Hello !

En ce jour d'anniversaire de notre Kaga, un nouveau chapitre ! Un autre jour dans le quotidien de nos deux fauves ! Merci à tout le monde de nous suivre et de laisser vos commentaires :) Enjoy !

Ju : Merci ! On est ravies si cette scène érotique un peu bestiale t'a plu ;) De notre côté oui merci ça se passe bien, le mois de juillet est passé à toute vitesse ! Bonne lecture pour la suite :)


KAGAMI

Il ouvre les yeux avec la lueur douce du petit matin qui se faufile entre les rideaux. Sa bouche est pâteuse, ses tempes pulsent un peu douloureusement, il grimace et soupire en se rappelant qu'il a un peu trop bu la veille. Trop d'alcool, pas d'eau. Mauvais calcul. Il se retourne doucement sur le matelas pour ne pas réveiller son homme et tend le bras cherchant à tâtons la bouteille d'eau qui reste habituellement à côté du lit.

Il boit de longues gorgées et jette enfin un œil au réveil. Il est encore tôt. Il a une petite gueule de bois et se rappelle des recommandations de son homme au moment de se coucher : "Te lève pas trop tôt demain". Il se rappelle aussi que le salon est dans un état désastreux alors qu'ils sont allés se coucher sans rien ranger. Un frisson parcourt sa nuque alors qu'il plisse le nez. Il hésite. Il regarde Daiki. Et finalement l'appel du lit est le plus fort. De toute façon, il n'est pas pressé. Il est encore tôt, il peut bien dormir encore une heure ou deux. Il referme la bouteille. La remet à sa place et revient s'allonger contre son homme enfouissant son visage dans son cou.

AOMINE

Il sent son homme s'agiter et pousse un soupir satisfait en le sentant se recoucher contre lui. Il pose une main paresseuse sur sa nuque et se rendort peu de temps après, bercé par la respiration de son homme.

Quand il émerge de nouveau, Taiga est toujours niché contre lui, pratiquement dans la même position que tout à l'heure. Il est content que son homme dorme un peu plus longtemps ce matin, et caresse sa nuque doucement en glissant ses doigts dans ses cheveux. Taiga soupire un peu plus lourdement à cette caresse mais ne se réveille pas et sa respiration reprend un rythme léger et calme.

KAGAMI

Quand il ouvre les yeux les yeux une nouvelle fois, il est pressé contre le corps chaud de son homme. Son cœur bat calmement sous son oreille, mais trop vite pour une personne endormie. Il sourit et referme les yeux. Une douce chaleur réchauffe son cœur. ll aime se réveiller dans les bras de son homme. C'est rare que Daiki émerge avant lui le week-end et quand c'est le cas, souvent ce n'est pas bon signe. Mais s'il est encore dans le lit, si calme, et après la soirée de la veille, il suppose que tout va bien.

Il presse ses lèvres sur son torse.

« Hi...

— Hi love… » lui répond la voix rauque du réveil de Daiki, qui caresse tendrement sa nuque.

Le brun ne bouge pas, se contentant de le caresser avec douceur en le laissant émerger à son rythme. Taiga inspire doucement son odeur, savourant ses douces caresses. Il reste silencieux quelques instants puis souffle :

« Bien dormi ?

— Yes... Et toi love ? Je pense que ça a été... En tout cas ça me fait plaisir que tu traînes au lit avec moi...

— Hm... Yeah... Plutôt bien dormi. J'ai tenu ma promesse... Rester au lit avec toi était bien plus attrayant que de se lever pour nettoyer le bordel qu'on a laissé hier... »

Il embrasse le torse de son homme encore et rigole doucement.

« Hm... T'occupes pas de ça... Si vraiment tu veux t'occuper de quelque chose... Fais le petit-dej... Je ferai le reste.

— Hm?! OK. Si tu veux. Ça me va. »

Il est un peu surpris mais ne proteste pas, il est de toute façon distrait par l'odeur de son homme et remonte sur son cou en dessinant un chemin de baisers humides. Il demande sur un ton taquin en mordillant l'oreille de son homme, un peu émoustillé.

« Et... J'ai droit à une récompense pour être resté au lit ?

— Hm... Faut des récompenses pour être paresseux ?! Si seulement j'en avais eues... Je serais le plus heureux des hommes ! »

Daiki rigole et lui ébouriffe un peu les cheveux avant d'ajouter :

« Mais c'est vrai que venant de toi... Ça mérite probablement une récompense. Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?

— Hm... Que tu m'aides avec ça ? »

Il lui adresse un sourire coquin alors qu'il presse son érection matinale contre sa hanche et se frotte à lui langoureusement. Daiki sourit et laisse ses doigts glisser le long de sa colonne vertébrale jusqu'à venir effleurer ses fesses.

« Hm... J'imagine que ça peut se faire... »

Un frisson de plaisir glisse le long de son dos suivant le passage des doigts de son homme. Son cœur bat plus vite et une coulée de lave chaude se répand agréablement dans son abdomen. Il pousse un soupir entre bien-être et désir et remonte sur ses lèvres pour l'embrasser langoureusement.

AOMINE

Il répond à son baiser avec gourmandise, puis se tourne pour se mettre face à lui et frotte doucement son bassin contre le sien, son érection caressant celle de son homme.

La friction de leurs verges chaudes et douces l'une contre l'autre arrache un gémissement de plaisir à Taiga qui glisse une main dans son dos pour le presser contre lui et accentuer la sensation et se montre plus avide dans ses baisers.

Il aime sentir le désir monter dans le corps de son homme qui se fait plus empressé, et il le tease un peu en ondulant plus vivement du bassin contre lui avant de passer une main entre eux et effleurer son gland, soupirant un peu lorsque ses doigts glissent sur le sien.

A ce léger contact, Taiga a un sursaut de plaisir et émet un gémissement étranglé et griffe son dos alors qu'il essaie de se raccrocher à lui.

Il sourit et soulève sa cuisse pour la poser sur sa hanche et lui laisser un meilleur accès à son entrejambe. Il approche ses lèvres des siennes et l'embrasse voluptueusement tout en empoignant sa queue, appliquant de légères pressions sur le membre palpitant.

Taiga mordille sa lèvre et ondule pour accompagner le mouvement de sa main, il grogne de plaisir et resserre sa jambe sur lui, pour le serrer contre lui.

Daiki ouvre sa main pour envelopper leurs deux membres et commence à les pomper doucement, sans cesser d'embrasser Taiga. Il adore sentir ses gémissements vibrer sur ses lèvres, son corps onduler contre le sien, son souffle s'accélérer et sa peau chaude et douce se presser sur la sienne.

Les doigts de Taiga se crispent sur son dos par spasmes, suivant le rythme de sa main qui va et vient sur leurs sexes et les mouvements de son bassin. Sa jambe tremble légèrement sur sa hanche, alors que ses gémissements se fondent en plaintes presque désespérées contre ses lèvres. Cette musique l'excite d'autant plus et il les masturbe plus vite, caressant la cuisse de son homme de sa main libre en la griffant légèrement alors que le plaisir qui s'intensifie noue étroitement son bas-ventre.

KAGAMI

La chaleur du plaisir moire sa peau de sueur. Son ventre se contracte sous la volupté, la sensation de la main chaude de son homme qui enveloppe leurs sexes l'enivre. Quand il vient taquiner son gland, il ne peut empêcher une nouvelle plainte lui échapper. Il se tend, ses doigts s'enfoncent dans les fesses de Daiki.

« Dai... Oh god... Je vais jouir...

— Yes... Please do… » murmure le brun contre ses lèvres en accélérant encore les mouvements de son poignet, qui ont pris maintenant une cadence impitoyable.

Il enfouit son visage dans son cou et respire son odeur chaude et moite. Il gémit alors que le plaisir explose dans son ventre. Les vagues délicieuses de l'extase se déversent sur lui et il jouit dans la main de son homme. Le plaisir est tel qu'il ne sent même pas son sperme éclabousser son ventre.

« Love… »

AOMINE

Ce gémissement étranglé plante un aiguillon de désir dans ses reins, et il baisse les yeux pour regarder sa main souillée et leurs verges pressées l'une contre l'autre. Il relâche la queue de son homme et se donne encore quelques coups de poignet avant de jouir à son tour. Il reste quelques instants haletants, puis desserre sa main sur la cuisse de son homme, et vient poser un léger baiser sur ses lèvres.

Taiga remonte sa main sur son dos, plus douce et moins crispée, glissant sur sa colonne vertébrale humide de sueur. Il l'enveloppe plus doucement de son bras pour le serrer avec tendresse et s'écarte légèrement avec un sourire radieux, un de ces sourires dont il est plutôt avare et n'adresse qu'à lui.

« Hm... Dai... That was so good.

— Tant mieux... J'ai fait de mon mieux pour t'aider, puisque tu me l'as demandé ! »

Il rigole un peu et s'étire, c'était sportif au réveil mais au moins il n'a plus sommeil et est presque prêt à s'extraire du lit.

« Et tu as été parfait. Thanks. J'm'en serais pas aussi bien sorti tout seul. »

Taiga pose un baiser dans son cou qu'il mordille légèrement.

« Et ça met en appétit. Je vais aller préparer le petit dej.

— Ok love. Donne-moi une minute, j'arrive... »

KAGAMI

Il rigole un peu et l'embrasse tendrement. Il le serre encore un peu contre lui, pas si pressé que ça de sortir du doux cocon de ses bras et ni de chasser les dernières douces sensations du plaisir qui s'accrochent encore à lui. Mais finalement il commence à avoir vraiment faim, alors il se décide à quitter le lit.

« J'aurai pas terminé dans une minute alors... Take your time. Love you. »

Il pose encore un baiser sur ses lèvres, enfile son caleçon et son t-shirt de la veille et rejoint le salon. Il grimace en voyant les cartons de pizza et les cadavres de bière. Il s'arrête quelques secondes, tenté de s'occuper de ça avant de préparer le petit déjeuner.

« Je sais ce que tu fais ! râle le brun depuis la chambre. Va faire la cuisine ! »

Il sursaute un peu et se retourne bouche bée.

« Tu vois à travers les murs maintenant ? »

Il marmonne et soupire, mais il cède. Son homme le connaît trop bien et au fond, ça lui fait plaisir. Il rejoint donc la cuisine et commence à préparer un petit déjeuner léger. Sinon vu l'heure, Daiki n'aura jamais faim à midi. Et bien-sûr il n'oublie pas de préparer le précieux breuvage de son homme, dont l'arôme commence à se répandre rapidement dans la pièce.

AOMINE

Il traîne un moment au lit, puis, encouragé par le parfum du café, il se lève, enfile un jogging et sort de sa tanière. Il va faire un tour dans la cuisine pour vérifier la progression du petit-déjeuner et surtout de son café, puis, satisfait, s'attelle à débarrasser la table basse.

Depuis la cuisine, Taiga sourit en le regardant faire.

« Thanks love. Ça va être prêt dans cinq minutes. »

Il acquiesce et termine de nettoyer, puis il se sert son café et s'appuie au plan de travail pour le siroter, observant son homme terminer ses préparations. Taiga dispose les assiettes sur un plateau puis il s'approche de son homme et pose un baiser dans son cou.

« C'est prêt. A table love. »

Ils s'installent pour manger au salon et Taiga s'attaque aux différents plats avec appétit.

Daiki le regarde dévorer un peu amusé, et picore avec un enthousiasme plus modéré. Ils discutent de leur journée à venir et finalement après le petit-déjeuner, ils se douchent ensemble.

Propre et repu, Daiki se pose ensuite sur le balcon avec son téléphone pour profiter un peu du soleil, prenant des nouvelles de Satsuki et d'autres de ses amis. C'est encore une belle et chaude journée, et il se prend bientôt à rêvasser en regardant la mer, rechargeant ses batteries comme un lézard sous l'action du soleil. Tandis que son homme ne peut pas s'empêcher de s'activer. A croire qu'une soirée de glande était bien suffisante pour lui, à moins qu'il soit un peu nerveux à la perspective de son après midi.

KAGAMI

Courir lui a fait du bien, mais le petit picotement de l'excitation est toujours présent et chatouille son ventre. Il est moins nerveux que la première fois et savoir que Daiki ne juge pas est sûrement d'une grande aide, néanmoins il se sent encore embarrassé à assumer ses petites lubies. Il prend une douche, mais il ne traîne pas cette fois, il a déjà bien profité avec son homme tout à l'heure, puis serviette autour de la taille, il se rend dans la chambre pour chercher des vêtements. Il hésite devant la penderie, il fait un temps magnifique aujourd'hui et très chaud. Il choisit un pantalon ample et emprunte un t-shirt à son homme. Il laisse sa serviette sur le lit et ouvre son tiroir à sous-vêtement avec une pensée pour ses projets de de l'après-midi et soudain l'envie de ressortir sa culotte en dentelle l'effleure.

Caché bien au fond du tiroir, il l'extrait doucement et la déplie, il caresse le tissu délicat du bout des doigts, son cœur battant un peu plus fort. Il ne l'a portée qu'une fois réellement. Ce n'est pas une occasion qu'il a tous les jours, et quelle meilleure occasion de la porter que celle d'en acheter une nouvelle ? Il se décide finalement, malgré la gêne, l'impression irrationnelle que cette petite chose va être totalement visible sous ses vêtements, il enfile la culotte. Il ne s'embarrasse pas du porte-jarretelle et des bas, il fait trop chaud pour ça. Il jette un œil au miroir, mais la sonnerie au loin le fait sursauter et il se dépêche d'enfiler son pantalon et son t-shirt, enfin celui de son homme. Il retourne dans le salon pour consulter son téléphone, très conscient du sous-vêtement qu'il porte et qui frotte différemment d'un boxer dont il a l'habitude entre sa peau et son pantalon. Mais il aime cette sensation qui diffuse une sensation d'excitation, de celle qu'on ressent quand on ose sortir de sa zone de confort et qui contracte un peu le ventre. Conscient donc, embarrassé par son audace, mais finalement à l'aise. Il ne bouge pas différemment de d'habitude quand il rejoint la cuisine pour commencer à préparer le déjeuner en rappelant Tuan dont il a manqué l'appel.

AOMINE

Indifférent aux allers-retours de son homme qu'il laisse s'agiter en paix, il s'est maintenant plongé dans un manga, lunettes de soleil sur le nez, en sirotant son troisième café. Il adore pouvoir se poser ainsi le week-end, sentir le temps passer au lieu de se retrouver au soir sans même avoir su où est passée la journée. Et puis, ça lui repose l'esprit de prendre son temps et se laisser aller à sa tendance naturelle à la paresse. Il a l'impression de retrouver son propre rythme et de s'entendre mieux penser. Alors il profite du moment, confortablement installé dans sa chaise longue.

KAGAMI

Le repas est prêt. Il laisse les plats au chaud, sort deux bières et rejoint le balcon. Il tapote l'épaule de son homme avec une bouteille, pour le sortir en douceur de sa lecture et demande en souriant.

« Tu en veux ? Le repas est prêt quand on veut. »

Le brun lève les yeux de son manga et le regarde par-dessus ses lunettes.

« Oh, ok. Thanks love. »

Il prend la bière qu'il lui tend et ils trinquent avant de boire une satisfaisante gorgée bien fraîche.

Taiga se laisse tomber sur le siège à côté de son homme et soupire de satisfaction sous la caresse du soleil sur sa peau. Il boit aussi quelques gorgées de bière, content de s'asseoir après avoir passé la matinée à s'activer. Il grimace, alors que le soleil lui agresse un peu les yeux, alors il pique les lunettes de son homme en rigolant, beaucoup plus pour l'embêter que pour se protéger du soleil. Une façon de réclamer son attention alors qu'ils vont passer l'après-midi chacun de leur côté.

« Hey ! » Daiki grimace dans la lumière vive. « T'as pas tes propres lunettes ? Monsieur-je-suis-un-habitant-de-longue-date-de-Los-Angeles ?!

— Si mais faut se lever pour aller les chercher !

— Et tu pouvais pas faire ça avant de t'asseoir ?! Tss... »

Le brun grommelle encore et plisse les yeux pour s'habituer, puis se concentre sur sa bière, plus tentante que l'idée de se relever pour aller trouver une deuxième paire de lunettes.

« Le soleil était moins lumineux à l'intérieur ! »

Taiga rigole, glisse sa main dans celle de son homme et savoure sa bière fraîche.

AOMINE

Alors qu'il boit sa bière, il se rappelle soudain que le programme de son homme consistait à voir Cynthia, mais aussi à passer dans cette boutique de sous-vêtements. Il se demande si Taiga va avoir le "cran" d'y retourner tout seul, finalement. Il est assez curieux de savoir s'il va rapporter des tenues affriolantes, et de découvrir à quoi elles pourraient ressembler. La première fois, il avait trouvé ça inattendu, mais sexy. Il avait alors découvert que la lingerie pouvait souligner érotiquement le corps d'un homme comme elle le fait sur le corps d'une femme, quoi que de ce point de vue-là, il ait considéré la chose plutôt du côté purement esthétique que réellement érotique. Il a d'ailleurs encore parfois du mal à démêler toutes ces notions dans son esprit, et au-delà du fait qu'il ne veuille absolument pas se faire remarquer dans le quartier gay pour le moment, c'est aussi pour cette raison qu'il éprouve une certaine réticence. Il a besoin de prendre son temps, de découvrir ses propres désirs au fur et à mesure. Mais là, c'est très différent de s'impliquer directement en l'accompagnant par exemple dans cette boutique. Alors... il attend juste de découvrir ce que son homme lui réserve et pour le coup... il préfère avoir la surprise.

« Au fait, tu sais à quelle heure tu rentres à peu près cette aprem ou ce soir ? demande-t-il en se tournant vers son homme.

— Hm?! Oh non... Je sais pas exactement... Plutôt en fin d'après midi je pense. Et toi ?

— Ouais, je pense aussi. Je t'enverrai un texto si c'est pas le cas.

— OK ça marche. »

Taiga sourit et porte sa main à ses lèvres pour y poser un baiser avant de terminer les quelques gorgées de bière qui lui restaient et de demander

« On va manger ?

— Ouais, bonne idée. J'ai besoin d'énergie pour me foirer à Hitman. En plus si je mange pas, les donuts et autres bananes vont juste me déconcentrer. »

Taiga rigole et se relève, il retire les lunettes de soleil et les repose sur sa tête avant de poser un baiser sur ses lèvres.

« Alors let's go ! »

Ils ramènent les plats sur la table basse la rapprochant le plus possible de la porte fenêtre pour profiter encore de l'extérieur et du soleil.

Il pioche dans son déjeuner et ça fait quand même du bien de manger, d'autant que mine de rien il commençait à avoir chaud à force de lézarder au soleil. Il stresse un peu pour son après-midi, c'est la première fois qu'il va rencontrer un coéquipier hors contexte du métier, car les soirées au bar restaient dans le cadre du basket... Là, c'est simplement partager un hobby, et en même temps, c'est beaucoup plus personnel. Alors il espère que ça se passera bien, parce qu'il a besoin de tisser des amitiés... De se créer un réseau, une famille, ici aussi.

KAGAMI

Après avoir mangé avec appétit, malgré le sport pour se défouler le matin, la nervosité creusait encore une fois un trou dans son estomac. Plus l'heure approche de prendre un taxi pour se rendre à cette boutique et plus il se demande s'il va oser et si au fond il en a vraiment envie. Mais quand il se lève pour débarrasser, avec l'aide de son homme, la sensation de la culotte en dentelle sur ses fesses se rappelle à lui délicieusement et lui rappelle sa détermination.

Après avoir fait la vaisselle et ranger un peu, il est temps pour lui de partir s'il veut avoir le temps de visiter cette boutique avant de rejoindre Cynthia.

« Je vais y aller Love. »

Un coup d'œil à son téléphone lui indique que son taxi est bientôt là.

« Ok. Amuse-toi bien et envoie-moi des messages. À ce soir, love. »

Daiki pose un baiser sur ses lèvres et lui sourit tendrement.

« Yeah. Je te tiens au courant quand je rentre. Et dis moi, si tu restes chez Lewis. »

Il pose un dernier baiser sur les lèvres de son homme alors que son téléphone lui signale que le taxi est en bas.

« Je t'aime. A ce soir. »

AOMINE

Il regarde son homme partir, et jette un coup d'œil à son téléphone en se demandant s'il a le temps pour une petite sieste. Et oui, alors il s'allonge sur le canapé et ferme les yeux, laissant ses pensées divaguer tandis que son esprit se brouille.

Il émerge peu de temps après, sursautant tandis que son portable vibre. Un message de Lewis, qui lui indique qu'il est tout prêt à le recevoir. Il se relève, va se passer le visage sous l'eau froide et commande un taxi.

Dix minutes plus tard, il roule en direction d'un quartier de L.A. qu'il ne connaît pas le moins du monde. Il observe le paysage défiler à travers la vitre, essayant de s'approprier au fur et à mesure les bâtiments, de les intégrer à sa carte mentale, mais il a juste l'impression que tout est trop démesuré et trop semblable pour pouvoir prendre ses repères.

Finalement, le taxi s'arrête. Il paie sa course et regarde autour de lui. Il se trouve dans un quartier résidentiel luxueux, et l'immeuble en face de lui est propre sous toutes les coutures. Il s'avance sous le porche pour sonner. Lewis lui répond sans tarder, et il pénètre dans le bâtiment, prend l'ascenseur, qui le dépose au bon étage dans un couloir molletonné. Il a à peine le temps de sonner que la porte s'ouvre grand sur un Lewis souriant.

« Salut.

— Yo. Je suis en avance ? En retard ?...

— Ni l'un ni l'autre, rigole son coéquipier. Entre. »

KAGAMI

Il se sent soudain un peu nerveux avant d'entrer dans la boutique. Casquette sur la tête pour se cacher autant d'éventuels fans que pour se sentir un peu moins vulnérable, il prend une profonde inspiration et pousse la porte du petit commerce, qui affiche une vitrine sobre et épurée avec seulement deux mannequins masculins portant deux magnifiques robes de mariées. L'intérieur est intimiste et plutôt discret. Il y a deux autres clients dans la boutique et un homme qui fait du rangement. Il lui sourit en le voyant entrer.

« Bonjour.

— Bonjour. »

L'homme très efféminé le jauge du regard curieusement, comme s'il essayait de deviner à quel type de client il a à faire. Il doit comprendre son hésitation, car il ne se montre pas insistant et offre simplement gentiment son aide.

« Si vous avez besoin de quoi que ce soit, une taille par exemple… N'hésitez pas à me demander, on a beaucoup de choses en stock.

— OK merci.

— De rien. »

L'homme se remet à ses activités. Les deux autres clients sont dans le coin robe de mariée de la boutique et sont visiblement venus ensemble. Il parcourt donc les rayonnages, rassemblant son courage en regardant les vêtements colorés sans les voir, pour se rendre dans le coin lingerie. Son cœur bat rapidement dans sa poitrine et il a les mains un peu moites. Il n'est même pas sûr d'acheter quoique ce soit, remettre les pieds ici est déjà une première étape pour lui. Il est nerveux et un peu excité aussi. Il se mordille la lèvre et finit par s'arrêter devant la lingerie fine. Des bustes mettent en valeur certaines pièces particulièrement raffinées et il les regarde émerveillé. Le rouge vif ne lui irait probablement pas, mais cette culotte est absolument magnifique. Son regard dérive sur un ensemble en satin pourpre, joli mais pas suffisamment sexy à son goût. Il continue son exploration et découvre un autre ensemble, une jolie dentelle ajourée, une couleur rouge sombre aux reflets noirs. Il caresse du bout des doigts le tissu, le cœur battant plus vite. Il s'imagine enfiler cette culotte. Un peu tremblant, il fait glisser les cintres pour chercher sa taille et il est un peu déçu en ne la trouvant pas.

« Je peux vous aider ? »

Il sursaute en se tournant vers le vendeur. Ils sont visiblement seuls dans la boutique à présent. Il hésite, regarde de nouveau la pièce qui lui fait de l'œil.

« Yeah… Maybe... »

L'homme lui sourit, attendant, mais comme il ne se décide pas il demande.

« C'est pour vous ? »

Il sent ses joues s'enflammer, mais il hoche la tête et sa voix est un peu étranglée quand il souffle.

« Yeah…

— Très bon choix. Cet ensemble est magnifique et il mettra parfaitement en valeur vos yeux. »

Il hoche la tête incapable de prononcer un mot de plus. Le vendeur ne s'en offusque pas, il continue à sourire.

« Je vais chercher votre taille en réserve ?

— S'il vous plaît. »

Le vendeur disparaît dans l'arrière-boutique et il se remet doucement à respirer, puis réalise qu'il ne lui a même pas donné sa taille. Il hausse les épaules, le gars s'en rendra bien vite compte. Il regarde d'autres articles, qui lui tapent aussi dans l'œil mais pour l'instant il en revient toujours à ce bel ensemble rouge sombre.

L'employé de la boutique revient en lui tendant deux ensembles, un parfaitement identique à celui qu'il a remarqué à la bonne taille, il faut avouer qu'il est un peu impressionné par ce tour là, et un second tout aussi joli, un peu plus ajouré et noir.

« Je me suis dit que celui-ci pourrait vous plaire aussi.

— Merci. Oui… Il est très joli. »

Il les prend tous les deux pour les regarder, les joues rougissantes.

« Si vous voulez les essayer, les cabines sont là. »

Le vendeur le laisse tranquille et s'en retourne vaquer à ses occupations. Il n'hésite pas longtemps avant de se rendre dans une cabine. Il se déshabille rapidement, ne gardant que la culotte en dentelle qu'il a enfilé ce matin. Il se regarde quelques instants dans le miroir, puis il prend délicatement l'un des premiers ensemble. Il fixe le porte-jarretelle autour de sa taille et enfile la culotte assortie. La couleur lui plaît totalement, ce rouge sombre est magnifique. Il se demande rapidement ce qu'en penserait son homme, mais il chasse rapidement cette pensée. L'important c'est ce qu'il en pense lui. Il se rappelle qu'il est ici parce que c'est à lui que ça plaît avant-tout et qu'il en a envie. Et en voyant l'ensemble sur lui, il en a définitivement envie. Et il sait déjà que celui-ci va finir dans ses tiroirs. Il sourit alors que la satisfaction de cette décision lui réchauffe le cœur. Il retire finalement le premier ensemble pour essayer le second. Le vendeur est de très bon conseil il est tout aussi ravissant que le premier. Est-ce que ce ne serait pas un peu abusé de s'offrir deux ensembles aujourd'hui ? C'est pas comme s'il en avait besoin… Et puis peu importe, ça lui fait plaisir et il a les moyens. Même s'il ne les porte pas ou très peu, se les offrir le réjouit et c'est déjà pas mal.

Étrangement ces deux caprices lui font beaucoup de bien, c'est comme une libération. Et finalement, ça a été bien plus facile que la première fois. Il se sent joyeusement fébrile. Il se rhabille et se sent plus confiant quand il sort de la cabine d'essayages. Il rejoint le comptoir, les joues toujours un peu rouges mais plus d'excitation que de gêne et de nervosité cette fois.

Le vendeur revient derrière la caisse.

« Vous prenez les deux ?

— Vous aviez raison… Les deux sont parfaits.

— Je le savais ! »

Soudain, le jeune homme lui semble plus amical. Authentiquement content de lui, d'avoir pu l'aider à trouver son bonheur. Il fait passer ses articles et demande encore, le sentant sûrement plus détendu :

« C'est la première fois que vous faites ce type d'achat ?

— Non… Mais juste une fois avant… Et c'était il y a longtemps.

— Je vous préviens vous allez devenir accro. Et c'est un hobby qui coûte cher.

— Heureusement… L'argent n'est pas un problème.

— Est-ce que vous seriez intéressé par un de nos catalogues ? Nous pouvons commander certains produits que nous n'avons pas en magasin.

— Oh… Oh oui ce serait parfait. Je vais me marier bientôt et… Je pensais justement acheter un ensemble pour l'occasion, mais j'aimerais pouvoir le choisir avec mon fiancé. »

Le vendeur s'illumine.

« Fiancé ?! Wonderful ! Alors je vais vous donner le magazine spécial. Ce sont des articles un peu plus chers… Mais destinés à ce genre d'occasion. »

Il glisse deux catalogues dans les sacs dans lesquels il a soigneusement empaqueté la lingerie délicate.

« Merci.

— C'est vraiment un plaisir de vous compter parmi nos clients. Et… Merci pour la communauté. On a besoin de personnes publiques comme vous pour que les choses changent. »

Il se fige, en regardant le vendeur.

« Oh… Je suis désolé. Je vous rassure nous sommes des professionnels et restons très discrets concernant notre clientèle… Mais j'suis fan des Lakers alors… »

Son estomac se tord, un peu anxieux, pas pour lui mais pour son homme, dans son excitation il s'est montré imprudent.

« Ecoutez… J'ai fait mon coming out à la presse… Mais je n'ai pas l'intention d'exposer ma vie privée… Je souhaite rester discret sur mon couple et…

— Évidemment ! Bien-sûr ça reste entre nous ! J'espère que vous reviendrez nous rendre visite… »

Il se détend, c'est effectivement pas dans l'intérêt du vendeur de dévoiler son mariage prochain s'il souhaite le revoir comme client.

« Je pense que je reviendrais en effet.

— Je vous donne notre carte, si quelques articles vous intéressent dans les catalogues, faites-nous un mail. Nous les commanderons pour que vous puissiez les essayer.

— Merci, ce serait parfait. »

Le jeune homme lui tend son sac, un sac noir sobre et très discret et sa carte.

« Merci pour votre visite. À très bientôt. »

En sortant, il envoie un petit message à son homme, le cœur léger et le sourire aux lèvres.

.

[Kagami — 15h18]

Hey ! Alors t'es mort combien de fois jusque-là ? ;p Tu veux que je te ramène une glace pour te consoler ?

.

Il ne mentionne pas ses emplettes, ils n'en ont pas reparlé et il ne sait toujours pas où son homme se situe avec tout ça. C'est quelque chose qu'il a fait pour lui, une petite victoire pour lui et même s'il a envie de partager avec son homme l'allégresse qu'il ressent d'avoir osé et de s'être fait plaisir avec ses achats. Il n'a pas envie de le partager par message. Il risquerait de lire trop de choses dans une réponse peu enthousiaste. Il ne veut pas que son homme le trouve sexy, si bien-sûr ça lui plairait énormément, mais il veut avant tout que son homme soit fier de lui pour oser simplement être lui-même et assumer. Et en sortant de cette boutique, le sac avec les jolies dessous en dentelle dans la main, il ne se sent pas exposé et embarrassé avec la culotte qui se dissimule sous son pantalon, il se sent juste sexy et heureux.

AOMINE

Il rentre dans un vaste appartement parfaitement en bazar, ce qui lui plaît aussitôt. Il y a une grande pièce principale avec une cuisine ouverte. Derrière une vaste baie vitrée, il aperçoit une terrasse inondée de soleil et ornée de nombreuses plantes et cactus. Au milieu du salon, face à un imposant canapé, trône une immense télé qui lui arrache un sifflement admiratif.

« Sympa l'appart ! commente-t-il en se tournant vers son hôte.

— Merci ! Désolé, j'ai pas trop pris le temps de ranger...

— Oh, t'en fais pas pour ça. J'suis pas vraiment une fée du logis...

— Ouais ça m'étonne pas ! J'avais du mal à t'imaginer autrement !

— Hey, ça veut dire quoi, ça ?

— C'était juste une intuition, rigole Lewis. Et Taiga c'est une fée du logis ?

— Ouais... limite j'dois lui interdire de faire le ménage...

— Ahah, j'imagine ça ! Tu veux boire un truc ? Café ? Soda ? Bière ?

— J'veux bien un soda, s'te plaît. »

Il s'assoit sur le canapé pendant que Lewis va fouiller dans le frigo, regardant avec curiosité autour de lui. Il voit des étagères chargées de jeux vidéo avec des éditions collector et des figurines. Il commence à craindre d'avoir affaire à un véritable pro quand son attention est distraite par l'entrée d'un jeune homme ressemblant beaucoup à Lewis, peut-être un plus âgé. Le nouveau venu lui sourit en l'apercevant.

« Salut. Moi c'est Fred. Le grand-frère de Lewis.

— Daiki.

— Content de te rencontrer. »

Fred s'assoit sur le canapé et allume la télé.

« Alors c'est Hitman aujourd'hui ? J'suis super nul à ce jeu...

— Bah, tu peux pas être pire que moi !

— Ah bon t'es nul ? s'étonne Lewis en rapportant des sodas. Pourquoi tu m'as défié sur celui-là ?

— Eh ben... J'croyais que j'étais bon mais je finis toujours par faire des conneries !

— En même temps le jeu est fait pour ça ! On n'a qu'à dire que celui qui fait le meurtre le plus drôle gagne !

— Ah ! Ça c'est bien comme règle ! Tu joues aussi, Fred ?

— Allez, pourquoi pas ! »

Ils lancent la première mission tout en bavardant, Lewis joue en premier. Daiki apprend que Fred a repris des études grâce à l'argent de Lewis, tous les deux venant à l'origine d'une famille très modeste, aller à l'université était un rêve hors de portée jusqu'à maintenant.

« Ah ouais ? Et t'étudies quoi ?

— La botanique ! Lewis pige pas pourquoi, mais j'adore les plantes !

— J'aime bien les plantes, moi. C'est reposant.

— Ah, tu vois ! s'exclame Fred en mettant une claque à Lewis sur l'arrière du crâne. Enfin quelqu'un qui me comprend !

— Hé, fais pas ça, tu me déconcentres ! Je suis sûr que y a moyen de les faire tomber dans le vide ! Ah ! Vous avez vu ? Ça marche !

— C'était un innocent... Et y a quelqu'un qui t'a repéré !

— Oh merde ! Vite, faut que j'me déguise en militaire... »

Daiki le regarde amusé tenter d'échapper à ses poursuivants. Après tout, Lewis ne semble pas si bon que ça à ce jeu, mais ils vont sûrement passer un bon moment.

Après la triste mort de Lewis aux mains d'une dizaine d'agents de sécurité, il hérite de la manette, et lui trouve moyen de faire tomber un gros lustre sur sa victime après avoir laissé derrière lui un chemin de cadavres assassinés à coups de donuts.

« Mais vous êtes des psychopathes ! s'exclame Fred.

— C'est plus marrant comme ça, répliquent en chœur Lewis et Daki, ce qui les fait éclater de rire.

— Ok, je vais vous montrer comment font les pros... »

Daiki passe la manette à Fred et ils assistent à la mort la plus rapide de l'histoire.

« Faut écouter ce que te disent les PNJ ! proteste Lewis. T'avais pas le droit d'être là et toi t'entres comme une fleur ! La discrétion, tu te rappelles ?! »

Fred grogne aux critiques de son frère, et a droit à une deuxième tentative. Les tours de jeu s'enchaînent rapidement, et Lewis un peu plus concentré parvient maintenant à opérer efficacement, quand Daiki ne cesse de se faire repérer malgré ses efforts.

« T'es aussi nul que Fred, commente Lewis, blasé.

— Tss, la prochaine fois, j'te fais jouer contre Taiga, pas sûr que tu rigoles autant !

— Ah bah quand tu veux ! »

En parlant de Taiga, il sent son portable vibrer et sourit en découvrant le message de son homme.

[Aomine — 15h20]

C'est pas si catastrophique que ça, et le frère de Lewis est pire que moi ! Mais j'veux bien une glace quand même :) Ça se passe bien ton aprem ? Fais un bisou à Cynthia.

[Kagami — 15h23]

Jusque là oui ça se passe bien :) Je lui fais un bisou. Et j'oublie pas la glace ! Love.

CYNTHIA

Elle descend du taxi juste devant le glacier. Elle sourit en sortant du véhicule, et attend Taiga en salivant déjà devant les parfums de glace si prometteurs. Elle sursaute en l'entendant soudain derrière elle.

« Ben t'attends quoi ? »

Elle se tourne sur lui en rigolant.

« Toi idiot ! Tu m'invites non ? »

Il rigole et passe son bras autour de ses épaules affectueusement.

« Of course. Let's go. »

Elle sourit et n'essaie pas de se dégager de son étreinte. Au contraire, ça fait du bien de pouvoir se blottir contre lui. Depuis que Satsuki est partie, elle se sent encore plus cruellement seule. Heureusement, elles ont réussi à s'appeler pratiquement tous les jours et en tout cas elles échangent des messages quotidiennement. Mais leur relation reste nouvelle et fragile, pourtant elle se sent terriblement attachée à elle. Alors elle est contente de profiter un peu du réconfort que son ami veut bien lui offrir. Elle glisse un bras autour de sa taille et se serre contre lui alors qu'ils font la queue. Comme toujours la boutique est tellement réputée qu'il faut mériter sa glace et patienter longuement. Mais ils ne sont pas pressés.

« Alors tu vas prendre quoi ?

— Je vais me contenter d'un thé. Je suis pas très glace.

— Vraiment ?! C'est avec Daiki que j'aurai dû venir, pas avec toi !

— Well… Je suis sûr qu'un jour, vous vous ferez des virées ici régulièrement tous les deux… En attendant faut que tu te contentes de moi ! »

Elle sourit et le serre contre elle.

« Ouais j'en doute pas… Et tu sais que je t'adore. Merci de m'avoir fait sortir de chez moi…

— C'est normal… Alors… Comment tu vas ?

— Hm… Difficile à dire. C'est étrange… Des fois j'ai l'impression que c'était qu'un rêve et que… c'est pas vraiment réel vu que mon quotidien est le même… Il n'y a pas vraiment de traces tangibles de son passage ici… Et ça a été si court. Pourtant, elle me manque vraiment physiquement… Et on s'envoie des messages un peu tout le temps, alors ça aide à se rappeler que c'est vrai.

— Tu as réussi à programmer une date pour aller à Tokyo alors ?

— Oui ! C'est la bonne nouvelle d'hier soir. J'ai eu l'accord du taf. J'ai déjà entamé les démarches, visa et billets d'avion. Mais ça va aller vite… ça va être un voyage semi-professionnel.

— Comment ça ?

— On a une filiale à Tokyo. J'ai négocié de prendre un projet là-bas et de pouvoir travailler sur place. Du coup… Je devrais pouvoir passer quatre mois à Tokyo. Sauf que je vais devoir bosser une partie du temps, mais comme Satsuki a cours... »

Taiga la serre un peu plus contre lui avec un sourire. Elle aime la sensation de son corps solide contre le sien. Elle a toujours rêvé d'avoir un frère et Taiga lui donne tout à fait la sensation d'être un frère autant qu'un ami.

« C'est cool. Et tu vas passer les quatre mois chez Momoi ?

— Je ne sais pas… Je ne veux pas précipiter les choses… Quatre mois ça peut sembler long… C'est nouveau pour nous tu vois ? Le boulot me met un appart meublé à disposition, donc on verra. J'ai envie de tester vivre à Tokyo et bosser là-bas. Satsuki est loin d'avoir terminé ses études… Si je peux venir régulièrement grâce au taf tu vois ? En plus, y'a des supers projets qui sont gérés là-bas.

— Momoi était contente ?

— Je ne lui ai pas encore dit. On n'a pas pu s'appeler hier soir. Et je ne voulais pas faire ça par message. Mais j'espère pouvoir lui en parler aujourd'hui. »

Elle ne sait pas où tout ça la mènera. Peut-être que c'est une complète folie. Mais elle a toujours été raisonnable dans ces délires. Elle ne compte pas s'imposer à Satsuki. Elle ne part pas sans filet de sécurité. Mais elle a besoin de passer du temps avec elle pour savoir si elles peuvent espérer faire un bout de chemin ensemble.

Ils discutent et ne voient pas la file devant diminuer et bientôt c'est à leur tour de commander. Elle se sent déjà plus légère d'avoir pu se confier à Taiga et ça lui fait du bien de sortir, de passer du temps à autre chose qu'à penser à Satsuki et à l'envie si intense de la voir. Elle hésite et finalement commande deux glaces et un thé pour accompagner celui de Taiga. Ils s'installent à une petite table et elle entame sa première glace avec un gémissement de plaisir.

« Oh c'est divin... »

Taiga rigole doucement.

« Ok… T'es comme Dai, quand tu manges un truc que t'aimes bien tu fais des sons érotiques.

— Mais c'est parce que c'est un orgasme gustatif ! Je t'assure, tu devrais essayer.

— Ok ok… Vas-y fais-moi goûter. »

Il goûte et évidemment se plaint que c'est trop sucré. Il n'y connaît vraiment rien ce garçon.

« Bon… Et Daiki va bien ?

— Ouais super bien.

— Les choses sont moins… tendues ? »

Le sourire de Taiga est franc et serein, ça fait plaisir à voir. Avant qu'il ne réponde elle devine que les choses vont beaucoup mieux entre eux et ça la rassure.

« Yeah… Après New York, ça a été vraiment difficile… Mais ça va beaucoup mieux. On a annoncé à l'équipe notre mariage cette semaine et je crois que Daiki avait vraiment besoin de ça.

— Tu as rappelé Kate au fait ?

— Non… On avait pas mal de choses à penser. Mais je pense que je vais avoir le temps de me poser ce week-end, pour passer ce coup de fil. J'ai hâte qu'on se lance vraiment dans les préparatifs. »

Les joues de Taiga se teintent de rose alors qu'il ajoute en souriant un peu embarrassé.

« Je pensais pas que je serais du genre… Excité à l'idée de me marier… Mais je suppose que quand c'est avec la bonne personne ça prend une toute autre signification.

— Oui probablement. Et… ça te va bien ce bonheur Taiga. T'as l'air plus ouvert… plus accessible.

— Thanks. Hésite pas à le faire remarquer à Dai… Il a tendance à oublier parfois que je fais pas une connerie en étant avec lui. »

Taiga lève les yeux au ciel pour appuyer l'aberration de cette pensée. Mais elle sait qu'il est à moitié sérieux et qu'il a en réalité vraiment besoin de rassurer Daiki. Chacun ses angoisses et ses vulnérabilités, elle n'est pas vraiment surprise. Mais elle a confiance ces deux-là s'en sortent bien. Ils traverseront d'autres crises, mais ils se relèveront.

AOMINE

Ils font une pause pour grignoter, Lewis et Fred se montrant un peu curieux d'en savoir plus sur lui. Et c'est vrai que même si Lewis et lui se voient quotidiennement et toute la journée, il n'y a pas eu tant d'occasions d'en apprendre plus sur l'autre. Il leur raconte donc un peu sa vie au Japon, comment il a commencé le basket, comment il a rencontré Taiga. Il leur parle de ses amis, évoque même son conflit avec ses parents, et puis retourne leurs questions aux deux frères.

« Notre mère se paie une retraite dorée grâce à Lewis, sourit Fred.

— Ouais... Papa est décédé y a deux ans... Le cancer.

— Désolé de l'apprendre... Vous avez d'autres frangins ou frangines ?

— Nan, y a que nous deux, répond Fred. Heureusement d'ailleurs, c'est déjà bien assez dur d'être le grand frère de Lewis ! »

L'intéressé lui donne un coup de poing dans les côtes :

« C'est hyper facile ! Je suis pas chiant !

— T'as surtout de la chance d'avoir le basket, sinon t'aurais jamais décollé du canapé de maman et tu passerais ta vie à jouer aux jeux vidéos !

— Tu rigoles, elle m'aurait foutu dehors !

— C'est vrai, mais je vois que tu ne nies pas pour les jeux vidéos… »

Daiki regarde amusé les deux frères se chamailler. Il se dit qu'il aurait bien aimé avoir un frère lui aussi... Peut-être qu'il aurait été moins seul. En tout cas, ça lui fait plaisir de découvrir que Lewis et lui semblent avoir quelques points communs, dont la paresse et le manque d'intérêt pour le ménage.

« Vous avez combien d'écart, au fait ?

— Trois ans. C'est pas grand-chose, surtout à notre âge, pourtant il se comporte comme si j'étais un gamin à problèmes alors que c'est moi qui ramène tout l'argent ! proteste Lewis.

— Tu peux pas comprendre, c'est le boulot d'un grand frère, et puis j'te rappelle que même quand t'auras quatre-vingts ans, tu seras toujours mon petit frère...

— Et tu seras toujours là à me gonfler !

— C'est probable ! »

Daiki sourit, leur complicité fait vraiment plaisir à voir. Ils continuent à bavarder en descendant un bol de pop-corn, et finalement relancent une mission.

KAGAMI

Ils discutent longuement, commandent un autre thé. Et quand le téléphone de Cynthia sonne, ils réalisent qu'ils viennent de passer plus de deux heures à se raconter leur vie et à refaire le monde.

« Oh mince… Il va falloir qu'on bouge. Tu prends une glace pour Daiki alors ?

— Yes ! T'as qu'à m'aider à choisir tiens ! »

Il faut un bon quart d'heure pour se décider et commander la glace. Une fois servis, ils prennent un taxi ensemble et se séparent en bas de chez lui. Une fois rentré, la glace mise au congélateur, Taiga envoie un petit message à son homme.

.

[Kagami — 18h28]

Je suis rentré love. J'espère que tu passes une bonne après-midi. Love you.

.

Il pose son téléphone et abandonne le sac avec ses achats dans la chambre, avant de se prendre une bière et un truc à grignoter pour s'installer devant la console.

AOMINE

Il s'apprête à partir quand il reçoit le texto de son homme. Il lui répond rapidement et prend congé de ses hôtes, les invitant à passer chez lui la prochaine fois pour une autre session jeux vidéo.

Puis, il descend et prend son taxi, content de son après-midi et assez impatient de retrouver son homme. Ça fait longtemps qu'ils n'ont pas été séparés, même simplement pour quelques heures, et il se rend compte que Taiga lui manque déjà, mais il a vraiment apprécié de faire mieux connaissance avec Lewis, de rencontrer son frère, et il s'est bien amusé.

Le trajet passe rapidement alors qu'il est plongé dans ses pensées, regardant distraitement le paysage. Puis, il s'éclaire en reconnaissant leur quartier, il est arrivé. Il s'empresse de payer le taxi puis rentre dans l'immeuble et grimpe les escaliers quatre à quatre. Il entre dans l'appartement et annonce :

« Love, c'est moi ! »

Depuis le salon Taiga lui répond et rapidement le rejoint dans l'entrée comme s'il ne pouvait pas attendre qu'il ait retiré ses chaussures pour le voir, peut-être bien qu'il lui a manqué aussi et qu'il avait hâte de le retrouver. Taiga lui adresse un sourire radieux en croisant son regard et demande.

« Bien profité ? »

Il s'approche et l'enlace, le serrant contre lui, et caressant son dos doucement.

« Yes, c'était top. Et toi, ça a été ?

— Oui très bien. »

Taiga plonge son nez dans son cou et il peut le sentir respirer son odeur et poser délicatement ses lèvres sur sa peau.

« Hm... J'suis content que tu sois rentré. »

Il sourit et caresse les cheveux de son homme, un peu étonné d'être lui aussi vraiment content de le retrouver.

« Moi aussi love. J'crois que tu m'as manqué, même si ça fait quelques heures !

— Ouais... On n'a pas l'habitude. »

Taiga l'embrasse tendrement, profite un peu et il semble satisfait quand il s'écarte et sourit.

« Je me suis servi une bière. Tu en veux une ?

— Ouais, je veux bien. »

Il laisse son homme aller chercher sa boisson et s'installe dans le canapé.

« Comment allait Cynthia ?

— Plutôt bien. Elle avait besoin de parler... Mais elle projette d'aller bientôt à Tokyo, elle a eu le go à son boulot hier... Du coup ça se précise ! Alors, elle était plutôt contente. Même si je crois qu'elle appréhende un peu d'en parler à Momoi. Elle va y aller pour quatre mois... Je pense qu'elle a peur que ce soit un peu 'too much'. »

Il regarde son homme un peu surpris.

« Oh, je vois... Bah... En même temps, ça peut être une bonne idée. Elles ont besoin de passer du temps ensemble si elles veulent que ce soit plus qu'un amour de vacances, et j'ai eu l'impression qu'elles voulaient effectivement plus...

— Ouais je pense aussi... »

Taiga pose sa tête sur son épaule et se rapproche encore un peu de lui et continue :

« Je pense qu'elle veut pas s'imposer et aller trop vite... Mais comme son boulot lui met un appart à dispo... Je crois que ça la rassure elle aussi. Elle est dingue de Momoi et elle veut que ça marche quoi.

— Si elle a un appart... Ça me paraît un bon plan. Elles auront chacune leur logement, et leur activité au quotidien... Comme ça, elles pourront continuer à construire leur couple sans pression...

— Ouais. Je pense aussi. »

Taiga se tourne légèrement pour embrasser son cou.

« Et ton aprem à toi alors ? Comment ça s'est passé ?

— C'était sympa. Fred, le grand frère de Lewis, était là. On s'est relayés à la manette en essayant de faire les morts les plus stupides. J'ai même pas été si mauvais ! Mais c'est peut-être parce que Fred est vraiment nul, alors par comparaison...

— Plus nul que toi ?! C'est possible?

— Hey ! C'est méchant, ça ! proteste-t-il. Mais ouais il est nul, j'ai l'impression qu'il a pas trop l'habitude de jouer, alors que pourtant Lewis a des tonnes de jeux vidéos !

— Ah ouais? Lewis est un grand geek alors ?

— Ouais, on dirait bien ! Je les ai invités à passer quand ils voulaient pour qu'on se refasse une partie, d'ailleurs j'ai dit à Lewis que tu serais meilleur que lui alors t'as intérêt à assurer maintenant !

— Comme tu me mets la pression ! Mais je relèverai le défi ! rigole Taiga.

— C'est sympa chez eux en tout cas. Et ça faisait plaisir de voir Lewis en dehors du boulot et des soirées avec tout le monde. »

KAGAMI

Il sourit. Il sait que son homme a besoin de ça, se faire ses propres amis, s'installer dans cette ville et il est content qu'ils s'entendent bien avec Lewis. C'est un gars bien et il lui fait confiance pour accueillir Daiki dans sa nouvelle vie.

« Good. Tant mieux. »

Il termine sa bière, la sienne était déjà bien entamée et se lève après un baiser sur la joue de son homme.

« Je vais nous préparer un truc à manger. Du coup, vous avez joué qu'à Hitman ?

— Ouais ! Si on cherche bien, y a plein de moyens différents d'exécuter une cible, alors y a de quoi s'amuser. »

Le brun le suit en cuisine où il s'appuie à un plan de travail tout en buvant sa bière.

« Oh tiens au fait, tu m'as ramené de la glace ?

— Yep ! C'est Cy qui a choisi le parfum ! Elle a mis le temps mais elle a fini par se décider. »

Il rigole et se sert une autre bière avant d'inspecter le frigo en cherchant l'inspiration.

« Bon j'lui fais confiance, de la part d'une nana qui aime tellement les glaces, ça sera forcément un bon choix !

— J'ai l'impression qu'en termes de glace dans cette boutique... Y'a surtout pas de mauvais choix. »

Il se décide finalement et sort différents ingrédients du frigo, quelques autres choses dans les placards et se met enfin à la tâche. Il aime cuisiner pour eux, ce ne sera pas très long mais ça suffit souvent à donner le sourire à son homme.

AOMINE

Il observe son homme cuisiner tout en buvant sa bière, et danse un peu d'un pied sur l'autre avant de se décider à lui demander :

« Et... La boutique dont tu m'avais parlé... Tu tu y es allé ? »

Taiga tressaille légèrement et le rouge monte à ses joues et sur sa nuque. Il se retourne pour le regarder avec un petit sourire en coin, Taiga semble à la fois nerveux mais content et répond : « Yep... J'y suis allé.

— Hm... Et t'y as trouvé quelque chose d'intéressant ? »

Son cœur s'accélère un peu en posant la question, à la fois intrigué et en même temps un peu stressé à l'idée de ce qu'il va découvrir.

Taiga prend sa bière et boit quelques gorgées. Il fait une pause dans ses préparatifs et se tourne vers lui pour le regarder. Il semble un peu hésitant jouant avec l'autocollant sur sa bouteille. Il est un peu nerveux mais il sourit.

« Oui... J'ai trouvé des choses qui me plaisaient... Et... J'étais super nerveux au début... J'ai même cru que j'entrerai pas dans la boutique... Mais j'suis content de l'avoir fait. J'ai trouvé des trucs sympas et je les ai même achetés... Et tu vas peut-être trouver ça bizarre mais ça m'a fait du bien de... D'oser les acheter et juste me faire plaisir. Et... C'est grâce à toi... Parce que tu me juges pas pour avoir envie de ça... Alors merci Love. J'y retournerai sûrement... Pour moi. Juste parce que ça me plaît. Et comme t'es le meilleur fiancé du monde et que tu tolères mes caprices et me soutiens... Je pense que j'oserai même les porter de temps en temps. »

Le sourire de Taiga laisse voir de la sérénité et du soulagement.

« Tu m'as vu qu'une fois en porter... Et on en n'a pas vraiment reparlé. Peut-être que tu me trouveras pas sexy... Mais c'est pas grave. T'es pas obligé d'aimer ça. Je t'en voudrai pas. Tant que tu m'en veux pas d'aimer ça et d'en porter. »

Il le regarde, surpris par ce discours, et en même temps, il imagine bien que ça n'a pas dû être simple pour son homme d'entrer dans cette boutique et d'assumer ses désirs, et se doute que c'est pour cette raison qu'il y met tant de pincettes.

« Si t'as trouvé ce que tu voulais et que t'es content... Alors j'suis content aussi, love. Et si, y a de fortes chances pour que je te trouve sexy… »

KAGAMI

Son cœur se met à battre un peu plus vite et soudain il se rappelle qu'il porte encore la culotte sous son pantalon. Il a envie de rire d'avoir totalement oublié sa présence, de rire parce qu'il est juste heureux de se sentir à l'aise au point de ne pas être gêné et d'y penser constamment. Ce qui serait épuisant.

Mais à présent il a de nouveau conscience de ses dessous et les derniers mots de son homme le font rougir. Parce qu'il aime se sentir sexy aux yeux de son homme, il aime qu'il pose son regard sur lui, il aime s'exposer pour lui. C'est embarrassant autant qu'excitant. Il ne peut empêcher tout son corps de réagir et il sent son sexe se presser contre la dentelle. Il souffle un peu intimidé mais dans le bon sens, il espère vraiment que son homme a raison.

« Si c'est le cas... Alors ce serait la cerise sur le gâteau love. Et je pourrai te montrer mes achats.

— Yes… » Le brun sourit avec une légère expression d'amusement. « Si tu me montres pas, on le saura jamais...

— Ouais... Je veux dire... Les futurs achats aussi quoi... Enfin j'imagine que dans tous les cas tu les verras à un moment ou à un autre de toute façon... »

Il a l'impression de dire n'importe quoi à cause de la nervosité. Il rougit un peu plus et demande.

« Tu veux voir... Maintenant ? »

Il ne sait pas trop s'il arrivera à se concentrer sur le repas maintenant que son homme a abordé le sujet. Il comptait partager avec lui au moins sa fierté d'avoir osé. Mais, il n'avait pas vraiment prévu d'avoir cette conversation avant d'avoir fini de cuisiner, en fait il n'avait rien prévu du tout et espérait simplement réussir à amener le sujet naturellement malgré sa nervosité.

AOMINE

La question le prend au dépourvu et son homme a l'air nerveux, ce qui le rend un peu nerveux aussi.

« Oh nan... Prends ton temps... J'voulais pas t'interrompre ou quoi... C'est pas urgent... J'étais juste... un peu curieux. »

KAGAMI

Son excitation se calme aussitôt. Il a l'impression de faire les montagnes russes. Bien-sûr que son homme est un peu curieux, mais c'est un non-évènement pour lui. Tout leur échange s'embrouille dans sa tête. Il ne sait plus ce qu'il dit, il n'est pas sûr de savoir ce que pense ou veut son homme. Le sujet est très sensible pour lui, il se sent trop vulnérable pour réussir à penser rationnellement, la moindre hésitation de son homme le déstabilise. Même s'il essaie de garder en tête que c'est une démarche qu'il fait pour lui-même et qu'il n'a pas besoin de l'aval de son homme. Il ne peut s'empêcher d'espérer.

Il sourit à son homme et hoche la tête. Il rigole pour essayer de se détendre et dissimuler son désarroi et se retourne vers ses préparatifs.

« Yeah of course... J'suis juste un peu nerveux et je m'emballe... Désolé j'avais pas prévu de déballer tout ça maintenant. Bon omelette, petits légumes, poulet et riz. ça te va ? »

Il boit un peu de bière, parce qu'il l'impression d'avoir la gorge sèche et qu'il a trop chaud chaud, il a l'impression d'être ridicule et de ne faire que s'enfoncer un peu plus.

AOMINE

Il regarde son homme et il lui paraît clair que quelque chose lui échappe. Il se mordille la lèvre, hésitant, puis s'approche et pose une main dans le creux de ses reins.

« Oui, ça me va. T'es nerveux... parce que t'as pas l'habitude de faire ça ? Ou... parce que t'as peur que ça me plaise pas ? »

Taiga se tend légèrement à son contact, s'arrêtant dans ses mouvements et finalement il vient se presser contre cette main et reprend sa tâche comme pour se raccrocher à quelque chose de familier. Il prend inspirations comme s'il s'apprêtait plusieurs fois à répondre et renonçait avant de finalement souffler :

« Les deux... En quelque sorte... J'ai pas l'habitude de... D'assumer... De m'autoriser ça... J'avais... Non... J'ai encore un peu honte d'aimer ça même si j'essaie de me dire que y'a pas de honte à avoir. Ça te semble sûrement ridicule mais... Pour moi c'est important... Et j'essaie de me convaincre que c'est pas grave que ça te plaise pas... Mais c'est sûr que ouais ça m'inquiète un peu. Même si je sais que dans tous les cas tu me jugeras pas et me rejetteras pas et c'est déjà énorme... Sans ça je serais jamais allé dans cette boutique aujourd'hui... Vraiment. T'es le seul qui est au courant... »

Pas un seul, instant Taiga n'a cessé de découper minutieusement ses légumes, comme si les mains occupées, le dos tourné il lui était plus facile de parler. Daiki l'écoute tout en caressant le bas de son dos, puis répond d'un ton bas :

« Ok love... Je suis désolé... J'aurais dû comprendre que c'était important pour toi... Enfin... Je savais que c'était un truc que t'aimais et qui est pas forcément facile à assumer, mais... Ça représente un peu plus que ça... C'est vrai que comme on en a pas beaucoup parlé, je sais pas vraiment ce qu'il en est... Et... c'est normal que ça t'inquiète un peu, c'est quand même quelque chose qu'on porte dans le but de plaire... Enfin, il me semble en tout cas… »

Il s'interrompt un peu confus et reprend de la bière.

« Je voulais pas te mettre mal à l'aise... Je suis désolé.

— Non... C'est moi... Je suppose que j'ai pas été clair... Parce que... Je... J'ai pas envie d'en faire toute une histoire non plus... J'ai pas envie de t'imposer ça... On n'a bien d'autres choses à penser. »

Taiga verse les légumes dans un poêle et les fait revenir dans l'huile.

« À la base, j'voulais surtout dire que j'avais osé acheter et que j'étais plutôt fier de moi... » Taiga rigole nerveusement et ajoute. « Bon... Et maintenant je me sens un peu ridicule quand même... A force d'en parler j'ai l'impression de faire une montagne d'un truc idiot. Désolé.

— Love... » Daiki l'enlace, passant ses bras autour de sa taille, et pose un baiser sur sa nuque. « C'est pas stupide... Et tu m'imposes rien... Que tu veuilles pas en faire tout une histoire, ok... Mais dénigre pas ça, puisque t'es fier de l'avoir fait. Et je suis fier de toi aussi que t'assumes tes désirs et que tu les suives jusqu'au bout. »

Son homme se détend entre ses bras et se laisse aller contre lui, sans cesser de faire à manger comme s'il avait besoin de rester fixé sur cet objectif.

« Thanks... »

Daiki ne dit rien, ne sachant pas trop s'il a vraiment réussi à rassurer son homme ou non. Il pose son menton sur son épaule et caresse ses abdos et son torse tout en le regardant cuisiner.

KAGAMI

Il est trop confus pour savoir où il se situe. Rassuré ou pas ? Il n'en sait rien lui-même. Il se sent un peu comme s'il avait forcé son homme à se préoccuper de quelque chose qui ne le concernait pas vraiment. Il pose sa main sur celle de Daiki et mêle leurs doigts sur son ventre. Il a ajouté le poulet dans sa préparation et il mélange doucement pour le faire dorer. L'odeur qui se dégage de sa poêle est délicieuse.

Il reste silencieux, un peu plongé dans ses pensées dans le confort des bras de son homme et de sa cuisine qu'il maîtrise. Il ne faut pas longtemps pour que tout soit terminé.

« Tu nous sors des bols s'il te plaît love ? »

Daiki s'exécute et ils s'installent à la table basse pour le dîner.

« Tu veux regarder un film ce soir, love ? demande le brun. Parce que je pense que j'en ai ma claque des jeux vidéos pour aujourd'hui !

— Oh... Really? J'suis déçu... Je pensais que tu voudrais jouer à Hitman... On avait tellement bien avancé ensemble l'autre fois ! »

Il rigole en prenant son bol.

« Tu veux mater quoi comme film ?

— Hm, je sais pas trop. Peu importe du moment que c'est pas trop chiant. Ouais, ouais, je sais c'est super vague comme description.

— Clairement ! Bah on aura qu'à regarder ce qu'il y a sur Netflix. Y'aura sûrement un truc bien pour pas réfléchir ! »

Il s'attaque à son bol avec appétit, regarder un film pour se remettre un peu d'aplomb après cette confusion et le sentiment de vulnérabilité dans lequel il a l'impression de rester coincé lui semble une bonne idée.

« Et je vote plutôt pour un truc qui explose bien débile. »

Tout en mangeant, Daiki allume la télé et ouvre le catalogue Netflix en quête de leur bonheur.

« Hmm... Je vois pas mieux que le dernier Fast and Furious, alors, tranche-t-il finalement.

— Hm... Des voitures qui explosent ? Ouais... Allez ça me va. C'est un bon plan. »

Il se cale bien dans le canapé, jambes croisées sous lui et il prend son bol en regardant l'écran où son homme lance le film. Daiki s'affale un peu à côté de lui et mange son bol. Le film se révèle aussi débile qu'attendu et bourré de cascades toutes aussi loufoques les unes que les autres. Il se laisse porter par le film et se vide l'esprit plutôt efficacement. Il se lève juste pour remplir son bol une deuxième fois et rapporter sa glace à son homme.

AOMINE

Il avait oublié la glace et est bien content de la voir quand son homme l'amène. Il s'emploie donc à la déguster et elle est juste parfaite. Il en oublie un peu le film quelques minutes, intensément concentré sur son dessert, puis termine en poussant un soupir de satisfaction.

« Ouaip, Cynthia a bien choisi. Je lui enverrai un message pour la remercier !

— Tant mieux j'ai pas perdu mon argent alors ! »

Taiga rit un peu et repose aussi son bol vide. Il s'avachit un peu dans le canapé en reposant sa tête sur son épaule et glisse sa main dans la sienne, en commentant le jeu d'acteur absolument discutable.

Ils passent un bon moment devant le film qui fait bien son travail pour les divertir, et ça passe presque trop rapidement.

« On aurait dû commencer par le premier en fait. Mais bon, on peut les regarder à l'envers aussi. »

Taiga lève les yeux sur son homme et lui sourit.

« Je pense que c'est très jouable de les faire à l'envers, c'est pas la complexité du scénario qui posera problème. Tu veux qu'on enchaîne avec un autre ?

— Ouais, pourquoi pas, ça se regarde bien ! »

Il se lève pour aller chercher d'autres bières et met le film suivant, ou plutôt précédent, et se réinstalle près de son homme.

KAGAMI

Il se laisse absorber une nouvelle fois par le film qui se déroule sous ses yeux. Il l'a déjà vu, mais ça se laisse revoir. Il sirote sa bière tranquillement et quand elle est vide il la repose sur la table basse et s'allonge dans le canapé pour reposer sa tête sur les genoux de son homme. Daiki caresse distraitement ses cheveux tout en rigolant et en commentant le film. Le deuxième passe aussi vite que le premier, toujours plein d'action, impossible de s'ennuyer une minute.

« Il est quelle heure love ? Tu veux en mater un autre ?

— Je sais pas quelle heure il est mais je serais partant pour en regarder un autre... Si tu vas chercher des bières !

— Ahh... Comment t'es exigeant... j'suis bien là... J'ai pas envie de bouger ! »

Taiga rigole mais se lève.

« Bon tu as de la chance que j'ai bu trop de bière et que j'ai maintenant besoin de faire un tour aux toilettes avant d'en prendre une autre. Je te laisse lancer le film suivant. J'arrive. »

Alors qu'il ouvre son pantalon, il reprend conscience de ses sous-vêtements. Il fait glisser la dentelle pour libérer son sexe et se soulager. Il soupire doucement. Décidément, il a totalement merdé ce soir. Il s'est laissé complètement submergé par ses craintes et ses angoisses. Il tire la chasse d'eau en se disant que s'abrutir devant la télé c'est un bon plan. Après s'être lavé les mains, il récupère deux bières au frais et rejoint son homme dans le canapé.

AOMINE

Il prend la bière que lui tend son homme et le laisse se réinstaller en reposant sa tête sur ses cuisses. Il le sent plus détendu que tout à l'heure, sans doute l'effet apaisant des grosses bagnoles aux moteurs rugissants et aux pilotes sur-confiants dans leurs capacités de conduite.

Il boit sa bière tout en continuant à caresser les cheveux de son homme, se plongeant dans de nouvelles aventures motorisées toujours aussi absurdes et réjouissantes.

KAGAMI

Il savoure la sensation des doigts de son homme dans ses cheveux. De temps en temps, il se redresse pour boire un peu de bière, mais il est bien installé comme ça. Le film accapare totalement son esprit jusqu'à la fin. Et quand le générique défile il baille.

« Hm... Bon... Pas sûr d'enchaîner. J'crois que je commence à fatiguer.

— Ouais, j'pense que ça fait assez de grosses bagnoles pour ce soir. »

Il s'interrompt, pensif.

« Quand j'y pense, moi aussi j'pourrais avoir une bagnole super classe comme ça... »

Puis, son visage se rembrunit et il ajoute après un instant de réflexion :

« Ouais mais faudrait que j'passe mon permis... Quelle galère !

— C'est pas si compliqué que ça... Je pourrai t'apprendre ! »

Il sourit enthousiaste et se redresse en regardant son homme. Daiki considère la proposition, sourcils froncés.

« Ça pourrait peut-être se faire, conclut-il finalement. Mais... T'as pas de voiture ! Et si on emprunte le pickup de ton père, imagine je l'emboutis dans un poteau ou une autre bagnole ?! Bon certes je pourrais payer les réparations, mais quand même...

— On s'achète une voiture et je t'apprends à la conduire !

— Hm ouais c'est vrai que ça paraît jouable. Et tu crois qu'après je pourrais passer mon permis sans faire cent mille heures de conduite ?!

— Non pas besoin. Faut juste passer le code. Et après, je t'apprends et quand tu te sens prêt tu prends rendez-vous pour passer le permis !

— Hm... le code... Faut bachoter... Hm... Bon j'imagine que c'est faisable... ça doit pas être si compliqué que ça de savoir lire des panneaux !

— Non clairement. Juste probablement un peu plus difficile parce que tu connais pas forcément les panneaux américains... Mais au fond c'est quand même assez logique. Le but c'est quand même que tout le monde puisse comprendre leur signification. »

Il sourit et s'assit face à son homme.

« Alors... C'est décidé ? On fait ça ?

— Ouais… » Il le regarde un peu suspicieux. « Mais t'as l'air bien enthousiaste de m'apprendre à conduire... T'es un prof sadique ?

— Mais non... Ça me fait juste plaisir... Et ça veut dire qu'on sera obligé d'aller faire des balades en voiture.

— Ah je vois ! Je commence à saisir ton intérêt dans cette affaire ! rigole Daiki. Mais dit comme ça, c'est assez tentant… »

Il rigole.

« Bah... Ça donne des excuses pour se faire des virées le week-end. »

Il baille et s'étire.

« Bon c'est le moment d'aller au lit pour moi. »

Il se lève et débarrasse les quelques trucs qui traînent encore sur la table basse pour les ramener dans la cuisine. Puis, il rejoint la salle de bain pour se préparer pour la nuit.

AOMINE

Il traîne un peu dans le salon, puis prend son tour dans la salle de bain avant de rejoindre son homme dans la chambre. Il retire tous ses vêtements et se glisse sous la couette avant d'enlacer son homme, posant un baiser sur son front.

Taiga se serre contre lui et pose un baiser dans son cou.

« Bonne nuit love.

— Bonne nuit. I love you. »

Il le serre dans ses bras et masse doucement sa nuque et ses épaules pour accompagner son homme vers le sommeil.

« Love you too. »

Les yeux clos, pressé contre lui, Taiga ne tarde pas à s'endormir.

Il s'en rend compte, mais continue à le masser doucement, jusqu'à ce qu'il commence à s'engourdir lui aussi et finisse par sombrer dans le sommeil, une main toujours posée sur la nuque de son homme.