Hello,
Voici mon dernier chapitre, écrit en seulement quelques jours mais j'ai été inspiré.
Merci à Yz3ut3 pour ton commentaire, c'est vrai qu'il est conseillé de relire la fiction de temps en temps pour ne pas perdre le fil. N'hésitez pas à mettre de nouveaux commentaires si vous voulez une scène en particulier, ou une idée que vous voulez me voir écrire.
Bonne lecture.
Je ne suis pas mort, enfin il me semble.
J'ai roulé sur le côté à un moment donné pendant mon petit voyage dans le passé, un réflexe pour ne pas mourir étouffé par mon vomi. Ce dernier a séché sur mon visage et c'est plutôt dégoutant, surtout quand je dois virer les fourmis qui ont commencé à taper la croûte. Mes bras répondent aléatoirement à mes ordres, je me donne une claque sans le vouloir en chassant les petites bêtes.
La chaleur dans la cave est presque insoutenable, elle n'est pas assez profonde pour être vraiment à l'abri du soleil brûlant. J'en déduis que nous sommes en plein jour, je préfère ne même pas essayer d'ouvrir les yeux. J'ai déjà la sensation qu'ils sont enfoncés dans mes orbites, le moindre rayon de lumière risquerait de les faire exploser.
Je pense que je me suis endormi, il semblerait que je n'ai tout simplement plus la force de rester éveillé. Je reprends conscience à plusieurs moments, mais il est bien plus facile pour moi de rester sans bouger. J'espère que Snape va me retrouver maintenant que je sais qu'il est en vie.
L'un de mes réveils se fait la nuit, si j'en juge le vent plus frais qui passe à travers le soupirail. Je me force à ouvrir les yeux, tout ça pour ne rien apercevoir. Tout est noir autour de moi, je dois dire que je n'ai allumé aucune lumière de peur d'être repéré. Cette obscurité m'oppresse, j'ai toujours la vilaine impression qu'une personne tapie dans l'ombre va me sauter dessus. Je parviens quand même à mettre la main sur ma baguette.
"-Lumos." Je murmure, l'extrémité du bout de bois s'allume faiblement, je dois être vraiment K.O si elle ne veut pas m'obéir. De plus, ce simple geste me vide de toute mon énergie.
Finalement Snape m'a trouvé, encore. Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé de son côté, mais il est dans un sale état lui aussi. Il est encore plus crasseux que d'habitude, surtout avec du sang séché, et sa main restante est probablement cassée. Lui non plus n'a visiblement pas mangé ou bu depuis un certain temps, l'incendie a brûlé le peu de ressources du coin.
Ça ne n'empêche pas le potioniste de me concocter une potion afin de rattraper ma débâcle qui m'a rendu malade comme un chien, d'après lui, encore un peu et j'y passais. Je l'aurais deviné tout seul, je commence un peu trop à sentir le cadavre à mon goût.
On se retrouve finalement assis tous les deux dans la cave, à attendre que la soudaine averse d'acide passe. Aucun de nous deux n'a beaucoup de force, Snape a vaguement bandé sa main pour échapper aux mouches qui nous tournent autour. Malgré tout, je peux sentir l'odeur âcre du pu qui s'échappe de sa blessure depuis l'autre côté de la pièce. On n'entend plus que le bruit des gouttes qui passent à travers le soupirail pour s'écraser dans un sceau en acier qui fume doucement.
"-Elle n'était pas si mal." La chauve-souris me décroche enfin quelques mots, sa voix est rauque par le manque d'utilisation et semble sur le point de se briser.
"-Ma potion?
-Oui Potter, ta potion. De quoi d'autre je parlerais?
-Je n'en sais rien, mais un compliment de toi, c'est une surprise. Je t'ai vraiment manqué, n'est-ce pas?" Bon, ma boutade fait un flop, je devrais le laisser se réhabituer à sa charmante présence. Le potionniste met sa tête en arrière, ses cheveux bien trop longs viennent lui couvrir les yeux. "-Il s'est passé quoi de ton côté, tu as mis K.O les cannibale?"
Snape hésite à répondre, c'est pourtant pas la première fois qu'il tue des gens. Il doit commencer à fatiguer de notre vie de nomade.
"-Ils n'ont pas été difficiles à mettre à l'écart. Le problème est que j'ai croisé des malades en te cherchant et avant que tu paniques, je ne suis pas malade. J'ai fait attention en revenant. J'ai cependant remarqué que le virus mute, j'ai l'impression que les malades restent vivants plus longtemps. Plus ils vivent longtemps, plus ils contaminent de gens. Leur violence étant exponentielle, ils font de plus en plus de dégâts et se propagent de plus en plus.
-Bientôt, ils ne pourront plus rien faire. On va faire en sorte que les militaires moldus ne créent jamais ce virus.
- Bien, maintenant je dors Potter, réveille-moi s'il se passe un truc."
Je pense qu'il s'est instantanément endormi, c'est une faculté qui me fascine. Je n'arriverai jamais à faire un truc pareil, il me faut des heures pour m'assoupir. Sauf si je fais un malaise, là aussi c'est instantané.
La pluie n'a duré que quelques heures et on quitte la cave lorsque la campagne commence à sécher. Nous ne sommes restés que trop longtemps dans cette maison, et nous avons besoin d'eau potable désespérément. Mon mal de tête s'accentue de plus en plus, le soleil du matin tape fort et j'ai l'impression que toute la campagne environnante est en train de s'évaporer. C'est hypnotique comme vision, jusqu'au moment où je me ramasse. Snape vient me relever et garde ma main dans la sienne, comme si j'étais un gamin distrais. Il me traîne dieu sait où, je vais devoir lui faire confiance, comme toujours.
On marche tout le reste de la journée et même une partie de la nuit. Jusqu'à une usine qui fouette à mort les égouts, ça ne m'aide pas vraiment à me reconnecter dans la réalité.
"-Reste vraiment là, cette fois." Me demande la chauve-souris en m'asseyant sur un bloc de pierre à l'extérieur du bâtiment principal. Il me tapote les joues pour être certain que je comprenne ce qu'il me raconte. "Foutu gryffondor."
Il m'a à peine laissé que je m'effondre comme un muppet dont on aurait coupé les fils. Conscient mais trop fatigué pour bouger, Snape vient directement me mettre de l'eau dans le gosier. Ma gorge est comme un désert complètement sec et l'eau me fait un bien fou. Je bois un peu trop vite et la vilaine chauve-souris est obligé de ralentir le rythme pour ne pas que je m'étouffe. Pas grand-chose, seulement quelques gouttes à la fois, patiemment je m'enfile l'équivalent de plusieurs grands verres d'eau.
Le monde autour de moi recommence à être net, la première chose que je vois est le visage de Snape à seulement quelques centimètres du mien. Ses yeux noirs sont profondément enfoncés dans ses orbites, il a aussi de grandes cernes et même du sang séché à la base des cheveux, ce sont autant de détails que mon cerveau fatigué avait du mal à voir. Pourtant, il nous à trainé jusque ici. Et ici, c'est... une usine de retraitement des eaux usées. Si j'en crois ce qu'il y a écrit sur un panneau derrière nous, mais je ne vois pas grand-chose d'autre dans la nuit.
"-Aller Potter, on rentre se trouver un coin où s'installer. Il est plus que temps qu'on se remette au travail.
-Déjà? On peux pas se reposer un peu avant?"
Il nous fait entrer dans un bureau où il y a une bonbonne d'eau. Il me laisse tomber dans un coin, à côté de l'eau que je regarde comme si c'était la plus belle chose du monde. Je peux vous dire qu'en plein apocalypse, trois gallons de flotte ça vaut de l'or.
"-On se repose depuis des jours. Montre-moi plutôt que tu n'es pas un cornichon sans cervelle.
-Tu sais, de ce point de vu là, je pense que c'est plutôt mort. Ma cervelle est en train de fondre, je me rappelle de moins en moins de la chronologie des événements du passé.
-C'est la déshydratation." Je n'ai pas besoin de voir le visage de mon ancien professeur pour savoir qu'il ment, mais je fais semblant de le croire, ça lui fait plaisir. Même si on le sait tous les deux, les voyages dans le temps sont en train de me bousiller la tête.
Cette folle de chauve-souris commence à brasser une nouvelle potion dès que nous posons nos affaires. Il veut m'envoyer en janvier 1977, juste après ma prise de contact avec l'ordre du Phoenix. Il brasse à toute vitesse alors que je peine à tracer des runes sur mon torse, finalement la seule chose facile est de fermer les yeux.
Inspirer. 3 janvier 1977. Expirer. Le dallage irrégulier de ma laverie. Inspirer. Le froid mordant de l'hiver. Expirer.
Alors?
