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« Mademoiselle Prince, un peu plus d'autorité dans la voix. Sinon, votre balai restera collé au sol. »
Quelques ricanements retentirent du côté des Gryffondor. Séraphine supporta l'humiliation la tête haute et froide.
« Allez-y, répétez. Je veux vous voir dans les airs d'ici la fin du cours. »
Séraphine prit une grande inspiration. Mme Whisp avait vraisemblablement pour intention de la descendre jusqu'à ce qu'elle la supplie en pleurant.
« Très bien, madame. Debout ! »
Comme toutes les fois précédentes, rien ne se produisit. Lily, qui était à quelques mètres, donna un coup de coude dans le ventre de Potter, qui riait méchamment.
« Debout ! » répéta Séraphine, sans succès.
Même les partisans de Malefoy avaient pitié d'elle. Les cours de Vol de Madame Vale n'auraient, au final, pas eu une grande utilité. Elle savait tout juste enfourcher son balai, et pour montrer à tous cette incroyable compétence, il aurait fallu pouvoir appeler le véhicule en question.
Ses joues brûlaient de honte. Elle était d'autant plus mortifiée que Sirius, Remus et Lily la regardaient. Potter avait, lui, suscité une vague d'applaudissements et de sifflements d'admiration en exécutant des figures complexes à peine monté sur son balai.
« Bon, soupira Mme Whisp, je demanderai à Thurman de t'aider. Tu iras le voir pendant l'entraînement des Serpentards. »
Séraphine ignorait qui était Thurman, mais elle préféra hocher la tête plutôt que de prolonger ce moment de honte.
« Vous pouvez tous aller vous changer, déclara la professeure de Vol. Le cours est fini. »
Séraphine rejoignit les vestiaires aussi vite qu'elle le put. Quelques filles se moquèrent de ses médiocres capacités mais elle n'y prêta pas attention, enfilant rapidement sa robe de sorcière.
Elle sentit soudainement une démangeaison dans son dos. Fronçant les sourcils, elle se gratta, mais l'irritation ne s'en fit que plus intense. Autour d'elle, ses camarades semblaient atteintes de symptômes similaires.
« Madame Whisp ! s'écria une Serpentard.
— Que se passe-t-il ? » demanda l'enseignante.
Les Serpentard sortirent tous des vestiaires, en proie aux mêmes désagréables fourmillements. Les Gryffondor les regardaient tous avec curiosité, excepté trois garçons, qui riaient sous cape. Madame Whisp ne les vit pas, contrairement à Séraphine, qui aperçut distinctement Potter cacher une lotion de poil à gratter invisible dans son dos.
Elle se jura de le lui faire payer. Tout son séjour à l'infirmerie, passé auprès de Serpentard tout aussi furieux qu'elle, elle réfléchit à des plans machiavéliques de vengeance.
L'occasion ne se présenta pas à elle avant qu'une semaine ne se passe. Ce fut en cours de Potions qu'elle put trouver le plan parfait pour faire regretter leur mauvaise farce à ces imbéciles de Gryffondor.
« Pour préparer le remède contre les furoncles, vous devez ajouter les épines de porc-épic avant de retirer le chaudron du feu, ou bien la potion aura l'effet inverse que celui désiré. » déclara le professeur Slughorn, remontant l'allée qui séparait les Gryffondor des Serpentard.
« Vous avez la possibilité de vous mettre en binôme avec quelqu'un d'une autre maison. Désolé, c'est sous les ordres de Dumbledore » dit-il d'un ton repentant, s'adressant davantage aux Serpentard qu'aux Gryffondors.
Séraphine se retint juste à temps de se précipiter aux côtés de Lily : pour mener à bien son plan, elle aurait besoin d'une totale liberté de mouvements et Lily désapprouverait son idée, sans aucun doute.
Elle choisit de s'asseoir à côté d'une Serpentard de la Chambre des Rusés. Celle-ci lui jeta un regard méprisant.
« Pourquoi tu veux t'asseoir à côté de moi ?
— Tu as aimé la blague du poil à gratter ? demanda Séraphine. Moi pas, et je connais les coupables. »
La fille resta interdite avant de ricaner et d'hocher la tête.
« J'ai été obligée de laver mes robes une dizaine de fois de suite, et j'ai dû recommencer parce qu'un elfe de maison les avait lavé dans le mauvais sens. Dis-moi qui sont les responsables et j'arrêterai de mettre des cafards dans tes plats.
— C'était donc toi ! » s'exclama Séraphine.
La Serpentard se contenta de sourire. Séraphine secoua la tête. Elle n'allait pas se faire dicter sa conduite par une autre des serviteurs de Malefoy.
« Tu peux toujours rêver. Je vais me venger toute seule. »
Elle commença à préparer les ingrédients de la potion, ignorant sa voisine.
« Bon, très bien. Dans ce cas, laisse-moi t'aider. Nous sommes des Serpentard, nous devons nous entraider.
— Je ne suis pas sûre que me faire goûter des insectes soit la meilleure façon de s'entraider.
— Je t'ai fait découvrir de nouvelles saveurs culinaires, je ne vois pas de quoi tu te plains.
— J'aurai aimé avoir voix au chapitre, accessoirement. » répliqua Séraphine, écrasant les crochets de serpent dans le mortier avec plus de vigueur qu'elle n'aurait dû.
Sa voisine fronça les sourcils.
« Très bien, je te présente mes excuses si tu me dis ton plan.
— Tu as écouté l'avertissement de Slughorn ? »
Elle suivit son chemin de pensée et son visage s'illumina.
« Pas bête ! Mais comment tu comptes leur faire ingérer ? »
Le visage de Séraphine adopta une expression maléfique.
« J'ai mes propres contacts... »
Elle finit de préparer le remède, ou plutôt le poison, et quand elle fut sûre que Slughron regardait ailleurs, elle en renversa quelques gouttes dans une petite fiole. Il ne restait plus qu'à leur faire avaler...
