J'ai actuellement 3 Arcs d'ores-et-déjà écrits et prêts à être publiés !
Mais je ne suis pas sûre que publier 30 chapitres d'un coup soit une bonne idée... non ?
(Déjà que je dois m'occuper aussi de leur traduction anglaise, c'est pas de la tarte mais 'faut bien que quelqu'un s'en occupe, ça va pas se faire tout seul !)


Le lendemain matin, Yumi se dirigea vers Kadic avec un poids sur ses épaules qui semblait avoir doublé depuis la veille. La nuit avait été un tourbillon d'angoisses et de doutes. Ses rêves, fragmentés et oppressants, étaient peuplés de scènes où ses pouvoirs se manifestaient de manière imprévisible, parfois destructrice. Elle se réveillait en sursaut, le cœur battant, redoutant le jour où elle perdrait complètement le contrôle. Cette angoisse la suivait désormais comme une ombre, lourde et oppressante.

Alors qu'elle franchissait le portail du collège, le soleil déjà haut dans le ciel, elle sentit le regard des autres élèves glisser sur elle sans vraiment la toucher. Elle avait l'impression d'évoluer dans un monde parallèle, déconnectée de la réalité qui l'entourait. Le brouhaha habituel de la cour lui parvenait de loin, étouffé, comme si elle était immergée sous l'eau.

En traversant la cour, elle aperçut Ulrich et Odd qui l'attendaient près de l'entrée principale du bâtiment. Ulrich, fidèle à lui-même, la salua d'un signe de la main, son visage reflétant une attention bienveillante. Odd, de son côté, ne put s'empêcher de glisser une de ses blagues habituelles, cherchant à alléger l'atmosphère qu'il percevait probablement comme un peu trop tendue.

"Eh, Yumi ! Toujours en formation pour devenir une magicienne de Kadic ? J'ai entendu dire que les crêpes de la cantine lévitent maintenant à cause de toi," plaisanta-t-il avec son éternel sourire éclatant, espérant la faire sourire à son tour.

Yumi sourit faiblement, mais son sourire manquait de sincérité. L'humour d'Odd, d'ordinaire si efficace pour la distraire, glissait sur elle sans parvenir à dissiper l'inquiétude qui la rongeait. "Si seulement c'était aussi simple, Odd," répondit-elle en haussant les épaules, tentant de masquer le trouble qui assombrissait son regard.

Ulrich, plus attentif aux émotions de Yumi, remarqua immédiatement l'ombre qui planait sur son visage. Fronçant les sourcils, il s'approcha d'elle, sa voix empreinte de sollicitude. "Yumi, tu sais... si tu as besoin de parler..." Ses yeux la scrutaient avec cette intensité protectrice qui lui était propre, cherchant à comprendre ce qui la troublait tant.

Yumi évita son regard, fixant un point invisible devant elle, luttant pour ne pas laisser transparaître l'angoisse qui l'habitait. Elle savait qu'Ulrich se faisait du souci pour elle, mais elle n'était pas prête à partager le poids de ses inquiétudes, de ses peurs. "Je vais bien, Ulrich. Juste un peu fatiguée, c'est tout," dit-elle rapidement, espérant clore la conversation avant qu'elle ne prenne une tournure trop personnelle.

Ulrich, cependant, n'était pas convaincu. Il resta silencieux un instant, cherchant les mots justes pour exprimer son inquiétude sans la brusquer. "Si tu le dis…" répliqua-t-il finalement, mais son ton trahissait son doute. "Mais si tu as besoin, tu n'hésites pas. D'accord ?"

Yumi hocha la tête, murmurant un "Oui, merci," à peine audible avant de se diriger vers la salle de classe. Ses pas étaient lourds, et chaque mouvement lui demandait un effort immense, comme si le simple fait d'avancer dans la journée représentait un défi insurmontable.

Une fois qu'elle fut hors de vue, Odd se tourna vers Ulrich, son air habituellement enjoué remplacé par une expression de préoccupation. "Elle n'a pas l'air dans son assiette, tu ne trouves pas ?" demanda-t-il, son ton sérieux contrastant avec son attitude habituelle.

"C'est clair, quelque chose la tracasse," répondit Ulrich, hochant la tête, son regard suivant le chemin emprunté par Yumi. Il sentait qu'un lourd fardeau pesait sur elle, mais il ne savait pas comment l'aider. "On devrait garder un œil sur elle."

Odd, cherchant à alléger l'atmosphère, tenta un sourire. "Peut-être qu'elle a juste besoin d'un peu d'espace," suggéra-t-il, avant d'ajouter avec une pointe d'humour : "Mais si elle se met à léviter en classe, je serai là pour prendre des photos !"

Ulrich esquissa un sourire malgré lui. "Espérons qu'on n'en arrive pas là," répondit-il, mais son cœur restait lourd d'inquiétude.


Après les cours, Yumi se sentit envahie par un besoin urgent de solitude. L'attention constante de ses amis, bien qu'animée par les meilleures intentions, devenait étouffante. Elle avait besoin de s'éloigner, de mettre de la distance entre elle et cette inquiétude qui pesait sur ses épaules. Ses pas la menèrent instinctivement vers le parc, un lieu où elle avait souvent trouvé refuge dans le passé.

Le parc, avec ses arbres imposants et ses allées ombragées, offrait un havre de paix au milieu du tumulte de ses pensées. Le bruit des feuilles sous ses pieds, le chant des oiseaux cachés dans les branches, tout cela contribuait à apaiser son esprit, ne serait-ce qu'un peu. Mais aujourd'hui, même la sérénité du parc ne suffisait pas à dissiper le malaise qui l'étreignait.

Alors qu'elle traversait les allées, les yeux rivés sur le sol, une voix familière la fit sursauter, brisant le fil de ses pensées.

"Yumi ?"

Elle se retourna brusquement et aperçut William, debout à quelques mètres d'elle, les mains nonchalamment enfouies dans ses poches. Il lui souriait avec cet air en coin qui lui était si caractéristique, un sourire qui, autrefois, aurait pu la rassurer, mais qui aujourd'hui éveillait en elle une vague de méfiance. Depuis que William avait été sous l'emprise de XANA, Yumi ne pouvait s'empêcher de douter de ses intentions, même lorsqu'il semblait être redevenu lui-même.

"William ? Qu'est-ce que tu fais ici ?" demanda-t-elle, son ton empreint de méfiance, son corps instinctivement tendu. Elle se tenait prête à réagir, bien qu'elle ne sache pas exactement à quoi.

"Je me promenais. J'avais besoin de prendre l'air après cette journée interminable," répondit-il avec un air de désinvolture, comme s'il n'y avait rien de plus naturel. Il l'observait avec une curiosité qui la mettait mal à l'aise, mais qui, en même temps, la poussait à vouloir baisser sa garde. "Et toi ? Tu as l'air soucieuse. Quelque chose ne va pas ?"

Yumi hésita. Elle ne souhaitait pas se confier à William, pas après tout ce qu'il s'était passé. Pourtant, une partie d'elle ne pouvait s'empêcher de ressentir une certaine forme de réconfort en sa présence. "Juste… trois fois rien," finit-elle par dire, sa voix empreinte de fatigue.

William s'approcha, son visage se faisant plus sérieux, son sourire s'effaçant pour laisser place à une expression sincère. "On peut marcher un peu ensemble, ça te fera peut-être du bien." Sa proposition semblait désintéressée, mais Yumi ne pouvait s'empêcher de rester sur ses gardes.

Après un moment d'hésitation, Yumi hocha lentement la tête. Peut-être qu'une simple promenade ne pourrait pas faire de mal, et, contre toute attente, elle accepta son offre. Ils commencèrent à marcher côte à côte, leurs pas se synchronisant instinctivement, mais le silence entre eux était chargé de non-dits.

"Tu sais," reprit William après quelques minutes, brisant doucement le silence, "je comprends ce que c'est d'être submergé par des choses que les autres ne peuvent pas comprendre. Parfois, on a l'impression d'être seul contre le monde entier."

Ces mots, prononcés avec une sincérité désarmante, résonnèrent en Yumi. "Oui… c'est un peu comme ça que je me sens en ce moment," avoua-t-elle doucement, surprise par sa propre confession. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle se sentait encline à lui ouvrir une petite porte sur son monde intérieur.

"Je m'en doutais," dit William en la regardant intensément, ses yeux cherchant à capter chaque nuance dans l'expression de Yumi. "Mais tu es forte, Yumi. Tu as une force en toi que peu de gens ont. Et même si tu te sens seule, tu n'as pas besoin de l'être."

Il s'arrêta, se tournant vers elle avec une gravité nouvelle. "Je sais que tu ne me fais plus confiance comme avant, et je comprends. Mais je veux que tu saches que je suis là pour toi. Peu importe ce que tu traverses, tu n'es pas seule."

Yumi le regarda dans les yeux, sentant une chaleur étrange l'envahir, une chaleur qui, malgré sa méfiance, la réconfortait. Et si William avait vraiment changé ? pensa-t-elle, son esprit oscillant entre l'espoir et la méfiance. Mais une petite voix, enfouie au fond d'elle, persistait à la mettre en garde : N'oublie pas ce qu'il a fait… ce qu'il pourrait encore faire…

"Merci, William," dit-elle finalement, sa voix tremblante. "C'est… c'est gentil de ta part."

William lui sourit, un sourire qui semblait sincère, et pour la première fois depuis longtemps, elle sentit une partie de ses réserves fondre. "Tu n'as pas à me remercier. Je suis là pour toi, c'est tout."

Ils continuèrent de marcher, côte à côte, dans un silence apaisant. Yumi se surprit à apprécier cette complicité retrouvée, même si une partie d'elle restait vigilante. William avait toujours eu ce don de la mettre à l'aise, de lui faire baisser sa garde, et bien qu'elle sache qu'elle devait rester sur ses gardes, une part d'elle-même voulait croire qu'il avait vraiment changé.


Le soleil commençait à se coucher, peignant le parc de nuances dorées et orangées. Les ombres des arbres s'étiraient, et la douce lumière du crépuscule enveloppait tout d'une ambiance presque magique. Yumi se sentait étrangement apaisée en compagnie de William, comme si ses inquiétudes, ses peurs, avaient été temporairement mises en sourdine. Pourtant, une petite ombre de méfiance persistait, tapie quelque part dans un coin de son esprit, un sentiment de malaise qu'elle ne pouvait ignorer complètement.

Alors qu'ils marchaient, William brisa soudainement le silence, sa voix plus grave qu'auparavant. "Tu sais, Yumi," commença-t-il, marquant une pause comme pour choisir ses mots, "je pense souvent à toi. À nous."

Yumi s'arrêta net, surprise par le tournant de la conversation. "À nous ?" répéta-t-elle, son cœur battant plus fort dans sa poitrine. Elle ne s'était pas attendue à ce genre de déclaration.

William hocha la tête, son regard se faisant plus intense, perçant presque. "Oui. Avant que tout ça n'arrive, avant que XANA ne complique tout… Je pensais qu'on aurait pu avoir quelque chose de spécial." Ses mots étaient chargés de sous-entendus, et l'intensité de son regard ne faisait qu'accentuer la tension qui montait entre eux.

Yumi sentit son cœur s'accélérer. Elle ne s'attendait pas à ce genre de conversation, surtout pas maintenant, alors qu'elle était déjà si confuse. "William, c'est… compliqué. Tu sais ce qu'il s'est passé, et ce n'est pas facile de revenir en arrière." Elle tentait de garder son calme, mais une partie d'elle se sentait déstabilisée par la tournure des événements.

"Je sais," répondit-il en s'approchant d'elle, réduisant la distance entre eux. "Mais j'ai changé. Et je crois que tu as aussi changé. On pourrait recommencer, oublier tout ce qui s'est passé…" Sa voix, douce et persuasive, avait quelque chose de presque hypnotique.

Yumi recula légèrement, mal à l'aise face à cette proximité soudaine. "Je ne sais pas si c'est possible, William. Il y a trop de choses entre nous." Elle sentait son malaise grandir, mais elle ne pouvait s'empêcher d'être tentée par ses paroles.

"Ou peut-être que c'est justement ça qui nous lie," répliqua-t-il, sa voix devenant plus douce, presque envoûtante. "On a traversé tellement de choses, Yumi. Ensemble, on pourrait tout surmonter."

Yumi sentit un frisson la parcourir. Les mots de William étaient séduisants, envoûtants même, mais quelque chose au fond d'elle lui hurlait que tout cela n'était pas normal. Pourquoi suis-je si tentée de croire ce qu'il dit ?se demanda-t-elle, luttant contre l'attraction étrange qu'elle ressentait.

"William… je… je dois y aller," dit-elle en se détournant, essayant de mettre de la distance entre eux. Elle savait qu'elle devait partir avant de se laisser entraîner par des sentiments qu'elle ne comprenait pas.

Mais avant qu'elle ne puisse faire un pas, William attrapa doucement son poignet, l'empêchant de partir. "Ne pars pas. S'il te plaît," murmura-t-il, sa voix emplie d'une sollicitude désarmante, presque désespérée.

Yumi se figea, sentant une vague de chaleur envahir son corps là où il la touchait. C'était agréable, réconfortant même, et pourtant, une petite voix au fond d'elle continuait de l'alerter. Elle se retourna pour le regarder, et ce qu'elle vit dans ses yeux la glaça sur place.

Une lueur rouge, presque imperceptible, traversa le regard de William, et Yumi comprit immédiatement ce qui se passait. Non… pas encore…pensa-t-elle avec horreur, sentant la terreur se glisser dans ses veines.

"William, lâche-moi," dit-elle fermement, essayant de retirer son poignet de son emprise, mais ses mouvements étaient lents, comme si quelque chose drainait ses forces.

"Pourquoi partir maintenant, Yumi ?" répliqua William, son sourire devenant plus sombre, presque prédateur. "On est si bien ensemble, non ?"

Yumi sentit son cœur s'accélérer. Elle savait qu'elle devait s'échapper, mais elle se sentait étrangement faible, comme si ses forces la quittaient progressivement, absorbées par une force invisible.

William resserra son emprise sur son poignet, et Yumi sentit une énergie sombre la traverser, comme un courant électrique. "Tu vois, Yumi… Il n'y a pas de raison de lutter. Tu te sens déjà mieux, n'est-ce pas ?"

Elle lutta pour se dégager, mais ses mouvements étaient devenus lents, comme si elle était plongée dans un rêve. Ses pensées se brouillaient, et elle se sentait à la fois attirée et repoussée par William, cette dualité la déchirant intérieurement.

"William… ce n'est pas toi… XANA te contrôle encore," murmura-t-elle, essayant de rester lucide malgré l'influence croissante de William.

"XANA n'a jamais cessé de me contrôlé. Peut-être qu'il sait tout simplement ce qui est bon pour nous," répondit William d'une voix douce, presque persuasive. "Peut-être qu'il veut juste… nous rapprocher."

Yumi secoua la tête, tentant de chasser l'influence de William, mais la chaleur qu'elle ressentait continuait de s'intensifier, brouillant ses pensées. Non… je dois me concentrer… Je ne peux pas le laisser faire…pensa-t-elle, mais sa détermination vacillait.

William, sentant sa résistance faiblir, changea de tactique. D'un mouvement fluide, il passa un bras autour de sa taille, la soulevant délicatement du sol, ses gestes étonnamment tendres. "Repose-toi, Yumi. Tout ira bien… Je vais te protéger," murmura-t-il à son oreille, sa voix douce comme un chant hypnotique.

Yumi, luttant contre l'inconscience qui la gagnait, murmura faiblement : "Lâche-moi… William…" Mais sa voix était trop faible, comme étouffée par la torpeur qui l'envahissait.

Ses paupières devinrent lourdes, et bientôt, ses yeux se fermèrent, son corps cédant à l'épuisement. William la porta alors avec une étrange tendresse, comme s'il s'agissait d'une danse, ses pas lents et calculés. Il la serra doucement contre lui, murmurant à son oreille : "Tu verras, Yumi… XANA est le seul à pouvoir vraiment te protéger."


Alors qu'il avançait doucement, Yumi inconsciente dans ses bras, William entendit des bruits de pas précipités derrière lui. Il se retourna juste à temps pour voir Ulrich et Odd arriver en courant, leurs visages déformés par la colère et l'inquiétude.

"William ! Lâche Yumi tout de suite !" s'écria Ulrich, sa voix pleine de fureur. Son regard était fixé sur William, une flamme de colère brûlant dans ses yeux.

Odd, toujours enclin à détendre l'atmosphère même dans les pires moments, lança avec un sourire en coin : "Quoi, t'as décidé de jouer les princes charmants maintenant ? Désolé, mais ton plan foireux vient de prendre fin !" Son ton était léger, mais la tension dans son corps trahissait sa vigilance.

William sourit froidement en les voyant approcher. "Ulrich… toujours là pour jouer les héros. Mais tu sais, Yumi est mieux avec moi. Je peux lui offrir ce que tu ne pourras jamais lui donner." Sa voix était douce, presque caressante, mais ses mots étaient empreints d'une menace sous-jacente.

Ulrich sentit sa colère monter d'un cran. "Lâche-la, William. Je ne me répéterai pas." Son ton était ferme, chaque mot prononcé avec une résolution inébranlable.

Odd, cherchant à distraire William, commença à faire des mouvements exagérés, comme s'il préparait une sorte d'attaque de kung-fu. "Hé, William, tu as peut-être la force, mais moi, j'ai les blagues ! Et crois-moi, elles peuvent être mortelles." Il tentait de détourner l'attention de William, espérant créer une ouverture pour Ulrich.

William esquissa un sourire, mais il était clair qu'il perdait patience. "Odd… Toujours aussi agaçant." Sa voix était devenue plus froide, son sourire s'effaçant.

Ulrich, voyant que les négociations n'aboutiraient à rien, décida d'agir. Il se précipita vers William, tentant de le déséquilibrer pour récupérer Yumi. Mais même en portant Yumi, William était étonnamment fort et parvint à repousser Ulrich d'un geste brusque.

"Tu ne l'auras pas, William !" s'écria Ulrich en se jetant à nouveau sur lui, utilisant cette fois son poids pour forcer William à lâcher Yumi.

William, pris de court, vacilla légèrement sous l'assaut d'Ulrich. Voyant une opportunité, Odd se précipita à son tour et tenta de frapper William à la jambe pour le faire tomber. "Allez, Superman, c'est l'heure de l'atterrissage forcé !" lança-t-il, son ton empreint de détermination.

Bien que déstabilisé par l'attaque d'Odd, William refusa de lâcher prise. "Vous n'avez aucune chance contre moi. XANA m'a donné une force que vous ne pouvez même pas imaginer," déclara-t-il, sa voix vibrante de puissance.

Mais alors qu'il prononçait ces mots, un appel retentit sur le portable d'Ulrich. C'était Jérémie.

"Ulrich, Odd, écoutez-moi. XANA a activé une tour, et Aelita est déjà sur Lyoko pour tenter de la désactiver. Mais elle a besoin de renforts. Vous devez vous dépêcher de la rejoindre !" expliqua Jérémie, sa voix tendue, consciente de l'urgence de la situation.

"On a un léger problème ici, Jérémie. William a capturé Yumi et il n'a pas l'intention de la lâcher !" répliqua Ulrich en luttant contre William, ses muscles tendus par l'effort.

"Faites tout ce que vous pouvez pour la libérer, mais dépêchez-vous, Aelita ne tiendra pas longtemps seule !" insista Jérémie, son ton révélant l'urgence de la situation.

Profitant de la distraction de cette conversation, William fit un pas en arrière, mais Ulrich ne lâcha pas prise. Il tira sur le bras de Yumi, essayant de l'arracher des griffes de William. Odd, de son côté, continuait de harceler William, essayant de l'atteindre avec des coups rapides et imprévisibles.

"Allez, laisse tomber, William ! Ce n'est pas un concours de bras de fer !" lança Odd, grimaçant sous l'effort, mais déterminé à ne pas laisser Yumi entre les mains de William.

Finalement, après un dernier effort commun, Ulrich parvint à tirer suffisamment fort pour arracher Yumi des bras de William. Déséquilibré, William recula de quelques pas, son sourire s'effaçant alors que la rage commençait à remplacer son assurance.

"Vous n'avez gagné qu'une bataille," déclara William d'une voix froide, ses yeux brûlant d'une lueur inquiétante. "Mais la guerre est loin d'être terminée." Ses mots étaient un avertissement, une promesse de revenir plus fort.

Sur ces mots, il fit demi-tour et s'éloigna rapidement, disparaissant dans les ombres du parc, laissant Ulrich et Odd essoufflés, mais soulagés.

Ulrich se pencha immédiatement sur Yumi, vérifiant qu'elle allait bien. "Elle respire. Elle est juste inconsciente," dit-il, une lueur de soulagement dans ses yeux.

Odd, se penchant également sur Yumi, ne put s'empêcher de lancer avec son habituelle légèreté : "Hé, je sais qu'elle est entre de bonnes mains, mais tu crois qu'elle m'en voudra si je lui raconte ce qui vient de se passer ? J'ai un super sketch en tête, ça la réveillera sûrement !"

Ulrich esquissa un sourire en secouant la tête. "Attends déjà qu'elle reprenne ses esprits, Odd. On doit d'abord la ramener à l'usine." Sa voix était douce, mais le fait que XANA se mettait à user d'autant de tactiques pour capturer Yumi ces derniers jours l'inquiétait profondément.


Pendant ce temps, à l'usine, Jérémie surveillait les moniteurs avec une intensité croissante. Les images qui défilaient sur ses écrans montraient une situation bien plus grave que prévu. La tour activée par XANA n'était pas une simple distraction : elle était entourée de créatures plus nombreuses et plus puissantes que d'habitude, une véritable armée prête à tout pour empêcher Aelita d'atteindre son objectif.

"Aelita, tu es la seule sur Lyoko pour le moment. Ulrich et Odd sont en retard, ils s'occupent de William et de Yumi. Tu vas devoir te débrouiller seule jusqu'à leur arrivée," déclara Jérémie dans son micro, sa voix trahissant une angoisse qu'il essayait de contenir.

Aelita, déjà virtualisée dans le Territoire des Montagnes, hocha la tête, bien consciente de la gravité de la situation. "Je vais faire de mon mieux, Jérémie. Mais il y a beaucoup de monstres ici…" répondit-elle, son ton révélant une détermination inébranlable malgré les difficultés.

"Tiens bon, Aelita. Ils arrivent dès qu'ils peuvent," répondit Jérémie, l'inquiétude perçant dans sa voix. Il savait que chaque minute comptait, que chaque seconde d'attente mettait Aelita en grand danger.

Aelita se mit immédiatement en mouvement, ses réflexes aiguisés par l'urgence de la situation. Elle utilisa ses pouvoirs pour esquiver les tirs des Bloks et des Krabs qui patrouillaient autour de la tour. Les créatures de XANA semblaient plus agressives que jamais, leurs attaques se succédant sans relâche.

Elle savait qu'elle devait désactiver la tour au plus vite, mais la tâche s'annonçait plus difficile que prévu. Les monstres étaient partout, et leur nombre semblait croître à mesure qu'elle s'approchait de son objectif.

"Jérémie, ils sont trop nombreux !" cria-t-elle en se protégeant d'une salve de tirs, ses mouvements devenant de plus en plus précaires.

"Je sais, Aelita. Mais tu dois continuer. Ils seront bientôt là," répondit Jérémie tout en tapotant nerveusement sur son clavier, cherchant désespérément une solution pour alléger la pression sur Aelita.


Pendant ce temps, de retour à Kadic, Ulrich et Odd avaient ramené Yumi à l'usine, son corps inconscient étant un rappel poignant de la bataille qu'ils venaient de livrer. Alors qu'elle commençait à reprendre conscience, les événements récents affluèrent dans son esprit, un mélange de confusion et de terreur l'envahissant.

"Ulrich… Odd…" murmura-t-elle en ouvrant les yeux, encore désorientée, ses pensées floues. La lumière vive de l'usine la fit cligner des yeux, ses souvenirs se réajustant progressivement.

"Ça va, Yumi. On t'a récupérée juste à temps," dit Ulrich avec un sourire rassurant, bien que la tension dans sa voix fût palpable. "William a essayé de t'emmener, mais il n'a pas réussi."

Yumi se redressa lentement, sentant ses muscles endoloris, son esprit encore embrouillé par ce qu'elle venait de vivre. "Je… je suis désolée. Je n'aurais pas dû le laisser m'approcher." Sa voix était faible, teintée de culpabilité. Elle se sentait responsable de ce qui était arrivé, de la faiblesse qu'elle avait laissée transparaître.

Odd, fidèle à lui-même, tenta de détendre l'atmosphère avec une blague. "Hé, ne t'en fais pas. On a tout sous contrôle. Et puis, si jamais William revient, je lui réserverai une blague encore plus nulle que la dernière." Son sourire était léger, mais son regard trahissait une réelle inquiétude pour son amie.

Yumi esquissa un sourire, mais il manquait de chaleur. Quelque chose en elle avait changé, quelque chose de profond et d'inquiétant. Son regard était plus froid, presque distant, comme si une partie d'elle s'était refermée. "Merci, Odd. Mais je crois que je vais devoir apprendre à me défendre moi-même." Sa voix était ferme, presque résolue, mais elle n'échappait pas à une certaine froideur.

Ulrich, remarquant ce changement subtil mais significatif, préféra ne pas insister. "Tu n'as pas à faire ça seule," dit-il doucement, essayant de la rassurer.

"Je sais, mais il faut que je sois plus forte," répliqua-t-elle, son ton tranchant, sans équivoque. Elle sentait en elle une nouvelle détermination, mais aussi une distance grandissante par rapport à ses amis, un mur invisible qu'elle érigeait entre elle et eux pour se protéger.

Jérémie interrompit leur échange. "Les gars, j'ai besoin de vous sur Lyoko. Aelita est en difficulté, et XANA a concentré ses forces autour de la tour." Son ton était urgent, chaque mot pesant d'une gravité certaine.

"On y va," répondit Ulrich en se tournant vers Yumi. "Tu es prête ?" demanda-t-il, cherchant son approbation.

"Oui," dit-elle, sa voix calme mais déterminée. Elle se sentait prête, non pas seulement à affronter XANA, mais aussi à affronter ce changement en elle, cette froideur qui s'installait peu à peu.

Ils se dirigèrent vers les scanners pour être virtualisés, mais Yumi resta silencieuse, son esprit tourné vers les événements récents. Elle savait que quelque chose en elle était en train de changer, et elle ne voulait pas inquiéter ses amis davantage.

"Virtualisation !" lança Jérémie alors que les scanners se refermaient sur eux, les propulsant vers Lyoko.


Une fois sur Lyoko, Ulrich et Odd rejoignirent Aelita, qui luttait toujours contre les créatures de XANA. Yumi, malgré le traumatisme récent, se lança immédiatement dans la bataille, ses mouvements précis et rapides, comme un mécanisme bien huilé.

"On est là, Aelita ! Tiens bon !" cria Ulrich en attaquant un Krab qui s'approchait dangereusement d'Aelita, sa lame fendant l'air avec précision.

"Vous arrivez à temps ! XANA a vraiment tout misé sur cette tour," répondit Aelita, ses mouvements fluides mais empreints d'une certaine fatigue. Elle avait tenu bon, mais elle savait que ses forces étaient limitées.

Odd, fidèle à son habitude, ne put s'empêcher de lancer une pique en attaquant un Blok. "C'est tout ce que t'as, XANA ? Tu devrais vraiment revoir ta stratégie !" cria-t-il en décochant une flèche laser, son rire léger contrastant avec la gravité de la situation.

Yumi, elle, restait silencieuse, concentrée uniquement sur l'élimination des monstres autour d'elle. Ses mouvements étaient presque mécaniques, sa froideur contrastant avec l'énergie habituelle de l'équipe. Elle se battait avec une intensité nouvelle, presque féroce, ses pensées tournées uniquement vers l'accomplissement de la mission.

Finalement, après un combat acharné, ils parvinrent à se frayer un chemin jusqu'à la tour. Aelita s'élança à l'intérieur et désactiva rapidement la tour, apportant un soulagement palpable à l'équipe.

"Tour désactivée," annonça Aelita en ressortant, son souffle court mais soulagée. "C'était moins une."

"Bien joué, tout le monde," dit Ulrich, essoufflé mais soulagé de voir la tour désactivée, la menace écartée pour le moment.

Odd se laissa tomber sur le sol virtuel, feignant l'épuisement. "Pfiou, j'ai bien mérité une petite sieste virtuelle après ça… et peut-être même des lasagnes virtuelle, qui sait !" lança-t-il, son sourire revenant malgré la fatigue.

Yumi se contenta de hocher la tête, son visage fermé, ses pensées ailleurs. Elle sentait en elle un changement profond, une froideur nouvelle qu'elle ne parvenait pas à chasser.

De retour à l'usine, alors que Jérémie lançait le retour vers le passé, Yumi évita de croiser le regard de ses amis.