Bonjour, bonsoir à tous et bienvenue dans cette nouvelle fic.

J'y travaille depuis un an, et toute la première partie (l'enfance) est déjà écrite. J'aurai donc un rythme de publication régulier, du moins pour une douzaine de chapitres. Je posterai soit une fois par semaine, soit une fois toutes les deux semaines histoire de me laisser le temps d'écrire la suite. Les chapitres auront des tailles variables, faut pas s'étonner si ça passe d'une centaine de mots à plusieurs milliers!

Maintenant, la partie avertissements. Cette fic est une SI (Self-Insert), et surtout le rating M n'est pas là pour rien. Je vais aborder des thèmes pas joyeux joyeux comme le suicide, le viol ou l'automutilation (ça promet, hein?). Même si y aura aussi plein de passages marrants ou débiles, y aura aussi beaucoup de sériositude et des trucs qui peuvent faire bobo aux âmes sensibles, bla bla. Donc voilà, même si je suis pas capable d'écrire un avertissement sérieux, prudence.

Sinon, j'espère que l'histoire vous plaira. N'hésitez pas à m'envoyer plein de petits mots doux par reviews ou MP pour que j'ai une idée de ce que vous en pensez. Je suis ouverte à toute critique constructive.

Sur ce, j'en profite pour recommander les Elisabeth Bishop d'Ywëna (sur ce site), parce que c'est comme ça que j'ai accroché au début au concept de SI même si j'en ai lu d'autres de très bien depuis, c'est ça qui m'a donné envie d'écrire à la base (regardez dans mes favoris pour trouver d'autres SI de qualité, et merci d'être avec nous pour cette page de pub!).

Bonne lecture, on se retrouve en bas!


« But I am damned
If life itself is condemnation
I am immortal
Thus my freedom is captivity »*

Kamelot-Across the highlands

J'ai un peu plus de trois ans quand je me réveille. Mes souvenirs, jusqu'ici morcelés, me laissant sans cesse replonger dans l'oubli, se sont enfin stabilisés. Je me souviens. Je sais. Une chose cependant reste un mystère à mes yeux: Comment se fait-il que je vive encore ? Ça, et toutes les questions qui en découlent. Les trois dernières années sont passées sans que j'en aie conscience, ou presque. Mon jeune cerveau, tout neuf, a assimilé l'anglais à une vitesse folle. Mon corps a appris, peu à peu, à marcher. Je suis un bébé sain, en bon état de fonctionnement. J'ai trois ans. J'habite à Londres. Mes parents sont plutôt aisés. Je ne sais pas trop ce qu'ils font comme travail, mais ils sont rarement là. Le plus souvent, c'est une gouvernante qui s'occupe de moi. Elle entretient aussi la maison. Maison qui n'est pas gigantesque, mais définitivement pas du genre que mes parents -mes anciens parents- auraient pu s'offrir. Je n'ai qu'une vague idée de ce qu'ont été les trois dernières années. Ma conscience est restée endormie, mes phases d'éveil s'étirant de plus en plus, jusqu'à aujourd'hui. Quand je me suis réveillée ce matin, je me souvenais de cette autre vie, où j'étais française et m'appelais Aurore. Celle où je suis morte quand j'avais dix sept ans. La dernière chose dont je me souviens précisément, à part d'aujourd'hui, est le moment où je me suis laissée tomber dans le vide, quand la douleur causée par le poison est devenue insoutenable, me donnant l'élan qu'il me manquait pour sauter de l'immeuble. Je me souviens. Je me souviens de tout.

Il est quinze heures. La gouvernante vient me chercher dans la chambre où j'étais censée faire la sieste. C'est l'heure d'aller au parc. Je la surprends en insistant pour marcher sans son aide, refusant de lui tenir la main. Je remarque que j'ai perdu ma myopie en me réincarnant. Première bonne nouvelle de la journée... L'équilibre encore hésitant de mon corps me perturbe un peu, mais je sais que je n'aurai pas à l'endurer longtemps. La gouvernante, Mrs Winston, comme je l'apprends à ses « Et alors, qui c'est qui va aller au parc avec Mrs Winston ? », est une femme blanche d'une cinquantaine d'années, aux formes généreuses et à la démarche trottinante.

Je la surprends à nouveau en l'empêchant de me suivre dans les toilettes, et elle ne trouve rien de mieux à faire que d'applaudir en constatant que j'ai réussi à me débrouiller toute seule, impressionnée par mon exploit incroyable. Enfin, nous sortons de la maison et traversons une première rue pour nous diriger le parc. Le quartier dans lequel nous sommes est clairement aisé. Les maisons particulières ne sont pas mitoyennes, et leurs jardinets bien entretenus mériteraient presque le nom de jardin. Tout est calme et le soleil luit dans le ciel d'hiver froid mais dégagé (et moi qui pensait qu'il ne faisait que pleuvoir en Angleterre). Encore une centaine de mètres, et nous arrivons à un boulevard assez large, avec beaucoup de voitures. L'occasion ou jamais.

Le feu est rouge. Mrs Winston s'arrête. Je dois avoir l'air naturel. Elle n'a pas pensé à me prendre la main à l'approche du boulevard. Je vois un camion qui roule vers nous, assez vite. Je ne prends pas le temps de réfléchir à la douleur, à ce que ressentiront mes nouveaux « parents ». De toute façon, je ne suis même pas sûre que tout ça soit réel. Je gazouille, parfaite imitation du bébé enthousiaste, et me précipite en direction du parc au moment où le camion s'apprête à passer devant nous en trombe.

*Mais je suis damné si la vie elle-même est une condamnation. Je suis immortel, ma liberté est captivité.


J'avoue que ce chapitre est super court. Comme je suis gentille et généreuse je publierai le suivant demain, si j'oublie pas.

En espérant avoir au moins éveillé vôtre curiosité, à bientôt!

Signé: Un poulpe laineux des Antilles