2- Problèmes de confiance (parc d'attractions / inversion des rôles / tu t'en es sorti avec le crime alors que le couteau est dans mon dos)

TK se releva, à peine dix minutes après s'être assis, quand des ombres l'entourèrent. Il reconnut le son des crans de sûreté qui étaient retirés d'armes à feu et sentit la terreur l'envahir. Epuisé, n'ayant rien mangé depuis la veille au soir et persuadé que les terroristes l'avaient retrouvé, il se mit à trembler de tous ses membres sans pouvoir se retenir et ses larmes silencieuses coulèrent de plus belle. Il leva les mains alors que deux hommes s'approchaient de lui, leurs armes pointées sur lui. Le premier était grand, brun, musclé et avait des yeux bleus. Le second était blond, plus petit et plus trapu que son acolyte, lui aussi avait des yeux bleus. Tous deux avaient recouvert le bas de leurs visages de bandanas, ce qui leur donnait au air de brigands, mais qui donnait aussi à TK l'espoir qu'ils ne fassent pas partie des terroristes. Cependant, il savait qu'il n'était pas hors de danger pour autant.

"T'es qui ?" demanda le brun.

La voix était ferme, mais pas menaçante, ce que le jeune homme supposa être un bon signe. La peur lui nouant toujours les entrailles, il répondit d'une voix tremblante.

"TK.

- Qu'est-ce que tu fais ici ?

- J'ai promis à mon mari de tout faire pour leur échapper.

- Il est où ton mari ?"

La scène du pont se rejoua dans son esprit. Alors qu'ils l'avaient presque traversé, des coups avaient retentit et Carlos s'était effondré. TK avait voulu s'arrêter, lui porter secours, mais le policier lui avait hurlé de courir et de ne pas se laisser prendre. Le cœur en miettes il s'était exécuté, conscient que tout ce qu'il gagnerait à l'aider serait de mourir. A peine avait-il quitté le pont qu'il avait regretté d'avoir abandonné l'amour de sa vie, il avait regardé derrière lui et son cœur s'était serré. Les hommes masqués embarquaient Carlos avec eux. Le policier avait la jambe en sang, il boitait au milieu d'eux sans se débattre.

"Ils l'ont." répondit-il.

Un sanglot lui échappa alors qu'il réalisait qu'il ne verrait plus jamais son mari. Le blond baissa son arme, mais l'autre ne bougea pas.

"Fouille-le." gronda-t-il.

Le plus petit des deux s'avança alors vers lui en rangeant son pistolet dans la ceinture de son pantalon dans son dos.

"Ne bouge pas." lui dit-il en arrivant à sa hauteur.

TK ne comptait pas faire le moindre mouvement, dans la mesure de son contrôle, il tremblait toujours comme une feuille. Il fit de son mieux pour ne pas réagir quand l'homme lui fit une fouille digne des meilleurs policiers. L'homme se saisit de son porte-feuilles qui était dans la poche intérieur de sa poche et en regarda le contenu en rejoignant son compagnon.

"Secouriste ? demanda-t-il en sortant sa carte professionnelle.

- Oui, pompier secouriste à Austin, Texas.

- Qu'est-ce que tu fais à New York ?

- On est venu passer du temps avec mon demi-frère."

Le brun échangea un regard avec son acolyte et baissa son arme.

"Si tu veux on est quelques uns à s'être réfugiés ici après le début des attaques. Tu peux te joindre à nous.

- Vraiment ?"

TK sentit une vague de soulagement le saisit, il sentit ses dernières forces le quitter et ses jambes se dérober sous lui. L'homme qui l'avait fouillé vint à ses côtés et l'aida à se remettre sur ses pieds.

"Aller mon gars, viens avec nous, on a quelques vivres."

Le plus jeune accepta l'aide offerte, rassembla ses forces et suivit le blond. L'autre homme fermait la marche, pour le surveiller ou assurer leurs arrières ? TK l'ignorait, mais il se doutait que c'était un mélange des deux.

En chemin, il réalisa qu'ils étaient dans une sorte de parc d'attraction d'intérieur. Les manèges à l'arrêt, les lumières éteintes, les marionnettes abandonnées et les costumes de mascottes vides lui donnèrent la chair de poule, il avait l'impression d'être dans un cimetière.

Le parc d'attractions était le cimetière des manèges, mais la ville de New York et au moins celles autour étaient un vrai charnier. Il pria pour ses proches. Il pria pour que ce cauchemar ne soit pas arrivé dans l'ensemble des Etats-Unis et pour que son père et ses amis de la 126 soient en sécurité au Texas. Il pria pour que Jonah et Enzo aient survécu à cette attaque et qu'ils soient en sécurité quelque part. Plus que tout, il pria pour que Carlos soit en vie quelque part, pour qu'il survive et qu'ils puissent se retrouver. Ses cris lui ordonnant de courir tournaient en boucle dans sa tête, sa culpabilité de l'avoir abandonné grandissait en lui et nourrissait ses envies de revanche. Il se fit la promesse de tout faire pour le retrouver, ainsi que Jonah. Peu lui importerait sa vie à présent, si elle devait se faire sans son mari à ses côtés, elle ne valait pas la peine d'être vécue.