Bien le bonsoir !
Voici le chapitre du dimanche ! Le suivant ne devrait pas être très long à arriver ;) Merci de votre soutien, et enjoy !
Stella : Ici Malo, je confirme l'avis de Kuro, Kaga n'est pas un idiot ! :D Et Ao non plus :D Bonne lecture pour ce chapitre !
AOMINE
Le lendemain, il se réveille avant l'alarme et la désactive. Par la fenêtre toujours ouverte passe une agréable brise marine, qui caresse sa nuque d'un souffle frais. Il remue un peu et se tourne vers son homme encore endormi. Il embrasse son front et ses cheveux, avec un sentiment de ravissement incrédule en songeant à leur week-end. C'est comme s'il ne se réveillait pas tout à fait dans le même monde que vendredi dernier... mais ça tombe bien, il préfère ce monde-là.
KAGAMI
Un effleurement intrigue son inconscient. Le rythme de sa respiration s'accélère un peu. Dans son sommeil, il bouge et cherche le contact du corps chaud qui accompagne ses nuits depuis déjà quelque temps, qui lui semble à la fois être depuis toujours et seulement hier. Il trouve ce qu'il cherche et enfouit son visage contre le torse puissant dont il reconnaît l'odeur dans son inconscient et qui l'apaise instantanément.
AOMINE
Il entoure son homme de ses bras avec un léger sourire, caressant sa nuque, ses épaules, essayant de le réveiller doucement. Il aime sentir son poids contre lui dans ce moment intime et un peu hors du temps qui existe juste avant que la journée ne commence vraiment. Et il a envie de guider son homme vers cette nouvelle journée, lentement, par petites touches, faire remonter sa conscience à la surface.
Des frissons parcourent le corps de Taiga, des soupirs, de légers grognements franchissent ses lèvres. Son corps se réveille doucement, ses mains glissent sur son corps. Un sourire étire doucement ses lèvres alors qu'il murmure : « Morning Dai... »
Il sourit et chatouille sa nuque.
« Hey love. It's Monday. L'alarme a pas sonné mais je l'ai désactivée. On a encore un peu de temps.
— Monday. Hm... I don't like Monday anymore... I want to stay... »
Taiga presse ses lèvres sur son sternum.
« Here... »
Il rit doucement à cette réaction.
« Love... Tu fais partie des Lakers... Bien sûr que t'aimes le lundi. »
Il pose des baisers dans ses cheveux et masse son dos un peu plus fermement pour l'aider à se réveiller.
« Yeah... But... first of all, I'm your fiancé now and I don't want to leave this bed ! »
Taiga rigole doucement et le pousse sur le lit pour le surplomber et l'embrasser tendrement. Il le regarde amoureusement avec un immense sourire.
« I love you... Tu veux quoi pour ton petit dej ? »
Il s'étire avec plaisir et un sourire vient éclairer son visage.
« Du bacon, love. J'ai très envie de bacon. Notre week-end était... très demandeur en énergie.
— Hm... C'est vrai. »
Taiga mordille sa lèvre en souriant.
« Et tellement bon... »
Son fiancé l'embrasse encore avec tendresse. Ils profitent de quelques minutes dans leur lit, à s'embrasser et se taquiner. Puis Taiga se lève, enfile un caleçon et un t-shirt et rejoint la cuisine.
Il reste quelques instants à paresser dans le lit, son regard s'égarant dans le coin de ciel bleu découpé par la fenêtre. Il n'arrive même pas à être vraiment stressé par cette conférence de presse qu'il avait tellement appréhendée. Non pas qu'il soit prêt à répondre à n'importe quelle question... C'est plutôt comme une intuition que ça ira malgré tout.
Il finit par se lever, enfile un boxer et passe par la salle de bain avant de rejoindre son homme dans la cuisine. Il l'enlace doucement et pose son menton sur son épaule, contemplant le bacon qui dore dans la poêle.
« J'ai trop faim, love...
— Ça tombe bien. C'est prêt ! »
Taiga tourne la tête pour lui quémander un baiser.
« Tu nous sors des assiettes s'il te plaît ?
— Ok ! »
Il sort tout ce qu'il faut et pose les assiettes servies sur la table basse. Il met un peu de musique et embrasse son homme qui revient avec leurs tasses.
KAGAMI
Ce lundi matin lui semble parfait, comme la suite logique de leur week-end. Il profite de la bonne humeur de son homme, de ne pas le voir perdu dans ses pensées, un peu ailleurs, quelque part où il a dû mal à l'atteindre. Ce matin, comme la veille et l'avant-veille il est avec lui, bien ancré dans le présent. Malgré la conférence de presse prévue en milieu de journée, Daiki semble serein.
Ils s'installent et prennent leur petit déjeuner avec la brise matinale. Ils échangent quelques mots mais très peu finalement, l'essentiel de leurs échanges passant par des regards et des sourires ce matin. Plénitude et sérénité. C'est un début de semaine sous les meilleurs auspices.
Le petit déjeuner avalé, la vaisselle faite et tous les deux prêts et habillés, ils quittent leur appartement pour rejoindre le taxi qui les attend.
AOMINE
L'ambiance est bonne aux vestiaires aujourd'hui. Chacun semble avoir profité de son week-end pour se reposer. Jake, avec son petit côté sadique, se réjouit de la conférence de presse d'aujourd'hui, à croire qu'il trouve amusant de les voir se débattre dans cet exercice particulier, enfin surtout Taiga il faut bien l'avouer. Mais Daiki lui est reconnaissant de dédramatiser les choses après qu'il lui a parlé de ses craintes sur les questions plus personnelles, ça le rassure et lui confirme qu'ils ne seront pas seuls, quoi qu'il arrive.
Il se prépare rapidement, il a hâte d'aller tâter du ballon sur le terrain et se défouler un peu avant de faire face aux journalistes.
KAGAMI
Il se change en grognant sur Jake qui ne cesse de le taquiner pour la conférence de presse. Mais c'est plus du jeu. Aujourd'hui, ça lui passe un peu au dessus. Il est toujours sur son petit nuage. Son homme a l'air aussi heureux que lui et ça suffit à le gonfler à bloc. Il échange un regard tendre avec son homme avant de quitter les vestiaires avec Harry et Steve pour commencer à s'entraîner. Comme toujours, peut-être plus que d'habitude vu qu'il s'est vraiment ressourcé ce week-end, il a besoin de se défouler et de brûler son trop plein d'énergie.
Il commence à s'échauffer avec Harry et Steve, écoutant les histoires du premier sur son week-end mouvementé et se moquant gentiment de lui. Il reste évasif concernant son propre week-end, il n'a pas envie d'en parler en détail. Il explique simplement qu'ils se sont isolés et que ça leur a fait beaucoup de bien. Ils parlent un peu de l'actualité que pour le coup, Taiga n'a absolument pas suivi et puis de sports et de baskets. Finalement l'entraînement commence et il s'y lance avec plaisir.
AOMINE
Il se concentre, cette semaine ils affrontent les anciens coéquipiers de Taiga, et il a bien envie de leur montrer qu'ils auraient mieux fait d'en prendre plus soin et qu'ils auront largement perdu au change. Enfin, même si ça c'était passé idéalement avec eux, Taiga aurait probablement fini par rejoindre les Lakers, c'était l'équipe de ses rêves après tout. Mais ce match aura quand même une signification particulière, et il a hâte de le jouer. Et il espère aussi qu'ils garderont le cap et enchaîneront encore une victoire. Il est venu en Amérique non pas pour réaliser un rêve, mais pour voir si ça en valait le coup, et depuis, il a eu sa réponse. Il a envie de s'investir pour cette équipe, et la porter vers la victoire.
KAGAMI
La matinée passe vite. Il se donne à fond et ça lui fait un bien fou. Dans sa tête, c'est la paix totale. Et il a l'impression d'être encore plus efficace que d'habitude. Il ne fatigue pas et il a envie d'en découdre. Il ne pense pas à la conférence de presse. Pas encore. Il ne pense pas non plus au match du lendemain. Il est juste dans le basket et l'instant présent et c'est terriblement reposant.
A la pause déjeuner néanmoins, il reprend conscience de la conférence qui doit avoir lieu à seize heures. Il n'en a pas reparlé avec son homme. Il espère qu'il n'y aura pas de questions personnelles, en tout cas pas celles que son homme craint. Les questions qui vont sûrement tomber par contre, vont concerner leur prochain match. Il n'a pas pensé à son ancienne équipe depuis longtemps et honnêtement ça ne lui manque pas. Mais il se doute que les journalistes ne vont pas laisser passer ça. Il mange silencieusement en méditant sur tout ça, et il s'empiffre parce qu'il a faim et que manger l'aide toujours quand il réfléchit un peu trop.
AOMINE
Au déjeuner, il voit que son homme est pensif et se doute qu'il songe à cette conférence de presse imminente. L'entraînement dense de ce matin lui a évité d'y penser, maintenant, il est un peu nerveux. Mais c'est juste un mauvais moment à passer, se répète-t-il. Ils retournent s'entraîner deux heures et puis il est temps de se changer pour la conférence. Il se prépare psychologiquement et avale rapidement un café avant de rejoindre la salle de conférence avec Jake et Taiga.
Quand ils entrent, une cinquantaine de journalistes sont déjà là, c'est beaucoup plus que la dernière fois. Il prend place derrière la longue table ovale et entame déjà sa bouteille d'eau, la gorge soudain un peu sèche. Il balaie du regard l'assistance, plus méfiant qu'il ne l'est d'ordinaire dans de telles circonstances.
Une journaliste locale ouvre le bal, s'adressant à Jake.
« Félicitations pour votre dernier match. Qu'est-ce qui, selon vous, vous a permis de gagner et de prendre votre revanche contre les Hornets ?
— J'aime à penser qu'on ne cesse jamais d'évoluer, répond le capitaine. On s'améliore en tant que joueur, mais on parvient aussi à obtenir le meilleur de son équipe en s'adaptant aux aptitudes particulières de chacun. Et forcément, je dois bien admettre que nos nouvelles recrues y sont pour beaucoup ! » ajoute-t-il avec un sourire en regardant Taiga et Daiki.
Il lui rend son sourire un brin nerveux, jouant avec le bouchon de sa bouteille.
KAGAMI
Nerveux, il l'est aussi. Sous la table sa jambe tremble. Il n'arrive jamais à la contrôler et ça l'exaspère lui-même. La question suivante s'adresse encore à Jake. Il écoute attentivement sa réponse. Il aime les réponses de son capitaine qui fait toujours porter leur réussite à ses joueurs, à leur persévérance, à leur assiduité, à leurs efforts et surtout à leur jeu collectif. Il ne prend pas les bons résultats de l'équipe pour lui-même. Quelques autres questions s'enchaînent sur cette victoire tant attendue contre les Hornets et finalement une première question s'adresse tout particulièrement à Daiki.
« Aomine, vous êtes à présent en tête du classement des scorers cette année. Est-ce que vous vous y attendiez ? C'était peut-être un de vos objectifs ? »
Le brun réfléchit et se frotte le crâne, peut-être un peu embarrassé.
« Hm... Non aux deux questions... À vrai dire, je savais pas que j'en étais capable... J'ai découvert beaucoup de choses sur mon basket depuis que je suis en NBA, et particulièrement avec les Lakers.
— Sans vouloir être offensant... Clairement personne ne vous attendait là non plus ! Le journaliste rit gentiment. Mais on aime les outsiders qui font ce genre de miracle. Vous allez tenter de garder la tête toute la saison ? »
Taiga écoute un léger sourire aux lèvres, si lui il a toujours attendu Daiki à ce titre. Il surveillait depuis un moment ses stats de près.
« Maintenant que j'ai commencé, pourquoi s'arrêter ?! »
Daiki rigole un peu.
« Content de l'entendre. Vous avez d'autres objectifs personnels ?
— Je veux qu'on gagne tous nos matchs... Et... J'aimerais asséner une défaite cuisante aux Knicks demain. »
Il arbore un sourire carnassier en faisant cette déclaration.
Aussitôt, l'attention des journalistes se tournent vers lui. Il se sent rougir, voilà ça va être son tour. Merci pour la transition Daiki. Sa jambe bouge encore plus vite et il se redresse un peu nerveusement. Plusieurs journalistes lèvent la main et le coach indique à l'un d'eux de poser sa question.
« Bonjour Kagami. Chez les Knicks vous avez fait deux saisons correctes, mais rien de sensationnel. Vous avez dit lors d'une précédente interview que les Knicks ne vous avaient pas donné votre chance. Vous n'étiez pas à l'aise dans cette équipe. Comment appréhendez-vous le match de demain ?
— Nerveux... Comme pour tous les matchs... Et... Je crois que j'ai envie de leur prouver qu'ils ont eu tort de pas me faire confiance. Même si j'espère qu'ils l'ont déjà réalisé.
— Vous pensez qu'ils ont peur de cette rencontre ? »
Il réfléchit quelques instants à cette question, se replongeant dans ses mois passés avec les Knicks. Il n'avait même pas conscience d'être malheureux à l'époque, il se fermait aux autres, venait pour le basket, juste le sport toujours et il rentrait chez lui. Il ne s'y était pas fait d'amis, tout au plus des collègues. Il avait supporté les remarques désobligeantes sur sa nationalité et les rumeurs sur sa sexualité comme si ça ne l'atteignait pas. Mais ce genre de chose, ça touche toujours et maintenant, il réalise qu'il a énormément de colère et de rancœur envers ces gars-là. Une colère qui s'est tapie au fond de ses tripes au fil du temps. Il se revoit avec ses mecs imbus d'eux-mêmes, sur d'eux, convaincus d'être les meilleurs et trouvant toujours une excuse pour justifier leurs défaites.
« Non je ne crois pas... Les Knicks sont très forts et ils en sont conscients. Et ils ont toujours énormément confiance en eux. »
Il est nerveux, on lui pose encore quelques questions sur les années passées chez les Knicks et ça fait remonter des souvenirs qu'il avait oubliés et qui nourrissent sa colère. Jake se rend compte que ça commence à le rendre dingue ces questions sur son ancienne équipe alors qu'il y a quelque temps personne en avait rien à foutre qu'il jouait pour eux.
« Une dernière question sur les Knicks et après... On va peut-être reparler de nous non ? »
Une jeune femme lève la main et Jake lui fait signe de poser sa question.
« Dans un tweet datant d'hier d'un joueur des Knicks... Il mentionne la rumeur concernant votre homosexualité. Cette rumeur est-elle vraie ? »
Il regarde la jeune femme, comme pour la sonder. Il a envie d'être honnête. Mais il trouve la question déplacée. Pourtant il n'a pas envie d'avoir l'air de se défendre, où de ne pas vouloir assumer. Il se laisse quelques secondes pour formuler sa réponse.
« Oui. Je suis gay. Mais je ne vois pas en quoi c'est important. »
Un silence s'installe parmi les journalistes, mais elle lui adresse un sourire chaleureux et répond simplement : « C'est important que les gens sachent que ce n'est pas un problème dans le sport de haut niveau. »
Il n'est pas très convaincu, mais peu importe. Jake coupe court aux autres questions des journalistes sur le sujet et recentre les questions sur lui concernant le match contre les Hornets. Il se détend, persuadé que les journalistes vont l'oublier maintenant. Jusqu'à ce que l'un d'eux s'adresse de nouveau à lui. Il commence à perdre patience mais fait de son mieux.
« Kagami on ne vous avait jamais vu jouer en défense depuis le début de la saison avec les Lakers. On vous découvre être un joueur très polyvalent... On a l'impression que lorsque vous jouez en défense vous êtes énormément dans la maîtrise, dans le calcul alors que vous semblez travailler plus à l'instinct à l'offensive notamment lors de votre duo avec Aomine. Comment le percevez-vous ?
— Définitivement à l'instinct quand je joue avec Daiki... Et avec lui y'a pas le choix, il est imprévisible. Même pour moi qui bosse avec lui tous les jours. Il faut que je sois capable d'anticiper autant que lui pour être le support dont il a besoin... En défense, c'est différent... Je pense que je suis plus dans la maîtrise parce que c'est aussi un poste que je pratique moins. Peut-être que ça changera si j'y suis plus souvent. »
AOMINE
Il a probablement changé de couleur quand quelqu'un a posé une question sur la sexualité de son fiancé. Et il a déjà envie d'assassiner ce connard des Knicks qui se permet de tweeter ce genre de conneries. Taiga n'avait pas tort... Quelque part, être en colère, ça aide à affronter la peur. Ou bien... est-ce que ça la rend plus incontrôlable encore ?...
Il chasse ces pensées de son esprit, ce n'est pas le moment. Il s'efforce de se ressaisir et se recompose une expression neutre, contrôlant ses gestes pour ne pas laisser filtrer de nervosité. Il se concentre sur l'aspect technique des questions, un sujet qu'il maîtrise et qui le passionne. Ça fait redescendre un peu la tension. En écoutant Taiga, il repense à son jeu et à la façon dont il a évolué depuis qu'il le connaît, et ajoute :
« Le truc avec Taiga c'est qu'il est polyvalent parce qu'il s'adapte facilement. Il a un esprit d'équipe très fort. Il va se donner à fond quelque soit le poste. Mais il a toujours été plus fort en attaque. Depuis le lycée, mettre des paniers, c'est ce qu'il fait de mieux, peu importe si y a un mur en face. »
Taiga rougit un peu et lui fait un petit sourire en le remerciant. Aussitôt, un journaliste rebondit.
« Donc quand vous êtes un joueur plutôt solo, Kagami est lui plutôt un joueur collectif ? »
Cette fois c'est Jake qui répond avec un sourire ne dissimulant pas sa fierté.
« C'est ça qui est magique. Taiga est vraiment un joueur qui développe son potentiel en s'associant aux autres, quand Daiki montre son plein potentiel en étant un électron libre. Mais quand ils s'associent... Daiki reste libre tout en bénéficiant du support de Taiga, comme s'il jouait seul. Ils ont une complicité et une conscience du jeu de l'autre très fortes. Et bien sûr... On s'évertue tous les jours à renforcer encore cette complicité exceptionnelle. »
Il tousse un peu et boit à sa bouteille. Il n'a pas l'habitude qu'on parle de lui comme ça. Encore moins qu'on parle de Taiga et lui comme ça. Même si Jake a raison... Lui aussi a conscience qu'ils forment un duo comme on en rencontre rarement au basket. Au lycée, il avait déjà vu ce genre de synergie... Entre Shintaro et Takao, par exemple. C'était d'autant plus étonnant avec leurs caractères totalement opposés... Mais ils fonctionnaient tellement bien tous les deux. Et avant Taiga, cette harmonie si spéciale, il l'avait connue avec Tetsu... À force de jouer ensemble, ils savaient toujours où était l'autre, à quel moment la passe allait se produire, et lisaient pratiquement dans l'esprit l'un de l'autre pour leurs schémas d'offensive. C'était jouissif.
KAGAMI
Les journalistes enchaînent d'autres questions. Ils répondent à tour de rôle. Il commence à fatiguer et il est régulièrement un peu trop au centre de l'attention. Ça lui convenait bien quand les journalistes se concentraient sur Daiki et Jake, mais visiblement ils en ont décidé autrement aujourd'hui. Il est nerveux et épuisé sa jambe bouge plus vite et se mouvement incessant qu'il est incapable de maîtriser commence à lui vriller les nerfs. Il s'auto-énerve. Magnifique.
Il n'en croit pas ses oreilles quand enfin Jake annonce la fin de la conférence. Il promet une prochaine conférence avec Steve et Lewis pour la semaine suivante. Taiga prend la nouvelle avec soulagement. À lui de se moquer des coéquipiers cette fois. Ils ressortent de la petite salle réservée au conférence et il soupire. Il se masse la nuque réalisant qu'il est très tendu. Il se presse un peu contre l'épaule de son homme.
« Content que ce soit terminé. »
Le brun passe un bras autour de ses épaules.
« Ouais, c'était long, et ils t'ont pas lâché... mais avec ce match demain... pas étonnant.
— Ouais. »
Il grimace un peu et passe son bras autour de la taille de son homme.
« Tu sais quand l'un des journalistes a demandé comment j'appréhendais le match de demain... »
Il soupire et avoue dans un souffle.
« Je suis nerveux c'est vrai... Mais d'autant plus que... J'ai peur de me foirer parce que j'ai beaucoup de colère envers eux et de rancœur... Je croyais que ça me passait au-dessus, que ça me touchait pas... Mais j'crois qu'en fait si... »
Daiki le regarde d'un air sérieux.
« Tu vas pas te foirer, assure-t-il. C'est pas comme si t'étais tout seul à prendre ta revanche. J'ai l'intention de la prendre pour toi aussi. »
Il regarde son homme et il entend une colère qui fait écho à la sienne dans sa voix. Il est surpris et demande pour être sûr qu'il comprend bien ce que son homme insinue : « Pour moi ?
— Bah ouais, grommelle le brun. Ils t'en ont fait baver, pourquoi je leur rendrais pas la pareille ?! »
Il est touché par ses mots et le serre contre lui et pose un rapide baiser dans son cou. Bizarrement, se sentir soutenu apaise un peu sa colère.
« Thanks love. »
Ils rejoignent le vestiaire et rassemblent leurs affaires pour rentrer chez eux. En sortant son téléphone, il constate que son père a essayé de l'appeler. Il le rappelle en terminant de fermer son sac.
« Je vais bien t'inquiète... »
Il fait signe à son homme qu'il est prêt et il le suit dans le couloir en continuant sa conversation.
« J'ai appris ça ouais. On sort d'une conférence de presse où un journaliste en a parlé... Hm... J'ai dis la vérité papa. Pour moi. Ils n'ont pas posé plus de question... Yeah t'inquiète pas. Je suis ok avec ça. »
Il s'arrête à côté de son homme pour attendre le taxi.
« Non vraiment papa. Si je n'ai jamais confirmé avant c'était à cause de toi... J'avais peur de ce que tu penserais et c'était pas envisageable que tu le découvres par la presse à scandale. Mais tu es ok avec ça... Avec moi, avec nous... Alors j'ai aucune raison de le cacher... Je te le promets papa. »
Il rigole à une plaisanterie de son père, puis raccroche après quelques mots.
« Ok. Merci papa. Je lui dis. À jeudi. Bye. »
Il raccroche et sourit à son homme.
« Tu as le bonjour de mon père. Il s'inquiétait pour le tweet. »
AOMINE
Il hoche la tête, sentant ses entrailles se tordre et des frissons désagréables parcourir son échine.
« Yeah... me too. C'est... tellement... mesquin... »
Il ne parvient pas à dissimuler la vibration rauque de la colère dans sa voix.
Il relève les yeux, le taxi est là. Il ouvre la porte et s'engouffre dedans. Au fond de la banquette, il remue des épaules pour se détendre. C'est le taxi habituel, pas besoin de donner l'adresse. Il se relaxe un peu et s'enfonce au fond de son siège.
« Anyway... You did good at that press conference. »
Il accompagne sa remarque d'un petit sourire. Taiga glisse sa main dans la sienne et lui sourit en retour.
« Thanks... You too. Et... Je suis absolument ravi que ce soit fini et encore plus que la prochaine soit pour Steve et Lewis ! »
Il rigole un peu.
« Ouais... On a assez donné pour le moment. À leur tour de briller sous les projecteurs ! »
Il caresse la main de son homme et regarde dehors, prenant soudain conscience de son dos tout noué. Il remue pour chasser la tension. Comme le dit Taiga, c'est terminé.
« Tendu ? Un massage en arrivant ? »
Il regarde son homme et sourit.
« Thanks love, I'm good. » Il tourne la tête vers la fenêtre et regarde le ciel. « Il fait beau. J'vais peut-être plutôt aller piquer une tête.
— Hm... Yeah... Je crois que ça me ferait du bien aussi... Peut-être me faire une ou deux vagues aussi.
— Ouais, bonne idée. »
Il contemple les bâtiments qui défilent dans la lumière déclinante. Nager, ça fera du bien. Pour enlever le stress de la journée et se préparer mentalement à celle du lendemain. Ils arrivent une dizaine de minutes plus tard et remontent à l'appartement se changer et prendre quelques affaires. Il fourre des bières dans son sac avec sa serviette de plage, puis regarde son homme :
« Go ? »
KAGAMI
Il relève la tête sur son homme alors qu'il termine d'enfiler sa combinaison.
« Yes ! »
Il a définitivement besoin de surfer pour se détendre, oublier cette conférence de presse et la tension qu'elle a réveillé et l'inquiétude qui reste dans un coin de sa tête à l'idée de revoir ses anciens coéquipiers. Ils enfilent leurs chaussures. Il se relève, glisse une main douce sur la nuque de son homme et l'embrasse tendrement.
« Allons nous détendre. J'ai vraiment besoin de surfer. »
Il prend sa planche et ils quittent l'appartement pour rejoindre la plage. Il fait beau comme toujours à L.A., mais la mer est agitée juste ce qu'il faut pour profiter de quelques vagues.
Le brun pose ses affaires et contemple les vagues en fronçant un peu les sourcils.
« Hm... Ça va être baignade rapide pour moi aujourd'hui. Faudra qu'on trouve un moment... pour que tu m'apprennes à surfer...
— Quand tu veux love. Si tu te sens assez à l'aise dans l'eau. Ce sera un plaisir. »
Il sourit à son homme et referme sa combinaison. Il jette un regard autour d'eux, il y a un peu trop de monde ici, alors il fait vite. Il caresse sa nuque et embrasse rapidement ses lèvres.
« Profite bien love. À tout de suite. Si je suis trop long, m'attends pas. Je te retrouve à la maison. »
S'il ne compte pas se baigner trop longtemps. Il va peut-être trouver le temps long. Parfois quand il surfe, il ne voit pas le temps passer. Et ce soir, oui il a besoin de se détendre. Et puis, ça lui plaît de se dire que de toute façon quand il rentrera, Daiki sera chez eux. Cette douce certitude qu'ils dormiront ensemble, que Daiki veuille sortir avec des potes, aller se faire un film, peu importe... Au final, ils se retrouveront à la maison. "À la maison" ça a quelque chose de très banal dans une vie commune et il adore ça.
AOMINE
Il regarde son homme s'éloigner, amusé par son enthousiasme. Il l'observe tandis qu'il prend sa première vague, admirant son aisance. Ça lui rappelle la première fois qu'il l'a vu surfer, alors qu'il avait la gueule de bois et était venu pour le voir, alors qu'il serait bien resté enfermé chez lui à végéter. Ça lui semble remonter à tellement longtemps déjà... Littéralement une autre vie.
Au bout d'un moment, il s'avance vers l'océan déferlant dans un grondement sourd sur le sable, puis fait quelques pas dans le ressac et plonge dans le creux d'une vague. Il est clairement plus à l'aise, il y a quelques semaines il n'aurait pas osé se baigner avec ce vent. Mais il a pris confiance et il nage entre les vagues, trouvant peu à peu son rythme. Il ne va pas très loin cependant, juste le temps de se défouler un peu, puis il retourne sur le rivage et arpente le bord de l'eau, écoutant le vacarme de l'océan, qu'il trouve apaisant, perdant son regard sur la ligne d'horizon crénelée par des vagues bleu-vert.
Cette petite promenade solitaire lui fait du bien, apaisant un peu ses inquiétudes, l'aidant à faire le vide dans son esprit. Il regagne sa serviette et s'ouvre une bière, cherchant Taiga des yeux.
KAGAMI
Il s'est jeté à l'eau sans hésiter pour aller à la rencontre des vagues. Une ou deux ? Il n'a pas compté mais il en a glissées bien plus. Il se sent bien sur l'eau, ses inquiétudes cessent de le tourmenter. L'adrénaline court dans ses veines. Le vent fouette son visage et son corps s'adapte avec aisance aux vagues pour maintenir son équilibre. Il se sent libre.
Il se repose sur sa planche en regardant les autres surfeurs, il fait une légère pause en se disant qu'il n'a pas ressenti autant de liberté en surfant depuis longtemps. Il laisse cette pensée l'étonner avant d'y trouver peut-être un début d'explication, qui le fait sourire un peu. Il n'a juste pas l'impression d'avoir dû choisir entre son homme et le surf. Comme si jusqu'à présent, il avait la sensation que le temps avec Daiki était compté en quelque sorte. Mais entre l'emménagement et la demande en mariage, il se sent en sécurité. Il a toute la vie pour profiter de Daiki. Toute la vie pour avancer et passer du temps ensemble, se découvrir et savoir s'accorder du temps l'un sans l'autre. Il y a quelques temps, s'imaginer que Daiki puisse ne pas avoir envie d'être avec lui chaque instant lui faisait peur. Il avait peur d'être lourd, de trop lui en demander, qu'il se lasse... Parce que justement il avait cette impression que le temps était compté et d'être trop exigeant envers son homme.
Maintenant qu'il a l'impression d'avoir l'éternité, ça lui semble juste évident et ça ne l'effraie plus. Il ne ressent pas non plus le besoin de solitude comme avant. Partager presque chaque minute de sa journée avec son homme ne lui apparaît pas pesant. Mais surfer, courir, cuisiner ce sont des activités essentiellement solitaires et s'y accorder du temps ne lui fait plus l'effet de sacrifier un temps précieux qu'il pourrait passer avec Daiki. Du temps seul, ils en auront, imposé, choisi, peu importe, il sait que même quand ils ne sont pas ensemble, ils sont liés et ils ont un refuge commun.
Il se relance dans les vagues, profitant de chaque minute de glisse, savourant, ne cherchant pas à se presser, à vouloir écourter le temps. Juste profiter jusqu'à ce qu'il n'ait plus envie de surfer, qu'il se sente trop fatigué, ou trop affamé. C'est d'ailleurs cette deuxième option qui lui fait regagner le rivage, détendu. La conférence de presse est oubliée et le match du lendemain est relégué dans un coin de sa tête. Il cherche du regard dans la direction où Daiki a posé leurs affaires pour voir s'il est encore là.
AOMINE
Il est resté à boire sa bière en regardant le soleil décliner lentement sur l'océan, parant les vagues d'une écume scintillante et dorée. Ce spectacle à la fois monotone et dans son mouvement perpétuel et chargé de mille nuances de couleurs et de lumière l'a plongé dans une profonde rêverie, l'une de celles dont il est coutumier et auxquelles il aime s'abandonner, dérivant loin dans ses pensées. Prendre le temps de penser. S'entendre penser. C'est ce qui lui manque parfois quand la vie va trop vite, quand il ne trouve pas ce genre de moment pour se poser et rester seul avec lui-même et l'immensité du monde.
Alors qu'il termine sa bière, l'eau paraît plus sombre, plus dangereuse, et il est presque soulagé d'apercevoir Taiga qui en émerge avec sa planche, le soleil étincelant sur sa peau et dans les gouttelettes de ses cheveux. Il lui fait signe depuis sa serviette.
Taiga le rejoint sourire aux lèvres. Il pose sa planche et s'assoit à côté de lui gardant sa combinaison à moitié mise, et se penche pour poser un baiser sur sa joue.
« T'en as une pour moi ?
— Ouais, ça doit pouvoir se trouver. » Il fouille dans son sac et lui en tend une. « Ça a été ? Plutôt impressionnantes les vagues... J'm'inquiétais un peu...
— Thanks... Super bien ouais... »
Taiga le regarde et glisse sa main dans la sienne.
« Mais faut pas que tu t'inquiètes love...
— Ouais, je sais... Tu te débrouilles bien et tout... Mais ça reste dangereux... Et c'est pas vraiment moi qui pourrais venir à ton secours si y a un truc qui se passe pas comme prévu... »
Taiga serre doucement sa main et le scrute, comme s'il cherchait des réponses dans son regard.
« Ouais... Je comprends. Je suis toujours prudent ok ? Je prends jamais de risque au surf. Je sais que c'est dangereux. »
Les yeux rubis continuent de le regarder avec tendresse et son pouce caresse doucement sa paume.
« Ça te fait vraiment peur love ? Du genre que tu voudrais que j'arrête ?
— Nan... parce que tu vas m'apprendre et je trouverais quand même ça un peu triste de surfer sans toi ! » Il rigole, puis reprend son sérieux. « Nan, c'est juste que ça m'effraie un peu, mais ce serait la même chose si tu te baladais à moto ou je sais pas quoi... » Il hausse les épaules. « Je m'inquiéterai toujours un peu pour toi. »
Taiga sourit et hoche la tête.
« Ok ça me va. Je m'inquiète aussi toujours pour toi. Ça me semble donc équitable. » Il rigole doucement avant d'ajouter. « Je veux juste qu'on soit OK... Que c'est pas un truc qui t'angoisse non plus. »
Taiga porte sa main à ses lèvres pour y poser un baiser puis boit de longues gorgées de bière.
« Tu as nagé un peu ?
— Ouais un peu, j'me suis pas pas trop éloigné. j'ai trouvé le rythme mais pas évident de nager avec ses vagues. J'me suis baladé au bord de l'eau après. j'aime bien faire ça, c'est apaisant. »
Il sourit à son homme et reprend de la bière, le regard dérivant sur l'océan.
Un léger sourire flotte aussi sur les lèvres de Taiga alors que ses yeux se perdent à l'horizon. Il hoche doucement la tête.
« Ouais... C'est ce que j'aime avec la mer... Quoique j'y fasse... J'y trouve un certain apaisement.
— Moi aussi... »
Il termine sa bière et pose un baiser sur la joue de son homme.
« Je parie que tu meurs de faim ! Et moi aussi j'irais bien manger... On rentre ? »
Taiga rigole et avale le reste de sa bière.
« Carrément. J'suis affamé ! »
KAGAMI
C'est quand même la faim qui l'a fait quitter les vagues. Ils se relèvent, rassemblent leurs affaires et prennent le chemin de leur appartement. Il se sent bien et de bonne humeur et il a envie de ne pas réfléchir, de continuer à juste faire ce qui le détend. Il a envie de cuisiner. Il réfléchit et caresse la main de son homme qu'il tient dans la sienne.
« Qu'est-ce que tu dirais de manger du tempura ce soir ?
— Ça me paraît bien. Je crois que tu m'en as jamais fait d'ailleurs ! »
Sur le chemin de l'appartement, ils discutent de choses et d'autres, tout sauf du match du lendemain. Inutile d'y penser et de se stresser d'avance. Une fois rentrés, Daiki s'approche pour lui retirer sa combinaison de surf.
« Et vite à la douche, maintenant ! Plus vite tu seras propre, plus tôt tu te mettras à cuisiner ! »
Il rigole et feint d'être choqué en se laissant déshabiller puis entraîner vers la salle de bain.
« Voilà comme je me fais exploiter ! Je le savais que tu m'aimais que pour ma cuisine. »
Il embrasse son homme et se glisse sous la douche avec lui.
« Je suis un homme pragmatique, c'est tout ! répond Daiki en le poussant sous le jet. Mes propres talents culinaires ne sont pas assez développés pour me préparer des repas assez satisfaisants, alors fallait bien que je mette le grappin sur quelqu'un qui pouvait régler ce problème ! Et dès le jour où tu m'as préparé mon premier bento, j'ai su que tu étais l'homme de la situation !
— C'est tellement romantique dit comme ça ! »
Il rigole, profite du jet pour se rincer, avant de chercher le gel douche.
Daiki le lui tend et ajoute :
« Tant mieux, parce que je me disais qu'une histoire aussi romantique serait parfaite pour mes vœux à notre mariage ! »
Il prend le savon en rigolant et commence à se laver.
« Oh oui... Ce serait absolument parfait pour tes vœux, love. En plus, je suis sûr que ça choquerait personne te connaissant ! »
Le brun le chatouille en guise de protestation, et ils continuent de se chamailler le temps de terminer de se doucher. Puis, Daiki s'enveloppe les reins d'une serviette et quitte la salle de bain dans cette tenue, sous son regard gourmand. Il est tellement obnubilé par cette vue qu'il en oublie lui-même de se sécher. Il faut que Daiki sorte de son champ de vision pour qu'il se secoue et s'habille à son tour d'un short et d'un t-shirt avant de rejoindre la cuisine pour préparer les tempura promis.
AOMINE
Il sort deux bières du frigo et en donne une à son homme, puis va s'installer dans le canapé et lance un jeu vidéo, les pieds posés sur la table basse.
« Ça va comme tu veux, love ? J'espère que t'as pas besoin d'un coup de main !
— Ouais t'inquiète j'avais bien compris que je pouvais compter sur toi love ! » rigole Taiga depuis la cuisine en sortant le nécessaire pour préparer le repas.
Il sourit et reporte son attention sur l'écran. Il est bien content de pouvoir se poser dans ce canapé après encore une journée chargée, d'autant que recharger les batteries est encore plus crucial ce soir. En un sens, il est déjà dans l'état d'esprit de concentration avant un match, dans le sens où il fait le vide, se focalise sur l'instant présent. Rarement jusque-là, cependant, il a été aussi calme à la veille d'une rencontre.
KAGAMI
Préparer des tempuras c'est un peu technique. Mais c'est justement ce qu'il recherche ce soir, une activité qui accapare son esprit suffisamment et de préférence quelque chose de plaisant, cuisiner un plat compliqué est tout indiqué. La cuisine le détend et lui occupe généralement très efficacement l'esprit et ce soir il est particulièrement en bonne disposition. Plus tard il commencera à être nerveux pour la rencontre du lendemain et mieux ce sera. Et comme il compte sur son homme-poulpe pour passer une bonne nuit. Il se prête à croire qu'il va peut-être réussir à ne pas être nerveux avant le lendemain matin.
Il se concentre sur sa recette en regardant d'un œil son homme jouer et commentant ses morts les plus idiotes et ses victoires les plus improbables avec amusement. Il leur re-sert des bières quand leurs bouteilles sont vides juste avant de commencer à frire les tempura, il est en bonne voie pour terminer la préparation du repas.
AOMINE
Il enchaîne les réflexions de mauvaise foi, répondant acerbement aux critiques et moqueries éhontées de son homme. C'est toujours bon de s'énerver sur un jeu, ça défoule. Une odeur alléchante lui parvient de la cuisine et son estomac gargouille. Il savoure sa bière, sourire aux lèvres. Il est heureux de passer une soirée si simple et relaxante à la veille de ce match qu'il a plus d'une motivation à gagner. Maintenir sa courbe ascendante de progression, continuer la série de victoires pour les Lakers, aider Taiga à prendre sa revanche. Il est remonté à bloc, mais pour l'instant, il demeure très calme.
Taiga rigole devant sa mauvaise foi habituelle et l'interrompt finalement.
« C'est prêt love. On peut passer à table.
— Super, j'ai la dalle ! »
Il consent finalement à se lever pour l'aider avec le service et ils s'installent pour manger. Il salive devant son plat, il était temps de manger !
« Ça a l'air délicieux, love. Bon app !
— Merci. Bon appétit à toi aussi. »
KAGAMI
Il mange avec satisfaction et soulagement. Daiki avait raison, surfer lui a donné faim. Il mange dans un silence relatif, échangeant quelques mots et se resservant allègrement en beignets. À la fin du repas, il propose à son homme une glace et s'installe pour faire la vaisselle. Il a conscience qu'il ne fait pas de pause et s'oblige à rester actif. Il sait que quand il commencera à avoir l'esprit libre, il va commencer à penser au match du lendemain.
AOMINE
Il accepte la glace avec plaisir et relance le jeu pendant que son homme s'active. Il pourrait l'aider mais ce soir... L'aider ce serait comme lui raccourcir son jogging ! Il le laisse juste s'activer, ce n'est même pas qu'il ne veut pas le faire... Mais quand son homme a la bougeotte, il préfère le laisser faire et s'en mêler plus tard. Même si c'est aussi une bonne excuse pour flemmarder !
« Tu t'en sors, love ? demande-t-il quand même.
— Oui très bien love. Et toi ? T'as besoin de quelque chose ?
— J'veux bien un petit thé si tu t'en fais un. Et quand t'auras fini de bouger dans tous les sens, viens te poser avec moi !
— Hm... Oui... Oui j'arrive. Et je te fais ton thé. Je finis juste la vaisselle.
— Je t'attends ! »
Il sourit et reporte son attention sur le jeu, se replongeant dans un combat ardu qu'il agrémente d'un torrent d'insultes contre ses adversaires.
Ce qui fait évidemment rire son homme. Vingt bonnes minutes plus tard, Taiga le rejoint avec le thé et s'installe à côté de lui dans le canapé.
Il en profite pour passer un bras autour de ses épaules et poser un baiser sur sa joue.
« Ça va love ?
— Hm... Ouais... J'vais avoir besoin de mon poulpe pour dormir.
— Ok. Je m'en occupe, t'en fais pas ! »
Il sourit et reprend son jeu, le bras toujours passé autour des épaules de Taiga, ce qui rend la position assez inconfortable, mais ça le fait rire... et perdre son combat, aussi.
KAGAMI
Il se décale un peu et s'étale plus sur lui pour qu'il tienne plus facilement sa manette et lui faciliter un peu plus la tâche. Il se force à ne pas trop penser en se concentrant sur le jeu et le corps de son homme contre lui. Il caresse distraitement la cuisse de Daiki et se permet de commenter et de lui donner des conseils alors qu'il n'y connaît rien du tout, mais sachant pertinemment que ça va faire râler son homme... Et c'est une distraction très efficace.
Et Daiki passe la soirée à se plaindre, affûtant ses talents de pro de la mauvaise foi, mais rigole aussi pas mal. Il ne repose la manette que quand il se met à bailler.
« On devrait aller se coucher, love… »
Son estomac se tord un peu. Il cache son visage dans le cou de son homme quelques instants.
« Ouais t'as raison... »
Il embrasse son cou et caresse sa nuque, puis il se décide à se lever. Il sent déjà la nervosité revenir. Il prend les tasses pour les déposer dans l'évier.
« Hm... J'espère que je vais pas t'empêcher de dormir love... »
Daiki s'approche pour l'enlacer par derrière puis l'entraîne à reculons vers la chambre.
« T'en fais pas j'te tiendrai bien à l'étroit ! Interdiction de bouger ! T'as le droit que de dormir ! »
Il se laisse entraîner en rigolant un peu. Il glisse ses mains sur celles de son homme et les serre doucement. Il espère que les bras de son homme seront efficaces. Plein de pensées viennent parasiter son esprit, les visages de ses anciens collègues particulièrement ceux qu'ils n'appréciaient pas s'imposent à lui avec les petits mots toujours très agréables qu'ils avaient à son égard. Il mêle ses doigts à ceux de son homme. Il se mordille la lèvre et se presse contre lui. Il a envie de ne plus réfléchir, de se perdre dans les bras de son homme.
Daiki les fait entrer dans la chambre et il se retourne entre ses bras et vient chercher ses lèvres pour un baiser, pour s'évader.
AOMINE
Il l'embrasse doucement, ses mains parcourent son dos pour masser ses muscles tendus. Il prend son temps pour apprivoiser son corps anxieux, puis il commence à le déshabiller.
« Tu veux que je te fasse un massage, love ?
— Si un massage implique bien que tu poses tes mains sur moi... Ouais je veux bien. »
Taiga répond en pressant son visage dans son cou et caressant doucement ses reins.
« Good. » Il sourit et le pousse doucement vers le lit. « Allonge-toi sur le ventre et je vais m'occuper de toi.
— Ok love. »
Taiga lui vole un baiser avant d'obéir et de s'allonger sur le ventre, nerveux et tendu.
Il se déshabille à son tour et s'installe sur le haut de ses cuisses, puis pose ses mains sur ses épaules et commence à travailler à les dénouer avec des gestes délicats, mais fermes. Puis, il descend doucement le long de sa colonne vertébrale, insistant sur les points les plus tendus, jusqu'à arriver au creux de ses reins où il appuie bien pour l'inciter à se détendre.
« Does it feel good, love ?
— Yeah... Really good... »
Taiga a fermé les yeux et il doit effectivement dire vrai car il ne bouge pas et c'est assez remarquable alors qu'il n'a pas tenu en place de la soirée. Il sourit et continue à détendre ses muscles, repartant de sa nuque pour descendre en bas de sa colonne vertébrale, puis, quand il lui paraît assez relaxé, il tire la couverture pour les en recouvrir tous les deux, et prend son homme dans ses bras.
« Good night love. »
KAGAMI
Il se blottit contre son homme, embrasse son torse doucement et essaie de ne pas trop bouger pour ne pas gâcher tout le travail de son homme. Il se sent détendu et engourdi. Il ferme les yeux et tente de s'endormir en profitant de cette légère torpeur et des bras de son homme qui l'enlacent.
« Bonne nuit... »
Il tente de ne pas bouger, de ne pas laisser son cerveau repartir à cent à l'heure. Il se concentre sur la respiration de Daiki. Sur le mouvement lent de sa poitrine qui se soulève, de son souffle qui caresse son épaule et le chatouille un peu, les battements de son cœur réguliers.
Le brun continue à l'apaiser en caressant sa nuque et ses cheveux, avec des gestes lents et doux, posant de temps à autre un baiser sur sa peau nue. Puis, il noue ses jambes autour des siennes et le serre contre lui.
Il se mord la lèvre et sent son coeur battre beaucoup trop vite de nervosité. Il glisse son bras autour de la taille de son homme et l'agrippe comme pour essayer de se stabiliser.
« Thanks...
— Me remercie pas pour ça... répond Daiki d'une voix ensommeillée. Laisse-toi juste aller... Tout ce qui arrivera demain... c'est seulement demain... d'ici là... rien d'autre à faire que profiter du calme et de la nuit...
— Yeah... I love you... »
Sa voix n'est qu'un soupir, sentant son homme sur le point de s'endormir. Il ne bouge pas et ferme les yeux espérant que le sommeil vienne rapidement le chercher lui aussi.
