Le lien entre la mère de Regina et la famille Swan , qui possédait une ferme qui avait été utilisée plusieurs fois comme point de transit pour les marchandises volées, était également documenté. Il y avait des notes qui indiquaient que la ferme des Swan , en raison de son emplacement stratégique et de son accès facile à des routes moins surveillées, avait été choisie comme un site idéal pour le stockage temporaire des objets avant qu'ils ne soient déplacés vers leur destination finale.
Cela signifiait que la ferme où Emma avait grandi avait, à un moment donné, servi de maillon dans la chaîne des activités illégales orchestrées en partie par la mère de Regina. Cette révélation ajoutait une couche de complexité à la relation entre Regina et Emma, car bien que les actions de leurs ancêtres ne fussent pas les leurs, l'histoire partagée jetait une ombre sur leur présent.
En découvrant ces faits, Regina ressentit un mélange de choc et de trahison. Non seulement sa mère avait mené une double vie, mais elle avait également impliqué, peut-être sans leur consentement, des personnes innocentes comme la famille d'Emma dans ses affaires criminelles. Ce passé obscurci par le crime ajoutait un poids à son héritage familial qu'elle n'était pas sûre de savoir comment gérer.
Regina se prépara mentalement avant de composer le numéro d'Emma. Elle savait que les informations qu'elle s'apprêtait à révéler pourraient ébranler les fondements même de leur relation. Une fois en ligne, elle prit une profonde inspiration et commença à décrire ce qu'elle avait découvert dans les documents de sa mère.
«Les documents indiquent que la mafia utilisait un morceau de la ferme des Swan , ta ferme, Emma, comme un point de transit pour leurs opérations.» Révéla Regina, la voix chargée d'émotion.
Il y eut un silence au bout du fil avant qu'Emma ne réponde. Sa voix tremblait légèrement, signe de l'impact de la nouvelle. «Quand j'étais petite, je me souviens de visites d'hommes en noir... Ils parlaient à mes parents, parfois assez brutalement. Je ne comprenais pas tout, j'étais trop jeune, mais je me rappelle la peur dans leurs yeux.»
Regina écoutait, son cœur se serrant à chaque mot. Elle se sentait coupable, bien que rationnellement, elle sût qu'elle n'était pas responsable des actions de sa mère.
«Mes parents ont lutté toute leur vie pour nous protéger, pour nous garder loin de ce monde sombre. Savoir maintenant qu'ils étaient peut-être contraints à ces interactions... ça me fait mal, Regina, vraiment mal.» Continua Emma, sa voix brisée par l'émotion.
Avant que Regina ne puisse offrir des mots de consolation, elle entendit un clic. Emma avait raccroché, submergée par la douleur et les réminiscences d'une enfance assombrie par des secrets maintenant révélés. Regina resta avec le téléphone à l'oreille, fixant dans le vide, ressentant un mélange de peine pour Emma et de frustration de ne pouvoir être à ses côtés pour la soutenir.
Après quelques instants, Regina raccrocha à son tour. Elle savait qu'Emma avait besoin de temps pour digérer ces informations, pour faire face à l'impact de ces révélations sur son image de l'enfance et de ses parents. Regina décida de donner à Emma l'espace nécessaire, tout en restant prête à lui offrir son soutien dès qu'elle serait prête à parler de nouveau.
Regina passa les heures suivantes dans une anxiété croissante, réfléchissant à la meilleure façon de gérer la situation. Elle savait que la prochaine conversation avec Emma serait cruciale et pourrait définir l'avenir de leur relation. Elle prépara mentalement ce qu'elle dirait, comment elle pourrait aider Emma à traverser cette épreuve, tout en respectant ses sentiments et son besoin de temps.
Après avoir découvert le passé sombre de sa mère, Regina resta quelques jours de plus aux États-Unis pour aider sa sœur Zelena à gérer les affaires post-funérailles. Durant cette période, Zelena, curieuse, interrogea plusieurs fois Regina sur sa vie en Toscane et notamment sur qui était Emma.
«Elle est une amie, une très bonne amie.» Répondit simplement Regina, ne se sentant pas prête à expliquer la complexité et la profondeur de ses sentiments envers Emma, surtout dans le climat actuel de tension émotionnelle.
Cinq jours plus tard, Regina prit l'avion de retour pour la Toscane. Durant le vol, elle se sentait de plus en plus anxieuse; Emma ne lui avait pas envoyé un seul message depuis leur dernière conversation difficile. Cette absence de communication pesait lourdement sur son cœur et son esprit.
De retour au restaurant, son comportement avait changé. Bien qu'elle tentât de maintenir une façade professionnelle devant Graham et son équipe, sa frustration et son irritabilité transparaissaient dans chaque interaction. Graham, qui connaissait bien Regina, remarqua son agitation mais choisit de ne pas la confronter directement, lui donnant de l'espace tout en restant attentif et supportif.
Le soir même de son retour, épuisée par le jet-lag et rongée par l'angoisse, Regina resta enfermée dans sa villa. Elle fit les cent pas dans sa chambre, se torturant l'esprit avec des questions sans réponse. Comment l'absence d'Emma pouvait-elle autant l'affecter ? Pourquoi ce silence était-il si douloureux ? Elle s'en voulait d'avoir partagé ces révélations avec Emma, craignant d'avoir irrémédiablement endommagé leur relation.
Dès le lendemain, ne tenant plus en place, Regina se rendit à la ferme des Swan , espérant clarifier les choses avec Emma. Cependant, l'accueil qu'elle reçut fut loin de ce qu'elle espérait. Emma était froide, ses réponses brèves et ses yeux évitaient ceux de Regina.
«Emma, s'il te plaît, parle-moi. J'ai besoin de savoir où nous en sommes.» Implora Regina, la voix chargée d'émotion.
Emma, après un long silence, répondit simplement : «J'ai besoin de temps, Regina. Ce que tu m'as révélé... ça change beaucoup de choses pour moi. Je ne peux pas simplement faire comme si de rien n'était.»
Le cœur lourd, Regina quitta la ferme, le sentiment de rejet l'écrasant. Le trajet de retour fut silencieux, ses pensées tourbillonnantes entre colère, confusion et tristesse profonde. Une fois chez elle, elle passa une nuit agitée, réfléchissant à ses options et à l'avenir de sa relation avec Emma.
Les jours qui suivirent la révélation de Regina étaient pour Emma une période de grande introspection et de conflits intérieurs. Dans le calme de la ferme, elle se retrouvait souvent à errer sans but, perturbée par le flot incessant de ses pensées. La découverte que sa ferme avait été utilisée comme un maillon dans une chaîne d'activités criminelles liées à la mafia, et que cela impliquait indirectement la famille de Regina, éveillait en elle une tempête d'émotions.
Emma se sentait en colère, non pas directement contre Regina, mais contre la situation dans son ensemble. Elle était furieuse que le passé qu'elle idéalisait de ses parents soit entaché par des associations criminelles. Cette colère était exacerbée par le fait que cela venait de Regina, la personne en qui elle avait choisi de placer sa confiance et son cœur. "Pourquoi a-t-elle dû déterrer tout ça ?" se demandait Emma, se sentant trahie par le destin qui semblait lier son bonheur à un passé sombre.
Emma avait besoin de temps pour traiter toutes ces informations, pour comprendre ses propres sentiments face à ces révélations. Elle ressentait le besoin de se distancer pour voir les choses plus clairement, sans les brouiller par sa relation avec Regina. "Est-ce que notre relation est simplement née d'une coïncidence liée à nos familles ? Est-ce que nos chemins étaient destinés à se croiser à cause de ces liens sombres ?" Ces questions la tourmentaient, la poussant à reconsidérer tout ce qu'elle pensait savoir sur elle-même et Regina.
La révélation avait également semé le doute dans l'esprit d'Emma concernant l'avenir. Elle aimait Regina, mais la révélation sur les activités passées de la mère de Regina et le rôle involontaire de sa propre ferme dans ces activités l'avaient profondément ébranlée. "Pouvons-nous vraiment construire quelque chose de pur sur des fondations entachées ?" se demandait-elle. Cette question lui pesait, car elle reconnaissait que son amour pour Regina était réel, mais elle craignait que le poids du passé ne soit trop lourd à porter.
Dans sa quête de réponses, Emma passait beaucoup de temps seule, marchant dans les champs de la ferme, là où elle se sentait la plus proche de la terre et pouvait réfléchir sans être dérangée. Elle lisait aussi des livres sur l'histoire de la mafia en Toscane, essayant de comprendre le contexte plus large et ce que cela signifiait pour elle et sa famille.
C'était une période de solitude nécessaire, un temps pour elle de faire la paix avec le passé et de décider si l'avenir qu'elle envisageait avec Regina était possible malgré les ombres qui l'enveloppaient.
Emma trouvait un semblant de paix dans le travail quotidien de la ferme, un refuge dans la routine des soins aux plantes qui demandaient attention et constance. La terre, avec ses cycles immuables de croissance et de récolte, offrait un contraste apaisant à la tempête émotionnelle qu'elle vivait. Chaque jour, elle se levait avec le soleil et travaillait jusqu'à ce que ses pensées soient trop épuisées pour la tourmenter davantage.
Les visites de Graham, bien que sporadiques, étaient des rappels poignants de la connexion partagée avec Regina. Graham, bien conscient des tensions sous-jacentes, se contentait de recevoir les commandes et d'offrir quelques mots de soutien, tout en sachant qu'il n'était pas le moment d'approfondir. Il observait la tristesse dans les yeux d'Emma, un miroir de celle qu'il voyait chez Regina, et cela le rendait d'autant plus réticent à intervenir.
De son côté, Regina luttait contre un mélange complexe de tristesse et de colère. Les nombreux appels et messages non répondus laissaient un vide qu'elle tentait de combler par son travail, mais même la cuisine, sa passion, avait perdu de son éclat. Les moments de colère la voyaient lancer des assiettes contre les murs de sa grande cuisine, les éclats de porcelaine un faible écho à la fracture de son cœur.
Ses périodes de mélancolie étaient encore plus difficiles. Regina se trouvait parfois assise dans le noir, incapable de manger, les larmes coulant librement. Graham, qui s'efforçait de maintenir le restaurant en fonctionnement, était souvent forcé de lui dire de rentrer chez elle, craignant que son état ne perturbe les clients et le personnel.
Graham se retrouvait de plus en plus à jouer le rôle de capitaine d'un navire battu par les tempêtes émotionnelles de Regina. Il gérait les réservations, supervisait le personnel, et s'assurait que chaque service se déroulait sans accroc. Cependant, la tâche devenait herculéenne, car l'absence de Regina se faisait sentir non seulement dans la cuisine mais dans l'ensemble de l'atmosphère du restaurant.
Un soir, après une journée particulièrement difficile où il avait dû renvoyer une Regina inconsolable à la maison, Graham prit la décision de contacter Emma. Il savait qu'il risquait de franchir une ligne, mais il sentait que si personne n'intervenait, les choses pourraient ne jamais s'améliorer. Il composa le numéro d'Emma avec hésitation, chaque tonalité pesant lourdement dans l'air du soir.
«Emma, c'est Graham. Je sais que tu traverses une période difficile, mais je pense qu'il est temps de parler. Regina ne va pas bien, et je m'inquiète non seulement pour le restaurant mais pour elle, personnellement. Elle a besoin de toi, ou du moins d'une clôture, pour pouvoir avancer.»
L'appel de Graham n'avait pas eu l'effet escompté. Emma, bien qu'atteinte par les nouvelles de la détérioration de Regina, persistait dans sa décision de ne pas la voir. Pour Emma, il s'agissait moins de rancœur que de nécessité personnelle, une quête de guérison intérieure qui exigeait solitude et temps. «Je dois guérir, Graham, et Regina doit trouver sa propre voie.» Avait-elle expliqué d'une voix où transparaissait sa propre douleur.
Regina, de son côté, ne trouvait aucun réconfort dans l'absence d'Emma. Chaque jour qui passait sans nouvelles creusait un peu plus le vide dans son cœur. Elle se présentait au restaurant avec peine, son apparence négligée reflétant la tourmente de son âme. Ses cheveux habituellement impeccables tombaient en mèches désordonnées autour de son visage pâle, ses yeux étaient cernés par les traces de larmes et des nuits d'insomnie.
Un soir, Regina, en pleine préparation d'un risotto, un plat qu'elle avait autrefois exécuté avec une aisance et une passion contagieuses, sentit ses mains trembler et son cœur s'accélérer. Les murmures inquiets de ses sous-chefs résonnaient à ses oreilles comme des échos lointains. Soudain, une larme chaude glissa sur sa joue, suivie rapidement par d'autres. Elle posa brusquement sa cuillère, murmurant une excuse à peine audible, et se précipita vers la porte arrière du restaurant.
Dans la ruelle sombre et calme derrière le restaurant, Regina s'adossa au mur froid du bâtiment, laissant les larmes couler librement. Le contraste entre la chaleur de la cuisine et l'air frais de la soirée accentuait la sensation de vide qui la submergeait depuis des semaines.
Graham, ayant remarqué son départ précipité, la suivit avec prudence. Il la trouva quelques minutes plus tard, recroquevillée contre le mur, une figure pathétique de désespoir et de défaite. Il s'approcha doucement, son cœur se serrant à la vue de sa cheffe et amie dans un tel état.
«Regina…» Commença-t-il doucement, hésitant sur la manière d'aborder la situation sans la brusquer davantage. «Cela ne peut plus continuer comme ça. Tu es épuisée, et cela te détruit. Il n'y a pas de honte à admettre que tu as besoin de te retirer pour te soigner.»
Regina leva les yeux vers lui, ses yeux rougis et gonflés de larmes. «Je ne sais pas comment être sans elle, Graham. Tout me rappelle Emma, et tout ce qui s'est passé. Comment suis-je censée continuer ?»
Graham s'assit à côté d'elle, leur dos contre le mur frais. «Peut-être que pour continuer, tu dois d'abord t'arrêter. Prends un congé. Va quelque part, loin de tout cela, pour te retrouver. Laisse-moi m'occuper du restaurant. Nous nous en sortirons.»
Il marqua une pause, cherchant ses mots avec soin. «Tu as construit un endroit incroyable ici, Regina. Mais le restaurant ne peut pas être ton unique source de bonheur. Tu mérites de trouver la paix, de guérir. Laisse-toi ce temps.»
