Hello !
Et voici le match que vous attendiez, on espère que ça vous plaira autant que le précédent ! Enjoy !
Stella : Laisseront-ils parler leur instinct ? Sauront-ils rivaliser face aux Celtics ? Réponse dans ce chapitre ! Des bisous !
AOMINE
Après un petit échauffement, ils rejoignent les vestiaires et de nouveau il se recentre sur lui-même, se fermant au monde extérieur. Il s'assoit sur le banc en silence en fermant les yeux quelques instants pour se concentrer sur la perception de son propre corps. C'est de son énergie vitale qu'il tire son talent au basket, dans la partie la plus animale de son être. C'est de ça dont il a besoin maintenant. La femme de Steve n'a pas tort de lui conseiller la méditation : avant un match, sa façon de faire le vide ressemble pas mal à cet exercice.
KAGAMI
Il se sent plus nerveux. Il ne doit pas laisser ses problèmes personnels le perturber. Il a vraiment besoin de retrouver la complicité avec Daiki sur le terrain. Il regarde son homme discrètement et il réalise que c'est lorsqu'il est le plus vulnérable que l'isolement dans lequel il entre avant un match lui fait peur. Il doit aussi se concentrer. Il reporte son attention sur Jake qui leur fait un dernier petit discours de motivation, sa jambe s'affole. Il faut qu'il aille tâter de la balle. Il n'arrive plus à se vider la tête. Il a envie de courir et de fuir. Il a envie de relâcher cette tension qui le bouffe de l'intérieur. Il sursaute quand une main lui ébouriffe les cheveux et presse sa nuque.
« Oi Taiga détens toi! Les Celtics ne vont pas nous bouffer ! »
Il sourit à Lewis nerveusement.
« Ouais... Mais l'avion a tendance à me mettre sur les nerfs encore plus. T'inquiète ça ira mieux quand on pourra enfin toucher un ballon. »
Ça fait sourire son coéquipier, sa main s'attarde un peu sur sa nuque puis il le relâche et il en trouve un peu de réconfort malgré tout.
Jake donne le go. Il se lève, mâchoires et poings serrés. Un frisson d'angoisse le traverse. Et si sur le terrain aussi c'était bancal avec son homme ? Il hésite, mais il tourne la tête et le cherche du regard. Il a besoin de savoir que son homme est quand même un peu avec lui.
AOMINE
Il sent le regard de Taiga sur lui et relève la tête pour lui adresser un léger sourire. Quand il entre sur le parquet, comme toujours il lui semble passer dans un autre monde. Il observe leurs adversaires déjà sur le terrain et son cœur s'allège un peu en apercevant Wakamatsu. Ça fait vraiment bizarre de le voir là. La vieille rivalité du lycée ressurgit d'autant plus forte. Il lui adresse un sourire carnassier, le blond répond par une expression plus sereine. Tiens... aurait-il mis de l'eau dans son vin ? Il semble en tout cas calme, déterminé, et pas le moins du monde intimidé. Tant mieux. Daiki veut le voir sortir les crocs, pas perdre ses moyens.
Comme lors des dernières rencontres, le coach lui demande de jouer le début du match.
« Mais te jette pas au combat. Analyse. Hésite pas à marquer non plus, hein ?
— Ça va, compris. »
KAGAMI
Avant de sortir des vestiaires, il a suffit d'un regard de Daiki pour le détendre un peu. Son homme est toujours avec lui. Maintenant, il se sent un peu plus serein. Dès que le coach a annoncé le nom de Daiki dans les premiers à entrer sur le terrain. Il l'a suivi du regard. Nerveux pour lui, un peu jaloux, impatient de pouvoir lui aussi entrer sur le terrain. Sa jambe tremble, ses mâchoires sont crispées, Lewis le bouscule pour le dérider un peu. Il esquisse un sourire, c'est son mec qui est sur le terrain alors ouais il est nerveux, il a envie d'y aller aussi et il a hâte de voir son homme en action.
AOMINE
Le moment venu, il rejoint ses coéquipiers sur le terrain. Mains sur les genoux, il attend, prêt à bondir. Selon ce qui commence à devenir une habitude, il tourne la tête vers le banc pour chercher Taiga du regard. Quelles que soient les difficultés qu'ils rencontrent, il a toujours besoin de lui. Maintenant plus que jamais, peut-être.
KAGAMI
Quand il croise le regard de Daiki. Il lui sourit et hoche doucement la tête pour lui signifier à son tour qu'il est avec lui. Il va tout déchirer. Son regard a glissé sur les joueurs adverses et il a reconnu l'autre japonais. Wakamatsu semble assez serein à la perspective de cet affrontement avec Daiki. Il a hâte de voir ce que va donner l'échange. Daiki se recentre sur le jeu et l'arbitre lance la balle. Le coup d'envoi est donné.
AOMINE
Voir Wakamatsu sur le terrain, ça lui rappelle plein de souvenirs. Il ressent encore l'énergie négative qui lui servait de fuel à l'époque. Il se rappelle le moment où cette énergie a commencé à se transformer en quelque chose de plus pur, proche de la joie qu'il éprouvait enfant sur un terrain de streetbasket. Et cette joie-là, il l'avait trouvée face à Taiga. Ryota avait presque réussi avant lui. Presque. Taiga l'avait poussé loin dans ses retranchements, derrière une frontière qu'il n'avait plus franchie depuis bien longtemps. Et ce pauvre Wakamatsu, il sait qu'il lui en a sacrément fait baver à cette époque. Mais il faut bien avouer que son ancien capitaine était alors une véritable cocotte-minute, et lui, une bombe à retardement...
Au cours des premières minutes, il évalue la menace. Il ne joue pas très vite, il tâte le terrain. Il laisse les Celtics prendre leurs aises et surveille leurs manœuvres. À la première ouverture, il accélère brusquement, d'une façon qu'il sait peu de joueurs maîtriser, et s'élance souplement pour mettre le ballon dans le panier. Ça passe tout seul. C'est à partir de ce moment-là que Wakamatsu commence à le marquer. Et il se fait un jeu de lui filer entre les doigts, même si ce n'est pas franchement aisé, son ancien capitaine a bien mérité sa place en NBA. Les deux équipes se talonnent, marquant quasiment à tour de rôle. Personne n'est encore entré à fond dans le jeu. Il repère une légère faille dans la défense des Celtics, ils leur laissent trop d'opportunités aux trois points. Un truc que Steve maîtrise bien. Il se glisse sous la garde de Wakamatsu, fonce en avant, change de direction et feinte le tir au panier en déviant le ballon au dernier moment pour faire la passe à Steve, qui marque un trois points impeccable. Il sourit. Ils commencent à être bien chauds. Les choses sérieuses vont pouvoir commencer.
KAGAMI
Il attend son tour pour entrer sur le terrain. Lewis a cessé de le taquiner. Ils bouillent tous les deux d'entrer sur le terrain. Il prend son mal en patience. Il sait que Lewis rentrera avant lui. Steve est toujours affaibli par sa blessure et pour que le duo Lewis-Steve fonctionne ils ont décidé de les faire jouer ensemble moins longtemps et de compter dans la durée sur l'endurance des petits jeunes.
Lewis se lève, le jeu va s'accélérer. Il lui tape dans la main et il entre sur le terrain pour commencer à faire danser les Celtics avec leur binôme de choc. Les Celtics les connaissent bien maintenant, mais Steve et Lewis savent innover et s'adaptent très vite. Ils arrivent même à composer avec la blessure de Steve.
La jambe de Taiga bouge toujours frénétiquement. Il est absorbé par le jeu, par son homme qui bouge avec agilité sur le terrain et qui donne du fil à retordre aux adversaires. Pourtant, il est évident qu'il ne donne pas tout ce qu'il a. Il en garde sous le pied pour les surprendre encore. Il commence à perdre patience.
AOMINE
Il ne s'est passé que quelques minutes et ils n'ont pas pris l'avantage, mais le coach le fait sortir. Il l'a envoyé prendre la température, et maintenant le retire du combat sans même lui avoir laissé le temps de s'amuser ! Il revient s'asseoir sur le banc quelque peu frustré, regardant ses coéquipiers s'illustrer.
Il jette un coup d'œil à Taiga et murmure :
« C'est presque trop calme. On dirait un match amical. J'ai l'impression qu'ils attendent qu'on passe vraiment à l'attaque. J'crois qu'ils vont essayer de nous pousser à jouer nos cartes sans dévoiler les leurs.
— Ouais...
— Mais on peut bien en abattre quelques unes pour endormir leur confiance... On en a beaucoup à jouer. »
Taiga lui sourit avec un regard brillant d'excitation et lui adresse un clin d'oeil avant de reporter son attention sur le parquet visiblement toujours impatient de se joindre au jeu lui aussi.
Il retourne aussi à l'observation du match, un peu nerveux. Cette impression que le match n'a pas encore réellement commencé le stresse. Il ne sait pas à quoi s'attendre et ne peut que regarder. La tension grimpe à chaque instant, à chaque panier marqué. Il triture sa bouteille d'eau entre ses mains, et sursaute quand le coach passe le bras par-dessus sa tête pour poser une main sur l'épaule de Taiga.
« Taiga, tu rentres. Fais ce que tu sais faire. Pour l'instant tout est jouable d'un côté comme de l'autre, mais il faut pas les laisser prendre le large. »
KAGAMI
« Compris. »
Il se lève d'un bond. Enfin ! Il a besoin de se défouler et d'entrer dans le jeu lui aussi. Il jette un oeil à Daiki et lui sourit avant d'attendre sur le bord de la zone de jeu en faisant quelques mouvements pour s'étirer et s'échauffer. Il prend la place de Steve. Il lui tape dans la main et il entre sur le terrain. Wakamatsu a lui aussi été remplacé un peu plus tôt. Il hoche la tête en direction de Lewis. Il préfère faire équipe avec son homme, mais leur duo sera une carte à jouer pour plus tard. Pour l'instant, lui aussi doit s'échauffer.
Il récupère la balle et la fait entrer d'un mouvement précis et direct dans l'anneau. Les Celtics ripostent sans attendre. Il s'échauffe doucement, mais il a envie de foutre un gros coup de pression alors sans crier gare il réceptionne une passe et se lance en direction du panier. Il repère Lewis, lui envoie la balle, son coéquipier semble comprendre la manœuvre et dribble en direction du panier Kagami se libère du joueur qui le marque d'un pivot et arrive au panier il saute anticipant la passe de Lewis qui arrive comme prévu et il dunk violemment. Il se laisse retomber au sol en douceur avec un sourire immense aux lèvres.
Le ballon repart dans l'autre sens l'équipe adverse ne se laisse pas distraire par ce petit coup d'éclat, mais il resserre un peu son marquage. Il n'est pas inquiet pour autant. Il sait que ses coéquipiers sont aussi dangereux et ils ne peuvent pas se permettre de leurs laisser le champ libre non plus.
AOMINE
Il observe Taiga évoluer sur le terrain. Le jeu se fait un peu plus agressif et rapide, mais les deux équipes sont toujours en train de se regarder en chien de faïence. C'est une guerre des nerfs qui s'est engagée. Il devrait prendre ça comme un bon signe : les Celtics se méfient d'eux.
Taiga fait du bon travail avec Lewis, et il a l'air de s'éclater sur le terrain, c'est déjà une bonne chose. Il se sent toujours inquiet et il ne sait pas si c'est à cause du match ou si ce sont ses soucis personnels qu'il projette sur le terrain. Difficile à dire, mais en tout cas aujourd'hui il a du mal à rester assis sur le banc de touche.
Le buzzer sonnant la fin du premier quart temps retentit, le tirant de ses pensées. Les Celtics ont une légère avance.
KAGAMI
Il rejoint le banc avec les autres. Il aurait bien continué. Il espère entrer dès le second quart temps, mais c'est souvent un temps de jeu où le coach aime les laisser Daiki et lui sur la touche et les réserver pour la deuxième partie de jeu. Il rejoint son homme et prend la bouteille qu'il lui temps avec sourire.
« Merci. »
Le coach réclame leur attention et il l'écoute concentré. Pour la second quart temps, Steve et Lewis vont reprendre leur binôme pour remonter le score. Puis le coach se tourne vers Daiki et lui.
« Selon comment ça se présente je vous ferais peut-être rentrer tous les deux pour les dernières minutes histoire de frapper un coup fort. »
Il hoche la tête pour signifier qu'il a bien compris. Il s'assoit à côté de Daiki alors que l'équipe qui va reprendre le début de ce quart temps commence à s'échauffer. Il laisse sa jambe presser celle de son homme espérant calmer sa nervosité à son contact.
AOMINE
Il se détend légèrement en sentant la jambe de son homme contre la sienne. Il regarde ses coéquipiers rentrer en scène et ronge son frein. Il jette un coup d'œil à Taiga.
« T'as marqué quelques jolis paniers tout à l'heure. Mais j'crois que les Celtics sont hyper bien préparés. À vrai dire j'avais encore rarement vu une équipe aussi zen. »
Et puis, il faut dire que c'est toujours une expérience différente de jouer à l'extérieur. Les fans des Celtics sont nombreux dans les gradins, même si un certain nombre de supporters des Lakers les ont suivis jusqu'à Boston, ce qui fait toujours plaisir à voir.
« Toi aussi t'as assuré. Ouais... Ils sont carrément bons et pour l'instant ils n'ont rien montré... Mais... On peut pas les laisser gagner hein ?! », Taiga le regarde en souriant.
Il secoue la tête, observant nerveusement le chrono. Les minutes lui semblent interminables.
« Nan, on peut pas les laisser faire ça... »
Steve et Lewis commencent à réveiller l'agressivité latente des Celtics, en les forçant à accélérer et renforcer leurs défenses. Si l'équipe de Boston a un moral d'acier, on peut en dire autant des Lakers. Le match risque d'être serré, mais surtout, il pressent une deuxième partie de rencontre très intense.
« Les gars font du super boulot... On peut espérer arriver à la mi-temps sans grande avance des Celtics... »
Taiga presse plus sa jambe contre la sienne, comme pour en bloquer le tremblement et répond avec excitation :
« Faut juste pas que Steve se blesse... Pour nous donner un peu d'air... Sinon on va quand même en chier un peu... Ils sont clairement vachement meilleurs que l'année dernière. Ils ont vraiment de bonnes recrues eux aussi. »
Le tigre sourit, son regard brillant d'envie.
« J'ai envie d'y aller qu'on leurs montre ce qu'on sait faire... »
Il connaît bien cet éclat dans les yeux de Taiga. Il le voit se réveiller à chaque match intéressant. C'est une flamme que même la réalité plus amère qu'il ne l'avait cru de la NBA n'a pas affaiblie, et qui semble grandir avec son intégration chez les Lakers.
Il esquisse un sourire.
« T'inquiète... J'pense pas qu'ils vont nous laisser sur le banc encore longtemps... »
KAGAMI
Il rigole doucement. Daiki a raison, mais s'il n'y avait personne pour l'en empêcher et s'il n'écoutait que lui même il jouerait chaque minute de ce match. Il est frustré de voir ce jeu qui ne semble pas parvenir à vraiment bouger, comme deux pièces d'un puzzle qui semblent trop bien s'emboîter pour pouvoir bouger. Steve et Lewis ne ménagent pas leurs efforts, mais en face les Celtics ne se laissent pas surprendre. Les points tombent au ralenti d'un côté comme de l'autre.
L'estomac noué par l'impatience, l'adrénaline coule dans ses veines et augmente sa nervosité. Sa jambe veut se remettre à bouger et par réflexe il l'appuie plus contre celle de son homme. Il soupire et se masse la nuque.
« Faut qu'on rentre... Steve et Lewis ne peuvent pas passer ce genre de défense... »
AOMINE
Et nous oui...
C'est sans doute le cas effectivement, même s'il ne se sent pas dans son meilleur jour. S'il puise de l'énergie en Taiga, c'est possible. Il se rappelle ce qu'il lui a dit une fois : "si tu ne peux pas avoir confiance en toi, alors fais-moi confiance". Ou quelque chose dans de ce genre, c'était l'idée en tout cas.
Mince, pourquoi est-ce qu'il faut qu'il cogite autant aujourd'hui, maintenant ? C'est l'inconvénient du banc de touche, aussi. Et d'une journée compliquée.
Il jette un coup d'oeil au coach qui observe le match les mâchoires serrées, bras croisés sur la poitrine, raide comme un piquet. Mais il ne semble toujours pas décidé à les faire entrer.
Taiga au contraire ne semble plus du tout penser à tout ça. Il est dans le match, même sur le banc de touche, il vit l'action. Il ronge son frein nerveusement et jette lui aussi de fréquents coups œil au coach et aux minutes qui s'écoulent. Il s'accoude sur ses genoux tendu et sa main vient naturellement se poser sur le sien sans même sembler le réaliser.
Il semble évident qu'ils ne rentreront pas dans ce deuxième quart temps. Steve semble toujours aussi performant et ne pas faiblir malgré ses anciennes blessures. Le coach veut les garder au frais pour frapper fort lors de la deuxième partie du match.
Le buzzer de la mi-temps retentit enfin, et leurs coéquipiers reviennent en sueur. Lewis se marre :
« Coton, ce match ! »
Daiki regarde Steve :
« T'as pas mal ?
— Je suis frais comme un gardon ! Ou presque... On va pas pouvoir tenir ce rythme tout le long du match. Va falloir vous y coller, les nouveaux ! »
Jake, qui a quasiment joué toute la première partie du match, s'essuie le visage dans une serviette et approuve :
« Ils sont difficiles à surprendre, ces gars-là. On compte sur vous ! »
KAGAMI
Il sourit. Enfin ça va être leur tour. Il est terriblement impatient. Il a besoin de ça, il a la rage. Peut-être que finalement il est lui aussi encore préoccupé par sa situation personnelle et il a besoin de se défouler sur quelqu'un.
« T'inquiète... On vous décevra pas ! »
Il serre le genou de son homme en lui jetant un coup d'œil complice et lui adressant un sourire. Il se lève à la suite des autres pour rejoindre les vestiaires. Il repense à l'interlude de leur précédent match qui s'était passé dans les toilettes avec son homme. Là tout de suite il n'aurait pas été contre remettre ça pour calmer un peu cette tension qui l'anime. Mais ils ne sont pas dans les conditions idéales. Il a malgré tout trop d'appréhension. Cela dit, il retourne dans sa tête le souvenir de cette fois là dans tous les sens, et il arrive à la conclusion qu'il n'y a pas moyen que son homme se soit laissé porter par le moment, Daiki le voulait autant que lui. C'était Daiki qui avait lancé l'idée d'ailleurs, oui mais il a lancé l'idée comme une plaisanterie peut-être qu'il n'a pas osé reculer justement parce qu'il en était l'instigateur. Non… Il va trop loin. Il ne faut pas qu'il repense à tout ça. Ils entrent dans le vestiaire, il a du mal à se concentrer sur les mots du coach. Il cherche Daiki et tourne la tête en espérant le trouver près de lui.
AOMINE
Une fois rentré dans les vestiaires il se pose près de Taiga sans réfléchir. Voilà que lui aussi commence à avoir des tics nerveux. Il pose son coude sur sa cuisse pour que sa jambe arrête de bouger. Il écoute le coach d'une oreille, le regard fixé sur le carrelage devant lui. Il n'a toujours pas l'esprit clair comme il le voudrait, et il est un peu tard pour recommencer à essayer de faire le vide. Cette journée ne fonctionne définitivement pas comme il veut. Elle n'est pas encore finie, cela dit. Il a le cœur qui bat beaucoup trop vite et des sueurs froides qui lui collent à la peau. Il est devenu tellement nul pour prendre sur lui que ça l'exaspère. Il sent le regard de Taiga sur lui et lui adresse un sourire crispé.
Taiga fronce légèrement les sourcils et vient glisser sa main dans la sienne et mêle leurs doigts sans se préoccuper des autres autour. Il murmure en japonais.
« Hey... Ça va ? »
Il répond en japonais également.
« Quelques problèmes pour gérer mes émotions. Mais ça ira t'inquiète. »
KAGAMI
Cette réponse l'inquiète évidemment. Il serre doucement la main de Daiki dans la sienne. Il attend que le coach termine en ne l'écoutant plus qu'à moitié puis il se lève pour emmener son homme à l'écart. Il ne dit rien parce qu'il n'y a pas le temps pour parler. Il l'enlace et le serre contre lui, sa main s'enfouit dans ses cheveux, il plonge son nez dans le cou de Daiki. Il rêve de faire ça depuis un moment et ça fait du bien de se plonger dans son odeur et sa chaleur.
AOMINE
Cette étreinte a l'effet paradoxal de le soulager, en un sens de l'apaiser, tout en faisant affleurer les émotions dans sa poitrine. C'est comme une bulle qui s'étire toujours plus, prête à éclater. Il frissonne et crispe un peu sa main entre les omoplates de son homme. Il refoule les larmes qui piquent ses yeux, détend de force le nœud dans sa gorge. Il desserre le poing et pose les doigts dans le dos de Taiga.
KAGAMI
Son cœur s'affole dans sa poitrine quand il sent Daiki se crisper et finalement s'apaise quand il le sent de détendre un peu. Il sait que Daiki n'est pas tendu à cause de ce putain de match, mais à cause de leurs problèmes. Mais leur vie personnelle ne doit pas influencer leur jeu sur le terrain.
Alors que cette pensée le traverse il réalise que c'est complètement idiot. Il est encore en train de se mettre la pression pour rien. Leur relation ne doit pas impacter la vie de l'équipe certes. Mais s'ils ont des problèmes dans leur vie personnelle, qu'ils travaillent ensemble ou non, qu'est-ce que ça change ? Comment font les autres ? Eux aussi ont des hauts et des bas. Est-ce qu'on peut vraiment mettre sa vie personnelle de côté quand on traverse un moment difficile ? Non bien sûr que non et le fait qu'ils soient dans la même équipe ne change rien à ça. Parfois, on ne peut pas refouler ses émotions même si elles n'ont rien à foutre sur le terrain elles sont là à nous tourmenter. Il ne sait pas quoi dire, quel petit mot pourrait soulager son homme pour qu'il se sente mieux. Alors il tente de le rassurer par ses bras, par cette étreinte intime parce que lui aussi a besoin de le sentir contre lui de plonger son nez dans son cou et s'enivrer de son odeur. Ses lèvres se pressent sur sa peau un peu moite, ses doigts dérivent sur sa nuque et dans ses cheveux.
AOMINE
Ça aussi, c'est nous. Parfois on est heureux, parfois c'est dur et on galère. Mais c'est toujours nous. Où que ça soit. À n'importe quel moment que ça soit.
Il s'accroche à ces pensées pour battre en brèche la culpabilité. Dans ces moments-là, c'est toujours très dur de se rappeler pourquoi il a tort de penser qu'il se classe en numéro un des abrutis et que personne ne mérite de se coltiner ses états d'âme. Il pense comme un toxico : dans les moments de manque, les arguments qu'on doit suivre pour comprendre pourquoi on ne devrait pas reprendre une nouvelle dose n'ont simplement plus de sens.
Il a conscience de ses propres mécanismes de pensée, ce qui est déjà un gros progrès en regard des dernières années. Mais ça ne résout pas tout. Il ne peut que s'adapter. À chaque jour qui se présente, improviser une stratégie. Pendant un moment il avait oublié qu'il devait faire face à tout ça. Et puis il a suffi de... comment Taiga a appelé ça ? Un rouage grippé. Pour lui rappeler que pour lui, c'est son mécanisme tout entier qui est grippé. Bien sûr qu'on ne s'en sort jamais aussi facilement que ça. Il ne se retrouve pas dans cet état pour une petite querelle de couple.
Et la lassitude qui revient... Et ce n'est pas le moment. Il peut encore trouver cette force. Il faut lutter, pas parce que c'est écrit quelque part, mais parce que ses tripes le lui dictent. Il s'est planté, c'est vrai, mais bordel, il a pas fui. Parfois, il faut savoir se battre même sans énergie. Il l'a déjà fait. Il peut le refaire encore.
Il se recule un peu pour regarder Taiga.
« Tu sais que j'abandonnerai pas, pas vrai ? »
Il laisse volontairement ambiguïté sur sa formulation. Ce match, leur couple, la vie, tout. Il songeait tout à l'heure qu'à l'époque où il jouait avec Wakamatsu, il était une bombe à retardement. Mais aujourd'hui il ne veut pas être considéré comme tel, même si souvent au fond de lui il se dit que c'est sans doute ce qu'il est. Il a besoin de confiance encore plus que d'amour, là tout de suite.
KAGAMI
Il pose son regard rubis et franc sur son homme. Il devine que cette phrase cache beaucoup de chose. Il ne sait pas ce qui se passe dans la tête de Daiki et là tout de suite il aimerait pouvoir lire ses pensées pour réfuter toutes les foutaises qui doivent s'y mêler. Alors même s'il ne sait pas exactement ce que tout ce qu'on homme veut dire avec cette phrase. Mais là, il n'a aucun doute. Il hoche doucement la tête, il sait que Daiki n'abandonnera pas le match, il sait que Daiki ne l'abandonnera pas lui.
« Je sais Daiki. J'ai confiance en toi. »
AOMINE
Il hoche la tête. Il avait besoin d'entendre ça. Même s'il est trop émotif, Taiga ne le considère pas comme un frein. Un handicap. Une responsabilité. Il n'a pas peur qu'il s'effondre. Parce que... il ne va pas s'effondrer. Au fond de lui, il le sait. Mais il a tendance à se conformer à ce qu'on attend de lui. Et si on attend de lui qu'il se plante... Il suffit même qu'il soupçonne que la personne en face de lui ait cette opinion, et il perd les pédales... Il repousse encore la pensée. Au bout d'un moment, ça devient compliqué de démêler ce qu'il projette comme angoisse, et ce qui existe réellement. C'est l'un des pièges classiques dans lesquelles il tombe tous les quatre matins. Il sourit.
« Ok... J'ai cru que... c'était plus le cas... Mais c'était juste moi. »
Il se mord la lèvre.
« Ça va. Ça va le faire. J'suis ok. On n'en a pas encore fini ici. Et va falloir y retourner. »
Il pose un baiser sur la joue de Taiga, laissant s'y attarder ses lèvres quelques secondes.
Taiga tourne la tête pour que ses lèvres frôlent les siennes.
« Je douterai jamais de toi Daiki... »
Son homme le retient et presse plus férocement ses lèvres sur les siennes puis les libère et hoche doucement la tête.
« Oui... On y retourne et on va gagner ce match ensemble. »
Il se sent encore tremblant d'émotion. Perdu. Complètement paumé ! Mais enfin... il paraît que la vie c'est comme ça. Au diable ses préparations pour entrer dans le match. Des fois, on ne peut pas. Il va falloir qu'il fasse avec. Accepter de ne pas maîtriser. Et s'adapter.
Il presse légèrement la main de Taiga dans la sienne, puis ils rejoignent les autres. Il se rassoit sur son banc et boit de l'eau. Se verse une partie de la bouteille sur la nuque. Se donne une légère claque sur la joue pour faire repartir la machine.
KAGAMI
Il devine que son homme n'est pas dans son état habituel en plein match. Mais ça ne l'a pas empêché de jouer un très bon début de quart temps. Il lui fait confiance, une fois sur le terrain Daiki retrouvera sa concentration habituelle.
Sa jambe s'agite encore. Il est vraiment temps qu'il entre sur le terrain, sinon il va exploser de ce trop plein d'énergie qui coule dans ses veines. Enfin, le troisième quart temps va débuter. Le coach annonce les joueurs. Enfin. Enfin. Ils vont entrer sur le terrain ensemble. Ce n'est pas trop tôt.
Ils sortent des vestiaires tout comme les Celtics et sous les acclamations de la foule, ils entrent sur le terrain. Il jette un regard complice à son homme. C'est enfin leur moment.
AOMINE
Il hoche la tête à l'intention de Taiga et se positionne sur le terrain. Les Celtics ont de nouveau fait entrer Wakamatsu. Il croise son regard mais cette fois ne s'y attarde pas. Il a perdu son calme d'avant match. Son principal ennemi maintenant ne se trouve pas dans l'équipe adverse, mais à l'intérieur de son crâne. Il cale ses mains sur ses genoux et respire profondément, plusieurs fois. Il peut tenir les vingt minutes plus diverses prolongations qui restent, il en est sûr. Il va craquer s'il doit encore regagner ce foutu banc. Autrement, ça peut le faire.
Il attend le coup d'envoi, plus incertain qu'il ne l'a été depuis longtemps déjà. Il sait que Taiga n'est pas loin. Il se concentre là-dessus. Ils peuvent encore faire de la magie. Sauver cette journée à la con.
Arrête de penser, Daiki. Inspire. Expire.
Le match reprend sur les chapeaux de roues. Un coéquipier s'élance avec le ballon et son corps se met en mouvement avant qu'il n'en ait pris la décision.
KAGAMI
Le pied sur le terrain, son esprit s'est aussitôt vidé. Daiki n'avait pas la concentration ? Il l'aurait pour deux. Il a noté la présence de Wakamatsu sur le terrain. Mais n'en fait pas grand cas, Wakamatsu ou pas, les Celtics sont très forts ce soir.
Il regarde la remise en jeu d'un œil, en position prêt à bouger. Il s'élance au même instant que Daiki récupère la balle qu'on lui envoie, dribble et contourne un adversaire et sans même regarder Daiki, sachant à l'instinct où il est sur le terrain, il lui fait une passe rapide et parfaite.
AOMINE
Il récupère le ballon par pur instinct, fait deux pas en avant et bondit. La détente est bonne, il utilise encore son instinct pour dunker de toutes ses forces tout en évitant de commettre une faute en écrasant trop vigoureusement la défense. Et ça passe. C'est déjà un beau premier panier.
KAGAMI
Son mec est prodigieux. Il a conscience de son état d'esprit chamboulé, mais il arrive toujours à faire des miracles. Il sait qu'il peut lui faire confiance. Daiki va tout écraser.
Sans attendre les Celtics font des passes précises et étudiées pour remonter à trois vers leur panier. Wakamatsu est dans le lot. Il s'interpose pour l'empêcher de passer. Il le fixe de son regard rubis électrique, le défiant de le passer.
AOMINE
Il passe sur la gauche de Taiga, profitant d'un instant de flottement pour voler la balle à l'attaquant. Il ne la garde pas dans les mains, il l'expédie directement dans celles de Taiga, et repart dans l'autre sens du terrain pour anticiper la prochaine passe. Peu importe les progrès que Wakamatsu a fait. Il sait que Taiga va le passer. Et il reste dans son champ de vision pour réceptionner le ballon, même si la passe est courte, basse, ou déviée. Il la réceptionnera quoi qu'il arrive.
KAGAMI
L'adrénaline coule dans ses veine. Le sentiment de puissance, le plaisir de jouer avec les Lakers et surtout avec Daiki, le challenge offert par les Celtics c'est ce genre de sensations qu'il recherche. C'est jouissif. Le sourire aux lèvres, celui qui indique le plaisir qu'il a à être ici, il fixe Wakamatsu. Il n'est pas encore dans la phase de concentration où l'électricité semble parcourir son corps et provoque de nombreux picotements sur son épiderme, où il est presque en transe. Mais ça ne saurait tarder, il ne lui faut que quelques actions pour l'atteindre, et sa concentration est telle qu'il ne pense plus à rien d'autre qu'au basket. Le ballon et sa surface légèrement rugueuse sous ses doigts, le son du rebond alors qu'il dribble, le crissement des semelles, l'odeur de sueur, du cuir et du parquet et en fond le vrombissement indistinct des cris des spectateurs. Il est souple sur ses appuis et fait rebondir la balle rapidement, il bouge ses jambes pour tromper son adversaire. Il ne le craint pas. Il sait qu'il va le passer. Wakamatsu est nerveux, il le sent. C'est différent de l'époque du lycée. Il ne lui fait pas aussi peur, des mecs forts en NBA il en a croisés mais c'est comme revoir un fantôme du passé et cette fois il joue en tandem avec Daiki et c'est une autre forme de pression. Taiga l'invite presque à lui voler la balle, Wakamatsu tombe dans le piège. Il pivote, file rapidement de l'autre côté et laisse le Japonais derrière lui, surpris. Il fait quelques pas en dribblant et ne laisse pas le temps aux Celtics de réaliser ce qu'il se passe. Il lance la balle à Daiki dans un geste sûr et parfait.
AOMINE
Il a déjà décollé et récupère le ballon au vol, puis met un panier qui fait trembler toute la structure métallique. Il retombe souplement sur ses pieds. L'action était parfaite, impossible à contrer. Le coach des Celtics demande un temps mort, il a dû percevoir la menace. Leur coach à eux a encore l'air tendu, mais il est toujours comme ça. Au moins, il évite de communiquer son stress en hurlant, comme le faisait son ancien coach des Bulls.
« Ok, Taiga, Daiki, continuez comme ça. Ils vont mettre la pression sur vous. Les autres, vous faites en sorte d'alléger un peu cette pression, pigé ? »
Les joueurs hochent la tête.
« Mais on se repose pas sur ses lauriers ! Ça va réagir en face, et ça va faire mal ! Alors vous restez concentrés et vous me remontez ce score ! »
KAGAMI
Il hoche la tête et tourne la tête vers son homme en lui adressant un regard déterminé. Ils vont montrer ce qu'ils savent faire.
Le jeu est relancé. La balle est aux Celtics. Il s'interpose et feint de vouloir voler la balle, l'adversaire le contourne pensant avoir gagné mais Harry attendait derrière et récupère le ballon qu'il envoie directement entre les mains de Daiki.
AOMINE
Il s'élance entre les joueurs, utilisant ses réflexes et son habileté pour échapper à la nasse qui se resserre sur lui. Il voit presque tous les mouvements dans son champ de vision, devine ceux qui se jouent dans son dos. Son instinct flaire le danger et il pivote sur sa droite en pleine course, évitant de justesse de heurter de plein fouet un joueur adverse. Il se retrouve face à Wakamatsu, concentré et rapide. Il tourne la tête légèrement et ce qu'il voit du coin de l'œil lui suffit : il n'engage pas le duel avec son ancien capitaine, et fait une passe vers l'arrière à Taiga sans même se retourner.
KAGAMI
Il réceptionne la balle et esquive l'adversaire qui tente de lui voler. Il dribble pivote. Il est parfaitement dans l'axe. Il ne réfléchit pas, il tire depuis la ligne des trois points. Ce n'est pas son action de prédilection, mais celui-là il ne pouvait pas le rater et même si c'était le cas Daiki n'était pas loin pour achever le travail. Mais ce n'est pas nécessaire. La balle entre proprement dans l'anneau un tir que Midorima devrait apprécier. Plus que treize points d'avance pour les Celtics.
D'ailleurs, ils contre-attaquent sans attendre. Ce n'est pas son job, Daiki et lui sont là pour mettre les points, mais puisque celui qui détient la balle lui fonce dessus il tente de le bloquer. Cependant l'adversaire ne prend aucun risque et fait une passe. Wakamatsu franchit la défense des Lakers et marque. Le score remonte à quinze points d'écart. Il va falloir que les Lakers se montrent plus durs.
AOMINE
Il passe à la vitesse supérieure. S'ils n'arrivent pas à bloquer les tirs des Celtics, alors il faut marquer plus vite qu'eux. Dans son esprit, c'est aussi simple que ça. Il fait abstraction de tout ce qui existe hors des délimitations du terrain, et peu à peu, il parvient à ce seuil de concentration qu'il n'arrivait pas à trouver jusque-là. Tout n'est que pures sensations, réalité concrète. Son esprit se vide, toutes ses ressources mentales étant concentrées sur la perception de ce qui l'entoure et la précision de ses gestes.
Le ballon remonte sur le terrain, la défense est serrée sous le panier. Avec les grands gaillards qu'il y a là, c'est un corps à corps pour Taiga. Il est toujours très bon en duel aérien, et bondit plus haut que la majorité des joueurs. Il réceptionne la balle, s'approche, feinte un tir, et fait la passe à Taiga qui passe tout près de lui, et reste dans le coin pour surveiller un éventuel rebond ou une autre opportunité de marquer.
KAGAMI
Il prend appuie sur ses pieds sans attendre surprenant ses adversaires, il décolle le premier. Ils sont plus grands, mais s'il a toujours eu un truc dont il pouvait être fier c'est son incroyable détente. Il saute plus haut compensant largement sa taille et il fait entrer le ballon sans effort surprenant les Celtics. Ils savaient qu'il sautait haut, mais c'est quelque chose de lire les statistiques et connaître la théorie, la démonstration n'a rien à voir. Et Taiga n'avait jamais chez les Knicks pu réellement démontrer son talent.
Les Celtics repartent à l'assaut de leur panier. Il sent les picotements sur ton son corps. Il ressent chaque frémissement d'air autour de lui. Il est prêt, son esprit est plus clair et limpide que jamais. Daiki à sa droite, Harry devant, Simon sous le panier et Ed qui bloque Wakamatsu pour l'empêcher d'appeler la balle.
Alors le jeu s'enchaîne. Il ne ressent pas la fatigue, il ne ressent pas la douleur dans ses muscles malmenés. Les ballons entrent de chaque côté. Jake remplace Simon et la défense se renforce chez les Lakers. Et rapidement Daiki et Taiga font la différence et remontent le score. Les Celtics n'ont plus que trois points d'avance.
AOMINE
Le buzzer de la fin du troisième quart temps retentit. Ils ont presque rattrapé leur retard. Ils ont été menés pendant tout le match, et il ne leur reste que dix minutes pour renverser la vapeur et sécuriser la victoire. Il retourne s'asseoir sur le banc pour se désaltérer. Il a extrêmement chaud et le kiné lui tend des glaçons qu'il presse sur sa nuque.
« Le genou, ça va toujours ? »
Il hoche la tête. Il entend les bruits autour de lui comme venant de loin, il n'est pas encore sorti de son état de concentration extrême, alors tout ce qui n'appartient pas directement au match lui semble confus comme un rêve.
KAGAMI
On lui donne une bouteille qu'il prend sans même faire vraiment attention, il en boit de longues gorgées. Jake lui donne une tape sur l'épaule.
« Repose toi... Cinq minutes et on reprend. On a besoin de toi. »
Il hoche la tête et rejoint le banc. Ce match est clairement le plus difficile de ce début de saison. Il reste un quart temps et les Celtics mènent. Rien est joué mais ils ont besoin que Daiki et lui ne perdent pas le rythme. Il prend une serviette humide et la pose autour de son cou. La sueur coule dans son dos et colle son maillot à sa peau. Il reste concentré mais tourne la tête pour regarder son homme. Il reconnaît l'état de transe dans lequel il se trouve. Seul le match existe à présent pour son homme. Et ils ont besoin de cette extrême concentration pour gagner. Il est dans un état tellement aiguisé d'attention, qu'il met toujours beaucoup de temps à en redescendre. Et ça lui fait toujours un peu peur.
Il ne dit pas un mot, ce n'est pas le moment de toute façon. Il reporte son attention sur le parquet, il entend à peine la foule dans les gradins qui acclament surtout les Celtics, mais il entend malgré tout les supporters des Lakers derrières eux scander leurs noms. On leur fait signe c'est bientôt le moment de retourner en jeu. Le coach les appelle et s'assure qu'ils pourront tenir ces dix dernières minutes. Il assure que c'est bon pour lui et Daiki hoche la tête aussi. Jake n'entrera pas tout de suite, Simon reprend sa place.
Il croise le regard de son homme y puisant un regain d'énergie et scellant leur complicité. Ils n'ont pas besoin d'échanger un mot, tout passe par ce regard. Ils savent qu'ils peuvent compter l'un sur l'autre. À chaque match il a l'impression d'anticiper un peu plus les actions de Daiki comme s'il pouvait lire ses mouvements et toutes ses possibilités à l'avance.
L'arbitre relance le jeu. Sans attendre les Lakers repartent à l'attaque. Comme si pour ce dernier quart temps ils n'avaient plus rien à perdre. Les fauves semblent réveillés. Dès que c'est possible la balle atterrit entre ses mains. Il dribble passe un joueur adverse et lance la balle à Daiki.
AOMINE
Il se lance à pleine vitesse. Ils désorganisent la défense en se faisant des passes rapides et en restant mobiles, de sorte à ce que leurs adversaires ne sachent jamais d'où viendra la prochaine attaque. Après plusieurs passes il se retrouve avec le ballon, pas trop loin du panier mais pas tout près non plus. De nouveau, Wakamatsu lui fait face. Il dribble un instant en le fixant intensément, passant le ballon d'une main à une autre. Le blond connaît ses techniques. Sauf qu'il les a nettement affinées. Il recule, pivote sur lui-même, se met hors de portée en un instant et alors qu'un autre joueur fonce sur lui, il saisit la toute petite ouverture qu'il a et exécute un fade-away. Le ballon passe bien à côté des mains du défenseur, et rentre sans même toucher l'anneau.
Ils ne perdent pas de temps et ne se laissent pas griser par les points marqués. Il faut appuyer l'offensive, se montrer implacables. Et rester parfaitement en maîtrise pour éviter les erreurs provoquées par la fatigue et l'énervement. Leur jeu est fluide, sans failles. Simon leur évite de se prendre un nouveau panier et renvoie avec force le ballon dans sa direction. Avec Taiga, ils remontent le terrain au coude à coude, se passant le ballon chaque fois que la défense menace. Ils franchissent leurs adversaires les uns après les autres, semant la zizanie derrière eux et des joueurs un peu ahuris sous le panier devant cette percée tout en puissance. Taiga bondit pour marquer, il le suit. Wakamatsu tente de dévier le ballon, qui revient comme prévu droit dans sa main, et il achève le travail.
Ils mènent d'un point pour la première fois du match. Mais ce n'est pas le moment de souffler ! La tension monte d'un cran, les supporters des Lakers saluant bruyamment cette remontée au score. Il a encore assez d'énergie et de concentration pour tenir. Il est persuadé qu'ils peuvent gagner ce match.
KAGAMI
Ils enchaînent, encaissent un panier mais en replantent deux en représailles. Le score est serré ils ne mènent que de quatre points. Il reste quelques minutes de match, tout peut basculer à tout moment. Les Celtics les pressent dès qu'ils ont la balle mais ils ne se laissent pas intimider.
Il reste calme et concentré. Il multiplie les feintes, un pivot et il fait une passe improbable à Daiki. À mesure qu'ils avancent dans le match ils semblent prendre toujours plus de risques et pourtant, ils ne ratent pas une passe entre eux.
AOMINE
Une nouvelle fois, il est frappé de voir à quel point Taiga est devenu bon. Il a pleinement exploité le potentiel qu'il avait au lycée, et aujourd'hui c'est un joueur puissant, endurant, habile et instinctif. Un atout de maître pour les Lakers. De son côté, il déploie toute son agilité pour réceptionner les passes les plus difficiles, et tirer quand personne ne s'y attend. À l'approche de la fin du match, le temps lui paraît ralentir. Malgré la fatigue, c'est maintenant qu'il atteint le summum de ses capacités. Il joue extrêmement vite, il prend des risques. Il veut creuser l'écart, il jette toute ses forces à l'offensive. Taiga le suit, assurant ses tirs, lui donnant des ouvertures.
Il ne regarde plus le chrono, il ne pense qu'à marquer des points. Il ne relâche pas ses efforts d'un iota, déterminé à tout donner jusqu'à la dernière seconde. Il se venge de sa frustration de la journée, de son mal-être, en investissant tout dans son basket. Il dégage une aura agressive, électrique, et peu à peu il lui semble que la résistance en face faiblit, leurs adversaires se trouvant incapables de contrer l'énergie apparemment inépuisable qu'il déploie.
KAGAMI
Daiki les surprend tous et il doit avouer que lui aussi. Il avait eu du mal à sortir de cette état un peu perdu suite à leur problème de la veille, mais il semblait à présent plus concentré que jamais. Comme si au contraire, le basket était un exutoire de cette douleur. En tout cas, lui il apprécie de pouvoir se défouler et de se libérer de ses inquiétudes et de ses angoisses au moins le temps du match.
Il lui suit son homme. Il redouble d'effort pour ne pas se laisser distancer et surtout être toujours là pour le seconder et s'assurer qu'il puisse marquer encore et encore. Daiki est bien parti pour être le meilleur scoreur de la saison.
Il voit les dernières secondes s'égrainer. Il réceptionne la passe de son coéquipier et sans hésiter une seconde, il tire depuis la ligne des trois points sachant que son homme est sous le panier pour ajuster son tir si nécessaire. Ce sera leur dernière chance de marquer ce soir.
AOMINE
Le tir est un peu court et il s'en rend compte avant, suffisamment tôt pour anticiper et bondir. Il fait rentrer le ballon dans un dernier dunk explosif. Il retombe sur ses pieds et le buzzer final retentit. Il s'essuie le front d'un revers de la main. D'un seul coup, il prend la mesure de l'effort fourni. Son cœur bat la chamade dans sa poitrine, ses genoux faiblissent. Il jette un coup d'œil au score. Ils ne sont pas seulement repassés devant, ils ont creusé l'écart de 15 points.
KAGAMI
Il a fermé les yeux presque de soulagement en entendant le buzzer retentir. Quand il est dans cet état il ignore la fatigue et la douleur pourtant il est clair qu'il n'aurait pas pu tenir ce rythme encore très longtemps. Quelques minutes tout au plus, il se sent à bout de force. Et en fait, il aime cette sensation, comme s'il avait drainer toute l'énergie de son corps pour pouvoir mieux le recharger après. Comme Daiki, il a regardé le score et il rit un peu nerveusement en réalisant qu'ils ont vraiment gagné de quinze points.
Steve euphorique le bouscule et le serre entre ses bras. Taiga a du mal à réaliser qu'ils ont gagné. Et puis, il cherche Daiki du regard.
AOMINE
Il croise le regard de Taiga et lui sourit, un sourire plus vrai et plus sincère qu'il n'en a eu depuis le début de la journée. Il essaie de reprendre son souffle, et tressaille quand il se reçoit un coup de poing plus ou moins amical dans l'épaule.
« OK... Je l'admets. T'as fait autre chose que la sieste à L.A. »
Il relève les yeux et grimace.
« Ouais, t'as pas glandé non plus depuis le lycée, Waka. Sacré niveau !
— Thanks. On s'était préparés, mais... Kagami et toi... C'est un peu le duo infernal, quoi.
— Le duo de rêve, tu veux dire !
— Parle pour toi. C'est à charge de revanche, et je rigole pas.
— Ouais, ouais. On va boire un verre après ça ? »
Wakamatsu le regarde étonné, visiblement en train de déterminer si c'est une proposition sérieuse ou s'il est en train de se foutre de sa gueule.
« Tu te décides ouais ou merde ?! s'impatiente-t-il.
— Ouais, ça va. Pourquoi pas.
— On s'retrouve après manger. »
Il le gratifie de son propre coup de poing amical dans l'épaule et retrouve ses coéquipiers. Il passe un bras autour des épaules de Taiga.
« Bah putain, c'était chaud... »
KAGAMI
Le sourire de son homme a fait dérailler son cœur quelques secondes. Un sourire pur et sans tâche. Que c'était bon à voir. Il a envie d'embrasser ce sourire avec fougue et de serrer son homme dans ses bras. Il l'a vu discuter avec Wakamatsu quand lui continuait ses accolades avec les autres coéquipiers. Quand c'est au tour de Daiki de passer son bras par dessus ses épaules, il pose sa main sur son avant-bras comme pour l'empêcher de le lâcher et il affiche un immense sourire.
« Grave chaud... Mais putain c'était bon. J'ai cramé une quantité d'énergie j'savais même pas que j'en avais autant. »
Il rit un peu et serre doucement son bras entre ses doigts.
« J'suis fier de toi. T'as été fabuleux encore aujourd'hui.
— Thanks... T'as assuré aussi. »
