Chapitre 6 :

Bilan

Le lendemain de sa rencontre avec ses sept professeurs, Harry se prépara à commencer ses cours plus tôt. Arthur et Bastide arriveraient à sept heure avec Adélème. S'ils envisageaient de faire sans le lord plus tard, pour l'instant, il assisterait à tout les cours pour s'assurer que tout était bien fait et que cela se passait bien avec son protégé. Comme toujours depuis la mort de Sirius un peu plus d'un mois plus tôt maintenant, il était levé bien avant cela, s'habillant et se lavant avant de partir dans un peu de lecture pour se sortir les cauchemars de la tête. Peu avant l'heure, il alla vérifier que les salles pouvant servir aux cours de combats étaient prêtes. Puis il alla accueillir les trois hommes piles à l'heure. Les consultants sur le lieu qu'ils préféraient, ils partirent finalement vers la vaste salle d'entraînement où se trouvaient plusieurs mannequins magiques alignés contre le mur, des armes en bois destinées à l'exercice accrochées contre les pierres claires. Le reste du vaste espace était totalement libre, les grandes fenêtres perçant trois des murs dans le rectangle de la pièce, baignant l'endroit de lumière. Ils visitèrent les lieux rapidement avant de commencer, Adélème se postant en bordure pour observer et veiller.

Arthur et Bastide lui demandèrent d'abord de leur montrer les sorts qu'il connaissait déjà en les lançant dans le vide au contre un mannequin et il s'exécuta. Fidèle à sa réputation d'être très bon en défense, il ne rata pas un seul de ses sortilèges. Son patronus puissant, son magnifique cerf blanc, époustoufla les trois hommes qui le regardèrent avec émerveillement alors que le cerf venait le voir pour jouer avec ses cheveux, le faisant sourire tristement.

- Savez vous pourquoi un cerf ? demanda Adélème qui s'était approché pour voir ça.

- C'était l'animagus de mon père, répondit-il en observant tristement l'animal.

Ils comprirent alors, regardant le cerf s'envoler, clôturant la démonstration.

- Vous maîtrisez très bien vos sortilèges Harry, remarqua Arthur approbateur. Il est bien plus utile de connaître peu de sorts que l'on sait utiliser à la perfection que d'en connaître une multitude à peine maîtrisés.

- Je suis d'accord, sourit Bastide. Je crois que vous pouvez apprendre facilement beaucoup de choses très utiles et je crois même que vous feriez un très bon duelliste avec le temps. Arthur et moi en avons parlé ensemble. Si cela vous va Arthur va s'occuper de vous préparer physiquement et de vous enseigner d'abord l'escrime et un peu de combat à mains nues. Cela peut-être très utile contre des sorciers qui maîtrisent très rarement ou même abordent rarement ce genre de chose. Ils se laissent surprendre par ça. Quand à moi, je vous enseignerai les sorts et pratiques magiques de combat. Nous ferons de tout mais l'on va mettre l'accent en priorité sur la défense et la protection qui est plus facile à assimiler pour vous protéger. Et lorsque nous aurons avancé sur les bases, nous mêlerons les deux.

- Ça me va parfaitement, répondit-il excité à l'idée de commencer.

Ils commencèrent par discuter de sa préparation physique, Arthur lui expliquant qu'il pouvait faire un peu de course, lui montrant plusieurs exercices simples d'assouplissement et de renforcement musculaire pour commencer. Il expliqua comment cela l'aiderait, lui ferait gagner en force et en endurance. Sur les deux heures de cours qu'ils auraient chaque jours à trois, ils feraient une demi heure d'exercice ensemble, les deux hommes décrétant naturellement qu'ils le feraient avec lui pour l'aider et l'encourager. Puis il ferait trois quart d'heure avec Arthur et trois quart d'heure avec Bastide. S'ils s'étaient promis d'être là au maximum à deux, si un avait un empêchement, l'autre serait toujours là pour mener son entraînement quotidien en cas d'empêchement. Ce jour là, ils lui montrèrent les exercices physique après quoi Bastide commença à lui parler d'entraînement de magie interne. Un entraînement de sa magie pur à l'intérieur même de son corps qui pouvait augmenter sa puissance, renfoncer sa résistance physique, ses sens et sa vitesse de réaction. Cela passait d'abord par la méditation pour se concentrer et sentir la circulation magique en lui, la manipuler, la réguler. Il lui expliqua les fondement de la pratique rare, lui prêtant un livre ancien qu'il avait amené pour lui. Ils lui conseillèrent de mettre une tenue confortable le lendemain pour l'entraînement et ce fut là dessus qu'ils terminèrent ce jour là.

Harry et Adélème les raccompagnèrent au hall pour accueillir aussi Zélémie qui arrivait, partant sur une matinée consacrée à la tradition et aux convenance. Zélémie Xilda plaisait à Harry, lui donnant cette image de jeune grand-mère stricte mais aussi bienveillante, de caractère, de confiance, exigeante mais aussi maternelle. Zélémie était de toute évidence très distinguée et soignée, passionnée par son sujet dont elle parlait avec cœur. Elle commença d'ailleurs par lui parler de ses chevalière ou plutôt de leur emplacement sur ses mains. Harry appris alors que l'emplacement de ses chevalières sur ses mains et ses doigts n'était pas sans signification. La main droite était celle du devoir, la gauche, celle du coeur. Il devait donc placer ses chevalières sur une main ou l'autre suivant que son attachement à la lignée et au titre était d'abord celui du cœur ou celui du devoir. Il fut facile pour le jeune homme de décider de mettre les chevalière Potter et Black à gauche, Peverell et Gaunt à droite.

Ils parlèrent ensuite des doigts. Le pouce pour la volonté, l'indépendance et la confiance en soi. L'index pour la discrétion, l'ambition et le leadership. Le majeur pour la magie, la puissance, les lois universelles, l'équilibre et la justice. L'annuaire pour l'amour, l'élégance et la compassion. Et l'auriculaire pour éloquence, le guide, le talent, l'intelligence et l'inventivité. Réfléchissant à ce qu'il voulait marquer avec quelle lignée, les chevalières Potter et Peverell trouvèrent leur place sur ses majeurs, Black et Gaunt sur les index. Il ne savait pas trop pourquoi il avait cette envie pour la lignée Gaunt et Peverell mais il suivit son instinct, trouvant qu'elles étaient bien à ces places.

C'était le genre de petite chose intéressante qu'il aimait apprendre et qui donnait du sens à chaque chose. Zélémie lui expliqua qu'ils commenceraient pas son image, sa manière de se tenir et de s'habiller, sur la manière de recevoir et les politesses pour lui construire un personnage marquant et respectable qui envoyait les bons signaux. Harry la trouva passionnante et au fil de la semaine, il ne put que trouver tout ses professeurs passionnants. Ils savaient tous de quoi ils parlaient de manière évidente, aimaient leur sujet et le connaissaient par cœur, pleins d'expérience. Avec eux, tout était intéressant. Ils étaient aussi très pédagogues, doués pour expliquer très clairement, l'encourageant à poser ses questions, répondant à tout et il se surprit a prendre beaucoup de plaisir dans ces leçons vers lesquels il n'aurait jamais été avant.

Tous avaient aussi leur personnalité. Zélémie était stricte et bienveillante, toujours tirée à quatre épingle et Harry n'aurait pas été surpris de la voir outrée de manière mémorable à la moindre chose un peu déplacée tel qu'un gros mot ou un mauvais choix de tenue. Églantine, cette femme magnifique avait son caractère bien trempé, très affirmé, très assuré avec des manières parfaites, joyeuse et énergique, souriante. Joachim était très calme, très posé, très doux, parlant doucement, très compréhensif et tolérant alors qu'ils parlaient sociologie magique, mêlant toutes les natures et tout les sangs, toutes les classes sociales à leurs leçons. Bastide était entier, franc, parlant un peu fort mais aussi très vif et patient. Solange était intransigeante, à cheval sur les règles, rusée aussi alors qu'elle semblait malgré tout prête à jouer avec ces règles. Elle semblait pouvoir défendre multitude de points de vues, donnant un panel impressionnant de raisonnement lorsqu'elle parlait. Alexile avait quelque chose de théâtral que Harry imaginait facilement dans un politique en faisant des tonnes sur certaines choses. Il était passionné, un peu excentrique aussi, éloquent. Quand à Arthur, Harry se sentait particulièrement bien avec lui. Il avait cette noblesse, cette droiture, serein et maîtrisé sans être fermé, souriant doucement, bienveillant et rassurant.

Harry avait vite été rassuré à leur propos, heureux aussi d'avoir suivis le conseil d'Adélème qu'il avait remercié pour lui avoir trouvé de tels professeurs. Des professeurs qui lui donnaient l'impression d'avoir appris une montagne de chose à la fin de chaque cours. Ainsi, il se voyait avancer et cela l'aidait à se détendre un peu. Tout les jours, il commençait avec Arthur et Bastide, s'échauffant avec eux avant de vraiment commencer. Arthur avait commencé par lui enseigner les bases de l'épée. Comment se tenir, comment tenir son arme, les différentes postures... Puis ils avaient commencé par les techniques de bases. Et il en avait fait de même avec le combat à mains nus, parlant appuis et posture puis techniques simples. Bastide avait commencé avec plusieurs sortilèges simples mais très utiles qu'il arrivait à apprendre très vite, l'homme lui décrivant toutes les applications en combat, comment jouer du plus simple des sorts pour détourner l'attention ou atteindre l'ennemi. Et Harry se passionna pour leur entraînement, vraiment rassuré d'avoir ces cours avec ce qui pesait sur lui.

Il avait vite commencé à travailler sur sa magie interne grâce au livre de Bastide, décidant de passer le temps entre le moment où il se levait et l'arrivée de ses deux professeurs de combat à travailler sur cela, faire les exercices physiques, répéter ce qu'il avait déjà appris. Arthur et Bastide lui avaient expliqué qu'il serait bien qu'il s'entraîne un peu tout les jours sans pour autant forcer pour se mettre en forme efficacement. Harry faisait pourtant plus. Le soir après le départ de ses professeurs, il se plongeait dans les lectures qu'ils lui avaient conseillé jusqu'à aller se coucher. Il en fut ainsi toute la semaine, les jours défilant à toute vitesse pour Harry. Samedi fut vite là, la matinée occupée par un entraînement avec Arthur et Bastide, le combat prévu tout les jours, la sécurité du jeune lord passant en priorité. Ensuite, il devait avoir un cours sur les lords avec Adélème jusqu'à midi puis cela s'arrêterait pour le week-end hormis l'entraînement du dimanche matin. Le lord était là, comme il l'avait été toute la semaine, observant d'un peu plus loin pour ne pas gêner la leçon.

Il avait terminé ses exercices à l'épée avec un Arthur enthousiaste sur ses capacités d'épéiste et Harry avouait qu'il aimait ses cours d'escrimes autant parce que cela l'aiderait à se défendre que pour le sport en lui même. Ses duels avec Bastide lui plaisaient aussi beaucoup et il se demandait s'il n'allait pas se mettre à la pratique sportive du duel magique comme son professeur. Et cela lui permettait aussi de dédramatiser le combat en prenant du plaisir et en faisant de cela un sport en bon et due forme sans enjeux et sans intention de faire mal ou de tuer. Il aimait le sport, il aimait la technique et la tactique à mettre en œuvre, la performance, le combat sportif dans le fair play et le respect.

Après l'entraînement avec Arthur, il était passé avec Bastide. Ce matin, Harry s'entraînait à arrêter des sorts d'attaques avec les sorts de protection que son professeur lui avait enseigné cette semaine. Pour cela, Bastide utilisait un sort simple mais très rapide. Si Harry n'arrivait pas à l'arrêter et qu'il le recevait. Cela lui faisait l'effet d'un coup modéré au point d'impact, totalement négligeable pour lui. Bien sûr, il avait déjà pris quelques coups en s'entraînant avec Arthur mais l'homme retenait énormément sa force alors même lorsqu'il y avait choc, ce n'était rien pour le jeune lord. Malgré tout, il avait vu son corps se couvrir de bleus cette semaine, s'apercevant qu'il marquait très facilement dernièrement. Mais cela n'avait pas la moindre importance. Ce n'était pas la première fois qu'il avait des ecchymoses et cela ne le tuerait pas. Il le cachait avec les sorts de dissimulation qui s'accumulaient sur lui. Il ne voulait pas de remarque sur l'état de son corps, il ne voulait pas qu'on le voit, honteux de sa propre faiblesse. Et il n'avait pas de temps à perdre avec ça.

Il s'entraînait donc à arrêter tout les sorts envoyés par Bastide qui accélérait de plus en plus, les sorts explosant en de petites gerbes d'étincelles jusque là, après plusieurs séries déjà, rien n'était passé, impressionnant un peu les trois hommes saluant ses réflexes, sa précision et sa vitesse d'apprentissage. Ils sentaient nettement que leur jeune élève s'était déjà battu pour sa vie, qu'il connaissait le danger par cœur. C'était évident, ses réflexes de survies et de protections très affûtés. Comme il en avait reçu la consigne, il ne devait pas bouger physiquement de sa place et utiliser uniquement les sorts protecteurs pour contrer son professeur visant toutes les parties de son corps. Le jeune lord était d'ailleurs en train d'arrêter une série d'attaques rapides avec maestria lorsqu'il en manqua un, sa tête tournant soudain, un bref moment d'absence le prenant. Le sort toucha son torse et Harry sentit nettement la douleur explosant à l'impact, portant automatiquement une main à ses côtes. Il serra un peu les dents, sa vue se troublant, mais il se refusa à montrer quoi que ce soit d'autre.

- C'est très bien Harry, sourit Bastide alors qu'ils utilisaient désormais leurs prénoms. C'est le premier que vous manquez et c'est un très bon résultat pour une première. Au même niveau que vous je n'arrivais pas à arrêter la moitié des sorts, s'amusa-t-il. Ça va ? demanda-t-il.

- Oui, assura-t-il en baissant sa main. Celui-ci m'a échappé.

- Avec un peu d'entraînement, plus un seul ne vous échappera, remarqua Arthur debout non loin de lui à sa gauche. Vous avez déjà un résultat excellent pour un début et pourtant, Bastide utilise déjà une cadence assez soutenue. Vos réflexes sont excellents.

- On reprend ? demanda Bastide.

Harry acquiesça, tentant d'ignorer l'intense brûlure dans ses côtes, comme sa respiration devenant difficile, sa tête tournant. Il ne dit pourtant rien et se concentra sur Bastide qui relança une série de sorts. Il arrêta les premiers, sa vue commençant à se troubler sévèrement, l'air lui manquant alors que l'envie de tousser se faisait pressante.

- Bastide, arrêtez, ordonna soudain Arthur fixant l'adolescent.

L'homme obéit sur le champs au moment où Harry ne put retenir plus longtemps une violente quinte de toux, la douleur explosant un peu plus dans ses côtes. Il porta une main à sa bouche, le sang inondant rapidement ses doigts. Et cela, les trois hommes ne le manquèrent pas, accourant immédiatement vers le jeune lord qui tanguait un peu. Il écarta les pieds pour assurer son équilibre, tentant de respirer doucement. Ses quatre elfes de maisons apparurent sur le champs pour l'entourer, l'appelant avec inquiétude et panique.

- Harry, fit Adélème affolé en voyant cela. Qu'avez vous ?

- Ce n'est rien, assura-t-il en se redressant et en faisant apparaître un mouchoir pour essuyer le sang.

- Cracher du sang n'est jamais anodin, répliqua son mentor. Vous devez voir votre médicomage sur le champs. Qui est-ce ?

- Ce n'est rien, j'ai dû me mordre la langue, répondit-il en forçant pour se redresser.

Une nouvelle toux arriva pourtant, le forçant à couvrir de nouveau sa bouche et de nouveau, le sang coula, alertant davantage les trois hommes très inquiets.

- Vous devez voir votre médicomage tout de suite, trancha Adélème intransigeant. Qui est-ce ?

- Je n'en n'ai pas, répondit-il la voix un peu rauque en les surprenant.

- Dans ce cas, laissez moi contacter celui de ma famille, répondit-il sur le champs.

- Ce n'est rien, insista-t-il.

- Harry, vous devez voir un médicomage, insista Arthur. Ce n'est jamais rien de cracher du sang.

- Notre médicomage est assermenté Harry, il ne dira rien et il n'est d'aucun danger pour vous en plus d'être très compétent. Laissez moi aller le chercher. Vous en avez besoin.

Sentant qu'il n'abandonnerait pas et s'avouant à lui même qu'il ne se sentait pas bien du tout, il approuva finalement et Adélème s'en alla en courant presque.

- Y-a-t-il une infirmerie ici ? demanda Bastide aux elfes qui approuvèrent sur le champs alors qu'ils avaient l'air terriblement inquiet pour leur maître. Est-ce loin ?

- Juste à côté monsieur Bastide, répondit Dobby.

- Allons-y Harry, poussa-t-il alors. Mieux vaut vous asseoir en attendant le médicomage.

Le jeune lord approuva, se redressant pour garder la face et les rassurer mais le besoin de s'asseoir devenait pressant. Il se laissa donc emmener. Stratégiquement, l'infirmerie du château était placée entre l'aile contenant les salles d'entraînement et de magie et les espaces de vie pour y être rapidement en cas d'accident. Ils y arrivèrent donc rapidement, entrant alors que les deux hommes encadraient leur élève avec inquiétude, l'observant très attentivement mais si on excluait les traces de sang aux coins de sa bouche et ses toussotements, il n'y avait rien de notable. Les elfes étaient autour d'eux, l'air très angoissés pour leur maître. L'infirmerie était grande et claire et si on excluait les étagères et les armoires pleines de matériel de soin, de fioles et de pots ainsi que le petit coin pour faire des potions, elle ressemblait à une chambre classique du château, confortable bien que peu décorée ici. Seul le lit était plus étroit pour qu'il soit facile d'atteindre la personne qui pouvait y être installé par les deux côtés. Arthur et Batside le poussèrent vers le lit et il s'assit au bord, forçant un léger sourire, retenant sa toux et se forçant à se concentrer, ne laissant pas le moindre signe de douleur transparaître. S'asseoir fut cependant salutaire alors qu'il se sentait prêt à s'écrouler maintenant, peinant à trouver de l'air.

- Comment vous sentez vous ? demanda Arthur inquiet.

- Je vais bien, ce n'est rien, assura-t-il.

- J'ai beaucoup de mal à vous croire, répondit Bastide. On ne crache pas du sang pour rien. Vous avez beaucoup de travail en ce moment et beaucoup à penser. C'est peut-être trop, supposa-t-il. C'est beaucoup de pression.

- Non ça va, répondit-il simplement.

Mella disparut et si tous étaient dubitatifs devant les affirmations du jeune lord, ils le poussèrent pas davantage, le surveillant en patientant et quelques instants plus tard, Mella entrait avec Adélème et un autre homme que Harry peina à voir dans sa vue brouillée. Il vit simplement qu'il était grand, qu'il avait la peau mate semblait-il et des cheveux d'un blond doré clair. Ils s'approchèrent et le jeune lord sentit nettement un regard particulièrement pesant sur lui, se tendant sans pour autant se sentir en danger, juste comme mis à nu et il n'aimait pas cela. Mais il n'avait pas vraiment le loisir de s'en préoccuper pour le moment, luttant.

- Harry, je vous présente Isaac Lam, fit Adélème sans perdre de temps. Il est médicomage assermenté au secret de sa profession. Vous n'avez rien à craindre. Isaac, voici lord Harry Potter, mon protégé. Il a besoin de vous.

- Bonjour lord Potter, salua une voix chaude et calme qui devait appartenir au médicomage.

- Bonjour, rendit-il aussi distinctement qu'il le pouvait.

- Que s'est-il passé ? demanda-t-il tranquillement.

- Nous nous entraînions au duel et il s'est mis à tousser et cracher du sang, expliqua Bastide. Sans raison apparente, nous utilisions des sorts mineurs.

- D'accord, répondit-il simplement. Tout le monde dehors maintenant, exigea-t-il.

Tous firent la grimace mais obtempérèrent. Les elfes hésitèrent et Harry leur demanda de s'en aller. Si le médicomage était assermenté avec le serment des médicomages, alors il ne pourrait rien dire à personne sans son autorisation et cela le rassurait un peu. Ils furent rapidement seuls.

- Est-ce que vous savez ce qu'il y a lord Potter ? demanda-t-il d'une manière si apaisée que Harry relaxa un peu.

Il hésita mais il parla finalement, sachant qu'il avait besoin d'aide, ayant vite comprit ce qu'il pouvait y avoir.

- Je crois que j'ai des côtes cassées, expliqua-t-il.

- Puis-je vous examiner ? demanda-t-il.

- Juste mes côtes, exigea-t-il peu désireux que l'on l'analyse de près tout en sachant que l'une d'entre elle avait percé un poumon et qu'il avait donc besoin de soins.

- Très bien, accepta immédiatement le médicomage. Mais j'ai aussi besoin de vérifier vos constantes vitales.

Harry approuva, comprenant et il sentit nettement le sort qui fut lancé sur son torse. Il patienta aussi calmement que possible, stressé à l'idée d'être ainsi avec un inconnu dans un tel état de faiblesse. Mais il manquait vraiment d'air maintenant et il peinait à ne pas sombrer dans l'inconscience. Une nouvelle quinte de toux le prit, lui faisant tourner la tête et il tangua sans contrôle, se sentant tomber sans pouvoir l'empêcher. Deux mains délicates le retinrent pourtant, une glissant dans sa nuque pour tenir sa tête, l'autre sur son épaule.

- Allongez vous, pria doucement le médicomage en le poussant et en l'aidant à le faire avec délicatesse.

Incapable de faire autrement, Harry se laissa faire, se retrouvant installé presque assis dans les coussins contre la tête du lit de son infirmerie.

- Vous avez trois côtes cassées, annonça le médicomage. Et deux ont abîmé votre poumon. Je dois traiter ça tout de suite. Puis-je ?

Harry approuva, sachant qu'il n'avait pas le choix. Il avait déjà eu des côtes cassées mais jamais de dommages aux poumons et il avait vraiment besoin d'air. Isaac se mit au travail, vite mais sans précipitation, calme et lui expliquant tout ce qu'il faisait. Il commença par un sortilège d'assistance respiratoire qui l'aida déjà un peu. Il lui fit avaler un antalgique puissant, lui assurant que ce n'était rien d'autre mais qu'il avait se sentir un peu engourdi et peut-être nauséeux. Il expliqua ensuite comment il drainait le sang et l'air fuyant de son poumon, comment il réparait la perforation. Harry put suivre tout ce qu'il faisait, reconnaissant pour cela, sentant la douleur descendre, l'air revenir et la voix sereine de l'homme l'aidait aussi à se détendre. Il lui fit avaler d'autre potion pour guérir les dégâts et aider ses os à se ressouder rapidement.

- Voilà, fit-il finalement. C'est terminé. Je laisse encore l'assistance respiratoire et l'oxygène. Prenez votre temps, respirez tranquillement. Vous avez besoin de vous reposer.

Harry s'appliqua alors à reprendre ses esprits et sa conscience, se forçant, aidé par les antalgiques endormant efficacement la douleur. Sa vision finit par s'éclaircir et il put voir plus précisément le médicomage veillant sur lui. Il était grand et carré d'épaule, l'air sportif et solide, jeune malgré ce qu'il avait imaginé. Il avait en effet la peau mate et les cheveux d'un beau blond doré clair inhabituel vu sa couleur de peau et il se demanda si c'était naturel ou non. Cela semblait l'être. Ses cheveux étaient longs, coiffés en d'épaisses dreadlocks rassemblées dans un bandeau de cuir à l'arrière de sa tête. Il avait des traits très masculins mais aussi doux que son expression et malgré sa force apparente, il dégageait une délicatesse perceptible dans son attitude très calme et sereine. Il lui souriait, ses yeux ambre dorés attentifs. Bientôt, Harry se redressait, se maîtrisant de nouveau.

- Vous devez vous reposer lord Potter, fit le médicomage. Ce n'était pas une petite blessure. C'était grave. Vous serez vite guéris mais ce n'est pas anodin pour autant. Les dommages seront résorbés dans quelques heures en grande partie, vous aurez peut-être encore un peu mal demain mais ça ne veut pas dire que vous n'avez pas besoin de repos pour laisser votre corps se remettre.

- Ça ira, assura Harry en s'asseyant au bord du lit. Merci monsieur Lam. Vous m'enverrez votre facture pour ces soins.

- Très bien, acquiesça-t-il l'air de ne pas être vraiment intéressé par ses honoraires. Lord Potter, êtes vous conscient de votre état de santé ? demanda-t-il l'air inquiet.

Harry releva un sourcils perplexe, ne voyant pas de quoi il parlait et le médicomage sembla comprendre.

- Je n'ai examiné que vos côtes et vos poumons mais il ne m'en faut pas plus pour constater que vous avec de graves problèmes de santés. Vos os sont aussi fragiles que du verre, vous avez un évident problème de carences même si je ne peux rien dire de précis et vos constantes indiquent un état de faiblesse inquiétant. L'analyse de vos constantes me donnent votre poids. Vous êtes beaucoup trop maigre. Cela parmi d'autres petites choses qui m'indiquent que vous n'allez pas bien.

- Je vais bien, répondit-il platement.

- Vous n'allez pas bien et ce n'est pas à moi que vous pourrez faire croire l'inverse, remarqua-t-il doucement. Je suis assermenté, je ne peux et je ne veux pas vous faire le moindre mal comme je ne peux révéler aucune information sur vous sans votre consentement. Vous pouvez avoir confiance. Que dis votre médicomage habituel ? Avez vous déjà eu des problèmes dans le passé ?

- Non et je n'ai pas de médicomage attitré, expliqua-t-il en le surprenant. Je sais m'occuper de moi monsieur Lam.

- Je ne dis pas le contraire mais certains soucis nécessitent de l'aide, dit-il tranquillement. D'après le peu que j'ai pu voir, il y a un danger pour votre vie. Un danger sérieux, fit-il avec gravité. Je ne plaisante pas. Je crois que vous devriez passer un bilan complet et suivre des soins. Sans cela, vous aurez très vite des problèmes de plus en plus graves et cela pourrait vous tuer assez rapidement. Je parle de mois probablement, peut-être deux ou trois ans au plus mais les problèmes arriveront bien plus vite et je pourrais presque juré que vous en avez déjà vu ce que j'ai constaté. Vous avez besoin d'un suivis médicomagique sérieux.

- C'est inutile, je vais bien, répéta-t-il en se levant doucement alors que l'homme levait un peu les mains prêt à l'aider.

- Vous devriez vous reposer au moins aujourd'hui, dit-il.

- J'ai bien trop de choses à faire pour ça. J'irais très bien comme ça.

- C'est faux, peu importe le point auquel vous tenterez de vous en convaincre. Je me dois d'insister. Vous avez sérieusement besoin de faire un bilan de santé et de vous faire soigner. Rien que par l'état de vos os je peux dire que votre vie est en danger, en danger à court terme, assura-t-il fermement. Vous devez vraiment contacter un médicomage compétent rapidement. Je serais ravi de vous suivre si vous le voulez, je n'ai que peu de patients.

- Pourquoi ça ? demanda-t-il suspicieux.

- Parce que que consacre une grande partie de mon temps à la recherche médicomagique, expliqua-t-il sans s'offusquer. La plus part de mes patients réguliers sont des amis comme lord Lafay et sa famille.

- Pourquoi me proposer vos services alors ?

- Parce que vous en avez besoin urgemment et que si je fais ce métier, c'est parce que j'aime aider et soigner les gens. Mais que ce soit moi ou un autre, contactez un médicomage rapidement, très rapidement. C'est probablement vital pour vous.

Harry approuva même s'il n'en n'avait pas l'intention. Mais au fond de lui, l'inquiétude montait sans qu'il ne puisse totalement l'ignorer, le risque vital s'étant finalement frayé un chemin dans son esprit. Il ne voulait pas mourir. Il faisait tout ce qu'il faisait actuellement justement pour vivre en sécurité. Il ne pensait pas être si mal que ça. Il était juste fatigué et il manquait d'appétit mais rien de dramatique. Pourtant, le médicomage avait l'air sérieux et sincère, inquiet et il savait qu'avec son serment, il ne pouvait pas mentir sur un diagnostic.

- Sachez que je suis disponible sur le champ si vous le souhaitez et que vous pouvez m'appeler à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, dit-il en faisant apparaître une carte de visite qu'il lui tendit et qu'il prit. Je vous le répète, vous en avez vraiment besoin. Besoin d'un suivis médicomagique j'entends. Pensez-y rapidement.

- Hum, approuva-t-il simplement. Ne dîtes rien à personne, demanda-t-il ensuite.

- Très bien mais lord Lafay était très inquiet pour vous. Je le connais depuis longtemps, il creusera et il se doute sûrement déjà que vous avez un problème. Il est votre protecteur et il est à ce titre lourdement assermenté. Vous pouvez en parler avec lui aussi.

- C'est inutile, répondit-il. Je suis désolé monsieur Lam mais j'ai du travail.

- Bien sûr. Tenez, dit-il en faisant apparaître deux fioles. Les douleurs risques de se réveiller en fin de journée quand les antalgiques que je vous ai donné n'agiront plus. Ce sont des antidouleurs. Un pour ce soir et un autre pour demain matin si nécessaire. Je vous conseille de dormir sur le dos ou sur le côté valide pour éviter les gênes. Vous êtes en grande partie guéris mais il faudra encore un jour ou deux pour vraiment terminer. Reposez vous et pas d'activité physique. Appelez moi au moindre problème et appelez moi si vous acceptez que je vous examine vraiment. N'importe quand, n'importe quel jour. Mais je vous en prie, contactez un médicomage au plus vite.

- Oui, approuva-t-il sans conviction. Permettez que je vous raccompagne.

L'homme approuva et ils sortirent, trouvant Adélème, Arthur et Bastide qui attendaient dans le couloir.

- Comment allez vous Harry ? demanda le lord sur le champs.

- Très bien, ce n'était rien, assura-t-il platement.

- L'examen a été long pour rien, remarqua-t-il alors.

- Nous avons discuté, expliqua-t-il simplement en regardant l'heure. Je suis navré Arthur, Bastide. Il semble que je vous ai retenu au-delà de l'heure prévu, posa-t-il.

- Cela n'a aucune importance Harry, répondit Arthur.

- Êtes vous sûr que tout va bien ?

- Parfaitement. Monsieur Lam a réglé le problème. Je le raccompagne.

Ils se remirent alors en route le lord et les deux professeurs observant leur élève qui ne donnait pas le moindre signe de faiblesse, l'air bien, le médicomage calme et sans expression derrière lui. Ils atteignirent rapidement le hall, le jeune lord saluant et remerciant une dernière fois le médicomage qui s'en alla.

- Harry, allez vous vraiment bien ? demanda Arthur. Vous savez que vous pouvez nous en parler si vous avez un problème. Nous sommes là pour cela aussi et nous ne dirons rien à personne mais nous pourrions peut-être vous aider.

- C'est inutile, tout va bien.

Les trois hommes eurent l'air dubitatifs mais ils n'insistèrent pas. Ses deux professeurs de combat le saluèrent et s'en allèrent, rendez-vous donné le lendemain matin pour leur leçon quotidienne. Il prit le chemin de son bureau avec son mentor qui lui fit savoir qu'il pouvait lui parler de tout et n'importe quoi s'il en avait besoin, qu'il l'aiderait toujours de son mieux. Il ne posa pourtant pas plus de question et ils commencèrent leur leçon du jour avec un peu de retard. Après avoir raccompagné son mentor à midi, Harry retourna à son bureau, son esprit se focalisant sur ce qui l'avait titillé toute la matinée : la mise en garde du médicomage. Cela l'inquiétait plus qu'il ne l'était déjà. Il ne se sentait pas aussi mal en point que le disait l'homme mais il n'avait vraiment pas eu l'impression qu'il lui mentait ou qu'il exagérait et cela l'angoissait. Il ne voulait pas mourir, surtout à cause de cela. Ce serait une honte sans nom vis à vis de ses parents, de Cédric, de Sirius. Mais il avait aussi peur de constater qu'il y avait vraiment un problème et que cela devienne trop réel. Il avait peur de laisser un étranger tout savoir de lui ainsi parce qu'il se doutait bien qu'un médicomage qui l'examinerait sérieusement en saurait énormément sur lui. Beaucoup de ce qu'il avait vécu était inscrit sur lui. Jamais il n'avait été médicalement suivis et cela accentuait d'autant plus sa crainte de la chose. Mais justement, il n'avait jamais été vraiment suivis et cela voulait dire qu'il pouvait avoir des problèmes de santé sans le savoir.

Il ne cessa d'y penser pendant un moment, ne sachant quoi penser. Il avait du mal à dire vraiment comment il se sentait depuis la mort de Sirius et il ne savait même pas s'il voulait y penser. Il n'avait jamais trop su comment il se sentait dans sa vie et de toute façon, ça n'avait jamais été important pour personne. Il ne savait donc vraiment pas à quoi s'en tenir. Il était fatigué et il faisait de plus en plus de malaises. Il pensait que ce n'était rien mais ce n'était peut-être pas rien finalement. Il ne savait que penser. Il sursauta lorsque Dobby apparut près de lui, s'approchant l'air très inquiet, l'alarmant.

- Est-ce que tout va bien Dobby ? demanda-t-il aussitôt en se tournant vers lui.

L'elfe de maison fit signe de négation de la tête, l'alertant un peu plus alors qu'il n'avait jamais vu son ami ainsi.

- Qu'est-ce qu'il y a ? questionna-t-il en se concentrant sur lui.

- Dobby s'inquiète pour monsieur Harry Potter, dit-il en le surprenant. Monsieur Harry Potter crachait du sang et Dobby sait que ce n'était pas rien. Dobby sait que monsieur Harry Potter ne dort presque pas, ne mange presque plus, travaille tout le temps et Dobby a vu monsieur Harry Potter sans ses sorts, fit-il les larmes aux yeux. Dobby sait que monsieur Harry Potter a beaucoup souffert. Dobby sait que monsieur Harry Potter ne va pas bien et Dobby ne sait pas quoi faire pour l'aider. Que peut faire Dobby ? demanda-t-il désespérément. Que peut faire Dobby pour que monsieur Harry Potter se sente mieux ?

Le jeune lord resta choqué un moment, sentant toute la peur et la tristesse, la panique et l'impuissance qu'il ressentait. Par sa faute. Et ce fut sûrement de voir son ami précieux dans cet état pour lui qui termina de le convaincre qu'il avait besoin d'aide ou du moins, qu'il devait faire un bilan pour vérifier.

- Tu fais déjà plus qu'il n'en faut avec les autres Dobby, sourit-il avec réconfort. Vous vous occupez de moi et vous veillez sur moi comme personne ne l'a jamais fait.

- Mais monsieur Harry Potter ne va pas bien, remarqua-t-il désespérément les larmes aux yeux. Dobby a peur pour son meilleur ami. Dobby veut que monsieur Harry Potter soit heureux et aille bien.

- Merci Dobby, répondit-il très touché alors que personne ne lui avait jamais dit cela directement. Je vais demander au médicomage qui est venu aujourd'hui de venir voir s'il peut m'aider un peu à me sentir mieux d'accord ? expliqua-t-il simplement.

- Vraiment ? fit-il avec espoir. Dobby serait rassuré si le médicomage veillait sur la santé de monsieur Harry Potter.

- Je vais lui demander, assura-t-il. Tu voudrais bien lui porter un message pour moi ?

- Bien sûr monsieur Harry Potter. Tout ce que monsieur Harry Potter veut Dobby le fera.

- Merci Dobby. Je vais lui écrire une petite lettre, dit-il en rejoignant son bureau, pour lui demander s'il veut bien venir demain. Tu voudras bien attendre sa réponse ?

L'elfe approuva et il écrivit une demande polie au médicomage pour un rendez-vous et un bilan, le lendemain, à neuf heure trente. Le dimanche était son seul jour libre après l'entraînement avec Arthur et Bastide au matin. Il lui proposait donc de venir une demi heure après leur départ pour être sûr. Il n'avait pas envie que tout le monde sache qu'il avait peut-être un soucis de santé, ne voulant guère montrer la moindre faiblesse ou parler de sa santé. Et cela laissait aussi du temps pour le bilan alors qu'il ignorait combien de temps cela pouvait durer. Il donna la lettre à Dobby, sortant la carte de visite laissée par le médicomage pour qu'il puisse le trouver. Ce fut l'air déterminé que l'elfe s'en alla et il retourna à son travail, tendu, espérant qu'il ne faisait pas une bêtise, redoutant ce que cela pourrait faire sortir sur sa santé. Mais ce bilan semblait nécessaire, ne serait-ce que pour rassurer Dobby qui semblait vraiment bouleversé et il ne voulait pas le mettre dans un tel état. Et cela lui faisait prendre conscience qu'il y avait peut-être vraiment de quoi s'inquiéter. Dobby revint rapidement, lui confirmant joyeusement que le médicomage avait accepté et qu'il serait là à neuf heure trente le lendemain.

Le jeune lord passa le reste de la journée à ses lectures jusque tard dans la nuit. Lorsque la douleur revint dans ses côtes en fin de journée, il le remarqua à peine, oubliant totalement que le médicomage lui avait laissé de quoi soulager ça. Sa nuit fut aussi courte et pénible qu'elles l'étaient depuis la mort de Sirius. Il se leva tôt et alla s'entraîner comme tout les matins de la semaine depuis qu'il avait commencé l'entraînement, ignorant la mise en garde du médicomage et la douleur persistant encore un peu. Il fut pourtant rapidement évident pour lui que Arthur et Bastide étaient inquiets pour lui. Ce jour là, ils le ménagèrent. Arthur ne fit qu'un entraînement très léger avant de passer à de la théorie ou des exemples de mouvement simples et Bastide en fit autant. Il n'avait rien dit mais cela le faisait se sentir faible et il détestait ça. Il y eut une drôle d'ambiance ce jour là entre leur inquiétude manifeste, leur précaution et la volonté du jeune lord de ne rien laisser transparaître, d'être fort et de ne pas perdre de temps. Adélème était également présent, son regard perçant ne le lâchant jamais, le scrutant scrupuleusement à la recherche de tout indice sur son état.

Finalement, les trois hommes repartirent à neuf heure comme prévu, lui souhaitant un bon dimanche et le priant de se reposer. Harry alla ensuite vérifié que l'infirmerie était prête mais avec ses fantastiques petits employés, c'était inutile. Tout était parfait fans le château. Il s'agissait plutôt de tromper son anxiété grandissante à l'approche de son rendez-vous avec le médicomage Lam. Il rejoignit finalement le hall pour l'attendre, anxieux, tournant un peu rond sans pouvoir s'en empêcher. Dobby apparut près de lui, lui souriant avec calme et réconfort et cela l'aida un peu. Dobby était vraiment d'un immense soutient dans son immense sincérité, son attention et sa pureté d'esprit. Il avait confiance en lui.

- Monsieur Harry Potter ne doit pas être inquiet. C'est une bonne chose de voir un médicomage pour être en bonne santé. Et le médicomage Lam est assermenté et gentil. Monsieur Harry Potter n'a rien à craindre. Et si monsieur Harry Potter a besoin de quoi que ce soit ou veut arrêter, il n'aura qu'à appeler Dobby et Dobby se chargera de tout, assura-t-il.

- Merci Dobby, sourit-il touché par son soutient et son attention.

Un instant plus tard, la cheminée s'enflammait et l'elfe disparut pour le laisser avec le médicomage qui arrivait, souriant doucement en sortant de l'âtre.

- Bonjour lord Potter, salua-t-il poliment.

- Bonjour monsieur Lam, rendit-il platement. Est-ce que l'infirmerie conviendra ?

- Bien sûr, répondit-il.

Ils en prirent alors le chemin dans un silence tendu, entrant rapidement dans la pièce, Harry ne sachant que faire, ignorant totalement à quoi s'attendre.

- Comment procède-t-on ? demanda-t-il aussi calmement que possible.

- Vous n'avez vraiment jamais fait ce genre de bilan ? questionna-t-il tranquillement.

- Jamais.

- Commençons par nous asseoir, proposa-t-il en désignant le petit coin salon de la pièce.

Harry approuva et ils s'assirent, le jeune lord proposant un thé que Dobby vint bien vite servir, lui souriant avec réconfort avant de repartir.

- Détendez vous lord Potter, sourit le médicomage. Je ne vais pas vous manger et aucune étape du bilan ne sera douloureuse loin de là.

- J'ignore comment ça se passe, avoua-t-il.

- C'est très simple. Nous allons d'abord discuter un peu pour que je commence un dossier qui bien sûr restera totalement secret et scellé. Je peux même le laisser chez vous si vous le désirez. Cela servira pour noter toutes vos informations de santé et améliorer la qualité de vos soins et de votre suivis tout au long de votre vie. Ensuite je vous ferais passer des diagnostiques approfondis. Avec des sortilèges, de petits examens physiques et visuel. Cela passera en revu tout votre corps et la totalité de votre état de santé. Suivant les résultats, nous pourrons discuter de ce qu'il faudra faire ou non.

- D'accord.

- Pour commencer, est-ce que vous avez des questions à me poser ?

- Sur le bilan ? demanda-t-il perplexe.

- Sur le bilan ou sur moi, répondit-il. Vous ne me connaissez pas et cela serait déjà angoissant pour n'importe qui que de passer dans les mains d'un inconnu comme ça. D'autant plus dans votre position, fit-il gravement. Alors si vous avez des questions sur mes qualifications, je vous en prie. Je peux refaire mon serment devant vous si cela eut vous rassurer, ça ne me dérange pas.

- J'aimerais bien, approuva-t-il un peu soulagé qu'il le propose.

Le médicomage ne se fit pas prier et refit son serment de médicomage devant lui, connaissant le long texte par cœur et Harry se demanda s'il proposait cela à tout ses patients.

- Excusez moi mais… vous semblez jeune pour un médicomage, remarqua-t-il.

- C'est vrai, s'amusa-t-il légèrement. Je suis passionné par la médicomagie depuis aussi loin que je m'en souvienne. J'ai toujours trouvé formidable de pouvoir soigner et aider les autres. J'ai toujours eu l'impression que les médicomage étaient un peu des super-héros enfant et j'ai toujours voulu faire ça. Mon père est lui même chercheur en sortilège et il m'a transmis cette curiosité qu'on bien des chercheurs. Je n'ai jamais changé d'idée et très vite, mon père m'a permis de m'initier à la médicomagie et à tout ce qui l'entoure. J'ai adoré ça. Alors il a fait en sorte que je passe mes sept années réglementaires en cours à domicile et en même temps, j'ai suivis un cursus de médicomagie avec des professeurs, parfois en travaillant directement avec des médicomages confirmés et j'étais bon pour ça et passionné. Alors après mes ASPIC j'étais déjà prêt à être médicomage mais j'ai préféré faire encore deux ans d'apprentissage avec de bons médicomages, dans plusieurs pays. Après, j'ai commencé à faire des recherches parce que j'aime beaucoup ça et que je crois qu'on peut toujours faire mieux et trouver des solutions à des problèmes qui n'en n'ont pas encore. Et tout en même temps, j'ai continué à pratiquer la médicomagie parce que ça aussi, j'aime beaucoup et je voulais faire les deux. Mais pour garder le temps pour la recherche, je me limite à un certain nombre de patient. Je travaille ainsi depuis trois ans.

- Sur quoi portent vos recherches ? demanda-t-il curieux.

- Je travailles sur deux projets. Le premier porte sur la prise en charge des patients, les procédures et toutes les règles qui entourent les soins dans notre pays parce qu'il n'y a pas grand-chose dans le pays pour encadrer cela et que je crois que c'est important pour assurer un bon traitement aux patients et une bonne prise en charge sérieuse. C'est encore rarement le cas et peu de médicomage ou personnel de soin par exemple, sont assermentés. Je crois que l'on peut améliorer les choses. Le deuxième est bien plus médical. Ce sont des recherches sur le traitement des cancers magiques. Vous connaissez peut-être ce genre de maladie.

- Version moldu, vaguement, répondit-il.

- Les cancers magiques ne sont pas si différents mais c'est rare dans le monde magique, souvent très grave et contrairement aux moldus, ça affecte le noyau magique également. C'est toujours mortel dans le monde magique et nous ne savons pas encore comment le soigner alors je fais des recherches sur le sujet. Mais c'est complexe et nous avons peu de cas documenté alors que je suis encore au début d'un long travail. De temps à autres j'aide dans d'autres recherches si des collègues me demandent mon avis.

- Je vois, merci d'avoir répondu.

- C'est normal, sourit-il. Avez-vous d'autres questions ?

- Non pas pour l'instant.

- Pouvons nous commencer ?

Harry approuva et l'homme fit apparaître quelques documents qu'il lui montra. Ils commencèrent par les remplir ensemble avec ses informations personnelles : nom, prénom, date de naissance… Puis le médicomage commença à entrer dans le vif du sujet :

- Je sais que vous n'avez pas eu de suivi médical mais vous avez certainement déjà vu un médecin quand vous étiez avec votre famille moldu ou un médicomage depuis que vous êtes à Poudlard ?

- Et bien, j'ai vu une médecin une fois ou deux enfant parce que je m'étais blessé en jouant mais je ne m'en souvient pas vraiment. J'ai été plusieurs fois à l'infirmerie à Poudlard pour des blessures de quidditch. C'est tout, dit-il vaguement.

- Vous jouez au quidditch alors ? sourit-il.

- Oui. Depuis ma première année à Poudlard, comme attrapeur. J'adore ça, sourit-il en se détendant.

- Je n'ai jamais été doué pour voler, s'amusa Isaac. Mais j'admire ceux qui en sont capables. Qu'avez vous eu comme blessures ?

- Pas grand-chose. Quelques coups en chutant. En deuxième année j'ai eu un bras cassé par un cognard mais c'est tout.

- Quel bras ?

- Avant bras droit. Un des professeurs a voulu me soigner mais il a raté son sort et il a fait disparaître les os de mon avant bras alors il a fallu les faire repousser.

- C'est pourquoi la médicomagie ne doit pas être exercée par n'importe qui, soupira-t-il. Vous avez eu des vaccins ou des élixirs d'immunités ?

- Des élixirs d'immunités ? demanda-t-il curieux.

- C'est l'équivalent magique des vaccins, expliqua-t-il. Pour des pathologies magiques dangereuses. Elles sont devenues rares grâce aux élixirs mais pas complètement disparus. Comme pour les vaccins moldu.

- Je comprend. Je n'ai eu ni l'un ni l'autre, répondit-il en le surprenant.

- Vraiment ? C'est pourtant obligatoire d'en faire au moins une partie. Poudlard n'a rien dit ?

- Non jamais, répondit-il en se tendant en comprenant qu'il pouvait ajouter un dysfonctionnement de plus à la longue liste qu'il avait commencé à découvrir.

- Il faudra les faire. C'est a titre préventif mais c'est plus prudent on ne sait jamais. C'est un acte banal. Tout les enfants sorciers le passent très jeune et normalement, à onze ans, il est proposé à ceux venant de familles moldus lorsqu'on les informe de leur nature. L'immunité des élixirs est valable à vie ensuite.

- Très bien.

- Est-ce que vous avez déjà été malade ?

- Pas que je me souvienne.

- Bon, on va regarder ça et on verra au fur et à mesure, sourit-il doucement.

Ils se levèrent et le médicomage lui demanda de retirer sa chemise et son pantalon. Bien qu'embarrassé et tendu, Harry le fit, sachant que ses sorts cachaient ce qu'il ne voulait surtout pas montrer : son état et ses cicatrices, ses marques. Il s'assit ensuite sur le lit, adossé dans les oreillers, Isaac patient et tranquille. Il commença ensuite ses analyses, une plume enchantée prenant en note tout ses résultats un peu plus loin. En même temps, il discutait de banalités avec le jeune lord, Harry se détendant un peu en parlant des cours à Poudlard avec lui, des matières qu'il aimait ou non, l'homme donnant son propre avis ou sa propre expérience sur chaque chose, parvenant parfois à le faire sourire. Mais pas une fois il ne dit quoi que ce soit sur les résultats de ses sorts ou l'examen. Il le passa en revus longuement, prenant son temps, analysant ses yeux et sa vue avec attention à cause de ses lunettes et du fait qu'il était incapable de lui dire ce qu'avaient ses yeux exactement. Cela prit trois bonnes heures, Harry se relaxant en constatant qu'il ne se passait rien d'étrange et qu'il n'y avait pas d'examen bizarre comme il avait pu l'imaginer. Le médicomage eut finalement terminé et il s'assit au bord du lit près de lui.

- Accepteriez vous de retirer les sorts qui vous cachent ? demanda-t-il doucement.

- Comment vous… ?

- Comment je le sais ? termina-t-il pour lui. Premièrement, je suis sensible à ce genre de chose. Je ne peux pas voir à travers ces sorts mais je peux sentir qu'ils sont là. Ensuite, avec les résultats que j'obtiens, il est certain que ce que je vois à cet instant n'est pas la réalité.

Harry serra les dents, tendu, honteux devant l'apparence pathétique qu'il savait avoir et Isaac sembla le remarquer.

- Il n'y a aucune honte à avoir, dit-il avec un sourire rassurant. Aucune. Je ne vous jugerai pas, jamais. Je suis là pour vous aider et vous soigner. Vous n'avez rien à craindre et rien ne sortira de cette pièce. Vous ne devez pas craindre de me montrer ou de me dire ce qui ne va pas, je ferais de mon mieux pour vous aider. Mais j'ai besoin de voir précisément pour le faire au mieux.

Soupirant de défaite mais comprenant que de toute manière il avait déjà deviné ce qu'il cachait, Harry céda, levant ses sorts. Son corps beaucoup trop maigre marqués de cicatrices se révéla alors, les bleus impressionnant qu'il avait récolté à l'entraînement s'ajoutant partout sur lui, l'épuisement imprégnant toute son apparence. Isaac n'eut pas de réaction particulière, gardant son sourire doux et tranquille et Harry fut un peu soulagé de ne voir ni pitié, ni dégoût ni quoi que ce soit. Très précautionneusement, Isaac examina chacune de ses cicatrices avec soin, celles des coup de ceintures de son oncle couvrant son dos en particulier. Harry ne put s'empêcher de se tendre atrocement à cela, détestant que l'on touche à ses cicatrices évoquant trop de mauvais souvenirs. Le médicomage termina rapidement sans faire de remarque, lui disant qu'il pouvait se rhabiller ensuite. Harry usa de sa baguette pour le faire aussi rapidement que possible et se sentir moins vulnérable. Il fut soulagé de voir que l'homme ne le regardait pas, semblant concentré sur ses notes mais le jeune lord se demanda s'il ne faisait pas cela pour ne pas le mettre plus mal à l'aise. Il s'était appliqué à le détendre jusque là et il avait apprécié son attention qui avait rendu la chose plus facile. Restait à connaître le résultat maintenant. Il retourna s'asseoir dans un fauteuil aussi dignement que possible malgré son stress et le médicomage prit place face à lui.

- Vous avez bien fait de m'appeler rapidement, commença-t-il. Je ne vais pas vous mentir, votre état de santé est très inquiétant. Il faut agir rapidement.

- Sinon quoi ? demanda-t-il douloureusement. Je vais mourir c'est ça ?

- Oui mais uniquement si on ne fait rien, répondit-il franchement. Heureusement, nous sommes encore dans les temps pour empêcher ça.

- Combien de temps me resterait-il si… si nous n'avions pas fait ce bilan et ces soins ?

- Deux, peut-être trois ans et pas dans de bonnes conditions, répondit-il.

- D'accord, fit-il en prenant une grande inspiration pour rester calme. Qu'est-ce qu'il y a ?

- Vous avez de très graves carences de quasiment tout les éléments nécessaires à votre corps. Cela provoque beaucoup de problèmes qui s'aggravent avec le temps. Fatigue, épuisement, malaises, dépression, problèmes musculaires, problèmes respiratoires, problèmes cardiaques… Cela concernent toutes vos fonctions vitales sans exception. Si vous avez eu les côtes cassées si facilement hier, c'est parce que vos os sont extrêmement fragiles à cause d'une grave carence en calcium, en vitamine D. Au delà du risque de fracture évident, ces fractures pourraient entraîner des blessures bien plus graves comme hier. Vos difficultés de mouvement, de fatigue, de respiration que je sais être là sont aussi imputables à ces carences. Pareil pour votre vue.

- Ma vue ?

- Vous n'auriez pas dû avoir besoin de lunette. C'est une carence en vitamine A lourde et précoce qui a endommagé votre vue et qui, à terme, pourrait vous rendre aveugle, dit-il en le choquant. Cette carence peut abîmer les yeux, vos rétines et provoquer cela. Votre corps parle pour vous alors j'ai parfaitement compris quel genre d'enfance vous avez eu. Les carences ne datent pas d'aujourd'hui, la sous et la mal nutrition ne datent pas d'aujourd'hui comme beaucoup de vos cicatrices que je peux dater, dit-il doucement.

Harry grimaça, détournant les yeux, n'appréciant guère que quelqu'un sachent ce genre de chose. Il avait évoqué légèrement le sujet avec ses amis mais personne ne savait vraiment, il n'en n'avait jamais parlé à personne, par honte, par peur.

- Vous n'avez pas à avoir honte lord Potter, fit le médicomage à la fois ferme et doux. Ceux qui doivent avoir honte sont ceux qui vous ont traité ainsi, ceux qui ont fermé les yeux et ceux qui étaient responsables de vous. Vous vous n'avez aucune honte à avoir. Vous êtes une victime, dit-il en le faisant grimacer un peu plus à ce fait dit tout haut. Vous êtes une victime d'abus très graves de toute évidence. Rien n'est de votre faute. Vous étiez un enfant, un adolescent. Vous n'êtes pas responsable et il n'y a aucune honte à avoir.

- C'est à cause de ça que je suis dans cet état maintenant ? demanda-t-il en déglutissant difficilement.

- En grande partie oui. Ce sont les carences profondes sur tant d'années qui ont fait des dégâts. Votre magie vous a permis de résister un peu plus. Un moldu ou juste un sorcier moins puissant serait probablement déjà mort, avoua-t-il. Mais il ne faut plus traîner. Cela a épuisé votre corps, vos fonctions vitale et même votre magie. Il y a vos problèmes déjà cités mais il y a aussi un retard de croissance conséquent. Vous auriez certainement dû être bien plus grand et bien plus fort dans des conditions de croissances normales. Cela ne se rattrapera pas malheureusement. Vous êtes épuisé dans tout les sens du terme. Vous avez impérativement besoin de dormir, de vous reposer, de bien manger, de bien boire et surtout de vous soigner et de vous détendre. Votre état d'anxiété est tel que je peux aisément deviner que vous luttez contre les crises de paniques quand elles ne vous prennent pas. Je sais que vous ne dormez pas ou peu, que vous ne mangez pas, que vous ne buvez que peu. Il faut que ça change.

- Je n'ai pas faim et je n'arrive pas à dormir.

- Je comprend. C'est autant à cause de votre état de santé que de votre vécu qui, je l'imagine, ne s'est pas calmé bien au contraire, surtout dernièrement.

- Il s'est passé beaucoup de choses, avoua-t-il lentement. Il se passe toujours quelque chose.

- Je le devine sans mal mais il faut penser à vous, urgemment. Vos cicatrices vous font souffrir n'est-ce pas ? demanda-t-il sans véritable question en obtenant un acquiescement timide. Je ne suis pas surpris. Beaucoup ont très mal cicatrisé et n'ont probablement jamais été soigné.

- J'ai l'habitude maintenant, soupira-t-il.

- Et vous n'avez pas à avoir l'habitude de ça, répondit-il immédiatement. Votre état de santé est grave mais si nous nous y mettons dés maintenant et sérieusement, vous pouvez retrouver la santé. La seule chose qu'on ne pourra pas changer ce sont les effets du retard de croissance sur votre taille et votre carrure. Le reste, nous pouvons y remédier et je vais vous aider à y remédier je vous le promet.

- Qu'est-ce qu'il faut faire ? demanda-t-il en respirant.

- Nous allons mettre un traitement en place. Des potions que vous devrez prendre tout les jours pour soigner vos carences. Des potions de nutritions aussi, de renforcement magique. Votre magie est en aussi mauvais état que vous, elle aussi a grand besoin de soin et il vaudrait mieux l'économiser le plus possible. Je vais aussi vous donner quelque chose pour vous aider à vous détendre et aussi pour dormir. Vous avez vraiment besoin de vous reposer. Faim ou pas. Il faudra manger, il faudra vous forcer un peu. Je vais vous faire un régime alimentaire à suivre et il faudra faire plus de repas dans la journée. Des petites quantités régulières. Dans l'état actuel des choses vous ne pouvez pas manger une assiette ordinaire et il ne faut pas forcer ou vous serez malade. Mais il faudra vraiment veiller à manger régulièrement et correctement. Je vais vous laisser des indications pour savoir quoi faire en douceur. Je sais que vous n'avez pas d'appétit mais il le faut et manger pourrait aider à le faire revenir allié au reste.

- Je le ferai, assura-t-il malgré sa réticence.

Mais il devait faire un effort. Il ne voulait pas mourir et se sentir mieux ne pourrait que l'aider peu importe la difficulté de la chose. Jamais il n'aurait cru que son état pouvait être si critique, que ce qu'il avait subi avait laissé de telles traces et cela augmentait encore sa colère contre Dumbledore à qui il le devait certainement. S'il n'y avait pas eu sa prise de conscience alors il serait peut-être mort avant même d'avoir terminé Poudlard et cela le rendait malade. Sa santé était définitivement une chose dont-il devait s'occuper aussi, la liste s'allongeant là encore et il ne savait pas comment il allait gérer tout ce qu'il avait à faire.

- Bien, sourit le médicomage. Un bon régime alimentaire avec un traitement de potions adapté et cela traitera déjà vos carences et petit à petit les problèmes qui vont avec. Vous devez prendre du repos alors on va s'occuper de votre sommeil et du stress aussi. Il faudra vous reposer au maximum.

- Je vais être franc, je n'ai pas le temps pour ça.

- Comment ça ? demanda-t-il.

Harry lui expliqua alors la situation rapidement, les cours et le travail dont-il ne pouvait pas se passer.

- Je vois, répondit le médicomage l'air de réfléchir. Les cours théoriques tranquillement assis à un bureau, ça ira même si j'aurais préféré que vous vous détendiez mais je comprend la nécessité de votre apprentissage. Cela fait quand même beaucoup d'heures de travail dans la semaine.

- C'est nécessaire.

- Très bien mais si vous vous sentez trop fatigué, faire des pauses pourrait être une bonne idée. Quand aux entraînements physiques et de combat, vous ne devriez vraiment pas. Un rien vous briserait en mille morceaux. Vos os sont déjà pleins de fêlures.

- Je n'ai pas le choix. Voldemort et les mangemort n'attendront pas gentiment que je sois en pleine forme, dit-il en le faisant grimacer par cette vérité dure.

- Dans ce cas, il faut prendre des précautions. Utilisez des sorts de peinture plutôt que de touche pour les duel. Pour éviter les chocs. Un simple sort de touche vous a brisé plusieurs côtes hier. Une touche à la tête pourrait vous tuer. Une autre mal placé pourrait faire des dégâts à vie. Quand au combat au corps à corps… il existe des sorts barrières qui s'appliquent à même la peau et qui annule les chocs des coups modérés. Vous ne les sentiriez même plus autrement que par la simple sensation d'être touché. Mais vous devez être très prudent. Même un exemple de prise pour vous montrer pourrait faire des dégâts si votre professeurs y met un peu trop de force. Quand à l'effort physique en lui même… limitez vous au strict nécessaire. Vous n'êtes pas en état pour ça. Vous devez être prudent.

- Combien de temps faudra-t-il pour remédier à ça ? demanda-t-il.

- Plusieurs mois de traitement au moins. Mais je pense que nous allons commencer de manière assez agressive pour arrêter la dégradation et améliorer les choses au plus vite. Vous en avez besoin. Donc dans un mois et demi deux mois, ce sera déjà bien mieux si vous faîte tout ce qu'il faut. Mais le traitement complet en prendra au moins six vu ce qu'i rattraper.

- Autre chose que les potions ? questionna-t-il.

- Des sérums de renforcement magiques. C'est assez coûteux je dois vous prévenir mais votre magie en a vraiment besoin. Elle est en pleine dégradation et il faut arrêter ça ou ça vous tuera autant que le reste. C'est encore ce qu'il y a de plus dangereux pour vous. Des baumes pour vos ecchymoses. Je peux aussi traiter vos cicatrices et les dommages qu'elles ont laissé et qui vous font souffrir avec des combinaisons de cataplasmes et de sorts. Si nous faisons deux séances par semaines, trois ou quatre semaines devraient suffire pour ça. Et il y a vos yeux. Guérir la carence, ne suffira pas dans ce cas pour vous rendre la vue comme elle aurait dû l'être.

- Peut-on faire quelques chose pour ça ?

- Oui. Guérir vos yeux est possible mais ça implique un traitement difficile de trois jours pendant lesquels serez plongé dans le noir. Il faudra garder les yeux bandés tout au long du traitement et ça pourrait être désagréable mais vous aurez une vue parfaite ensuite.

- Aveugle pendant trois jours ? grimaça-t-il. Cela va me demander un peu d'organisation. Mais ça en vaut la peine.

- Nous pourrions faire cela à la fin du mois d'août, le temps que vous récupériez d'abord un peu.

- D'accord.

- Pour aujourd'hui, vous pourrez déjà commencer avec la nourriture et le sommeil. Je m'occupe de dresser précisément la liste des potions nécessaires et les plus adaptées et de faire un planning. Je me procurais tout ce dont vous avez besoin et je reviendrais vous apporter tout cela demain.

- Après mes cours alors. Dix-huit heure trente ça vous irait ?

- Parfait, sourit-il. Si je puis me permettre, vous devriez peut-être en parler avec lord Lafay. Il est votre précepteur assermenté, il ne dira rien à personne mais il pourrait être là pour vous soutenir et vous aider au quotidien. Les potions que vous aurez à prendre aurons des effets secondaires qui pourraient être pénibles à supporter dans votre état actuel. Du soutien ne serait pas de trop. Vous devriez aussi en parler à vos professeurs de combats pour éviter les blessures. Ils pourront s'adapter pour vous apprendre au mieux sans vous mettre en danger.

- Ils ont déjà bien assez à faire avec tout ce qu'ils ont à m'enseigner. Je ne vais pas les embarrasser avec ça en plus.

- Je ne connais pas monsieur Ceriso mais je connais lord Lafay et monsieur Lafay. Ni l'un ni l'autre ne serait embarrassé. Et je sais qu'ils voudraient savoir pour pouvoir vous aider. Ils s'en voudraient terriblement s'ils vous poussaient trop ou vous blessaient à cause de ça. Vous n'êtes pas obligé de leur donner de détail ou de leur dire d'où cela vient mais les prévenir au moins en partie de votre état pourrait aider à mieux gérer votre apprentissage cet été.

- J'y penserais.