Préambule :

J'ai ressorti ma copie de l'Ordre du Phénix et j'avais oublié à quel point le livre est loooong ! Et j'avais aussi oublié que un tiers du livre se déroule avant qu'Harry ne mette les pieds à l'Ecole.

On est reparti pour un nouveau Tome :)

J'espère réussir à poster au moins une fois par mois. Idéalement ce sera deux fois par mois !

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Chapitre 1 : Canicule

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Blablabla : télépathie

* langue des signes*

$Fourchelangue$

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De toute sa vie, Marc Granger n'avait jamais connu d'été aussi chaud. C'était absolument infernal. L'air était brûlant sans la moindre humidité. Dans les parcs l'herbe était jaune paille, loin du vert luxuriant auxquels la population était habituée.

Tout le monde tentait de lutter contre cette chaleur étouffante, mais certains avaient plus de mal. Marc avait bien troqué chemise à manche longue contre des chemisettes, mais il devait porter sa blouse et il imaginait facilement l'indignation de sa clientèle s'il venait en bermuda au lieu de ses habituels pantalon de costume.

Il n'était pas aisé d'être un dentiste par une telle température.

Dieu merci, le cabinet était climatisé ! Mais dès qu'il fallait sortir de l'enceinte protégée et affronter les rues brûlantes, Marc finissait tout rouge, suant et soufflant comme un bœuf et c'était fort désagréable.

Il en venait presque à envier leur secrétaire qui avait le loisir de venir en robe légère (et qui s'était accaparé le ventilateur).

Marc attendait avec impatience d'être enfin en congé. Son collègue et partenaire devait revenir de sa croisière en Méditerranée la semaine prochaine. Le père Granger pourrait à ce moment-là partir en congés et profiter de sa famille et surtout finir ce maudit travaux dans la chambre de sa fille à naître !

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Être enceinte par quelque trente-cinq degrés était, de loin, la pire chose au monde. Pétunia avait beaucoup trop chaud, c'était infernal. Elle avait les jambes lourdes, envie d'aller aux toilettes toutes les demie-heure à cause du petit démon boxant sa vessie et elle suait comme une fontaine sous cette chaleur assommante.

Même les multiples sorts refroidissant jetés par Alice, Severus ou Mordred ne parvenaient pas à satisfaire sa demande. Elle avait TROP CHAUD !

Et en prime elle s'ennuyait comme un rat mort.

Max lui demandait de lever le pied depuis juin, mais Pétunia l'avait joyeusement ignoré. Marc lui avait également demandé, mais elle avait réussi à lui faire abandonner l'idée (son époux la connaissait et avait préférer mettre des règles en place pour qu'elle se ménage plutôt que de lui interdire complètement l'accès au Black Bee (ce qu'elle refusait de faire))

Puis Mordred s'en était mêlé mi-juillet. Et le vampire avait eu gain de cause de façon tout à fait malhonnête. Il avait mis en place une foutue barrière magique empêchant Pétunia d'entrer dans le bar tant que sa fille ne serait pas née.

Sale tricheur !

La seule chose rattrapant un peu la fourberie du Seigneur Vampirique était les multiples pots de sorbets glacés qu'il faisait livrer chez Pétunia.

Privée de l'accès à son lieu de travail, la gérante blonde avait renoué avec un vieil hobby qu'elle n'avait pas fait depuis des années : la peinture. Lorsqu'elle n'était pas en train de piller son congélateur, Pétunia peignait. C'était apaisant de mélanger ses couleurs puis de faire naître sous ses pinceaux des paysages paisibles.

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A une dizaine de rues de l'appartement familial Granger-Evans se trouvait un parc, assez grand qui était souvent pris d'assaut par les habitants du quartier. Cependant, par cette chaleur écrasante, il était presque désert. La pelouse habituellement vert émeraude avait viré au jaune paille alors que l'herbe brûlait sous les rayons du soleil assassin.

Alors que le soleil baissait derrière les immeubles entourant le parc, la chaleur emmagasinée par le sol rayonnait, brûlant les dos des deux adolescents allongés sur des bancs en pierre. Les deux gamins avaient l'allure toute en membres des adolescents en pleine poussée de croissance. Les trais de leurs visages étaient incroyablement similaires et tous deux avaient des cheveux noirs mal coiffés et des lunettes. Si le square était aussi plein que d'habitude, ils auraient attiré bien des regards de jugements avec leurs jeans troués, leurs T-shirts délavés et leurs baskets couvertes de terre.

Mais très franchement, aucun des jumeaux de Pétunia n'en avaient quelque chose à faire.

Ils étaient en vacances. C'était deux mois de pur laissé-allé où ils n'avaient par à faire semblant. Léo abandonnait sa routine matinale, laissant sa tignasse vivre sa vie et Harry, sous le furieux soleil d'été, gagnait un peu de couleur. Marc aimait plaisanter que s'il avait deux fils différents en juin, il se retrouvait très vite avec deux clones parfaitement identiques à la fin de l'été. Et il était vrai qu'arrivé le mois d'août, si les jumeaux s'habillaient de manière identique, il était impossible de les différencier physiquement.

Laissant son regard se perdre dans l'immensité du ciel, Léo contacta son jumeau grâce au lien les unissant.

Harry ?

Oui ?

Que fait l'Ordre du Phénix à ton avis ?

Y a au moins un gars qui nous surveille.

Il doit se faire chier.

C'est certain.

Et les autres ?

Si Dumbledore est plus malin que la première fois, il aurait récupéré cette prophétie de merde et l'aura détruite.

Dix contre un qu'il ne l'a pas fait, ricana Léo

Je refuse de parier contre toi, répliqua Harry.

Léo sourit. Son frère lui avait parlé de la prophétie de Sibylle Trelawey. C'était vraiment surprenant que cette bonimenteuse ait réussi à pondre deux prophéties sérieuses.

J'hésite vraiment à leur dire, finit par dire Harry après plusieurs longues minutes de silence

Dire ? Dire quoi ?

Que Voldemort n'est pas une menace imminente.

Léo roula des yeux

Et tu expliques comment que 1) tu saches créer une prison dimensionnelle, 2) que tu ais su a l'avance que le Seigneur des Ténèbres allait revenir ?

Un long silence répondit à Léo.

C'était pour ça que Léo était un Serpentard et que Harry était un Poufsouffle à ascendance Gryffondor. Il était loyal mais stupide.

Debout, ordonna soudainement Harry faisant grogner Léo. Bouge, y a Dudley !

Léo se redressa, tendu comme la corde d'un arc. Il jura en voyant que le ciel était passé de l'or et sang du couché de soleil à un violet foncé presque noir. Passant sous un lampadaire, de l'autre côté du parc, Dudley avançait d'un pas vif, son sac en jean se balançant à chacune de ses enjambées.

MERDE !

Les deux jumeaux détalèrent en direction de leur cousin/frère aîné. Les parents Granger-Evans laissaient une grande liberté à leurs enfants durant les vacances. Ils devaient juste respecter deux règles : leurs devoirs devaient être finis avant le mois d'août et les jumeaux devaient impérativement rentrer à la maison au plus tard en même temps que Dudley.

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Dudley Stephen Evans haussa un sourcil lorsque les deux cafards lui servant de fratrie débaroulèrent en courant. Ils avaient encore une fois oublié l'heure. Si le voyant n'avait pas volontairement fait un détour par le parc, ils seraient à nouveau arrivés après lui et leurs parents auraient sévi.

*Bonne journée ?* signa un des jumeaux avec ce sourire faussement angélique qu'ils maîtrisaient à la perfection.

*Vous aviez encore oublié l'heure.* accusa Dudley sans répondre à la question de son frère

*Non* / *Oui.* répondirent-ils de concert.

Leur aîné leva les yeux au ciel. Les jumeaux étaient chaotiques au possible depuis toujours. Le voyant savait qu'il y avait quelque chose d'anormal chez eux, mais il ne savait pas quoi. Il n'avait pas du tout envie de creuser. Il chopait systématiquement une migraine de l'enfer lorsqu'il y réfléchissait trop. Putain de Magie.

« Tu as eu de nouvelles commandes ? » demanda finalement Harry, permettant à Dudley de savoir qui était qui.

* Mon carnet de commande est plein jusqu'à fin septembre. Ça marche étonnamment bien. *

Dudley avait eu sa maîtrise de Potion en Août dernier. Reconnu et accrédité par la Confrérie Mondiale des Potionnistes et Apothicaires, il pouvait brasser et vendre des potions au public.

Initialement Duley brassait quelques potions dans la cuisine de l'appartement familial lorsque Mordred lui passait une commande. Puis il avait commencé à proposer les potions les plus basiques et demandées au Black Bee. Il avait eu un succès immédiat.

* Tu vends en moyenne tes potions 6 % moins chers que tes concurrents.* commenta Léo. * Les gens ont soit la flemme, soit les chocottes de faire des potions. Je ne suis pas surpris que ça marche bien.*

*Et tu livres à domicile.* rajouta Harry

Malgré la demande toujours plus grande, Dudley avait d'autres priorités (entre autre obtenir son diplôme de fin d'études.) et s'était retrouvé saturé assez vite. Jack, qui passait encore plus de temps au Black Bee que Mordred s'était rendu compte des difficultés de Dudley.

Le Vampire avait joué les entremetteurs et avait présenté Béa, sa petite-nièce vampirique, à Dudley. La jeune femme qui avait la vingtaine depuis un long moment adorait les potions. Elle n'avait pas de maîtrise mais Dudley l'avait testée et elle avait un très solide niveau ASPIC. Cela étant largement suffisant pour les trois quarts des potions demandées, Dudley avait proposé un partenariat à Béa.

Ensembles ils fondèrent l'entreprise « Les Potions de Léopold » (d'après le nom de l'amour de jeunesse de Béa) et installèrent dans un local du Black Bee qu'ils louaient à Pétunia et Mordred. A deux, répondre à la demande fut bien plus aisé et ils se retrouvèrent rapidement avec du stock.

Et voyant Peter revenir d'une journée exaltante où il avait pourri la vie de Rita Skeeter, Béa et Dudley avaient eu la même pensée au même moment. Le gamin pouvait leur servir de livreur ! Il adorait voyager dans les Ombres et courir partout.

La première vente par correspondance s'était faite quatre jours après grâce à une petite annonce dans le Chicaneur. Peter, fier comme un paon d'avoir une telle responsabilité, s'était rendue au fin fond de l'Écosse pour livrer une potion très particulière intervenant dans le traitement de certains tissus magiques. L'expérience avait été concluante pour les associés ainsi que pour leur client qui leur passait depuis des commandes régulières.

Cela faisait un trimestre que l'entreprise tournait très bien. Ils avaient trouvés leurs rythmes. Leur trésorerie augmentait à un rythme contant et ils auraient bientôt assez pour s'acheter un vrai local pour bosser.

Mais il y avait eu un petit grain de sable dans cette machine bien huilée. Un grain de sable bien imprévu et surprenant.

* J'ai reçu une demande d'Apprentissage.* signa Dudley après s'être tourné pour faire face aux jumeaux.

« PARDON ? » s'exclamèrent-ils de concert.

*Techniquement c'est Maître Léopold qui a reçu une demande d'Apprentissage.*

*Sans déconner ? * demanda Harry

*Ils doivent pas s'attendre à ce que Maître Léopold soit un sorcier caché de 18 ans.* sourit Léo

*Et encore moins qu'il travaille en binôme avec une brasseuse et un livreur vampire * compléta Dudley avec souffrance, faisant éclater de rire les deux cornichons.

*Merlin, dis-moi que tu as dit oui * signa Léo entre deux hoquets de rire.

* Je dois en parler à Béa.* répondit Dudley avant de leur demander comment s'étaient passées leurs journées.

Il fallut un moment aux jumeaux pour maîtriser leurs fou-rires. Si l'un y parvenait mais avait l'imprudence de croiser le regard de l'autre, il replongeait. Finalement, alors que le trio était à mi-chemin entre le parc et l'appartement, les jumeaux s'étaient calmés.

* J'ai fini de réviser mes ASPIC de métamorphose et Potion.* déclara Léo

*Tu as besoin d'aide ? * demanda Dudley

*Nan, c'est gentil, je gère.* le rassura Léo * Et j'ai répondu à la lettre de Arietis Black.*

*C'est qui ?* demanda Dudley tandis que Harry demandait pourquoi le Black le contactait.

* Son grand-père est Phineus Black qui a été banni en 1915 pour avoir voulu aider les non-magiques. Et Arietis me contacte parce que sa fille va rentrer à Poudlard en septembre. Iel flippe pas mal.*

*Iel ?*

*Personne ne sait si Arietis est un homme ou une femme* annonça Léo.

* Vraiment ?*

*Sirius a posé la question. J'ai rarement vu un échange aussi amusant.* sourit le Serpentard *Non Harry je n'en dirais pas plus. Demande à Sirius. Ou Arietis.*

*Y en a pas un pour rattraper l'autre. J'espérais encore vainement que seul Harry soit un gremlin* soupira Dudley s'attirant l'indignation des deux.

* Puisse que c'est ça, je te donnerai pas la lettre de Nick !* bouda Harry.

* Oh ! Lui et Peppa vont bien ?* demanda Dudley.

Tandis que Harry parlait du couple que les Grangers avaient rencontré en Corse plusieurs années auparavant, Dudley laissa ses pensées vagabonder.

Léo et Harry étaient brillants. De véritables génies. Et pourtant ils pouvaient être si aveugles…

Nick et Peppa étaient des fausses identités utilisées par Nicolas et Pernelle Flamel.

Dudley l'avait compris. Hermione l'avait compris. Pétunia et Marc l'avaient également deviné.

Le voyant avait hâte de voir la réaction des jumeaux lorsqu'ils comprendraient que le « jeune » aux cheveux verts avec qui ils s'envoyaient des fions par hiboux postaux étaient l'Alchimiste le plus célèbre d'Europe.

Cela promettait d'être drôle.

Mais en attendant Harry bombardait « Nick » de questions sur les Pierres de Cœurs. Le Poufsouffle avait trouvé une vieille Pierre de Cœur dans le Coffre Familial des Potter. Il souhaitait la réactiver et surtout l'améliorer avant de lier au Cottage des Étoiles.

Harry expliquait comment il comptait utiliser les runes pour renforcer la Pierre de Cœur lorsque Dudley laissa échapper une exclamation étrange, semblable à un frisson (improbable par cette chaleur) comme si on l'avait brusquement plongé dans un bain d'eau glacée.

Quelque chose venait de bouleverser la nuit tout entière. Le ciel, rendu orangé par la lumière des lampadaires était soudainement devenu d'un noir d'encre sans la moindre lueur. Les bruits habituels de la ville (circulation, discutions lointaines, pas des badauds) avaient disparu, cédant place à un silence oppressant dont l'intensité terrifia Dudley.

Le jeune homme se mit à trembler de façon incontrôlable, pris d'une peur irrationnelle. Les jumeaux s'étaient de part et d'autre de lui, l'un regardant devant, l'autre derrière. Ils avaient tous deux brandi leurs baguettes, mais Dudley n'en avait pas vraiment conscience. Une Vision frappait aux portes de son esprit. Une Vision violente comme il en avait rarement eu. Il avait l'impression qu'on lui fendait le crane à coups de hache !

L'un des jumeaux, ou les deux, siffla sans que Dudley puisse se concentrer sur lui (eux ?). Au bout de la ruelle une silhouette gigantesque était sortie de l'obscurité poussant de longs soupirs rauques comme des râles. Elle glissait doucement vers le trio, sans que l'on puisse distinguer ni pieds ni visage sous la longue robe à capuche.

Deux mains grisâtres, visqueuses, couvertes de croûtes glissèrent entre les plis du vêtement et se tendirent vers les trois garçons. La terreur balaya la peur et Dudley sentit le maigre contrôle qu'il avait sur ses pouvoirs lui glisser des mains alors que la Vision submergeait son Esprit.

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Un dragon ? Sérieusement ?!siffla Harry en se tournant vers Léo.

Le Serpentard haussa les épaules en regardant les deux Patroni s'évanouir au bout de la ruelle. Léo était la Mère des Dragons. Son Patronus avait évolué lorsqu'il avait revu Norberta. Leur lien s'était réveillé et cette fois Léo savait qu'il ne se rendormirait pas.

$Comment va Dudley ?$ demanda Léo en s'accroupissant aux cotés de son jumeau devant leur aîné blond.

Le Voyant s'était affaissé contre le mur lorsque les deux détraqueurs avaient attaqués. Il n'avait pas réagi lorsque les créatures s'étaient approchées de lui. Ses yeux couverts d'un voile blanc étaient fixés dans le vide.

$Il est en pleine Vision.$ répondit Harry en secouant sa main devant le visage figé de son frère aîné.

$Merde. On ne peut pas le bouger et pourtant on ne doit absolument pas rester ici.$ siffla Léo.

$On fait comment ? Il fait deux fois notre taille ! grinça le Survivant en attrapant une main amorphe du Voyant et en tentant de le relever.

$On appelle les secours !$

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Marc Granger n'était pas spécialement connu pour ses éclats émotionnels. C'était même le contraire. Il était calme et posé. Il analysait les choses, pesant ses options avant de prendre une décision. Il ne fonçait pas tête baissée, il n'attaquait personne, pas plus qu'il ne menaçait de les castrer avec une cuillères rouillée (il laissait cela à sa moitié). Son collègue aimait plaisanter que si Pétunia était un volcan en éruption, Marc était un glacier.

Rose, la mère de Marc, n'était absolument pas d'accord avec cette description. Son fils était comme la mer. Calme et sereine un jour, déchaînée et mortelle le lendemain, cachant des profondeurs insoupçonnée et des trésors engloutis. Rose avait élevée seule son fils et elle se souvenait de l'adolescence mouvementé de ce dernier. Marc affichait cette façade de calme zénitude maîtrisée. Mais dans les faits, il était prêt à prendre les armes en un claquement de doigts. Et son expérience lui assurait de faire MAL s'il en avait l'envie.

Hors, en cette trop chaude soirée d'août, Marc Granger avait terriblement envie de faire souffrir quelqu'un.

SES FILS AVAIENT ÉTÉ ATTAQUÉS !

Marc avait cru avoir une attaque lorsqu'il avait ouvert la porte de l'appartement pour trouver les jumeaux trop pales et tremblants encadrants Tamara qui portait Dudley inconscient dans ses bras.

(Tamara faisait la moitié de la taille de Dudley et pourtant elle le portait comme une princesse sans la moindre peine. La scène aurait pu être comique si la situation n'était aussi tragique).

Dudley avait été allongé dans le canapé. Tamara avait lancé un sort de surveillance devant la prévenir dès que le jeune homme se réveillerait. Marc avait tiré les jumeaux et leur accompagnatrice dans la cuisine et leur avait demandé ce qu'il s'était passé et s'il devait avertir la police.

« Attaque de Détraqueurs », avait déclaré Tamara en donnant du chocolat aux jumeaux qui continuaient de trembler de façon sporadique.

(Marc devrait certainement s'inquiéter du fait que des membres de la Ruche Vampirique de Londres connaissent suffisamment sa cuisine pour savoir où était le chocolat.)

« J'ai besoin de plus d'informations », avait répondu Marc en sortant d'un compartiment magiquement caché du frigo une poche de sang qu'il tendit à la vampire.

(Marc devrait aussi s'inquiéter du fait que des Vampires soient si souvent chez lui qu'il ait du sang dans son frigo).

« Ce sont des créatures artificielles qui se nourrissent des âmes des vivants. Normalement ils sont parqués à Azkaban sous le contrôle du Ministère. Je »

L'explication de Tamara avait été coupée par un courrier du Ministère de la Magie indiquant que les jumeaux avaient violé la loi, qu'ils étaient expulsés de Poudlard et qu'un Agent allait venir brisé leurs baguettes.

La Vampire spécialisée dans les soins avait été interrompues une NOUVELLE fois lorsqu'une lettre de DUMBLEDORE avait ordonné aux jumeaux de ne pas bouger et de ne pas s'inquiéter et Marc avait déchiré la lettre avant d'en lire la fin. D'où ce clown exigeait quoi que ce soit de ses enfants ?!

La TROISIÈME lettre avait été la goutte de trop.

« Tamara, peux-tu prévenir Mordred de ce qui se passe ? Et accepterais-tu de porter cette lettre à Maître Tonks ? »

La Vampire hocha la tête et disparut dans l'ombre.

Marc aurait vraiment pu s'inquiéter de la familiarité s'étant développé entre sa famille et la Ruche de Londres, mais très sincèrement, il s'en cognait pas mal. Il avait largement plus confiance en eux que dans le Ministère et les sorciers.

« Papa ? » demanda l'un des jumeaux, intervenant pour la première fois.

Marc les serra tous les deux dans ses bras. Bientôt ils seraient trop grands pour qu'il puisse le faire.

* Ne vous inquiétez pas. Mangez votre chocolat et veillez sur Dudley s'il vous plais. Je dois régler quelque chose. On mangera de la pizza après.* signa-t-il après les avoir lâcher

Les deux adolescents (Dieux qu'ils étaient jeunes) hochèrent la tête et retournèrent dans le salon avec leur frère aîné. Resté seul Marc inspira profondément, calmant la tempête se déchaînant sous son crane. Il était absolument FURIEUX ! Mais il fallait être malin. Foncer tête baissée ne le mènerait à rien…

Il devait prévenir Hermione. Et Rose. Et Severus ! Les Granger allaient avoir besoin du Tuteur Magique des Jumeaux.

« Soirée de merde », soupira le dentiste en se frottant les tempes.

L'UNIQUE point positive de cette soirée était que Pétunia était partie dormir très tôt, épuisée par la chaleur. Cela lui avait éviter le stress de ce cirque. Marc aurait au moins la possibilité de lui apporter les nouvelles en douceur.

Maigre réconfort.

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OMAKE : Arietis et Sirius

Sirotant un verre de champagne, Sirius regardait ses nouveaux cousins avec une vive attention. Ils étaient incroyablement nombreux pour cette réunion de la Maison Black. Heureusement que les ruines de Winterfell étaient larges et que le principal résident, l'hippogriffe Buck supportait aisément cette invasion.

C'était à la fois agréable et perturbant de voir autant d'yeux gris argents dans cette foule. Sirius avait perdu l'habitude d'avoir une famille nombreuse, alors avoir autant d'individus porteurs des traits physiques et magiques de sa famille demandait un ajustement.

Finalement le regard de l'animagus s'arrêta sur l'individu qui le perturbait le plus. Arietis Black était atypique. Son visage était fin et ses pommettes hautes. Ses lèvres étaient pleines et peintes aujourd'hui d'une vive couleur argent qui n'était pas sans rappeler la couleur de ses yeux. Ceux-ci étaient bordés de longs cils et soulignés d'un trait de khôl. Arietis possédait une haute stature avec une taille fine et des jambes longues. Tout cela rendait le personnage incroyablement attirant. Il y avait juste un détail qui faisait buguer Sirius depuis le début de cette réunion.

Impossible de savoir si Arietis était un homme ou une femme. Son physique était androgyne, ses vêtements auraient aussi bien pu être porté par Sirius que par Androméda sans demander la moindre altération. Même le nez de Patmol n'avait permis à Sirius de résoudre le problème !

Il n'y avait donc qu'un seul moyen de savoir ! Demander directement à l'intéressé-e !

Sirius s'approcha et engagea la conversation. C'était facile. Il suffisait de parler de la fille d'Arietis pour que celui-ci s'illumine. Finalement au bout d'une dizaine de minutes où ils avaient parlé de la petite, des transformations animagus et de l'architecture alsacienne (non, Sirius ne savait pas comment c'était venu sur la table), Sirius parvint à poser la question qui le turlupinait.

« Arietis, sans vouloir te manquer de respect, est-ce que tu es une femme ou un homme ? »

« Je suis un rouage de la roue du Destin » répliqua Arietis du tac au tac.

Sirius haussa un sourcil.

« Quel est ton genre ? » retenta l'animagus

« L'Essence du Mal. » annonça Arietis avec un sourire plein de dents

Léo qui s'était approché et écoutait la conversation ricana. Sirius sentit sa paupière tiquer. Il était un Maraudeur ! C'était lui qui embrouillait les gens ! D'où osait-on le faire tourner en bourrique ?

« Ok, mais qu'est-ce qu'il y a dans ton pantalon ? » redemanda-t-il, ayant apprit avec sa psy que certains individus différenciaient l'identité de genre et la biologie. (Et que certaine fois la biologie s'était gourée.)

« La Liberté ! » s'exclama Arietis alors que Sirius lâchait un râle de frustration et que Léo Black-Potter mourrait de rire sur le coté.