Hello à tous !

Voici le nouveau chapitre ! C'était la semaine de l'AoKagaDay une petite farandole de fics est tombée... Fallait bien aussi un petit chapitre d'AD :)

Bonne lecture !


AOMINE

Évidemment, le réveil sonne trop tôt le lendemain matin, interrompant une phase de sommeil profond. Il se frotte le visage et s'étire. La parenthèse du week-end est terminée. Il soupire, il manque de motivation en ce lundi matin. Si seulement ils avaient pu avoir quelques jours de congés... Mais il n'a guère d'autre choix que de se lever et d'affronter la journée, il n'a pas envie de se faire engueuler pour un retard dès le premier jour de la semaine. D'autant qu'il faudrait qu'ils partent un peu à l'avance pour aller chercher leur voiture de location.

Il pose un baiser dans les cheveux de son homme et enfile un boxer qui traîne avant de se diriger vers la cuisine pour préparer un café tout à fait indispensable.

Taiga le rejoint un moment plus tard. Il a enfilé rapidement un jogging qui descend bas sur ses hanches et a encore son t-shirt à la main quand il sort de la chambre. Il a l'air un peu nerveux.

« Hey... J'ai raté le réveil ?

— Hey love... Le réveil a sonné y a pas longtemps, t'inquiète. J'ai pas encore commencé le petit-dej, me fallait un café avant, ajoute-t-il en lui montrant sa tasse. Mais y a de l'eau chaude pour ton thé. »

Ces mots semblent soulager Taiga alors qu'il passe son t-shirt et vient l'enlacer.

« Thanks. »

Taiga pose un baiser sur sa nuque et un second dans son cou et remonte pour souffler à son oreille.

« Morning love. »

Il frissonne un peu en sentant ses lèvres chaudes se poser sur sa peau.

« Morning... T'as bien dormi ?

— Hm... Oui. Et toi ? »

La main de Taiga caresse doucement son ventre, il pose un autre baiser dans son cou avant de s'écarter pour s'attaquer à la préparation du petit déjeuner. Daiki s'appuie contre un plan de travail et boit son café en le regardant faire.

« La nuit a été un peu courte... J'ai eu du mal à m'endormir.

— Nerveux ? »

Son homme relève les yeux sur lui, une lueur inquiète dans son regard, qui reste pourtant plein de tendresse. Il passe une main dans ses cheveux et acquiesce, l'estomac un peu noué.

« Yeah... C'est surtout... le prochain match qui m'inquiète.

— Pourquoi ? À cause des journalistes ?

— Les journalistes... le public... les autres joueurs... Tout le monde. C'est juste... J'ai pas envie de retourner sous les projecteurs. Et du coup... J'ai peur que ça affecte mes performances aussi. »

KAGAMI

Son cœur se serre en entendant la détresse de son homme. Il comprend d'une certaine manière, l'envie de rester cacher, de s'isoler. Mais il devine l'angoisse encore plus profonde pour son homme qui ne connaît que la fuite pour surmonter ses problèmes. Il a fui son pays, il a longtemps ignoré la réalité de sa sexualité pour ne pas y faire face, il a voulu échapper à ses sentiments, à leur histoire. Il a dû se battre pour convaincre Daiki que leur couple valait la peine. Il sait qu'il a décidé de faire face, de ne plus s'enfuir. Mais il est toujours difficile de résister à ses instincts premiers de survie.

Il baisse le feu sous les légumes qu'il est en train de préparer et se rapproche de son homme pour l'enlacer. Il glisse une main sur sa nuque qu'il masse doucement et il presse ses lèvres dans son cou.

« It's ok love... Je sais que c'est pas facile... Les gars, ils sont derrière nous... Ok ? Ils nous soutiennent depuis le début... Tu seras pas tout seul sur le terrain... On assure tes arrières... Comme tu as assuré tant de fois les notres depuis le début de la saison... »

AOMINE

Il le sait, mais il espère surtout ne pas trop se planter. Ça aussi, ça ferait jaser. Ça n'aiderait pas à tasser les choses. Il se mordille la lèvre et soupire, tâchant de se reconcentrer sur l'ici et maintenant pour ne pas laisser le stress l'envahir et avoir raison de lui. Il rend son étreinte à son homme.

« Yeah... Ça ira. Pas le choix, de toute façon !

— On avance ensemble love. Je t'abandonne pas. Jamais. On va se battre ensemble. Tu n'es pas seul OK ? Tu n'es plus seul... Tu as le droit de t'appuyer sur moi... Et sur l'équipe. Ce sera un match comme les autres, l'important c'est ça... On sera toujours nous et les mêmes coéquipiers, le reste du monde n'a pas d'importance, pendant le match le reste du monde n'existe pas… »

Il hoche la tête, plus par réflexe qu'autre chose. Il redoute justement de ne pas réussir à faire abstraction, de ne pas trouver ce point de concentration extrême dont ils ont besoin pour des matchs de ce niveau. Mais il tâche au moins de prendre les paroles de son homme au sérieux. Pas seul... Il sait qu'il ne l'est pas... Mais c'est tout de même comme ça qu'il se sent face à ses propres angoisses.

« Thanks love... On verra une fois sur le terrain. C'est vrai qu'en général le pire c'est avant, une fois qu'on y est, c'est différent.

— Exactement. L'anticipation c'est toujours le pire moment... »

Taiga resserre son étreinte doucement, sa main est plus ferme que sa nuque.

« Je suis avec toi love... Je te lâche pas... Sur le terrain comme en dehors. Je suis là... Parle-moi OK ?

— Ok... » Sa voix est un peu étranglée. « Je l'oublierai pas. Là je crois que... J'ai juste besoin de me concentrer sur la journée. »

Taiga hoche la tête et s'écarte légèrement, pour poser son front contre le sien et le regarder tendrement en caressant sa joue.

« Je... Je ferai pas des miracles... Mais je pourrai t'aider à soulager un peu ce qui te pèse en le partageant. » Il presse un chaste et doux baiser sur ses lèvres et lui sourit. « Ok pour ce concentrer sur la journée, première étape le petit dej. Je fais une soupe miso, des légumes et du riz...

— Ok, ça me semble parfait. »

Daiki esquisse un sourire, puis termine son café pendant que son homme achève le petit-déjeuner, s'en resserre un, puis ils s'installent pour manger. Il n'a pas vraiment faim, mais avec le repas léger la nourriture passe assez facilement. Puis, ils passent sous la douche rapidement, et une demi-heure plus tard, ils sont au magasin de location où on leur remet les clés de la voiture après quelques formalités. Il laisse Taiga s'installer au volant et boucle sa ceinture, soulagé au moins de ne pas avoir à prendre le taxi ce matin. Il se demande bien quand il va avoir le temps d'apprendre à conduire, d'ailleurs... Mais enfin, chaque chose en son temps.

KAGAMI

La circulation est dense, ils sont partis tôt mais le temps de récupérer la voiture, ils auront une petite heure de retard à l'entraînement. Il a laissé son homme informer Jake et il suit le flot de véhicules qui avancent lentement, semblant tous aller dans la même direction. Le voyage se passe en silence, il sait l'anxiété de son homme et il n'a pas vraiment les mots pour le soulager alors qu'il reste concentré sur la route, toujours un peu nerveux de conduire une voiture qui n'est pas la sienne. Mais dès qu'il peut il vient glisser sa main dans celle de son homme, caressant doucement sa paume du pouce.

Ils se garent dans le parking réservé aux personnels et joueurs, ils ont même chacun une place attribuée, le luxe. Il faut avouer que c'est pratique pour entrer dans le gymnase sans même avoir à passer par l'extérieur. Et c'est pas plus mal, en passant devant le gymnase et leur entrée habituelle, il a pu voir quelques paparazzis ou fans en attente. Le taxi aurait pu aussi les faire passer par les sous-sols, mais ils n'en avaient pas vu l'intérêt jusqu'à présent.

Il coupe le moteur et revient serrer la main de son homme avant de la porter à ses lèvres pour y poser un baiser. Il ne lui demande pas s'il est prêt, si ça va, si... Il sait que la réponse à toutes ses questions sera "non". Il lui fait confiance pour lui parler s'il a besoin, exprimer ce qu'il a sur le cœur si ça peut le soulager. Il lui sourit et rigole un peu.

« Vivement qu'on ait nos voitures ! J'ai jamais abîmé une voiture, mais à chaque fois que j'en emprunte une qui n'est pas à mon père, j'ai toujours peur d'avoir un accrochage.

— Ouais je comprends... Et on dirait qu'on va devoir partir plus tôt la prochaine fois... Mais tu t'en es bien tiré ! »

AOMINE

Il déboucle sa ceinture et sort du véhicule, jetant un coup d'œil inquiet vers l'entrée. Il sait que ça ne risque rien, on ne rigole pas avec la sécurité ici, mais la présence de ces gens qui viennent juste pour voir leur tête, du moins c'est ce qu'il imagine, lui fait des nœuds à l'estomac. Il attrape son sac de sport sur la banquette arrière et ils rejoignent l'entrée du gymnase, se dirigeant rapidement vers les vestiaires depuis longtemps déserts vu leur retard. Ils se changent sans perdre de temps et rejoignent leurs coéquipiers sur le terrain. Et après quelques échauffements, ils s'intègrent aux exercices en cours.

Comme toujours, l'entraînement est physiquement exigeant, et ça tire un peu ce matin, mais au moins ça lui occupe l'esprit. Il galère un peu plus sur les exercices en équipe, ayant plus de facilité à se concentrer sur un champ réduit de perception, sur ses propres gestes, qu'à interagir avec les autres. Il a l'impression d'avoir toujours un temps de retard ou d'avance et peine à trouver cette harmonie indispensable pour rendre les échanges aussi fluides qu'efficaces. Avant la pause-déjeuner, il accumule des petits ratés qui le frustrent, ce qui ne fait rien de bon pour sa concentration, et il est soulagé quand la première partie de la journée se termine finalement.

KAGAMI

Il rejoint son homme à l'heure du déjeuner. Il pose une main sur sa nuque et s'installe à côté de lui. Il a senti la frustration de Daiki ce matin. Il espère que pour l'après-midi, ils pourront se concentrer sur un entraînement plus centré sur leur duo. Il se dit que s'ils n'ont qu'à jouer tous les deux, Daiki arrivera peut-être plus facilement à oublier le reste, pour se perdre dans leur univers. Et il en profite pour lui glisser quelques mots à l'oreille :

« J'ai eu un message de l'agence… On peut aller signer dès ce soir… Je dis oui ? »

Daiki lève un regard surpris sur lui.

« Déjà ?! Oh… Ben… Pourquoi attendre ? »

Le brun sourit, il n'était visiblement pas contre une bonne nouvelle, et Taiga s'apprête à répliquer lorsque Zack s'installe en face de lui :

« Alors qu'est-ce qui vous a mis en retard ce matin ?

— On est allés chercher une voiture de location... »

Il regarde son homme et pose une main sur sa cuisse sous la table.

« On déménage... On a trouvé une maison sur la côte. On va signer les papiers et récupérer les clés ce soir.

— C'est vrai ?! C'est cool, ça ! s'exclame Zack.

— C'est un peu isolé, mais on avait envie de calme justement... Y a même une plage privée, explique Daiki.

— Ah ouais, faut bien se faire plaisir. On bosse dur, on est payés cher... Autant en profiter. Et vous aurez besoin d'aide pour le déménagement ?

— Hm, ça se peut... C'est vrai qu'on est plutôt pressés, dit Daiki en jetant un coup d'œil au rouge.

— Très pressés, sourit Taiga, alors ouais un coup de main serait pas de refus. On n'a pas tant de choses que ça à déménager et pas tellement envie de faire appel à une société. »

Il rigole un peu en se massant la nuque nerveusement.

« Enfin moi surtout j'avoue... Je suis sûr qu'ils feront pas les cartons comme ça me convient.

— Un peu maniaque sur les bords ? » rigole Zack.

Daiki lève les yeux au ciel :

« C'est à peine s'il arrive à dormir si la vaisselle est pas faite. » Puis, le brun se tourne vers lui, fronçant les sourcils : « Et j'ai déjà fait des cartons 'pas comme ça te convient' !

— Hm... Nan... Enfin j'ai pas spécialement regardé... Mais... On n'a pas encore touché à la cuisine. »

Il rougit un peu en admettant qu'il sera probablement nerveux quand son homme voudra faire les cartons de la cuisine.

« Oh bah la cuisine, tu te débrouilles ! Ça sera probablement beaucoup plus simple comme ça ! Tss...

— Ça me va. »

Il presse la cuisse de son homme en souriant, un peu penaud mais soulagé que son homme ne se vexe pas réellement. Zack rigole en les écoutant.

« Vous avez raison. La division des tâches, c'est la clé de l'harmonie domestique.

— Ouais enfin pour ça, faut que les deux parties soient de bonne foi ! intervient Lewis. D'après mon frangin, 'descendre les poubelles c'est chiant donc c'est équivalent à passer l'aspirateur ET étendre le linge'. Et il négocie tout comme ça ! Insupportable !

— T'es trop tendre avec lui, l'avertit Daiki.

— On croirait entendre ma mère ! proteste l'intéressé.

— Il est fin négociateur c'est certain en tout cas ! »

Ils continuent à échanger un moment sur le déménagement, Lewis se porte aussi volontaire ainsi que son frère pour les aider. Avec ces trois là, Kuroko, Cynthia et probablement Tuan, ils devraient avoir bien assez d'aide pour vider leur petit appartement. Et quelque part, il est content que Zack et Lewis participent à cette nouvelle étape de leur vie. Daiki semble particulièrement proche de Lewis et ça lui fait plaisir que son homme s'en fasse un ami. Il a besoin de nouer ses propres liens ici à Los Angeles. Il sait que c'est important pour lui. Quant à Zack, il est plus que pressé de pouvoir profiter de leur petite plage privée avec sa planche de surf pour se faire récompenser de ses efforts.

AOMINE

Après l'interlude du déjeuner, ils retournent sur le parquet pour l'entraînement de l'après-midi. Il est un peu plus détendu après avoir échangé des blagues et conversations légères avec ses coéquipiers. Ça lui fait un peu oublier ses préoccupations par rapport à ce match, et se rappeler que ce déménagement est imminent lui fait aussi du bien. Ce n'est pas un rêve ou une possibilité, ça se passe cette semaine. Et peut-être bien que ce soir ils pourront embarquer quelques affaires et aller dormir là-bas.

Avec ça en tête, il reprend les exercices, plus concentré et l'après-midi passe plus vite que la matinée. Il rentre aux vestiaires fatigué, en se disant que depuis quelques temps, il mène vraiment une vie complètement folle. Il a quitté le Japon pour jouer en NBA, d'abord avec les Bulls avant d'être recruté par les Lakers et de retrouver Taiga dans l'équipe. Et de se mettre en couple avec lui après des années de déni, connaître une saison fulgurante doublée d'un scandale, et maintenant il s'est acheté une maison pour y vivre avec son fiancé. C'est un peu comme si cette année compensait pour toutes les autres, remplaçant l'habituel désert morne par une aventure intense et riche en trépidations, le mettant soudainement à l'épreuve dans tous les aspects de sa vie. Et c'est aussi récompensant qu'angoissant, et toutes les émotions sont comme exacerbées par la nouveauté, le stress, l'incertitude. Il sait que tout ça n'est que le début... Et parfois ça le rassure, parfois ça le terrifie.

KAGAMI

La douche lui fait du bien. La deuxième moitié de l'entraînement a été particulièrement intense. Il plaisante avec quelques coéquipiers, mais il ne traîne pas, ce soir ils doivent se rendre à l'agence pour finaliser l'achat de leur appartement et l'excitation lui noue un peu le ventre. Il a hâte. Il croise son homme mais comme toujours ils évitent de se retrouver ensemble sous la douche, c'est un peu gênant de partager la nudité de son homme avec ses coéquipiers. Il se sèche rapidement et s'habille. Jake plaisante de le voir nerveux, mais lui fait un clin d'œil et le félicite pour leur achat.

Son sac est prêt et il n'attend plus que son homme pour y aller.

Daiki ne tarde pas à le rejoindre, et ils quittent les vestiaires après avoir salué leurs coéquipiers.

« Bon... marmonne le brun en bouclant sa ceinture. On n'a pas reçu de message alors... J'imagine que y aura pas de mauvaise surprise à l'agence !

— Ah si j'ai reçu un message... »

Il sourit et lui fait un clin d'œil.

« Pour confirmer le rendez vous que tout est ordre et que Mr Andrews sera bien présent. »

Puis, il glisse sa main sur sa nuque pour venir chercher un baiser qui lui a manqué toute la journée. Il savoure ses lèvres puis les libère avec un soupir de contentement.

« Hey… »

Son homme le regarde d'un air interrogatif et murmure :

« Quoi ?...

— Je t'aime Daiki. Tu me rends tellement heureux. »

Daiki rougit légèrement et esquisse un sourire, peut-être un peu surpris par cette soudaine déclaration.

« Je t'aime aussi Taiga... » Puis le brun se mordille la lèvre et ajoute : « On devrait y aller... J'ai pas envie d'être en retard à ce rendez-vous. »

Il rigole un peu et démarre.

« On va pas être en retard t'inquiète. J'avais juste envie de prendre une petite minute pour retrouver mon homme avant d'arriver là-bas. »

D'habitude, c'est en se retrouvant chez eux qu'il décompresse et fait la transition entre le boulot où ils restent professionnels et maintiennent une certaine 'distance'. Ils ne s'ignorent pas, ils ne nient pas leur couple quand ils sont au travail. Mais quand ils sont au gymnase ils sont d'abord coéquipiers. Et ce n'est pas avec son coéquipier qu'il achète cette maison, c'est avec son homme. Alors, il avait eu besoin de ce petit échange pour franchir la distance naturelle qu'ils installent quand ils travaillent avant de rejoindre le rendez-vous qui les attend, avec son petit ami.

La circulation est plus chargée que le matin, mais ils ont suffisamment anticipé pour arriver à l'heure. Il lui faut juste un peu de temps pour trouver une place, il fait sa manœuvre et enfin coupe le moteur. Il pose une main sur la cuisse de son homme et lui adresse un immense sourire heureux. Il est vraiment content d'acheter cette maison avec Daiki. Mais il est aussi super nerveux, maintenant que son pied n'est plus sur l'embrayage et que son esprit n'est plus concentré sur la conduite, sa jambe se met à bouger frénétiquement. Il retourne sa main paume vers le haut pour l'inviter à la prendre dans la sienne.

« Prêt ?

— Yes... Prêt. »

AOMINE

En réalité, il ne se sent pas prêt du tout, il est également très nerveux. Et pourtant, il peine aussi à réaliser qu'ils vont acheter une maison. Ça paraît juste si... improbable. Tout paraîtra sans doute plus réel quand ils refermeront la porte de leur nouveau domicile derrière eux.

Ils sortent de la voiture et se dirigent vers l'agence, où les attendent déjà l'agente en charge de leur dossier et le propriétaire de la maison. Il se sent un peu intimidé au moment de rencontrer cet homme qui leur cède la maison dans laquelle il a habité toute sa vie, et par réflexe salue à la japonaise.

Mr Andrews est un vieil homme, encore une belle tignasse blanche, petit mais large d'épaules, il en impose avec son visage un peu dur. Il le regarde un peu surpris mais le salue à son tour d'un mouvement de tête. A côté de lui Taiga se montre un peu plus conventionnel et salue en se présentant. L'agente leur sourit et les invite à s'installer.

« Messieurs, je suis ravie de vous voir ce soir pour conclure cette vente. »

Sans hésiter, Taiga a pris sa main dans la sienne et la serre doucement. Son homme est visiblement nerveux lui aussi, sa jambe étant prise de ses tressautements habituels.

Ils entament les formalités et ses yeux parcourent les papiers sans vraiment voir le texte. Il est sûr que tout est parfaitement en ordre. Enfin il l'espère ! Il vérifie au moins ses informations personnelles, là-dessus tout est bon. Alors parvenu au bout des polycopiés, il attrape un stylo dans sa main un peu moite, hésite un instant, son poignet suspendu au-dessus de la feuille, puis il appose sa signature. Il déglutit, puis tend le stylo à son homme.

KAGAMI

Il prend le crayon un peu nerveux. Quelques instants il a craint que Mr Andrews refasse quelques difficultés pour demander des preuves qu'ils allaient prendre soin de sa maison. Mais il les a juste regardé en semblant les reconnaître enfin, il a eu la décence de ne faire aucun commentaire et laisser la jeune femme faire son travail.

Il fait tourner un peu le crayon entre ses doigts, vérifie encore une fois que tout est en ordre. Ils avaient une version numérique du document auparavant, qu'il avait pu vérifier. Rien de surprenant, les mêmes informations que celles qu'il avait eues pour l'achat de son appartement. Non ce qui le fait, non pas hésiter – il sait qu'il veut franchir ce pas – mais qui le rend nerveux c'est de poser sa signature juste à côté de celle de son homme sur un papier comme celui-là. C'est presque aussi engageant que leur mariage finalement. C'est un moment important, il est heureux et ému. Il pose le stylo sur le papier et enfin laisse l'encre couler formant avec soin son nom en japonais à côté de celui de son homme. Et il aime vraiment voir leurs deux noms l'un à côté de l'autre. Il signe le second exemplaire, puis repose le stylo, revenant prendre la main de son homme dans la sienne.

À son tour, Mr Andrews signe sans hésiter. L'agente termine les dernières formalités, ils signent encore quelques documents, puis enfin elle conclut en souriant :

« Voilà. C'est le moment de vous donner les clés. »

Avec un exemplaire de l'acte de propriété soigneusement rangé dans une jolie pochette crème, elle pose une clé devant eux. Mr Andrews soupire et pose un trousseau de clé devant eux. Plusieurs exemplaires de la porte principale et d'autres clés soigneusement étiquetées, le garage, la boîte aux lettres...

« Voilà, jeunes hommes. Elle est à vous. Profitez-en bien.

— Merci... » murmure Daiki. Il jette un coup d'œil à Taiga et ajoute en reportant son attention sur le vieil homme. « Si vous avez envie... Hésitez pas à passer un de ces quatre pour boire un café et voir ce qu'on aura fait de la maison. »

Le vieil homme sourit, il semble réfléchir à la proposition et finalement il hoche la tête en répondant de sa voix bourrue habituelle.

« Ah... Pourquoi pas après tout... Laissez-moi vos coordonnées dans ce cas que je puisse vous prévenir. Je crois que ça me plairait de dire au revoir à cette maison quand elle est habitée. »

Daiki sourit et griffonne son numéro de téléphone sur un papier, qu'il lui tend.

« Venez quand vous voulez... Ça sera avec plaisir.

— Merci. »

Le vieil homme empoche le papier avec un léger sourire et un hochement de tête.

Taiga serre la main de Daiki dans la sienne avant de la libérer et il récupère avec un peu d'émotions l'acte de propriété et les jeux de clés. Il en tend un à son homme avec un sourire et souffle en japonais.

« Notre petit bout d'univers. »

AOMINE

Il acquiesce avec un sourire et prend les clés de son nouveau logement. La maison qui les faisait rêver est à eux maintenant, ils vont pouvoir l'habiter, en faire leur foyer, à leur mesure, à leur image. Jamais il ne serait imaginé que cela arriverait aussi tôt dans sa vie, et avec Taiga de surcroît. Mais c'est ce qu'il veut. Trouver son point d'ancrage, cesser de dériver, se former des racines. Il y a toujours aspiré au fond de lui. Et ce sentiment est devenu plus fort depuis qu'il vit ici, très loin de ses repères et de ses amis.

Mais c'est seulement une fois qu'ils sont de retour dans la voiture que soudain l'émotion de la réalisation l'envahit.

« Oh fuck... On a acheté une maison... murmure-t-il, un peu essoufflé sans même avoir couru. J'espère qu'elle va pas nous tomber sur le coin de la figure, parce que ça ressemble vraiment à un rêve...

— Oh non, elle ne va pas tomber... Mais c'est un rêve qui devient réalité ! »

Le sourire de Taiga est immense et il vient glisser sa main dans la sienne, serrant dans son autre main son jeu de clés. Taiga fixe les clés en se mordant la lèvre et finalement lève les yeux sur lui, rougissant légèrement.

« J'ai envie d'y aller maintenant... C'est chez nous love... Je veux voir notre maison...

— Yeah... J'aimerais ça aussi. Mais... Tu veux pas d'abord passer à l'appart, prendre quelques affaires et passer faire des courses, et ensuite passer la soirée là-bas ? Histoire de la baptiser, même si y a encore rien dedans... On n'a qu'à camper dedans ! »

Taiga le regarde surpris avant de lui adresser un immense sourire et de rire un peu.

« Ok... J'pensais nous arrêter en chemin pour acheter des pizzas et des bières... Mais ton plan me plaît carrément plus !

— Parfait. Alors on fait ça. »

Il sourit, content à l'idée de passer la soirée dans leur nouvelle maison et d'y camper comme des gosses trop impatients pour attendre que les meubles soient arrivés. Il se penche pour poser un baiser sur les lèvres de Taiga, puis ce dernier démarre et ils retournent à l'appartement sans plus tarder.

KAGAMI

Il est fébrile, impatient de repartir et à la fois inquiet : de quoi ont-ils besoin pour cette nuit improvisée ? Ne vont-ils pas oublier quelque chose d'important ? Comme toujours il ne peut s'empêcher d'anticiper et de vouloir tout prévoir, toujours peu à l'aise avec l'improvisation. Ils préparent leurs sacs pour le lendemain et rassemblent le nécessaire pour dormir sur place. Ils n'ont qu'un vieux matelas gonflable, mais il devrait tenir le choc pour la nuit. Il pense à prendre la cafetière et le café, n'imaginant pas son homme pouvoir se réveiller sans sa dose. Il s'active, prévoit des trucs pour le petit déjeuner, remplit une valise avec quelques fringues, des affaires de toilette.

« Tu crois qu'on aura assez pour demain matin love ? »

À le voir comme ça, on pourrait croire qu'ils partent pour une semaine. Daiki rigole en le regardant.

« Mais oui, ça ira très bien. On part pas pour une semaine loin de toute civilisation. »

Sans attendre de protestation de sa part, il attrape leurs sacs et se dirige vers la porte :

« Allez go, j'ai envie de boire une bière sur notre plage, moi ! »

— Hm... Mais... »

Il tente de protester mais Daiki a déjà ses chaussures aux pieds, alors il essaie de se rappeler ce qu'il a pu oublier en laissant son regard rapidement scanner la pièce mais rien ne lui vient, et il se résigne à rejoindre l'entrée. Et là, son sourire s'élargit.

« Wait... J'ai oublié un truc. »

Il retourne rapidement dans l'appartement et revient avec deux combis de surf.

« Ça pourrait servir !

— Évidemment ! Bon allez, assez traîné ! »

Ils descendent charger leur voiture pour le camping improvisé, et passent à l'épicerie du coin se ravitailler pour la soirée. Et enfin, ils montent à bord du véhicule pour rejoindre leur nouvelle maison. Daiki lâche un petit rire nerveux :

« J'ai l'impression de partir en vacances...

— Ouais... Ça donne un peu cette impression... Mais... On va juste chez nous. »

Il sourit et démarre, excité par cette aventure. Son sourire ne le quitte pas alors qu'il s'insère dans la circulation et prend la direction du nord pour longer la côte et rejoindre leur refuge.

AOMINE

Il regarde le paysage défiler, le cœur plus léger à présent. Il a la sensation qu'ils vont vraiment pouvoir s'échapper. Qu'il pourra relâcher sa garde. Se redécouvrir, redécouvrir sa vie, ici, dans cette maison sur la côte. Il a tellement besoin de ça... Beaucoup plus qu'il ne croyait encore jusqu'à maintenant.

Déjà ils quittent le paysage urbain, retrouvant la beauté des paysages naturels, des côtes qui se déploient dans le crépuscule, et un sentiment vivifiant de liberté l'enivre.

Une fois sur ces routes plus calmes, moins circulantes, son homme semble se détendre à côté de lui et une de ses mains lâche le volant pour venir se glisser sur sa cuisse. Silencieux jusqu'à présent, Taiga concentré sur la route et lui perdu dans ses pensées, la voix de son homme s'élève dans l'habitacle et il peut y entendre toutes les intonations du sourire qui ne semble plus vouloir le quitter.

« Hm... Je crois que je vais vite apprécier cette route... C'est quand même beaucoup plus sympa que de rouler en ville.

— Ouais... La vue est super. Ça fait un peu loin, mais bon... C'est un compromis que je suis prêt à faire... Et pourtant, ça veut quand même dire sacrifier du sommeil, c'est presque héroïque de ma part ! conclut-il en rigolant.

— Hm... Ouais. Mais clairement... Faire un peu de route sur ce genre de trajet... Où passer une heure dans les bouchons. Y'a pas photo. Et puis, on peut trouver un arrangement... Genre je conduis le matin et tu conduis le soir pour rentrer !

— Ouais... Mais faut que j'apprenne avant... J'vais pas me lancer de suite dans la circulation à L.A... J'vais essayer de faire ça vite mais bon... dans la mesure du possible, quoi !

— T'inquiète y'a pas d'urgence. Effectivement, il faut prendre le temps. Et d'abord acheter une voiture... Et quand tu auras ton permis... Acheter TA voiture ! »

Il sourit à cette perspective, son regard dérivant sur l'océan qui prend une teinte plus sombre alors que le soleil descend.

« Ouais, j'ai hâte de conduire ma propre voiture. »

Taiga lui sourit et presse un peu sa cuisse.

« Soon... De toute façon, je compte sur ta belle voiture pour nous transporter pour le mariage.

— C'est sûr qu'elle sera certainement plus classe que celle que toi tu choisiras ! »

Il rigole un peu, et s'imagine cette scène surréaliste de lui conduisant en route pour son propre mariage, et ses tripes se nouent un peu.

« Tu sais, murmure-t-il finalement, j'aurais jamais cru que tous ces trucs m'arriveraient si tôt dans ma vie... J'étais tellement loin de penser à tout ça... Mais je crois aussi que j'avais enterré tous mes rêves, tout ce que j'aimais, pour ne laisser de place qu'au basket... Parce que c'était justement la seule chose que j'aimais vraiment dans ma vie. »

La main de Taiga se fait caressante, il ne répond pas tout de suite, surveillant la route et semblant méditer un peu ses paroles.

« Je suis content qu'on se soit retrouvés et... Que tu m'aies laissé t'atteindre... Surtout si m'épouser était un de tes rêves. »

Son homme plaisante un peu, mais il lui lance un regard un peu plus intense avant de revenir bien vite sur la route et de continuer un peu plus sérieusement, sa main se faisant plus ferme sur sa cuisse comme pour appuyer ses propos, ou pour s'accrocher à lui.

« Savoir que tu as dû tourner le dos à tout ce que tu étais parce que tu pensais que c'était la chose à faire... Savoir que tu n'étais pas... Heureux... ça me tue love... Être heureux c'est tout ce que je te souhaite... Que tu te sentes libre de rêver, de vivre la vie que tu veux, d'être toi... Et je ferai tout mon possible pour t'aider... Pour qu'on soit heureux ensemble...

— Yeah... Thank you... » Il regarde la main de son homme posée sur sa cuisse et mêle ses doigts aux siens, et reprend : « J'aimerais ça aussi... J'ai repris espoir en te retrouvant parce que j'ai fini par comprendre que les choses pourraient être différentes. Toi tu suivais déjà ta route... Même si t'avais aussi besoin d'avoir tes propres révélations, vu l'abruti qui te servait de mec ! »

Taiga rigole et caresse doucement sa main de son pouce.

« C'était un abruti... Et clairement, je ne suivais pas le bon chemin. Et je l'ai compris aussi en te retrouvant. J'allais dans une impasse, et au fond je le savais... Mais je voyais pas comment faire demi-tour... Heureusement, tu m'as guidé vers la plus belle voie.

— J'me souviens surtout t'avoir fait pleurer plusieurs fois puis t'avoir ignoré... J'ai bien de la chance que tu aies quand même voulu te fiancer avec moi ! »

Il rit un peu, mais il s'en veut toujours. Quand il a débarqué ici, il s'est senti ballotté dans tous les sens, dans tout le spectre des émotions, et c'est toujours un peu le cas, surtout cette semaine.

« Hey... Les plus beaux chemins sont souvent semés d'embûches. Et ça n'en rend que plus belle la destination. Tu étais dans une situation compliquée love... Et je le savais. C'est pour ça que j'ai pas laissé tomber... Parce que... Je pouvais juste pas te laisser passer sans me battre.

— Yeah... Et je suis reconnaissant que tu l'aies fait... Autrement... Je me serais fait virer bien vite des Lakers, déçus par mes performances, et... Je serais sans doute rentré sans but au Japon après ça. »

KAGAMI

Il relâche la main de son homme alors qu'il ralentit pour s'insérer sur le chemin qui mène à la maison.

« Et je suis reconnaissant qu'on ait réussi à s'ouvrir l'un à l'autre... Parce que sans toi j'aurai jamais eu ce petit bout de paradis. »

Le véhicule s'enfonce entre les arbres, la route principale derrière eux disparaît dans les rétroviseurs avant même qu'ils ne voient le moindre signe qu'il y ait une habitation ici. Ils semblent juste être perdus au milieu d'une forêt. Et il adore ça, il a vraiment la sensation d'être isolé de la civilisation et d'être dans un havre de paix. Finalement, le long bâtiment aux murs blancs de la maison se dessine dans la pénombre. Il se gare juste devant et arrête le moteur, le regard fixé sur elle : leur foyer, leur refuge.

AOMINE

Il observe aussi la maison quelques instants en silence. Elle lui paraît déjà sous un jour différent. Ils sont venus il y a si peu de temps, mais maintenant, elle est à eux, et son aura a changé. Un peu impatient maintenant, il sort de la voiture, prend quelques affaires et se dirige à pas vifs vers la porte d'entrée, mais il attend son homme et se tourne vers lui quand il le rejoint :

« Je te laisse l'honneur de déverrouiller notre maison pour la première fois » déclare-t-il avec un sourire.

Taiga sourit, lui aussi avec quelques sacs à la main.

« Oh... Ok. Thanks love. »

Il pose un sac, pour libérer sa main droite et presse un baiser sur ses lèvres en sortant ses clés de ses poches. Il insère la clé dans la serrure et, en lui adressant un sourire, la fait tourner. Le déclic d'ouverture se fait entendre et il pousse doucement la porte. Taiga allume la lumière et se tourne vers lui en tendant sa main.

Daiki la prend et il entre, regardant autour de lui en redécouvrant l'endroit. Déjà son esprit s'active pour imaginer comment ils vont aménager les différents espaces, en faire un endroit cosy bien à eux. Il inspire, il aime l'odeur des lieux, un peu comme dans une maison de campagne, ça sent les vacances. Et en tendant l'oreille, il entend la mer à deux pas qui roule sur le sable. Autrement, le silence. Il sourit.

« Ouais... La première impression est confirmée. »

KAGAMI

Il tourne sur lui-même en regardant autour de lui avec un sourire immense sur les lèvres. Il respire aussi l'odeur de la pièce, le sable, l'iode, la mer... Et la musique de la nature. Pas de voitures, pas de klaxon, pas de voix ou de cris. Juste... La mer, le vent, les mouettes.

« Oh yeah... That's perfect... »

Il lâche le sac qu'il tenait encore au milieu de la pièce et se dirige vers les baies vitrées pour les ouvrir en grand. Et c'est effectivement parfait, un pas pour franchir le seuil et ils sont sur la plage. Il se retourne vers son homme et revient vers lui, il l'enlace et l'embrasse avec fougue, laissant passer son amour, son bonheur, tous ses sentiments pour lui à travers ce baiser.

Daiki lui rend son baiser, puis s'écarte pour le regarder un peu haletant, esquissant un sourire.

« Je vois que notre nouvelle maison t'inspire, love… »

Taiga rigole et l'embrasse de nouveau. Puis, il s'écarte, retire ses chaussures et sort, traversant la petite terrasse en bois, pour venir glisser ses pieds nus dans le sable. Il écarte les bras, inspire à plein poumon et se retourne vers son homme.

« C'est chez nous ! »

AOMINE

Il sourit en regardant son homme, heureux de le voir heureux. Il se déchausse et le suit à l'extérieur, marchant jusqu'au ressac pour y tremper les pieds, contemplant le vaste océan sans personne autour d'eux, ni promeneurs, ni nageurs, ni surfeurs. C'est tellement apaisant... Et c'est chez eux. Il passe un bras autour de la taille de son homme qui s'approche, le serre doucement contre lui, et murmure :

« Ouais... C'est bien le sentiment que ça fait. D'être chez nous. »

Taiga enfouit son nez dans son cou et il le sent humer son odeur, ses bras son solides autour de lui et il semble irradier de bonheur. Visiblement, Taiga aussi avait besoin de ça. Cette maison va leur faire du bien à tous les deux. Ils restent un moment enlacés à profiter aussi simplement de leur petite plage privée, puis son homme s'écarte légèrement.

« Qu'est-ce que tu dis de se prendre une bière maintenant ? On videra la voiture après.

— Ok love, ça me va très bien. Les pieds dans le sable face à notre bout d'océan... C'est parfait. »

Ils vont donc chercher leur pack et retournent s'asseoir dans le sable, au milieu de cette nature sauvage si belle et apaisante.

« Ton père va nous filer un coup de main pour le déménagement, d'ailleurs ? demande-t-il à son homme.

— Je ne lui ai pas demandé... Tu crois qu'on a besoin de son aide ? J'ai l'impression qu'on sera déjà bien nombreux non ?

— C'est vrai, mais je me suis dit qu'il aurait peut-être envie de participer. Parce que c'est une grosse étape dans ta vie !

— C'est vrai... J'y ai pas pensé comme ça... Eh ben je lui demanderai. »

Il décapsule les bières et tend la sienne vers son homme pour trinquer.

« A nous love...

— À nous. »

Il entrechoque sa bouteille contre la sienne et boit quelques gorgées, les yeux rivés sur les légères vagues crénelées d'écume qui avancent inlassablement vers la plage.

« Je suis content qu'on ait décidé de passer la soirée ici... Ça concrétise tout plus encore que cette signature... C'est... rassurant de savoir qu'on a cet endroit pour nous.

— Ouais. C'est clair... Une fois qu'on a eu les clés... J'envisageais pas de pas revenir... Comme pour être bien sûr tu vois ?

— Ouais... D'autant qu'on s'est décidés vite. Et tout le reste est allé très vite aussi. Comme entre nous ! Décidément on aime tout faire très vite !

— Ouais... En même temps... On n'est pas patients ! » Il rigole. « Mais on a eu beaucoup de chance et on va pas se mentir... Avoir les moyens ça aide à faire accélérer les choses... C'est généralement la banque qui ralentit ce genre de projet.

— C'est vrai mais on aurait pu au moins visiter plusieurs maisons... être indécis... Et non. On trouve une maison, bam, on l'achète, bam, on dort dedans !

— Oui... Pour le coup, on a eu de la chance pour cette maison... Qu'elle soit sur le marché au moment où on la cherchait !

— Si ça c'est pas le destin qui est à l'œuvre, je sais pas ce que c'est ! Mais ouais, c'est un sacré coup de chance. »

Il se retourne pour regarder la maison, sa grande baie vitrée, la lumière du salon se projetant sur le sable, il sourit puis reporte son regard sur l'océan.

« Il va falloir qu'on fasse gaffe... On va avoir tout un tas de gens qui vont vouloir squatter, maintenant !

— Ouais c'est pas faux. Il va falloir qu'on mette des limites et qu'on fasse quelque chose de la grange. Si on peut avoir notre intimité même quand on a du monde... Ce serait top. Surtout quand on a des visites du Japon qui peuvent être un peu longues.

— Clairement, ce serait l'idéal... Mais bon je pense qu'on devrait s'occuper en priorité d'aménager la maison principale pour qu'elle soit bien cosy !

— Oui. Et là, elle est nickel, il n'y a rien à refaire... Alors, je crois qu'on arrivera rapidement à s'y sentir bien. »

KAGAMI

À son tour, il regarde la maison derrière eux. Il sourit. Elle est vide, l'extérieur est un peu trop propre. Mais il l'imagine déjà meublée, cette baie quasi toujours ouverte, un salon de jardin sur la petite terrasse en bois. Il secoue doucement la tête en s'imaginant déjà pester contre tout ce sable qui va rentrer en permanence dans la maison. Mais... Même ça, ça lui va, c'est un petit prix à payer pour ce petit espace de paradis.

Il boit quelques gorgées de bière et se penche sur son homme pour venir chercher ses lèvres. Il glisse sa main sur sa nuque et il savoure ce baiser avec un petit soupir de satisfaction.

Ils échangent un long baiser, accompagné par le grondement sourd du ressac et la caresse un peu fraîche du vent du soir. Après quoi, ils boivent leurs bières en silence, absorbés dans la contemplation des lieux, de leur nouveau foyer, laissant leurs rêves lentement y prendre forme. Et enfin ils se relèvent pour aller décharger la voiture avec leur campement du soir.

« On met le matelas devant la baie vitrée ? » demande Daiki tandis qu'ils retournent dans la grande pièce principale, les bras chargés d'affaires.

Il regarde son homme en souriant et finalement le grand espace vide qu'est la pièce principale. Pourquoi pas après tout ? Même si la chambre a sa propre baie qui donne sur la même plage, autant qu'ils restent là. L'espace vide, semble trop grand, aller dans une autre pièce maintenant ne ferait que donner encore plus l'impression d'immensité, alors qu'il a envie de se sentir dans un cocon.

« Ouais. Ça me va love. Bonne idée. »

Ils le déplient et le gonflent rapidement. Il installe les draps et observe la pièce. Les murs sont simplement blancs et il s'interroge.

« Tu crois qu'on devrait mettre de la couleur sur les murs ? Ou... Laisser en blanc ?

— Hm... Ça me dérange pas qu'ils soient blancs... Du moment qu'on les habille. Avec des affiches, des étagères... Et il nous faut des rideaux pour cette grande baie vitrée aussi !

— Des rideaux ? Pour se cacher de qui ? »

Daiki éclate de rire à sa question.

« De personne ! C'est juste que je trouve que ça donne de la chaleur à une pièce ! Et quand il fait noir ça peut être plus agréable de les avoir fermés.

— Hm... Ok. Allons-y pour des rideaux alors. »

Il sourit à son homme et vient l'embrasser tendrement. Le lit est prêt, alors il sort quelques affaires pour aller les poser dans la salle de bain. La nuit est claire et la lune baigne l'extérieur de sa lumière blafarde. Il ressort sur la petite terrasse et il imagine très bien un petit salon de jardin cosy avec des guirlandes extérieures pour éclairer. Un peu plus loin, le petit cabanon en bois sera idéal pour ranger les planches de surf. Il se retourne soudain et commence à se déshabiller.

Daiki le regarde faire, haussant un sourcil.

« T'es parti pour un bain de minuit, love ?

— Plutôt à me faire une ou deux vagues ! »

Entièrement nu, il sourit à son homme et l'enlace pour poser un baiser sur ses lèvres.

« Tu viens ? »

Daiki hésite un instant, regardant la mer sombre avec incertitude, puis hoche la tête.

« Ok, je te suis. »

Une nouvelle fois cette sensation chaude de bonheur vient s'enrouler autour de son cœur. Son visage s'illumine et il revient embrasser son homme avec passion.

« J'trouve nos maillots déshabille toi love. »

Il se détache de son homme et ouvre la valise pour en sortir leur maillot, il envoie celui de son homme sur leur lit temporaire et enfile le sien rapidement et récupère les combinaisons restées dans un sac dans l'entrée. Il enfile la sienne tandis que son homme termine lui aussi de se préparer. Il ne se prive pas au passage de le reluquer.

AOMINE

Il laisse ses fringues traîner sur le matelas gonflable et referme sa combinaison. Puis, il récupère une planche de surf, l'attache à sa cheville, et traverse la plage avec son homme, direction l'océan. L'eau lui semble glacée sur ses pieds et il se dit que ça va être sportif. Mais il avance courageusement dans les vagues, puis monte sur sa planche pour s'éloigner du rivage en pagayant. À la nuit tombante, l'atmosphère n'est pas vraiment rassurante, mais il reste près de son homme et continue à avancer vers l'horizon.

Taiga s'arrête finalement et se tourne vers lui. Il lui sourit et semble deviner son inquiétude.

« C'est impressionnant au départ, mais je trouve que surfer la nuit a quelque chose de magique. Mais l'océan est le même de nuit comme de jour, il faut juste se laisser guider par les sensations. Je reste à côté de toi. »

Il hoche la tête et regarde les vagues qui s'élèvent, la lumière de la lune qui vient de se détacher à l'horizon éclaboussant les crêtes d'écume d'argent. Il fait le vide, tâchant de ressentir les mouvements de l'eau sous sa planche, il observe, attendant le bon moment. Puis, il grimpe sur sa planche à l'approche d'une vague et soudain le déferlement l'emporte tandis qu'il lutte pour garder son équilibre lors de la brutale accélération.

KAGAMI

Il regarde son homme prendre la première vague et il attend son tour, il en laisse passer quelques-unes, attend la bonne, en gardant un œil sur son homme. Et finalement il la repère, la vague qu'il attendait, il ne pourra pas rattraper son homme avec celle-là, il est parti depuis un moment, mais il ne devrait pas être trop loin derrière. Il se tient près et dès l'instant où il la sent soulever légèrement sa planche, il se redresse et avec souplesse accompagne son mouvement pour se laisser glisser, elle est rapide, plus mécontente que les autres et elle met son équilibre à rude épreuve, mais la sensation de vitesse et de puissance est grisante. Et...

Elle le ramène vers la maison blanche qui se détache dans la nuit, cette maison qui leur appartient à présent, comme ce bout de plage et ce petit bout d'océan. Il sourit et surfe la vague jusqu'à rejoindre son homme en riant. La vague est trop forte, malgré la perte de vitesse à l'approche du rivage pour qu'il s'arrête avec grâce et il se laisse tomber à l'eau non loin de son homme laissant la vague le submerger et continuer sa route avant de ressortir avec un cri de victoire.

« YES ! That was awesome ! »

AOMINE

Il émerge en crachant et en toussant de la déferlante, il a bu la tasse et un instant il a oublié où étaient le haut et le bas. C'était une expérience à la fois terrifiante et exaltante. Il s'ébroue, s'agrippant à sa planche alors qu'il reprend son souffle, son cœur cognant furieusement dans sa poitrine.

« Wow... Elles sont pas petites les vagues ce soir...

— Ouais. Y'en a quelques unes qui plaisantent pas ! »

Taiga lui adresse un sourire radieux et se rapproche de lui pour venir l'embrasser.

« Prêt pour y retourner love ?

— Y-Yeah... »

Il prend encore quelques instants pour se ressaisir, puis il suit son homme pour remonter la houle et trouver une autre vague. Celle-ci ne sera probablement pas plus clémente, alors il se prépare, concentrant toute son attention sur les mouvements de l'eau.

L'océan est parfait ce soir et leur donne de belles vagues. Ils en glissent quelques unes et profitent un peu, puis ils décident de rentrer pour dîner.

Sortir de l'eau, poser les planches contre le petit cabanon, défaire la combinaison et trois pas plus loin être chez soi c'est juste parfait. Taiga s'en émerveille d'ailleurs.

« On va pouvoir littéralement aller se baigner tous les jours... Surfer le soir, piquer une tête le matin avant d'aller au gymnase... C'est génial !

— Wahou pas tous les jours ! Je vais te claquer entre les doigts à ce rythme-là !

— Eh bien... Tu m'attendras alors ! »

Taiga rigole. Ils se sèchent et son homme vient poser un baiser dans son cou, restant en maillot de bain et reprend, en se dirigeant vers la cuisine où ils ont laissé leurs provisions.

« J'ai la dalle maintenant.

— Moi aussi... Le surf nocturne, ça creuse sacrément ! »

Ils se préparent leur repas sur le pouce et se posent sur le matelas pour le déguster. Fatigué par l'effort et bénéficiant en même temps de sa douce euphorie, il se sent bien, son corps lui semble moins pesant, l'air qu'il respire plus léger.

« Je suis vraiment content qu'on soit venus... dit-il finalement. Ça fait vraiment du bien d'habiter notre maison, même si c'est en mode squat. On est bien ici...

— Clairement... C'était vraiment une bonne idée. Si on avait pas les cartons à faire à l'appart'... On pourrait venir tous les soirs dès cette semaine. Mais si on rentre pas à l'appart... les cartons avanceront pas.

— Ça me dérange pas de rentrer à l'appart... Parce que cette maison c'est plus de l'abstrait... Maintenant... j'en suis sûr, c'est concret... Et ça change beaucoup de choses. Et on emménagera très vite quoi qu'il en soit, alors... Je peux attendre quelques jours. »

Taiga semble réfléchir à ses mots en avalant quelques bouchées et hausse les épaules.

« Hm... C'est vrai. Mais j'aime pas vivre dans les cartons... Et je suis pressé d'emménager ici ! Alors... J'vais attendre... mais ça m'empêche d'avoir un gamin à l'intérieur de moi qui trépigne et qui veut rester ici ! »

Il rigole aux mots de son homme, il est heureux de voir son enthousiasme.

« Ouais moi aussi. Mais du coup, c'est pas trop grave, quoi ! Mais moi aussi... J'ai hâte qu'on emménage définitivement.

— Hm... Samedi ? Dimanche ? Tu crois qu'on aura fini tous les cartons pour samedi ? Sachant qu'il y a un match cette semaine et que vendredi on accueille Kuroko... Hm... Ouais c'est chaud non ?

— On n'a pas tant d'affaires que ça alors ça me semble jouable, et Tetsu nous donnera un coup de main pour tout terminer. Pour moi le plus long ce sera plutôt de déménager les meubles... Mais en une journée ce sera expédié !

— Ouais... D'ailleurs on reçoit notre nouveau lit quand déjà ? Ce serait bien qu'on l'ait pas trop tard ce sera plus confortable pour Kuroko.

— Lui il aura l'ancien lit ! Pas le nouveau ! s'offusque-t-il tout en consultant son portable pour suivre la commande. Ça arrive vendredi, justement ! Je préviendrai le concierge pour qu'il le réceptionne...

— Ah bah oui ! C'est juste que si arrive plus tard... Il sera obligé de dormir ici, il tapote le matelas pneumatique, ou dans le canap.

— Ouais... Du coup ça devrait être bon. Ouf ! Tetsu et son dos sont sauvés ! »

Taiga repose son plat terminé et s'allonge sur le matelas en soupirant d'aise, une main venant se glisser dans son dos qu'il caresse distraitement.

« Oh c'est trop bien... On va pouvoir dormir la baie un peu ouverte sans risque de se faire réveiller par des cris, les bruits des klaxons... ou les sirènes...

— Ouais... Juste le bruit de la mer... »

Il s'allonge à son tour aux côtés de son homme, s'imprégnant du calme de l'endroit. Puis, il se tourne vers lui et l'enlace, se rapprochant pour coller son corps au sien. Il respire son odeur et pose un baiser sur sa clavicule en esquissant un sourire.

« Après, rien des trucs que tu viens de citer ne me réveille, mais... Ce sera agréable de se réveiller en n'entendant rien d'autre que le bruit de la mer. Et toi qui t'agites en cuisine. »

Le bras de Taiga s'enroule autour de ses épaules et il marmonne faussement choqué.

« Tsss... C'est injuste d'avoir un sommeil de plomb comme le tien ! »

Taiga pose un tendre baiser dans ses cheveux et ajoute en souriant.

« De bonnes chances que ça se produise dès demain matin.

— Yeah... Et après... Ce sera normal pour nous. Ce sera ça notre vie. On est chanceux, love... »

Il le serre contre lui, fermant les yeux et caressant son dos. Et il écoute ce bruit du ressac qui habille le fond de l'atmosphère. C'est si reposant et apaisant, un sourire se peint sur ses lèvres tandis que sa main se promène le long des muscles de son homme.

« Même dans un taudis je me considérerais chanceux avec toi... Mais ouais. On est très chanceux love. »

Taiga frissonne un peu sous ses doigts et vient doucement soulever son menton pour venir chercher ses lèvres.

Ils échangent un tendre baiser, qui a un goût de liberté et de bonheur en cette soirée si particulière. Daiki mêle ses jambes à celles de son homme, s'entrelaçant à lui, il peut presque sentir son cœur pulser en sourdine contre sa poitrine.

Les mains de son homme sont partout sur lui, comme s'il voulait lui aussi se fondre en lui, s'entremêler pour ne faire plus qu'un. Taiga est gourmand de ses lèvres, ses doigts sont chauds sur sa peau encore un peu sèche de l'eau de mer, alors qu'ils n'ont pas pris le temps de se rincer. Taiga presse doucement son bassin contre lui, reprenant à peine sa respiration entre deux baisers.

Daiki glisse ses mains sur le torse de son homme, puis le renverse sur le dos pour venir lécher sa peau délicieusement salée. Il embrasse sa clavicule, descend le long de son sternum avant de dériver sur son mamelon qu'il cercle du bout de la langue.

KAGAMI

Un frisson de plaisir hérisse sa peau, les battements de son corps s'accélèrent à tel point qu'il a l'impression que son homme pourrait les sentir sous ses lèvres. Son ventre se noue. Le désir pulse dans son corps. Il remonte une main sur la nuque de Daiki et il presse toujours l'autre sur son dos, pour se serrer contre lui, ondulant légèrement et savourant la friction sur son érection.

« Love… »

Daiki se décale pour jouer avec son deuxième mamelon tandis que sa main descend le long de son ventre avant de s'arrêter à sa ceinture qu'il défait habilement. Puis, il faufile ses doigts dans l'ouverture pour caresser son érection à travers son short de bain.

Il soulève le bassin, venant chercher plus de contact de ses doigts, laissant une plainte de plaisir lui échapper. Il glisse une main un peu tremblante dans les cheveux de Daiki, alors que l'autre griffe légèrement son dos.

AOMINE

Il enserre la queue de son homme entre ses doigts et le masturbe doucement tandis qu'il se redresse pour venir chercher ses lèvres. Puis, il fait descendre son maillot et l'aide à s'en débarrasser. Il se recule et le regarde, étendu nu sur ce matelas de fortune dans leur nouvelle maison. Il peine à croire que cet homme ait choisi de lier sa vie à la sienne. Et qu'ils vont vraiment la poursuivre ensemble. Et tandis qu'il y songe, il enlève son propre maillot, puis revient s'allonger sur son homme, enveloppant son corps du sien, suçant ses lèvres entre les siennes. Ses mains courent sur ses flancs et doucement, son érection vient se presser contre la sienne et s'y frotter au fil des ondulations de ses hanches.

Taiga soupire doucement contre ses baisers et ses mains glissent sur sa peau nue, il bouge en rythme avec lui pour chercher plus de friction. Délicatement, Taiga caresse sa joue, remontant une jambe autour de sa taille pour le serrer contre lui, son autre main se glisse doucement le long de son dos, presque du bout des doigts jusqu'à venir effleurer ses fesses.

Il frémit de plaisir à son toucher, sa paume chaude, un peu rêche, parsemée de cals. Il se presse un peu plus fort contre lui, puis se sépare de ses lèvres et se redresse pour le surplomber, posant les mains sur son torse tandis qu'il l'admire. Et doucement, il oscille du bassin, ses yeux plongés dans les siens, lisant le plaisir et se réchauffant à cette lueur chaude nichée dans les pupilles fauves.

KAGAMI

Il dévore son homme du regard subjugué par la vision de cet homme magnifique le chevauchant, la fenêtre immense ouverte sur la plage qui apporte un léger souffle d'air et la musique des vagues toujours un peu colériques. Sa respiration est plus saccadée et son cœur bat plus vite. Il caresse doucement le corps de son homme d'une main, alors que la seconde vient agripper une fesse et qu'il soulève le bassin cherchant plus de ces douces frictions langoureuses.

La sensation de l'air qui caresse sa peau, l'électrise. Les émotions compriment un peu sa poitrine et font palpiter son ventre. Ils sont chez eux, dans leur refuge, protégés du reste de l'univers, qui est comme un vampire qui draine leur force et leur énergie mais qui n'a pas été invité ici. Bloqué à l'entrée du chemin menant dans leur refuge protecteur. Ici il n'y a qu'eux et la nature paisible. Et soudain, leur nudité lui apparaît comme évidente. Il n'y a qu'eux, dans la plus belle simplicité, ce soir, ils n'ont rien, juste quelques affaires, un matelas et une maison vide. Ils n'ont rien et pourtant ils ont l'essentiel. Il a l'essentiel, l'évidence. Daiki.

Ses émotions qui tourbillonnent attisent son désir, comme si toute cette simplicité le reconnectait avec plus d'acuité à ses sensations primaires et ses émotions. Il ne laisse pas la pudeur, les inquiétudes, les questionnements le restreindre. Il laisse ses gémissements résonner dans la pièce vide.

« Love... J'ai envie de toi… »

Daiki l'enveloppe d'un regard brûlant, griffant légèrement son torse et plaquant son bassin un peu plus fermement contre le sien. Et il demande presque à voix basse :

« Comment tu as envie de moi, love ? »

La question chatouille son ventre de désir. Il laisse ses mains descendre sur son dos et caresser ses fesses doucement.

« J'ai envie d'être en toi… »

Daiki se penche pour cueillir ses lèvres entre les siennes, revenant se frotter contre lui, puis se redresse et se mordille la lèvre inférieure avant de dire du même ton bas :

« Alors prépare-moi... »

Son cœur accélère sa course à cette invitation. Il agrippe la nuque de son homme et l'embrasse avec fougue. Il caresse sa joue en le regardant haletant et avec désir et vient doucement présenter deux doigts devant ses lèvres.

« Mouille les bien love… »

AOMINE

Il sourit légèrement à ces mots et approche sa bouche des doigts de son homme, les léchant d'abord doucement de bas en haut avant de les prendre dans sa bouche et de les sucer en salivant bien, des frissons d'anticipation courant le long de sa colonne vertébrale.

Il oublie tout ce qui le perturbe en ce moment car ce soir il éprouve juste la sensualité de l'instant, il se sent en sécurité ici, plus libre, et rien ne vient s'opposer à ses désirs. Alors il mouille consciencieusement les doigts de son homme tout en continuant à onduler des hanches sur lui, puis les relâche un peu haletant, plongeant encore une fois son regard dans les iris flamboyants et hypnotiques de son homme.

La langue de Taiga humidifie ses lèvres et sa respiration s'accélère. Sa voix est rauque de désir quand il le remercie alors que sa main vient se glisser dans son dos et se faufiler entre ses fesses. Taiga agrippe sa nuque pour revenir happer ses lèvres alors que ses doigts parcourent l'intérieur de ses fesses avant de venir doucement cercler son intimité.

Un frisson de plaisir naît au fond de son ventre et vient s'enrouler le long de sa colonne vertébrale à ce toucher. Il gémit contre les lèvres de son homme tandis que lentement, ses hanches commencent à accompagner la caresse de ses doigts. Tout son corps lui semble plus sensible, éveillé, ses nerfs à fleur de peau, ses perceptions plus aiguisées qu'à l'ordinaire. Il adore ces moments où il lui semble qu'enfin, il ne fait qu'un avec son corps, sans que son mental ne le bloque, et de cette façon aussi il lui semble mieux percevoir son homme et pouvoir être plus proche de lui, retrouver ce sentiment de proximité et de complicité qui les lie à travers le langage de leurs corps.

KAGAMI

Il ondule doucement sous son homme, savourant la sensation de friction sur sa queue et le goût de ses lèvres. Doucement, il dessine le contour de son intimité de deux doigts, il aime sentir l'anneau chaud se détendre peu à peu sous ses caresses et se contracter doucement comme indécis.

Il aime sentir son homme bouger sur lui, il le sent particulièrement réceptif, comme s'il avait laissé de côté sa pudeur pour simplement apprécier le moment et s'y abandonner sans réfléchir, sans contrôle. C'est dans les mouvements de son corps, c'est dans sa façon de gémir, c'est dans son regard. Il soupire doucement... Et c'est dans la facilité avec laquelle son corps s'ouvre pour lui, alors qu'il glisse doucement un doigt en lui. Sa respiration s'accélère et une petite décharge de plaisir fait pulser sa queue contre celle de son homme, impatient de prendre la place de ses doigts.

AOMINE

Il contemple le torse de Taiga qui se soulève plus rapidement au rythme de sa respiration qui s'emballe, puis remonte sur son visage alors qu'il sent son corps s'ouvrir sur l'impulsion de son homme, un doux gémissement lui échappant à la sensation familière et enivrante. Il ferme les yeux un bref instant, savourant son toucher, la pression sur ses parois internes. Il se mordille la lèvre et et murmure :

« C'est bon, love... »

Les doigts de Taiga viennent se poser tendrement sur sa joue et le caresser, son regard est brûlant de passion et tendre. Il fait doucement aller et venir ses doigts en lui et caresse sa prostate.

« Good... Je veux te faire du bien love... »

Il laisse le désir monter et ondule des hanches plus amplement, plus rapidement. Il vit pleinement chaque altération de son plaisir, dans toutes ses nuances et tandis qu'il monte dans un doux crescendo. Il s'exprime à travers de lourds soupirs, il a envie que son homme puisse percevoir ce qu'il éprouve, qu'il puisse savoir comme il trouve ça bon. Ce soir, il a comme un sentiment de liberté qui allège son cœur et lui fait ressentir une joie sourde. Il l'accueille sans arrière-pensée, désireux de s'y abandonner comme si demain n'existait pas.

KAGAMI

Et il ne perd pas une miette de ce spectacle. Il sent l'abandon de son homme, il ne l'a pas vu aussi libre et aussi ouvert à ses sensations depuis longtemps ou peut-être jamais. Ses derniers temps Daiki semblait toujours un peu sur la réserve mais ce soir... Ce soir...

« You are beautiful... »

Le spectacle fait palpiter sa queue. Il a envie de sentir son homme onduler sur lui, le chevaucher et s'empaler sur lui, se faire du bien, juste écouter son désir et se l'autoriser.

« Fuck... I want to see you on my cock love... »

Daiki le regarde intensément et pose une main sur la sienne, l'invitant à retirer ses doigts. Puis, il soulève les hanches et presse sa queue contre son intimité avant de s'empaler en douceur sur lui, son corps l'absorbant dans sa chaleur alors qu'un gémissement tremblant s'échappe de sa gorge.

Sa bouche s'ouvre sur un cri étouffé. La sensation est intense. Le corps de Daiki est brûlant et étroit. Son cœur s'emballe et il vient agripper ses hanches, un peu tremblant.

« Oh love... So good... You're so tight... So hot... So beautiful...

AOMINE

Il frissonne aux mots de son homme, aussi doux et chauds qu'une caresse sur sa peau nue, crépitant sur ses nerfs. Il pose les mains sur son torse et fait osciller son bassin dans un mouvement de balancier langoureux, sans se presser, pour sentir toute la longueur de la queue de son homme se glisser en lui, puis se retirer, stimulant un plaisir intense dans son bas-ventre. Et à mesure que l'excitation enflamme ses sens, il commence à aller plus vite, contemplant son homme étendu sous lui, la sueur moirant son torse en soulignant le dessins de ses muscles tendus.

Le désir se dessine sur le visage de Taiga, dans son regard brûlant qui se voile, dans sa bouche qui reste entrouverte, dans ses traits qui se détendent et la sueur qui couvre son front. Ses mains sont sur lui, sur son torse pour jouer avec un téton, sur son dos parcourant son épiderme moite et chaud, sur sa nuque l'attirant pour un baiser brûlant de passion et désir.

Daiki a l'impression que le désir de son homme nourrit le sien, l'exacerbe, et il n'y oppose aucune résistance, se laissant guider alors que ses hanches se balancent avec ferveur. Il va et vient sur sa verge, griffe un peu son torse alors que le plaisir grandit et afflue dans son ventre, dans ses cuisses. Il replonge son regard dans le sien alors qu'il sent l'orgasme monter dans ses reins.

« Oh love... Je vais jouir... »

Le regard de Taiga s'enflamme à cette déclaration, il le voit déglutir alors qu'il souffle d'une voix rauque, caressant de nouveau sa joue.

« Oui... J'ai envie de te voir jouir... jouis sur moi love... »

Son autre main vient se glisser à l'intérieur de sa cuisse et il caresse de son pouce ses bourses délicatement.

Bien que légère, la stimulation le fait frissonner, un râle de plaisir franchissant ses lèvres. Il continue à s'empaler sur lui avec fougue, jusqu'à ce que l'orgasme éclate en lui comme un feu d'artifice. Il regarde son sperme éclabousser le ventre et le torse de son homme à travers une brume rouge de plaisir, un léger tournis lui donnant la sensation d'être un peu ivre.

KAGAMI

Quand les premières gouttes de sperme éclaboussent son torse, alors que l'intimité de son homme se resserre soudain sur lui, c'est comme... un soulagement, alors qu'il laisse le flot de plaisir se déverser en lui. Ses mains agrippées au hanche de son homme pour le maintenir en place, il soulève son bassin deux fois et ça suffit à le faire basculer à son tour et jouir dans l'intimité de son homme avec un cri de plaisir.

« Daiki ! »

Son cri résonne dans la pièce vide. Mais il n'en a même pas suffisamment conscience pour s'en sentir embarrassé. Il savoure le plaisir déferlant dans ses membres, il savoure la sensation qui le retourne totalement, intense et si vive.

AOMINE

Il baisse les yeux sur son homme, haletant et un peu sonné par l'orgasme, puis se penche pour l'embrasser, recueillant son souffle chaud et rauque sur ses lèvres, profitant de la sensation de leurs corps qui palpitent l'un contre l'autre. Puis, doucement, il se recule, et sourit à son homme.

« C'était très bon, love... »

Taiga lui adresse un immense sourire et laisse un rire joyeux lui échapper.

« Fuck yeah... C'était... Intense... Sexy... J'adore quand tu me chevauches. »

Daiki caresse le torse chaud et moite de son homme, souriant lui aussi. Il se sent léger, un peu euphorique.

« Yes... J'aime ça aussi... J'aime ton regard sur moi quand je te prends en moi... »

Taiga caresse sa joue et l'invite à venir l'embrasser, sourire aux lèvres. Puis, il souffle d'une voix chaude et lubrique.

« Impossible de ne pas t'admirer love quand tu te fais du bien sur ma queue... C'est beau de te voir prendre du plaisir en te servant de moi.

— Yeah ? Tant mieux... Je me suis fait beaucoup de bien avec ta queue... » Il lâche un petit rire. « Et on vient de baptiser notre maison comme il se doit ! Maintenant, elle est habitable !

— Tu as raison c'était indispensable... ça nous aurait pesé, empêché de dormir un tel oubli ! » rigole Taiga.

KAGAMI

Il caresse la nuque de son homme et revient l'embrasser encore et encore. Il ne s'en lasse pas. Et il a cette sensation que son homme a franchi une barrière ce soir et ça l'émeut un peu. Il aime sentir son homme si libre, si serein. Et il veut savourer.

« I love you... I love you so much Daiki...

— I love you too... »

Daiki sourit sous ses baisers et ne semble pas pressé non plus de se détacher de lui. Au bout d'un moment, cependant, il frissonne un peu et vient se rallonger à côté de lui en remontant leur couette sur eux avant de se lover contre lui. La mer murmure en sourdine, et leurs souffles semblent s'accorder naturellement à la respiration profonde de l'océan.

Taiga enroule un bras autour de Daiki et il tend le bras pour atteindre la petite lampe qu'ils ont laissée allumée. Il lutte un peu mais parvient à attraper le fil et effleurer suffisamment l'interrupteur pour les plonger dans la nuit seulement éclairée par la lune brillante. Il referme son deuxième bras autour de son homme et il laisse son regard observer la nuit.

« C'est beau love... »

Sa voix n'est qu'un murmure, comme s'il avait peur de briser la magie. Un doux sourire affleure sur ses lèvres, son cœur s'étreint un peu. C'est magnifique et c'est à eux. Ce bout de ciel et d'océan c'est à eux.

AOMINE

Il contemple aussi la nuit, la lune qui se découpe à travers la baie vitrée, sa légère luminescence sur le sable et sur les vagues. Il aime ce silence, cette immensité près de laquelle il se sent bien, et en sécurité, dans sa maison.

« Yeah... C'est très beau... On a vraiment très bien choisi. »

Il pose un baiser dans les cheveux de son homme, et il sent qu'il ne va avoir aucun mal à s'endormir ce soir... et pressent que son sommeil sera paisible.

La main de Taiga caresse doucement son ventre, ses lèvres se posent dans son cou alors que sa tête repose sur son torse.

« Bonne nuit love. »

— Bonne nuit... »

Il ferme les yeux et se laisse aller à la langueur qui l'envahit. Son corps se fait plus pesant et ses membres s'engourdissent, et finalement il sombre dans un profond sommeil.