Chapitre 11 :

Rentrée

Si après sa première discussion avec ses amis Harry eut droit à un moment de silence, cela fut vite finit. Ron, Hermione et Ginny se mirent à parler de la guerre, de ce qu'il s'était passé cet été, de l'enlèvement de Ollivander, des disparitions, des attaques, de l'Ordre qui, pour le jeune lord, pataugeait complètement… Il les ignorait soigneusement, restant sur sa lecture. Parler de tout ça ne servait à rien, ça n'avait aucun intérêt si ce n'était de se stresser davantage dans ce contexte difficile. Il préférait étudier pour vraiment faire quelque chose d'utile. Il les ignora donc, sentant leur perplexité et leur agacement à son absence de réaction. Mais il s'en fichait pas mal. La guerre lui prenait déjà bien assez, il ne laisserait pas son temps, où elle se tenait plus ou moins à l'écart, être gâché. Il fit donc mine de n'avoir rien entendu, focalisé sur son livre de droit pour tirer un maximum de sa lecture. Les trois en vinrent à parler de Malfoy qu'ils avaient vu avec sa mère sur le Chemin de Traverse cet été. Ils les avaient suivis jusqu'à l'Allée des Embrumes et la boutique de Barjow et Burk, les espionnant, persuadés qu'il préparait un mauvais coup. Ils l'avaient sois-disant vu s'intéresser à une étrange armoire ancienne dans la boutique avec des gens louches.

Harry les ignora malgré qu'ils attendent manifestement une réaction de sa part. Il ne dit rien et fit mine de ne pas avoir entendu. Se méfier de Draco Malfoy ? Bien sûr qu'il le faisait. Surtout depuis qu'il s'était retrouvé face à son père en bon mangemort bien obéissant dans le cimetière à la fin de sa quatrième année. Il n'était pas naïf. Si Lucius était un mangemort si proche de Voldemort, il y avait un bon risque pour que son fils, bien placé à Poudlard, soit utilisé à son tour. Seulement, s'il ne pardonnerait rien à Lucius, le cas de Draco était autre chose. Vu l'implication de sa famille, il n'aurait probablement pas choisi de se retrouver devant Voldemort et face à un tel homme, quand on était un adolescent pour ainsi dire ordinaire comme Draco, il n'y avait ni choix, ni échappatoire. Draco pouvait choisir comme il pouvait avoir été forcé. Il ne le condamnerait donc pas. Il avait beau être un parfait petit con arrogant pour lui, il avait beau ne pas l'aimer, il ne pouvait pas être injuste et l'accuser sans preuve, comme il ne pouvait ignorer sa situation difficile laissant peu de place à un choix libre. Draco avait peut-être ses convictions extrêmes, cela ne voulait pas dire qu'il aurait choisi un chemin criminel de lui même. Il n'en restait pas moins qu'il surveillerait de prêt la situation. Un possible subalterne de Voldemort à Poudlard ne pouvait être ignoré. Il se savait être une cible, comme Dumbledore et l'école étaient des cibles principales. La prudence était de mise.

Il se refusa pourtant à commenter, l'avis de Ron et des autres souvent très peu objectif lorsqu'il s'agissait des Serpentard et surtout de Malfoy. Il avait été ainsi aussi autrefois. Il l'avouait et le reconnaissait et il s'en voulait un peu d'avoir été si naïf et bête. Aujourd'hui, il avait l'esprit plus ouvert, bien plus ouvert et il prenait en compte tout les points de vus, les situations, ses cours de l'été l'ayant incité à regarder les choses sous différents angles et à ne pas sauter trop vite aux conclusions, d'user du point de vu des autres pour mieux comprendre. Il fit donc comme s'il n'avait rien entendu.

- T'en pense quoi Harry ? demanda finalement Ron agacé d'attendre sa réaction.

- Hum ? fit-il sans relever les yeux de son livre.

- Malfoy, fit le roux exaspéré.

- Ce que fait Malfoy m'importe peu, répondit-il.

- Bon sang Harry tu t'entends ? s'énerva son ami. Malfoy est peut-être un mangemort et tu t'en fiches ?!

- Ron, soupira-t-il. Tu n'as aucune preuve et de toute façon ça n'avance à rien. Alors pour la dernière fois, j'aimerais pouvoir lire en paix.

- Depuis quand tu lis de toute manière ? fit Ginny.

- Depuis que j'ai envie de me cultiver et d'apprendre de nouvelles choses.

- Harry tu…, commença la rousse.

- Ginny, coupa-t-il exaspéré. Je voudrais lire tranquille, dit-il en détachant chaque mot. Est-ce que je dois changer de compartiment pour ça ?

- Mais qu'est-ce qui va pas avec toi ? fit Ron.

- Rien. J'essaye juste de lire et je n'y arrive pas avec vous. Il nous reste deux ans avant nos ASPIC et j'ai envie d'avoir de bons résultats et de mieux travailler. Sirius l'aurait sûrement approuvé.

- Sirius se fichait des cours, répondit-il.

- Tu ne connaissais pas du tout Sirius Ron alors abstient toi de présumer de ce qu'il aurait pu penser ou dire, dit-il plus froidement. Sirius aurait voulu que j'ai une belle vie et m'assurer de bons résultats et donc des possibilités de carrières derrière concours à cela.

- C'est nouveau que tu t'inquiètes de tes études, remarqua Hermione.

- C'est une mauvaise chose ? demanda-t-il.

- Euh non, fit-elle.

- Bien. Alors laissez moi lire. Je ne vous empêche pas de discuter moi.

Un nouveau silence tendu tomba avant que le trio ne reprenne ses discussions, le laissant enfin tranquille malgré qu'ils le scrutent toujours lourdement. À l'heure du déjeuner, il ferma enfin son livre, sortant sa baguette, attirant l'attention des autres. Son ouvrage disparut rapidement, il lança un sort de protection à la cage d'Hedwige, voulant être certain que personne n'y toucherait puis il se leva.

- Où tu vas ? demanda Ginny.

- Aux toilettes, répondit-il simplement en sortant.

Il referma derrière lui pour rapidement rejoindre les cabinets du wagon. Une fois à l'abri des regards, il fit apparaître ses potions pour les prendre, peu désireux de montrer ou de dévoiler ça à qui que ce soit. Ses sorts cachant déjà ses traits de faiblesses cacheraient également les effets secondaires potentiellement visibles sur lui, lui assurant la discrétion. La chose faîte, il retourna à son compartiment, les autres toujours là. Ils se focalisèrent d'ailleurs sur lui lorsqu'il rentra et reprit sa place avec élégance. Il vint jeter un petit coup d'œil à sa chouette dormant toujours tranquillement derrière ses sorts et l'étoffe qui lui donnait de l'obscurité. Rassuré, il se réinstalla confortablement, sortant sa baguette pour faire apparaître le panier repas soigneusement préparé par ses elfes pour son déjeuner, une collation l'attendant aussi pour l'après midi. Ignorant toujours les trois autres qui suivaient chacun de ses fait et gestes, il se prépara à manger, souriant intérieurement au beau repas qu'il avait. Il lança tranquillement un sort de réchauffe avant de se mettre à manger.

- Ça à l'air bon, fit Ginny voulant engager la conversation.

- Ça l'est, répondit-il simplement.

Il profita de son déjeuner, tentant de ne pas faire attention au mal de tête et aux tremblements arrivant avec sa prise de potion. Il avait l'habitude maintenant et ce n'était plus aussi pénible qu'au début. Il pouvait gérer. Souvent, c'était le soir, lorsqu'il était fatigué que les effets étaient les plus forts mais c'était moins problématique puisqu'il pouvait aller s'allonger et dormir. Il termina son repas alors qu'il était temps pour Hermione et Ron, préfets de Gryffondor, d'aller remplir leur devoir, s'en allant. Ginny vint s'asseoir près de lui, trop près de lui alors qu'il rangeait ses affaires. Il fit mine de rien, reprenant plutôt son livre pour se remettre à lire.

- Tu ne veux pas lâcher ce livre une minute Harry ? demanda-t-elle l'air vexée.

- Non et j'aimerais que tu recules un peu. Il y a toute la place et tu es trop près à mon goût.

Il ne la regarda pas mais il sentit à quelle point elle était énervée. Elle se leva d'ailleurs en fulminant, sortant en claquant la porte du compartiment et le jeune lord soupira de soulagement, enfin tranquille. Il put se détendre un peu plus et se concentrer pleinement sur son ouvrage. Deux petites heures plus tard, on toquait à sa porte et il releva le regard, trouvant Neville et Luna. Sans y faire vraiment attention, il ouvrit la porte d'un geste de la main, surprenant son camarade qui entra pourtant avec la blonde.

- Bonjour Harry, salua-t-il gentiment.

- Bonjour, rendit-il.

- Salut Harry, fit Luna aussi douce qu'à l'habitude. On peut te rejoindre un moment ?

- Bien sûr, approuva-t-il.

Elle referma derrière eux, Neville s'asseyant en face de lui, Luna à côté.

- Comment tu vas Harry ? demanda un Neville soucieux.

Harry le regarda, sentant qu'il était réellement inquiet et concerné, devinant aisément pourquoi.

- Je vais bien, assura-t-il avec un léger sourire. Merci.

- Tu sais, je suis sûre qu'un jour ou l'autre, Bellatrix paiera pour ce qu'elle a fait, dit-il avec une émotion évidente dans la voix.

- Je n'en doute pas non plus. Et vous ? Avez-vous passé de bonnes vacances ? demanda-t-il plus légèrement.

- Oui, même si les choses sont un peu plus sombres avec tout ce qu'il se passe, admit le jeune homme.

- Et toi Luna ?

- J'ai eu un bon été et on dirait que toi aussi, dit-elle en l'observant de ses yeux vagues. Il n'y a plus du tout de joncheruine dans ta tête, remarqua-t-elle en l'amusant un peu.

- J'ai passé un bon été en effet, assura-t-il. Toi et ton père, vous n'avez pas eu de problème j'espère ? s'inquiéta-t-il. Après votre aide pour moi l'année dernière avec l'article dans le Chicaneur.

- Il n'y a rien eu, assura-t-elle légèrement en le soulageant.

- Dis à ton père et rappelle toi que si vous avez le moindre problème, vous pouvez venir me voir et je ferai tout ce que je peux pour vous aider, promit-il.

- C'est noté, sourit-elle l'air peu inquiète. Tu sais que tu es très beau avec tes cheveux longs, fit-elle ensuite.

- Merci, répondit-il alors que Neville s'amusait de son changement de sujet insolite.

- C'est vrai que ça te va bien, approuva-t-il pourtant.

- J'avais envie de changer un peu.

- Dis Harry, tu as une idée de qui prendra le cours de défense cette année ? demanda Neville.

- Je n'en n'ai aucune idée. Mais Dumbledore ne peut pas faire pire qu'Ombrage.

- C'est certain, acquiesça Luna. Tu resteras pourtant le meilleur professeur de défense qu'on ai jamais eu, remarqua-t-elle en le touchant.

- Est-ce que tu vas… continuer l'AD cette année ? questionna l'héritier devant lui.

- J'ai beaucoup à faire cette année. Je n'aurais pas le temps et je n'ai pas envie, répondit-il en le décevant visiblement. Mais si vous avez besoin d'aide en défense tout les deux, ce sera avec plaisir, assura-t-il. Vous n'avez qu'à me le dire.

- Merci Harry, se réjouit Neville.

- Ce n'est rien.

Il discuta un moment avec eux, acceptant bien mieux leur présence simple et tranquille. Ils parlèrent de l'école et de l'année à venir. Il retourna finalement à sa lecture et ils le laissèrent lire en paix, s'en allant en le saluant joyeusement. Le silence reprit alors ses droits autour de lui. Il fit une pause pour manger un peu, Hermione et Ron revenant bientôt, envahissant à ses yeux. S'ils tentèrent plusieurs fois d'interrompre sa lecture et de le questionner, ils finirent par abandonner, agacés par son silence. Pré-au-lard approchant, l'obscurité tombant, il rangea son livre, se changeant d'un sort habile pour passer l'un de ses uniformes neuf et bien ajusté. Dans sa cage, Hedwige était bien éveillée par le crépuscule et il la sortit, ouvrant la fenêtre. Il la caressa et déposa un baiser doux sur sa tête avant de la laisser s'envoler pour Poudlard toute proche, préférant qu'elle s'y rende elle même plutôt que de la confier au personnel de l'école. Sa chouette partie, il rétrécit sa cage pour la glisser dans sa poche. Cela fait, il sortit sans un mot, rejoignant une fois de plus les toilettes pour prendre ses potions, sachant qu'il n'en n'aurait plus l'occasion avant le dîner.

Un moment plus tard, ils s'arrêtaient en gare de Pré-au-lard et il sortit sans se presser, se dirigeant vers les diligences et vers le château. Arrivant, passant le portail, il remarqua la présence de quelques aurors. Dérisoire, tardif et inutile, jugea-t-il. Cela n'était que bon à permettre au Ministère de dire qu'il « agissait ». Il le devinait aisément maintenant qu'il étudiait la politique et ses manipulations. Accompagné de Luna avec laquelle il avait pris la diligence, il gagna le château, voyageant jusqu'à la Grande Salle pleine d'agitation et de bruit de discussion. Il y entra, fier et digne, assuré, très différent de ce qu'il avait été deux mois plus tôt. Il se refusa à regarder vers la table des professeurs et vers Dumbledore contre lequel il était toujours aussi furieux. Il préféra saluer ses connaissances d'une maison ou d'une autre, ceux qui le saluaient, sa popularité bien remontée depuis que le Ministère avait admis qu'il avait raison et que Voldemort était revenu. Fudge avait d'ailleurs été poussé à la démission, remplacé par Scrimgeour qui, s'il semblait plus actif en apparence, était tout aussi inefficace et inutile dans la guerre.

Il prit place à la table de Gryffondor, joyeusement accueilli. Mais il n'était pas dupe sur le pourquoi de la sympathie de tous. Soudainement, il était redevenu un héros se battant contre le mal et certain s'accrochaient à lui avec hypocrisie pour un peu d'espoir de s'en sortir. Autrefois, il aurait éclaté de colère face à ça, maintenant, il savait que ça pouvait lui servir. Il sourit donc, poli avec tous, soignant son image comme on lui avait appris à le faire cet été. Hermione, Ginny et Ron furent bientôt là, râlant copieusement qu'il soit parti sans eux, Harry les ignorant. Rapidement, la Répartition commença dans un silence respectueux, les premiers années applaudis à chaque entrée dans une maison. Le repas débuta ensuite et ce fut à la fin de celui-ci que Dumbledore prit la parole derrière son pupitre sur l'estrade des professeurs :

- Je vous souhaite à tous le bonsoir, commença-t-il en attirant l'attention générale et en faisant tomber le silence. Tout d'abord, permettez moi de vous présenter le tout nouveau membre de notre équipe, Horace Slughorn, fit-il en désignant l'homme.

Celui-ci se leva, saluant alors qu'on l'applaudissait poliment. Lorsque Harry posa les yeux sur lui, d'étranges souvenirs flous lui revinrent en tête et il sut, il sut qu'il connaissait cet homme, qu'il l'avait déjà vu, qu'il lui avait déjà parlé. Pourtant, il était totalement incapable de se rappeler exactement d'où cela lui venait, quand cela s'était passé. Son sentiment était pourtant fort, comme si c'était important, comme s'il avait oublié quelque chose d'important à propos de cette personne, l'intriguant profondément sans qu'il le laisse paraître.

- Le professeur Slughorn et j'en suis heureux, a accepté de reprendre son ancien poste de maître des potions, reprit Dumbledore en surprenant tout le monde. Quand aux cours de défense contre les forces du mal, ils seront assurés par le professeur Snape, dit-il en choquant toute la salle.

Harry vit Neville pâlir dramatiquement, comprenant et il sut que la défense ne serait pas de tout repos cette année. Seulement, il n'avait plus l'intention de perdre son temps en se battant puérilement avec Snape et dans cette matière, il était largement assez fort pour ne pas laisser à l'homme une occasion de le pénaliser sur ses notes. La bonne nouvelle était qu'il aurait peut-être finalement une ouverture pour le cours de potion. Restait à savoir quelle note le professeur Slughorn réclamait en BUSE pour prendre en cours d'ASPIC. Si un effort exceptionnel lui suffisait, il pourrait finalement continuer les potions. Ce n'était donc pas entièrement une mauvaise nouvelle pour lui. Les Serpentard eux, semblaient ravis.

- Comme vous l'avez constaté, chacun et chacune d'entre vous a été fouillé à son arrivée ce soir, continua le directeur.

Une fouille à laquelle Harry avait facilement échappé de quelques sorts simples, stupéfait par l'incompétence des aurors. Mais il était hors de question qu'il laisse des hommes du Ministère le toucher lui ou ses affaires.

- Vous avez le droit de savoir pourquoi, poursuivit Dumbledore. Jadis, il y avait un jeune homme qui comme vous s'est assis dans cette salle, a emprunté les couloirs de ce château, a dormi sous son toit. Au yeux de tous, il semblait être un élève comme un autre. Il s'appelait Tom Riddle, en faisant courir les murmures dans la salle. Aujourd'hui bien sûr, il est connu dans le monde entier sous un autre nom. Et c'est pourquoi ce soir, tandis que je me tiens devant vous, je me rappelle une chose importante. Chaque jour, à chaque heure, à l'instant même peut-être, les forces du mal essaient de pénétrer les murs de ce château. Mais en fin de compte, leur meilleure arme, c'est vous. Gardez bien cela à l'esprit. Maintenant tous au lit, hop hop.

Tous commencèrent alors à se lever sombrement, Ron et Hermione appelés par leur devoir de préfets pour les premiers années. Harry quand à lui, se refusa à regarder vers le directeur, se levant l'air fort et inébranlable. Ce soir, il voyait, il voyait le jeu de manipulation de Dumbledore en direct pour la première fois sans se laisser avoir. Son discours était une honte pour un directeur. Il était censé rassurer ses élèves, les réconforter, les sécuriser… Ils n'étaient que des enfants pour la plus part et c'était son rôle de les protéger, de ne pas leur mettre plus de pression qu'il y en avait déjà. Hors, ses paroles avaient de quoi en effrayer beaucoup et surtout, il poussait les adolescents qu'ils étaient à se battre eux mêmes quand cela n'était ni leur rôle, ni leur place et cela le révoltait. Dumbledore était un directeur incompétent et il en avait pleinement conscience. Il avait fait tellement d'erreurs ces dernières années, mis tant de fois ses élèves en danger. C'était intolérable.

Il rejoignit la salle commune, marchant au devant des Gryffondor parmi lesquels il voyait beaucoup de regards incertains et apeurés posés sur lui. Il donna un sourire rassurant et confiant, marchant tranquillement et cela sembla détendre certains, ceux qui avaient participé à l'AD l'année dernière les premiers. Ils furent bientôt devant le portrait de la Grosse Dame et le regard perçant de Harry la dissuada de leur faire son petit numéro de chant habituel. Elle les laissa entrer et il retrouva cette salle commune qu'il appréciait. Il ne s'y attarda pourtant pas longtemps, se dirigeant vers son dortoir avec Neville, Seamus et Dean. Ils commencèrent à s'installer, ses trois camarades retrouvant leur malle, lui sortant la sienne.

- Harry ? appela Seamus hésitant.

- Oui ? dit-il en ancrant sa malle au sol au pied de son lit.

- Est-ce que… est-ce que tu penses que ça ira ? La guerre ?

- Je l'espère, répondit-il tranquillement. Mais je ne suis pas devin.

- Tu n'as pas peur ? demanda Dean.

- Bien sûr que si. Comme tout le monde. Mais ce n'est pas une raison pour arrêter de vivre et de voir l'avenir. Parce qu'il y en aura un. Inutile de paniquer pour l'instant, rien n'est encore fini. Et pour le moment, le seul réel pouvoir que Voldemort a sur nous est celui de la peur et du désespoir. Ne lui laissez pas ça.

Autour de lui, ses camarades sourirent un peu, réconfortés et un peu plus détendus et ragaillardis. Ils continuèrent à s'installer, Harry s'assurant que personne ne toucherait à sa malle et ne pourrait l'ouvrir. Neuve, tapissée de cuir et frappée des sceaux Black et Potter, elle était lourdement protégée de sorte que sans ses quatre chevalières, elle ne s'ouvrirait pas. Il l'ancra au sol pour qu'elle ne puisse bouger d'aucune façon. Cela fait, fatigué, il se changea pour la nuit avant de s'installer dans son lit, ses baguettes bien en place sur lui. Il ressortit son livre pour lire. Mais il sortit aussi sa carte du Maraudeur, l'ouvrant et l'activant. Il la déplia jusqu'à trouver Dumbledore dans son bureau, la posant sur cette vision près de lui, voulant répondre à une question en particulier. Il commença à lire tranquillement, y jetant de temps à autre un coup d'œil. Dans le dortoir, les autres discutaient doucement, se préparant aussi pour la nuit avant un premier jour de cours le lendemain. Ce fut un peu plus tard qu'il eut sa réponse en voyant les noms de Ron, Ginny et Hermione rejoindre le directeur, le sujet de leur discussion ne faisant que peu de doutes à ses yeux. Avec cela, il sut qu'il devait surveiller ce qu'il disait à ses amis s'il ne voulait pas que cela tombe dans les oreilles du directeur.

Il rangea sa carte, souhaita bonne nuit aux autres qui lui rendirent et ferma ses rideaux pour avoir de l'intimité. Il s'employa alors à leur lancer plusieurs sorts pour se protéger alors qu'il dormait. Pour être parvenu à entrer chez les Serpentard en deuxième année seulement, il n'était pas dupe sur le fait que n'importe qui pouvait entrer ici, prenant ses précautions en conséquence. Il rangea finalement son livre, hésitant un moment à prendre ses potions pour dormir. Mais un coup d'œil à la bague de Arthur qui chauffait délicatement, rassurante, le détendit. Son ami veillait sur lui, il le savait. Il pouvait se reposer sans crainte. Il prit donc ses potions et s'installa pour dormir.

Le lendemain, ce fut très tôt qu'il se réveilla, comme pendant l'été. Il se leva en toute discrétion pour ne réveiller personne. Faisant son lit d'un sort, relevant les rideaux d'un autre. Il s'habilla et se coiffa rapidement, passant une tenue de sport, bien décidé à continuer son entraînement ici. Il quitta le dortoir sans un bruit à une heure à laquelle il savait que beaucoup dormiraient encore un bon moment. Il sortit de la salle commune sombre et ce fut au petit trot, commençant dors et déjà à s'échauffer qu'il partit, prudent dans les escaliers. À l'école, il se facilitait un peu l'entraînement du matin. Il ne prendrait ses potions qu'après la séance, juste avant le petit déjeuner et cela lui permettait d'éviter les effets secondaires après une nuit de repos, le laissant s'entraîner plus confortablement. Il trottina donc, prenant la direction de la salle sur demande. Il la fit apparaître en demandant de quoi s'exercer correctement et il entra. Là, Arthur put apparaître librement. Personne ne le verrait ici, personne ne pouvait entrer sans sa permission et cette salle était impossible à surveiller. L'homme ne se fit pas prier, souriant, le saluant joyeusement. Il regarda autour de lui, une certaine nostalgie au visage.

- C'est étrange de revoir ce château après tant de temps, remarqua-t-il alors que Harry commençait à s'étirer. Je ne connaissais pas cette salle.

- Vous avez étudié ici ? demanda-t-il en s'apercevant qu'il ne s'était jamais posé la question.

- Bien sûr, comme tout britannique qui se respecte. Mais l'école était très différente à cette époque. Cela fait déjà quelques siècles, s'amusa-t-il. Le château reste presque le même si ce n'est quelques aménagement. Ce sont… les cours et l'ambiance qui ont changé et pas en bien.

- Je n'ai aucun mal à l'imaginer. Quelle maison ?

- Poufsouffle, répondit-il avec fierté.

Harry sourit à cela, peu surpris. Arthur avait des qualités de Gryffondor mais il avait surtout un immense sens de la loyauté et de la justice propre à Poufsouffle. Cette maison lui allait bien. Arthur se fit un plaisir de s'entraîner avec lui et ils commencèrent par le combat et l'épée comme à l'habitude avant d'enchaîner sur les sorts de combats, des mannequins d'entraînement attendant sagement sur le côté. Après près de deux heures d'exercice, comme pendant l'été. Harry et Arthur s'arrêtèrent. Le jeune homme un peu en sueur et essoufflé. La grande salle ouvrait dans une demi heure, les cours commençaient dans deux heures et il reprit le chemin de la tour de Gryffondor où ses camarades se levaient un peu difficilement, comme souvent. Arthur réintégra son anneau avant qu'ils ne quittent la pièce, lui souhaitant une bonne journée, assurant qu'il veillait sur lui. Ses condisciples le remarquèrent à peine à son entrée dans la salle commune, le saluant en baillant, les restes des grâces matinées de l'été se faisant sentir. Il rejoignit le dortoir et la salle de bain pour aller prendre une douche, seul Neville déjà vraiment levé quand les autres paraissaient au lit. Il alla se laver et se préparer soigneusement, attachant ses cheveux en catogan d'un beau ruban de soie noire. Il profita de l'intimité de la salle de bain pour prendre ses potions. Prêt, il rejoignit la chambre pour préparer son sac, ou plutôt pour sortir de sa malle son cartable de cuir magique déjà prêt avec tout ce dont-il pourrait avoir besoin dans la journée.

- Qu'est-ce tu fous Harry ? bredouilla Ron à peine réveillé.

- Je vais manger, répondit-il. La grande salle est ouverte.

- Tu m'attends pas ? Pourquoi tu m'as pas réveillé ?

- Tu es assez grand pour te lever tout seul Ron, dit-il en faisant rire les autres. Je ne suis pas responsable de toi. Et non, je ne t'attend pas. J'ai faim et j'ai envie d'être à l'heure.

Il s'en alla là dessus, Neville l'accompagnant joyeusement et il se fit un plaisir de marcher avec lui. Neville était gentil. Il avait toujours été loyal, fidèle et sans jugement. Il réalisait à quel point cela était précieux. Ce fut donc ensemble qu'ils gagnèrent la grande salle, Neville s'inquiétant du fait que Snape prenait le cours de défense, Harry lui assurant son aide s'il en avait besoin, le détendant un peu. Ils s'installèrent à table et comme à chaque premier jour de cours, les directeurs de maisons passaient voir leurs élèves. Le professeur McGonagall vint les voir en souriant, Harry sentant son regard inquiet sur lui :

- Bonjour monsieur Potter, monsieur Londubat.

- Bonjour professeur, rendirent-ils.

- Est-ce que vous allez bien ? Vous avez passé un bon été ?

Harry sentit qu'elle accordait une attention particulière à sa réponse et il lui sourit, approuvant. Ron et Hermione n'étant pas encore là, elle leur donna leurs emplois du temps, Harry remarquant qu'il y avait potion sixième année ce matin.

- Professeur ? Savez vous si le professeur Slughorn est disposé à prendre en ASPIC des élèves qui ont eu effort exceptionnel ? J'aimerais continuer les potions et je sais que le professeur Snape ne prenait qu'en optimal.

- Le professeur Slughorn prend avec un effort exceptionnel, assura-t-elle en souriant à sa volonté de prendre le cours. Il sera ravi de vous accepter.

- C'est une bonne nouvelle, sourit-il heureux. Professeur, y aurait-il un moment, aujourd'hui ou dans les jours à venir, où je pourrais vous voir en privé ? Il y a une chose dont j'aimerais vous parler.

- Bien sûr monsieur Potter. Voyons voir, dit-elle en consultant son emploi du temps. Vous avez une pause après le déjeuner, moi aussi. Vous pouvez passer à ma salle de classe si vous le souhaitez. J'y serai.

- Merci professeur.

Elle lui donna un signe de tête et leur souhaita une bonne journée avant de se diriger vers d'autres Gryffondor arrivant, des premiers années qui jetèrent un coup d'œil impressionné au Survivant.

- Il y a un problème Harry ? demanda Neville intrigué par sa demande à leur directrice.

- Non mais j'ai une information sur un changement dans mon dossier à lui transmettre. Je voudrais lui dire moi même plutôt que par courrier. Mais ce n'est pas grand-chose.

- D'accord. Au fait, félicitation, dit-il en l'intriguant. Pour ton accession à tes titres, dit-il avec un coup d'œil pour ses chevalières.

Il ne les cachait pas mais ses manches avaient tendances à tomber sur ses mains, rendant leur présence plus discrète.

- Merci, sourit-il.

- Je ne croyais pas que tu y pensais, remarqua Neville discrètement et la voix plus basse.

Et maintenant, Harry savait que c'était à cause du tabou que le sujet engendrait dans la société sorcière.

- C'est compliqué en réalité, dit-il simplement. Mais je suis très fier et très heureux de ça aujourd'hui, dit-il en le faisant sourire. Puis-je te demander si tu comptes reprendre ton titre après ta grand-mère ?

- Bien sûr. Grand-mère a l'intention de me le céder lorsque je serai prêt mais je ne suis pas très doué pour tout ça alors j'ai encore beaucoup à apprendre. Je suis sûr que tu feras un lord formidable, sourit-il. Ce serait bien s'il y en avait plus comme toi.

- Merci Neville, répondit-il très touché. Tu en feras un excellent aussi n'en doute pas. Tu dois juste rester toi même et avoir confiance en toi. Tu es quelqu'un de bien.

Son ami eut l'air très touché et fier d'entendre ça de sa bouche, souriant largement en le remerciant avec un peu de gêne. Ils se mirent ensuite à manger, analysant leur emploi du temps respectifs alors qu'ils n'avaient pas les mêmes options. Harry fut satisfait. Si ce n'était le mardi, il avait chaque jour une plage horaire libre de cours dans la journée et cela lui laisserait le temps de travailler sur ses autres enseignements. Il lui faudrait programmer les entraînements de quidditch et les sélections. Mais pour l'instant, il y avait une chose plus pressante qu'il devait faire. Le reste des Gryffondor, Ron, Hermione et Ginny pointèrent finalement le bout de leur nez, les deux préfets vites sermonnés par McGonagall pour être arrivé aussi tard. Elle les envoya à leurs obligations, Harry agacé par leur manque de sérieux. Il terminait son repas lorsqu'ils s'installèrent enfin et il ne tarda pas à se lever, les surprenant. Il salua tout le monde de manière générale avant de partir, ignorant les questions des derniers arrivés. Il restait un peu de temps avant le début des cours mais il voulait voir le nouveau professeur de potions en avance pour lui demander s'il l'acceptait dans son cours alors qu'il ne l'avait pas mis dans son courrier de réponse annuel à Poudlard, pensant qu'il n'avait aucune chance avec Snape.

Il rejoignit donc la salle de potion en avance, espérant y trouver l'homme lui semblant si familier, si connut sans qu'il ne puisse se l'expliquer. Il toqua à la porte, patientant un moment avant qu'elle ne s'ouvre sur le professeur l'air un peu surpris.

- Bonjour professeur, salua-t-il. Harry Potter, se présenta-t-il.

- Oh je sais qui vous êtes monsieur Potter, fit-il joyeusement. Bonjour. Entrez je vous en prie, dit-il en s'effaçant.

- Merci monsieur, dit-il en entrant alors qu'il refermait derrière lui. Excusez moi de vous déranger, je voulais vous demander quelque chose.

- Je vous en prie, fit-il tout sourire.

- Je ne suis pas inscrit au cours de potion puisque le professeur Snape qui enseignait avant vous n'acceptait pas en ASPIC sans un optimal aux BUSE. Je n'ai eu qu'un effort exceptionnel. J'aimerais pourtant continuer ce cours et le professeur McGonagall m'a dit que vous pourriez m'accepter avec un effort exceptionnel.

- Bien sûr, répondit-il immédiatement avec enthousiasme. Avec grand plaisir ! dit-il comme s'il lui avait fait un merveilleux cadeau. Il me semble que mon premier cours est avec votre année.

- C'est pour cela que je suis venu immédiatement, merci monsieur.

- Allons allons, c'est normal, balaya-t-il avec geste de la main. Exiger un optimal est quelque peu sévère, remarqua-t-il.

- J'aimerais m'améliorer en potion. Malheureusement, ma relation avec le professeur Snape est un peu tendue et compliquée.

- Vraiment ? Je ne l'aurais pas cru vu à quel point il étai ami avec votre mère, remarqua-t-il en le surprenant. J'ai enseigné à votre mère voyez vous.

- Je l'ignorais, répondit-il en contenant son étonnement d'apprendre que Snape avait été ami avec sa mère.

- Venez, dit-il en allant vers son bureau attenant à la salle de classe. Une sorcière très intelligente qu'était votre mère. Une de mes meilleures élèves, dit-il avec fierté en l'amenant devant une armoire pleine de photos. Tenez, elle est juste là au premier rang, dit-il en lui montrant un cliché magique.

- Puis-je ? demanda-t-il en tendant une main vers le cadre.

- Allez-y, approuva-t-il en le regardant prendre l'image avec douceur. Votre mère était une élève très appliquée et sérieuse, très douée en potion. Sa magie était si belle, élégante, poétique et douce. J'ai été tellement triste le jour où j'ai appris…, dit-il sombrement.

- Elle aimait les potions ? demanda-t-il avidement.

Pour une fois que quelqu'un lui parlait de sa mère et non de son père. Il s'en trouvait très heureux et curieux, ému par l'évidente affection que le professeur avait eu pour elle.

- Oui. Elle projetait de passer une maîtrise en la matière si je me souviens bien. Elle était particulièrement douée pour les potions de médicomagie. Elle avait l'art d'utiliser certaines connaissance moldus pour faire avancer sa pratique, dit-il avec douceur. Très très douée. Elle aurait fait une très grande maîtresse des potions c'est certain. Une très belle personne votre mère. Vous avez ses yeux, remarqua-t-il.

- On me l'a souvent dit, répondit-il avec un sourire.

Il reposa la photo avec attention, se tournant vers l'homme :

- Merci monsieur, il est rare que l'on me parle de ma mère. Mon père est plutôt sur toutes les lèvres.

- Avec plaisir monsieur Potter. Il est vrai que votre père avait de quoi se faire remarquer à l'époque, s'amusa-t-il. Mais votre mère, votre mère était une sorcière promise à un grand avenir et une personne exceptionnelle, gentille et courageuse.

Il y eut un petit moment de silence avant que l'homme ne lui parle des autres photos d'élèves devenus célèbres dont-il semblait très fier et il comprit avec un amusement mêlé de déception que sa réputation y était certainement pour quelque chose dans l'enthousiasme de l'homme à son égard.

- Veuillez m'excuser professeur, fit-il finalement, mais comme je ne pensais pas accéder à ce cours, je n'ai pas le livre adéquat. J'en commanderai un au plus vite mais en avez vous éventuellement un à me prêter ?

- Bien sûr, approuva-t-il en le ramenant dans la salle de classe. Regardez dans cette armoire, dit-il en pointant un meuble. Il doit y avoir un ou deux livres de prêt.

Il s'y dirigea immédiatement, ouvrant, cherchant des yeux les livres de sixième année, prenant le premier qui vint sans vraiment y faire attention. Il se retourna ensuite vers le professeur.

- Merci monsieur, j'espère être à la hauteur de ma mère, dit-il légèrement.

- Je suis sûr que vous en avez les capacités et je peux vous y aider, assura-t-il avec joie.

La cloche du début des cours résonna alors et l'homme le pria de s'installer alors qu'il allait ouvrir la porte. Il prit place tranquillement, ravi de pouvoir accéder à ce cours, heureux de voir qu'il aurait assurément moins de mal avec ce professeur qu'avec l'ancien.

- Harry ? fit une Hermione surprise en s'avançant vers lui. Qu'est-ce que tu fais là ?

- Et bien c'est évident non ? Je viens en cours de potions.

- Je croyais que tu arrêtais.

- Parce que le professeur Snape n'acceptait pas sans un optimal. Le professeur Slughorn accepte avec un effort exceptionnel alors je continue.

- Tu détestes les potions, posa-t-elle.

- C'est faux. C'est avec le professeur Snape que j'ai un problème. Les potions m'intéressent beaucoup.

- Et pourquoi tu es déjà là ? demanda-t-elle avec suspicion.

- Je n'étais pas inscris parce que je croyais que c'était le professeur Snape qui assurait le cours. Je suis donc venu demander au professeur Slughorn si je pouvais intégrer la classe, dit-il simplement.

Elle allait répondre quand le professeur les enjoint à s'installer, la forçant à s'éloigner alors qu'entre temps, les postes autour de lui avaient été pris. Le cours commença bientôt dans l'enthousiasme joyeux de leur nouveau professeur. Celui-ci leur présenta quelques potions qu'il avait préparé au matin, leur expliquant à quoi elles servaient, Hermione fusant pour répondre aux questions. L'homme termina par la potion de felix felicis, promettant une dose à celui qui réussirait parfaitement la potion au programme du jour : le filtre de mort vivante. Ils se mirent donc au travail, s'installant à leurs postes, allant chercher les ingrédients, mettant en place les chaudrons. Harry remarqua alors que son livre était bien abîmé mais ce n'était rien, il aurait vite le sien. En l'ouvrant, il remarqua pourtant une chose plus intéressante : de multiples annotations et corrections. Une personne qui se fichaient des potions et qui n'y connaissait rien n'aurait aucun intérêt à faire ça. Surtout en constatant que c'était valable pour l'ouvrage entier et que les notes étaient ultra précises, les termes spécifiques. Intrigué, il décida de suivre ces instructions corrigées pour réaliser sa potion, se concentrant pour bien faire. Sans l'ambiance atroce que Snape faisait régner, il se sentit prendre du plaisir dans cette matière, heureux devant cela. De toute évidence, celui qui avait corrigé le livre s'y connaissait puisqu'il parvint grâce à cela à réaliser une potion parfaite qui extasia Slughorn et qui lui valut de recevoir la précieuse potion de chance.

Ce fut ravi par cette matinée de potion que Harry quitta le cours, esquivant Hermione qui semblait vouloir lui sauter dessus, vexée de ne pas avoir été la meilleure cette fois. Il lui dit vouloir aller au toilettes avant de manger pour qu'elle le laisse et ce fut ce qu'il fit, allant prendre ses potions en toute discrétion avant de se diriger vers la grande salle. Là, il n'échappa pas à l'interrogatoire de Ron mécontent de ne pas avoir su où il était ce matin et de Hermione voulant savoir comment il avait fait en potion. Un peu exaspéré, il expliqua simplement qu'il continuait les potions grâce à Slughorn et qu'il avait simplement suivi son livre pour faire la potion. Il n'ajouta pas un mot de plus, cherchant plutôt sur la table de quoi se constituer une assiette respectant son nouveau régime. Ce fut alors pour la première fois qu'il remarqua à quel point la nourriture ici était riche, grasse ou sucrée, peinant à trouver de quoi se nourrir correctement. Il aimait sa manière de manger maintenant. Il savait que c'était sain pour lui et il n'avait jamais mal au ventre. Isaac lui avait d'ailleurs conseillé de faire attention au trop sucré ou trop riche qui risquait de ne pas être apprécié par son organisme encore fragile. Il n'en n'avait pas envie de toute manière mais il semblait qu'à Poudlard, il y avait beaucoup de cela. Il parvint pourtant à se faire une assiette à sa convenance, se résignant à ne pas manger aussi bien que chez lui à l'école, plus qu'il ne l'avait imaginé.

Le repas se terminant, il sortit une boîte enchantée offerte par Dobby. Ses elfes l'avait préparé pour lui, enchanté pour qu'il puisse y mettre une collation prise à table lors des repas et la conserver parfaitement pour qu'il puisse la manger à un autre moment. Leur attention l'avait touché et il s'en servait avec joie, bien décidé à continuer ses efforts avec soin. Il se constitua donc une collation pour plus tard, refermant et rétrécissant la belle boîte de bois ouvragée pour la ranger dans son sac. Ron se fit extrêmement énervant sur le fait qu'il ait pris potion sans prévenir, l'agaçant encore. Décidément, pour la première fois, il n'était pas heureux de retrouver Ron et Hermione, se sentant jugé, espionné, critiqué en tout sens… Cela avait toujours été le cas mais il ne l'acceptait plus cette année et ça l'exaspérait comme jamais. Il quitta donc la table avec un agacement contenu et caché, refusant de dire où il allait, laissant là Ron, Hermione et Ginny surpris.

- Mais qu'est-ce qu'il a cette année ? fit Ron exaspéré.

- Tu rigoles ? rit Seamus assis juste à côté. Vous qu'est-ce que vous avez ? demanda-t-il. Vous le harcelez littéralement depuis hier soir. J'aurais déjà pété les plombs à sa place. Pas étonnant qu'il soit de mauvaise humeur avec vous. La situation actuelle est déjà compliquée pour lui. C'est pas surprenant qu'il s'agace vite si vous êtes sur son dos comme ça, dit-il alors que plusieurs acquiesçaient autour de lui.

- C'est lui qui est bizarre, fit Ginny.

- Et ça vous étonne après tout ce qu'il s'est passé ? demanda Katie. Il a le droit d'être sur les nerfs.

Là encore, les autres autour furent d'accord, beaucoup s'en voulant un peu d'avoir fait vivre un enfer l'année dernière à leur camarade en pensant qu'il mentait alors qu'il avait juste voulu les prévenir du danger. Ron, Ginny et Hermione se regardèrent l'air de ne pas comprendre, ne disant pourtant plus rien. Ce fut le pas sûr, sans pour autant se presser qu'il se dirigea vers la salle de métamorphose. Il avait vu le professeur McGonagall partir un peu plus tôt de la grande salle et il espérait qu'elle serait à son bureau. Elle était bien la seule à occuper sa salle de cours plutôt que son bureau mais ça lui donnait un air plus accessible. Il trouva la porte ouverte en arrivant, sa directrice assise derrière sa table de travail un peu plus loin. Il toqua et elle releva le regard vers lui, lui souriant en le voyant. Elle lui fit signe d'entrer, se levant, refermant la porte derrière lui d'un sort. Il la rejoignit à l'avant de la classe.

- Le cours de potions s'était-il bien passé ce matin monsieur Potter ? demanda-t-elle.

- Très bien oui, assura-t-il. Je ne veux pas manquer de respect au professeur Snape mais je pense que je vais bien mieux apprendre avec le professeur Slughorn.

- Je comprend. Il est vrai que le professeur Snape n'est pas tendre avec vous, dit-elle en lui montrant diplomatiquement son soutient. J'espère que votre cours de défense se passera bien. Vous êtes exceptionnellement bon dans ce domaine. N'hésitez pas à venir m'en parler s'il y a un problème. Je ne voudrai pas que vous soyez pénalisé dans cette matière qui vous tiens à cœur parce que vous et le professeur Snape ne vous entendez pas.

- Je vais essayer de faire en sorte que ça se passe bien, répondit-il. Je n'ai pas envie de me battre avec lui cette année.

- Tant mieux. Est-ce que vous allez bien monsieur Potter ? J'étais inquiète en apprenant que vous étiez partis cet été. J'ai évidemment compris après votre lettre.

- Oui, j'avais… besoin de temps pour moi et pour faire le point tranquillement.

- Cela vous a-t-il aidé ? demanda-t-elle avec un soucis véritable pour lui.

- Oui, beaucoup.

- Vous avez… visiblement changé cet été, remarqua-t-elle sans jugement ni désapprobation.

- J'ai énormément réfléchis. J'ai pensé à ce que Sirius et mes parents auraient voulu pour moi. Ils ont… tout donné pour moi et je veux leur rendre hommage en devenant quelqu'un dont-ils auraient été fiers, vivre une belle vie longue comme ils le voudraient certainement.

- J'ai bien connu vos parents et j'ai bien connu Sirius. Ne doutez pas un instant, une seule seconde, qu'ils seraient dors et déjà extrêmement fiers de vous Harry, assura-t-elle. Ils seraient les plus fiers. Je n'en n'ai pas le moindre doute. Leur seul soucis à l'heure actuelle serait votre sécurité et votre paix.

- C'est ce que je pense aussi, sourit-il faiblement. C'est pour ça que cet été, j'ai décidé de me concentrer sur mon avenir, ma carrière et ma vie, pas juste sur la guerre.

- C'est une excellente décision, approuva-t-elle. Voulez-vous toujours devenir auror ?

- Non. Je… je n'ai plus envie de ça. Je croyais que ce serait bien avant. Je crois que c'était plus pour me rapprocher de mon père qu'autre chose. Je veux faire quelque chose de plus utile et de moins dangereux. Je pense à la politique ou l'économie, voir les deux. La plus part des problèmes que l'on rencontre viennent du gouvernement. J'aimerais essayer de changer les choses à ce niveau.

- De très belles carrières, sourit-elle. Et une très bonne idée. Vous êtes quelqu'un de bien Harry, de très courageux, juste et bienveillant. Je pense sincèrement que ce serait un privilège pour ce pays que de vous avoir quel que part parmi ses dirigeants. Vous avez le caractère de feu de votre mère, sa volonté, personne ne vous résistera, dit-elle avec un léger amusement qui le fit sourire. Et grâce à votre famille, vous aurez une entrée plus simple au Ministère, dit-elle en une référence claire à son titre.

- Oui et ça me donne encore plus envie de profiter de cet avantage, répondit-il.

- Si je peux vous aider en quoi que ce soit, pour votre orientation après Poudlard ou autre, n'hésitez pas.

- Merci professeur.

- C'est normal, sourit-elle. Vous n'avez plus de lunettes ? remarqua-t-elle ensuite.

- En effet, approuva-t-il. C'est d'ailleurs pour un sujet en rapport que je venais vous voir, dit-il en sortant un courrier de son sac pour lui tendre. C'est un courrier officiel signifiant que s'il m'arrive quelque chose, que je suis blessé au quidditch ou malade, je souhaite que mon médicomage personnel soit contacté, expliqua-t-il alors qu'elle lisait le courrier écris en bon et due forme. Ses coordonnées sont là et il est bien évidemment disposés à venir au besoin.

- Très bien, approuva-t-elle l'air soucieuse maintenant. Je préviendrai madame Pomfresh moi même. Il est écris que vous ne voulez pas recevoir de soins de l'école. Y-a-t-il un problème ?

- Ce n'est pas contre l'école ni contre madame Pomfresh. Elle m'a toujours bien soigné ici. Mais je suis un traitement particulier et ça peut poser problème pour certains soins.

- Êtes-vous malade ? s'angoissa-t-elle immédiatement l'air un peu affolée.

- Non. Je vais bien professeur, sourit-il en mentant facilement. Seulement, cet été, après… la mort de Sirius, je ne me sentais pas très bien, expliqua-t-il alors qu'elle le regardait avec tristesse. J'ai demandé l'aide d'un médicomage et il a trouvé quelques problèmes mineurs. Ce n'est rien mais ça nécessite certaines potions spécifiques à prendre un moment et ça peut interférer avec d'autres soins.

- Je vois. Vous êtes certain de votre médicomage ?

- Oui. Il est assermenté et il a renouvelé son serment devant moi pour le prouver, dit-il en la soulageant visiblement. C'est un très bon professionnel. Il m'a beaucoup aidé cet été. Et il a pu soigner mes yeux aussi. C'est pour ça que je n'ai plus besoin de lunettes.

- C'est une bonne chose. Êtes-vous certain que vous allez bien ? Après tout ce que vous avez vécu, surtout dernièrement, il serait normal que ça n'aille pas.

- C'était… difficile au début de l'été, avoua-t-il. C'est pour ça que j'ai voulu m'isoler pour faire le point et reprendre les choses en mains. Je vais bien maintenant.

- Ma porte vous sera toujours ouverte si vous en ressentez le besoin, rappela-t-elle. N'hésitez jamais Harry.

- Je ne l'oublierai pas, promit-il. Il y a aussi autre chose avec cela. J'ai réalisé à quel point me protéger et protéger ma vie privée était important et difficile. Je préfère donc que ce soit un médicomage assermenté qui s'occupe de moi. Surtout en ce moment et je ne sais pas si madame Pomfresh l'est.

- Je comprend. Et non, madame Pomfresh n'est pas assermentée.

- Je préfère donc garder pour moi les détails sur ma santé. Ce n'est pas contre madame Pomfresh mais…

- Vous n'avez pas à vous justifier, rassura la dame. C'est tout à fait normal, surtout compte tenu de la situation dangereuse pour vous, dit-elle sombrement. Madame Pomfresh comprendra. Quand à moi sachez que rien de ce que vous me dîtes ne sera répété à qui que ce soit, pas même au directeur et je suis une très bonne occlumens, ajouta-t-elle en le détendant.

- Merci professeur.

- Je n'aime pas l'idée que le directeur vous fasse ainsi participer à l'Ordre et à la guerre, posa-t-elle prudemment. Je sais que vous voulez participer…

- Je ne le souhaite plus, coupa-t-il en la surprenant. Je n'ai pas l'intention de participer avec l'Ordre ni pour la guerre. Il y a déjà beaucoup trop de risques qu'elle vienne à moi sans ça. Je crois que je me suis trop laissé embarquer par cette histoire de Survivant, de Prophétie, par ce que tout le monde disait autour de moi, par les attaques de Voldemort… Je me suis senti responsable de tout ça. J'ai réalisé cet été que je ne l'étais pas, que ce n'était pas à moi de gérer et porter tout ça. Je veux me concentrer sur moi et ma sécurité, mon avenir à partir de maintenant. Je ne ferai plus de folie si je peux l'éviter. Cela m'a trop coûté jusqu'ici. Je ne l'avais pas compris ni réalisé jusqu'à… la mort de Sirius. Cela m'a fait un véritable choc et j'ai compris bien des choses. Un peu tard malheureusement.

- Cela n'était pas de votre faute Harry, tenta-t-elle de rassurer. Vous étiez un enfant, un adolescent et je pense plutôt que ce sont tout ceux qui vous entourent qui n'ont pas fait ce qu'il fallait pour vous protéger comme cela aurait dû être. Je ne vous cacherai pas que je suis très très heureuse d'entendre ça. Vous avez raison Harry. Vous n'êtes pas responsable de cette guerre et ce n'est pas à vous de vous battre pour tout le monde quoi qu'en disent les autres. Concentrez vous sur vous, votre bien-être et votre avenir. Je suis sûre qu'il sera très beau. Vous le méritez tellement. Quand à la guerre, j'ai toujours la conviction que le bien l'emportera, dit-elle avec optimisme.

- Je l'espère vraiment. Je vais me concentrer sur mes cours cette année.

- Et sur le quiddich, fit-elle l'air joyeuse. Je vous ai fais capitaine parce que je suis certaine que vous nous ramènerez la coupe, dit-elle avec un enthousiasme léger qui le fit sourire.

- J'en ai bien l'intention, assura-t-il. Merci pour le poste de capitaine.

- C'était évident que c'était vous. Vous êtes l'un des meilleurs joueur que Gryffondor ait vu. Quand pensez vous faire les essais ?

- Je pensais à samedi la semaine prochaine le temps que tout le monde s'installe un peu.

- Très bien. N'oubliez pas d'aller voir madame Bibine pour réserver le terrain. Pensez vous renouveler toute l'équipe ?

- Katie est sûre d'avoir un poste si elle participe encore. C'est une poursuiveuse exemplaire. Tout les autres postes sont à renouveler puisque les autres ont terminé Poudlard. Je verrai les résultats de sélection mais hormis moi et Katie, l'équipe sera probablement à neuf. Il va falloir un peu d'entraînement.

- Vous serez parfait. Vous êtes un excellent professeur paraît-il, dit-elle avec un sourire de connivence qui l'amusa.

- Je vais faire de mon mieux et vous savez à quel point j'aime gagner au quidditch, dit-il en la faisant rire un peu. Professeur ? Je voulais aussi vous demander, j'ai arrêté la divination cette année et j'aurais aimé savoir s'il était possible d'accéder au cours de runes ?

- Pas sans l'avoir eu en BUSE malheureusement. Mais si vous le voulez, je pourrais demander au professeur Babbling de vous indiquer des lectures et des exercices pour commencer si vous désirez vraiment vous y intéresser.

- J'aimerais beaucoup, merci professeur.

- Je lui demanderai rapidement, promit-elle. J'aime vous voir aussi appliqué.

- Je veux avoir la vie que j'aurais choisie désormais et rien d'autre, dit-il en la faisant acquiescer avec une approbation certaine.