Hello tout le monde !

Et c'est parti pour le 76e chapitre. Vous vous demandez sûrement, on l'espère sans trop de lassitude, si cette fic se terminera un jour... Eh bien nous aussi on se le demande :D

En attendant, enjoy !


AOMINE

Le matin vient toujours trop tôt. Probablement, après sa carrière de basketteur, il optera pour une activité qui ne nécessite pas de se lever avant le milieu de matinée. En attendant, il faut bien se lever. Pour le match de cette semaine, ils reçoivent à domicile alors ils sont moins stressés, il n'empêche qu'il va falloir sérieusement préparer ce match. À chaque nouvelle équipe, nouveau défi. C'est aussi ça qui est stimulant dans cette carrière, il faut bien avouer qu'il n'a pas tellement le temps de s'ennuyer, à tel point que parfois, il aimerait bien.

Il prépare les boissons tandis que son homme fait le petit-déjeuner, puis envoie un message à Satsu et Ryota pour connaître leur programme de la journée.

KISE

Quand il émerge, le soleil inonde sa chambre. Il s'étire et jette un coup d'œil à son portable, où il y a un message de Daiki, et un autre de Tuan. Celui-ci lui propose une sortie surf dans l'après-midi avec Sam et Kelly. Il s'empresse d'accepter, puisqu'il n'avait rien de prévu, et puis il s'entend bien avec eux. Il se doute que Satsuki de son côté va être accaparée par sa nouvelle histoire. Il l'avait vu venir, mais il est tout de même surpris que les choses aillent si vite, considérant la prudence coutumière de son amie. Mais si ça la rend heureuse, il ne trouve pas grand-chose à y redire. À part que ça ne fait que souligner sa condition de célibataire. Ça ne le gêne pas tant que ça, mais parfois il se dit que ce serait bien d'avoir quelqu'un à ses côtés au quotidien – quelqu'un d'autre que sa mère, malgré toute l'affection qu'il lui porte.

Il soupire, se lève, et va se préparer le petit-déjeuner tout en répondant à ses messages. Ce n'est pas le moment de déprimer, ce serait même carrément stupide alors qu'il passe des vacances de rêve à L.A. Il a même joué avec les Lakers ! Et ça c'est au moins aussi bien que vivre une belle histoire d'amour !

CYNTHIA

Elle ouvre les yeux. L'appartement est silencieux. Le soleil filtre à travers les rideaux. La respiration de Satsuki effleure son épaule. La jeune femme est collée à son dos, un bras autour de sa taille, elle se presse contre elle comme si elle avait peur qu'elle s'enfuit ou comme si elle avait voulu la rassurer dans la nuit. Elle aime sentir la chaleur de son corps contre son dos, son souffle qui chatouille sa peau. Elle sourit, elle se sent infiniment bien là. Elle glisse sa main sur celle de Satsuki posée sur son ventre et mêle leurs doigts. Elle redresse la tête. La matinée est déjà bien avancée. Si elles ont envie de profiter un peu, il serait bon de se lever. Elle serre doucement la main de Satsuki dans la sienne et la presse contre son ventre. Elle souffle doucement.

« Satsuki ?

— J'suis réveillée... En quelques sortes. »

La Japonaise promène des lèvres ensommeillées sur sa nuque.

« J'crois que j'ai entendu mon portable biper… »

Elle se tourne et attrape son téléphone sur la table de nuit.

« Ah, c'est Daiki. Il veut savoir ce que je fais aujourd'hui... Et Ryota dit qu'il va surfer avec Kelly, Sam et Tuan. C'est cool qu'ils s'entendent bien...

— Oh vraiment ?! »

Ryota avec les autres pour surfer ? Le bonheur réchauffe sa poitrine, Satsuki et elle ont la journée pour elles ? Elle se retourne pour se rapprocher de Satsuki et embrasse tendrement son cou et sourit le regard pétillant.

« Ça veut dire... Qu'on reste en tête à tête aujourd'hui ?

— Je crois bien que oui ! »

Elle rit un peu et envoie un message à Daiki pour lui faire part de ses plans.

KAGAMI

L'entraînement ce matin est sérieux et strict. Le match contre les Clippers se rapproche et c'est toujours une rencontre sous tension. Les deux équipes de la ville qui s'affrontent ce n'est jamais à prendre à la légère. Il se souvient des derbys auxquels il a assisté quand il était gosse, il y avait toujours une ambiance différente pour ces matchs.

Il s'approche de Daiki alors qu'ils font une pause pour se désaltérer. Il sourit.

« Des nouvelles de Momoi et Kise ? »

Le brun jette un coup d'œil à son portable.

« Ouaip, on dirait que tout le monde a des trucs de prévu ! Et moi qui avais peur qu'ils s'ennuient ! Ryota au surf, journée en amoureuses pour Cynthia et Satsu.

— Good. Et c'est bien pour elles qu'elles puissent profiter. »

Taiga lui tend la bouteille d'eau.

« Ouais... Quoi qu'il en résulte... Elles ont pas beaucoup de temps. »

Il boit à la bouteille d'eau et soupire exagérément.

« Et moi qui pensais qu'elle venait pour moi ! Quelle naïveté !

— Aho ! Évidemment qu'elle venait pour toi. Mais elle a trouvé quelqu'un d'un peu plus intéressant en passant !

— Mouais, admettons. »

Il sourit et repose sa bouteille.

« Bon, j'crois qu'il faut qu'on s'y remette !

— Je crois aussi. »

Taiga le suit pour rejoindre le terrain et leurs coéquipiers.

« Et ce soir... Que penses-tu de laisser aussi leur soirée aux filles ? On occupe Kise... Et demain soir... Peut-être que ça te dirait de te faire une soirée avec Momoi ? J'ai eu l'impression que tu avais envie de lui parler... Mais vous avez pas trop eu l'occasion de vous retrouver que tous les deux...

— Nan, c'est vrai... Ça pourrait être sympa, ouais. Je lui demanderai. Et ok pour ce soir, on n'a qu'à inviter Ryota à bouffer. »

Taiga lui sourit puis ils reprennent leurs positions sur le terrain et se relancent dans l'entraînement.

CYNTHIA

La perspective de cette journée en tête à tête la rend totalement euphorique. Elle se penche sur Satsuki pour l'embrasser avec gourmandise, ses mains se glissent sous sa nuisette.

« Hm... Je t'ai toute à moi toute la journée... Ça me donne envie de rester sous la couette. »

Elle rigole et revient emprisonner ses lèvres des siennes alors qu'elle caresse doucement ses cuisses.

« Ah non ! Je veux aller me promener, moi ! »

La Japonaise rigole et lui rend son baiser, puis s'étire dans le lit.

« Je sais même pas quelle heure il est... Je perds la notion du temps, avec toi !

— Il est dix heures. Je t'aurai bien laisser dormir plus longtemps mais si on veut aller se promener... Il faut pas se lever trop tard. »

Elle sourit, se redresse, se lève et s'étire.

« Je vais préparer le café et le petit dej.

— D'accord. Je profite de mon statut d'invitée pour ne rien faire et t'attendre tranquillement ici !

— Ça marche. »

Elle ne prend pas la peine de s'habiller et reste en t-shirt et culotte pour rejoindre la cuisine. Même si Lola est là, ce ne sera pas la première fois qu'elle se promène en petite tenue devant elle. Dans la cuisine, elle prépare le petit déjeuner en fredonnant.

LOLA

Elle n'a pas cours ce matin et pour une fois, elle a décidé de faire la grasse matinée. Quand on commence à rêver de kanjis la nuit, prendre un peu de repos est peut-être une bonne option. Elle arrive dans la cuisine en bâillant et y trouve Cynthia affairée.

« Hello ! »

Elle s'approche dans son dos et regarde les plats par-dessus son épaule.

« Mmmh ! C'est pour moi ?! Nan, nan. Réponds pas à cette question. Satsuki est toujours là, hein ?

— Yep! Et j'espère bien qu'elle va dormir là jusqu'à son départ. Mais je t'en prépare aussi si tu veux !

— Ok, je veux bien oui. Bon... On dirait que ça se passe très bien alors ! T'as de la chance... Même si en fait j'suis même pas sûre de savoir si j'veux être en couple ou pas. »

Elle se sert un café et s'assoit à la table de la cuisine.

« Hm... Je crois que ça se décide pas vraiment en fait... Si tu trouves une personne qui en vaut la peine. Tu auras envie d'être avec cette personne. En tout cas... Je me suis fait à l'idée depuis longtemps de pas forcer les choses... Et oui j'ai accepté d'être célibataire quelques temps et ce n'était pas plus mal. »

Cynthia se penche à son oreille et souffle en riant doucement.

« Ça ne t'empêche pas... D'aller prendre un peu de bon temps quand tu as envie d'un peu de tendresse.

— Certes... Pas sûre d'avoir envie de ça non plus. J'vais continuer à étudier, ça au moins j'ai envie ! Après je te piquerai ta copine parce que je parle japonais et pas toi. »

Elle rigole et ajoute :

« Me tape pas ! C'était une blague ! Promis !

— Y'a intérêt ! Mais si tu veux rencontrer de jolies filles... Je peux t'en présenter ! »

Cynthia lui fait un clin d'œil et lui sert une assiette.

« Merci ! Nan ça ira, je me plains plus, je veux rencontrer personne. Et tu fais quoi avec Satsuki aujourd'hui ?

— On va visiter la vieille ville. Et la meilleure nouvelle ? C'est que Ryouta va surfer ! Donc on ne sera que toutes les deux ! Oh d'ailleurs si tu veux les autres seront à la plage avec lui. »

Cynthia remplit le plateau de deux tasses de café et deux assiettes Œufs, bacon et toasts. Elle prend le plateau et lui sourit avant de sortir.

« Et non désolée... Tu peux pas venir avec nous ! Satsuki est que pour moi aujourd'hui ! »

Elle la regarde partir en secouant la tête, et se réintéresse à son petit-déjeuner. Du surf ? C'est tentant, après les cours... Et Ryota, il est sympa. Mais... C'est difficile de le regarder sans penser à Daiki, alors elle ne sait pas trop. Elle se laisse le temps de décider et va prendre sa douche après le petit-déjeuner.

MOMOI

Elle s'est rallongée pour somnoler pendant que Cynthia est partie cuisiner. Elle l'a entendue discuter avec Lola. Et elle se dit que si Daiki n'avait pas rencontré Taiga... Cette histoire aurait pu tourner beaucoup plus mal, car elle aurait aussi probablement duré beaucoup plus longtemps. Alors elle imagine que c'est positif, mais... Elle se sent quand même désolée par tout ça. Du coup, ces réflexions la réveillent et elle se redresse dans le lit en voyant revenir Cynthia.

« Merci, t'es un ange. »

Cynthia rigole en posant le plateau sur le lit et pose un baiser sur sa joue.

« Un ange ? Si tu savais comme je suis loin d'être un ange ! »

Elle indique son épaule tatouée.

« D'ailleurs là... C'est plutôt un démon... Et je crois que ça me convient plus. »

Elle s'approche pour regarder ça de plus près, c'est vrai qu'elle n'avait pas encore vraiment détaillé les tatouages de sa compagne.

« Raconte-moi l'histoire de ce tatouage. »

Cynthia semble hésiter quelques instants. Puis, elle sourit et finalement lui explique.

« J'ai fais mon premier tatouage à quinze ans. Ma soeur était furieuse... Je l'adore. Et elle a fait énormément pour moi. Et aujourd'hui, je fais ce que je peux pour me rattraper un peu de cette époque. J'ai toujours été un peu rebelle contrairement à elle... Elle a dû s'occuper de moi elle avait dix-neuf ans... Sa petite sœur de douze ans à gérer et en pleine crise d'adolescence. J'étais pas à l'aise dans mon univers. J'étais la gamine qui n'avait pas de mère et un père en taule. Ce qui n'aide déjà pas beaucoup à se sentir 'comme tout le monde'... Mais en plus j'ai rapidement compris que j'étais attirée par les filles... Une en particulier. J'ai fait ce démon pour mes dix-sept ans, c'est mon troisième tatouage... Parce que c'était comme ça que je me sentais. J'avais énormément de colère, mon père venait de sortir de prison... Je ne savais pas ce que j'éprouvais pour lui, je lui en voulais en partie et en même temps pas autant qu'à ma mère que je ne connais même pas... J'étais... Ouais furieuse. Et marginale et bref... C'était une manière aussi de me révolter vis à vis de mon père qui n'a pas apprécié de découvrir mes deux premiers tatouages. »

La jeune femme se râcle la gorge après avoir avoué tout ça et lui sourit.

« J'y ai pas vraiment pensé mais... J'espère que t'as rien contre les tatouages... Je te préviens, je risque d'en faire d'autres.

— Oh non ! J'ai rien contre les tatouages. Et j'aime l'histoire qui va avec... Ton histoire. Tu as l'air d'être très proche de ta sœur... C'est une bonne chose. J'imagine que quand les enfants ont des problèmes avec leurs parents... La fratrie peut être un sacré soutien.

— Hm... C'est sûrement pas le cas dans chaque famille... Mais ouais ma soeur est géniale et elle m'en a jamais voulu de lui en avoir fait baver un peu. Elle a toujours été là pour moi... Et elle m'a aidée à traverser tout ça, dont ma sexualité.

— Bah... J'imagine que c'est le boulot des grandes sœurs d'en baver un peu... répond-elle en riant un peu. Mais c'est génial qu'elle ait pu... te guider un peu, en quelques sortes. Elle doit te manquer. J'espère que tu pourras la revoir bientôt.

— J'essaie d'aller à New-York régulièrement et puis... On s'appelle souvent. »

Cynthia rigole et rougit un peu.

« Elle a déjà beaucoup entendu parler de toi...

— Ah bon ?! Oh... la pression ! Mais... ça me ferait plaisir de la rencontrer. Elle a combien d'années d'écart avec toi ? Et... Comment elle s'appelle ?!

— Mais non pas de pression ! C'est juste ma frangine. Et elle espère pouvoir te rencontrer aussi. Elle a sept ans de plus que moi et s'appelle Alice.

— D'accord... » Un sourire se dessine sur ses lèvres. « Peut-être que je la rencontrerai à ma prochaine venue, alors !

— Oui ce serait chouette. Et je suis sûr que visiter New York ça te plairait !

— Probablement ! »

C'est à la fois réconfortant et un peu effrayant de faire ce genre de projet. C'est comme une randonnée... quand on arrive au bout d'un chemin intriguant, et qu'on découvre derrière un autre bout de chemin encore plus intriguant, mais qu'on hésite à rebrousser chemin de peur de ne pas pouvoir rentrer avant la nuit.

Elle réalise qu'elle n'a pas encore touché au plateau et se sert.

« Ça a l'air délicieux...

— Ah merci. C'est pas grand chose. »

Cynthia aussi prend une assiette et commence à manger.

« Je ne suis pas forcément une experte en cuisine. Mais je me débrouille.

— C'est un peu pareil pour moi ! Même si j'ai eu des débuts assez catastrophiques. J'allais pas me nourrir uniquement de nouilles instantanées pendant toute ma scolarité ! Du coup j'ai appris deux-trois trucs... Et j'y ai pris goût... C'est sympa de cuisiner... Mais faut avoir un peu de temps devant soi !

— C'est clair et honnêtement... C'est plus sympa de cuisiner quand tu manges pas seule. J'avoue que je cuisine plus depuis que Lola est dans le coin. J'ai tendance à avoir la flemme quand je suis toute seule.

— J'ai l'impression que finalement, cette coloc improvisée est plutôt bénéfique pour toi !

— Ouais. C'est pour ça que je l'ai pas encore mise dehors ! » rigole Cynthia.

Satsuki termine son assiette et s'étire.

« C'était super bon ! Je vais me dépêcher d'aller prendre une douche.

— Ok... »

Cynthia semble hésiter mais finalement secoue la tête, sourit et commence à débarrasser.

« Fais comme chez toi. Les serviettes sont dans le placard sous le lavabo.

— Merci ! »

Elle choisit des vêtements dans sa valise et rejoint la salle de bain. Elle a hâte d'aller se promener, elle a envie de découvrir la ville et de bouger un peu. Elle ne s'attarde pas sous la douche et enfile une robe rouge en tissu léger, puis attache ses longs cheveux en natte. Elle ajoute une touche discrète d'ombre à paupière et un peu de gloss, puis regarde le résultat dans le miroir, satisfaite.

« Ok, je suis prête à profiter de la journée ! » annonce-t-elle à son reflet avant de quitter la salle de bain.

Cynthia termine la vaisselle, puis la regarde avec un sourire et pose un baiser sur ses lèvres en passant près d'elle pour aller prendre des vêtements propres.

« Tu es magnifique... »

Puis à son tour elle disparaît dans la salle de bain pour se doucher. Il ne lui faut pas non plus très longtemps pour être prête. Elle ressort vêtue d'un short en jean et d'une superposition de t-shirt, un débardeur rouge sur lequel elle porte un t-shirt blanc sans manche à col bateau très large qui glisse sur son épaule et laisse voir certains tatouages.

« Prête ?

— Plus que prête ! »

Elle prend son sac et elles sortent dans la rue ensoleillée.

« J'ai l'impression qu'il fait toujours beau, ici ! On va où en premier ?! »

Elle ne peut s'empêcher de se montrer impatiente, pour un peu elle sautillerait sur place. Mais tout lui paraît si exotique ici !

CYNTHIA

Elle aime l'enthousiasme de la Japonaise. Elles trouvent rapidement un taxi qui les emmènent dans le centre de la ville. Elle a envie de faire découvrir le Los Angeles qu'elle aime à sa petite amie. Elle ne l'emmène pas voir la ville touristique, elle lui fait découvrir la face cachée de la ville, animée, colorée et à la fois plus intime. Cette boutique antique qu'elle aime visiter régulièrement, ce petit restaurant avec un plat unique tenu par une Mama Italienne et son fils. Elles traversent des rues semi-piétonnes, passent devant de nombreuses boutiques. Le soleil est chaud mais l'ombre des arbres presque centenaires qui parent ces rues leur apporte une fraîcheur agréable. Elles s'arrêtent pour boire une boisson fraîche à une terrasse. Satsuki découvre des cours cachées derrières de grands murs en pierre qui abritent de magnifiques maisons anciennes transformées en musée ou café. Elles assistent à quelques spectacles de rue, flânent, font un peu de shopping et elles marchent beaucoup. Et pendant toute la visite, elle raconte à Satsuki quelques anecdotes. Elle passe même devant la boutique de son tatoueur et s'arrête pour le saluer. Puis elles font une pause dans un parc en dégustant des glaces.

La journée. Elles ont la journée pour elles et elles en profitent. Cynthia se sent elle-même presque déconnectée de la réalité. Quand Satsuki prend naturellement sa main, quand elle ne se pose pas de question et pose sa tête sur ses cuisses quand elles s'arrêtent au parc, quand cette boutique lui a tellement plu qu'elle n'hésite pas à poser un baiser sur ses lèvres en pleine rue. Elle savoure chaque instant.

Le soleil commence à décliner à l'horizon. Elle regarde l'heure et ne s'étonne pas d'avoir un peu faim.

« Hm... ça te dirait de rentrer pour aller manger sur la plage ? Et... Peut-être de profiter pour se baigner ? »

KAGAMI

La journée d'entraînement se termine et il est bien content de prendre sa douche. Le match est en fin de semaine, alors l'entraîneur ne les a pas épargnés en ce lundi. Il se lave en se massant les cervicales, il n'a qu'une envie, s'allonger pour soulager un peu son dos. Mais ce soir, ils ont invité Kise, il faut qu'il réfléchisse à ce qu'il va préparer à manger. Il ne connaît pas trop Kise, il se demande ce qui lui ferait plaisir. Il soupire et bouge la tête à droite à gauche en essayant de se détendre, mais c'est vain, alors il se décide à sortir de la douche. Dans le vestiaire, Daiki est déjà habillé. Zut il a traîné plus longtemps qu'il aurait cru.

Il sourit à son homme en se séchant et rejoignant le banc pour sortir ses affaires propres.

« Qu'est ce qui ferait plaisir à Kise pour le repas ? »

Daiki relève la tête de son sac où il termine de fourrer ses affaires.

« Je crois qu'il adorerait du poulet frit, love. Et moi aussi, d'ailleurs ! »

KISE

Il y a comme une odeur de friture qui traîne sur la plage et ça lui donne une faim de loup, d'autant qu'il a surfé tout l'après-midi. Il a décidé de se poser un peu pour parfaire son bronzage pendant que ses nouveaux amis profitent encore des vagues, mais maintenant, son estomac lui fait rêver de plats bien riches et savoureux. Cela dit, il peut être tranquille là-dessus, il n'a aucun doute qu'il va se régaler chez Taiga et Daiki ce soir.

Chez Taiga et Daiki.

Ça fait toujours bizarre d'y penser comme ça. Et il se sent toujours un peu coupable. Pendant toutes ces années, il avait bien vu que Daiki souffrait, mais il n'avait jamais eu envie de le pousser le sujet. Daiki après tout est du genre à se fermer comme une huître quand on tente d'en savoir plus sur quelque chose qu'il ne veut pas dévoiler. Et après tout, même Satsuki n'était pas au courant de la source profonde de ses maux... Alors, si lui-même peut se flatter d'être un excellent copieur quand il s'agit d'intégrer des techniques sportives, il doit reconnaître que Daiki possède malheureusement une expertise hors pair quand il s'agit de copier des comportements. Sa véritable sexualité était tout simplement insoupçonnable.

Il soupire, triturant l'une de ses boucles d'oreille comme il en a l'habitude quand il est nerveux ou contrarié. Ça ne sert à rien de regretter. L'important c'est que maintenant, cette page de leur vie est tournée. Leurs rapports n'en seront que meilleurs maintenant qu'il n'y a plus de secret entre eux. En tout cas, il l'espère. Il faudra quand même qu'il pense à lui demander ce soir s'il n'a pas aussi un passé criminel ou un enfant caché. Sait-on jamais ! Avec des révélations pareilles, il y a de quoi être parano !

« Hey, salut Ryota ! Alors, on parfait son bronzage parfait ? »

Il tressaille et regarde étonné la nouvelle arrivante.

« Salut Lola. Décidément, ton japonais est de mieux en mieux !

— Merci ! »

La jeune femme pose sa serviette à côté de la sienne. Il la regarde du coin de l'œil, un peu embarrassé, mais il ne veut pas la mettre mal à l'aise non plus alors il retrouve son sourire lumineux habituel.

« T'en avais marre d'étudier ?

— Carrément ! Ça sera plus facile quand j'aurai l'occasion d'aller au Japon, ça me fera progresser... Je comptais un peu sur Daiki pour ça, mais enfin... va falloir que je change mes plans.

— Hm... C'est clair que c'était l'idéal de t'être dégoté un Japonais ! Mais euh... T'auras qu'à venir avec Cynthia. Parce que j'pense qu'elle va sûrement faire un tour chez nous dans pas longtemps ! »

Lola hoche la tête en souriant.

« J'en ai bien l'impression aussi. »

Elle le regarde et ajoute :

« Tu t'ennuies pas trop, avec Daiki pris par le boulot et Satsuki prise par son amoureuse ? »

Il rigole.

« Non, les amis de Taiga sont cools. Et j'adore le surf.

— Moi aussi. D'ailleurs je vais me dépêcher d'en profiter avant qu'il ne fasse sombre ! Passe le bonjour à Daiki et Taiga pour moi. »

Elle se relève, ferme sa combinaison et attache sa planche à sa cheville, puis lui fait un clin d'œil et s'éloigne rapidement vers les vagues. Il la regarde partir, pensif. C'est vraiment une chouette fille.

KAGAMI

L'espace n'est pas trop peuplé et il peut circuler librement. Il s'est délesté de son sac auprès de son homme et s'est caché sous sa capuche pour s'éviter les regards curieux ou inquiets alors qu'il parcourt les allées de la supérette qu'il connaît par cœur. Il choisit du poulet frais, prend quelques légumes, du gingembre et une belle salade, puis il continue son chemin. Il reprend du riz, de la sauce soja. Il se repasse la recette du Karaage dans la tête et continue son chemin pour prendre le reste des ingrédients qui lui manquent.

Il essaie de faire vite néanmoins, il va lui falloir un peu de temps pour préparer. Il prend aussi tout ce qu'il est possible de prendre dès ce soir pour les sushis du lendemain, ne prévoyant de revenir acheter que le poisson frais. ça lui prend plus de temps que ce qu'il aurait voulu mais finalement il ressort de la boutique.

Il entre dans l'appartement, en regardant l'heure. Quand Kise est-il censé arriver ? Il espère qu'il aura au moins le temps de mettre le poulet à mariner avant qu'il arrive.

AOMINE

Il boit une bière sur le balcon tranquillement quand il entend son homme entrer. Il passe la tête par l'entrebâillement de la porte-fenêtre.

« Hey love, t'as trouvé ton bonheur ?

— Yes. Des nouvelles de Kise ? Tu sais quand il arrive ? » Lui demande son homme en rejoignant la cuisine et s'affairant à ranger ses achats.

« Ouaip, il va pas tarder. » Il se lève et le rejoint, inspectant le contenu de ses sacs. « Je te sors une bière ?

— Je veux bien. »

Taiga s'installe déjà pour cuisiner, comme toujours il sort tout ce dont il a besoin et commence les préparatifs.

Daiki lui donne sa bière et il a à peine le temps de reprendre quelques gorgées de la sienne qu'on frappe à la porte. Il s'empresse donc d'aller ouvrir.

« Hello Daiki !

— Wah t'es encore plus bronzé qu'hier, c'est possible, ça ?!

— Avec moi, tout est possible ! »

Il laisse entrer le blond qui fait comme chez lui et va saluer Taiga.

« Hello ! Déjà en train de cuisiner ?! Qu'est-ce que tu fais de bon ?!

— Salut Kise ! Ouais. Karaage. Il faut que le poulet marine un peu pour que ce soit le meilleur. Alors faut commencer maintenant. Tu prends une bière ? »

Taiga lève la sienne et en boit quelques gorgées.

« Ahhh du karaage, trop bien ! Je meurs de faim, en plus... Ouais je veux bien une bière. » Il prend la bière que lui tend Taiga et poursuit : « J'ai surfé tout l'aprem, les vagues étaient top !

— Tu vas avoir un meilleur niveau que moi juste après une semaine de vacances ! râle Daiki.

— Je te l'ai dit, c'est ça le talent ! s'exclame le blond en lui faisant un clin d'œil.

— C'est sûr que la pratique quotidienne ça aide aussi. Content que ça te plaise. Tu trouveras des spots de surf à Tokyo et on pourra y aller ensemble comme ça !

— Ouaip, je pense que je vais faire ça ! Quand est-ce que vous pensez venir au Japon, d'ailleurs ?

— Hm... Quand on aura des vacances... Un jour... Love, c'est quand qu'on a des vacances ?! »

Taiga rigole depuis la cuisine et le regarde en souriant doucement.

« Quand on aura gagné les finales de NBA en juin... ça pourrait être une étape de notre voyage de noces...

— Oh, un voyage de noces ! » s'exclame Kise. Évidemment, l'idée lui plaît ! « Vous voulez aller où ?!

— T'emballes pas, on n'y a pas réfléchi encore, tempère le brun. Mais pourquoi pas passer au Japon à ce moment-là, ouais.

— C'est vrai qu'on n'a jamais parlé de voyage de noces... En tout cas, on a parlé de mariage après les finales et d'un voyage au Japon.

— J'ai trop hâte ! s'enthousiasme le blond. J'aurais jamais cru aller à un mariage aux USA ! C'est trop la classe !

— Pourquoi ?! Parce que c'est ici ? rigole Taiga devant son enthousiasme.

— Ben ouais, un mariage californien, c'est classe ! Et un mariage de stars de la NBA, en plus ! Hmm... vous pouvez inviter ma mère ?! Elle va être jalouse sinon... »

Ça fait marrer Daiki.

« Mais oui évidemment qu'on invite ta mère ! Ça fait un bail que je l'ai pas vue !

— Ouais alors un mariage de stars... En fait, t'emballe pas trop... On va plutôt le faire discret !

— Bah même discret c'est de fait un mariage de stars, puisque vous êtes des stars ! Faut vous y faire les gars, quand on joue avec les Lakers et qu'on en devient parmi les principaux atouts, on est une star !

— Hmpf... marmonne Daiki. J'aime pas trop y penser comme ça. »

KAGAMI

Il se rembrunit un peu. Lui non plus, il ne se voit pas comme une star. Enfin il n'a pas envie de se voir comme telle. Il repense au mardi précédent. À son œil qui porte encore les traces de cet événement et à la conférence de presse. Sa vie devient le centre de l'attention. Il n'est pas juste un joueur de basket, il n'a pas juste de bonnes performances. Ses propos, ses déclarations, tout est décortiqué. Et maintenant, malgré ses bonnes statistiques, la presse retient surtout de lui qu'il est gay et qu'il s'est fait tabasser. Il se secoue. Ils vont finir par oublier. Du moins il l'espère. Il préfère ne pas s'éterniser sur cette question d'être ou non des stars.

« Vous voulez grignoter quelque chose avec vos bières ?

— Ouais, amène les chips ! s'exclame Daiki.

— Tss... T'es toujours aussi flemmard ! s'indigne le blond. Il fait déjà la cuisine ! J'y vais, moi ! »

Il se lève et va en chercher, face à l'indifférence totale de Daiki qui se contente de boire sa bière avec un demi sourire.

Taiga sourit à Ryouta et lui indique le placard dans lequel il trouvera le paquet de chips et un saladier.

« Merci Kise. »

Le blond se sert et revient dans le salon discuter de choses et d'autres avec Daiki. Et puis au bout d'un moment...

« Au fait, j'ai croisé Lola à la plage. Elle vous passe le bonjour.

— Oh... Elle va bien ?... demande Daiki d'une voix un peu hésitante.

— Elle avait l'air, ouais. Mais pas rayonnante, si ça peut te rassurer !

— Pourquoi ça me rassurerait ?!

— Bah... C'est jamais évident de voir ses ex profiter à fond de la vie comme s'il s'était jamais rien passé !

— Hmpf... Ouais... Je sais pas... Pas dans ce cas-là, je crois...

— Bon bah rassure-toi alors, parce que ça avait l'air d'aller. »

Lola... Il se sent toujours sur la défensive à l'évocation de la jeune femme. Il ne peut s'empêcher de regarder son homme, ce serait plus simple s'il ne s'inquiétait pas pour elle. Il inspire doucement et boit une grosse gorgée de bière et se concentre sur ses préparatifs et bloque tout de suite toutes ses angoisses stupides et irrationnelles. Il termine de préparer la marinade dans laquelle il plonge les morceaux de poulets découpés avec soin. Il met le tout au frais, puis prépare le mélange de farines de blé et de maïs qui va lui permettre de couvrir les morceaux de poulets avant de les faire frire. Quand tout est prêt, il rejoint les deux autres au salon avec sa bière.

AOMINE

Il passe un bras autour de ses épaules et embrasse sa tempe quand il s'assoit. Ryota leur parle du Japon, de ce qui a changé à Tokyo, leur donne des nouvelles de leurs amis. Il l'écoute avec un léger sourire, il aime entendre parler de son pays natal, ça le fait se sentir un peu de retour à la maison et lui procure une douce nostalgie. Il se rappelle de toutes les petites choses qui lui manquent, et bien sûr pense à ses amis et regrette de ne plus partager leur quotidien comme avant.

Taiga rigole aux anecdotes de Ryota. Il se montre particulièrement intéressé par la carrière de Murasakibara, dès qu'il est question de manger, même si c'est de la pâtisserie il est forcément intrigué, il est notamment curieux de savoir où il a étudié... Naturellement, la main de Taiga se pose régulièrement sur sa cuisse quand il échange avec animation avec Ryota.

« J'ai quand même l'impression que tout le monde travaille trop ! soupire finalement Daiki. Faudra que tu penses à tous les amener au bar !

— C'est ce que je fais déjà ! rigole Ryota. Tous les samedis ! Mais tu peux parler, toi, j'ai pas l'impression que tu te tournes les pouces !

—T'imagines pas, c'est du véritable esclavage, même plus le temps de faire la sieste...

— Pauvre de toi ! rigole Taiga.

— Et le week-end ? Vous faites beaucoup de trucs ? demande Ryota curieux.

— Bah, pas grand-chose. On va à la plage. On reste traîner ici à jouer à la console. Mais faut dire qu'en fait... Depuis qu'on a emménagé ensemble, on n'a pas eu tant de week-ends que ça au final...

— On en a eu... Mais ils ont été un peu occupés aussi... répond Taiga pensivement. J'ai l'impression que ça fait longtemps que je vis ici... Mais... En fait ça fait que trois semaines.

— Ha ! C'est parce que Daiki te fatigue, tu trouves le temps long, je comprends !

— Hé ! » proteste l'intéressé avec véhémence, donnant une tape sur l'arrière du crâne au blond. « Je te permets pas ! »

Taiga rigole et resserre sa main sur sa cuisse.

« Mais non... C'est parce que... Ma vie est super riche depuis que je suis avec toi et j'ai pas l'impression que tout ça tienne en si peu de temps !

— Roh, c'est trop mignon ! s'illumine Ryota, les yeux brillants. Toi aussi t'as une vie riche Daiki, hm ? »

Le brun le fusille du regard.

« En tout cas si tu continues comme ça, je te garantis que la tienne va être riche en ennuis ! »

La main de Taiga caresse sa cuisse en un geste apaisant, mais il continue à se marrer discrètement en buvant sa bière, et finalement il reporte l'attention sur Ryouta.

« Et toi Kise ? Elle est riche ta vie ? J'ai cru entendre quelques histoires...

— Des histoires ?! » Le blond jette un regard soupçonneux à Daiki, puis sourit à nouveau. « Disons que j'ai pas à me plaindre ! Je rencontre pas mal de gens, amicalement ou autre, si c'est à ça que les histoires font référence !

— C'est à ça qu'elles font référence en effet. Mais t'inquiète je ne suis pas vraiment dans le secret... j'ai juste surpris une conversation. Et donc ? Rien de sérieux ?

— Nan, pas vraiment... Même si des fois, j'aimerais bien... Mais ma mère dit toujours que je sais pas ce que je veux ! Et j'pense qu'elle a raison...

— Hm... Tu sais pas ce que tu veux... Comment ça ?

— Ben... » Ryota se mordille la lèvre en réfléchissant à sa réponse. « D'un côté, être en couple, ça offre une certaine stabilité, un soutien au quotidien... D'un autre, généralement ça signifie la fin du papillonnage et des découvertes... Pour le boulot c'est pareil, tu vois. J'aimerais trouver un truc moins... temporaire que mon boulot au bar. Mais en même temps, je repousse le moment de vraiment me poser des questions parce que ça a quand même des avantages de bosser comme serveur... et puis... j'y suis déjà habitué.

— Ouais je vois... Pour le boulot je sais pas... Mais pour être en couple... Je dirais que tant que t'as pas trouvé la bonne personne... T'es pas obligé de te poser la question.

— Hm ouais mais on pourrait argumenter que pour trouver la bonne personne, faut provoquer sa chance... et donc le vouloir un peu aussi.

— Hm... Well... Honnêtement quand j'suis tombé sur Daiki à l'aéroport... J'ai pas l'impression que je cherchais spécialement... Mais je me trompe peut-être. C'est vrai que c'est peut-être discutable compte tenu de la relation dans laquelle j'étais. »

Ryota sourit doucement.

« Oui et puis c'était Daiki. Ça a toujours été quelqu'un de spécial pour toi, je pense.

— Ouais... C'est clair. » Taiga sourit en serrant la cuisse Daika doucement et lui adressant un sourire tendre, puis il se lève et ajoute. « Une autre bière ?

— Ouais, carrément ! acquiesce le blond.

— J'en veux bien une aussi, love. »

Daiki lui sourit et pose un baiser sur sa main, ignorant le regard curieux de son ami qui ne l'a jamais vu faire preuve de ce genre de tendresse. La main de Taiga glisse sur sa nuque alors qu'il passe derrière lui pour rejoindre la cuisine et sortir trois bières du frigo.

En buvant des bières comme ça, juste à discuter de tout et de rien, Daiki a la furieuse impression d'être revenu quelques années en arrière, à une époque qu'il ne regrette pas vraiment, mais qui, d'un certain point de vue, était plus simple. Maintenant, il a sa vie de couple, presque au grand jour, sa vie de sportif professionnel qui, comme Ryota l'a souligné, le met également sur le devant de la scène. Il est prêt, cependant, à sacrifier un peu de sa tranquillité pour pouvoir jouer au basket dans une équipe comme la sienne, et puis, il faut bien avouer qu'il ne va pas non plus cracher sur l'argent qu'il gagne. Taiga et lui ont encore bien des défis à relever.

Car les derniers événements lui ont appris quelque chose, et c'est une leçon bien difficile qu'il pense avoir enfin saisie : ils vont devoir lutter pour se faire une place en ce monde. Pour, d'une certaine façon, imposer qui ils sont. Il imagine que c'est aussi ça, devenir adulte. Avoir la force de ses convictions, et celle de les assumer, et être soi-même sans chercher à fuir ou à s'en excuser. Quelque part, c'est un soulagement de le réaliser, car au moins le chemin qu'il doit suivre lui apparaît avec plus de clarté.

Il prend la bière que lui tend son homme et la déguste avec une certaine sérénité, sentiment qui lui avait tellement manqué ces derniers temps.

KAGAMI

Il reprend sa place près de Daiki et boit sa bière. Ils continuent à discuter, de leurs amis, Kise racontant les anecdotes qu'ils n'ont pas forcément suivies. Il se relève quand sa bière est vide pour aller préparer le poulet et laisse les deux amis discuter.

Il met du riz à cuire et des légumes pour accompagner, puis il sort le poulet du frigo qui lui semble parfait. Il fait chauffer son huile et après avoir roulé chaque morceau de poulet dans un peu de farine les fait frire. Une bonne odeur envahit la pièce. Il reste concentré, mais cuisiner, il peut le faire les yeux fermés. Alors son esprit dérive. Il se demande si la soirée se passe bien pour Momoi et Cynthia. Il se dit qu'il devrait reprendre des nouvelles de Tatsuya. Et puis, il pense à Daiki, à eux. Les épreuves de la semaine passée font encore un peu d'ombre, il sait que tant que son œil n'aura pas entièrement guéri, l'ombre ne pourra pas s'estomper totalement. Mais ce soir, il sent son homme détendu et ça le rassure. Il a envie d'avancer, de passer à autre chose, mais il ne pourra pas le faire sans Daiki. Il espère qu'il profitera de sa soirée en tête à tête avec Momoi. Il sait que la jeune femme lui manque et il ne sait pas comment elle fait, mais elle arrive toujours à trouver les mots pour l'aider. Il en serait presque jaloux, mais Momoi le connaît depuis tellement longtemps... Sans elle, il n'est pas sûr qu'il aurait réussi à se rapprocher de Daiki comme il l'a fait. Soudain, une idée lui traverse l'esprit et il sourit.

C'est un peu long de faire frire cette quantité de poulet, mais ça ne le gêne pas il aime cuisiner. Il garde le poulet déjà cuit au four tiède pour les maintenir au chaud, jusqu'à terminer la cuisson. Puis, il prépare des assiettes avec du poulet et quelques légumes et des bols de riz. Il met le reste des légumes et du poulet dans de grands bols, puis il emmène tout au salon.

« Je vous ressers des bières ?

— Yes love, s'te plaît. Ça sent super bon ! »

Le regard de Daiki s'illumine en voyant le plat arriver, de même que celui de Kise.

« Ah ouais... ça a l'air trop bon... Si seulement ma mère cuisinait aussi bien que toi ! »

Il plaque une main sur sa bouche, l'air soudain effrayé.

« Merde... Je devrais pas dire ce genre de trucs. Elle finit toujours par le savoir, d'une façon ou d'une autre. J'crois qu'elle est un peu omnisciente.

— Ou alors... murmure Daiki avec une lueur malicieuse dans les yeux. Ou alors, c'est parce que y a des gens pour lui raconter les saloperies que tu dis dans son dos !

— ...Toi ?! Traître ! »

Le brun éclate de rire.

« C'était juste une supposition... »

Taiga sourit.

« Avant de vous extasier, goûtez. Si ça se trouve c'est joli mais c'est pas bon ! »

Le modeste cuisinier rejoint la cuisine pour sortir des bières puis revient enfin s'asseoir à côté de son homme.

« Bon app ! »

Les deux autres acquiescent et se jettent sur leurs assiettes, apparemment très confiants en la qualité de sa cuisine. Et ne tardent pas à s'extasier, justement.

« C'est comme si j'avais jamais mangé de karaage de ma vie ! s'exclame Kise. Et t'as le droit à ça tous les jours, Daiki ?! Espèce de chanceux !

— Eh ouais, fallait tenter ta chance avant. C'est moi qui ai eu le cuisinier !

— Hmpf… » Le blond sourit et regarde Taiga : « T'aurais été sensible à mes charmes si je t'avais dragué ?

— T'es beau gosse. » rigole Taiga, qui hausse les épaules. « Mais j'ai jamais eu la connexion que j'ai avec Daiki avec personne d'autre. Et puis... T'es pas intéressé par les hommes... Si ?

— Nan... Enfin j'crois pas... J'me suis jamais même posé la question tu vois... » Il jette un coup d'œil à ses amis tour à tour, avant de poursuivre, un peu hésitant : « Faut admettre... J'reconnais que l'hétérosexualité c'est tellement la norme que... Même si j'ai rien fait de mal à proprement parler... Je crois que les gens comme moi font partie du problème. À considérer que l'hétérosexualité est la sexualité par défaut. Pour moi... ou pour les autres. »

Il regarde Daiki en prononçant ces derniers mots. Celui-ci déglutit et semble ne pas savoir trop quoi dire, et finalement murmure :

« Merci... »

Il sourit et hoche la tête avec un sourire rassurant pour Kise, et glisse une main sur la cuisse de Daiki.

« Nous sommes aussi nous-mêmes une partie du problème... Sans le vouloir parfois nous aussi on pense avec les mêmes stéréotypes... On a été façonné par la même société. Mais... C'est important d'en prendre conscience pour espérer que petit à petit les choses changent.

— Bah moi en tout cas je ferai plus attention ! Les grands changements sociaux partent toujours des individus, pas vrai ?! reprend Kise avec le sourire.

— J'imagine que ouais... approuve Daiki en reprenant son repas.

— Exactement. »

Il caresse doucement la cuisse de son homme puis récupère sa main pour manger.

AOMINE

Il se rend compte que Ryota a vraiment réfléchi à tout ça et cherché comment aider, comment changer, et même si ça ne le surprend pas vraiment de sa part, ça le touche. Il a aussi besoin de ce genre de soutien. La compréhension et le soutien des personnes qu'il fréquente depuis toujours, qu'il considère comme sa famille, ça lui est aussi essentiel que celui de Taiga, ou de leur équipe. Alors ça lui fait du bien de savoir qu'ils ne sont pas seuls, et que leur histoire, qui a bouleversé tant de choses dans sa vie, qui l'a amené devant tant de questions, a aussi un impact et suscite la réflexion des gens qui lui sont proches. Il se sent moins seul, avec cette impression que leurs problèmes... ne sont pas seulement les leurs, mais ceux de toutes les personnes qui se soucient d'eux.

La discussion dérive sur le mariage encore une fois, c'est semble-t-il un sujet dont ils ne se lassent pas. Il y a tellement d'hypothèses plus loufoques les unes que les autres à évoquer et parfois quelques-unes plus sérieuses. En tout cas Ryouta semble ravi de cette perspective, il a l'air de trouver naturel de les voir ensemble finalement.

« Moi j'aime bien l'idée du mariage en chemise hawaïenne, short de bain et tongs ! Mais Dai pense que Akashi n'acceptera jamais ! rigole Taiga.

— Bah ça ! Il préférerait crever plutôt qu'on le voit en tongs ! confirme Ryota.

— Le plus simple, c'est sans doute de pas donner de dress code, intervient Daiki. Moi aussi j'ai bien envie d'opter pour le costume, en tout cas pour une partie de la journée...

— Yep. C'est effectivement l'idée pas de dress code au final... Mais pourquoi Akashi ne veut pas porter de tongs ? Il a des pieds chelou ?, Taiga réfléchit et ajoute, c'est vrai ça... J'ai jamais vu ses pieds nus en fait... Il a des pieds de hobbits ?! »

Ils rigolent à cette supposition.

« Pour autant que je m'en souvienne, non, il a des pieds normaux, dit Daiki.

— Ouais les pieds sont ok, c'est juste qu'il a vraiment une sainte horreur de "mal se fringuer". Tu sais que l'auto-dérision c'est pas son fort...

— Non c'est vrai ! » reconnaît Taiga.

Ils font un sort au karaage de Taiga. Ce dernier se lève pour débarrasser et demande : « Envie d'un dessert ? Je peux faire un truc rapide si vous voulez.

— Ah ouais ? Comme quoi ? demande Ryota très intéressé.

— Fondant au chocolat... Ou plus rapide, glace ou milkshakes.

— Ah j'avoue... Après le poulet frit, un petit milkshake ce serait top... T'en penses quoi Daiki ?!

— Ouais, milkshake ça me va si t'es motivé, love. »

Taiga lui sourit et récupère les derniers plats.

« Pas de soucis. Très rapide à faire. Je vous prépare ça.

— Cool ! » s'enthousiasme Ryota.

Daiki reprend sa bière et ils discutent de choses et d'autres pendant que Taiga prépare les milkshakes. Cette soirée lui fait du bien, ça lui fait une pause dans l'enchaînement des journées de boulot. Il a l'impression de pouvoir faire réellement une coupure, ce dont son mental un peu éprouvé ces temps-ci avait bien besoin.

Taiga revient avec deux grands milkshakes et du thé qu'il pose sur la table basse.

« Voilà pour vous. Kise tu penseras à t'en vanter auprès de Kuroko histoire que ça le motive à venir nous voir aussi !

— Je n'y manquerai pas ! C'est vrai qu'en plus il serait carrément capable de traverser tout l'océan juste pour un milkshake ! »

Il rigole et s'empare du sien, qu'il commence à siroter avec un grand sourire de plaisir.

Taiga rigole devant le visage de Kise. Au moins le blond a l'air d'apprécier. Le roux se sert quant à lui une tasse de thé parce que le sucré, vraiment à petite dose pour lui merci.

Daiki sirote son milkshake et songe que lui aussi, il aimerait bien voir Tetsu. Surtout depuis qu'ils ont mis les choses au clair et réduit la distance qui s'était établie entre eux, il se dit que se revoir achèverait de réparer ces années en pointillés. Malheureusement, ce n'est sans doute pas pour tout de suite. Tetsu a beaucoup à faire, et lui aussi. Mais il aime à croire que les véritables amitiés ne se dénouent jamais, et qu'on finit toujours par se retrouver, tôt ou tard.

KAGAMI

Le repas terminé, il range et laisse Daiki profiter de son ami. Il aime bien voir Kise et Momoi chez eux. C'est comme si voir les amis de Daiki dans leur vie à Los Angeles rendait un peu plus réel leur relation. Deux pans de leur vie qui se rencontrent forçant la réalité de chacune d'elle et il aime vraiment cette sensation. Son téléphone sonne et il répond à son père en continuant de ranger. Il échange quelques minutes avec lui et surtout lui confirme que l'invitation de la semaine sera bien chez eux, même si leur appartement est moins grand que le sien et qu'il peut apporter du vin ce sera apprécié par tout le monde.

Il sourit, ça aussi... Que son père rencontre leurs amis du lycée, ça lui donne l'impression que les choses s'ancrent vraiment dans le réel. Il a hâte de le voir, de lui annoncer la nouvelle et de voir tout ce petit monde interagir et se mélanger.

Une heure plus tard, Kise se lève pour partir.

« Merci pour le dîner Kagamicchi. J'vais vous laisser vous reposer et profiter d'une soirée en amoureux ! »

Daiki grogne un peu en voyant le sourire plein de sous-entendus de son ami, et le raccompagne à la porte.

« Au fait, tu fais quoi demain ? demande le brun.

— Hm... J'ai pas décidé encore. J'improviserai ! T'inquiète pas pour moi. Tout roule ! »

Daiki hoche la tête et ils saluent le blond qui quitte l'appartement. Puis, Daiki referme la porte et entreprend de ranger les cadavres de bière.

« C'était ton père au téléphone ?

— Yes. Il apporte le vin jeudi. Et toi... Tu comptes faire quoi avec Momoi demain soir ?

— Hm... Je sais pas trop encore. Un petit resto, sans doute !

— OK. Si tu veux te faire une soirée tranquille ici avec elle... J'peux aller me balader en ville avec Cy et Kise.

— Nan, merci love. J'aime autant sortir. Et en plus moi non plus y a pas beaucoup d'endroits que je connais ici, c'est l'occasion d'agrandir ma culture de L.A.

— Ok. C'est toi qui vois. Pas de soucis. »

Il termine de tout ranger et jette un œil à l'appartement satisfait. Puis il s'approche de son homme en souriant et l'enlace pour l'embrasser. Il peut maintenant se consacrer entièrement à son homme.

Daiki lui rend son baiser, puis le regarde et demande :

« Tu veux faire quoi ce soir, love ? »

Il offre un grand sourire à son homme et vient mordiller son cou.

« Hm... On peut se regarder un truc... Ou alors je te dévore ! »

Le brun rigole un peu.

« Ah, ça c'est pas parce que t'as pas pris de milkshake... T'as encore faim !

— Ouais. J'ai pas eu de dessert ! C'est injuste !

— Hm... J'suis un peu salé pour un dessert, love.

— Oui... Mais j'aime pas le sucré ! » Il regarde son homme suspicieux. « Tu veux pas être mon dessert ? »

Daiki secoue la tête avec un sourire amusé et déclare finalement :

« J'me sentirais coupable de te priver de dessert... »

Il sourit et revient grignoter son cou et respire doucement sa peau. Un frisson le parcourt, l'odeur de son homme lui fait tourner la tête. Sa main se glisse doucement sous son t-shirt.

« Tu sens tellement bon love... »

Le brun soupire un peu au contact de ses doigts et glisse une main sur sa nuque.

« Bon comme un dessert appétissant, c'est ça ?

— Yes... Exactement comme ça... Tu es terriblement appétissant love... »

Ses doigts remontent sur son torse et caressent doucement ses pectoraux et chatouillent un téton qui se dresse à leur passage. Il presse son entrejambe contre sa hanche, lui faisant sentir une belle érection.

AOMINE

Il sent son sexe se presser contre lui et ça fait accélérer son cœur. Il a l'impression d'être encore maladroit pour ces choses-là, même s'il n'a jamais rien trouvé à redire au sujet du sexe, entre eux. Mais si pour Taiga c'est quelque chose qui vient spontanément, et que les circonstances difficiles peuvent même encore accentuer le désir et l'intensité, pour lui ces mêmes circonstances ont plutôt tendance à dresser des barrières et entretenir les doutes. Et même s'ils se sont retrouvés, s'ils ont renoué, s'ils ont su rétablir un équilibre, des sentiments étranges et dérangeants s'accrochent encore à lui.

C'est presque comme si, aussi vite qu'il a trouvé son rythme et s'est ouvert à son homme après l'avoir rejeté violemment, aussi vite il retrouve toute son anxiété, et son dégoût de lui-même. Il se demande pendant combien de temps encore les forces contraires en lui vont danser. Il aspire à un apaisement, mais ce n'est pas comme s'il suffisait de le vouloir.

En attendant, il cède du terrain. Il faut juste qu'il arrête de penser à tout ce qui s'est passé, à tout ce qui risque de se produire par la suite. Il sait qu'il a tendance à trop penser, à rester prisonnier de ses suppositions et surtout de ses ruminations. Alors il se concentre sur les sensations et embrasse son homme, essayant de tout gommer dans son esprit pour seulement ressentir.

Taiga répond à son baiser avec douceur. Leurs langues se mêlent et se caressent. Ses doigts continuent à parcourir sa peau doucement, comme s'il découvrait son corps pour la première fois ou qu'il voulait le savourer après une longue attente, ou bien qu'il avait peur d'aller trop vite. Les lèvres de son homme s'écartent des siennes, un regard rougeoyant de désir se perd dans le sien et il souffle d'une voix basse, lourde : « On sera mieux dans la chambre love... »

Il acquiesce d'un hochement de tête. Il se recule et éteint la lumière dans le salon. Dans la chambre, il allume la lampe de chevet. Et puis, il enlève son t-shirt et s'assoit sur le lit, regardant son homme, un peu dans l'expectative.

KAGAMI

Il s'approche doucement de son homme et retire aussi son t-shirt. Il ne se presse pas, se laissant le temps de décider de la suite. Il sent son homme hésitant et ça le rend nerveux et lui-même timide. Il doit faire confiance à son homme. Il lui dirait clairement s'il en n'avait pas envie ? Il a essayé de se contenir ces dernières semaines, ne pas mettre la pression à son homme. Est-ce que c'est encore trop tôt ? Surtout après ce dernier match ? Est-ce qu'il devrait encore taire son désir et attendre que ça vienne de son homme ? Est-ce qu'il devrait lui demander clairement si oui ou non il est vraiment ok ?

Les questions se bousculent et il ne sait pas comment les formuler, pour ne pas culpabiliser Daiki, pour juste lui ouvrir la porte à l'opportunité de refuser et surtout ne pas se forcer, se sentir obligé. Il regarde son homme et souffle en achevant de se déshabiller.

« T'as trop de vêtements love… »

AOMINE

Il parcourt du regard le corps de son homme, sa puissante musculature, la finesse de ses hanches, son sexe dressé, admire la façon dont la lumière accroche les ombres sur son torse. Il le trouve beau et désirable.

Il déglutit, et ses mains s'activent un peu nerveusement sur son pantalon. Il se défait des vêtements qu'il lui reste, et frissonne au contact de l'air sur sa peau. Il se retrouve nu face à son homme et pose les mains sur ses hanches, venant chercher ses lèvres.

En l'embrassant, il a comme un flash de la première fois où il a fait ce geste. C'était comme si soudain, c'était la seule chose à faire, et peu importaient les conséquences, ce qu'il en pensait. Ce jour-là, il ne s'est pas dit "Ne le fais pas, qu'est-ce qu'un mec comme lui voudrait faire avec un mec comme toi ?" Non, il avait juste laissé son désir et ses sentiments s'exprimer. Il se sent, peut-être... moins innocent qu'au début, quand il a décidé de sauter le pas et juste cesser de lutter contre sa nature et ses émotions. Entretemps, il a compris tout ce que ça impliquait. Avec Taiga il n'a pas d'autre choix que d'être sincère, tout le temps, et ça a quelque chose d'épuisant pour lui qui a l'habitude de garder les choses pour lui. Il sait que son homme éprouve aussi la même chose, à sa façon. Se sentir exposé comme ça, c'est parfois douloureux. Souvent terrifiant. Seulement... Il ne peut pas faire marche arrière. Il faut qu'il lutte contre cette peur enfouie au fond de lui de ne pas être l'homme qu'il faut à Taiga, contre cette impression d'être le même imposteur qu'il a toujours été. Au fond de lui, il ne parvient toujours pas vraiment à croire que cette vie est bien la sienne, que Taiga est bien son fiancé. Qu'il est bien la personne qu'il prétend être.

Et chaque fois qu'ils se retrouvent dans une situation d'intimité comme celle-ci, ce bouquet d'angoisses fleurit de nouveau. Son cœur pulse à cent à l'heure dans sa poitrine alors qu'il prolonge le baiser, désireux d'éloigner ses pensées. Il n'a pas envie de s'y retrouver piégé, de se cogner contre les bords de son esprit comme un insecte prisonnier d'une lampe dont la lumière l'a attiré. Il veut se laisser une chance, leur laisser une chance, de profiter du moment.

KAGAMI

Ce baiser attise son désir, son corps se tend d'envie. Mais il reste sur la réserve, prudent. Il a peur d'effrayer son homme ou de l'acculer, mais il a aussi peur d'être rejeté. Alors, il reste pour l'instant dans le contrôle, ne pas se laisser emporter, parce qu'une fois qu'il s'abandonne sans résistances, il s'offre à Daiki avec toute ses fragilités et ses incertitudes sans armure plus rien pour se protéger. Et dans ces cas-là, sa raison aura beau savoir que son homme ne le rejette pas à cause de lui, son coeur lui saignera.

Il agrippe doucement la nuque de son homme et approfondit le baiser. Il caresse avec douceur et sensualité sa langue de la sienne, ses doigts massent sa nuque et remontent doucement dans ses cheveux. Son cœur bat plus frénétiquement dans sa poitrine, il adore les baisers de Daiki, sa bouche, ses lèvres. Il gémit légèrement avec gourmandise et doucement il pousse son homme pour qu'il s'allonge sur le lit.

Pas un instant, il ne libère ses lèvres. Il se laisse aller à se baiser et doucement il vient se presser contre le corps nu de son homme, collant son sexe contre sa hanche. Sa seconde main vient doucement caresser son torse et son ventre. Il reste doux et sage. Il ne lui cache pas son désir, mais il attend que celui de son homme monte sans le provoquer crûment, il veut que son envie monte subtilement, qu'il laisse tomber ses barrières sans avoir l'impression de le forcer... Parce que le sexe c'est mécanique. Ces mots de Daiki le hantent toujours.

Il joue de ce baiser et caresse du bout des doigts les zones qu'il sait sensibles. Ses abdos, sa hanche, l'intérieur de sa cuisse... Il évite soigneusement son sexe. Sensuellement, il le touche. Il caresse sa peau, savoure ses lèvres et sa bouche. Peut-être que ça ne fonctionnera pas, mais peu importe, il aime ses baisers et ceux-là il veut croire que Daiki les lui donne volontiers. Il ne libère ses lèvres que pour goûter son cou, avant d'y revenir bien vite. Il n'ira pas plus loin tant qu'il ne sentira pas Daiki se détendre contre lui.

AOMINE

Les doigts de Taiga courent sur sa peau en faisant naître dans leur sillage de légers frissons électriques. Ses lèvres ne lâchent plus les siennes, elles ne sont pas agressives ou pressantes mais constantes, gourmandes. Il se focalise sur ses réactions purement physiques, la façon dont son corps répond à celui de son homme, et lentement il relâche la tension crispant ses muscles. Sa main s'aventure dans le dos de son homme, descendant peu à peu jusqu'à ses fesses qu'il empoigne doucement. Il laisse échapper un soupir, son autre main guidant la bouche de Taiga vers son cou pour qu'il revienne électriser ses terminaisons nerveuses, si sensibles à cet endroit. Il essaie de se saturer de sensations pour battre en brèche ses hésitations.

Il lâche un gémissement étouffé alors que sa queue tressaille, et son désir se réveille violemment à cet échange. Parfois, il a la sensation qu'il combat inconsciemment ce désir, et il n'est pas vraiment sûr de comprendre pourquoi. Mais c'est impossible de le contenir vraiment quand il est proche de lui de cette façon, quand ses mains sont sur lui, quand il sent son corps se presser contre le sien et son souffle chaud et haletant sur sa peau.

KAGAMI

Sa langue dessine des arabesques sur son cou, alternant avec ses dents qui mordille légèrement la chair tendre et fragile. Ses caresses se font plus appuyées. Il sent son homme se détendre sous lui. Le gémissement qui s'échappe encore de ses lèvres le fait frissonner. Il ne peut s'empêcher d'onduler doucement contre lui alors que ses mains naviguent sur son dos et lui envoie des décharges de plaisir le long de la colonne vertébrale.

Il pince doucement un téton, alors que son désir se fait plus pressant, il mordille un peu plus fort son cou. Il perd du terrain. La raison laisse place peu à peu au désir pur, à ses sentiments qui le submergent et intensifient son désir.

AOMINE

Il sent le désir de son homme l'envahir comme un raz-de-marée qui se brise contre la vague contraire de sa propre faim. Il l'agrippe un peu plus fort, écarte les cuisses et le tire à lui pour qu'il se niche entre les deux. Il soulève le bassin en empoignant ses fesses de nouveau, ondulant contre lui, sa verge se frottant indécemment contre celle de son homme. Il se laisse envahir par ces forces obscures qui dorment au fond de lui, mais pas celles qui le contraignent à la solitude. Celles-là aussi, valent la peine qu'il les écoute. Il revient se perdre sur les lèvres de son homme, mêlant son souffle au sien, laissant la fièvre monter, ayant enfin atteint ce moment où il est trop tard pour la retenir.

KAGAMI

Il gémit contre sa bouche et vient mordiller sa lèvre, une main enfouit dans ses cheveux l'autre descend entre eux et il vient effleurer le sexe de son homme du bout des doigts. Son torse pressé contre le sien, chaud et puissant. Il aime sentir la peau nue de son homme au contact de la sienne, moite, chaude, vibrante.

Il vient doucement enrouler ses doigts autour de leurs sexes. Il aime sentir la verge de son homme coulisser dans le fourreau étroit de sa main contre la sienne. Il libère ses lèvres et vient mordiller son cou, soupirant de plaisir alors qu'il ondule sensuellement contre lui. Le désir qu'il éprouve pour son homme comprime sa poitrine durement et accélère la course de son cœur.

AOMINE

Un plaisir chaud et profond remue son bas-ventre tandis que la main de son homme enserre sa queue contre la sienne. Il se détend un cran davantage, prenant une conscience plus aiguë de la myriade de sensations qui tapissent sa peau. Il s'autorise à exprimer son plaisir par ses gestes, en crispant ses mains sur son corps, par sa voix, en laissant échapper ses gémissements, il veut juste lui laisser voir et sentir qu'il lui fait du bien... Consolider sa confiance et la sienne tandis qu'il se laisse aller à l'instinct qui prend peu à peu possession de lui.

KAGAMI

L'envie dévorante de faire l'amour à Daiki, contracte son ventre. Il a envie de se perdre en lui, de sentir son corps se refermer sur lui et se connecter à lui de cette manière la plus intime. Il masturbe leurs sexes ensemble et son autre main se glisse sous sa hanche, et sous une fesse pour remonter sa cuisse. Après une légère hésitation, il relève son visage pour regarder son homme, cessant de mordiller son cou déjà bien rougi sous l'action de ses dents. Il regarde son homme avec amour et désir. Il voit la lueur de lubricité dans son regard, il voit l'abandon au plaisir sur ses traits détendus, il est encore plus désirable. Alors il n'hésite plus, même plus que ça, il ne contrôle plus et se laisse guider par le désir, quand il souffle sa main se crispant sur sa fesse.

« J'ai envie de toi love... J'ai envie de te prendre... »

AOMINE

Ces mots attisent la flamme du désir. Il en a clairement envie, mais quelque chose le retient encore.

« Is this what you really want, love ? »

Il déglutit, essayant de trouver ses mots, le cœur battant.

« Taiga... J'adore quand tu fais ça, mais... Peut-être que t'aimerais... enfin... »

Il soupire, agacé de ne pas réussir à formuler ce qu'il veut dire.

« Quand tu me fais l'amour... Ça m'aide à lâcher prise... J'adore ça... ça me fait du bien... Mais... Je m'inquiète que tu fasses ça par défaut, parce que moi... j'attends ça... Alors que...T'as peut-être envie d'inverser les positions. »

Il se mordille la lèvre, embarrassé d'aborder le sujet de cette manière, mais ça lui trotte dans la tête depuis un moment. Même s'ils varient les "rôles"... Il a toujours l'impression d'être un peu trop demandeur et de créer un déséquilibre.

KAGAMI

Il regarde son homme un peu surpris de cette question. Il ne s'y attendait pas. Est-ce qu'il a donné l'impression à son homme de ne pas être satisfait comme ça ? Il ne voit pas vraiment. Et puis, il arrive assez souvent qu'ils inversent parce qu'il aime aussi quand son homme le prend. Est-ce que Daiki préfère...?

Moi j'attends ça...

Daiki n'aime pas le prendre ?! Il essaie de démêler les mots maladroits de son homme. Une chose est sûr là tout de suite, oui il a envie de prendre Daiki et il en est absolument certain.

Il a cessé d'onduler sur lui et il revient glisser une main dans ses cheveux quand l'autre vient caresser ses lèvres.

« Oui. C'est ce que je veux. Je suis absolument certain que c'est ce que je veux... J'aime te prendre Daiki... Tu n'aimes pas me prendre ? Je t'ai donné l'impression d'être insatisfait ?

— Non love... C'est pas ça... J'aime te prendre aussi, mais... Ça... hmm... dépend de mon humeur ? Et là... J'ai envie que tu me prennes, mais... J'veux pas que tu te sentes obligé juste parce que tu sais que l'inverse arrivera pas ce soir. Enfin... oublie... apparemment j'avais pas de raison de me poser la question.

— Non love... Si ça te questionne c'est important qu'on en discute... »

Il embrasse doucement ses lèvres, comme pour le tranquilliser puis il reprend.

« Il faut pas que tu aies peur de me demander... Non... Je ne choisis pas de te prendre par défaut love... Mais... J'avais l'impression qu'on avait trouvé un certain équilibre... Même si c'est vrai on en a pas parlé et je comprends que ça te perturbe... »

Il caresse doucement sa joue et le regarde avec amour et désir.

« Des fois j'aurai peut-être plus envie qu'on inverse... Mais dans ce cas, je serais très clair, et je pense que j'ai toujours été clair quand je le voulais... La plupart du temps, j'ai simplement envie de faire l'amour avec toi. Dans un sens ou dans l'autre... Peu importe. Si on changeait jamais peut-être qu'il me manquerait un truc... Mais je pourrais m'adapter... Je sais love que c'est compliqué pour toi, que c'est nouveau, que tu as plein de choses en tête... Et j'ai l'impression que tu es plus à l'aise quand en quelque sorte, je dirige les choses et que oui... peut-être que c'est ça tu t'abandonnes plus quand je te prends que l'inverse. Mais ça me gêne pas... Je crois qu'au contraire... ça me plaît. Tu réveilles mes instincts dominateurs love... Je sais pas l'expliquer... Et je sais pas s'il faut qu'on cherche à l'expliquer... Sauf si ça t'embête... Mais j'avais cette impression du coup qu'on se complète et qu'on est plutôt en accord avec ça... »

Le brun hoche la tête.

« Non... Ça m'embête pas. C'est quelque chose qui me plaît aussi... »

Il sourit et soupire en même temps, posant un bras sur son front avec une expression dépitée.

« Depuis le début, j'aime le sexe avec toi, et t'es la première personne avec j'aime vraiment ça, mais... Parce que j'ai jamais couché avec un autre homme, j'ai... vraiment l'impression de manquer d'expérience. De pas me connaître du tout. De pas savoir grand-chose, en fait. Alors... J'improvise, quoi. Bon, ça a l'air de pas trop mal marcher jusque-là, mais... c'est déstabilisant. »

Il sourit et récupère la couverture pour les couvrir et bouge, se glisse à côté de lui, une jambe entre les siennes, pour ne plus l'écraser.

« Je comprends... Tu es du genre à beaucoup réfléchir... Pour plein de trucs et c'est pas un reproche. Alors... C'est normal si tu as besoin d'en parler ou de comprendre des trucs. Je peux essayer de répondre à tes questions love... Faut pas que ça te gêne... »

Il ne sait pas trop comment rassurer son homme, mais du moins il essaie. Il continue à caresser sa joue et de poser quelques baisers sur son épaule ou son cou.

« Le sexe c'est du ressenti. On est tous différent. Certains hommes n'envisageront jamais d'être pénétré... Certains y prennent plus de plaisir que d'autres... Et même, la dynamique change avec chaque partenaire. Il n'y a pas de règle. Et même avec soi-même il n'y a pas de règles immuables... C'est un partage... Y'a des choses que j'aime avec toi que j'ai jamais faites avec personne d'autre avant... »

Il sourit tendrement à son homme et ajoute : « Il faut accepter de lâcher prise, d'oublier son cerveau et de juste ressentir et savourer. Je sais... Plus facile à dire qu'à faire... »

AOMINE

Il réfléchit un moment aux paroles de son homme, caressant distraitement sa nuque.

« Avant... J'étais plus concentré sur la personne avec qui j'étais que sur moi-même... Pour moi, y a quelque chose... d'un peu étrange à prendre mon plaisir aussi comme une fin en soi. Ça me donne l'impression de trop en demander, d'être un peu égoïste, je sais pas, c'est juste... bizarre. Je sais que c'est un partage, je l'ai déjà ressenti comme ça, mais... j'imagine que j'dois encore m'habituer.

— Love... C'est pas que pour le sexe... Tu dois apprendre à vivre pour toi-même... Et... À me laisser prendre soin de toi...

— Yeah... Maybe. »

Et oui, probablement tout est lié, les réticences et les doutes concernant le sexe s'étendent à d'autres aspects de sa vie. Il faut changer d'habitudes et de cadre de pensée. Il soupire un peu, ça le fatigue d'avance. Il a l'impression que le chemin est si long qu'il n'en voit pas le bout, un peu comme cette saison de basket, qui bien que passionnante, semble s'étirer dans son avenir pour l'éternité, match après match.

C'est parce que tu te projettes trop...

Ouais, encore une mauvaise habitude à perdre.

KAGAMI

Il reste un moment silencieux. Il aimerait tellement que son homme se fasse confiance... Il ne sait pas vraiment comment l'aider. Il ne peut pas faire en sorte qu'il arrête de trop cogiter, il est comme ça et il le comprend. Mais il n'aime pas qu'il soit dur avec lui-même. Et il devine à son regard, à la tension dans son corps que ses pensées ne vont pas dans le bon sens.

« Je t'entends love... Arrête de t'auto-flageller... C'est OK d'avoir des doutes, des angoisses, de réfléchir, d'avoir du mal à lâcher prise... Ça viendra... Avec le temps et la confiance... »

Il embrasse doucement ses lèvres et le brun rigole un peu.

« C'est pas vrai... Tu peux pas m'entendre. Enfin... Ouais, je sais, c'est normal... »

Il ferme les yeux et ajoute doucement :

« C'est juste... Parfois c'est épuisant d'être dans ma tête. »

Il se redresse et vient enlacer son homme tendrement, il pose doucement la tête de Daiki sur son torse et embrasse ses cheveux.

« Tu devrais te reposer alors. Tu veux t'abrutir devant un truc à la télé ? Ça marche bien ça pour plus réfléchir.

— Ouais... Pourquoi pas, love. »

AOMINE

Il prend l'ordinateur portable parce qu'il n'a pas envie de s'extraire du lit pour aller dans le salon. Et il parvient avec un certain succès à repousser les pensées culpabilisantes qui lui disent qu'il a encore ruiné l'ambiance. Il ne veut plus penser à tout ça, plus penser à rien, juste rester avec son homme et se laisser un peu de répit, se détendre enfin.

Il cherche un film et en lance un, un peu au hasard, ça n'a pas l'air de la haute qualité, mais ça n'a pas d'importance. Il se recale contre son homme et entreprend donc de "s'abrutir" en bonne et due forme.

KAGAMI

Il garde son homme contre lui, ses doigts caressant sans cesse sa nuque. Le film n'est effectivement pas d'un grand niveau mais il fait le deal pour s'occuper l'esprit. Après cette discussion, il n'a pas pu reprendre là où ils s'étaient arrêtés. Il avait senti les résistances de son homme dès le départ mais sans un 'non' clair il avait tenté en douceur de réveiller le désir en lui. Mais à la lueur des inquiétudes de Daiki, il a eu peur... Peur que encore une fois Daiki n'ait juste pas osé dire 'non'. Il veut lui faire confiance. Mais il a toujours cette peur de s'imposer à Daiki, de se montrer insistant de sorte que Daiki n'ait pas le cœur de le repousser. Pas par 'devoir' ou quoique ce soit... Simplement parce qu'il l'aime et qu'il n'a pas envie de le décevoir. Et ce ne serait pas mieux.

Il n'arrive pas à savoir s'il a bien fait un peu plus tôt... De ne pas s'arrêter avant la question de Daiki ? Est-ce qu'au fond cette question n'était pas la seule échappatoire de Daiki pour lui faire comprendre qu'il était inquiet et pas prêt ?

Il presse ses lèvres dans les cheveux de son homme. Finalement, le film n'est peut être pas si efficace que ça. Quelque part, cette proposition de regarder un film, c'était une façon de laisser la possibilité à Daiki de dire 'non' et il n'avait pas hésité. Il a donc probablement sa réponse, Daiki ce soir n'était pas d'humeur, il avait encore trop de choses dans la tête. Et son estomac se contracte un peu à l'idée qu'il a un peu forcé la main à son homme.

AOMINE

Ça lui fait du bien de mettre son cerveau en pause. C'est idiot mais il a toujours besoin de se rassurer, même s'il sait que Taiga ne va pas le rejeter, qu'il est bien avec lui, ça lui fait peur quand il galère, quand les choses sont confuses dans son esprit, quand tout semble compliqué. Il a moins peur qu'au début où il se disait simplement que Taiga s'impatienterait, se lasserait. Il voit maintenant que ce n'est pas ça l'enjeu. Mais il n'est tout de même pas hyper droit dans ses bottes, alors il montre par ses gestes à son homme qu'il tient à lui et qu'il se sent bien en sa présence, embrassant régulièrement son torse et caressant son ventre du bout des doigts. Il aime bien regarder des films au lit avec lui, c'est difficile pour eux de trouver des moments pour se poser dans leur relation encore jeune, et même s'il est ravi de la visite de Satsuki et Ryota, ça n'aide pas de ce côté-là. Alors il profite simplement du moment et quand le générique défile, il se sent mieux.

« Bon, c'était un peu pourri, mais ça se regardait bien ! »

Taiga rigole doucement et caresse ses cheveux.

« Ouais... Je crois qu'on est bon public love. Mais ouais ça va le jeu d'acteur était presque juste.

— Et l'intrigue presque crédible ! Hm... Tu veux en regarder un autre, ou on s'arrête là ?

— Presque crédible c'est clair ! »

Taiga jette un œil à l'heure.

« Hm... Il est un peu tard... On devrait dormir. La journée va être encore longue demain.

— Ouais... T'as sans doute raison. »

Il éteint l'ordinateur et le repose sur le bureau, puis se blottit contre son homme.

« Bonne nuit, love...

— Good night. »

Taiga referme ses bras sur lui, enfouit son visage dans ses cheveux et masse sa nuque doucement jusqu'à ce qu'il s'endorme.