Fate/stay night : Under The Star Sky.
Bien avant - Recueil.
« Hé, Irina-san.
– Oui, Shirô ?
– Tu sais comment, Kiritsugu m'a trouvé dans ses ruines ? Il ne m'en a jamais parlé. »
Fuji-nee était probablement trop jeune, avait supposé Shirô mais pour Irina, c'était peut-être différent, vu qu'elle était plus âgée que les deux. Le duo se trouvait à l'entrée du jardin, avec un doux après-midi printanier, la belle brune posa son regard vers le petit Emiya avant de lever ses yeux, vers le ciel.
« Bonne question, ça. Se contenta de répondre la jeune femme, le ton relativement mystérieux.
– … T'en sais rien … ? Devina Shirô avec une petite grimace.
– Bah … on ne parlait pas vraiment de ça … enfin si ! Mais pas tout à fait.
– Tu t'embrouilles toute seule. »
Irina parut songeuse et essaya de tout ordonner dans sa tête. La jeune femme aux cheveux noirs se remémora effectivement d'avoir parlé de Shirô avec Kiritsugu mais ce n'était pas à ce sujet. Après tout, il ne lui avait pas raconté ce fameux jour, si ce n'est d'avoir sauvé un petit garçon, dans les ruines. Malheureusement, Irina n'en savait pas beaucoup plus.
« Je pense … que tu en sais plus que moi, sur ce sujet-là, Shirô. Déclara la brune, d'un ton sérieux cette fois-ci.
– … Probable. Désolé, j'ai posé la question sans réfléchir, s'excusa le petit adolescent.
– Ce n'est rien, tu en as rêvé, cette nuit ?
– Hum … comment tu le sais ?
– Tu ne me poserais pas cette question, sinon. »
En dépit de son apparence qu'on pourrait qualifier de maladroit, Irina Kôta savait parfaitement faire preuve de sérieux quand il fallait. Doucement, elle caressa lentement les cheveux du petit garçon avec sa main gauche, avec un léger sourire réconfortant, sans que ce dernier ne proteste.
« Tu peux tout me dire, souffla-t-elle, je suis aussi là pour ça.
– Ne t'inquiète pas, je me disais juste que tu pourrais m'apporter quelques réponses.
– Navrée de ne pas avoir pu le faire.
– T'as pas à t'excuser pour ça, ce n'est pas comme si c'était de ta faute hein.
– … Hé mais c'est moi qui suis sensé te consoler ! »
Shirô poussa un petit soupir, désappointé sous le rire d'Irina. La jeune femme se releva et décréta qu'elle allait devoir chercher Taiga à l'école. Bien que la brune disposait du permis de conduire, elle n'avait pas de véhicule alors, la brune empruntait simplement l'ancienne voiture de Kiritsugu. Avant de quitter les lieux, Shirô lui posa une dernière question :
« Dis-moi, Irina-san … est-ce qu'il t'est déjà arrivé de sauver quelqu'un … ? Et si oui … qu'est-ce que ça fait ? »
La jeune femme se retourna vers le petit garçon et leurs regards se plongèrent mutuellement dans l'autre. Difficile de se prononcer hein …
« Désolée, Shirô … mais je n'ai jamais eu l'occasion de sauver quelqu'un. »
Fuyuki – Présent.
« Je t'ai retrouvé. »
Ce message inscrit dans le sang aurait de quoi donner des sueurs froides à certaines personnes fragiles.
Le vent froid de la nuit fit voleter les tenues de Shirô et Saber. Les deux restèrent ainsi pendant quelques secondes, histoire que la blonde termina d'analyser tous les détails. Elle posa son regard émeraude vers son Master, devenu bien silencieux tout d'un coup.
« Qu'est-ce que cela signifie, selon toi ? Demanda-t-elle, simplement.
– J'en sais rien, lâcha Emiya, le ton lent, j'ai l'impression que quelqu'un me cherche … et ce quelqu'un est sûrement le responsable de tout ça. »
La chevalière ne sut quoi répondre sous le coup.
Il y avait un Master qui cherchait Shirô et c'était le responsable de cette épidémie ? Un vent plus froid se souleva, faisant balancer sa chevelure dorée de droite à gauche. La situation se compliquait radicalement si une personne ciblait spécifiquement le jeune homme aux cheveux rouges.
Surtout si le mage ne connaissait pas l'identité de cet être.
« Quoi qu'il en soit, nous devrions faire attention à nos prochains gestes, prévint Emiya.
– Je vois. Peut-être serait-il sage de ne pas retourner à la maison ? Demanda Artoria, le regard adressé à son interlocuteur. Nous pouvons présumer que nous sommes dores et déjà sous la surveillance de cet individu.
– Mmh … tu as probablement raison, répondit alors Emiya, une main en-dessous de son menton. »
Ici, le duo était visible et accessible. Surtout que l'attaque de cet infecté allait dans le même sens. L'idée de la blonde paraissait être la meilleure solution à suivre, Shirô fit signe à sa Servant qu'ils pouvaient maintenant partir de cet endroit.
Emiya Shirô et Saber se rendirent alors dans un hôtel pour y passer la nuit afin d'être sûr que son poursuivant ne trouve pas sa base maintenant. Il laisserait passer 12 heures, le temps de voir si le Master était encore sous la surveillance de l'ennemi ou non. Emiya entra dans l'hôtel et fut accueilli par l'hôtesse, une femme ayant près de la trentaine, aux cheveux bruns et dans son uniforme immaculé.
La salle d'accueil paraissait assez bien spacieuse, démontrant une modernité assez qualitative. Après tout, les voici dans un hôtel quatre étoiles, le luxe était probablement présent et justifié.
« Bonsoir, j'aimerai savoir s'il était possible de réserver pour ce soir ? Demanda Shirô, d'un ton cordial.
– Bien sûr, vous avez de la chance, il ne reste plus qu'une seule chambre, affirma son interlocutrice, bienveillante dans son expression. »
Le jeune homme cligna légèrement des yeux et ne répondit rien dans l'immédiat. Il lui fallut plusieurs longues secondes pour qu'Emiya ne saisisse les mots de l'hôtesse.
« Il … n'en reste qu'une … ? Reconfirma le mage.
– Oui, en effet. Vous pourrez bien en profiter avec votre petite-amie ! S'exclama la femme, discrètement pour que Saber n'entende pas. »
Une seule chambre.
Petite-amie.
Ces mots résonnèrent longuement dans l'esprit de l'intéressé. Les yeux élargis, Shirô ne sut quoi répondre l'immédiat.
Saber … sa petite-amie ?!
Shirô sentit la gêne monter progressivement à ses joues sous les yeux amusés de son interlocutrice, bien satisfaite de l'effet provoqué. Quant à Artoria, elle était à quelques pas seulement et baladait plutôt son regard dans les alentours, contemplant la beauté de cet hôtel.
« Euh … je vais prendre la chambre s'il vous plaît, affirma le jeune homme, les yeux fermés.
– D'accord ! Tenez, votre chambre se situe au deuxième étage ! Confirma l'hôtesse en lui remettant les clés. Amusez-vous bien et ne faîtes pas trop de bruits, jeune homme ! »
Pourquoi agissait-elle ainsi ?!
Lui adressant un sourire maladroit, Shirô s'empressa de prendre les clefs pour s'éloigner le plus possible de cette femme si étrange. Intérieurement, il espérait ne plus jamais recroiser son chemin. À peine intriguée, Saber emboîta le pas de son Master, jusqu'à l'ascenseur. Une fois à l'intérieur, la blonde lui jeta un petit regard, mêlant une certaine anxiété et une étrange curiosité.
« Shirô ? Il y aurait un problème ? Demanda subitement Artoria, la tête penchée sur le côté.
– … … Aucun, se contenta de répondre le mage, évasivement tout en regardant le plafond.
– Tu en es sûr ?
– … Ouais. »
Bizarrement, Saber eut une envie assez indescriptible d'insister. Mais la jeune femme préféra faire preuve de maturité et se raviser sans chercher à comprendre. Emiya regarda discrètement sa Servant, du coin d'œil et il secoua ensuite la tête, négativement.
L'ascenseur s'ouvrit et laissa le duo rentrer dans leur chambre, bien spacieuse. Au grand bonheur et soulagement du jeune homme, il y avait deux lits séparés.
Merci, je vais pouvoir dormir ce soir …
Heureusement que ce n'était pas l'hôtesse qui s'occupait de la chambre hein. En tout cas, Shirô devait bien avouer que ce petit luxe lui procurait une certaine joie, il n'avait jamais eu le loisir de découvrir un tel endroit, après tout. Saber, en ayant été un Roi, n'éprouvait rien de particulier si ce n'est de découvrir d'autres lieux dans la ville de Fuyuki.
« Désolé, on ne pouvait pas se permettre de récupérer nos affaires à la maison, s'excusa Emiya en fermant la porte derrière lui.
– Ce n'est rien, lâcha-t-elle, secouant négativement la tête, après tout, nous sommes en guerre et nous devons nous priver de certains luxes. »
Shirô hocha doucement la tête. Artoria jeta un petit coup d'œil à la fenêtre où un spacieux balcon les accueillit, dévoilant ensuite l'horizon nocturne et brillant qu'est la ville de Fuyuki. Bien que la jeune femme ait déjà aperçue le paysage en ayant été sur le grand building, la vue était tout de même agréable.
« Shirô, puis-je aller dans la salle de bain avant toi ? Avec l'odeur du sang sur moi, j'aimerai me laver en toute hâte, demanda-t-elle, en se tournant vers le Master, assis sur le sofa.
– Oui, bien sûr, acquiesça le concerné.
– Merci. »
La jeune femme entra alors en première pendant que Shirô patientait. Il entendit le bruit de l'eau résonner et avant que son imagination ne prenne le pas, Emiya se leva en vitesse pour aller lui-même dans le balcon. Hors de question de rester près de la salle de bain pendant que Saber y était.
Durant toute sa vie, Shirô avait été un jeune homme connaissant relativement peu de personnes, et encore moins de femmes. Il n'y avait que Fujimura Taiga et Irina Kôta dans sa maigre liste de contact. Dans son établissement, Emiya discutait avec certains élèves mais cela restait qu'à l'école, il ne traînait pas réellement avec eux non plus.
Mais même s'il n'était pas le plus doué avec les filles, Shirô devait bien avouer ne pas être insensible devant le charme féminin. D'autant plus que Saber était une femme très attrayante.
Emiya chassa ces pensées idiotes en secouant la tête.
« À quoi, je pense ? Soupira-t-il, de dépit. »
S'accoudant au rebord du balcon, le jeune homme préféra mettre de côtés ses pensées et il jeta un regard à l'horizon nocturne.
Ses pensées s'orientaient plutôt vers les derniers événements.
Il ignorait qui avait bien pu lui écrire cette phrase. Mais ce qui le perturbait, concernait probablement le fait qu'il y avait écrit … ''retrouvé'' … qu'est-ce que cela désignait, concrètement ? Depuis combien de temps … cette personne le ciblait-il ?
Quelqu'un le visait, peut-être possédait-il un lien avec la personne responsable des nombreuses disparitions dans la ville ?
Alors dans ce cas-là … qui était cet individu ?
Les mèches rougeâtres de Shirô se balancèrent de droite à gauche, suite à une brise fraîche et il admit que cela procurait un certain bien, comme si ça apaisait les esprits, après une journée bien remplie.
Ailleurs - Château Einzbern.
« Madame, je ne suis pas contente du tout ! »
Mains sur les hanches, Sella exprima une forte inquiétude vis-à-vis de sa maîtresse. Celle-ci eut la bouche légèrement ouverte, avec une petite grimace exprimée sur son visage, un peu confus par la situation. Même si en réalité, la petite Einzbern se doutait bien qu'elle se ferait réprimander par sa servante, à peine un pied posé dans la résidence.
« Euh bah … hésita Ilya, complètement désarmée.
– Vous êtes la dernière et la plus aboutie des créations des Einzberns, veuillez ne pas négliger ce détail ! Vous ne pouvez pas vous balader indéfiniment dans la ville, comme si de rien n'était ! Assura Sella, d'une voix sévère et puissante. »
Ilyasviel cligna des yeux, ne sachant absolument pas quoi répondre. Après tout, ces critiques paraissaient absolument justifiées, non ?
« Il y avait Berserker avec moi ! Tenta de justifier la petite fille aux cheveux blancs.
– Certes, mais il n'est pas une excuse pour que vous vous promeniez en ville, vous êtes en pleine guerre, je vous rappelle, madame.
– Je sais, je sais … »
Difficile d'avoir des arguments pour contrer Sella, mécontente de la situation. Et il y avait de quoi, en réalité. Autant laisser passer l'orage. La petite Homoncule haussa simplement les épaules et entra dans le grand château. Leysritt, qui se trouvait aux côtés de sa partenaire, ne rajouta rien de très particulier, elle affichait simplement un air neutre et mécanique.
« Alors, qu'avez-vous trouvé, en fin de compte ? Demanda Sella, en prenant le manteau blanc de sa maîtresse entre ses mains.
– Bah … »
Les ''informations'' récoltées par la fille aux cheveux blancs s'élevaient … à zéro, littéralement. Donc, la voici bien embarrassée devant le regard strict de la belle servante, à la chevelure neige. D'un petit mouvement de tête, presque timide, Ilyasviel lui fit comprendre que non, elle n'avait rien trouvé de concret. À cette vue, Sella poussa un large soupir tout en prenant un peu de distance, histoire de ranger les affaires de sa maîtresse étourdie.
« Je ne sais pas si je dois me réjouir que vous n'avez pas été mise en danger ou alors m'énerver parce que vous n'ayez rien trouvé, déplora-t-elle, les paupières closes. »
En fait si, Ilya avait croisé Caster mais elle ne put en tirer aucune information concrète, donc bon. Mieux valait passer ça en silence, sous peine de se faire réprimander par sa servante, de nouveau. La petite Einzbern ferma à son tour son regard écarlate.
« Bon, en tout cas, tout ce qui est tactique, je voudrais en parler plus tard, murmura la fille de Kiritsugu en s'étirant les bras.
– Allez prendre un peu de repos, je vous appellerai pour le dîner, répondit Sella, déjà dans la cuisine.
– Okaaaay ! »
Même si Sella paraissait stricte envers Ilya, elle était extrêmement bienveillante pour elle. Sa colère n'était que le découlement de son inquiétude démesurée, quand bien même, elle demeurait plus que fondée. La petite Homoncule songea qu'avoir Leysritt et Sella à ses côtés, étaient probablement le meilleur moyen cadeau pour elle.
Fuyuki - Hôtel.
Toujours accoudé au balcon, Emiya Shirô profita de cet air nocturne pour se rafraîchir les idées, concernant ses objectifs. Afin de gagner, la lucidité était un facteur primordial. Le jeune homme se perdit dans la contemplation de Fuyuki, la ville paraissait si calme en apparence …
Il ignorait combien de temps il venait de s'écouler mais …
« Shirô ? Tu devrais rentrer, il commence à faire froid dehors, résonna la voix de Saber dans son dos. »
La douce voix d'Artoria interrompit le cours de ses pensées. Que faire désormais ? Son cœur battit un peu plus lentement qu'à l'accoutumé.
Emiya conserva sa position et garda les yeux clos. Étrangement, quelque chose dans son esprit disait au jeune homme de ne pas se retourner, comme si une voix dans un monde alternatif lui dissuadait de ça.
Par pitié, faîtes qu'elle soit encore habillée …
Le mage se retourna et constata avec, presque un soulagement, qu'Artoria possédait bel et bien ses vêtements civils, même si elle avait une serviette sur sa tête, afin de sécher ses cheveux dorés, encore humides.
« Ouais, j'arrive, acquiesça-t-il.
– Si tu veux mon avis, je pense que ce n'est pas une bonne idée de t'exposer ainsi, en pleine nuit. Prévint sa Servant en invitant à son Master de rentrer l'intérieur. »
Le jeune homme hocha simplement la tête. Une fois Shirô bien en sécurité, la belle blonde referma les grands rideaux bordeaux de ses deux mains, elle porta ensuite un regard à son partenaire.
« Au vu des agissements de l'ennemi, il n'est pas à exclure qu'il pourrait t'attaquer, même sous la présence des potentiels témoins. Apparemment, celui qui te cible ne semble guère très soucieux aux règles préétablies par la guerre, poursuivit la jeune femme en s'asseyant sur le sofa, une main sur la serviette.
– Hum … c'est vrai que je devrais éviter, confirma Emiya Shirô, les bras croisés, désolé, c'était quelque chose d'évident.
– Le fait que tu en prennes conscience suffit amplement, nul besoin de t'en excuser. Subséquemment, j'aurais dû mal à te réprimander compte-tenu de l'heure tardive, sourit Artoria en croisant son regard. »
Le jeune homme se contenta de la fixer.
Maintenant qu'il y songeait, Shirô n'avait jamais vu Saber avec les cheveux détachés (il ne s'était jamais posé la question) et il cligna plusieurs fois des yeux, sans que la blonde ne le remarque, trop occupée à sécher ses cheveux.
« M'écoutes-tu, Master ? Demanda la chevalière puisque le mage ne lui avait pas répondu.
– O-Ouais, excuse-moi, souffla Emiya, le ton un peu précipitant.
– Shirô ? Il y aurait un problème ?
– Euh … bah …
– J'ai la réponse à ma question, déplora-t-elle faussement, les paupières momentanément closes, maintenant, reste à savoir lequel.
– Je pensais juste … que je ne t'avais jamais vu avec les cheveux détachés … avoua-t-il, les yeux détournés de sa partenaire, une main nerveusement posée derrière sa tête.
– Oh. »
La belle Pendragon ne comprit pas réellement ce qu'il voulait insinuer par là. À vrai dire, compte-tenu de son titre de Roi, Saber était un poisson hors de l'eau sur tout ce qui concernait les liens sociaux et le monde moderne. Donc, le fait qu'un garçon soit gêné par la présence d'une fille lui passait complètement au-dessus de la tête, tout comme la remarque faite sur ses cheveux.
Artoria ne sut comment interpréter cette information et posa franchement la question, au grand malheur de Shirô.
« Cette coiffure n'entre pas avec tes convenances ? Si je puis me permettre, Master, mais je ne sais pas si cela a réellement une importance pour une quelconque stratégie, répondit la blonde, les sourcils haussés, démontrant une certaine incompréhension. »
Cette simple réponse suffit amplement aux yeux de Shirô pour qu'il comprenne que Saber était complètement inconsciente des relations avec autrui. Elle ramenait presque tout au combat ou à son devoir. La jeune femme avait une vision très pragmatique et trop manichéenne de son rôle en tant que Servant.
Et cela lui déplaisait plutôt.
Passé le moment déstabilisant, Emiya secoua négativement la tête.
« Non, pas vraiment. Ça m'avait juste un peu surpris.
– … Je vois. Tu devrais prendre un peu de repos, Shirô, conseilla la blonde.
– C'est ce que je vais faire, oui, murmura le mage en s'étirant légèrement. »
Le jeune homme se leva de sa place et rejoint d'abord la salle de bain. Allumant l'eau chaude et relaxante, Emiya Shirô y pensa de nouveau, à cette personne qui le recherchait personnellement. Ses poings se serrèrent doucement : son rêve ne serait pas entravé par cet inconnu … il ne le permettrait pas.
Un petit peu plus loin.
« Qu'est-ce qu'il a bien pu faire … ? »
Cela faisait de longues minutes que Caster analysait sa main droite, l'endroit où Avenger avait déclenché son Hogû. Néanmoins, même après vérification, la jeune femme encapuchonnée ne remarqua absolument rien d'anormal, au contraire même. Pourtant, Medea doutait sérieusement que cette technique ne possédait aucun effet, qui plus est, la sorcière ne put pas identifier ce Servant, plus qu'étrange.
Malgré toutes ses connaissances, Caster ne put affirmer avec certitude quel était l'effet de son pouvoir, un comble pour un femme de son genre.
Assise dans la chambre spécialement allouée pour elle, la jeune femme avait un coussin en-dessous et réfléchissait aux prochains plans.
« Caster. »
La voix robotique et dénuée d'émotion de Kuzuki venait de retentir. Medea tourna sa tête dans la direction de la porte qui s'ouvrit, dévoilant le professeur, autrefois assassin. Fidèle à son expression plus que neutre, le Master ne parut pas plus expressif.
« Oui, Soichirô-sama ? Demanda-t-elle, le ton lent.
– Quels sont tes futurs plans ? As-tu une piste à explorer ? S'interloqua Kuzuki, bien que son intonation ne correspondait guère.
– Sur le peu de Servants aperçus depuis le début, je dirais que Berserker et Saber sortent du lot. Même si je pense que Berserker est tout de même un cran au-dessus. »
Elle ne l'avait croisé que pendant quelques instants, pourtant, pour une sorcière digne de Caster, c'était amplement suffisant pour évaluer le pouvoir immense de cette bête mythologique. Alors que pour Saber, seul son combat contre Rider et Archer la montraient en action.
« Cet Avenger est dangereux … ajouta Medea, dans un murmure.
– N'est-il pas un Servant indésirable à cette guerre ? Demanda Kuzuki, excessivement neutre.
– Je ne saurais le dire. Après tout, l'invocation d'Assassin est également quelque chose qu'on pourrait qualifier « d'indésirable ».
– Je vois. »
Le professeur en lycée ne s'intéressait que très peu dans la guerre du Graal. Pourtant, Caster y distinguait presque de l'implication dans le rôle de Soichirô. À ses yeux, rien n'était plus important que la sécurité de son Master bien aimé. La jeune femme aux cheveux bleus secoua faiblement la tête.
« De toute manière, je pense m'y remettre dès demain, informa-t-elle.
– À propos ?
– Je vais continuer à accumuler des réserves de mana. La présence de Berserker est gênante … alors je vais faire en sorte d'en emmagasiner le plus possible.
– Que comptes-tu faire pour Saber ?
– Je crois … avoir une idée pour m'en débarrasser. »
Un plan qui ne devrait pas être trop difficile à mettre en place, en temps normal. Cela nécessitait simplement … de bouger soi-même pour organiser certaines choses.
Chapter 11 : Peace In The Night
