Chapitre 5 :

Test

Ce fut très tôt samedi matin que Harry prit le chemin de la chambre des rituels qui, comme son nom l'indiquait, servait pour pratiquer les rituels ou certaines magies, enchantée pour protéger et éviter toute interférence. Il trouva rapidement l'endroit dans une tour, une pièce vide et lisse dont seul les fenêtres et la lumière animait l'immobilité. Il entra et referma derrière lui, sortant sa baguette pour faire apparaître ce dont-il avait besoin. Aujourd'hui, il commençait avec les tests que Adélème lui avait recommandé de faire, très curieux de voir ce que cela donnerait. Il avait opté pour plusieurs choses : un rituel de détection de particularités magiques destiné à détecter les natures de magies exceptionnelles, les éventuels héritages de créatures. Ensuite, il ferait un rituel de détection des dons innés capable de trouver des pouvoirs comme le fourchelang, les métamorphomages, des légilimens naturels, les empathes… Et il terminerait par un rituel pour détecter les magies puissantes qu'il avait vécu dans sa vie, curieux de voir s'il pourrait apprendre quelque chose d'intéressant avec cela.

Les trois procédures étaient simples et semblables et il entreprit de s'installer, prenant le livre expliquant les démarches pour mettre en place le premier rituel avec un cercle magique, quelques bougies gravées, des parchemins vierges et une plume magique. Les autres ressemblaient, le cercle juste un peu différent comme les incantations nécessaires. Le premier cercle prêt, il s'assit au centre pour ensuite réciter l'incantation nécessaire, regardant la plume s'animer pour écrire sur un parchemin alors qu'il sentait de léger courants de magies l'entourer et l'observer, le scruter et presque le tripoter, la sensation assez amusante. Il enchaîna ainsi les trois petits rituels les uns après les autres, sentant l'épuisement cogner férocement à sa porte pour être royalement ignoré. Lorsqu'il eut terminé, il rangea le tout de quelques sorts avant de récupérer les parchemins, s'asseyant à même la pierre pour les lires, curieux.

Le premier parchemin était issu du dernier rituel, celui pour les magies puissantes qu'il avait vu dans sa vie. Le rapport était découpé en plusieurs parties associées à un âge à chaque fois, débutant par sa naissance. La première chose était ces fameux rituels de détection traditionnellement fait avec les nouveaux nés, lui confirmant que ses parents l'avaient fait peu après sa venue au monde. La suivante le lien de parrain avec Sirius. Venait ensuite la protection du sacrifice de sa mère, lui serrant le cœur à ce souvenir. Dans la même partie venait le fameux avada kedavra de Voldemort immédiatement suivit d'un lien d'âme. Il stoppa un moment perplexe. Lien d'âme ? Lui qui avait pensé voir la connexion mentale, se trouvait devant un lien d'âme. Il ne savait absolument rien sur le sujet mais à priori, c'était plus puissant qu'un lien mental. Cela pouvait expliquer la manière atypique dont s'était passée le rituel de rupture. Il se demanda alors si la connexion mentale découlait du lien d'âme, certainement, et si la rupture du premier impliquait la rupture du second ou non, le stressant. Se disant qu'il aurait peut-être sa réponse plus loin, il continua sa lecture. La magie suivante était le lien de tutelle avec Albus Dumbledore, ravivant sa colère alors que l'homme l'avait fait juste après la mort de ses parents et avant de le mettre chez les Dursley. Il prit une grande inspiration pour se calmer continuant.

Il n'y avait ensuite plus rien avant la veille de ses treize ans avec l'empoisonnement au venin de basilic et les soins aux larmes de phénix. Il y avait ensuite sa première exposition aux détraqueurs, sa deuxième avec sa chute vertigineuse en plein match et sa troisième face à la nuée qu'il avait affronté pour sauver Sirius. Venait ensuite l'utilisation du retourneur de temps, clôturant sa troisième année. À la quatrième, il y avait le contrat avec la Coupe de Feu et le rituel de résurrection de Voldemort, le doloris et le priori incantatem. On retrouvait les détraqueurs de Privet Drive puis la rupture du lien de parrain à la mort de Sirius.

La suite, il la connaissait. Il trouva le rituel de rupture de lien, soupirant d'un immense soulagement lorsque juste derrière il trouva la mention de la rupture du lien d'âme. L'accession à ses titres arrivaient ensuite, suivit de l'effacement de la Trace, de la fin de la tutelle d'Albus Dumbledore et de la reconnaissance de majorité magique. Sa recherche de précepteur se trouvait juste après, suivit de leur contrat et serment ensemble. Et enfin, il y avait les rituels de détections qu'il venait de faire. Si ce n'était le lien d'âme à la place du lien mental, rien ne le surprenait vraiment, cela le rassurant alors qu'il avait crains de découvrir encore il ne savait quoi de complément tordu. Mais non. Il se promit de faire des recherches sur les liens d'âmes lorsqu'il en aurait le temps, ne s'en inquiétant pourtant que peu en sachant qu'il était bien rompu maintenant.

Il passa alors au second parchemin, celui des détections de dons innés. Il ne fut pas du tout surpris par le fourchelang, heureux de constater qu'il ne l'avait pas perdu avec la rupture du lien. Mais il y avait autre chose qui cette fois le surprit. Vision d'aura. Il ignorait totalement ce dont-il s'agissait, se promettant de faire des recherches là dessus. Le troisième et dernier parchemin arriva alors entre ses doigts, celui ces particularités magiques comportant trois lignes : âme augmentée, magie enrichie et porteur de vie. Il resta perplexe, une nouvelle fois totalement ignorant de ce que cela pouvait signifier. Il faudrait assurément qu'il s'informe là dessus. Mais ce n'était pas sa priorité aussi, il prit les documents avec lui, rejoignant son bureau pour se mettre au travail. Les livres s'accumulaient dans sa salle de travail entre ceux prêtés par Adélème et ceux qu'il avait déjà pioché dans sa bibliothèque. S'il avait cru ne jamais s'y retrouver dans cette masse d'ouvrages, la pièce possédait un enchantement complexe pour aider. Tout les livres étaient liés à la pièce et à un tableau magique représentant un bibliothécaire fictif connaissant tout des ouvrages présents à travers cette magie. Il suffisait de l'interroger sur un titre, un auteur, une année de publication, un sujet… Et il donnait tout les livres répondants aux critères, capable également d'aider à affiner les dits critères lorsqu'il avait trop de résultats. Harry avait donc rapidement pu trouver des livres recommandés par son mentor ou qui pouvaient aider. Sur les conseils d'Adélème, il en avait commandé bien d'autres plus récents après avoir vérifié dans ses registres qu'il ne les avait pas dans une autre demeure ou un coffre.

Il avait vraiment beaucoup de lecture à faire mais contrairement au passé, il ne faisait plus la grimace, se mettant au travail avec détermination. Il y passa le week-end entier sans vraiment prendre de pause ne serait-ce que pour manger et seul les interventions de ses elfes pour lui proposer des repas lui rappelait qu'il était l'heure. Mais il refusait, manquant d'appétit et ne voulant pas s'arrêter ne serait-ce que quelques minutes dans ses études. Les elfes n'avaient pas laissé tomber, lui préparant plusieurs petites choses à manger qu'il pouvait picorer en travaillant, s'assurant qu'il ait toujours à boire. Grâce à cela, le jeune lord mangea tout de même un peu malgré tout, le nez plongé dans les livres du levé du soleil jusqu'à bien après qu'il ait disparu.

Dimanche vit l'arrivée de plusieurs lettres pour lui, le surprenant alors qu'il n'attendait rien de tel. Il comprit pourtant en voyant de qui elles venaient : Dumbledore, Remus, Ron, Hermione et Ginny. Soupirant, s'apercevant qu'il ne voulait pas de cela maintenant, il ouvrit les courriers. Globalement, le contenu était le même, seul le ton et la manière d'écrire étaient différents. Celle de Dumbledore était autoritaire de manière mesurée, faussement inquiète, transpirant la déception. Celle de Remus paniquée et paternaliste. Celle de Ron était chaotique et frénétique, celle d'Hermione moralisatrice et réprobatrice et celle de Ginny affolée et coléreuse. Mais en substance, le contenu était le même : où était-il ? Qu'est-ce qui lui avait pris de partir ? Des reproches sur le fait de n'avoir rien dit et d'être aussi imprudent. Et surtout l'ordre de revenir au Square ou au Terrier sur le champs.

Il se sentit agacé et très énervé, en colère. Pas un seul ne se disait qu'il lui était peut-être arrivé quelque chose, qu'il avait peut-être une bonne raison. Ils ne lui demandaient pas comment il allait, s'il avait besoin d'aide. Non, ils le prenaient pour un gamin capricieux et impulsif qui avait fait un caprice et qui avait besoin d'être remis en place et puni. Le ton était clairement à l'ordre pour chacun d'entre eux lorsqu'ils lui disaient de rentrer quelque soit la manière et les mots. Et cela le rendit un peu plus furieux. Aucun d'eux n'avait d'ordre à lui donner. Dumbledore n'aurait plus jamais rien à dire après tout ce qu'il avait découvert. Remus qui l'avait totalement abandonné chez les Dursley dans son enfance quand il aurait pu venir le voir et l'aider n'avait certainement pas à prétendre à la moindre autorité sur lui. Quand à Ron, Hermione et Ginny, ils n'avaient rien à dire sur sa vie et sa manière de la mener non plus. Ils écrivaient comme s'ils pouvaient lui commander sans lui demander son avis et cela ne lui plut guère.

Il hésita à répondre mais il se décida à le faire histoire d'être laissé tranquille. Il fit une courte lettre expliquant qu'il était en sécurité, qu'ils se verraient à la rentrée et qu'il prenait du temps pour lui, demandant à être laissé tranquille. Il doutait que cela fonctionne mais ce n'était pas comme s'il avait l'intention de répondre à d'autres lettres après avoir clairement dis une fois ce qu'il en était. Il dupliqua la lettre, donnant la même à tous. Ne voulant pas envoyer Hedwige, il demanda à Dobby qui avait accès à la fois au Terrier, au Square et à Poudlard d'aller les déposer sans se montrer, ce que l'elfe fit avec joie. Il n'avait vraiment pas envie de penser à ses amis, à l'Ordre ou à tout cela avec tout ce qu'il avait découvert et toutes les questions qu'il se posait encore. D'autant plus qu'il savait que si tout ce petit monde se mêlait de ce qu'il était en train de faire, il les aurait tous sur le dos à le réprimander, à tenter de le dissuader sûrement, à mettre leur nez dans ses affaires, à le distraire de son travail… C'était hors de question. Il avait bien trop à faire et c'était bien trop important.

Il répondit donc rapidement avant de sortir cela de sa tête et de se remettre au travail. Il avait déjà appris tellement cette semaine. Le fonctionnement des lords était particulièrement intéressant. Il savait désormais que les titres de lords, leur transmission, ne dépendait pas uniquement du sang. Adélème avait expliqué que si dans la plus part des cas, le lord transmettait son titre à son enfant, son héritier, cela pouvait ne pas fonctionner si la Magie n'approuvait pas l'héritier, son choix passant par les chevalières. Si la Magie refusait l'héritier, les chevalières brûlaient terriblement, ne s'ajustaient pas et ne pouvaient être portée. Cela n'était presque jamais arrivé mais cela existait. Les chevalières étaient aussi vieilles que les titres, faîtes par la Magie elle même. Adélème avait aussi expliqué que même s'il avait des enfants, un lord pouvait choisir un autre héritier, de son sang ou non, qu'il jugeait plus digne, plus à la hauteur de la fonction et si la Magie approuvait, le titre pouvait ainsi changer de lignée. Il fallait juste un lien entre le lord et l'héritier qu'il désignait. C'était extrêmement rare mais c'était possible et Harry avait ainsi appris que tout les titres avaient au moins une fois changé de nom ainsi. Il savait aussi que s'il n'y avait plus d'héritier jugé digne par la Magie et les conditions du titre en question, le titre pouvait rester en sommeil jusqu'à ce qu'il y ait un lord approprié, la Magie ne désignant jamais un lord par dépit.

Le lien de sang était pourtant toujours préféré pour plusieurs raison : les lignée de lords étaient anciennes, parfois très anciennes, porteuses d'héritages souvent puissants, uniques et rares. Le fouchelang, les héritages de créatures, les pouvoirs de divination, de maîtrise de magie particulière… Cela passait par le sang et était très précieux aux lords. Il y avait cela et le fait que la bénédiction de la Magie était plus puissante transmise par le sang. Mais c'était aussi l'assurance d'une famille qui connaissait son devoir, leur histoire, leur responsabilités… bien plus susceptible de donner et former de bons lords armés pour accomplir la mission que la Magie leur avait donné. Des familles avec une magie puissante et riche, des relations, des savoirs et des moyens participant à leur devoir.

Adélème avait expliqué que la dérive de cette obsession du sang-pur venait de ce soucis d'avoir des héritiers à la hauteur de la Magie et de leur titre, une famille et un entourage capable d'un soutient sans faille, la chose déformée et étendue aux autres avec le temps. Le sang-pur avait été une de leur discussion et Harry avait appris que c'était une préoccupation réelle et pas seulement une affaire de discrimination. Adèlème avait expliqué que si le sang moldu pouvait permettre de participer à la diversité et à la santé génétique, trop de sang moldu effaçait la magie, les gènes moldu prenant l'ascendant sur les gènes magiques. C'était donc une histoire d'équilibre et de prudence. S'enfoncer dans l'idée du sang aussi pur que possible menait à la consanguinité et à tout les problèmes que cela engendrait en plus de donner des cracmol mais trop de sang moldu dans une famille en faisait décliner la magie jusqu'à la faire disparaître. Le jeune lord comprit alors que personne n'avait raison autour de lui et que c'était plus qu'une affaire de discrimination ou de tolérance et d'intégration. Les sangs-purs comme les pro-moldu allaient tous dans le murs dans un sens ou l'autre si cela durait trop et cela lui fit totalement revoir sa vision du sang magique, lui donnant matière à réflexion.

Il apprenait. Il apprenait beaucoup de choses tellement intéressantes qu'il s'y plongeait totalement, tout cela l'aidant à bien mieux comprendre le monde autour de lui. Et il découvrait aussi que certains sujets comme la politique et le droit l'intéressaient énormément quand il avait cru devoir se forcer un peu. Pourtant, il trouvait cela passionnant, l'économie attirant toute son attention dans son soucis de prendre soin de son héritage. Après une semaine d'enseignement, il était vraiment heureux d'avoir contacté Adélème. Il se sentait avancer, il se sentait moins idiot et ignorant, il comprenait mieux les choses, voyait plus de possibilité pour l'avenir et il était d'autant plus déterminé à s'appliquer dans son apprentissage, de plus en plus certain d'avoir trouvé sa voie.

Lundi matin n'avait pas fait exception à ses nouvelles habitudes et il s'était levé très tôt, sortant de cauchemars éprouvants. Il avait commencé par une douche pour s'éclaircir les idées avant de s'habiller, remettant en place les sorts cachant son apparence épuisée et amaigrie. Puis il se rendit directement à son bureau pour travailler, s'occuper, se changer les idées. Il refusa un petit déjeuné proposé par Dobby, le cœur encore au bord des lèvres et l'appétit toujours presque absent. Il vit l'elfe danser sur ses pieds l'air inquiet mais il lui sourit avec douceur, changeant de sujet en rappelant qu'ils auraient probablement des invités ce matin, lui demandant de prévoir quelque chose pour eux. L'elfe ne sembla pas totalement dupe mais il approuva et s'en alla pour aller travailler et le laisser étudier. Peu avant l'heure d'arrivée de son mentor et de ses potentiels nouveaux professeurs, il se leva, alla vérifier son allure puis le salon d'apparat plus adapté pour les conversations formelles mais aussi pour une ambiance plutôt détendue. Il savait que pour les conversations sérieuses avec des personnes qu'il voulait impressionner ou des adversaires, le salon d'affaire serait mieux, plus strict et imposant dans l'identité du lord des lieux et de sa puissance. Le salon familial était parfait pour les amis et la famille, la détente et le petit salon qui lui était entièrement réservé, pour les choses encore plus privée même si tant qu'il était le seul à vivre ici, les deux derniers pouvaient se confondre.

Il vérifia donc que tout était en ordre avant de se diriger vers le grand hall, ouvrant la cheminée pour les invités, décidé à la refermer derrière eux, prudent quant à sa sécurité. Il faisait confiance à Adélème pour garantir la confidentialité sur cette rencontre mais il se méfiait tout de même. Quelques instants plus tard, la cheminée s'activait, laissant sortir Adélème qu'il reçu aussi poliment qu'il lui avait appris, laissant l'homme le rejoindre. Puis la cheminée se réactiva pour laisser sortir un homme d'une trentaine d'années à la présence à la fois imposante, impressionnante, douce et calme. Il était athlétique, habillé simplement mais à la manière d'un combattant de toute évidence, une très belle épée à la hanche. Il avait ses cheveux bruns noirs bouclés courts et partant en tout sens comme lui. Une fine barbe habillait son visage irradiant de maturité et de bienveillance comme jamais il ne l'avait vu. Il regard autour de lui, un peu surpris visiblement mais cela était normal puisque Adélème n'avait dû leur dire qu'au dernier moment où ils allaient pour qu'ils puissent activer la cheminée.

Celle-ci s'illumina de nouveau de vert, laissant rapidement entrer six autres personnes, toutes très différentes les une des autres. Le regard d'Harry fut attiré par un homme à l'air combattant comme le premier, grand et solide, typé polynésien s'il ne se trompait pas, impressionnant dans sa posture. Il y avait aussi une dame d'âge mur à l'air sévère et strict soigneusement vêtue qui lui faisait un peu penser à McGonagall, Une autre femme, très belle de son avis, habillée d'une robe splendide était immanquable, son regard transperçant et assuré démontrant une intelligence certaine. Il y avait une dernière dame, soignée et sobre, portant un tailleur pantalon avec une robe sorcière comme Harry ne l'avait jamais vu. Restait alors deux hommes. Le premier avait l'expression avenante et de longs cheveux châtains clairs, filiforme et mince. Le second, plus petit et visiblement bon vivant à en juger par son embonpoint bien présent avec son ventre rond. Il était très soigné, ses cheveux noirs coupés courts, sa barbe ronde et fournie parfaitement taillée et un monocle à l'œil. Tous avaient une présence et une assurance certaine, se tenant droit, maîtrisés, dignes.

- Harry, commença Adélème, permettez moi de faire les présentation, commença-t-il. Voici Arthur Lafay, dit-il en désignant l'homme à l'épée, Bastide Ceriso, continua-t-il avec le polynésien, Zélémie Xilda, Eglantine Fordane, Solange Iseldor, poursuivit-il en présentant ces dames dans l'ordre de leur arrivée, Joachim Saveline et Alexile Sigma, dit-il en terminant par l'homme au monocle. Tous ont prêté serment de confidentialité pour cette visite, assura-t-il.

- C'est un plaisir mesdames, messieurs, répondit-il sobrement.

- Mes amis, permettez moi de vous présenter mon protégé, lord Harry James Potter Black Peverell Gaunt, dit-il en les surprenant très visiblement.

Ils lui adressèrent pourtant de beaux signes de tête polis et il les invita à le suivre, les menant au majestueux salon d'apparat, les priant de prendre place. Dobby apparut rapidement près de son maître pour amener du thé ainsi qu'un peu de grignotage. L'elfe scruta de manière critique les présents, comme cherchant à savoir s'ils étaient amis ou non. Contrairement aux autres elfes de maisons, il ne tremblait pas, ne courbait pas le dos et ne baissait pas la tête, osant les regarder. Il restait pourtant près de son maître avec prudence tout en se tenant devant lui l'air protecteur.

- Merci Dobby, fit tranquillement Harry alors qu'il avait rapidement accompli sa tâche.

- Est-ce que lord Potter a besoin d'autre chose ? demanda-t-il en se tournant vers lui.

- Non ça va. Merci. Tu peux y aller.

Dobby regarda les autres comme s'il hésitait à laisser son maître avec des étrangers mais il s'en alla et si tous avaient soigneusement observé l'interaction entre le jeune homme et son elfe, personne ne laissa transparaître quoi que ce soit. Le thé servi, Harry prenant une gorgée le premier comme le voulait la politesse pour montrer que rien n'avait été mis dans la boisson, Adélème prit la parole, assis près de son protégé.

- Permettez que je vous présente un peu plus chacun Harry, commença-t-il en obtenant un signe d'approbation. Monsieur Lafay est un sorcier expert dans le combat physique et c'est un très grand escrimeur. Monsieur Ceriso est quand à lui un expert en combat magique et en duel. C'est un duelliste professionnel d'envergure mondiale. Leurs compétences vous seraient extrêmement utiles pour la formation que vous souhaitez suivre dans ce domaine. Dame Xilda est préceptrice privée et historienne, spécialisée dans les traditions, les convenances, la politesse, les uses et coutumes… Monsieur Saveline est chercheur en sociologie magique et multilingue. Dame Iseldore est consultante pour la Confédération dans le domaine de la justice, des lois et du droit. Dame Fordane est intermédiaire entre Gringotts monde et des entreprises ou institution, spécialiste en économie, gestion et comptabilité. Monsieur Sigma est consultant pour la Confédération lui aussi, en politique et magistrature. Je pense sincèrement qu'ils pourraient grandement nous aider dans votre apprentissage pour qu'il soit de bonne qualité et efficace vu la situation.

S'il n'en montra rien, Harry resta stupéfait en découvrant les professeurs d'exceptions que Adélème lui avait trouvé. Incontestablement, de tels professeurs pourraient être d'un secours immense pour l'aider à combler son retard de manière intelligente et efficace.

- Puis-je leur expliquer la situation ou souhaitez vous qu'ils confirment leur serment tout d'abord ? demanda Adélème.

- Je vous fait confiance pour leur avoir fait promettre, répondit-il. Expliquons.

- Bien, approuva-t-il. Comme je vous l'ai expliqué, lord Potter a fait appel à moi il y a presque deux semaines pour que je devienne son précepteur dans le cadre de son éducation de lord. Ce que j'ai accepté. Il a accédé à ses titres, quatre titres, Potter, Black, Peverell et Gaunt, au début du mois.

- Puis-je vous demander pourquoi prendre un précepteur après votre accession au titre ? demanda dame Xilda l'air curieuse comme les autres. L'enseignement que vous avez eu avant votre majorité ne vous convenait-il pas ?

- C'est pire que cela, répondit-il tranquillement. En réalité, jusqu'à il y a trois semaines environ, j'ignorais jusqu'à l'existence des lords, de mes titres, de mon héritage et de tout ce qui va avec cela, révéla-t-il en les choquant.

- Comment cela est-il possible ? demanda la dame stupéfaite.

- Après le décès de mes parents lorsque j'étais enfant, j'ai été placé chez ma tante maternelle, raconta-t-il. Une moldue, une famille moldue. J'ai dû attendre mon entrée à Poudlard pour apprendre l'existence de la magie, apprendre que j'étais en réalité un sorcier, dit-il en les surprenant davantage. J'ignorais tout avant. Je suis donc arrivé dans le monde magique sans rien en connaître, pas plus informé qu'un né moldu. Ma seule éducation magique s'est cantonnée à ce qui est enseigné à Poudlard et ce que j'ai pu entendre ici et là de mes camarades. Autrement dis, très peu de choses. Je n'ai jamais entendu parlé des seigneurs magiques auparavant, ni de tout ce qui les concerne. C'est sur un pur hasard que j'ai découvert cela et c'est en allant à Gringotts pour le confirmer et tenter de comprendre que je suis devenu lord. Je suis fier de cet héritage, j'y tiens beaucoup et je veux devenir un bon lord mais j'ai un retard gigantesque à combler. J'ai très vite compris que j'avais besoin de professeurs et j'ai usé des sorts des lords pour trouver lord Lafay et lui demander son aide.

- Mais par Merlin qu'à fait votre tuteur magique ? fit la dame l'air complètement outrée.

- Il ne s'est même pas donné la peine de se présenter à lord Potter, répondit Adélème. C'est moi même qui lui ait appris qu'il devait avoir un tuteur magique normalement responsable de son éducation.

- Savez vous qui il est? demanda dame Iseldore. Cette négligence est passible de lourdes peines.

- J'ai demandé l'information à Gringotts, répondit Harry. Il s'agit d'Albus Dumbledore, dit-il en renouvelant le choc.

- Le président du Magenmagot et Manitou de la Confédération ? remarqua monsieur Sigma. C'est un scandale ! Un homme comme lui sait pertinemment quels étaient ses devoirs envers vous.

- Je n'en doute pas, remarqua-t-il. J'ignore pourquoi il a agis ainsi. Mais le résultat est là et j'ai maintenant un énorme retard à rattraper. Je suis prêt à faire ce qu'il faudra et à travailler autant qu'il le faudra pour remédier à cela mais j'ai besoin d'aide, d'autant plus que je vais devoir ajouter mes cours à Poudlard à la rentrée et il y a… le contexte actuel avec la guerre contre Voldemort.

- Participez vous ? demanda le duelliste sérieux.

- Je ne le souhaite pas pour de nombreuses raisons même si je veux que Voldemort soit arrêté comme toute personne saine d'esprit le voudrait. Cet homme est ignoble. Seulement, mon avis ne compte pas vraiment en la matière. Voldemort est obsédé à l'idée de me tuer et il ne me laissera pas avant ma mort ou la sienne. Avec lui viennent les mangemorts. Dans l'autre camps, tout le monde s'attend aussi à ce que je le combatte comme si cette tâche m'étais dévolue, dit-il gravement. Donc, que je le veuille ou non, je suis impliqué. Comme je l'ai dis à lord Lafay, je ne me jetterais pas dans cette guerre d'autant plus que je suis loin d'avoir la formation de combat nécessaire et cette guerre et ses implications sont très obscurs pour moi en plus du fait que je ne me retrouve dans les idées de personne. Mais elle viendra à moi c'est quasiment certain, elle est déjà venue à moi. C'est aussi pour cela que j'ai parlé d'une formation de défense et de combat à lord Lafay, dans le but premier d'assurer ma sécurité et celle des miens mais cela servira certainement à plus que je le veuille ou non. Mais de mon côté, je veux me concentrer sur mon éducation et sur moi même désormais, sur mon héritage et mes responsabilités en tant que lord.

- J'ai jugé qu'il serait beaucoup mieux de trouver des professeurs tels que vous pour lord Potter afin d'avancer au mieux et le plus intelligemment possible dans ce qu'il lui faut apprendre, fit Adélème. Déjà sur le temps avant la rentrée, puis à distance. Cela fait une semaine que nous travaillons ensemble et il m'apparaît évident que lord Potter est un élève très appliqué, très engagé et capable de travailler seul lorsqu'il retournera à Poudlard, il a les bons cours et les bonnes indications. Dans son cas, il est nécessaire que les cours soient précis, traitent le plus important d'abord, soient judicieux et intelligents pour qu'il puisse gérer son héritage conséquent et ses responsabilités de lord correctement au plus vite.

- Je comprend pourquoi vous nous avez demandé maintenant, remarqua dame Fordane.

Pendant un moment, ils discutèrent de ses études, de ce qu'ils avaient commencé, de son engagement, de ses objectifs… Harry n'hésita pas à répondre, sentant aussi que tous cherchaient à le cerner et il prenait le temps de répondre, honnête tout en gardant son intimité et ses secrets. Tous avaient compris que le secret du rendez-vous était là pour sa sécurité et sa tranquillité d'esprit. Finalement, tous acceptèrent de lui enseigner à sa plus grande joie et soulagement même s'il ne le montra pas. Ils parlèrent contrat magique avec une garantie de qualité d'enseignement, d'impartialité, de sincérité mais aussi avec des closes destinées à protéger la sécurité du jeune lord et sa vie privée. Ils parlèrent salaires. Adélème le faisait par devoir magique et il n'avait jamais été question d'argent entre eux mais ce n'était pas le cas pour eux. Pour Harry, l'investissement en valait largement là peine et vu les personnes devant lui, il était prêt à mettre le prix pour leurs enseignements précieux. Ils mirent une close pour pouvoir rompre le contrat sans problème si les uns ou les autres n'étaient pas content pour une raison ou une autre, maintenant pourtant le secret au-delà du contrat. Ils parlèrent planning aussi. Les journées de Harry se découpèrent finalement en trois plages de temps : sept heure neuf heure, neuf heure midi, treize heures dix-huit heure. C'était intensif mais nécessaire et le jeune lord fut le premier à le proposer. Le premier créneaux serait toujours occupé par Arthur et Bastide avec l'entraînement au combat. Puis les demies journées seraient réparties entre chaque professeur, Adélème se jumelant à Zélémie. Cela faisait deux demies journées par semaine pour chaque professeur.

Une fois tout passé en revu, ils firent les contrats, terminant de tout mettre en place. Ils finirent au déjeuner et tous s'en allèrent, décidant de commencer le lendemain. Seul Arthur et Bastide restèrent, avec Adélème, lui demandant s'ils pouvaient discuter pour voir à quel niveau il était au combat, ce qu'il savait en défense. Harry approuva, les invitant pour le déjeuner, proposant d'en parler à table. Ils acceptèrent, Harry les menant à la salle à manger et ils s'installèrent, une Mella joyeuse venant les servir, la table déjà dressée, prenant le temps de demander à son maître s'il n'avait besoin de rien d'autre avant de repartir.

- Voulez vous juste entendre mes expériences de duel ou autre chose ? demanda le jeune lord.

- Tout ce qui pourrait relever du combat ou de la défense, même contre des créatures ou autre, répondit Bastide. Dans ce domaine toute expérience apporte quelque chose.

- Le combat, surtout dans votre situation, remarqua Arthur, n'est pas une chose facile. Avez-vous déjà eu à blesser quelqu'un ? Parce qu'il ne faut pas se mentir, cela risque d'arriver et vous devez y être préparé.

Harry posa ses couverts pour s'appuyer dans sa chaise, réfléchissant un instant à comment répondre. Mais il n'y avait pas trente six façons de le dire et maintenant qu'il avait passé de solides contrats avec eux, il était plus enclin à leur parler, comprenant que les deux hommes avaient besoin d'en savoir plus pour lui apprendre efficacement. Il ne tergiversa donc pas très longtemps.

- J'ai déjà tué, lâcha-t-il en les figeant. Une fois. Peu de monde le sait, commença-t-il platement, mais après sa sois-disant destruction en quatre-vingt un, Voldemort n'a pas vraiment disparus. Il a en réalité erré sous une forme immatérielle, spectrale, sans emprise sur le monde physique. Pendant des années, il a cherché un moyen de retrouver son corps, son pouvoir. En 1991, il a rencontré un homme en Albanie, Quintus Quirell. Il en a fait un de ses partisans et il s'est servi de son corps comme refuge. Possédé n'est pas le bon mot puisqu'il ne contrôlait ni le corps ni l'esprit de Quirell mais il l'habitait et cela lui permettait d'économiser ses forces. Mais c'était aussi parce qu'il avait besoin de quelqu'un pour agir pour lui. Il visait la Pierre Philosophale de Nicolas Flamel. Il voulait s'en servir pour revenir véritablement. Quand il a commencé à tourner autour de la Pierre, Nicolas Flamel l'a confié à son ami Albus Dumbledore qui l'a lui même caché à Gringotts Londres. Il a utilisé Quirell pour tenter de cambrioler Gringotts.

- Oui, je me souviens d'un article à ce sujet à l'époque, fit Adélème. Mais le coffre était vide.

- Il avait été vidé peu avant. J'étais là. C'était le jour où je suis allé faire mes premières courses de rentrée sur le Chemin de Traverse. Dumbledore avait envoyé quelqu'un pour m'accompagner et il lui a demandé de vider ce coffre en même temps qu'on allait à Gringotts chercher un peu d'argent pour mes courses. Je ne savais pas ce que c'était mais j'étais très intrigué d'autant plus qu'on a fait en sorte de stimuler ma curiosité à ce propos. Quoi qu'il en soit, la Pierre avait été emmené à Poudlard avant le cambriolage et Dumbledore l'a caché dans l'école malgré le danger que cela représentait. Seulement, Quirell était professeur de défense à l'école cette année là. La Pierre avait été cachée derrière une série de protections, montée par les professeurs de l'école, Quirell était l'un d'entre eux mais il ne pouvait pas non plus faire n'importe quoi parce que tout les professeurs et Dumbledore surveillaient attentivement et il ne devait pas se trahir.

- Dumbledore est totalement irresponsable pour avoir laissé une telle situation s'installer dans son école, remarqua Adélème.

- Oui. Beaucoup d'élèves étaient intrigués par la zone interdite dans le château et moi aussi. De fil en aiguille et après plusieurs évènements, j'ai fini par découvrir que la Pierre était là, ce qu'elle était, que quelqu'un cherchait à la prendre et finalement, que c'était Voldemort lui même qui cherchait à la voler pour revenir. Je venais d'entrer dans le monde magique et toute l'année on m'avait rabâché cette histoire de Survivant et de héros. Je me suis senti responsable et je ne voulais pas voir le meurtrier de mes parents revenir. Alors le soir où Quirell est allé cherché la Pierre, à la fin de l'année et après avoir rassemblé toutes les informations nécessaires, j'ai suivi pour l'arrêter avec deux amis. Quand j'y repense aujourd'hui, je pourrais presque qualifier les protections autour de la Pierre de blagues. Nous étions en première années, moi je n'en savais que très peu sur la magie et pourtant on est passé facilement. Mes amis se sont arrêtés en route mais j'ai été au bout et je me suis retrouvé devant Quirell avec Voldemort. Ils n'arrivaient pas à briser la dernière protection de la Pierre. Elle était cachée dans le miroir de Rised et pour l'avoir, il fallait la vouloir non pas pour s'en servir mais pour la mettre en sécurité. Voldemort avait compris et quand je me suis vu dans le miroir, la Pierre est tombée dans ma poche. Voldemort à d'abord voulu m'amadouer en me disant qu'il ramènerais mes parents, que l'on serait invincibles si on travaillait ensemble. J'ai bien sûr refusé, Voldemort a ordonné à Quirell de me tuer et je me suis défendu comme j'ai pu.

Il fit une pause, prenant une inspiration alors que revenir sur tout cela n'avait rien d'agréable.

- Ce n'était pas un vrai combat. J'ai eu une immense chance. Il y avait une chose que Voldemort ne savait pas : il ne pouvait pas me toucher et comme il était dans le corps de Quirell, lui non plus ne pouvait pas me toucher. Cette histoire de Survivant est totalement fausse. Qui peut même croire qu'un enfant de un an a pu détruire un sorcier comme Voldemort. Quand on m'a raconté ça la première fois, je n'y ai pas vraiment cru, je n'y ai jamais vraiment cru mais tout le monde le disait et je ne savais rien de la magie alors je n'ai rien dit. J'ai appris la vérité bien plus tard. La vérité est que je n'ai strictement rien fait cette nuit là. C'était ma mère, sourit-il tristement. Ma mère, Lily Potter, a utilisé une magie du sacrifice pour me protéger. Cette nuit là, elle a refusé de s'écarter du chemin de Voldemort, il l'a tué et en conséquence, la magie du sacrifice s'est activée. Lorsqu'il m'a lancé son avada kedavra, le sort a rebondi et l'a touché. C'est comme ça qu'il a été détruis. Et ce jour là a Poudlard, la protection de ma mère était toujours bien là et il ne pouvait me toucher. Il ne l'avait pas encore compris. Quand Quirell m'a touché, ses mains se sont mises à brûler et à partir en cendre. Cela ne l'a pas arrêté pour autant et quand il est revenu à l'assaut, je me suis servi de cela contre lui pour me défendre. Je n'aurais pas été capable de l'affronter sans ça. Quirell est mort et Voldemort s'est enfuis dans sa forme de spectre.

Il y eut un moment de silence lourd autour de lui et il prit son verre d'eau, attendant leur réaction à cet aveux de meurtre. Il avait mis un temps à le réaliser à l'époque mais rien ne changeait le fait qu'il avait tué quelqu'un ce jour là même si personne ne l'avait jamais relevé ainsi. Le contexte et la personne ne changeait pas le fait qu'il avait tué.

- Et vous n'aviez que onze ans, fit Arthur l'air bouleversé.

- Oui, approuva-t-il.

- C'était de la légitime défense, remarqua Adélème. Vous n'auriez jamais dû vous retrouver dans cette situation. Votre curiosité et votre impulsivité d'enfant ne peuvent-être blâmées. La Pierre n'aurait jamais dû être à Poudlard, Voldemort n'aurait jamais dû pouvoir entrer à Poudlard, dit-il en surprenant Harry qui entendait pour la première fois une autre personne que Dumbledore dire ce nom sans broncher. Dumbledore est responsable et vous n'auriez jamais dû pouvoir passer ses protections si facilement. C'est presque comme si on avait voulu que vous y alliez.

- C'est ce que je me dis aujourd'hui, remarqua-t-il. Cela ne change pas le fait que j'ai tué quelqu'un. Pour ceux qui savaient, ils n'ont jamais relevé la chose mais pour moi, ça reste un meurtre. Je ne m'en veux pas, je sais que c'est moi qui serait mort si je n'avais rien fait et je n'ai même pas réfléchis sur le coup mais il n'en reste pas moins que j'aurais préféré ne pas avoir à le faire, avoir une autre solution.

- Vous avez eu une première année dans le monde magique très agitée, remarqua Bastide.

- Toutes l'ont été depuis, répondit-il.

Il poursuivit sur sa deuxième année, expliquant rapidement l'affaire des pétrifications, sa découverte du fourchelang qui lui avait valu l'hostilité de toute l'école et la suspicion générale une fois la Chambre des Secrets mise en cause.

- J'entendais comme une voix dans le château que j'étais le seule à entendre, expliqua-t-il. Une voix disant qu'elle allait tuer et j'ai cherché d'où cela pouvait venir. J'ai toujours été curieux comme mes amis et nous avons cherché à découvrir ce qu'il se passait surtout en comprenant que ça pouvait encore être Voldemort.

Il leur parla de l'affaire de la Chambre cinquante ans plus tôt et leurs recherches, l'arrestation d'Hagrid et la relève de Dumbledore.

- Hagrid n'avait rien à voir là dedans c'était certain. Il est mon ami et je sais qu'il ne ferait pas de mal à une mouche même s'il peut être imprudent avec des créatures dangereuses qu'il prend trop pour de doux animaux, s'amusa-t-il. Mais jamais il n'aurait amené un danger de cette sorte et s'il l'avait fait par accident, jamais il ne se serait dérobé. Il aurait assumé et je crois que ça l'aurait détruit. Sur ses conseils, nous sommes allés voir la créature qui avait été accusé cinquante ans plus tôt et qui s'était enfuie dans la forêt. Une gigantesque acromentule.

Il raconta ses péripéties avec les araignées géantes, surprenant une fois de plus toute la table.

- Aragog n'avait rien à voir là dedans et c'est plus tard que j'ai eu la réponse. Mon amie née moldu, Hermione, a trouvé la réponse. La créature impliquée était un basilic. C'était lui la voix que j'entendais, grâce au fourchelang. Il se déplaçait dans le château depuis la Chambre à travers les canalisations. Puis une jeune fille a disparu, Ginny Weasley, la petite sœur de mon meilleur ami, Ronald Weasley. Nous avons voulu aller à son secours et j'ai trouvé l'entrée de la Chambre là où été morte cette fille il y a cinquante ans, son fantôme y est encore. Mais il fallait être fourchelang pour entrer. Ron et moi y sommes allés mais cette fois encore j'ai été le seul à arriver au bout. J'ai trouvé Ginny. Elle agonisait et il y avait un jeune homme avec elle Tom Riddle, Voldemort en version adolescente. J'ai alors eu la réponse. La version jeune de Tom avait pris possession de Ginny via un journal ensorcelé par lui lorsqu'il était à Poudlard, un journal destiné à continuer ce qu'il avait commencé avec la Chambre cinquante ans plus tôt. Il se nourrissait de la force de Ginny dont la mort signifiait son retour.

- Mais de quel genre de magie s'agit-il là ? demanda Bastide.

- Je n'en sais rien, répondit-il. Voldemort a lâché son basilic sur moi après m'avoir pris ma baguette. Je n'avais pas réalisé tout de suite qu'il était l'ennemi, qu'il était Voldemort et il en a profité. J'ai fuis, je n'avais pas trop le choix avec le regard du basilic et sans baguette. Il allait me tuer mais j'ai eu de l'aide. Fumseck, le phénix de Dumbledore est venu, il m'aime bien. Il s'est jeté sur le basilic et il lui a crevé les yeux. Il m'a pourtant poursuivi dans les canalisations mais j'ai réussi à le semer et à retourner près de Ginny et Tom. Le basilic n'a pas tardé à revenir et Fumseck est revenu. Il m'a apporté le Choixpeau de Poudlard, celui de Godric Gryffondor. Une épée est apparue dedans quand je l'ai pris, l'épée de Gryffondor que seul un véritable Gryffondor pouvait tirer du Choixpeau d'après ce qu'on m'a dit plus tard. Je n'avais jamais tenu une épée de ma vie mais je n'avais que ça pour me défendre alors je l'ai prise. J'ai eu beaucoup de chance et je me suis finalement retrouvé à transpercer le palais du basilic avec quand il a voulu me dévorer. Je l'ai tué mais j'avais un crochet dans le bras avec ça.

- Le venin de basilic est mortel en quelques instants, remarqua Adélème horrifié.

- Oui, je croyais que j'étais mort mais Fumseck m'a sauvé avec ses larmes, dit-il en les détendant. Et je me suis servi du crochet du basilic pour détruire le journal de Tom et libérer Ginny.

- Un basilic à douze ans, fit Bastide aussi choqué que les autres.

- J'ai eu de la chance, répondit-il. J'ai toujours eu beaucoup de chance.

- Ce n'est plus de la simple chance à ce niveau, remarqua Arthur. Je crois que la Magie vous aime et que vous avez naturellement de bons réflexes de combat et de survie. C'est rare mais les bons guerriers ont parfois cela.

- Peut-être, répondit-il. Pendant ma troisième année, ça a été les détraqueurs. Il y en avait beaucoup avec l'évasion de Sirius Black d'Azkaban. Mon parrain.

Il raconta la véritable histoire de Sirius, comment un innocent était resté douze ans à Azkaban.

- Tout le monde croyait que s'il venait à Poudlard, c'était pour me tuer pour Voldemort. Mais c'était faux. Sirius était mon parrain et il n'avait jamais cessé de l'être, mon père était comme un frère pour lui. S'il venait à Poudlard, c'était pour trouver l'objet de sa vengeance et la preuve de son innocence : Peter Pettigrow. Il avait pris sa forme animagus : un rat. Il s'est caché comme ça et le pire était qu'il était le familier de mon ami Ron, cela donnant encore plus l'impression qu'il venait pour moi. Il y avait des détraqueur partout autour de Poudlard cette année là et ils ont un effet terrible sur moi. Je ne les supporte pas. J'ai eu des problèmes avec eux plusieurs fois dans l'année alors j'ai pris des cours pour apprendre le patronus. Finalement, la véritable histoire s'est révélée quand Sirius a trouvé Pettigrow qui était avec nous en rat à ce moment et j'ai appris la vérité. Nous avons forcé Pettigrow à reprendre forme humaine et nous l'avons arrêté avec l'intention de le livrer aux aurors pour prouver l'innocence de Sirius. Mais on a eu un problème de loup garou en plein milieu.

Il leur expliqua rapidement pour Remus, la fuite de Peter, comment Sirius les avait défendu.

- Remus est parti en entendant un autre loup et j'ai retrouvé Sirius un peu plus loin dans la forêt, mal en point. Les détraqueurs l'on trouvé aussi et ils ont afflué. Il devait bien y en avoir une bonne centaine et ils allaient prendre l'âme de Sirius. Je nous ai défendu avec un puissant patronus et j'ai réussi à les repousser.

- Vous avez repoussé une centaine de détraqueur ? demanda Bastide l'air d'avoir du mal à le croire. Avec un patronus à treize ans ?

- Oui. Je sais que ça paraît invraisemblable mais c'est ainsi que ça s'est passé, répondit-il simplement. Avec la fuite de Peter, nous n'avons pas pu prouver l'innocence de Sirius et il s'est caché ensuite. En quatrième année, il y a eu le Tournois des trois sorciers.

- Ils ont dis que vous aviez triché pour participer, remarqua le duelliste sans accusation.

- En général, tout ce qu'on dis sur moi est faux, ironisa-t-il. Je n'ai jamais voulu participer à ce tournois. J'avais déjà bien assez de danger et d'attention sur moi. J'espérais juste une année tranquille pour une fois. C'est un mangemort qui a mis mon nom, un mangemort infiltré sous polynectar se faisant passer pour Alastor Maugrey, auror et ami de Dumbledore. Il était professeur de défense cette année là.

- Pourquoi avoir mis votre nom ? demanda Arthur.

- Je ne sais pas comment mais peu avant, Voldemort a réussi à retrouver une forme physique même s'il ne ressemblait qu'à une petite créature difforme et inhumaine. Il voulait retrouver son corps et il avait un rituel pour ça mais il voulait que ça se fasse avec moi pour en profiter pour briser la protection du sacrifice de ma mère. Il avait besoin de me capturer pour ça mais à Poudlard, il ne pouvait pas surtout avec tout le monde qui s'y trouvait cette année. Là, il avait besoin de faire en sorte que je me retrouve sans surveillance pour me piéger. Le tournois à servis à ça.

Il commença par raconté sa première tâche face au magyar, les laissant sans voix devant son duel aérien avec le dragon furieux. Il raconta la deuxième tâche pour en arriver à la dernière.

- Le labyrinthe était l'endroit idéal. Le mangemort avait ensorcelé Krum pour qu'il mette hors course les autres et que je sois le seul à atteindre le trophée qu'il avait aussi ensorcelé. Mais Cédric et moi y sommes arrivés ensemble, l'avons pris ensemble. C'était un portoloin qui nous a conduit droit à Voldemort qui était là avec Pettigrow. Pettigrow a tué Cédric, dit-il douloureusement, il m'a immobilisé et a fait ce rituel avec mon sang. Cela a brisé la protection de ma mère puisque Voldemort avait mon sang. Il est revenu ce soir là. Il était euphorique. Il a appelé ses mangemort et il voulait absolument me tuer et prouver à tous que personne ne se dressait contre lui. Il savait pertinemment que je n'avais rien fait en réalité mais il voulait détruire ma « légende mensongère » comme il disait. Il m'a libéré et on s'est battu. J'ai encore eu de la chance. Ce soir là, nous avons tout deux réalisé que nous avions des baguettes jumelles. Des baguettes avec des cœurs de plumes de phénix provenant d'un seul et même phénix en l'occurrence, chose normalement impossible. Fumseck pour être précis. Des baguettes jumelles n'aiment pas et ne veulent pas se battre l'une contre l'autre, ça ne fonctionne pas. Nous avons fait match nul à cause de ça et la magie ambiante qui a explosé à ce moment là m'a permis de me sauver. J'ai pris Cédric, le portoloin et je suis parti.

- Cela explique pourquoi ils ont voulu vous faire participer au tournois, soupira Adélème. Pour vous isoler et vous piéger.

- Et ça a fonctionné. Sans ce problème avec nos baguettes, je doute d'avoir pu l'emporter. Voldemort a beaucoup plus d'expérience que moi et je n'ai jamais été formé au combat. Je me débrouille avec ce que j'ai à porté de main. Ensuite il y a eu toute cette histoire comme quoi je mentais sur le retour de Voldemort. Jamais je n'avais pensé que ça pouvait tourner ainsi. Je voulais juste prévenir du danger. L'année suivante, Dumbledore a reconstitué son Ordre du Phénix pour combattre Voldemort. Tout mes amis y sont, Sirius y était. Sirius, lui il voulait qu'on m'apprenne à me battre, à me défendre et qu'on me dise ce qu'il se passait. Il ne voulait pas que je fasse la guerre mais il voulait que je puisse me défendre, que je sois conscient de ce qu'il se passait. Tout les autres s'y sont opposés, Dumbledore inclus sois-disant parce que j'étais trop jeune pour ça. Comme si mon âge arrêterait Voldemort, ironisa-t-il. Tous pensaient que Voldemort était ma responsabilité et à côté on ne voulait rien me dire et rien m'apprendre.

- C'est grotesque, fit Arthur. Je suis d'accord que tout cela à votre âge est pénible et ne devrait pas être mais les fait, la réalité sont là. Il est évident que vous avez besoin d'une formation et le droit de savoir ce qu'il se passe réellement.

- C'est ce que je pense aussi, approuva-t-il heureux de voir qu'il n'était pas le seul. Cette année là, j'ai découvert qu'il y avait un lien mental entre moi et Voldemort, expliqua-t-il. Je voyais des choses, j'avais des rêves où je voyais à travers ses yeux. Je l'ai vu attaquer et tuer des gens, commettre ses horreurs, grimaça-t-il. Dumbledore savait, je ne sais pas comment, il s'était mis à m'éviter constamment et plus tard, j'ai appris que si on me gardait loin de tout, c'est parce que tout le monde craignait que Voldemort apprenne des choses à travers moi. Il a fallu que je tape du poing sur la table pour que Dumbledore m'explique enfin qu'il y avait un lien entre moi et Voldemort à cause de ce qu'il s'était passé le soir de la mort de mes parents. Il a demandé à un professeur de m'enseigner l'occlumencie, beaucoup trop tard à mon goût alors qu'il savait. Le professeur Snape. Mais le professeur Snape me déteste, visiblement à cause d'une mauvaise relation avec mon père. Bref, il me hait et il me cherche et m'insulte depuis le premier cours la première année. Je lui dois je ne sais combien de retenues pour de motifs infondés ou futiles. Je n'ai rien appris avec lui. J'avais plus l'impression que ça l'amusait d'envahir ma tête en me hurlant dessus pour le dire de le repousser.

- Ce n'est certainement pas ainsi qu'on apprendre l'occlumencie, grimaça Adélème.

- Oui et je n'ai rien appris avec lui. C'était juste de la tourmente mentale ces cours mais j'ai continué parce que je ne savais rien de l'occlumencie et je ne voulais pas que Voldemort entre dans ma tête. Mais il a fini par le faire. C'était presque une invitation pour lui et je n'avais aucun moyen de me défendre, je ne savais même pas comment faire. J'ai eu plusieurs visions du département des Mystères au Ministère et je sentais qu'il voulait quelque chose là bas. Et un jour, il m'a envoyé une vision fictive. Mais ça je ne le savais pas. Une vision de lui en train de torturer Sirius au département des Mystères. Je n'avais personne à qui demander de l'aide. Dumbledore n'était plus là après que le Ministère ait voulu l'arrêter. Sirius était la seule famille qu'il me restait alors j'y suis allé et quelques amis sont venus avec moi. Sirius n'était pas là bas bien sûr mais il y avait les mangemorts. Ils voulaient que je retire une prophétie me concernant avec Voldemort. J'étais le seul à pouvoir la retirer et Voldemort la voulait. J'ai refusé de la donner, on s'est battu avec les mangemorts. Nous n'avons pas tenu longtemps sans surprise et les mangemorts ont pris mes amis en otage pour que je leur donne ce qu'ils voulaient. Puis l'Ordre est arrivé, le combat est reparti et la Prophétie a été détruite dans l'agitation. Sirius a voulu me protéger et Bellatrix Lestrange l'a tué, dit-il en déglutissant difficilement. Après, Voldemort est arrivé, Dumbledore juste après, ils se sont battu mais ils ont fait match nul. Voldemort a alors décidé d'entrer dans ma tête. On s'est battu mentalement et j'ai fini par réussir à le jeter dehors. Le Ministre et les aurors sont arrivés et avec Voldemort devant eux en chaire et en os, ils n'ont pas pu nier plus longtemps.

Il y eut un moment de silence lourd à table, les trois hommes peinant à assimiler tout ce que ce jeune homme avait déjà pu vivre dans sa courte vie.

- La mort de Sirius a été un électrochoc pour moi, reprit-il. J'ai réalisé beaucoup de choses tout à coup. Tout ce qui n'allait pas, tout ce qui était bizarre avec Dumbledore et tout le reste. J'avais perdu la dernière famille qui me restait. Tout ça ne pouvait pas continuer, je ne pouvais pas laisser le sacrifice de mes parents et celui de Sirius être vain en me laissant manipuler et tuer. Alors j'ai décider de prendre les choses en mains à commencer par ce lien entre moi et Voldemort. Il était évident que je devais me débarrasser de ça. Et j'ai réussi avec un ancien rituel. C'était compliqué mais j'ai réussi à m'en défaire au début des vacances. J'ai décidé de m'installer à l'hôtel pour me donner le temps de réfléchir à la suite. Je savais que je voulais reprendre ma vie en main, assurer ma sécurité, m'éloigner de Dumbledore… Mais je ne savais pas comment. En lisant un livre de l'hôtel, je suis tombé sur les lords et j'ai trouvé le nom de ma famille dans la liste. J'étais surpris, je ne savais rien de la chose. Je suis allée à Gringotts comme le livre disait que les gobelins géraient ça et quand j'ai demandé, je m'attendais presque à ce qu'ils éclatent de rire et se moquent de moi. Mais non et je suis devenu lord ce jour là. Je me suis retrouvé complètement dans les devoirs des lords, je suis fier de l'héritage de ma famille et j'ai donc trouvé ce que je voulais faire et où je voulais aller pour me retrouver là aujourd'hui.

- Et nous allons vous aider à aller là où vous le voulez Harry, promit Adélème. Voldemort n'est pas votre responsabilité et vous avez le droit de choisir ce que vous voulez faire de votre vie. Je pense comme vous que vos parents et votre parrain seraient heureux et rassurés, fiers de vos décisions.

- Merci, répondit-il en cachant son émotion face à cela.

- Vous avez déjà l'esprit très combatif de toute évidence, remarqua Bastide. Vous apprendre ne sera pas difficile. Vous avez juste besoin d'apprendre les sorts et les techniques, les stratégies. Combattre, vous savez déjà ce que c'est.

Ils discutèrent encore un peu, les deux hommes lui demandant quels sorts il connaissait, cherchant aussi à savoir quel style pouvait être bien pour lui, ce qu'il aimerait apprendre, ce qu'il attendait exactement. Après ce récit de sa vie et l'évocation de Sirius. Harry n'avait plus du tout envie de manger et il délaissa son assiette. Si les autres le remarquèrent, ils ne dirent rien. Le repas terminé, les deux combattants s'en allèrent ensemble et Harry prit le chemin de son bureau avec Adélème, s'installant avec lui pour une nouvelle leçon.

- Vous avez vécu beaucoup de choses Harry, remarqua son mentor. Si vous souhaitez en discuter, si vous voulez des avis ou juste si vous avez besoin de parler. Je serais là.

Harry approuva, mais il n'avait pas envie d'en parler, il ne savait pas en parler. Il avait raconté grossièrement pour que Arthur et Bastide puissent se faire une idée mais il n'avait rien dit de trop personnel si ce n'était sur Sirius, restant dans le fait pur et dur. Adélème n'insista pas et ils se mirent au travail sur les lords. Lorsque la journée se termina, Harry fut satisfait en repensant au fait qu'il avait désormais d'excellents professeurs pour lui enseigner et lui apprendre, l'aider à combler ses lacunes.