Y croire jusqu'au bout.
Titre du 22/05/2024 : Y croire jusqu'au bout
Scorpion : Emma (OUAT)
E : Emma Swan
Créature 38 : Sorcière
Prénom 49 : Emma
Défi Sarah & son cerveau n°248 - Votre perso est un héros
Quatre aspects de… Dr Strange in the multivers of Madness (Marvel) : Illuminati : Écrire sur une organisation secrète ou sur un groupe de héros
137) 100 façons d'écrire du drama
44) 50 nuances de OUAT
9 défis fusionnés (titre du jour, horoscope, alphabets, bestiaire fantastique, elles ont dit, Sarah & son cerveau, quatre aspects, 100 façons, 50 nuances)
Ça semblait presque irréel.
Alors qu'il les voyait, ici, presque devant lui même si ce n'était qu'une projection et qu'ils n'étaient pas réellement là, Henry eut presque le sentiment que ce n'était pas vraiment en train d'arriver.
Que ce n'était qu'une ruse de plus venant de Peter Pan, qu'un mensonge, une simple illusion qui se briserait d'un instant à l'autre, et que d'un seul coup il entendrait le rire de son maléfique arrière-grand-père résonner derrière lui et qu'alors il saurait qu'il s'était fait avoir une fois de plus.
Pourtant les sourires de ses mères et de son père semblaient si vrais qu'il se surprit à vouloir y croire.
La peur resta là, tapi dans son ventre, mais il tenta de faire comme si elle n'existait pas.
« Henry ! S'exclamèrent Regina et Emma en chœur en voyant son visage apparaître devant leurs yeux et le jeune garçon se figea, stupéfait.
Elles étaient là.
Ils étaient venus le chercher, malgré le danger, malgré les obstacles et au fond de lui-même il n'en avait jamais réellement douté mais savoir que c'était devenu plus qu'un rêve le réconforta.
- Maman ? Vous… vous êtes là ? Vous êtes vraiment là ?
- Oui, lui répondit Emma, des larmes de joie dans les yeux. On est là, évidemment, bien sûr qu'on est là. On… on a relancé l'opération Cobra. »
Et si une partie du groupe la regarda avec un air surpris, Henry sut tout de suite ce qu'elle entendait par là, et ses craintes s'atténuèrent, au moins un peu.
Peter Pan était peut-être au courant de beaucoup de choses, mais il ne pouvait pas savoir ça.
Pas vrai ?
Henry regarda son père.
Il n'avait pas oublié ce qu'il lui avait raconté sur le Pays Imaginaire, sur ce qu'il y avait vécu, à quel point il avait souffert même s'il ne lui avait clairement pas tout dit, mais il n'avait pas pu ne pas voir la peur, la colère et la haine dans ses yeux quand il lui parlait de cet endroit de malheur dans lequel il avait choisi de ne plus jamais remettre les pieds.
Pourtant, il était là, il était venu le sauver, lui que personne n'était jamais venu chercher quand il se trouvait dans l'exacte même situation que son fils.
Toute sa famille était là, ainsi que des gens qu'il ne se serait jamais attendu à voir là, la femme blonde venait sans doute du Pays Imaginaire, Jean et Michel étaient de toute évidence là pour se racheter et aider à le sauver lui ainsi que leur sœur.
Quant aux autres habitants de Storybrooke leur présence n'était pas très surprenante mais néanmoins sacrément réconfortante, mais une question demeurait.
Crochet…
Pourquoi est-ce que Crochet était là au juste ?
Il n'était pas concerné et aux dernières nouvelles, il était en prison, il voulait tuer Rumplestiltskin et il n'était pas du genre à se lancer dans une mission de sauvetage suicidaire pour sauver un gamin qu'il connaissait à peine, parce que ce n'était définitivement pas le peu de temps qu'ils avaient passé ensemble dans la Forêt Enchantée qui avait pu lui donner envie de risquer sa vie pour le sauver.
Pourtant, il était là et Henry aurait aimé comprendre mais il savait bien qu'il y avait plus important là tout de suite.
« Est-ce que vous allez bien ? Demanda-t-il en regardant continuellement derrière lui pour vérifier que personne n'était là en train de l'épier.
- Oui, lui répondit son père avec un sourire qui se voulait rassurant, on va bien. Et toi, ça va ?
- Je… oui, ça va. Je suis retenu au camp des garçons perdus.
- On sait, lui assura Emma, on est en chemin, et on arrive bientôt. On te le promet. On va te ramener à la maison. On est venus dès qu'on a pu, dès qu'on a su, dès que les frères de Wendy nous ont dit où tu étais, elle aussi on va la ramener avec nous et… et tout ira bien.
Elle semblait croire à ce qu'elle disait, à cette fin heureuse qu'elle lui promettait, elle qui n'y avait jamais cru avant de comprendre que la magie et la malédiction étaient réelles, et elle était enfin ce qu'elle aurait dû toujours être.
Une Sauveuse.
Une héroïne.
La voix de Rumplestiltskin intervint.
- Est-ce que Peter Pan t'a dit pourquoi il t'avait amené ici ?
- Il… Non, je ne sais pas. Tout ce que je sais c'est qu'apparemment, d'après lui, je… je possède le cœur du plus pur des croyants. Je ne sais toujours pas ce que c'est censé vouloir dire.
Il vit son grand-père blêmir et n'eut même pas envie de lui demander pourquoi.
Sans doute parce que la réponse lui faisait déjà bien trop peur alors même qu'il ne la connaissait pas encore.
Puis il regarda Regina, son air déterminé, et il sut, sans même avoir à poser la question.
C'était elle qui avait fait en sorte que le garçon perdu lui transmette ce message, elle l'avait forcé à le faire, l'avait forcé à lui obéir, peut-être en lui jetant un sortilège mais il doutait que ce soit ça.
En réalité il savait très bien ce qu'elle avait fait.
Elle lui avait arraché le cœur.
Cette idée le répugna bien moins qu'elle ne l'aurait dû, parce que cette fois-ci les circonstances étaient différentes, cette fois, ils n'avaient pas le choix, et l'ennemi n'aurait aucun scrupule à tout faire pour les détruire.
S'ils devaient utiliser les mêmes méthodes qu'eux pour les anéantir, les vaincre, et rentrer chez eux sains et saufs, alors Henry l'acceptait.
Ça ne devait pour autant pas signifier que cette solution lui plaisait.
Un bruit se fit entendre non loin et Henry sursauta avant de lancer un dernier regard au miroir.
- Je… je pense qu'il faut que j'y aille. Faites attention à vous ! »
Puis il jeta le miroir au sol avant même qu'aucun d'eux n'ait pu lui dire au revoir et l'image disparut.
§§§§
Henry allait bien.
Il était toujours prisonnier de leur ennemi, il était encore loin d'eux, mais il était vivant et il allait bien, il n'avait pas perdu espoir, il savait qu'ils étaient là, qu'il devait tenir encore un peu, et que ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne parviennent jusqu'à lui.
Il était là, quelque part, sur cette île, entouré par des monstres mais ça ne changeait rien.
Ils allaient le trouver, quoi qu'il arrive, ça, Emma n'en doutait pas une seule seconde.
Aussitôt, sa main chercha et trouva celle de Regina avant de la serrer le plus fort possible dans la sienne, et quand la brune lui sourit, la princesse eut la conviction qu'à elles deux, elles seraient capables de soulever des montagnes.
Et de sauver leur fils, ensemble, pour devenir enfin cette famille unie et épanouie qu'Emma n'aurait jamais rêvé qu'ils puissent devenir, et qui lui semblait si loin ce jour fatidique où elle avait ramené Henry à Storybrooke et rencontré sa mère adoptive.
Elle songea brièvement que de là où elles se trouvaient, tout le groupe pouvait probablement les voir en train de se tenir la main et elle n'eut besoin de réfléchir qu'une fraction de secondes pour réaliser qu'elle n'en avait absolument rien à faire.
Elle n'avait pas l'intention de se cacher, et comme Regina n'avait pas retiré sa main même si plusieurs secondes s'étaient déjà écoulées, cela devait sans doute dire qu'elle ne le voulait pas non plus.
Peu importe si ses parents comprenaient ce qui se passait entre elles, tant qu'ils ne lui poseraient pas de questions, elle ne leur en parlerait pas, pas avant d'être revenus à Storybrooke, pas avant que sa relation avec l'ancienne méchante reine soit le seul problème potentiel qu'ils puissent avoir.
En attendant, elle pouvait se réconforter en se disant qu'elle avait une petite-amie incroyablement dangereuse à ses côtés et qu'ensemble elles allaient prouver à Peter Pan qu'on ne s'en prenait pas impunément à leur famille sans en subir les conséquences.
§§§§
« Le cœur du plus pur des croyants, marmonna Rumplestiltskin, les sourcils froncés, comme s'il essayait de résoudre un casse-tête particulièrement complexe.
Emma n'aimait définitivement pas cette expression sur son visage.
- Est-ce que vous savez ce que ça signifie ? Lança-t-elle au Ténébreux.
C'était lui le fils de Peter Pan après tout, et il était le Ténébreux depuis des siècles, si quelqu'un pouvait comprendre quoi que ce soit à tout ça, c'était bien lui, et elle savait qu'elle n'était pas la seule à le penser puisque tous les regards se posèrent sur lui.
L'immortel grimaça.
- Non, admit-il quelques secondes plus tard, non je ne sais pas. En vérité, je n'en sais rien du tout et… et c'est bien ça qui me fait peur. J'ai beau retourner ces mots dans ma tête, encore et encore, tenter de comprendre ce qu'ils sont censés signifier… je n'y arrive pas. Je devrais pourtant. »
Il avait l'air si désemparé et perdu qu'Emma ne put s'empêcher de frémir.
Elle ne se souvenait pas l'avoir déjà vu comme ça, pas à ce point-là en tout cas, et c'était arrivé de plus en plus souvent depuis leur arrivée sur l'île, de le voir déconcerté alors qu'il était pourtant si imperturbable d'ordinaire, et c'était sans doute une preuve supplémentaire de la puissance de Peter Pan puisque même son fils ne savait toujours pas ce qu'il prévoyait de faire.
Elle aurait aimé ne pas avoir aussi peur.
Elle aurait voulu ne pas sentir la peur lui nouer les entrailles à la simple pensée qu'ils puissent arriver trop tard pour sauver Henry et que Pan ait déjà mis son plan à exécution au moment où ils le retrouveraient, quelque qu'il soit.
Et pourtant, malgré le fait d'avoir revu Henry, malgré l'assurance qu'il allait bien, elle ne pouvait faire disparaître cette angoisse qui l'assaillait brusquement.
Une semaine qu'ils étaient là et malgré tout ils n'avaient toujours pas compris pourquoi Peter Pan avait enlevé Henry, ils le savaient d'une certaine manière mais le savoir ne servait à rien s'ils ne saisissaient pas ce que cela devait signifier.
Le cœur du plus pur des croyants.
Ça expliquait beaucoup de choses, si c'était bien ce qu'Emma croyait comprendre derrière ces mots obscurs.
Croyant.
S'il y avait bien un mot qui représentait bien Henry, c'était celui-là.
Henry qui avait cru en sa mère biologique quand elle n'y croyait pas elle-même, qui avait vu une héroïne là où elle ne voyait qu'une ratée, une orpheline, Henry qui avait cru en sa mission et qui n'avait jamais reculé, jamais abandonné, qui avait franchi un portail sans même savoir où il allait atterrir parce qu'il croyait que c'était le seul moyen d'arranger les choses.
Henry qui avait lu un livre de contes et qui là où n'importe quel autre enfant n'y aurait lu qu'une histoire comme les autres y avait vu la vérité et y avait cru.
Il avait cru en la magie et en la malédiction, de toutes ses forces, de tout son cœur, même quand le monde entier tentait de lui prouver qu'il avait tort.
Il s'était battu dans le vide, seul, parce qu'il y croyait et contre toute attente, il avait eu raison.
Et tout prenait tellement sens maintenant qu'elle savait.
Elle avait toujours su qu'Henry n'était pas un enfant comme les autres (quel genre d'enfant prenait le bus seul pour retrouver sa mère biologique qui l'avait abandonné au juste ?) mais elle en avait désormais la confirmation.
Elle ne put s'empêcher de se demander si c'était seulement une coïncidence ça aussi, comme tout ce qui s'était révélé ne pas l'être, l'enlèvement de Neal puis son évasion qui n'en était pas vraiment une, le fait qu'ils se soient trouvés dans le monde sans magie à la même époque, leur rencontre…
Est-ce qu'Henry était comme ça simplement par hasard ou parce qu'il était leur fils, parce qu'il était le descendant de Rumplestiltskin et de Peter Pan, si c'était une histoire de sang, de magie ou d'autre chose dont elle ne savait strictement rien.
À quel point cet enfoiré avait-il orchestré les moindres événements de leurs vies sans même qu'ils ne le sachent ?
Elle espéra que toutes ses choses ne relevaient pas de l'influence de Peter Pan, qu'ils avaient une part de liberté, de choix, de libre-arbitre dans leurs actions, parce qu'elle n'aurait pas supporté l'option contraire.
Mais tout cela ne répondait malheureusement pas à la question la plus importante.
Si Henry possédait réellement bel et bien ce fameux cœur du plus pur des croyants, comme le prétendait l'immortel, alors dans ce cas-là…
Qu'est-ce qui rendait cette particularité aussi importante aux yeux de Peter Pan au juste ?
§§§§
Même s'ils n'avaient pas pu le voir, les bruits causés par les enfants perdus auraient sans doute été suffisants pour qu'ils comprennent sans la moindre difficulté où ils se trouvaient.
Le camp des garçons perdus.
L'endroit où était retenu Henry depuis tout ce temps.
Ils l'avaient enfin trouvé et Emma aurait pu en pleurer de joie si elle n'avait pas été autant épuisée.
Ils y étaient.
Après toute cette souffrance, tout ce temps passé à lutter pour trouver le bon chemin, ils avaient réussi.
Une part d'elle voulait attaquer, tout de suite, mais elle se doutait bien que ce n'était pas une bonne idée.
Ils n'étaient pas prêts, et ils avaient besoin de reprendre des forces et de toute façon, elle savait que si Peter Pan avait voulu éloigner Henry d'eux, il l'aurait déjà fait.
Il voulait jouer avec eux, épuiser leurs forces, leur motivation, leur détermination.
Elle était heureuse d'avoir réussi à lui démontrer qu'il avait eu tort sur toute la ligne.
Maintenant, tout ce qu'ils avaient à faire, c'était installer leur propre camp, décider d'un plan d'action, se reposer puis ensuite réussir à attaquer le camp des enfants perdus, sauver Henry et Wendy, vaincre Pan tout en priant pour le garçon n'ait pas disparu dans un autre endroit de l'île d'ici là.
Un jeu d'enfant, pas vrai ?
A suivre…
