Et oui, ça a probablement quelque chose à avoir avec le fait qu'il soit gay. Même si honnêtement ? Il ignore dans quelle mesure.

Fuck, c'est le matin ! Respecte au moins cet article-là du règlement intérieur de Aomine Daiki : pas de questions philosophiques avant l'heure de l'apéro !

Il a encore le temps d'y penser. Et puis, il n'a pas besoin de catégoriser sa relation avec Taiga. C'est bien aussi de simplement vouloir être avec lui, vivre avec lui. Qu'il soit cette personne particulière qui le complète et avec qui il partage ses nuits et ses jours. Cet avenir qui l'effraie tant lui permettra aussi de clarifier les choses. De se tester, et de tester ses sentiments.

En attendant... Il faut qu'il termine son petit-déjeuner et qu'il aille s'habiller. Il se dépêche de finir son assiette.

« C'était super bon, love. »

Il pose un baiser sur sa joue et se lève, puis disparaît dans sa chambre.

KAGAMI

Il lui répond pensivement.

« Merci. »

Il reste un peu inquiet, perplexe et perturbé par ces échanges du matin. Il ne peut plus s'empêcher de penser à Lola, à ce que Daiki est... À la peine qu'elle doit ressentir, à la douleur qu'il vivrait si les rôles étaient inversés. Il débarrasse et fait la vaisselle, s'occuper l'esprit. Aller au boulot, faire du basket, s'occuper l'esprit. Demain soir Daiki va la voir... Après ça s'il reste avec lui est-ce que ça voudra dire que c'est gagné ?

Il aimerait juste comprendre, pouvoir être sûr. Mais on ne peut jamais être sûr... La seule chose dont il est absolument convaincu sont ses propres sentiments. Il est complètement dingue de Daiki, amoureux à en devenir fou, à ne plus savoir penser correctement, à ne plus être cohérent.

Ranger la vaisselle, s'occuper l'esprit. C'est pas très efficace ce matin. Le verre glisse entre ses mains et se fracasse au sol.

Fuck...

Il reste figé.

Fuck...

Il se penche et commence à ramasser les bouts de verre dans un sac plastique. Ça lui ressemble pas d'être maladroit. Il est nerveux. Beaucoup trop nerveux. Perturbé, inquiet, anxieux.

Merde...

AOMINE

Il sursaute en entendant le verre se briser. Il ne sait pas pourquoi, mais ce son lui vrille les oreilles et plante de petits aiguillons de glace dans sa poitrine. C'est comme s'il venait de mettre un point d'exclamation à la fin d'une pensée décousue.

Il s'aperçoit qu'il est un peu plus perturbé qu'il ne le pensait pas ce rendez-vous avec Lola et que ça le rend fébrile.

C'est parce que tout ça recommence à devenir très réel. C'est pas parce que t'es aux USA que c'est pas réel. C'est parce que jusque-là y'avait pas de conséquences à tes actes. Et là, tu t'apprêtes à affronter l'un des 'dommages collatéraux' que t'as semé sur ton passage.

Il se raidit à ses propres pensées, son dos lui fait mal. Il a pris l'habitude avec les années de refouler tellement de stress que son corps a trouvé un moyen de le reporter. Et ça a toujours été son dos qui en a fait les frais.

Il se secoue et finit de s'habiller, puis va voir dans la cuisine.

« Hey ! Fais pas ça à la main ! »

Il va fouiller dans le placard de l'entrée et sort un balai et une petite pelle.

« Utilise ça plutôt... »

Il se mordille la lèvre en contemplant les bris de verre.

« Et puis... laisse la vaisselle c'est pas à toi de faire ça... »

KAGAMI

« Ça m'gêne pas de la faire… »

Il a le coeur serré. Il a presque l'impression que dehors le ciel bleu s'est couvert de nuages gris pendant le petit déjeuner. Des instants de pur bonheur parfaits peuvent si vite tourner à quelques moments si mélancoliques et tristes. Est-ce que Daiki lui reproche d'avoir fait la vaisselle ? Ça lui rappelle les disputes avec Levi… Est-il allé trop loin encore fois ?

Il murmure faiblement alors qu'il balaie et n'ose pas relever la tête sur son homme, de peur de voir les reproches dans son regard.

« Désolé pour le verre… »

Non décidément, faire la vaisselle ce n'était pas une bonne idée. Ça n'a pas occupé son esprit, ça n'a pas apaisé ses angoisses… ça n'a fait qu'empirer la situation. Dehors, est-ce qu'il va y avoir de l'orage ? La pelle pleine de débris de verres qu'il verse dans le sac plastique qu'il ferme soigneusement avant de le jeter à la poubelle. C'est comme si c'est morceaux de verres représentaient ce bonheur parfait qui avait volé en éclats dès l'instant où Daiki avait évoqué Lola.

S'il était pessimiste, il verrait là le signe qu'ils ne méritent pas d'être heureux ensemble. Qu'ils ne pourront pas surmonter toutes leurs peurs, leurs angoisses, les mensonges. Comme un pied de nez qu'on lui ferait… Tu as cru que ce bonheur était pour toi ?

Mais il est positif. Du moins, il veut s'en convaincre. Ce n'est qu'un verre cassé. Il est juste trop anxieux pour des conneries. Tout ira bien. Samedi il rejoindra Daiki chez lui, il lui dira que la soirée avec Lola s'est bien passé et qu'ils ont réglé les choses entre eux et… Tout ira bien. Il n'aura plus raison de s'inquiéter samedi. En tout cas, c'est ce qu'il a envie de croire.

Alors il chasse ses pensées angoissées et relève la tête sur son homme en souriant.

« … Samedi on t'en trouvera des nouveaux. »

AOMINE

Il observe son homme et son estomac se noue. On dirait que pour lui aussi il y a plus qu'un verre brisé... Il y a comme une ombre qui pèse sur eux, et pourtant lui aussi affiche un sourire. Pas pour mentir, pas pour dissimuler, du moins c'est ce qu'il se répète... Non, pour le rassurer.

Il rit un peu nerveusement en se frottant l'arrière du crâne.

« Ouais... En plus c'est pas le premier qui casse depuis mon arrivée ici... Et c'est vrai que j'commence à en manquer... »

Il pose une main presque timide sur le bras de Taiga.

« On en rachètera, c'est pas grave. »

Il se sent con à prononcer cette phrase, parce que confusément ce qu'il essaie de dire n'a rien à voir avec un fichu verre brisé. Et pourtant, il y met la même conviction que s'il lui disait tout autre chose. Qu'il l'aimait. Qu'il ne le lâcherait pas.

KAGAMI

Il hoche doucement la tête et caresse la joue de Daiki. Il l'embrasse doucement, parce que là il ne sait pas quoi dire. Il ne peut rien dire. Il n'y rien à dire. Pas maintenant, pas avant la journée de boulot. Pas maintenant, avant qu'il ait parlé à Lola. Il lui doit au moins ça à Daiki d'avoir foutu toute sa vie en l'air pour lui. Il lui doit bien ça à Lola dont il comprend confusément la peine à présent. Il avait été tant focalisé sur Daiki, jusqu'à présent qu'il n'avait pas vu ce qu'elle pouvait vivre.

Tu devais arrêter de mentir Taiga. Alors commence pas avec toi-même…

Il doit bien ça à Lola, de lui laisser cette conversation avec Daiki, de lui laisser cette soirée avec Daiki de la laisser pouvoir exprimer cette douleur qu'il imagine que trop bien. S'il n'avait pas vu sa peine jusqu'à présent c'était simplement parce qu'il n'avait pas envie de la voir, il n'avait pas envie de l'imaginer, parce qu'elle reflète trop ses angoisses, ses craintes. Il sait que Daiki n'a pas volontairement fait souffrir Lola, qu'il a vraiment essayé de croire qu'un avenir avec elle était possible. Il sait que Daiki ne lui ment pas quand il dit qu'il l'aime, quand il lui promet un avenir ensemble, quand il gémit de plaisir sous ses caresses. Il le sait, mais la petite voix du doute est toujours là pour semer la zizanie dans sa tête.

Il n'y a rien à dire. Alors il pose un baiser plus appuyé sur ses lèvres. Il veut le rassurer, il veut lui exprimer ses sentiments et se rassurer aussi. Il veut le convaincre de la confiance qu'il a en lui.

Il sépare doucement leurs lèvres et caresse sa bouche de son pouce.

« On va être en retard… Faut qu'on bouge… Tes affaires sont prêtes ? »

AOMINE

Oui... Le basket. Le boulot. Il faut y aller. Il a l'impression qu'il reste d'autres choses à dire, il se sent frustré... Peiné ? Anxieux, en tout cas. Mais il met tout ça de côté. Il n'y a rien qu'il puisse régler maintenant.

Alors, même s'il déteste laisser cet arrière-goût de pas assez et d'aller s'occuper d'autre chose alors que sa tête et son cœur sont en bordel, il faut y aller. Parce que oui, contrairement à son appartement, il a horreur de laisser sa tête mal rangée. Il a tendance à perdre les pédales quand c'est le cas.

Il sourit de nouveau à son homme.

« Presque. Donne-moi une minute. »

Il s'éclipse à nouveau pour entasser quelques affaires dans son sac, pour la journée et pour le soir. Puis, il revient et annonce :

« Ok, on peut y aller ! »

KAGAMI

Dans l'entrée, ils enfilent leur basket. Pendant que Aomine préparait son sac, il a appelé un taxi, le véhicule doit déjà les attendre en bas de l'immeuble, pourtant il prend le temps de retenir son homme avant qu'il sorte de l'appartement.

Il le prend tendrement dans ses bras et enfouit son nez dans son cou. Il a vraiment besoin de ça. À défaut de pouvoir exprimer clairement ses angoisses, ses inquiétudes, sa jalousie... Il a besoin de sentir physiquement son homme contre lui, à lui. Il l'embrasse tendrement.

« Hm... J'fais le plein... Je sais c'est con... Mais ça va me manquer jusqu'à ce soir... »

Le brun sourit contre ses lèvres.

« Ça me va... »

Puis il l'embrasse à son tour, serrant ses bras autour du corps de Taiga pour le presser contre le sien. Il reste comme ça quelques secondes, puis se détache de lui et attrape son sac.

« Allez go ! On va pas dépasser tous les clubs de la NBA en se tournant les pouces, pas vrai ?! »

Daiki se retourne pour le regarder un peu plus sérieusement, même s'il a un sourire en coin en ajoutant :

« Cette année, on fait en sorte d'avoir carton plein pour les Lakers, t'en dis quoi ?!

— C'est le genre de challenge qu'on ne peut pas refuser ! »

Taiga le suit en dehors de l'appartement. Les Lakers. Le basket. Le boulot. S'occuper l'esprit, cette fois c'est sûr ça va fonctionner. Et la journée est effectivement là pour lui prouver que le basket a toujours ce pouvoir sur lui de l'empêcher de penser, de trop penser.

Le seul moment où il laisse des pensées lui échapper, c'est quand il réalise presque tristement qu'il a pris le pli de garder une distance raisonnable avec Daiki pendant l'entraînement, de s'entraîner avec lui sans laisser paraître la vraie nature de la complicité qui existe entre eux.

Il reste professionnel. C'est une bonne chose. Mais quelque part ça lui fait presque peur de s'habituer au mensonge et de ne plus s'en sentir blessé.

Demain soir... Il faut qu'il en parle à son père. Il a besoin de le dire, pour que ça soit vraiment réel. Pour que les mensonges à l'entraînement, ne soit que des mensonges "professionnels".

AOMINE

Cette journée a quelque chose d'un peu étrange. Comme une sensation infime de décalage, comme s'il était là sans vraiment y être. Et ça ne ressemble pas à ce qu'il a vécu la semaine dernière, quand il était tellement à côté de ses pompes que plus rien ne lui paraissait vraiment réel, à part la douleur constante, glaciale et amère qu'il avait chevillée au cœur et au corps.

Non, maintenant, ça lui fait plutôt penser à ses premiers jours à L.A. Aux moments où il a eu l'impression que quelque chose clochait. Cette fois, il n'a pas le pressentiment d'une catastrophe, non... Mais il y a un truc qui ne cadre pas.

Au fur et à mesure de la journée, il commence à comprendre. Il vit dans deux mondes à la fois, au moins. Un monde pour sa carrière, un monde pour Taiga... un monde pour tout le reste de sa vie. Tout ça ne se rejoint pas. Il y a quelque chose de pas naturel dans tout ça. Il ne peut pas... partitionner sa vie comme ça. Ou plutôt... Il n'est peut-être plus capable de le faire. Quand il a accepté Taiga dans sa vie, quand il a accepté de cesser de jouer un rôle... Une part de lui a perdu le pouvoir de cloisonner, d'encaisser. Il craignait ça... Il est habitué à gérer seul. À n'impliquer personne.

Il repense à ses divagations de ce matin. L'amour ?... Qu'est-ce qu'il y connaît ?!... Strictement rien, apparemment.

Alors il fait de son mieux pour se concentrer sur le basket, sur le truc qu'il maîtrise. Sur lequel il a le pouvoir. Le reste ?... Il avisera.

Il est soulagé quand la journée se termine. Il se prépare rapidement. Et comme c'est devenu presque une routine quand il finit en premier... Il attend Taiga à la sortie, un peu nerveux.

KAGAMI

« Hey Taiga ! »

Il se retourne surpris. Il a juste envie de rentrer de ne pas traîner, de retrouver Daiki, mais son petit ami cette fois.

« Ouais ?

— Ça te dit une sortie surf ce week-end ?

— Oh… Quand ?

— Samedi après-midi ils ont prévu de super vagues…

— Fuck… Peut-être en fin de journée… J'ai déjà un truc de prévu. T'as qu'à m'envoyer les infos… Si je peux je te rejoins ok ?

— Ok ça marche. »

Il s'éclipse et les entend rire gentiment derrière en spéculant sur son hypothétique petite amie. Il soupire et remonte la capuche de son sweat sur sa tête avant de sortir à l'air libre et de chercher Daiki des yeux.

AOMINE

Quand ils se retrouvent comme ça après la journée, il a toujours l'impression d'un rendez-vous clandestin. Comme cette façon qu'ils ont de toujours décaler légèrement leurs arrivées et leurs départs. Au début, il trouvait ça presque excitant, romantique à la façon d'un film noir. Aujourd'hui... Ça alimente ce drôle de sentiment de décalage qu'il a eu toute la journée. Et puis, ça aurait même tendance à le rendre un peu parano. Est-ce qu'ils peuvent vraiment se cacher, de toute façon ? Est-ce que leur secret ne va pas finir par être découvert d'une manière ou d'une autre ? Ou du moins, ne deviendront-ils pas la cible de rumeurs ? Et qu'est-ce qui se passera à ce moment-là ? Il frissonne un peu en y pensant et grimpe dans le taxi qu'il a appelé, demandant au chauffeur d'attendre le temps que Taiga sorte du gymnase.

Une fois installé sur la banquette arrière, il roule des épaules pour essayer de les détendre. Le mal de dos de la matinée refait son apparition, pire maintenant qu'il a usé ses muscles toute la journée. Il essaie de se raisonner. Ça ne sert à rien de se stresser comme ça. En tout cas ce n'est sûrement pas comme ça qu'il va pouvoir arranger les choses. Il se rappelle sa réflexion de ce matin : il ne peut pas laisser sa peur de l'avenir saboter sa relation avec Taiga. Elle est précieuse et il doit s'y investir pour la faire fonctionner, et non pas se faire bouffer par son pessimisme chronique.

Il observe la sortie du gymnase en se mordillant le bout du pouce, et souffle de soulagement en apercevant Taiga. Il baisse la vitre et lui fait signe.

KAGAMI

Il monte dans le taxi, s'installe à côté de son petit ami -enfin- sur la banquette arrière. Il pose son sac à ses pieds et quand le taxi a parcouru une centaine de mètres, il souffle doucement et prend la main de Daiki dans la sienne. Il le regarde, il a l'air nerveux, tendu. Il caresse doucement sa paume de son pouce. Il aimerait lui demander si tout va bien, mais il décide qu'il n'a pas envie d'avoir ce genre de conversation dans un taxi. Dans dix minutes ils seront au pied de l'immeuble.

« Poulet Teriyaki pour ce soir ?

— Hm... Tu sais comment parler aux hommes, toi... Enfin, en tout cas aux hommes japonais dont le plat préféré est le poulet teriyaki ! »

Le brun se marre un peu et serre légèrement sa main dans la sienne.

« J'ai envie de te faire plaisir... Mais j'préfère m'attaquer à un truc qui est dans mes cordes et pour lequel j'aurai pas d'autre concurrence que ta mère ou ton père !

— Alors je peux te rassurer tout de suite... Mes parents sont pas des grands cuisiniers. C'est aussi pour ça que mon régime alimentaire est pas des plus raffinés. Le poulet teriyaki, c'est plutôt la spécialité de ma grand-mère... Mais j'ai déjà goûté le tien et il est à la hauteur. »

Il accompagne ses propos d'un clin d'œil.

« Tant mieux tu me rassures. »

Il se mord la lèvre, il a juste envie d'embrasser Daiki tout de suite. Le taxi s'arrête enfin. Ils payent, remercient et quittent le véhicule pour entrer dans l'immeuble. Ils ne croisent personne et entrent dans un ascenseur vide. Taiga s'y engouffre le premier et il se retourne sans attendre pour embrasser son homme à peine les portes closes.

AOMINE

Il ferme les yeux et se laisse aller au baiser, refermant ses bras autour de lui. La chaleur du corps de Taiga contre le sien lui fait du bien, comme toujours elle l'apaise, comme son odeur familière qui envahit ses narines. Il se recule doucement et esquisse un sourire.

« Alors, on est pressé aujourd'hui ?!... »

Taiga fait une petite moue contrite.

« Tu m'as manqué... »

Daiki caresse sa joue du bout du pouce. C'est impossible de lui résister quand il fait cette tête-là, alors il revient embrasser ses lèvres avec douceur, glissant sa main dans ses cheveux.

KAGAMI

Parfois, il a l'impression lui-même d'être un chat. Les doigts de Daiki dans ses cheveux lui donnent des foutus frissons et il est à rien de ronronner. Depuis qu'il est gamin, il a toujours aimé qu'on lui caresse les cheveux.

Il ne libère les lèvres de Daiki avec un sourire que lorsque les portes de l'ascenseur s'ouvrent.

« Hm… Définitivement… J'adore tes baisers. »

Il s'écarte pour sortir et va ouvrir la porte de son appartement, dans lequel il entre un peu soulagé. Ses inquiétudes partent se nicher dans un coin de sa tête, il ne pense plus aux mensonges, il ne pense pas à Lola, il ne pense plus au reste du monde. Entre ses murs, il n'y a qu'eux. Entre ses murs il n'y a que Daiki qui compte. Demain… Demain est un autre jour. Ce soir, il veut profiter de Daiki, il veut le faire sourire, lui faire plaisir.

AOMINE

Il enlève ses chaussures et pose son sac dans l'entrée, puis il se dirige directement vers le canapé où il se laisse tomber en soupirant. Il grimace en se frottant une épaule tandis qu'il regarde son portable et répond à un message de Satsu.

KAGAMI

Il regarde son homme faire et sort des bières du frigo et le rejoint sur le canapé. Il pose sa main sur son épaule et masse doucement. Ce geste confirme l'impression que son homme était vraiment tendu ce soir. Alors, il pose la question qu'il a retenu dans le taxi, le repas peut attendre un peu.

« Hey… ça va Love ? »

Le brun lui jette un coup d'œil et esquisse un sourire.

« Ouais, t'inquiète. Juste un peu stressé du coup j'ai mal au dos. »

Il lui tend une bière et commence à masser sa nuque doucement.

« Ouais... T'as l'air tendu... Stressé pourquoi ? »

AOMINE

Il ferme les yeux quand Taiga commence à masser sa nuque. C'est terriblement agréable. Il répond les paupières closes, d'une voix un peu traînante :

« Hm... pour demain... Pour ton père... Pour tout le reste... Je cogite pas mal. Sur nous, sur l'avenir... Mais ça va aller... J'te dis... juste un peu de stress. »

KAGAMI

Demain ? Taiga suppose qu'il parle de son rendez-vous avec Lola. Il se mordille la lèvre, ses inquiétudes tentent de revenir, mais il les refoule. Il pose sa bière sur la table basse et pousse un peu Daiki pour se glisser derrière lui et masser un peu plus facilement sa nuque et son dos.

« Si ça te met dans cet état… Bien-sûr que je m'inquiète… Pour Lola je peux rien faire. Mais pour mon père, y'a pas d'urgence… Qu'est ce qui te stresse que je lui parle ? Ou le rencontrer ? »

AOMINE

Il soupire de bien-être quand son homme pose ses mains sur son dos qui n'est plus qu'un sac de nœuds.

« Les deux... Enfin plus de le rencontrer quand même... Mais j'pense pas que je stresserai moins en remettant ça à plus tard... Mais j'te dis t'as pas besoin de t'inquiéter j'suis du genre nerveux c'est comme ça... »

Enfin, en tout cas, quand quelque chose lui tient à cœur. Pendant de longues périodes de sa vie, il n'a plus connu le stress, trop blasé, trop déprimé pour se faire du souci pour quoi que ce soit. Mais cette fois-ci c'est important, il ne veut pas se planter. Alors l'anxiété revient.

KAGAMI

Il continue à masser et pose un baiser sur sa nuque. Ses mains naviguent sur les reins de son homme et étirent doucement les muscles. Il embrasse encore son cou. Il profite pour respirer son parfum. Daiki sent terriblement bon.

« Ok… Si tu penses que ça ne changera rien… Honnêtement, je te savais pas nerveux… Tu m'as jamais donné cette impression. Mais je suppose que je te découvre un peu chaque jour. Dans tous les cas, même si t'es du genre stressé… Me demande pas de pas m'inquiéter. Parce que ça, je sais pas faire love. »

Il sourit et pose ses lèvres sur son épaule qu'il mordille légèrement.

Le brun a un petit rire.

« Évidemment que tu le savais pas... Pro de la dissimulation, tu te rappelles ? T'as jamais su de moi que ce que je voulais bien que tu saches... Enfin... jusqu'à aujourd'hui... Mais bon en tout cas si tu dois vraiment t'inquiéter, soit... Et du coup si j'ai droit à des massages quand je suis stressé c'est pas plus mal !

— Ouais… J'espère bien que tu comptes plus rien me cacher ! »

Taiga sourit et ça s'entend dans sa voix.

« Ouais… Les massages et tout ce que tu veux… J'veux juste… Que tu te sentes bien love.

— J'pense pas mériter tant d'égards, mais... merci, Taiga. »

Daiki se cambre un peu quand il appuie sur un point particulièrement tendu.

« Mh ouais insiste un peu là... Ah fuck ça fait du bien...

— Bien-sûr que tu mérites Aho ! »

KAGAMI

Il grommelle, mais il se laisse guider et prolonge ses massages sur les points qui semblent plus douloureux. Il prend le temps de passer sur tout le dos de son homme. Sûrement que ça ne durera pas… Mais enfin ça le soulagera un moment au moins. Quand Daiki est enfin détendu, il l'enlace et l'attire contre lui, collant son dos à son ventre. Il embrasse son cou, ses épaules.

« Hm… J'espère que ça te soulagera un petit moment quand même… Et… Si tu veux en parler… »

Il sait qu'il n'est pas forcément doué pour la discussion, mais enfin il sait au moins écouter, il ne veut pas qu'il y ait des non-dits entre eux. Les choses cachées lui font peur. Il serre doucement Daiki dans ses bras, il doit aller faire à manger, mais il veut le garder encore un peu contre lui. Il récupère sa bière pour en boire quelques gorgées.

AOMINE

Soulagé, il se laisse aller contre son homme et pose une main sur la sienne, les yeux toujours fermés.

« Ouais ça m'a fait du bien, merci... »

Est-ce qu'il veut en parler ? Pas sûr... Ce qu'il a à dire n'est pas vraiment fait pour renforcer son estime de lui-même et encore moins celle que Taiga peut avoir envers lui. Mais il ne veut pas non plus l'inquiéter davantage en se murant dans le silence. Il s'est promis à lui-même de ne plus faire ça... Il soupire un peu.

« C'est juste que j'ai peur, Taiga... Je suis plus protégé par mes mensonges, et toi et moi c'est réel... ça le devient de plus en plus... Ouais, ça m'effraie tout ça. L'amour... Assumer une relation homosexuelle... J'suis toujours ok, hein ! C'est toujours ce que je veux... Mais ouais... j'ai peur. »

KAGAMI

Il reste silencieux, les mots de son homme font tristement échos en lui. Et pourtant, la peur fait partie de l'amour. C'est normal d'avoir peur au début d'une relation. La peur diminue avec le temps, on l'apprivoise, on prend confiance dans le couple. Au début, on tâtonne, on se construit, il y a un passif qu'il faut apprendre à accepter et mettre de côté, le sien et celui de son partenaire. Il embrasse doucement la nuque de son homme. Et il murmure.

« Moi aussi… Moi aussi j'ai peur… J'crois que c'est normal… Toi et moi c'est réel. Mais c'est que le début. On a des choses à régler… Chacun de notre côté. On doit réapprendre une relation nouvelle, s'adapter à quelqu'un de différent. Chaque relation est particulière, mais on a des angoisses qui peuvent nous rester des précédentes. »

Il parle pour Daiki, mais aussi beaucoup pour lui, parce qu'il ne sait pas exactement de quoi son homme a peur, mais la peur, l'inquiétude elle est aussi présente pour lui.

« Je crois que ça va s'estomper avec le temps… Certaines peurs on peut y travailler facilement… D'autres moins… Certaines ne disparaîtront jamais totalement. Mais on va prendre confiance en nous, en notre couple. Là c'est que le début, on tâtonne… L'important c'est que c'est toujours ce dont on a envie. »

Il glisse ses doigts entre ceux de Daiki et il plonge son nez dans son cou, comme pour se donner la force de continuer en s'enivrant de son odeur.

« Et c'est normal aussi… Même si ça devrait pas… D'avoir peur d'assumer une relation homosexuelle. Et ça fait chier… Mais moi aussi ça m'fait peur. Ok… Plus dans ma sphère privée et encore c'est récent, mais dans la sphère publique… Et même si on est à L.A… Y'a des connards partout et c'est sans parler de… L'équipe. »

Il fait une légère pause en posant son menton sur son épaule.

« Et si je peux te rassurer sur quoique ce soit, si j'ai dit des trucs qui peuvent te mettre en insécurité… On peut en parler… »

AOMINE

Ces mots lui font du bien, apaisent profondément son sentiment d'insécurité. Il pourra toujours compter sur Taiga quoi qu'il arrive. Même si tout le reste fout le camp... il restera toujours Taiga. L'émotion l'envahit en y pensant.

« Tu sais, je... »

Il hésite, cherche ses mots. Il s'humecte les lèvres dans un geste de nervosité et reprend :

« J'ai beaucoup hésité avant de venir aux States. J'aurais pu y être un an plus tôt, en fait... J'ai refusé deux ou trois contrats. J'arrivais pas à quitter le Japon et tout ce que je connaissais... Et quand je suis parti finalement, je me suis toujours dit qu'un jour je rentrerai au pays... Mais j'en suis plus si sûr maintenant. Si entre nous ça va être compliqué ici, au Japon... je sais pas si ça va être possible même si je sais bien que y a des gens qui le font... Je sais pas si je supporterais. Et puis en plus... Je suis même pas sûr que j'aurais vraiment envie de rentrer, d'autant que... J'ai peur aussi que tout ça achève de creuser la distance entre mes parents et moi. Ils voulaient pas que je fasse carrière dans le basket, ils voulaient que j'ai un boulot plus stable, et que je reste au Japon et que je fonde une famille là-bas... J'ai même cru pendant un moment que c'était ce que je voulais aussi, juste pour me conformer à leurs attentes, pour être sûr... ouais, d'avoir un foyer, un endroit où rentrer... Un peu de sécurité j'imagine ? Mais je pouvais pas abandonner le basket... C'était le seul truc qui me faisait me sentir vivant... L'ironie c'est que maintenant, c'est peut-être ça qui va se mettre entre nous, ce qui d'une certaine façon, même inattendue, donnera raison à mes parents d'ailleurs... »

Il soupire, se penche pour attraper sa bière et en boire quelques gorgées avant de s'appuyer à nouveau contre Taiga.

« Mais t'as raison... Y a des trucs qui prennent du temps et qui se règlent au fur et à mesure. En tout cas, j'imagine. Je suis totalement dans l'inconnu avec toi... Mais ça en vaut la peine. J'ai envie d'être libre, de vivre ma vie d'adulte, indépendant, libre de sa famille et de ses propres préjugés... Et pour ça faut que j'apprenne à me faire confiance. Tout ce qui s'est passé ces derniers temps, ça m'a fait réaliser que j'avais encore beaucoup de chemin à faire... »

KAGAMI

« C'est vrai qu'ici… On est privilégié. Au Japon… Je sais pas. Honnêtement, ma vie est ici… Même si mes meilleurs amis sont au Japon. J'ai des amis ici, mon père est ici… J'suis un gamin de L.A…. Alors j'pense que j'ai jamais vraiment envisagé de vivre au Japon. Je suis pas fermé… Mais si tu prévois pas de rentrer, clairement c'est pas moi qui vais t'y pousser. »

Il embrasse doucement la tempe de son homme. Ce qui est certain c'est que son père ne lui a jamais mis la pression pour quoique ce soit. Alors peut-être que ça l'a aidé à sauter le pas et lui avouer son homosexualité. Il devine que l'histoire ne sera probablement pas aussi simple pour Daiki. Et il en est triste pour lui. Mais c'est très certainement, à cause de cette pression familiale qu'il a mis autant de soin à s'auto-convaincre qu'il n'était pas gay.

« C'est toi qui décides évidemment… Mais si tu ne veux pas en parler à tes parents. Si… Ils doivent être les seuls à toujours ignorer notre relation pour préserver la vôtre… On pourra vivre avec… Je sais que c'est un peu horrible et triste à dire. En tout cas, t'es pas obligé de précipiter les choses quoi… Surtout, que comme tu dis pour l'instant en tout cas notre vie est ici… Ce n'est pas comme s'ils pouvaient le découvrir par hasard. Tu as le temps… Le temps peut-être d'être sûr que notre couple est vraiment solide… Nous c'est encore tellement récent. Si… Et je te le souhaite pas, sauf si c'est comme ça que tu dois être heureux… Si tu préfères rester célibataire finalement, que tu sois hétéro ou gay… ça change rien alors pourquoi risquer ta relation avec eux ? »

Il se racle un peu la gorge parce qu'il a conscience que ces paroles sont difficiles pour son homme. Mais c'est la triste vérité.

« Je suis bien placé pour savoir que cacher un truc comme ça à ses parents… C'est douloureux et difficile. Mais… Peut-être que pour un temps en tout cas, c'est la meilleure chose à faire… En tout cas, c'est à toi de voir… Mais je veux dire tu n'es pas obligé de te jeter tête la première… T'as le droit de laisser le temps faire les choses. Et si, quand tu te sentiras prêt… Fais-le. Mais fais-le vraiment pour toi… Quand tu seras sûr que c'est ce qui est le mieux pour toi pour ton bonheur. Tu as longtemps essayé de coller à ce qu'ils attendaient de toi… Aujourd'hui, il faut aussi que tu prennes le temps de savoir ce que toi tu veux vraiment… Comme tu le dis… Tu es dans l'inconnu. Tu navigues à vue et j'espère t'aider. Mais tu as aussi des choses à explorer seul et c'est normal… Encore une fois, tu ne peux pas tout affronter de front. »

Il soupire.

« Et même si tu avances vite… Et… C'est pas pour me déplaire. Je suis bien content que tu n'aies pas décidé d'explorer ta sexualité avec d'autres gars, avant d'accepter une relation avec moi… N'empêche que c'est malheureusement normal dans notre société d'avoir du mal à accepter et assumer ce qu'on est… Et ça se fait pas en un jour... »

AOMINE

Il réfléchit aux paroles de Taiga. Il a la gorge nouée de penser à tout ça, mais il doit y penser. Faire du ménage dans sa vie pour y voir plus clair... Il serre la main de Taiga dans la sienne, il a besoin de sa présence plus que jamais.

« Je comprends ce que tu veux dire... Et t'as raison... Faut que je réfléchisse à ce que je veux vraiment. J'y ai jamais vraiment pensé avant... J'me suis laissé porter, ou j'me suis conformé même pas forcément consciemment aux attentes des autres... Y avait que le basket qui était une évidence. C'était le seul truc que j'aimais vraiment, et c'est pour ça que j'suis doué... Alors j'ai poursuivi cet unique objectif sans jamais vraiment prendre le temps de penser au reste. Mais maintenant c'est différent... J'suis à l'autre bout du monde... J'ai une carrière... et un petit ami ! »

Il rit un peu, ça fait toujours bizarre à dire.

« Alors ouais... J'veux penser à notre couple... et penser à moi aussi. Et t'as peut-être raison, p'têtre que j'dois prendre un peu le temps. De toute façon j'en ai sans doute besoin... Mais j'veux toujours tout faire trop vite et tout réussir à la fois et tout assumer et tout faire tout seul et j'passe mon temps à me casser le nez en faisant ça... Faut que j'arrête... Que j'arrive à me poser. »

Il soupire et referme les yeux, posant sa tête en arrière sur l'épaule de Taiga. Il reste un instant silencieux, puis rouvre les yeux et regarde son homme.

« Mais même si j'ai bien conscience que y a des trucs que je dois explorer seul... J'vais avoir besoin de toi, Taiga... J'ai déjà besoin de toi... Je sais que c'est un peu nul à dire et que ça fait flipper mais s'te plaît m'abandonne pas...

— C'est pas nul à dire Dai… Et ça me fait pas flipper… Et au contraire, je veux pas que tu essaies de faire tout tout seul. Appuis toi sur moi autant que t'as besoin. Et même si j'étais pas ton petit ami, j'serais là pour t'aider. J'ai conscience que je suis le seul de tes potes à la base qui est gay… Alors même en tant qu'ami j'aurai été là pour toi… Je sais ce que tu traverses… Quand je dis qu'il y a des choses que tu dois explorer seul… C'est surtout que tu es le seul à pouvoir trouver tes réponses… Je pourrai pas te donner les réponses, mais je suis là pour t'aider à réfléchir aux questions. »

Taiga embrasse encore sa tempe et resserre ses bras autour de lui.

« Ce qui me fait flipper c'est la crainte que tu veuilles encore disparaître… Mais je compte pas te laisse faire… Alors… Je t'abandonnerai pas. »

Daiki expire doucement. il avait besoin d'entendre ces mots.

« Thanks love... Je serai là pour toi aussi... »

Il caresse la main de Taiga et profite de sa présence, achevant de se détendre et de s'apaiser grâce à lui.

« J'me sens mieux maintenant... Tu me fais du bien... »

Il sourit un peu.

« Je sais vraiment pas ce que je ferais sans toi...

— T'as pas besoin de répondre à cette question... Parce que t'as pas besoin de faire sans moi. »

KAGAMI

Il sourit. Cette discussion aussi lui a fait du bien. Il est content que Daiki se repose sur lui et s'ouvre à lui. Il est soulagé qu'il lui parle et d'autant plus que ça lui fasse du bien… Même si Daiki ne semblait pas prêt à parler au début. C'est une bonne chose qu'il ait insisté. Parce qu'ils partagent finalement des inquiétudes et des angoisses communes.

« On n'est pas seul pour avancer... On est ensemble…

— Yeah... you're right... »

AOMINE

Il a peine encore à en être tout à fait persuadé, mais il parvient un peu mieux chaque jour. Et c'est tout ce qui compte. Il se rappelle encore une fois qu'il n'a pas besoin de se précipiter. Il peut respirer. Se laisser du temps. Se détendre. Il se décale un peu, puis se tourne pour pouvoir embrasser son homme.

Taiga glisse sa main sur sa nuque et répond à son baiser avec tendresse.

« I love you Daiki.

— Je t'aime, aussi, Taiga. »

Il caresse sa joue, ses cheveux, souriant légèrement.

« I really do...

— That's a really good news... »

Taiga lui sourit tendrement et pose un autre baiser sur ses lèvres.

« Et si j'allais préparer le poulet Teriyaki pour achever de faire plaisir à mon homme ?

— Yes, ça me plaît bien comme idée... Après le réconfort de l'âme, le réconfort de l'estomac ! »

KAGAMI

« Alors go ! J'commence à avoir faim aussi ! »

Il sourit et se lève après un dernier baiser. Il prend sa bière avec lui et se rend dans la cuisine. Il boit quelques gorgées, la pose sur le plan et s'installe pour cuisiner.

« Fais comme chez toi hein ?! Si tu veux mettre un truc à la télé… Ou sur la console… Enfin bref. Fais toi plaisir love.

— Ok, thanks... »

Daiki ne se fait pas prier et s'allonge paresseusement dans le canapé, attrapant la télécommande pour allumer la télé sur une chaîne de sport.

Ils commentent les informations sportives pendant que Taiga cuisine. Une bonne odeur légèrement sucrée commence à envahir l'appartement et bientôt le repas est prêt. Ils dînent en regardant une série piochée au hasard sur le service de streaming auquel Taiga est abonné.

AOMINE

Son repas fini, il repose son assiette sur la table basse.

« C'était délicieux, love. J'suis sûr que ma grand-mère serait intéressée par ta recette ! »

Bien repu, il pose ses pieds sur la table basse et s'affale un peu dans le canapé en caressant la cuisse de son homme.

« Content que ma recette te convienne. »

Taiga sourit. Il embrasse sa joue et se blottit bien contre lui. Il glisse sa main dans la sienne et caresse sa paume du pouce.

Daiki passe un bras autour de ses épaules et regarde la série sans trop la voir, rêvassant un peu. Il finit par étouffer un bâillement et sent qu'il va encore piquer du nez devant la télé... Taiga a si bien su l'apaiser que la tension de la journée s'est relâchée, le laissant tout ensommeillé.

« Love... j'crois que j'vais aller me coucher. »

Taiga se redresse un peu et pose un baiser sur ses lèvres.

« Ok... J'te rejoins tout à l'heure. J'vais ranger un peu et finir l'épisode.

— Ok. À tout à l'heure. »

Il l'embrasse à son tour, sur les lèvres, puis sur le front, et s'extrait en râlant du canapé si accueillant, se motivant en pensant au lit qui l'est encore plus. Il disparaît dans dans la chambre, jette ses fringues au hasard sur une chaise et se glisse sous la couette en soupirant de soulagement. Il ne lui faut que quelques minutes pour s'endormir.

KAGAMI

Il le regarde partir et reste dans le canapé pour regarder la fin de l'épisode. Il est encore trop tôt pour lui pour se coucher. Il traîne un peu avant de faire un peu de rangement. Il est un peu nerveux. La journée du lendemain le stresse peut-être autant que son petit ami. Mais il n'y a rien qu'il puisse faire qu'attendre.

Vivement samedi.

Il termine de ranger et nettoyer la cuisine. Il est vingt-trois heures. Il se prépare une tisane et va se poser un moment sur la terrasse. Il en profite pour envoyer un message à son père pour le prévenir qu'il viendra emprunter sa voiture samedi et passera le voir le lendemain soir pour récupérer les clés.

Il profite du calme relatif de la nuit à L.A., puis sa boisson chaude terminée, il se décide à rejoindre son petit ami dans son lit. Il ferme la baie, lave rapidement sa tasse et entre dans sa chambre silencieusement. Il se déshabille, ne gardant que son caleçon et vient se glisser sous la couette à côté de Daiki. Il pose un léger baiser sur son épaule pour ne pas le réveiller, à moitié roulé en boule, sans le toucher pour ne pas perturber son sommeil, il enfonce sa tête dans l'oreiller et attend que le sommeil le gagne.