Hello,

Nouveau chapitre pour cette histoire, j'ai eu un peu de mal à l'écrire. C'est ça quand on ne fait pas de plan, je vais donc essayer de faire une petite ligne de conduite pour la suite.

Merci aux nouvelles personnes qui me suive,

Bonne lecture.


Une putain de personne est en train de m'étrangler, voilà ce qu'il se passe à mon retour. J'aurais franchement préféré voir la vilaine chauve-souris des cachots, plutôt qu'un espèce de moustachu qui pue du bec qui met une telle pression sur ma pauvre trachée que je vais bientôt m'évanouir. Je fouille à tâtons dans les poches de mon pantalon pour prendre la première arme qui me tombe. Snape a beau se foutre de moi avec mes couteaux, le moustachu est beaucoup moins teigneux avec un canif dans le bide. Je parviens à me dégager alors qu'il retient ses tripes qui se répandent sur le sol mais de mon côté, je peine à retrouver un souffle. De charmantes mouches noires dansent sous mes yeux et je suis quasiment certain que je vais vomir sous peu. Je garde une main sur ma poitrine pour essayer de calmer mon cœur qui s'emballe avec un succès mitigé, je reste couché sur parquet le temps de reprendre mon souffle.

J'allais me lever chercher ma chauve-souris personnelle, ma baguette en main, quand je me rends compte que ce n'est pas normal qu'il fasse jour. Il doit être quatre heures du matin, alors la lumière qui entre par la fenêtre n'est vraiment pas bon signe. La seule vitre du bungalow qui tenait toujours explose sous la chaleur des flammes, parce que c'est bien un incendie qui propage sa lumière et sa chaleur.

"-Pu..." Putain, je n'arrive même plus à parler pour jurer. Je sors péniblement avec le matériel rapidement fourré dans le chaudron, le bâtiment qui brûle vite à cause de la sècheresse ambiante. Je pense que même l'air prend feu, la poussière accumulée depuis des années s'est enflammée en un instant, me brûlant la gorge. Où alors ce sont les blessures du gros moustachu qui me font un mal de chien. Dehors, la fumée bloque la visibilité et je ne vois pas de trace de Snape, mais à dire vrai je n'ai beaucoup le temps de le chercher parce que je suis au cœur d'une vraie fournaise, il y a des flammes qui montent jusqu'à la cime des arbres. Sans parler des cendres qui retombent comme de la neige pour me brûler la peau.

Je lance quelques aguamenti qui n'ont que peu d'effet au vu de l'ampleur du brasier, ça ne créé que plus de panache de fumée blanche. Un gros morceau de branche à moitié consumé tombe devant moi et me projette au sol. C'est l'occasion pour les flammes de me lécher les pieds, le seul point positif est que la fumée s'accumule moins vite au sol.

Je ne veux pas transplanner, ce serait capituler face à ce stupide incendie, de plus nous mettrions de nouveau des mois avant d'avoir les ingrédients. Si Snape est toujours vivant, il me tuera pour avoir abandonné nos ressources, il m'a déjà difficilement pardonné pour la dernière fois. La seule autre solution qui traverse mon esprit brouillé par le manque d'oxygène est de ramper de l'autre côté des flammes, là où la végétation a déjà brûlé. J'y parviens difficilement, le chaudron attaché à mon pied, je rampe de l'autre côté essayant d'ignorer la chaleur et la fumée qui passent à travers les sorts de protections que j'ai pu m'appliquer.

Je me roule en boule sur un lit de feuilles déjà carbonisé, laissant le reste de la forêt brûler. Autour de moi, les flammes continuent leur œuvre, mais je me concentre pour prendre une respiration après l'autre.


Je me suis évanoui, plusieurs minutes ou plusieurs heures. Comment je pourrais savoir? L'incendie continue de brûler plus loin et il n'est pas prêt de s'arrêter avec la sécheresse, et ce n'est pas la plus acide qui tombe sceaux à partir du mois de septembre qui changera grand chose à ça.

Il fait une chaleur étouffante sous les cendres qui m'ont recouverte, je suis en nage rien qu'en restant couché mais au moins je suis vivant. C'est mieux que ce que j'avais espéré. Doucement, le brouillard de mon cerveau se dissipe pour laisser place à une effrayante clarté, en me redressant, j'ai le droit de régurgiter ma bile. Putain, que ça fait mal.

Je me mets debout malgré mes crampes et je suis dans un paysage complètement désolé. Du bungalow que nous avions occupé, il ne reste des cendres et quelques poutres qui n'ont pas fini de brûlé. En shootant dans les restes d'un truc en métal, je tombe sur les ossements du moustachu. Il n'a pas bonne mine, le bougre.

"-Sna..." J'essaie de hurler, mais rien ne sort vraiment. Ma pauvre gorge souffre encore le martyr du traitement de ces dernières heures. Je fouille donc les abords de la cabane, pour le trouver ou même son cadavre. Il n'y a rien sur une centaine de mètres, aucun corps, aucune trace.

Putain! Je fais quoi moi maintenant?


Finalement, je suis resté sur place. Je me suis dis que la vilaine chauve-souris allait revenir au bercail, mais rien. J'ai la même sensation qu'un gamin qui attend ses parents à la caisse centrale d'un supermarché, sauf qu'il n'est jamais venu. Alors j'ai commencé à marcher, vers nulle part. En fait, je tourne en rond autour du camp scout, j'ai quand même le maigre espoir de trouver une trace de Snape.

Juillet a cédé sa place à août et il fait toujours plus chaud. Je me suis trouvé une maison en pierre encore un peu intacte avec une cave qui me protège de la chaleur, j'ai quelques bouteilles d'eau cachées et je chasse des tortues qui ont survécu à l'incendie. Une vie de ... rêve dans ce monde apocalyptique. La cave a un petit soupirail par lequel passe un petit vent, chaud mais agréable. Ma cave ressemble à un lieu habitable lorsque j'installe un lit de fortune avec une couverture et de l'herbe séchée. Une vie de rêve...

Le pire dans cette cave est le chaudron que je garde dans un coin, dedans se trouve tous les ingrédients et le journal de Snape. Depuis quelques temps, je songe sérieusement à refaire sa potion pour voyager dans le temps. Je l'ai vu faire cette maudite mixture un nombre incalculable de fois, je l'ai vu faire ses essais, rater, recommencer puis trouver la solution. Je devrais y arriver, surtout avec ses notes.

Je me lève donc de ma paillasse pour me glisser vers le chaudron, je sors tout ce qu'il y a dedans. Les poudres, les insectes séchés, les plantes dans des conserves de verre, rien de tout ça n'est étiqueté. Et dire qu'avant, il me prenait la tête pour que tout soit en ordre dans son laboratoire à Poudlard. Tout au fond du chaudron se trouve un carnet en cuir noir, ses notes personnelles. Son carnet est ... plein à craquer et incompréhensible. Ses notes partent dans tous les sens, il y a des schémas, des dessins qui sont plutôt bien réalisés je dois dire. Toutes les notes sont codées, il me l'avait dit en plus. Il avait peur que quelqu'un tombe dessus et s'en serve à des fins malveillantes.

Je prends une grande inspiration et me vide l'esprit, je dois me souvenir de cette putain de recette quoi qu'il en coûte. Plonger dans mon esprit a toujours été un exercice compliqué, malgré les progrès que j'ai pu faire en voyageant dans le passé. Petit à petit je retrouve de plus en plus de souvenirs, j'assemble chacune de ces réminiscences pour n'en former plus qu'un.

Je suis presque certain d'avoir toute la recette mais maintenant je dois surtout trouver le courage de me lancer... parce que rester à fixer les ingrédients puis le carnet ne mène à rien.

Il me faut une bonne semaine pour la finaliser, je dirais qu'elle est ... passable.

Bon, il faudra bien que je me lance, alors autant le faire quand la potion est fraîche. Après quelques dessins de rune, j'en prends une grande lampée.

Inspirer. Se vider l'esprit. Expirer. Se souvenir du bungalow. Inspirer. Se souvenir de la chaleur de cette nuit-là. Expirer. Penser à ce jour de juillet 2005.


Alors?