Bonjour !

Pas mal de temps a passé cette fois, mais nous sommes toujours là, après un été chaotique comme la météo en Bretagne :D Et nous arrivons au centième chapitre, on ne l'aurait pas cru... Quoique, on est quand même des sacrées bavardes et surtout à deux, on est rarement à court d'inspiration pour faire interagir nos deux personnages. Merci d'être encore au rendez-vous, pour vos commentaires, vos encouragements, ça fait chaud au cœur !

On en arrive donc à l'un des derniers matchs de la présaison, avec le Heat de Miami, peu de temps après que la relation d'Ao et Kaga ait été dévoilée au grand jour, ils vont donc devoir gérer avec ça et jouer leur match pour tenter de continuer la série de victoires.

Enjoy !

K-Fic Modo : Oui je crois que nous aussi on veut la même maison :D C'est aussi pour ça que c'est cool d'écrire des fics, on vit un peu d'autres vies par procuration ;) Merci pour ta review en tout cas, et bonne lecture pour la suite !

Yuma-Chan : Merci beaucoup pour ton petit mot ! Non aucun conflit entre nous, on a juste été retardées par les aléas de la vie, t'en fais pas, et on espère reprendre un rythme plus régulier cet automne :)


KAGAMI

Il a dû finir par s'endormir car il se réveille en sursaut, anxieux après un rêve dont il n'a aucun souvenir, uniquement une impression désagréable alors que son cœur bat la chamade dans sa poitrine. Il est à peine trois heures du matin et malgré l'avion qu'ils doivent prendre, il est beaucoup trop tôt pour se lever. Il se retourne dans le lit pour se coller contre son homme, cherchant à se glisser dans ses bras pour sentir ses membres solides l'étreindre et le protéger.

AOMINE

De nouveau, il émerge en sentant son homme s'agiter, le sortant de rêves confus et angoissants, et il est plutôt content de se réveiller, sans quoi ces cauchemars se seraient probablement prolongés jusqu'à la fin de la nuit. Mais en sentant son homme s'accrocher à lui, les impressions néfastes se dissipent peu à peu, et il retrouve une douce langueur alors qu'il serre son homme contre lui, ses doigts caressant légèrement sa nuque jusqu'à ce qu'il sombre de nouveau dans le sommeil.

Quelques heures plus tard, il sursaute au son de l'alarme, et contrairement à son habitude, il se réveille immédiatement, trop préoccupé par la journée à venir pour pouvoir se rendormir. Il éteint le téléphone et reste quelques instants sans bouger plus que nécessaire, caressant du bout des doigts le dos de son homme alors qu'il se réajuste doucement à la réalité.

Contre lui, Taiga ne dort plus, c'est évident à la tension dans ses muscles et sa respiration plus active, même s'il ne fait pas un mouvement. Il semble qu'il prenne conscience de son réveil aussi, puisque Taiga brise finalement le silence.

« Hey love...

— Hey... » Il bâille et se frotte le visage. « Hm... J'ai pas assez dormi... J'imagine que c'est pareil pour toi...

— Ouais... Je t'ai empêché de dormir ? »

Taiga presse doucement ses lèvres sur son torse et se colle un peu plus à lui.

« Nan... J'avais juste le sommeil léger. »

Il passe une main dans les cheveux de son homme. Il a le ventre noué et il aimerait déjà être au soir, non qu'il ait particulièrement hâte de jouer ce match, mais l'attente va être oppressante et le temps risque de s'écouler avec une lenteur assez insupportable.

« Yeah... Heureusement que tu étais là... J'ai réussi à dormir un peu. Tu veux quoi comme petite déj love ?

— Hm... Un truc qui se mange sans faim, ça serait bien... »

Taiga se redresse pour le regarder et rigole un peu.

« Va falloir être un peu plus précis que ça... Tout se mange sans faim non ?

— Oh... Ah ouais pour toi peut-être. » Il rit aussi et ajoute : « Disons une soupe miso et un peu de riz.

— Ok love. »

Taiga sourit et pose un tendre baiser sur ses lèvres avant de se lever. Il enfile rapidement de quoi couvrir sa nudité, puis il rejoint la cuisine pour préparer le petit déjeuner. Il ne se contente pas de la soupe miso et du riz demandé et rapidement, l'appartement embaume d'une bonne odeur de café, d'œufs et de bacon.

Daiki va ouvrir les rideaux et la fenêtre, laissant la brise marine se faufiler dans la chambre, et se rassoit dans le lit, prenant son portable pour envoyer quelques messages. Il sourit quand il en découvre un de Satsuki :

"Tout ira bien ce soir. Je penserai à toi, toi, concentre-toi sur ton basket, tes coéquipiers, et Taiga. Tu n'as besoin de rien faire d'autre."

C'est un bon conseil qu'il espère qu'il pourra suivre... À l'heure qu'il est, il ne sait pas ce qui va se passer ce soir, il y a même la possibilité qu'il n'ose même pas entrer sur le terrain, même s'il prie pour éviter ça. Il ne veut pas donner du grain à moudre à ses détracteurs, il ne veut pas qu'on voit comme tout ça l'atteint.

Il répond rapidement à sa meilleure amie et relève les yeux lorsque Taiga rentre dans la pièce, armé d'un plateau chargé, ce qui ne l'étonne pas outre mesure, avec la propension de son homme à manger à la hauteur de son stress. Au moins, pas de risque de le voir tourner de l'œil pour cause d'hypoglycémie !

KAGAMI

Il mange avec appétit, quand son homme grignote à côté de lui. Mais au moins, Daiki se nourrit c'est déjà ça. Il comprend que son homme manque d'appétit quand il stresse, mais un match de basket c'est intense et il aura besoin d'énergie. Mais son homme le sait et fait donc l'effort de manger. Ils se restaurent en silence tous les deux fatigués de leur nuit.

Ils partagent une douche sage, mais réconfortante, puis ils préparent leurs affaires. Même si c'est régulier, c'est toujours un peu une expédition de devoir partir à l'autre bout du pays pour un match, surtout quand il faut prendre l'avion. Il faut voyager léger, ne surtout pas oublier de prendre ses papiers, mettre les affaires de toilette dans des sachets transparents avec des contenants de petites tailles... Et c'est toujours un stress pour lui, il a peur d'être en retard, peur d'oublier un truc important. Heureusement, Daiki ne semble pas le trouver encore trop désagréable à s'inquiéter pour rien. Il espère que ce ne sera jamais source de discorde entre eux, parce qu'il ne croit pas qu'il pourra un jour changer ça chez lui.

Enfin, ils montent dans le taxi pour rejoindre l'aéroport. Et là de nouveau, il est anxieux. Le trafic pourrait les ralentir et leur faire manquer leur avion. Il est nerveux, sa jambe s'affole. Il glisse ses doigts entre ceux de son homme et les serre doucement pour y chercher un peu de calme.

AOMINE

Il caresse les doigts de son homme, prenant difficilement son mal en patience dans ces fichus bouchons. Il n'a pas vraiment peur de louper l'avion, à vrai dire il serait prêt à sauter sur à peu près n'importe quel prétexte pour ne pas se trouver à Miami ce soir. Il n'en est pas à souhaiter que l'avion rencontre un problème technique, quoique, si c'est encore sur le tarmac... Non, c'est idiot. S'ils ne jouent pas ce match ce soir, ils le joueront très bientôt. Ça ne fera que prolonger le stress, et ça les empêchera de dîner avec le père de Taiga et d'accueillir Tetsu. Alors il vaut mieux qu'ils jouent ce match ce soir. Du moins, ça c'est ce que lui dit la part rationnelle de son esprit...

Ils finissent par arriver à l'aéroport, dans l'anonymat de ce vaste lieu de transit où se pressent perpétuellement des flots entiers de voyageurs. Anonymat, ou presque, car il ne manque pas de remarquer des regards, des gens qui murmurent entre eux, ou même des téléphones pointés pour prendre des photos ou les filmer. Ce n'est pas la première fois que ça arrive, et avant il se contentait de feindre l'ignorance et continuer sa route, mais là, il doit serrer les dents et se forcer à ne pas fixer le sol comme s'il avait commis un crime. Il regarde droit devant lui et accélère le pas, et ils finissent par retrouver leur équipe. Heureusement, ils n'ont pas longtemps à attendre avant de pouvoir embarquer.

KAGAMI

Dans l'avion, les gens en première classe sont plus discrets, mais il ne peut pas nier qu'il y a malgré tout certains regards qui s'attardent sur eux. Il a senti toute la tension dans son homme quand ils ont traversé le hall de l'aéroport. Son premier réflexe avait été de vouloir passer son bras autour de ses épaules et de le serrer contre lui, mais il n'avait rien fait. Parce que ce n'était pas ce que son homme aurait voulu, parce que ça n'aurait fait qu'ajouter de l'huile sur le feu.

Ils sont tous en train de s'installer, il a laissé la place près du hublot à son homme. Il s'apprête à s'installer quand Jake pose sa main sur son épaule.

« Hey.

— Hey. What's up ?

— Je peux t'emprunter ta place quelques minutes ?

— Oh... Oui bien-sûr. »

Il regarde son homme, puis Jake et s'écarte pour lui laisser la place. Jake est d'habitude si protecteur avec son homme. Pourtant, cette dernière semaine, depuis la découverte de l'information qui a fuité et quelques mots un peu plus hauts qui ont pu être échangés, il n'a pas cherché à lui parler et Daiki non plus. Il repère la place de Jake, un peu trop loin des deux hommes et devant eux, ce qui ne lui permettra pas d'observer discrètement. Il a juste le temps d'entendre la voix grave de Jake, saluer doucement son homme, d'un « Hey Daiki... » , avant de s'installer à côté du coach, sa jambe se mettant à bouger nerveusement, autant de ne pas savoir ce qui va se dire entre son homme et Jake, que pour la perspective du match, et du décollage imminent.

AOMINE

Il jette un coup d'œil à son capitaine, sa présence le rend nerveux. Il déglutit et plaisante pour cacher son stress :

« C'est jamais bon signe quand tu viens t'asseoir à côté de moi... Qu'est-ce que j'ai fait cette fois ?! »

Jake lève les yeux au ciel mais sourit.

« T'as rien fait... Pas encore. Mais j'espère bien que ce soir tu vas faire ta magie comme tous les soirs. »

Le capitaine secoue la tête et se passe une main sur le visage.

« Je voulais juste prendre des nouvelles... Je te sens sur la réserve depuis la semaine dernière. Et je comprends. Mais je voulais savoir comment tu allais...

— Hm... » Il hésite, se mordillant la lèvre et regardant ses mains. « Eh ben... Disons que ça m'arrangerait si la fin de la saison était annulée et que je pouvais me faire oublier pendant six mois... »

Voire pour toujours, ajoute-t-il mentalement. Même si... C'est une pensée qui vient aux pires moments. Elle n'est pas constante... Et... il ne veut pas arrêter le basket, pas vraiment. Mais parfois, il n'a tellement plus envie de continuer comme ça que ça lui semble une solution envisageable. Le problème, c'est qu'il ne se pardonnerait jamais d'avoir arrêté pour une raison pareille...

Jake réfléchit quelques instants et plaisante.

« Oh je vois et finir comme meilleure scorer assuré de la saison et comme l'équipe qui a gagné le championnat en étant invaincue ? J'avoue... C'est tentant. Mais avec ce palmarès j'crois que tu te ferais pas oublier de si tôt. »

Le capitaine redevient sérieux et se tourne un peu plus vers lui.

« Je comprends Daiki... Mais au fond c'est pas vraiment ce que tu veux... Dans tous les cas, tu avais déjà tous les regards de la presse braqués sur toi... Tu es l'outsider cette année qui explose tous les records. Tu es en haut de tous les classements. Et tu es en train de nous emmener tous vers une magnifique victoire... On n'a pas encore eu une défaite, c'est du jamais vu. Je sais que ce qui se passe en ce moment est un peu différent... Mais tout ce que je viens de dire est toujours vrai et ce soir... C'est ce que tu vas leur prouver encore. »

Il écoute les paroles de Jake et réfléchit, pesant ses mots, il ne veut pas réagir impulsivement. Il sait que son capitaine essaie de l'encourager alors il ne peut pas lui dire qu'il a tout faux et qu'il est à côté de la plaque. Parce que lui est à mille lieues de cet état d'esprit. Alors il essaie de ne pas dramatiser mais mise sur l'honnêteté, car un certain malaise le travaille.

« Écoute... Je suis pas sûr de ça. Je vais te le dire tout net : j'ai jamais eu autant la trouille d'aller sur un terrain... Alors à ta place, je compterais pas trop sur moi. J'ai pas osé le dire au coach... Mais je crois pas que compter sur le fait que je fasse de la magie soit une bonne stratégie pour ce soir... Vaudrait mieux me considérer comme un joueur remplaçant. »

Jake considère ses paroles un moment, puis répond.

« Ok. J'en prends note. Mais il n'est pas question que tu ne joues pas. Si tu as aussi peur... Je crois que ce ne serait pas un service à te rendre que te laisser sur le banc de touche. Mais j'entends que tu ne te sens pas en confiance, alors on reverra la stratégie... Mais tu vas jouer Daiki. »

Il semble hésiter puis il demande.

« Qu'est-ce qui te fait peur exactement au fait de jouer ce soir ? »

Daiki détourne le regard, contemplant le hublot à la place. Voilà une question pas facile, et à laquelle il n'a pas vraiment envie de répondre non plus. Mais il prend sur lui, car... c'est le genre de choses que Jake a besoin de savoir. Et s'il doit expliquer... Il ne peut pas trouver de manière diplomatique de le faire. Il a trop peur pour minimiser... S'il doit en parler, alors ce sera cash. Quitte à se faire mal voir.

« J'ai honte... Je suis pas au stade où je vais aller faire la Gay Pride, tu vois ? Je me sens juste pointé du doigt, isolé, comme un gamin dans une cour d'école... Comme quand t'es trop moche pour pouvoir mettre un short en cours de sport sans qu'on se foute de ta gueule... C'est ça que je ressens... »

Jake le regarde peut-être un peu choqué. Il hoche la tête. Les émotions se succèdent très vite sur son visage, après le choc, la peine puis la colère. Il soupire se passe une main sur le visage en marmonnant des insultes contre la société ou quelque chose d'approchant. Puis il se tourne de nouveau vers Daiki après s'être recomposé un visage de capitaine.

« Ok. Comme je t'ai dis... Je peux pas te laisser te cacher. Je crois pas que ça t'aidera... Tu vas jouer ce soir, je te laisse pas aux vestiaires, ni sur le banc... Comme le gamin du cours de sport... T'as pas envie d'y aller, mais faudra y aller quand même. »

Il ajoute en posant un main sur sa cuisse, une main ferme comme s'il voulait bien marquer ces derniers mots.

« En tout cas, on est tous derrière toi... Derrière vous. Et pour ce que ça vaut... Je suis très fier de toi Daiki, très fier de vous, de toute mon équipe. Ça n'efface sûrement pas ce que tu ressens... Mais sache le... Personne de cette équipe n'a honte de toi. On est tous fier de pouvoir te compter parmi nous.

— Y a des gamins qui raccrochent après s'être faits totalement humilier... Ou qui se bloquent totalement... Mais... je suis plus un gamin... C'est mon métier... Alors je vais y aller, mais ça rajoute carrément de la pression... Justement parce que je peux pas simplement 'sécher les cours'... Et je me force, un truc de fou. Alors c'est possible que ce soir vous finissiez par avoir honte de moi... Pas parce que je suis gay, mais parce que... Il est très possible que je sois nul. Mais bon... Je vais essayer d'éviter ça. C'est pas comme si c'était mon intention... Mais bref... Je ferai de mon mieux.

— Je sais. Je sais que tu feras de ton mieux. Et on n'aura jamais honte de toi. On a tous le droit à l'erreur. De ne pas être au mieux de notre forme. Et de toute façon... C'est pas parce qu'un joueur foire un match qu'on aura honte de lui. J'aurais honte d'un joueur qui se montre irrespectueux. Tant que tu fais de ton mieux et que tu respectes l'équipe, on te jugera pas.

— Yeah... Pas de problème, alors. Même si quelqu'un m'insulte, je vais pas lui casser la gueule donc... Y a pas de soucis à se faire.

— Si quelqu'un t'insulte, je lui casse la gueule... »

Jake jette un œil dans l'allée et sourit.

« Bon... Je vais laisser la place à Taiga... Il ne tient pas en place. »

Daiki répond par un léger rire.

« Il va pas beaucoup plus tenir en place en revenant ici, mais bon, je pense que je suis meilleur que le coach pour l'aider à se calmer !

— Comment tu gères un nerveux pareil ?

— Ben je le gère pas vraiment... Comme je le connais un peu je sais ce qui marche pour le calmer... Mais sinon, bah juste, je vis avec ! »

Jake rigole et se lève.

« Ouais j'ai cru comprendre. J'ai hâte de visiter votre maison d'ailleurs.

— Yeah... On déménage et après on fera la pendaison de crémaillère, on te tiendra au courant.

— Ça marche ! A tout à l'heure Daiki. »

KAGAMI

Il relève vivement la tête quand Jake revient près de lui.

« Désolé d'avoir emprunté ta place.

— Pas de soucis... »

Il hésite mais finalement décide de ne pas questionner son capitaine. Il se lève et rejoint son homme. Il vient aussitôt glisser sa main dans la sienne.

« Ça va love ?

— Yeah... T'inquiète... Il voulait juste savoir comment j'allais. En se doutant un peu de la réponse donc il voulait m'encourager, me rassurer, tout ça.

— Yeah... »

Son cœur se serre et il étreint doucement la main de son homme, il se sent impuissant à l'aider, le soulager. Il lui sourit et souffle en se rapprochant de son oreille.

« Je t'aime love... »

Daiki hoche la tête et sourit légèrement.

« I love you too... J'ai... hm... J'ai précisé à Jake que j'étais pas sûr de ce que j'étais capable de faire ce soir... Parce que... J'ai pas osé le dire au coach... Donc... je lui ai dit... qu'il fallait pas trop compter sur moi parce que... Je suis vraiment pas sûr de pouvoir faire ce que j'ai fait la semaine dernière ou celle d'encore avant...

— OK love... Mais... Juste... Essaie de pas partir défaitiste OK ? Je sais que c'est pas facile mais... Si tu te mets en tête que tu vas pas y arriver... Alors tu vas pas y arriver... Un peu comme quand on a joué contre les pélicans. Faut pas se laisser abattre... Partir perdant tu vois?

— C'est pas que je pars perdant, love... C'est juste que c'est difficile de te projeter sur le terrain à faire ce que tu sais faire quand t'as qu'une envie, c'est de disparaître à l'autre bout du monde et que t'as la peur chevillée aux tripes.

— Je sais... Mais je crois aussi que tu es persuadé que tu n'arriveras pas à surmonter cette peur... »

AOMINE

« Je suis pas persuadé... Mais quand t'as vraiment la trouille, il s'agit pas juste de volonté... Tu sens à quel point tu peux faillir... Ou bien, t'es plus capable de t'aveugler assez pour te persuader que tu vas réussir quoi qu'il arrive. »

Il secoue la tête, énervé par ses propres paroles.

« Désolé love... C'est juste déprimant ce que je raconte... C'est ce que je pense là tout de suite... mais bon... Je vais trouver une solution, de toute façon j'ai pas vraiment le choix, donc ça va le faire. Peut-être pas de façon totalement idéale, mais... Je vais pas péter un câble. »

Enfin, c'est du moins ce qu'il espère parce que de ça non plus, il n'est pas totalement certain. Taiga serre sa main un peu plus fort.

« Je suis désolé love... On n'a pas de congés quand on veut... Mais si... Si tu as besoin de temps, de prendre un repos... Tu sais que c'est possible, hein ?

— Yeah, dans l'absolu... Mais personne te donne un congé parce que t'as peur de faire ton taf à moins que ce soit ultra-problématique. Donc c'est pas pour tout de suite, enfin en théorie. C'est bon, ça ira, love. Pas besoin d'être désolé. »

Il sait qu'il envoie des messages un peu contradictoires mais il ne veut pas que quiconque, même Taiga, le regarde avec inquiétude, et en même temps, on lui demande d'être honnête, et... Il en ressort un discours contradictoire. Il a l'impression de n'avoir aucune réponse satisfaisante. Au fond il n'en sait vraiment rien, s'il en est capable ou non, s'il va savoir jouer ou non ce soir. Mais en même temps, il ne lui arrive rien psychologiquement ou physiquement pour justifier qu'il n'essaie pas. Alors non il n'est pas particulièrement optimiste parce qu'il n'a juste aucune raison de l'être, mais il ne peut pas non plus assurer que ça n'ira pas et qu'il est au bout du rouleau. Et il déteste cette incertitude, cet entre-deux.

« Ok Love... OK. »

Taiga serre un peu ses doigts entre les siens et propose :.

« Tu veux mater un truc ?

— Ouais, pourquoi pas. »

Ils se trouvent un film un peu au pif, de toute façon c'est dur à suivre dans l'avion, donc ça ne restera pas gravé dans leurs mémoires. Ils le lancent et il se renfonce au fond de son siège, un œil sur l'écran, l'autre regardant le ciel à travers le hublot. Et il ne suit définitivement rien du tout, le son dans son oreille ne faisant que le divertir et les images lui apparaissant sans lien les unes avec les autres.

KAGAMI

Il essaie de se concentrer sur le film. Son inquiétude pour Daiki, ajoute à sa nervosité habituelle et il garde sa main bien souder à la sienne, reposant sur sa jambe folle pour l'empêcher de trop bouger, même si parfois malgré tous ses efforts elle est vraiment incontrôlable.

Il a envie d'emmener son homme dans leur chambre, de fermer les rideaux et de l'enlacer étroitement sous la couette pour le protéger du monde extérieur. Mais il ne peut pas faire ça. Il ne peut pas garder son homme jalousement, enfermé chez eux pour que personne ne puisse l'atteindre, pour que les choses soient simples, qu'il n'ait pas à se préoccuper de ce que pense le reste du monde, qu'il devienne son univers et qu'il n'ait plus de difficultés à assumer qui il est et qui il aime. Mais ce n'est pas possible. Certains diraient qu'il ne faut pas se cacher des difficultés que ce n'est pas une bonne idée, lui il n'en est pas si sûr. Et puis de toute façon,il semble que ce ne soit pas socialement acceptable de séquestrer les gens, même son futur mari, même s'ils ont acheté ensemble un bout de cette terre sur lequel il ferait bon vivre coupé du reste du monde.

Cette dernière pensée l'apaise un peu. Ils ont leur petit bout de monde qui les attend, pour vivre et se retrouver juste eux, se ressourcer pour être plus forts pour les prochains affrontements face au monde impitoyable. Et finalement, il parvient à accrocher l'histoire du film pour ne plus trop penser. Quand il se termine, il en lance un autre sans demander vraiment l'avis de son homme. Ce deuxième film devrait les emmener jusqu'à l'atterrissage.

AOMINE

Contrairement à son habitude, il n'a pas pu dormir pendant le voyage, même pas somnoler. Ça lui a paru très long et tandis que l'avion atterrit sur le tarmac, un mélange de soulagement accompagné d'une bouffée de stress l'envahit. Il va enfin pouvoir sortir et se dégourdir les jambes, mais ça signifie aussi que le moment du match approche dangereusement. L'anxiété s'intensifie alors qu'il reste de moins en moins de temps. Et il ne se sent vraiment pas bien en sortant de cet avion, alors il espère que l'angoisse ne va pas prendre le dessus. Il faut qu'il se recentre, qu'il parvienne à se vider un peu l'esprit. Rester professionnel. Faire son travail. Mais c'est un métier si exigeant mentalement comme physiquement... Ça demande toujours plus que de simplement faire son travail, il faut s'y investir à 100 %. Et c'est bien ce qui l'inquiète.

Ils rejoignent le bus qui doit les emmener à la FTX Arena, un édifice circulaire autour duquel la façade semble s'enrouler comme un ruban blanc, révélant en son centre un impressionnant mur vitré. Dans la nuit déjà tombée, le bâtiment vibre de mille feux, se détachant contre la masse sombre de la baie de Biscayne juste derrière. Un tout petit instant, Aomine oublie un peu ses inquiétudes pour admirer l'endroit, mais se rappelle aussitôt qu'à l'intérieur, il va y avoir beaucoup, beaucoup de monde.

Il va falloir les ignorer. C'est ce que tu fais d'habitude, de toute façon. Le parquet, c'est comme une scène. Quand tu es dessus, t'es dans un autre monde.

Il acquiesce à ses propres pensées et continue de se coacher mentalement alors que le bus s'immobilise devant l'entrée qu'ils doivent emprunter. Il prend une grande inspiration, et se lève à la suite de Taiga pour descendre du bus.

KAGAMI

Heureusement, la distance qui mène jusqu'à l'entrée du gymnase est courte, vu les gens qui s'amassent derrière les barrières de sécurité. Son cœur pulse dans sa poitrine, sa main se crispe sur la lanière de son sac et il se tend, s'attendant à la possibilité de subir des remarques similaires à celles qu'il a pu avoir quand il a fait son coming out.

Daiki lui a visiblement opté pour la sécurité et traverse l'allée le casque sur les oreilles, le regard fixé droit devant lui. De toute façon, tout fan qui se respecte sait que ça ne sert pas à grand-chose d'essayer de parler aux joueurs avant un match, ils sont trop concentrés. Cela dit, l'accueil semble plutôt chaleureux, mais bien vite l'équipe disparaît dans un couloir éclairé aux néons et retrouve son vestiaire.

Taiga regarde son homme qui prend la place près de lui sur le banc et retire ses écouteurs. Il ne sait pas dans quel état d'esprit il est maintenant que l'heure d'aller s'échauffer approche. Il hésite et finalement prend juste rapidement sa main pour poser un baiser sur le dos de celle-ci et souffle.

« Quoiqu'il arrive... On assure tes arrières, love. »

Si Daiki n'arrive pas à se libérer l'esprit pour faire ses miracles, il va lui prouver qu'il n'est pas seul et qu'il a le droit de flancher parfois, et que ça n'empêchera pas les Lakers de se battre et d'arracher la victoire. Ils sont une équipe et il ne veut pas croire que tout repose uniquement sur Daiki. Il est une pièce clé, il a contribué fortement à toutes leurs précédentes victoires, bien sûr qu'ils profitent à fond de l'atout qu'il est pour l'équipe. Mais il n'est pas seul. Et il y a d'autres très bons joueurs parmi eux d'autres talents, d'autres atouts qu'ils savent aussi mettre à profit. Il lui sourit et lui adresse un regard brûlant de défi. Une chose est sûre, il ne baissera pas les bras, et même s'il est inquiet par tout ce qui se passe dans la tête de son homme, il va se battre pour lui, il va se battre pour leur victoire, il va être fort pour deux. Il va lui prouver qu'il peut se reposer sur lui.

Il libère sa main et se décide donc à se préparer pour le match.

AOMINE

Il se change en mode pilote automatique. Il n'est plus sûr de rien à ce stade et il navigue à vue. Il se contente de faire une chose après l'autre, et il est à mille lieues de la concentration qu'il a habituellement à ce stade, si proche du début du match. Tout lui semble un peu flouté et assourdi, comme s'il avait la tête sous l'eau. Et il a l'estomac noué à en avoir la nausée.

Ils ont terminé de se changer et c'est le moment du brief. Auquel il n'écoute strictement rien. Ou plutôt, il ne parvient pas à se concentrer et n'assimile pas les mots, c'est juste du bruit. De toute façon, ils ont déjà parlé stratégie avant, même s'il y a toujours des modifications de dernière minute, et puis, un petit rappel et quelques encouragements, ça ne fait pas de mal. Mais cette fois-ci, ça lui passe totalement au-dessus.

Après ça, ils quittent les vestiaires et il commence à entendre la rumeur du public. Il essuie ses mains moites sur son short et se ferme. Il verrouille tout à clé, comme s'il laissait la charge de diriger son corps à quelqu'un d'autre pendant que son esprit s'en allait très loin. Après tout, il l'a souvent fait, et ça lui revient avec une étonnante facilité. Mais au moins ça l'empêche de trembler alors qu'il rentre sur le parquet vivement illuminé et commence l'échauffement.

KAGAMI

Son homme n'a pas réagi quand le coach a évoqué la nouvelle stratégie qui repose beaucoup moins sur Daiki que celle envisagée précédemment. Mais il se doute que Daiki n'était pas surpris après son échange avec Jake. Il va devoir mettre les bouchées doubles et il compte bien ne pas laisser tomber son homme. Il s'installe avec les autres pour l'échauffement et se concentre. Il se sent étonnement très calme et exécute chacun de ses mouvements avec précision. Il est prêt à affronter leurs adversaires du jour et à donner tout ce qu'il a. Il est enfin sur le terrain et peu à peu son anxiété laisse place à la concentration.

L'échauffement terminé, les équipes retournent sur leur banc pour un dernier debrief. Le coach l'informe qu'il entre dès à présent sur le terrain et il se lève prêt. Il voit le coach hésiter en regardant Daiki.

« Ok Daiki. Tu entres aussi. »

Il appelle aussi Zack, Lewis et Jake pour ce début de match. Ils se mettent en position.

AOMINE

Il n'est pas spécialement surpris de se retrouver là pour le début du match. Le coach a sans doute envie d'évaluer à quel point il est à l'ouest, il ne peut pas vraiment lui en vouloir. Il s'appuie sur ses genoux et ferme les yeux quelques instants, mais au lieu de trouver la sérénité habituelle, il se contente de marmonner quelques vulgarités en japonais parmi les pires de son répertoire, au moins ça défoule un peu. De toute façon personne ne peut l'entendre, au pire ses coéquipiers, et il n'y a que Taiga qui soit en mesure de le comprendre. Les autres penseront sans doute qu'il fait ses prières.

Le coup d'envoi est donné et il observe l'entre-deux. L'avantage est au Heat, le meneur récupère le ballon rapidement et s'élance, trouvant Lewis sur son chemin qui fait barrage et l'oblige à faire la passe. Passe interceptée avec aisance par Taiga. Il s'élance pour le suivre en direction du panier et l'assister au besoin.

KAGAMI

En un instant, il a vu le mouvement des joueurs, il a intercepté cette balle sans effort et s'est faufilé jusqu'au panier. Il a décelé la surprise des adversaires de le voir démarrer aussi vite à peine le coup de sifflet donné. Mais il a décidé de jouer à fond ce match, de mettre de côté tout le reste pour les deux heures de ce match, pour lever un peu de cette pression qui pèse sur les épaules de son homme et dont il n'a pas besoin aujourd'hui. Il se sent parfaitement calme, serein. Il est déjà parfaitement concentré, les mouvements des joueurs lui apparaissent avec précision, netteté et anticipation.

Il sent la présence rassurante de son homme derrière lui et il sent l'appréhension des Heats. Il sourit. Parce que l'adrénaline qui court dans ses veines, lui fait un bien fou, parce qu'être sur ce terrain c'est tout ce qu'il aime, parce que suscité l'inquiétude de ses adversaires, savoir qu'on les respecte et les considère comme de ses joueurs dont il faut se méfier, ceux qu'ils l'ont fait rêver étant gamin.

Il pivote, jette un œil à son homme et lui sourit. Il a confiance en lui, il sait que son homme va deviner sa manœuvre même s'il n'est pas encore à 100%, Daiki met toujours un peu de temps à se mettre dans un match et il sait qu'aujourd'hui c'est particulièrement difficile. Mais Daiki, est quand même là avec lui et il va forcément reconnaître cet enchaînement. Un de ceux qu'ils ont longuement pratiqué en entraînement, excepté que lors des entraînements c'est Daiki qui a la balle entre les mains. Il fait un mouvement pour feindre de lui passer la balle, dirigeant l'attention de ses adversaires sur son homme et dribble dans son dos pour achever son mouvement de rotation et fait un pas pour s'élancer et dunker avec force, profitant de ses capacités de détente impressionnantes.

AOMINE

Surpris, il regarde son homme effectuer cette manœuvre qu'il a si souvent exécutée en entraînement. Et ça fonctionne, Taiga marquant les premiers points avec panache, dans un mouvement d'une apparente facilité. Il devine que son homme essaie de le mettre en confiance. Il lui a dit et répété qu'ils assureraient ses arrières... Alors il faut qu'il accepte de mettre son ego de côté et de potentiellement ne pas servir à grand-chose dans ce match. C'était de toute façon la crainte qu'il avait dès le départ. Mais personne n'a voulu pour autant se passer de lui et le laisser sur la touche. Sans doute parce que rien n'est joué et rien ne dit qu'il sera incapable de faire quoi que ce soit ce soir.

Il tâche de chasser ces pensées tandis qu'il se repositionne. Rien de tout cela n'est utile pour l'instant et ces réflexions ne font que parasiter son esprit. Utile, pas utile, bon, pas bon, tout ça, il pourra y penser rétrospectivement. Sur le terrain, la réflexion doit être instantanée et uniquement en rapport avec ce qui se passe sur le parquet, seconde après seconde.

Il marque un joueur du même gabarit que lui, qui est apparemment un attaquant redoutable, capable de traverser tout le terrain en quelques enjambées, et le gêne de son mieux pour l'empêcher de réceptionner le ballon lors de la remise en jeu. Et ça fonctionne, alors il s'éloigne pour suivre l'action et se tenir prêt à attaquer, laissant à ses coéquipiers le soin de récupérer le ballon avant qu'il ne parvienne jusqu'à leur panier.

Zack intercepte la balle et adresse un sourire un peu provocateur à son adversaire, avant de faire un pas de côté et de renvoyer la balle vers Taiga. Ce dernier n'attend pas une seconde, il a déjà vu le mur se former derrière lui dont il ne pourra pas s'échapper, et dans une passe rapide et précise l'envoie à Daiki.

Il a quasiment un panier offert puisqu'à cet instant précis personne ne lui bloque le chemin, alors il fait deux pas en avant et bondit, et le ballon franchit l'arceau avec aisance. Il entend d'ici le coach des joueurs de Miami les engueuler avec véhémence. D'habitude les coach attendent au moins la fin du premier quart-temps avant de se montrer aussi nerveux, preuve qu'il n'est apparemment pas le seul à être tendu pour ce match.

KAGAMI

Il est aussi surpris d'entendre le coach adverse s'énerver. Et dans un sens c'est plutôt bon signe pour eux, ça veut dire qu'ils ont un ascendant moral sur leurs adversaires, en tout cas, ils leur font suffisamment peur pour leur faire faire des erreurs sans effort. Ce qui peut être un avantage pour eux.

Le ballon est remis en jeu. Il se tient prêt, alors que Lewis réagit très vite pour bloquer la tentative des Heat vers leur panier. A croire que les Lakers ont décidé d'être impitoyables aujourd'hui, chacun y va de sa surprise en ce tout début de match et une nouvelle fois le ballon rentre suite à un beau lancé à trois points de Jake.

Mais ça semble être la goutte d'eau alors qu'ils en sont à leur troisième panier et zéro en face, et cette fois Miami se réveille et il frappent un grand coup à leur tour faisant entrer leur premier panier malgré les efforts de Zack pour le contre.

AOMINE

Il aurait trouvé ça étrange que le Heat se laisse rouler dessus aussi facilement. Ils se sont laissés surprendre au début du match, mais ils réagissent rapidement pour les empêcher de creuser l'écart et de caracoler en tête.

Jake récupère le ballon après la remise en jeu, il croise le regard de son capitaine et hoche imperceptiblement la tête, s'approchant pour faciliter la passe. Il cueille la balle au vol avant de remonter le terrain en semant ses adversaires par des trajectoires compliquées, gardant toujours Taiga dans son champ de vision. Arrivé près du panier, il lui passe le ballon par l'arrière sans même se retourner, il sait qu'il est là dans son dos, prêt à réagir au quart de seconde.

Taiga ne le déçoit pas. Il réceptionne la balle et contourne un adversaire qui n'a pas eu le temps de réagir et tirer sans attendre pour bénéficier de l'effet de surprise. La rapidité d'exécution de leurs gestes donne l'illusion que le ballon disparaît des mains de l'un pour réapparaître l'instant d'après entre les mains de l'autre.

Daiki sourit légèrement, se disant que Tetsu n'aurait pas désavoué ces passes de prestidigitateurs... Et aussi que même si le cœur n'y est pas, certaines choses fonctionnent quand même. La peur qu'il éprouve ne lui a pas enlevé ça. Quoiqu'il n'y soit vraiment pas pour grand-chose... Du moment que ça fonctionne, c'est le principal. Au moins, il ne va pas se taper une honte monumentale comme il a pu l'appréhender. Qu'il se sente capable ou non, Taiga et son équipe assurent ses arrières. Ça lui ôte un poids de la poitrine, parce qu'il comprend qu'il ne va pas être une catastrophe ambulante pendant le restant du match. Pour autant, il a tout de même l'impression d'être un poids mort. Il n'est que l'ombre de lui-même, se déplaçant, réagissant et enchaînant par réflexe. Mais peut-être que ça suffira, peut-être que ce n'est pas si grave. Encore une fois, ces questions-là, il pourra toujours se les poser après. En attendant, il faut qu'il reste dans l'instant présent, et qu'il ne réagisse qu'aux changements se produisant seconde après seconde sur le terrain. Rien d'autre. Alors il se repositionne tandis que le ballon est remis en jeu, guettant la prochaine opportunité sans prendre autant de risques et chercher à être partout sur le terrain comme il le fait habituellement. Il est plus dans la réaction que l'improvisation, et il va probablement falloir qu'il s'en contente ce soir. C'est déjà bien mieux que ce qu'il avait envisagé dans les pires scénarios pour ce match.

KAGAMI

Durant tout ce premier quart temps, l'équipe qu'ils forment est solide et le coach choisit de ne faire tourner qu'un joueur dans les dernières minutes. Ils ont sur ces dix premières minutes de jeu un léger avantage et se battent jusqu'à la fin pour garder leurs quelques points d'avance et maintenir la confiance globale de l'équipe, même si Daiki est moins présent, même si leur duo ne sera pas aussi efficace aujourd'hui. Il sait qu'il peut malgré tout compter sur son homme. Il est présent dans le jeu et réactif. Certes, il ne prend pas ses initiatives surprenantes et risquées habituelles et il le sent dans son positionnement sur le terrain, dans ses mouvements, plus dans l'attente et prêt à aider que dans son aura offensive habituelle. Mais peu importe, il a confiance, Daiki est un joueur d'une qualité remarquable et même s'il n'est pas tout à fait, entièrement dans ce match, ses réflexes et ses capacités ne le trahiront pas. Et lui, il n'est peut-être pas capable de faire les mêmes miracles que son homme, mais il sait aussi surprendre et faire quelques petits tours de magie, et surtout sa motivation à soutenir son équipe et son homme, lui donne une énergie et une force supplémentaire qu'il ne compte pas gâcher.

Lorsque le coup de sifflet annonce la fin de la première phase de jeu. Ils ont conservé leurs neuf points d'avance. C'est peu à ce stade du match. Mais c'est suffisant pour mettre l'équipe en confiance et la confiance, si elle n'est pas excessive, est un vrai moteur. Essoufflé, mais toujours serein et concentré, il retourne sur le banc pour s'essuyer le visage et se désaltérer.

AOMINE

Le coach décide de le laisser sur le banc pour le début du deuxième quart-temps. Il acquiesce, espérant profiter de ce moment pour se concentrer un peu et revenir sur le terrain un peu plus en condition. Il vide une bouteille d'eau et surveille nerveusement l'équipe d'en face, mais l'attente ne dure pas bien longtemps avant la reprise. Cette fois encore, Taiga rentre sur le terrain. Il l'observe, se focalisant sur le jeu sans tenir compte du public, des caméras qui parfois posent un œil sur lui. Il écoute un coéquipier à ses côtés commenter le match et répond parfois d'une brève approbation. Le jeu s'est vite relancé, le Heat est sur les dents mais a renforcé sa stratégie d'attaque et semble plus efficace, tout en renforçant sa défense de manière à ne plus se laisser surprendre aussi facilement.

KAGAMI

Ce deuxième quart temps s'avère plus difficile que le premier. Il se déplace sur le terrain avec agilité, intercepte les passes, bloque quelques tentatives de tirs, fait des passes propres et précises... Mais surtout, il est à l'attaque pour faire entrer les points. Pourtant malgré ses efforts et ceux de ses coéquipiers, la défense de leurs adversaires est particulièrement efficace. Jake, qui était resté aussi sur le banc, remplace Sam pour venir prêter main forte. Zack laisse sa place et il faut se réorganiser autour du ballon. Jake lui fait un signe de tête et il sait ce que ça veut dire. Il doit se focaliser sur le paniers et mettre des points.

AOMINE

Ce n'est pas tellement plus facile d'être sur le banc, il est tendu alors qu'il regarde l'action, il aimerait aider ses coéquipiers et surtout Taiga. Mais il lui fait confiance, la difficulté le stimule et il semble très concentré pour ce match, au meilleur de ses performances. Et si Jake lui laisse le champ libre pour qu'il se focalise sur l'attaque, il va faire décoller le score en peu de temps. Il serre les poings inconsciemment tandis qu'il suit l'action avec attention, mais se rassure car chaque fois qu'il repère un danger potentiel, ses coéquipiers l'ont vu aussi, et ils se débrouillent très bien, concentrés et déterminés.

Jake réceptionne une balle, il contourne un adversaire et fait tourner le ballon vers Steve. Le jeu est rapide, les Lakers ne font que peu d'erreurs et même si l'avantage s'est réduit, avant l'entrée de Jake, il ne faut que quelques minutes pour comprendre que cette nouvelle configuration va aider à reprendre des points. Jake distribue la balle de main de maître, s'assurant de servir Taiga au mieux pour que celui-ci fasse entrer les paniers.

Il le savait déjà, mais il réalise une nouvelle fois à quel point il a une bonne équipe, aux mécaniques bien huilées tout en sachant innover et surprendre. Ce sont des joueurs qui ont un mental solide et une technique de très haut niveau. Ils donnent vraiment du fil à retordre à leurs adversaires. Il s'apaise un peu et s'autorise à admirer le match sans s'inquiéter pour ses coéquipiers.

KAGAMI

Il n'est pas certain, mais il a l'impression que le coach n'est pas décidé à le faire sortir du terrain avant la fin du quart temps. Et pour être honnête, ça lui convient très bien. Il est toujours mieux sur le terrain que sur le banc à ronger nerveusement son frein. Il reste concentré, ne se laisse pas atteindre par les inquiétudes. Il ne fait pas attention au score et se focalise sur son unique objectif, marquer des paniers. La fatigue est encore loin, alors il ne se ménage pas, pas encore. Il en fait le plus possible tant qu'il est sur le terrain. Et puis, il a l'endurance, il peut tenir à un rythme quasiment aussi intense pendant tout un match. Il tombera comme une souche ce soir, mais sur le terrain il ne flanchera pas.

AOMINE

Difficile de détacher son regard de son homme qui évolue avec aisance sur le terrain, en sueur et pourtant sans faiblir. Il ne reste plus beaucoup de temps avant la mi-temps, mais le coach lui fait signe de remplacer Steve. De nouveau un peu nerveux, il retourne sur le parquet et se recentre sur le jeu. Rapidement, Taiga lui fait la passe et il tente un tir de la main gauche dès que l'opportunité se présente. Le ballon monte haut et hésite sur l'arceau, mais tombe du bon côté. Il souffle, un peu soulagé, et se replace sans perdre de temps.

KAGAMI

Son sourire qui est toujours présent sur son visage quand il est sur le terrain s'élargit ou s'adoucit un peu d'avoir son homme avec lui sur le parquet. Naturellement, il a envie de redescendre plus sur le milieu de terrain sachant que son homme est le meilleur scorer, mais Jake lui indique qu'ils gèrent à trois et qu'il compte sur eux deux pour marquer et prendre de l'avance sur le score avant la mi-temps. Il acquiesce et reste en position, prêt à recevoir une passe, prêt à s'attaquer au panier.

Jake distribue les ballons avec efficacité comme toujours et Zack et Lewis revenus sur le terrain en défense font un bloc qui donne du fil à retordre au Heat.

Pendant quelques minutes, ils enchaînent les passes efficacement, parvenant à leurs fins plus que l'inverse quand il s'agit de marquer des paniers. Le jeu va vite et est fluide, et le quart-temps se termine sur une action spectaculaire de Lewis, qui bondit pour contrer un tir et renvoie le ballon avec force à travers le terrain, directement dans les mains de Daiki qui tire à trois points sans hésiter et marque juste avant le buzzer.

La rumeur qui s'élève dans le public provenant des supporters des Lakers venus toujours en nombre est jubilatoire. Il regarde le score et son sourire s'élargit. Ils n'ont pas plaisanté sur ce second quart temps et ont pris déjà une belle avance. Rien d'insurmontable pour le Heat, mais qui, forcément, met les Lakers sur une très bonne trajectoire pour la victoire. Il entend néanmoins d'ici le discours du coach : "Ne vous reposez pas sur vos lauriers le match n'est pas joué.". Non il ne compte pas s'en tenir là, il compte se battre jusqu'au bout et creuser encore plus l'écart si possible. Mais oui, c'est extrêmement revigorant de finir le second quart temps avec ce score.

Il se tourne vers son homme et lui adresse un immense sourire alors qu'il reprend le chemin des vestiaires sous les encouragements de leurs supporters.

AOMINE

L'atmosphère est confiante dans les vestiaires, même le coach sourit bien qu'il s'efforce de tempérer l'enthousiasme en rappelant qu'il y a encore la moitié du match à jouer. Et effectivement, ce n'est pas rien. Il ne faut pas qu'ils perdent leur concentration et qu'ils restent vigilants, car le Heat ne va pas les laisser s'en tirer à si bon compte.

Alors qu'il grignote un bout, l'esprit un peu ailleurs, il reçoit quelques encouragements de la part de ses coéquipiers et il acquiesce avec un bref remerciement. Il avait craint de ne pas pouvoir jouer, de perdre ses moyens, paralysé par la peur. Heureusement, il n'en est rien, même s'il n'est clairement pas au sommet de ses capacités et reste en retrait. Maintenant, il faut se concentrer pour ne pas lâcher prise sur la suite du match. C'est difficile pendant les pauses de ne pas laisser son esprit dériver, de ne pas penser au fait qu'il y a des milliers d'yeux dans ce stade qui se posent sur lui, que les caméras retransmettent, que les gens parlent, commentent, s'agitent déjà sur les réseaux. Il sait qu'on lui posera des questions sur sa performance passable de ce soir. Il ne peut s'empêcher de remuer ça dans son esprit, d'imaginer ses réponses. Et ça lui fait des nœuds à l'estomac malgré lui, et à mesure qu'il repousse les pensées parasites, elles reviennent de plus belle bourdonner à l'arrière de son esprit.

KAGAMI

Il a mangé un peu pour reprendre des forces, bu beaucoup d'eau et à présent il ferme les yeux pour se reposer un peu. Il se concentre sur sa respiration, laisse les voix de ses coéquipiers le bercer sans vraiment s'accrocher à leurs sens. Il presse juste sa cuisse contre celle de son homme, comme s'il cherchait à garder une accroche à la réalité pour ne pas se déconnecter totalement. Il reste malgré tout dans un état de vigilance affûté, ayant conscience de la présence de chaque personne dans la pièce et surtout la tension qui émane de son homme. Sans ouvrir les yeux, il vient lentement poser sa main sur sa nuque. Il ne dit pas un mot, il se contente de masser doucement, pour lui rappeler qu'il est là, pour le détendre, pour, il l'espère un peu l'aider à échapper à ses inquiétudes.

AOMINE

Il tressaille un peu à la caresse des doigts de son homme sur sa nuque qui le surprend, mais se détend presque aussitôt. Il ferme les yeux et se concentre sur cette sensation qui le rassure plus que n'importe quelle parole d'encouragement. Ça lui donne un point d'ancrage, ça lui rappelle l'essentiel, qu'il est bien là, avec son homme, avec ses coéquipiers, et que tout ce qui peut se dire au-delà n'a pas le même pouvoir sur sa vie. Il n'est pas seul, il est aimé, quoiqu'il se passe dans le reste du monde, ce sont là des constantes auxquelles il peut se raccrocher.

Alors il se détend, entièrement focalisé sur la douce sensation des doigts de son homme massant délicatement sa nuque, et sa respiration se fait plus profonde, ses pensées, moins dispersées. Évidemment ça ne dure pas longtemps, le coach les rappelle à l'ordre quand c'est l'heure de revenir sur le terrain. Mais en rouvrant les yeux, il se sent plus serein. Il adresse un sourire à son homme et murmure à son oreille :

« Thanks, love... »

Puis, il se relève et suit ses coéquipiers dans le couloir, retrouvant bien vite l'atmosphère plus chaude, lumineuse et enfiévrée du stade où les supporters les attendent avec impatience pour la reprise.

KAGAMI

Il a ouvert les yeux instantanément quand le coach les a appelés, aussitôt parfaitement alerte et serein. Il a senti avec chaleur, dans sa méditation consciente, son homme se détendre à côté de lui, sous ses actions. Content que ce simple geste ait pu l'aider, il suit son homme et les autres pour retourner sur le terrain. La rumeur de la foule, la chaleur presque étouffante dans l'espace clos, refait aussitôt grimper l'adrénaline dans son corps. Il brûle d'énergie et d'envie de retourner sur le terrain. Il attend confirmation, mais c'est bien ce qui est prévu normalement. De nouveau nerveux, en total contradiction avec la sérénité qu'il a affiché pendant toute la pause, il regarde le coach espérant entendre son nom comme convenu pour le démarrage de ce troisième quart temps.

AOMINE

Taiga semble impatient, ça le démange visiblement de retourner sur le terrain, et son vœu lui est accordé. Son homme a encore beaucoup d'énergie à revendre et ce serait bête de ne pas l'exploiter. Lui reste sur le banc pour ce début de troisième quart temps, et il adresse un hochement de tête à Taiga tandis que ce dernier s'éloigne pour se placer sur le terrain. Jake reste avec lui sur le banc pour le moment. Il a l'air concentré, fronçant légèrement les sourcils tandis qu'il observe le parquet, mais pas vraiment inquiet non plus. Daiki suit son regard et se concentre sur l'action, se préparant à prendre le relais d'un des joueurs au signal du coach.

Jake garde les yeux rivés sur les joueurs, mais marmonne dans sa barbe un peu distraitement.

« Il est increvable ce mec... ça me fait rêver... Même à son âge je pouvais pas tenir tout un match en étant aussi alerte du début à la fin. »

A côté de Jake, Steve rigole.

« C'est parce qu'à son âge tu faisais trop la fête le week-end ! Taiga est un garçon raisonnable.

— Mouais... On a eu dans l'équipe des gars raisonnables... Mais ils avaient pas son endurance ! »

Daiki non plus n'a connu personne avec l'endurance de Taiga. D'après lui ça ne tient pas seulement à ses capacités physiques, mais à un mental d'acier forgé pour se dépasser dans la difficulté, une espèce d'acharnement presque aussi agaçant que séduisant. Enfin, c'était agaçant quand il l'avait en adversaire. Là, c'est plutôt rassurant en l'occurrence. Taiga peut tenir tout le match comme ça, sans faiblir. Mais ce soir il va s'endormir avant même d'avoir touché l'oreiller, et cette pensée le fait sourire.

« Bah... Je sais pas... Il doit pas être foutu comme nous... »

Jake et Steve se taisent et regardent l'action en cours. Taiga et Zack font une superbe action qui mène à un nouveau panier. L'équipe est solide mais le Heat s'est clairement renforcé et joue le tout pour le tout. Les Lakers doivent faire preuve d'ingéniosité pour réussir à marquer et sont un peu malmenés en défense, laissant pour ses premières minutes plus de paniers entrer qu'ils n'arrivent à mettre de point, permettant au Heat de remonter un peu au score.

C'est le moment que le coach choisit pour l'appeler sur le terrain afin de renforcer l'attaque. Il rejoint son équipe et s'insère dans le jeu, conscient qu'il est important de continuer à marquer, vite et sans bavure. Il prend un peu plus de risques et accélère la cadence. Son habileté et sa rapidité sont toujours ses meilleurs atouts quand il s'agit de contourner la défense, alors il se concentre pour viser l'efficacité maximale. Il ne s'occupe pas des paniers qui passent du côté du Heat, il se contente de répliquer systématiquement et d'essayer d'aller plus vite que ses adversaires.

KAGAMI

La présence de son homme sur le terrain lui donne un regain d'énergie, d'autant qu'il lui semble moins en retrait. Il le voit prendre plus de risques. Naturellement, il lui laisse un peu plus la charge de marquer des paniers pour retourner vers le milieu de terrain pour intercepter les balles. Il aime tous les postes sur un terrain de basket et il sait que c'est un de ses atouts, il peut facilement changer de place et surprendre. Le Heat a baissé sa vigilance vis à vis de Daiki et se laisse un peu surprendre, ce qui leur permet de remettre quelques précieux points.

Il intercepte une balle et sans regarder son homme, sachant pertinemment où il est positionné sur le terrain, il lui fait une passe basse, qui lui arrive pile entre les mains.

Daiki réagit aussitôt, dépassant un défenseur dans un mouvement vif comme l'éclair, puis il bondit et dunke avec force. Ils sont toujours devant au score et le coach du Heat demande un temps mort.

« Continuez comme ça, les félicite leur propre coach. Lewis, fais attention au numéro 15, ses tirs à trois points pourraient renverser la vapeur. Tu le laisses trop prendre le large. Taiga, bon boulot, reste polyvalent. Daiki, on a besoin que tu accélères encore. »

Le coach s'apprête à ajouter quelque chose mais c'est déjà la fin du temps mort et ils retournent sur le terrain, surveillant leurs adversaires qui se redéploient sur le terrain avec un éclat de détermination dans leurs yeux tandis que leurs supporteurs s'époumonnent pour les motiver.

Taiga ne se laisse pas perturber, il sait qu'une équipe qui est poussée dans ses retranchements peut-être particulièrement dangereuse, et il ne compte pas baisser sa garde ni perdre en concentration. La balle est remise en jeu très rapidement. Il se met tout de suite en mouvement, se laissant porter par ses réflexes et son instinct. Mais il se retrouve bien vite face à un mur qui le marque de près. Il se dit que le Heat a mis du temps à se décider à se focaliser un peu sur lui, mais ça lui va bien d'attirer leur attention ça laissera plus le champ libre à son homme pour mettre des points.

AOMINE

Le jeu devient moins fluide tandis que Taiga est gêné par une défense adverse beaucoup plus acharnée. Il va falloir qu'il prenne plus d'initiatives pour marquer en comptant moins sur son aide. Le coach lui a demandé d'accélérer alors c'est ce qu'il fait, laissant son corps retrouver ses instincts et partir à la chasse aux points. Ses sens s'affûtent tandis que sa gestuelle s'affine à mesure que sa concentration augmente. Et pendant quelques minutes, il parvient à marquer seul, mettant à profit ce désintérêt passager de l'équipe adverse.

Ça ne durera pas, c'est évident. Mais son absence de prise de risque sur le début du match a baissé la vigilance du Heat et lui accorde un temps crucial pour mettre encore des points. Jake revient en renfort sur le terrain, pour venir prêter main forte à Taiga.

Leur capitaine complique les choses pour le Heat et disperse la défense. Un joueur, le même qu'au début du match, revient le marquer. Daiki échange un regard avec lui tandis qu'il tente de le passer. Son adversaire a visiblement envie d'en découdre et ça réveille son instinct prédateur. Il fronce les sourcils et dribble plus vite, reculant d'un pas avant d'amorcer un mouvement sur sa gauche, qu'il avorte au dernier moment pour pivoter sur sa droite, échappant au défenseur d'un mouvement souple. Il s'approche du panier et joue avec le pivot à la carrure impressionnante qui semble déterminé à ne rien laisser passer, mais il brouille les cartes en bougeant plus vite que lui et tire d'une façon improbable au moment le plus inattendu, parvenant ainsi à tromper la vigilance du joueur adverse.

KAGAMI

Un sursaut d'adrénaline se déverse dans son corps à la vision de son homme en pleine action. Il vient à l'instant de faire un de ses petits miracles qui leur permettent de faire la différence. Il vient de faire exactement ce dont il était persuadé d'être incapable ce soir. Juste l'espace de quelques secondes il s'autorise à ne pas penser au match, mais uniquement à son homme et la fierté de le voir surmonter ses peurs.

Puis il se remet dans l'action avant que le ballon ne quitte les mains du pivot adverse, profitant de la distraction du joueur qui le marque, sûrement un peu surpris d'avoir vu Daiki se "réveiller" et il se faufile entre deux joueurs pour se démarquer. Le Heat reprend vite ses esprits et il échoue à récupérer la balle qu'il venait chercher. Et les adversaires parviennent à mettre un panier de représailles suite à une très belle action. Il se remet en position prêt, revoyant son adversaire attitré reprendre sa place pour le gêné. Mais il se fait un malin plaisir de lui échapper à la prochaine action, que serait le jeu sans un peu de challenge ? Il ne reste que quelques secondes dans ce troisième quart temps, alors il tente le tout pour le tout, se faufilant entre les joueurs ballons à la main dribblant avec agilité. Il saute pour dunker et à la dernière seconde fait la passe à Daiki, le pivot est suffisamment distrait, déjà en l'air avec lui pour le bloquer et ne peut rien faire contre le tir parfait de Daiki quelques secondes avant le buzzer.

AOMINE

Il regarde, satisfait, le ballon passer à travers l'arceau. C'était une belle passe, l'une de celles qu'il ne parvient à réaliser qu'avec Taiga, grâce à cet instinct qui rend leurs échanges si fluides et évidents sur le terrain. Le buzzer retentit, mettant un terme au troisième quart temps, et ils ont su maintenir leur avance en dépit des efforts du Heat. Il retourne sur le banc, essoufflé. Tous les espoirs sont permis pour la fin du match, mais les joueurs de Miami sont de plus en plus acculés et risquent d'avoir un sacré sursaut pour rattraper le coup et prouver leur supériorité, surtout ici, à domicile. C'est le moment du match où les enjeux sont les plus élevés et alors qu'il se désaltère, il sent la pression repointer le bout de son nez. Ils ne doivent pas perdre ce match... Pas alors qu'ils font un parcours sans faute depuis le début de la saison. Il joue des épaules, essayant de se défaire de la tension. Il jette un coup d'œil à Taiga, qui semble toujours en pleine forme malgré la sueur qui brille sur sa peau, ses cheveux ébouriffés et son souffle court. Et la détermination sereine qui l'habite depuis le début du match semble toujours intacte.

KAGAMI

Il regarde le score, pensif. Ils ont une belle avance, mais ce n'est pas impossible pour le Heat de renverser la vapeur. Ils ne doivent pas se relâcher, il faut continuer à se battre et se montrer ferme.

« Taiga ? »

Il se tourne vers le coach un peu déboussolé, perdu un peu dans ses pensées, toujours sur le terrain malgré la pause avant le dernier quart temps. Il se racle la gorge. Il n'a pas l'habitude de beaucoup parler sur le terrain et il a l'impression de ne pas avoir utilisé sa voix depuis des heures.

« Yeah ?

— Comment tu te sens ?

— Bien. Très bien.

— Tu peux jouer le dernier quart temps ?

— Sans problème. »

Ce n'est pas à tous les matchs qu'il a l'opportunité de jouer du début à la fin, un frisson d'excitation le parcourt, il n'a pas envie de se retrouver sur le banc, il est plus que prêt pour continuer à jouer et il à l'énergie pour.

« Ok. Mange un truc. Tu retournes sur le terrain. »

Il prend machinalement la barre énergétique qu'on lui tend et la mange rapidement.

Le coach se tourne ensuite vers Daiki :

« Et toi ? Je sais que tu es un diesel et que t'as des soucis. Mais tu montes en puissance. Je pense que tu peux continuer. »

Le brun hoche la tête.

« Ouais... Je peux y retourner.

— Bien. » Le coach a l'air satisfait. « Alors faites-leur en voir de toutes les couleurs ! »

Il ne peut s'empêcher de lever les yeux au ciel et de sourire à cette expression désuète dont leur coach a l'habitude. Il mange une deuxième barre énergétique, boit de longues gorgées d'eau et c'est déjà le moment de retourner sur le terrain.

Il entre sur le parquet et de nouveau, il oublie tout son environnement, les gradins et les supporters surexcités, les journalistes et le crépitement des flashs, le tableau des scores et ses chiffres lumineux. Il ne reste que l'équipe adverse, ses coéquipiers, le ballon, les paniers et Daiki. Il n'a qu'un objectif, mettre des paniers ou en tout cas, aider Daiki à en mettre.

La balle est remise en jeu. Et il s'élance, restant toujours en mouvement pour semer ses adversaires et les mettre un peu plus en difficultés pour lire ses mouvements. La manœuvre est épuisante et en fin de match c'est un peu risqué, mais il n'a pas vraiment le choix s'il veut être encore utile dans ce match.

AOMINE

Il voit son homme se donner à fond, il est partout sur le terrain, se rendant utile partout où on a besoin de lui. C'est ce que le coach appellerait 'être au four et au moulin'. Une tactique normalement déconseillée, mais Taiga peut l'endurer. Il profite que son homme brouille les pistes tout en focalisant une partie de l'attention sur lui pour se faufiler entre les joueurs et s'engouffrer dans chaque opportunité qui se présente. Il bouge beaucoup lui aussi, opposant au Heat une équipe insaisissable qui ne s'attarde jamais sur une seule stratégie, mais mise tout sur l'improvisation, trouvant une solution pour chaque nouvelle configuration qui se présente. Il sent qu'ils sont en train de désorienter leurs adversaires qui commencent à avoir du mal à suivre le rythme. Ce léger changement est subtil, mais il le sent dans l'atmosphère, et il se sert de cet avantage, il exploite la faille pour monter en puissance. Il se sent un peu plus léger et ça l'aide à se concentrer pour enfoncer le clou et sortir un peu de sa réserve.

Le Heat demande un temps mort devant cette débâcle, les arrêtant dans leur élan. Les minutes se sont écoulées et les espoirs de remonter au score pour Miami s'amenuisent. Ils vont devoir tenter le tout pour le tout. Le coach des Lakers leur rappelle de ne surtout pas s'arrêter sur leur lancée, ils ne peuvent pas laisser le Heat vaincre après avoir dominé ce match. Le temps mort prend fin et ils reprennent leur place sur le terrain. Les joueurs en face ont changé alors qu'ils ont préféré conservé leur configuration. Le jeu reprend, la tension est à son comble dans le gymnase, dans les gradins le public est survolté, sur le terrain l'air est électrique entre les joueurs.

Poussés dans leurs retranchements, les joueurs du Heat attaquent en force et se montrent très physiques. Daiki doit jouer d'habileté pour éviter les fautes que l'on cherche à provoquer en face. Dans ces moments-là, il se rappelle à quel point le basket demande une grande précision et une grande maîtrise de son corps, et c'est aussi ce qu'il aime dans ce sport. Concentré dans son effort, il devient de plus en plus conscient de son corps, de chacun de ses mouvements, et cela lui libère l'esprit. Dans ces moments de grande tension où chaque erreur peut coûter cher, c'est là où il met le mieux à profit ses capacités. Il danse avec ses adversaires, dribblant rapidement, assurant ses appuis tout en restant souple pour pivoter et se déplacer au plus vite. Sa façon de bouger devient plus féline, sinueuse. Bien sûr, ça ne fonctionne pas à tous les coups, mais il subit les arrêts de jeu sans perdre sa concentration, même si c'est très frustrant de regarder ses adversaires réussir des lancers francs tandis qu'il ne peut rien faire. Le Heat parvient à remonter au score, enfin, c'est ce qu'il pense, à ce stade il ne regarde plus les scores. Il vise la ligne d'arrivée sans plus se laisser distraire par quoi que ce soit.

KAGAMI

Il ne sait pas combien de temps il reste au chrono, ni quel est le score. Tout ce qu'il sait, c'est que le Heat marque beaucoup trop de paniers et eux pas assez. Son cœur bat durement dans sa poitrine, il commence à sentir les effets de la fatigue. Mais il doit tenir les dernières minutes, ils doivent absolument riposter. Ils ont mené tout ce match, la victoire est à eux.

Il ne pense pas à la fatigue, il ne laisse pas ses muscles se raidir, il se concentre sur Daiki. Il se concentre sur son énergie, sur ses mouvements fluides. Il se plonge un peu plus dans cette transe, où tout n'est qu'instinct et réflexe, où il devine les mouvements des joueurs, où tout est plus clair, plus précis. Il laisse Daiki mener la danse, il s'accorde avec son homme, utilisant leur connexion particulière pour renverser le jeu et reprendre l'ascendant sur le Heat et entrer à leur tour des points.

AOMINE

Il essuie la sueur qui coule sur ses cils, diffractant la lumière des projecteurs. Il entend la rumeur indistincte du stade, il entend les coach aboyer des ordres d'un côté et de l'autre. Il jette un coup d'œil à ses coéquipiers restés sur le banc, le visage fermé, la mâchoire serrée. Puis, il regarde l'adversaire qui vient de se placer sur sa trajectoire, l'obligeant à stopper net. Il dribble quelques instants, fait mine de vouloir forcer le passage mais fait la passe à Taiga qu'il a senti derrière lui, à sa droite. Puis, il se défait souplement de son adversaire et remonte sur le terrain. Taiga à son tour manque de se prendre un joueur adverse qui s'oppose à lui frontalement. Il passe en courant à côté de son homme, récupérant le ballon d'un geste fluide tandis que son homme le dépose pratiquement dans sa main dans un geste d'une rapidité et d'une précision parfaite. Il zigzague souplement pour se faufiler entre deux autres joueurs et pivote pour dunker. Il a à peine le temps de se replacer que le buzzer annonce la fin du match. Il lève les yeux vers le tableau des scores. Ils ont remporté le match avec 15 points d'avance.

KAGAMI

Il tourne aussi son regard vers le score et... Il est surpris. Quelques minutes de plus et le Heat aurait vraiment pu les battre. Ils ont remonté le score de façon impressionnante sur les dernières minutes. Il soupire de soulagement. Ils ont gagné. Ils ont vraiment gagné. Et il sourit et un rire nerveux lui échappe. Il regarde ses coéquipiers, son homme et il a du mal à y croire malgré la domination réelle du jeu, pendant la grande majorité de ce match. Peut-être parce qu'il savait que son homme n'était pas dans sa meilleure forme et... il est heureux d'avoir pu lui prouver qu'il n'était pas seul et qu'ils ont su gagner même s'il n'était pas là à cent pour cent du début à la fin. Évidemment, Daiki a grandement participé à cette victoire lui-même, et sa présence a très sûrement fait la différence sur la fin. Ils ont fait un beau match, parce qu'ils sont une équipe et Daiki s'est battu pour la victoire aussi, parce qu'ils sont une équipe et qu'ils avaient besoin de lui pour clore ce match avec succès.

Il profite des accolades de ses coéquipiers, un assistant du coach lui apporte une barre énergétique et du sucre, il le regarde incrédule dans cette euphorie. L'assistant lui sourit et répond à sa question muette.

« T'es livide Taiga. Mange. »

C'est seulement quand il comprend le sens des mots, qu'il réalise qu'il se sent effectivement faible, ses jambes lui semblent à peine capables de le porter. D'un coup, la fatigue s'abat sur lui après l'effort intense qu'il a donné pendant tout ce match. D'une main tremblante, il se dépêche de manger le sucre, puis il dévore la barre énergétique.

AOMINE

Son cœur bat de façon effrénée, l'effort a été intense. Il redescend sur Terre et reprend conscience de son environnement. Tout devient plus réel, plus bruyant, plus lumineux. Il répond aux accolades de ses coéquipiers, son cœur se serre un peu lorsque Jake lui ébouriffe les cheveux et murmure à son oreille : « T'étais le seul à douter que t'en étais capable. »

Il descend une bouteille d'eau, s'essuie le visage dans une serviette tandis que des frissons de fatigue viennent déjà courir dans ses membres, et il renfile son sweat. Pour la première fois depuis qu'il est entré dans ce stade, son regard parcourt les tribunes. Il voit des sourires lumineux sur les visages des supporters des Lakers au summum de la joie, le mécontentement et la déception chez ceux du Heat, dont une partie se lève déjà pour partir. Il a lui-même été supporter avant d'être joueur, alors il comprend, mais c'est toujours une impression étrange de savoir que leurs actions sont responsables de toutes ces émotions, que ces gens projettent leurs attentes sur eux, tandis qu'eux les font rêver en portant leurs espoirs. Il aime ce rôle, mais c'est aussi ce qui l'expose, ce qui fait que les gens se donnent le droit de se mêler de sa vie privée, de la commenter, de la juger. On attend toujours d'un sportif de haut niveau qu'il soit irréprochable, et aussi... consensuel. Il n'aime pas ça, et pour autant s'opposer, assumer sa différence, c'est quelque chose qui demande une grande force de caractère. Il a au moins obtenu une petite victoire ce soir dans cette guerre qu'il mène contre lui-même, et il en a parfois l'impression, contre le monde entier. Mais son équipe a su lui prouver que les beaux discours n'étaient pas que ça, mais se reflétaient dans les actes.

Il voit Lewis à quelques pas en train de répondre à des questions d'une journaliste, et se dit que c'est le bon moment pour s'éclipser. Il fait un signe discret à Taiga puis reprend le chemin des vestiaires, dérogeant ce soir à son habitude de s'arrêter pour échanger quelques mots avec les fans et signer des autographes. Il ne veut pas avoir l'air de bouder mais il a assez donné pour aujourd'hui.

KAGAMI

Il s'est assis sur le banc à bout de force, rigolant avec Zack qui se moque gentiment de lui. Il avait envie de suivre son homme dans les vestiaires, mais il doit attendre que ce qu'il vient de manger fasse effet s'il ne veut pas s'écrouler d'épuisement. Le coach s'approche et lui donne une tape amicale sur l'épaule.

« Tu as pris un truc ?

— Oui... C'est good.

— Super match Taiga.

— Thanks. »

Il attend encore quelques instants et se relève, se sentant un peu plus stable sur ses jambes. Zack reste près de lui et passe une main amicale dans son dos.

« Ça va ? Tu tiens debout ?

— Ouais. C'est bon. J'espère que les pizzas sont bientôt là. J'en ai besoin. »

Ils se dirigent vers les vestiaires mais s'arrête auprès des fans avec Zack pour signer quelques autographes. Certains préfèrent ne pas lui tendre le papier et le crayon pour qu'il signe, mais il ne s'en préoccupe pas et accepte simplement les autres, ignorant ceux qui le jugent. Il échange quelques mots avec certains fans, mais ce n'est pas l'exercice dans lequel il est le plus à l'aise et finalement il s'éclipse, laissant Zack gérer. Il rejoint les vestiaires et il a l'impression de devoir fournir un effort intense. Quand il entre dans la pièce, il a un peu chaud et se sent faible et essoufflé. Il se laisse tomber sur le banc, la pièce tourne un peu et il fait signe à l'assistant pour qu'il lui donne autre chose à manger.

AOMINE

Il est allé prendre sa douche en attendant que ses coéquipiers reviennent, et ils passent un moment sous le jet à se vider la tête, massant son corps fatigué qui risque d'être douloureux demain. Il sent déjà la tension familière raidir ses muscles. Une fois lavé et un peu détendu, il sort des douches et se sèche sommairement avant de rejoindre son homme qu'il aperçoit sur le banc.

« Hey... Ça va aller ? T'as l'air au bout de ta vie...

— Yeah... Juste... épuisé. J'ai besoin de manger. »

Taiga lui sourit et indique les papiers des barres énergétiques qu'il vient d'avaler.

« Deux minutes... Et ça va aller mieux. »

Daiki pose une main dans son dos et le caresse discrètement.

« Ouais... Je l'avais bien dit à Lewis que le Heat allait vouloir nous chauffer les miches. Et c'était chaud, clairement !

— Carrément. Ils sont bien remontés au score sur la fin... Ils ont fait quelques erreurs au démarrage qui leur ont coûté cher.

— Ouais, ils étaient sur les nerfs. Toujours difficile de se planter à domicile, en plus.

— C'est vrai. »

Taiga inspire profondément semble se tester et se redresse.

« Ça va mieux. Je vais pouvoir aller me décrasser. »

Sans attendre, il retire son maillot et récupère ses affaires pour aller sous la douche.

Pendant ce temps, Daiki se rhabille et discute avec Lewis, puis quand tout le monde est prêt, ils vont manger dans le petit réfectoire prévu pour eux. Ses coéquipiers refont le match, revivant les meilleurs moments et commentant les erreurs ou les bonnes actions. Il écoute les conversations sans trop y participer, se concentrant sur sa pizza. Il a plutôt hâte de rentrer à l'hôtel, il est rincé. Petit point positif, maintenant que leur relation avec Taiga est éventée, plus besoin de faire semblant d'avoir chacun sa chambre.

KAGAMI

Il s'est jeté sur sa première pizza comme s'il n'avait pas mangé depuis des jours, il ne participe pas vraiment aux conversations, trop concentré à combler sa faim. Il enchaîne les pizzas, mangeant moins vite à mesure que son estomac se remplit. A la sixième pizza, quand il arrive au bout, il n'a plus faim, mais il a envie de dormir et il a l'impression que la fatigue lui tombe dessus brutalement. Il lutte, somnolant à table. Il pose son front sur l'épaule de son homme.

« J'ai envie de dormir...

— Yeah... Moi aussi. » Daiki pose une main sur sa cuisse et se lève. « Allez viens, on y va. »

Ils saluent leurs coéquipiers et sortent par l'issue la plus discrète pour prendre l'un des taxis qu'on a laissés à leur disposition.

Ils s'engouffrent dans le véhicule, donnent le nom de leur hôtel et Taiga pose sa tête contre le dossier en soupirant.

« Hm... j'espère qu'on n'est pas loin de l'hôtel... Même le taxi me semble hyper confortable pour dormir toute la nuit... »

Il glisse sa main sur le cuir du siège et cherche à tâtons la main de son homme.

« Pas moyen que je dorme là-dedans... Déjà que va falloir se lever trop tôt demain... »

Daiki bâille et prend sa main dans la sienne. Ils passent le trajet dans un silence nébuleux, contemplant le ballet des lumières urbaines à travers la vitre. Heureusement, il ne leur faut pas longtemps avant d'arriver devant l'hôtel. Ils se dépêchent de récupérer la clé et rejoignent leur chambre.

La porte refermée, malgré la fatigue ou bien justement peut-être parce qu'il est fatigué, Taiga enlace son homme et enfouit son visage dans son cou. Il a envie de dormir, il sait qu'il va dormir dès l'instant où il posera sa tête sur l'oreiller. Mais il a aussi très envie de profiter un peu de son homme, de juste le sentir contre lui, de respirer son odeur, d'être son petit ami avant d'être son coéquipier. Il embrasse sa peau douce et demande doucement.

« Ça va love ? »

Daiki glisse sa main sur sa nuque et la masse délicatement.

« Ouais... Et toi ?

— Epuisé mais ça va. »

Il se redresse un peu pour regarder son homme et lui sourit tendrement. Il pose ses mains sur ses joues, les caresse doucement de ses pouces et pose un baiser sur ses lèvres avant de souffler avec un sourire.

« On a réussi love... On a encore gagné. Ensemble...

— Yes... Thanks... J'y serais pas arrivé sans toi. »

Daiki pose son front contre le sien et ferme les yeux quelques instants.

Il effleure doucement les lèvres de son homme, gardant son front contre le sien. Puis, il s'écarte et commence à le déshabiller.

« J'ai envie de sentir ton corps nu contre le mien et de me glisser sous la couette avec toi.

— Well, c'est ton jour de chance parce que les deux vont arriver. »

Daiki laisse les vêtements traîner par terre, puis il soulève la couverture et se faufile dans le lit, poussant un soupir de soulagement en s'allongeant. Taiga le rejoint sans attendre et vient se coller à lui, posant sa tête sur son torse, imitant le soupir de son homme. Il murmure :

« Ouais t'as raison love... Ça fait du bien… »

Ce à quoi lui répond un simple grognement ensommeillé.