Mage Seigneurial

Chapitre 29 :

Refuge

Lorsque la deuxième semaine de cours commença, Harry avait son plan pour la Chambre des Secrets. Il avait cependant eu une surprise en scrutant le plan magique qu'il avait dressé. La Chambre était comme il la connaissait, le dédale de conduits était plus labyrinthique qu'il ne le pensait mais ce n'était pas si surprenant et il y avait bien une autre pièce derrière la statu, l'ancien nid du basilic certainement. Mais il y avait aussi autre chose derrière ce nid, une petite pièce de la taille d'une réserve ou d'un placard. Et cela attisa sa curiosité sur l'utilité de cela chose. Salazar avait visiblement conçu cette chambre pour son basilic, pour lui donner accès au château et pour laisser sa marque à Poudlard. Il l'avait bâti de manière assez simple et pratique alors cette anomalie n'était certainement pas anodine.

Aussi, lorsqu'il retourna dans la Chambre le lendemain de sa première visite, ce fut avec l'intention d'aller voir cet endroit. Arthur et Amcinthe sortirent de leur cachette dés qu'il fut en bas du conduit menant au domaine de Salazar, sachant qu'ils pouvaient le faire sans risque ici. Et ce fut donc à trois qu'ils passèrent l'entrée de la statu, fronçant le nez à l'odeur terrible qui leur parvint alors. Le nid du basilic sentait affreusement mauvais et était plus couvert de squelette de proies que n'importe où ailleurs. Harry sortit donc sa baguette pour évacuer l'odeur, assainir l'air et nettoyer l'endroit, touché et surpris de constater que dans le même temps Amcinthe avait lancé un sort autour de sa bouche pour lui épargner cela. Un sortilège de lumière fut nécessaire pour y voir clair et révéler une grande pièce ronde au sol un peu creux où un serpent devait être bien pour s'enrouler et dormir. Ils entrèrent, levant les yeux pour découvrir le haut des murs finement sculptés de motifs élégants. Et dans une alcôve, il y avait une statu représentant Salazar avec un petit serpent dans les mains. Son basilic. Harry en fut certain pour avoir vécu la même scène avec Belzémare. Contrairement aux images qu'il avait déjà vu du Fondateur toujours strict et froid, ici, ses traits étaient détendus et il souriait légèrement. C'était comme l'équivalent médiéval d'une photo souvenir laissée à son familier et le jeune homme en fut inexplicablement ému.

Ils s'avancèrent dans la pièce, Harry s'approchant de l'endroit où devait être la petite pièce secrète. Il n'y avait aucune porte visible, aucune ouverture ou démarcation. Il tenta alors le fourchelang un moment, sans succès et après un instant de réflexion, il utilisa la clef de Serpentard qui, elle, ouvrit immédiatement le passage. De toute évidence, Salazar n'avait pas voulu que n'importe qui, héritier de son sang ou non, entre ici. Et si la clef était nécessaire, cela lui prouvait que Tom n'était jamais entré, confirmant ce qu'il avait vu dans ses souvenirs. Il n'était même jamais allé dans le nid du basilic. Arthur et Amcinthe restèrent un peu en arrière, le laissant regarder lui même puisque le Fondateur avait visiblement voulu que seul quelqu'un comme lui voit cela. Harry regarda à l'intérieur pour trouver de nombreux livres et quelques objets ainsi qu'une baguette. Il observa et prit quelques ouvrages pour regarder ce dont-il s'agissait.

- Il y a des livres sur la magie noire, les sortilèges, les potions et… le sang magique ? lut-il sans être certain de comprendre.

- Salazar Serpentard était obsédé par le sang magique, l'influence moldue sur lui et tout ce qui va avec cela, remarqua Arthur. Ce n'est pas surprenant.

- Il y a aussi de nombreux journaux de recherches semble-t-il, remarqua-t-il.

- C'était aussi un chercheur dans toutes sortes de domaines, ajouta l'esprit gardien. Ce sont peut-être ses comptes rendus de recherche, cela vaut de l'or et ça expliquerait qu'il l'ait si bien caché. Ce genre de chose ne doit pas tomber dans les mains de n'importe qui.

- La légende de la chambre dit que Salazar y avait laissé ce qui permettrait de poursuivre son œuvre, posa Harry, il ne parlait peut-être pas, ou peut-être pas uniquement, d'utiliser le basilic contre les nés moldus. Je lirai tout ça quand j'aurai le temps.

- Cela devrait être très intéressant et instructif, remarqua Amcinthe.

- Quoi qu'on en pense, Salazar Serpentard était un génie de la magie, ajouta Arthur alors cela devrait être très enrichissant.

- Je n'en doute pas, sourit-il fasciné par cette trouvaille. Il faudra que je cherche les possibles cachettes des autres Fondateurs, ça pourrait être très intéressant.

Malgré tout, Harry laissa tout cela bien en sécurité sans la petite réserve. Il n'avait pas le temps de lire cela tout de suite, son emploi du temps déjà très rempli et les tâches à accomplir rapidement nombreuses. Sa priorité était d'aménager la Chambre pour accueillir et protéger la population de Poudlard et potentiellement de Pré-au-Lard en cas de bataille. Il se concentra donc sur cela tout en continuant ses entraînement, ses recherches et ses études personnelles. Il avait d'ailleurs énormément avancé dans ce domaine, ses professeurs particuliers très fiers de ses progrès. Maintenant, des choses comme les lois, la gestion, l'économie, la politique… Toutes ces choses là n'était plus du tout nébuleuses et incompréhensibles pour lui, au contraire. Il remerciait ses professeurs qui avaient su lui offrir un apprentissage rapide et efficace pour rattraper son retard. Il avait cependant encore du travail et il continuait donc avec assiduité. Il avait désormais des bases très solides et ses lectures lui avaient apporté bien plus.

C'était les cours d'Alexile et Solange qui étaient privilégiés et adaptés pour une bonne partie à tout ce qu'il se passait dans le pays en ce moment, ce qu'il aurait à gérer en tant que lord après une guerre. À eux deux, ils couvraient le droit, la justice, la loi, la politique, la magistrature et tout ce qui allait avec. Harry s'appliquait particulièrement dans ces domaines pour pouvoir être utile et efficace après la guerre. Pour le moment, il ne pouvait rien faire pour le pays si ce n'était tenter de remporter ce conflit, d'y mettre fin rapidement. Mais quand cela serait terminé, à son avantage si possible, il pourrait agir en tant que lord. Et si savait qu'il faudrait réagir tout de suite avec efficacité pour reprendre le pays, le faire correctement et éviter l'anarchie totale. Il avait donc demandé à ses professeurs d'orienter une partie de ses cours sur le sujet et ils avaient suivis sans aucun mal, d'accord avec lui.

Ce fut à la fin de la deuxième semaine, alors qu'il avait bien entamé les modifications de la Chambre qu'il se décida à réunir quelques personnes, ayant besoin d'un avis pour terminer d'établir son projet. Aussi, il avait envoyé de discrets messages à Minerva, Flitwick, Bibine et Snape, leur demandant de le rejoindre chez Hagrid qui avait accepté de les recevoir dans le secret. Tous avaient signés des accord de confidentialité avec lui et il avait une certaine confiance en eux même si Snape était le dernier sur la liste. Il ne savait d'ailleurs pas si le directeur de Serpentard jouerait le jeu mais il tentait. Il leur avait donné rendez-vous tôt le matin, avant le petit déjeuner. Surveillant Dumbledore avec la carte du Maraudeur, il avait remarqué qu'il avait tendance à rester réveiller tard dans la nuit pour dormir assez tard le matin. Il n'était pas rare qu'il se lève alors que le petit déjeuner était déjà bien entamé, ce qui faisait de cette période de la journée la plus sûr pour éviter davantage d'être repéré.

Caché dans sa cape d'invisibilité et sous ses sorts, il avait rejoint la maison de son ami qui l'avait fait entrée rapidement, Harry touché de voir qu'il lui avait préparé du thé. Il le salua et s'installa avec lui, Hagrid acceptant qu'il vérifie qu'il n'y avait pas d'espionnage dans sa maison. Et il n'y en avait pas. Dumbledore sous-estimait vraiment beaucoup le demi géant et il ne pensait visiblement pas qu'il puisse se passer quoi que ce soit d'important chez lui. Cela serait pourtant le cas ce matin. Il ne fallut pas longtemps pour voir arriver la professeur de vol puis McGonagall et Flitwick. Ils se saluèrent et attendirent encore un peu. Harry fut un peu surpris de vois Snape se présenter aussi à l'heure qu'il avait demandé, surpris de trouver ses collègues dans la maison du garde chasse. Il ne leur avait pas dit qu'il en invitait d'autres, ni le sujet dont il voulait leur parler. Harry le salua poliment et tous en firent de même, la porte refermée.

- Je vous remercie d'être venu, commença Harry.

- Et peut-on savoir ce qui vous permet de nous convoquer de la sorte ? demanda Snape froid.

- Severus, réprimanda Minerva.

- Je suis navré mais ce n'était pas une convocation mais une invitation. Nous savons tout les deux que rien ne vous forçait à venir professeur, s'amusa-t-il en faisant sourire les autres. Bref, excusez moi de vous avoir demandé de jouer à cette mascarade mais j'ai besoin que ceci reste secret et vous avez tous soit prêté serment soit signé des accords de secrets avec moi. C'est très important, fit-il gravement en sentant qu'il avait leur attention. J'ai une question pour commencer : est-ce Dumbledore a prévu des mesures d'urgences en cas d'attaque sur le château ?

- Que voulez vous dire ? demanda McGonagall.

- Il est évident que Poudlard est une cible pour Voldemort et…

- Ne savez vous pas que le tabou est de nouveau en vigueur ? releva Snape sarcastique.

- Si mais le tabou permet de localiser une personne et de transplaner près d'elle, répondit-il. Même avec cette malédiction, il est impossible de transplaner à Poudlard et le fait que je sois là n'est pas vraiment un secret alors je m'en fiche royalement. Je me retiens quand il y a de bonne raison de le faire mais le retour de cette malédiction ne m'inspire toujours pas de peur pour ce nom. Bref. Voldemort attaquera Poudlard un jour ou l'autre à moins que Dumbledore lui cède, ce qui m'étonnerait beaucoup. Et je ne doute pas qu'il attaquera en présence des élèves parce que cela lui fait un avantage : des otages potentiels ou une lourde charge à protéger pour les combattants potentiels contre lui. Alors est-ce que quelque chose a été prévu pour protéger les élèves ?

- Pas à ma connaissance, répondit Minerva un peu blême de réaliser ce qu'il envisageait.

Comme beaucoup, elle faisait l'erreur de continuer à penser que Poudlard était un endroit sûr et imprenable. Mais ce n'était pas le cas et il fallait l'envisager. Les autres professeurs firent signe de négation chacun leur tour, graves.

- L'arrogance du directeur n'a vraiment aucune limite, soupira-t-il. Soit il est persuadé de pourvoir tenir Poudlard contre l'armée de Voldemort, soit il a un plan dont-il n'a fait part à personne, soit il s'en fiche ou encore, pire du pire, il compte se servir des élèves pour défendre l'école.

- Vous pensez qu'il pourrait… ? s'horrifia Flitwick.

- Il le fait déjà avec ses élèves présents ou ancien membre de l'Ordre et avec moi. Dumbledore se sert de gens comme de pions, il l'a toujours fait. Je ne pense pas que cela le dérange, sinon, il n'y aurait pas eu tout ces « incidents » dramatiques ces dernières années. Cela fait déjà un bon moment qu'il met ses élèves en danger sans en avoir rien à faire si cela lui sert contre Voldemort. Ce ne sera pas différent cette fois. Donc pas de solution pour les élèves en cas d'attaque ? voulut-il confirmer.

Ils répondirent de nouveau qu'ils ne savaient rien à ce sujet et qu'ils n'avaient connaissance d'aucune disposition.

- Alors je fais bien de me pencher sur la question, remarqua-t-il en les surprenant.

- Que voulez vous dire ? demanda Bibine.

- Que je m'inquiète de ce qui pourrait arriver aux élèves, aux professeurs, au personnel, aux elfes… à tout ceux qui seront en danger en cas d'attaque. D'après ce que je sais, même si ce que je sais n'est peut-être pas complet, Dumbledore n'a pas « l'armée » nécessaire pour contrer celle de Voldemort s'il attaque le château. Nous ne pouvons compter sur aucun secours des aurors puisqu'il n'y a plus de Ministère. Et aussi puissantes que soit les barrières de Poudlard, elles finiront pas lâcher. Voldemort aura tout son temps pour les briser. Donc, il faut s'assurer d'avoir le moyen de protéger les élèves, de les évacuer en cas de besoin.

- Et que proposez vous ? questionna Snape froid.

Froid mais visiblement intéressé vu son aura.

- Je ne propose rien j'ai déjà des solutions sur lesquelles je travaille, dit-il en les étonnant une fois encore. Je voulais juste confirmer ma supposition sur Dumbledore. Mais ce n'est pas pour ça que je voulais vous voir à la base. Vous connaissez tous plus ou moins Pré-au-lard et ses habitants. J'aurais besoin de savoir qui serait digne de confiance au village et les lieux les plus sûr.

- Pourquoi ? demanda le professeur de potions.

- Raison numéros une : je veux créer un passage entre le village et le château pour permettre aux habitants de se réfugier ici. Si Voldemort attaque avec son armée, il prendra d'abord le village pour être sûr de ne pas êtres pris à revers. Il le fera probablement en bloquant les transports magiques et les cheminées. Il a accès au cœur de la gestion du réseau maintenant qu'il a le Ministère et ce sera donc simple pour lui. Il faut un moyen de fuite pour ces gens et l'endroit sûr qu'ils pourront rejoindre le plus rapidement est Poudlard. Raison numéros deux : je veux créer un autre passage dont on pourrait se servir dans l'autre sens. Si Voldemort parvient à passer les protections du château et à avoir les élèves à portée, il sera en plein cœur du domaine avec son armée et il ne sera plus à Pré-au-lard. Il sera alors moins risqué d'évacuer les élèves vers le village pour qu'ils puissent utiliser les portoloins, le transplanage et les cheminées si je trouve un moyen de les réactiver, plutôt que de les garder au château. J'envisage donc de créer au moins deux passages vers le village, le deuxième différent du premier pour palier à une éventuelle surveillance si le premier est repéré durant la fuite des villageois. Il me faut au moins une ou deux personnes de confiance au village pour les mettre au courant au moins du passage d'évacuation vers Poudlard pour qu'ils puissent guider les habitants vers lui en cas d'attaque, en garder l'ouverture. Et j'ai besoin de connaître les endroits les plus appropriés et sûr pour mettre en place des entrées et sorties. Je connais trop peu Pré-au-lard pour le faire intelligemment mais vous, vous connaissez bien mieux.

Il se tut et les regarda pour attendre une réponse, voyant dans leurs auras leur surprise devant tout ce qu'il venait de dire.

- C'est… très bien pensé, remarqua McGonagall. Pourquoi n'y avons nous pas pensé ? demanda-t-elle à ses collègues.

- Parce que vous êtes encore enfermé dans l'idée que Poudlard est un endroit très sûr, imprenable et que Dumbledore est assez puissant pour la protéger, répondit Harry. Alors les solutions de secours ne servent à rien. Vous ne le faîtes peut-être pas consciemment mais vous le faîte. Je ne suis pas aussi optimiste. Des idées ? demanda-t-il.

- Est-ce tout ce que vous avez prévu ? interrogea Snape.

- Non mais je garde le reste pour moi pour le moment.

- Vous craignez qu'on le dise à Dumbledore ? rétorqua-t-il.

- Je ne veux pas qu'il l'apprenne parce que je ne veux pas qu'il se serve de cela dans son plan de bataille en mettant en danger tout ceux que je cherche à protéger au passage. Il en serait capable. C'est hors de question.

- Et comment vos solutions pourraient-elles servir si personne ne sait ? Vous serez certainement occupé ailleurs si le Seigneur des Ténèbres attaque, remarqua-t-il.

- C'est pour ça que je mettrai quelques personnes de confiance au courant quand tout sera prêt. Tant que ça ne l'est pas, ça ne sert à rien. Je montrerai le tout à ceux qui pourront conduire et protéger les élèves dans ce processus si jamais cela s'avère nécessaire. Comme vous l'avez dit : je serai assurément occupé ailleurs.

Snape le fixa un moment et s'il n'en montra rien, Harry vit dans son aura qu'il était impressionné, intérieurement très fier de suscité cela chez lui.

- La Tête du Sanglier et Aberforth Dumbledore ainsi que les Trois Balais et madame Rosmerta, proposa alors le directeur de Serpentard.

- Aberforth Dumbledore est bien le frère du directeur n'est-ce pas ? voulut-il confirmer. Vous êtes sûr qu'il ne lui dira rien.

- Aberforth et Albus sont très différents, répondit Minerva. Aberforth a une certaine… antipathie pour son frère, dit-elle avec tact. Il donne des informations à l'Ordre de temps en temps quand il le juge utile parce qu'il désire aider dans cette guerre mais il ne veut pas travailler avec son frère et il ne veut pas suivre son avis et ses plans. Je crois savoir qu'il estimait déjà depuis longtemps que Albus se servait de vous dans cette guerre et il lui en veut pour ça parce qu'il n'approuve pas. Ils sont peut-être frère mais ils ne s'entendent pas, ont de très anciens conflits et Aberforth ne lui parle jamais, il ne parle à l'Ordre que lorsqu'il a une information véritablement importante pour la guerre. Je pense aussi que c'est une bonne idée. Il appréciera certainement votre initiative et c'est une personne de confiance fermement contre le Seigneur des Ténèbres. Quand à Madame Rosmerta, ce serait un bon choix aussi. Les deux lieux sont bien placés dans le village, accessible rapidement pour tous en cas de besoin et comme ce sont des lieux de passages et de rassemblement, ils sont relativement bien configuré pour faire passer des flux de gens.

Les autres approuvèrent et ils discutèrent un moment des possibilités, Harry écoutant attentivement.

- Merci, dit-il finalement. Je vais réfléchir aux possibilités pour voir ce que je peux faire.

- Comment comptez vous créer ces passages ? demanda Snape.

- À la pelle et à la pioche s'il le faut, répondit-il avec ironie. Cela me regarde. Est-ce que vous auriez d'autres informations pour moi que vous jugeriez utiles ? demanda-t-il plus généralement. Est-ce que Dumbledore à le moindre plan en cas d'attaque ?

- L'Ordre stationne à Pré-au-lard au cas où, répondit Flitwick.

- Excusez moi mais, à ma connaissance, l'Ordre ne compte pas grand monde. En quoi cela sera-t-il utile face aux centaines de combattants que Voldemort a déjà rassemblé pour son armée ? Je sais qu'il a les centaure de la forêt mais étant donné que Voldemort et son armée passeront d'abord par la dîtes forêt, je doute qu'ils soient réellement utiles. Dumbledore a-t-il autre chose ?

Le silence qui lui répondit fut éloquent et il soupira lourdement.

- Les choses se présentent merveilleusement bien, ironisa-t-il.

Ils mirent rapidement fin à ce petit rendez-vous, l'heure du petit déjeuner approchant et les professeurs partirent les premiers, l'un après l'autre, le laissant avec Hagrid.

- Merci d'avoir bien voulu nous prêter votre maison Hagrid, sourit-il.

- Ce n'est rien, c'est normal. Tu sais, je te trouve incroyable de penser à tout ça. Tu es très fort.

- Ce n'est pas grand-chose et c'est normal. J'imagine que le fait que tout le monde ait toujours exigé de moi que je les protège en a fait une chose automatique.

- Non. Tu es quelqu'un de bien Harry, vraiment. J'ai connu beaucoup de monde dans ma vie et tu es une personne exceptionnelle. Je suis très heureux que tu sois mon ami.

- Moi aussi Hagrid, répondit-il touché par son discours et sa sincérité.

Il s'en alla ensuite pour aller manger, se cachant dans sa cape. Cette discussion lui avait donné de bonnes idées pour son projet et confirmé son intuition que Dumbledore n'avait pas trop de plan autre que celui visant à faire ce qu'il voulait en se fichant des autres. Mais cela le surprenait aussi. Dumbledore n'était pas stupide au point de ne pas voir la catastrophe qui s'annonçait et il devait savoir qu'il ne gagnerait pas avec quelques membres de l'Ordre et les occupants de Poudlard. Il devait avoir prévu autre chose mais quoi ? Où alors la défaite lui allait mais pourquoi ? Quel aurait été l'avantage pour lui ? Que pouvait-il bien chercher ? Quel était le but d'un tel gâchis ? Cette question commença à la tarauder. Dumbledore était orgueilleux mais aussi intelligent et il refusait de perdre face à Tom, il devait y avoir quelque chose et il finirait par comprendre quoi.

Les jours continuèrent à couler, passant à toute vitesse pour le lord qui n'arrêtait pas une seconde et dont la liste de chose à faire avait tendance à s'allonger plutôt qu'à diminuer. En plus de tout ce qu'il faisait à l'école, il continuait aussi à échanger avec Adélème et tout ses contacts extérieurs, se tenant au courant de tout ce qu'il pouvait. Par précaution, on avait suspendu les visites à Pré-au-lard cette année mais si ce n'était cela, on ne voyait pas Dumbledore et le personnel faire grand-chose pour améliorer la sécurité de l'école. Au plus le temps passait, au plus les mauvaises nouvelles s'accumulaient.

Voldemort avait installé un pseudo gouvernement fasciste. Il n'était pas ouvertement Ministre et avait mis un pion à cette place mais cela jouait pour lui. Il contrôlait le Ministère et continuait par la même occasion à faire planer un climat de peur, d'incertitude au sein de la population. Le Ministère était drastiquement surveillé comme son personnel même si ceux qui auraient pu être problématiques avaient été soit virés soit tués. Bien sûr la corruption et les magouilles étaient partout, comme le favoritisme. Mais cela n'avait rien d'étonnant au contraire, Harry était même surpris que Voldemort prenne la peine de faire passer tout cela pour un véritable système tout à fait logique. Une chasse aux nés-moldus avait été lancé, sans grande surprise là encore, et on les accusait d'avoir voler de la magie, la chose parfaitement grotesque. Les raffleurs faisaient des dégâts en répondant à chaque activation exploitable de la malédiction du tabou, les criminels et les braconniers pullulaient, l'anarchie s'installait et il y avait de plus en plus de disparitions, de mort et d'incidents souvent dramatiques avec le monde moldu. Seul Poudlard y échappait encore mais ça ne durerait pas et Harry redoublait donc d'effort pour être prêt le moment venu.

Dans le même temps, Harry gardait un œil sur Draco. Il était visiblement tendu et anxieux mais il allait mieux que l'année précédente et il avait toujours ses amis à Serpentard. Donc, soit les verts et argents concernés ne savaient pas qu'il avait échoué à sa mission ou ils croyaient à l'excuse du méchant lord Black autoritaire. Comme les Serpentard entourant le blond étaient toujours plus ou moins agressifs et vindicatifs à son égard, il n'arrivait pas vraiment à savoir ce qu'il en était de ce qu'ils pensaient.

- Harry ? Ne voulez vous pas que nous fassions autre chose ce matin ? demanda Arthur.

Il venait d'entrer dans la salle sur demande pour son entraînement matinal et ses deux amis s'étaient montrés aussitôt la porte fermée.

- Et que voudriez vous faire ? demanda-t-il intrigué.

- Vous reposer et prendre un moment de détente, répondit Amcinthe qui le collait de près comme toujours.

- Si vous n'avez pas envie de vous entraîner je peux…, commença-t-il.

- Ce n'est pas nous qui avons besoin d'une pause mais vous, interrompit Arthur. Une fois encore, vous n'arrêtez plus une seule seconde et vous vous surmenez. Si je dis cela à Isaac il va débarquer et vous attacher à un lit, sourit-il effrontément. Vous avez fait d'énormes efforts et enduré beaucoup pour restaurer votre santé et si vous allez mieux, ce n'est pas encore terminé. Il faut continuer à faire les choses bien ou vous rechuterez très vite. Vous en faîte trop depuis votre retour à Poudlard et je sais que vous ne vous en rendez pas compte. Alors laissez nous être votre sonnette d'alarme. Prenez un moment de détente ce matin. Vous dépenser beaucoup de magie pour modifier la chambre depuis plus d'un mois en plus de tout le reste. Il faut veiller sur vous avant d'avoir des problèmes pas quand ils seront bien là.

Harry les regarda tour à tour, peinant à accepter ça comme il avait eu du mal à l'accepter il y avait plus d'un an de cela. Mais il avait confiance en Arthur et Amcinthe pour ça et il ne voulait pas ruiner ces efforts de cette dernière année et retourner au point de départ. D'autant plus que ce n'était pas le moment vu le contexte. Il soupira donc lourdement, abdiquant :

- Alors qu'est-ce qu'on fait ? demanda-t-il.

- Je vous laisse avec Amcinthe. Moi je vais piquer un petit somme dans ma bague, s'amusa-t-il.

- Vous n'avez pas besoin de dormir, ricana Harry.

- Cela ne veut pas sire que le faire pour déconnecter un peu mon esprit et prendre du repos, me relaxer, n'est pas agréable. Et vous êtes en sécurité avec Amcinthe dans cette pièce. Alors je prend congé jusqu'au petit déjeuner, dit-il en les saluant pour ensuite disparaître.

Harry le sentit réintégrer sa bague dont la magie s'affaiblit de manière reconnaissable pour lui. Cela se passait lorsque Arthur déconnectait pour lui laisser de l'intimité ou, lorsqu'ils étaient hors de Poudlard et qu'il pouvait aller et venir comme il voulait, quand il était occupé à autre chose loin de lui. Cela lui indiquait que Arthur n'était plus concentré sur lui et ne regardait pas, n'écoutait pas, sa magie n'était alors plus concentrée sur lui et lui donnait cette impression d'affaiblissement. Il jeta un coup d'oeil à sa chevalière dragon avant de relever le regard vers Amcinthe qui souriait.

- Une idée ? lui demanda-t-il. Je ne suis pas doué pour… me détendre calmement.

- Je l'avais bien compris depuis que je suis avec vous, s'amusa-t-il. Heureusement, moi je connais beaucoup de façon de se détendre calmement, dit-il le ton étrange.

Harry lui jeta un coup d'oeil perdu et il sourit un peu plus. Le démon fit apparaître un grand canapé.

- Allongez vous sur le ventre, pria-t-il.

- Pourquoi faire ? demanda le lord perplexe.

- Faîte le et faîte moi confiance.

Confus, Harry le fit pourtant, sentant qu'il avait une idée derrière la tête mais son aura dépeignait une intention bienveillante, protectrice, bienfaitrice, un soucis pour lui, de l'attention… Il s'exécuta donc, allant s'allonger sur ce canapé, se sentant inexplicablement embarrassé. Amcinthe vint s'asseoir près de lui avant de faire disparaître la tunique matelassée enchantée qu'il mettait pour l'entraînement, ne laissant que le fin tee-shirt qu'il avait en dessous.

- Qu'est-ce que vous… ? demanda-t-il en cherchant à se redresser.

- Laissez moi faire, je vous jure que vous allez aimer ça, assura le démon en l'empêchant de se relever.

Gêné et perdu, Harry le fit pourtant, se rallongeant, tendu, attendant avec curiosité ce que voulait faire le démon. Et il fut surpris lorsqu'il se mit à lui masser les épaules, la nuque et le dos. Et il fut évident qu'il était doué de ses mains. Pourtant, il se crispa plus encore, rougissant de manière fulgurante et le troublant plus encore.

- Vous n'êtes…, commença-t-il.

- Pas obligé de faire ça ? termina-t-il pour lui. Mais c'est ce que je veux. J'aime m'occuper de vous. Cela ne gêne que vous parce que jamais personne ne s'est occupé de vous. Vous commencer à vous habituer à être entouré par vos amis et vos alliés, par vous laisser faire avec votre médicomage mais que quelqu'un s'occupe de vous avec contact physique c'est encore tout nouveau. Vous êtes atrocement tendu à chaque fois que je vous touche, à chaque fois que n'importe qui vous touche.

- Je suis désolé, soupira-t-il.

- Vous n'avez pas à vous excuser. Ceux qui devraient s'excuser sont ceux qui vous ont empêcher d'avoir des contacts physiques bienfaiteur avec d'autres, d'avoir ancré en vous l'idée que le contact était équivalent à la douleur, à la souffrance. Laissez moi vous montrer que ce n'est pas le cas, laissez moi vous montrer autre chose.

Bien que gêné, Harry approuva et le laissa faire, un silence un peu étrange s'installant. Il finit par se détendre un peu, ou plutôt, Amcinthe le détendit, son massage très agréable. Ce fut avec habilité qu'il lui dénoua le dos, la nuque, les épaules, les reins et Harry se surpris à éprouver des sensations à la fois nouvelles, très agréables et extrêmement perturbantes pour lui, étrange. Il ne pouvait faire autrement que de rester concentrer sur les mains d'Amcinthe, une chaleur étrange le prenant alors que son coeur battait la chamade comme bien souvent avec lui. était-ce parce qu'il n'avait jamais eu ce genre de contact qu'il réagissait aussi vivement ? Que son esprit peinait à comprendre ce qu'il se passait, ce que cela signifiait et ce qu'il ressentait exactement ? Ce fut la petite alarme magique qu'il programmait toujours en ouvrant la salle qui le sortit de ses pensées, lui signalant qu'il était temps d'y aller. Amcinthe cessa son massage et le laissa se redresser. Il s'assit près de lui pour le regarder, embarrassé sans savoir pourquoi.

- Alors ? demanda le démon. Vous avez aimé ?

- Oui, ça fait du bien, merci.

- Je recommence quand vous voulez, assura-t-il avec un grand sourire. Il est important de vous détendre et de vous relaxer, de penser à d'autres choses que cette guerre et ce pays de temps en temps. Mes massages sont un début, sourit-il. J'ai d'autres choses en réserve aussi.

Harry se sentit rougir encore, sans comprendre pourquoi une fois de plus. Il se sentit stupide lorsqu'il bégaya bêtement qu'il était tant d'y aller, décontenancé, ne sachant comment réagir. Amcinthe ne fit aucune remarque et se leva avec lui, disparaissant dans son ombre lorsqu'il quitta la salle. Après cela, ce fut régulièrement que Arthur et Amcinthe le poussèrent à prendre des pauses de détente et, sachant qu'il n'était pas encore raisonnable à ce sujet, Harry les écouta, s'en voulant de s'appuyer sur eux pour parvenir à faire une chose aussi simple que de savoir se gérer.

Comme il l'avait prévu, il eut terminé de transformer et préparer la Chambre des Secrets à Halloween. Il avait créé les passages secrets, un ressortant d'un imposant arbre de la Forêt Interdite, là où il s'entraîner à l'icarel, assez loin du château, un autre allant à Pré-au-lard, débouchant dans un recoin caché et abrité du village pour une sortie discrète tout en étant assez proche des endroits où il y avait des cheminées normalement ouvertes au public. Par précaution, il avait ajouté deux déviations. L'une donnait sur la cabane hurlante, l'autre un peu plus loin à l'écart du village au cas où Voldemort et ses sbires ne désertaient pas l'endroit même en plein cœur d'une attaque du château. Il avait nettoyer et remis à neuf la Chambres et tout les conduits, cachant les entrées de ceux qui donnaient sur l'extérieur, les déviants pour changer leur emplacement au cas où Tom envisagerait d'infiltrer le château par là. Il avait également changé l'emplacement de l'entrée, celle des toilettes de Mimi disparaissant définitivement. Et il avouait en lui même que si Tom tentait d'entrer à nouveau dans la Chambre, il aimerait être là pour voir sa tête en se rendant compte qu'il ne pouvait plus. Il avait créé une nouvelle entrée discrète pour lui dans un recoin caché du château où personne n'allait jamais et il en avait fait une autre pour les habitants du château en cas d'attaque même s'il espérait que ça ne servirait jamais. Maintenant, il ne lui restait plus qu'à le montrer et l'expliquer aux bonnes personnes.

Ce fut pour cela qu'il avait convoqué ceux à qui il avait pensé pour cela ce jour là. Il avait envoyé des messages secrets sans précisions, les priant de garder cela secret. Il leur avait demandé de venir en salle de métamorphose ce samedi là après le petit déjeuner. Il s'était invité dans la salle de classe par son bureau et s'était assuré de la protéger pour que personne ne puisse espionner ce qui allait se passer. Sa directrice de maison fut la première à apparaître, entrant le saluant, l'air curieuse mais ne posant aucune question lorsqu'il expliqua qu'ils attendaient d'autres personnes. Ils virent arriver les directeurs de Serdaigle et Poufsouffle tout aussi intrigué, puis le professeur Bibine, Sinistra et le professeur Babbling. Il sentait qu'il pouvait avoir confiance en eux et il savait qu'ils feraient ce qu'il faudrait en cas de besoin. Mais ils ne furent pas les seuls. Hannah Abott se montra, suivit d'Anthony Goldstein, de Neville et enfin de Draco qui eut l'air atrocement tendu en entrant et en voyant les autres. Il le fit pourtant, refermant derrière lui et Harry barra immédiatement la porte d'un sort, soulagé de voir que tous étaient venus. Il les salua et les pria d'approcher.

- Je sais que vous vous demandez pourquoi je vous ai demandé de venir ici en secret mais avant de vous le dire, j'ai besoin que vous signez cela avec votre magie, dit-il sérieusement en faisant apparaître une pile de parchemin. Ce sont des accords de confidentialités magiques assez puissant qui vous empêcheront de révéler, d'une quelconque manière, tout ce qu'il se passera jusqu'à ce que vous repassiez la porte de cette salle de classe quand nous aurons terminé. Je sais que c'est bizarre et suspect mais je vous demande de me faire confiance et de le faire, il en va du bien de tous ici.

Minerva, Filius, Renée, Neville, Anthony et Hannah le firent sans rechigner, les autres se regardant entre eux. Mais leur confiance convainquit visiblement les autres professeurs présents et Draco suivit malgré son hésitation et sa peur devant ce qu'il allait pouvoir lui demander.

- Je vous remercie, sourit-il en faisant disparaître les accords. Vous êtes là parce que je vais avoir besoin de votre aide à tous. J'ai déjà un peu parlé du sujet avec le professeur McGonagall, Flitwick et Bibine. Il s'agit de la guerre et de la possibilité que Voldemort attaque Poudlard prochainement. Je pense que personne ne se fait d'illusion sur la probabilité de cette attaque, dit-il en récoltant leurs airs sombres, et, si j'espère me tromper, je pense qu'il attaquera en présence des élèves pour compliquer les choses. Il m'a semblé évident qu'il fallait prévoir une solution pour mettre les élèves et tout ceux qui vivent ici en sécurité en cas d'attaque et leur permettre d'évacuer si vraiment cela tournait mal.

Il stoppa un instant, un silence lourd s'installant alors qu'ils étaient tous tendus.

- Malheureusement, je doute que le directeur ait prévu quoi que ce soit. J'ai pris sur moi de le faire. Personnellement, si Voldemort débarque, j'ai l'intention de me battre et de faire ce qu'il faut mais moi je suis préparé pour ça et volontaire. Les élèves, les professeurs, le personnel, les elfes… doivent être mis en sécurité et je ne pourrais pas m'en charger. C'est à vous que je demande de le faire, dit-il en les surprenant.

- Que voudriez vous que nous fassions ? demanda Minerva.

- Si une attaque devait se déclarer, il faudra que vous rassembliez les élèves et les conduisiez dans un abri sûr, que vous vous chargiez de les mener jusqu'ici.

- Cette salle ? questionna Bibine. Elle n'est pas plus sûre que le reste du château.

- Je sais mais une fois ici, vous pourrez ouvrir ce passage, dit-il avant de parler en fourchelang.

Plus d'un frissonna à cela mais ils furent vite stupéfiés de voir une grande porte apparaître sur le mur derrière le bureau du professeur. La porte était couverte de serpents, du blason des Serpentard parce que Harry n'avait pas l'intention de dénier l'origine de la Chambre. Aujourd'hui, c'était l'oeuvre de Serpentard qui lui avait permis de créer ce refuge surprotégé pour les élèves et cela devait lui être rendu.

- Je vous donnerai à chacun une clef magique, qui ne fonctionnera qu'avec vous pour faire apparaître et ouvrir cette porte, dit-il en ramenant l'attention sur lui. Elle mène à un refuge sûr.

- Pourquoi il y a le blason de Serpentard ? demanda Hannah.

- Parce que ce passage mène à la Chambre des Secrets de Salazar Serpentard, révéla-t-il en les choquant.

- L'entrée de la Chambre est ici ? s'étonna Anthony.

- Maintenant oui mais ce n'était pas le cas avant. C'est moi qui l'ai modifié. Voldemort savait où se trouvait l'entrée originelle et je ne voulais pas qu'il puisse atteindre à nouveau la Chambre s'il devait entrer dans le château. J'ai réaménager la Chambre pour qu'elle serve d'abri. Venez, je vais vous montrer et vous expliquer.

Ce fut un peu bêtement qu'ils lui emboîtèrent le pas pour passer cette porte qui se referma derrière eux et disparut. Ils débouchèrent dans un très large et haut couloir qui descendait en colimaçon. Harry avait d'abord pensé à faire un escalier mais si on avait besoin de se servir de cet endroit, ce serait probablement dans la panique et des escaliers seraient dangereux. Il avait donc préféré une pente plus sûr et un large passage pour absorber rapidement le grand nombre de personnes qui auraient besoin de l'emprunter. Il était éclairé de torches fixées aux murs à intervalles réguliers.

- Il n'y a plus de monstre n'est-ce pas Harry ? questionna Hannah mal à l'aise.

- Non, sourit-il. Le monstre était un basilic et je l'ai tué à la fin de ma deuxième année. J'ai passé beaucoup de temps dans la Chambre depuis la rentrée, il n'y a aucun danger, assura-t-il. L'entrée ne laissera passer que ceux que le château, que Poudlard reconnaît comme un élève, un membre du personnel ou habitant légitime comme les elfes, les fantômes, les familiers des habitants… Personne d'autre et elle fermera hermétiquement lorsque vous serez entrer. Il vous faudra activer un enchantement qui fera en sorte qu'on ne puisse ouvrir que de l'intérieur, pour vous protéger. Vous pourrez ouvrir à nouveau pour faire entrer d'autres personnes à retard au besoin. La Chambres acceptera aussi les habitants de Pré-au-lard sincère que la magie des lieux reconnaître comme alliés et sans danger pour vous tous. Il est fort probable que les habitants de Pré-au-lard soient les premiers à subir l'attaque et qu'ils se réfugient ici.

- Pourquoi la Chambre de Serpentard ? demanda la professeur de runes.

- Parce que c'était une excellente base pour créer ce refuge. Dans le camps adverse, seul Voldemort sait où elle est et comme j'ai changé l'entrée et réenchanté le passage pour qu'il ne puisse pas entrer, ça ne lui servira pas à grand-chose. Salazar Serpentard était un sorcier de génie très puissant, remarqua-t-il en les surprenant. Peu importe ses idées, il faut lui reconnaître ça. La Chambre qu'il a bâti était déjà très puissamment protégée, cachée, impossible à espionner, blindée, isolée de tout transport magique. C'était déjà un véritable bunker sous-terrain. Elle est assez grande pour accueillir tout le monde, reliée à la magie du château et si cela m'a demandé du travail, objectivement, elle n'avait besoin que de très peu de modifications pour en faire un refuge extrêmement sûr pour tout le monde ici. Nous pourrons remercier Salazar Serpentard de l'avoir bâti même si j'ignore s'il approuverait qu'on l'utilise ainsi.

- Je vois, répondit la dame.

- La Chambre se trouve loin sous le château et est relié à l'ancien réseau d'égout, celui d'origine. Il ne sert plus depuis que la plomberie de Poudlard a été refaite mais il était toujours là et les conduits sont assez grands pour qu'on s'y déplace facilement. Le basilic s'en servait pour aller partout dans le château.

Il les mena jusqu'en bas et ils débouchèrent bientôt dans la Chambre, tous subjugués par la splendeur des lieux.

- Alors c'est ça la Chambre de Serpentard ? fit Draco en regardant autour de lui l'air fasciné.

- Oui et je n'ai rien changé à son esthétique d'origine, sourit-il en les laissant regarder.

Il les mena jusqu'à l'espace principal devant la statu avant de reprendre sérieusement :

- Cet endroit était déjà très bien protégé et j'ai encore renforcé la chose. Cela peut servir d'être fourchelang, s'amusa-t-il en les faisant sourire. J'ai également installé plusieurs autres enchantements qui s'activeront avec vos clefs. Ils permettront de transporter ici, via la magie du château entier, tout ce dont vous pourriez avoir besoin : les réserves de nourritures, de boissons de l'école, le contenu de l'infirmerie, des lits, des couvertures… Tout ce qu'il faudra pour passer ce moment désagréable aussi confortablement que possible. D'autres sorts feront apparaître des écrans magiques qui vous montreront ce qu'il se passe dehors, dans le château et tout autour, pour que vous puissiez suivre l'évolution de la situation et agir en conséquence. Une fois ici, vous seul pourrez ouvrir la Chambre que ce soit pour en sortir ou pour laisser entrer quelqu'un. Je vous fait confiance pour convaincre tout le monde de descendre ici et faire les bons choix suivant ce qu'il se passera. Vous devez savoir que cet endroit est vraiment très sûr, impossible à infiltrer de force. Même en pulvérisant le château et en s'acharnant pour creuser un passage, cela prendrait des jours pour arriver ici et passer au travers de la magie de la Chambre. Vous serez en sécurité s'il devait y avoir une bataille ici.

- Ou pris au piège, remarqua Draco avec gravité.

- Oui et non. Si Voldemort attaque, avec l'armée qu'il a, nous ne pourront pas faire n'importe quoi. Il y avait deux possibilités dans le cas où le besoin d'évacuer se ferait sentir : abolir les enchantements anti-transport magiques de l'école ou trouver une autre solution. En cas de bataille, enlever ces sorts serait pire encore pour nous. Voldemort pourrait également utiliser les transports magiques, comme son armée, en poser d'autres pour qu'eux seuls puissent le faire. Ce n'est pas une solution sûre. Cela veut dire qu'une évacuation devra d'abord se faire à pied jusqu'à sortir de la zone où il est impossible de se déplacer magiquement. En cas d'attaque, nous aurons deux situations possibles et qui pourraient se produire l'une après l'autre.

- Lesquelles ? demanda Neville.

- Si Voldemort attaque Poudlard, il envahira d'abord Pré-au-lard et la Forêt Interdite pour nous encercler. Hors, sortir à pieds de Poudlard nécessite l'aménagement de passages limités en portée car devant être dans le champs de la magie de l'école pour être protégés correctement. Cette portée débouche précisément dans la zone susceptible d'être occupée par l'armée de Voldemort. Nous ne pourrons donc envoyer tout le monde dans la gueule du loup. Tant qu'ils y seront, vous devrez rester enfermés ici mais tant qu'ils y seront, cela voudra aussi dire qu'ils ne sont pas parvenu à entrer dans le parc et le château. S'ils y parviennent, il y a de très fortes chances pour qu'ils se ruent tous ici et laissent la forêt et le village. Si cela se produit, vous devrez conduire les élèves à travers ces passages.

Il siffla à nouveau et deux bouches de serpents de l'allée s'ouvrirent en plus grand encore, révélant des tunnels se faisant face.

- Celui de droite va à Pré-au-lard, celui de gauche dans la forêt et débouche dans des zones où le transport magique est possible. Il vous faudra alors transplaner, demander aux elfes de vous faire transplaner, faire des portoloins ou, si possible, utiliser les cheminées de Pré-au-lard pour évacuer aussi vite que possible. Le tunnel de la forêt donne sur un endroit relativement sûr que le professeur Bibine connaît, dit-il en lui faisant comprendre de quoi il parlait. Celui qui va à Pré-au-lard débouche en trois points : à proximité immédiate du village au plus près des cheminées publiques, dans la cabane hurlante ou un peu plus loin en dehors du village. Ce sera à vous de choisir la bonne en fonction de la situation. Pour le moment, elles sont fermées, scellées et indétectables. Vos clefs pourront les ouvrir. Vous serez les seuls à savoir que ces sorties existent.

Il garda le silence un moment, les laissant digérer tout cela.

- Sachez que de mon côté, et si je n'ai aucune garantie à donner, je ferai mon possible pour empêcher le pire. Ce sera à vous de mettre tout le monde en sûreté, de les garder ici et de choisir la bonne solution suivant la situation. Draco, il faudra que tu persuades les Serpentard de venir aussi, pour leur sécurité. Je ne sais pas et je ne veux pas savoir ce que pensent les autres Serpentard et où va leur allégeance, ça ne me regarde pas et ce n'est pas un débat d'idée de toute façon. Quoi qu'il en soit, ils seront des enfants sur un champs de bataille et peu importe de quel côté ils sont, ils risquent de se faire tuer. Il faudra les convaincre, pour leur bien. Pour moi, ils seront des élèves de cet école, des enfants innocents et souvent bien trop immatures pour comprendre ce qu'il se passe réellement. Ils méritent d'être protégés comme tout le monde.

Draco le fixa un moment, l'ai froid. Mais son aura trahissait son émotion. Il acquiesça finalement.

- Bien, approuva Harry. Pour éviter les problèmes une fois ici puisqu'il est évident que tout le monde sera sur les dents, il y a des enchantements pour faire disparaître les baguettes et immobiliser tout ceux qui tenteraient de faire de la magie avec de mauvaises intentions, d'attaquer quelqu'un ici ou de forcer la Chambre pour sortir sans votre aval. J'envisage encore d'améliorer les choses de réfléchir à d'autres aménagement, peut-être à poser d'autres protections mais le nécessaire est déjà là et fonctionnel.

- C'est extrêmement bienveillant Harry, remarqua Minerva. Merci.

- Ce n'est rien. J'ignore ce que le directeur à pu prévoir mais tout me laisse à penser qu'il n'a rien prévu pour protéger et évacuer les élèves, qu'il pourrait… être tenter de se servir de tout le monde ici pour combattre. C'est aussi pour ça que je ne veux pas qu'il sache. J'ai de bonne raison de redouter qu'il pourrait se servir de cela à son avantage dans la bataille au mépris de la sécurité des habitants de Poudlard. Je ne peux pas le permettre. Personne ici n'est prêt pour une telle bataille, ou très peu. J'espère que cela sera inutile mais mieux vaut trop que pas assez. Cela doit rester secret jusqu'au bout, d'où les accords, encore une fois pour protéger cet endroit, cette solution, au cas où elle serait nécessaire.

Ils approuvèrent et il fit apparaître une clef pour chacun d'entre eux sous la forme d'emblème de Poudlard. Chacun fut relié au sien et il leur expliqua comment s'en servir, assurant qu'eux seuls pourraient les voir les toucher et les utiliser. Il expliqua comment activer les divers enchantement, comment obtenir une carte du refuge pour savoir où aller… Il passa un moment à leur détailler la chose, terminant finalement.

- Voilà, sourit-il finalement. Ce sera à vous de jouer s'il se passe quelque chose. S'il y a une alerte, que l'on voit Voldemort et son armée venir encercler le domaine, n'hésitez pas, n'écoutez pas le directeur et conduisez tout le monde ici. Observez et agissez en conséquence.

- Et toi Harry ? fit Neville. Qu'est-ce que tu feras ?

- Ce que j'ai à faire. Il ne faut pas s'inquiéter pour moi, il faut me faire confiance. Comme vous pouvez le voir, j'étudie sérieusement le problème pour trouver des solutions et je n'ai aucune intention de mourir, dit-il légèrement en les faisant sourire. Ou de m'enfuir comme certains le pensent.

Ils sourirent et ils remontèrent dans un silence étrange, ressortant, l'entrée disparaissant et leur petite réunion secrète bientôt close avec la consigne de ne plus parler du sujet tant qu'une attaque sérieuse ne se déclarerait pas. Ils se quittèrent et Harry se sentit un peu soulagé d'avoir fait cela, plus rassuré sur la sécurité de tous ici si Voldemort attaquait. Après cela, il vit ceux à qui il avait confié ce secret le regarder différemment, avec reconnaissance, admiration, inquiétude aussi. Draco le regardait, l'air plus serein et plus confiant à son égard.