Je serai indisponible le prochain mercredi, donc voici le chapitre. Merci à stormtrooper2 pour tes commentaires, j'espère que la suite te plaira.
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« Je ne tolèrerai pas ce genre de comportement ! dit McGonagall d'une voix sévère, les mains dans le dos. C'est inacceptable ! »
Les Serpentard avaient tous été réunis dans la salle commune de leur maison. Séraphine s'était cachée derrière Cassidy, Cassie et Cassandre Rubert, pour éviter d'avoir à croiser le regard perçant de la directrice des Gryffondor.
Ils avaient été appelés après le déjeuner. Sirius Black, Franck Londubat et James Potter avaient été escortés à l'infirmerie au petit-déjeuner le matin, et après la farce du poil à gratter, les Serpentard avaient directement été soupçonnés. Heureusement, personne ne pourrait remonter jusqu'à Séraphine. Elle s'était arrangée pour que sa potion soit indétectable, même pour le plus habile des potionnistes.
« Tout à fait, renchérit Slughorn. Je n'accepte pas cette attitude, et si le coupable ne se dénonce pas, nous retirerons...
— Cinquante points à Serpentard ! Le coupa Mcgonagall.
— Cinquante points ? s'étrangla Slughorn. Ce ne serait pas un peu...
— Un peu quoi, Horace ?
— Un peu extrême ? suggéra Slughorn d'une petite voix.
— Extrême ? s'insurgea l'ancienne professeure de Métamorphose. Trois de mes élèves sont couverts de furoncles, et vous trouvez cela extrême ?
— Non, bien sûr que non ! réfuta l'homme en riant nerveusement, secouant la tête comme si cette idée absurde ne lui avait jamais traversé l'esprit..
— Alors parfait ! » dit Mcgonagall en tournant les talons, les lèvres pincées.
Elle quitta la salle commune d'un pas raide et Slughorn essuya son front avec un mouchoir, l'air soulagé du départ de Mcgonagall. Il se tourna vers ses élèves, qui attendaient leur sermon.
« Je compte sur le coupable pour se dénoncer. S'il ne le fait pas... Je crains que nous n'ayons aucune chance de remporter la coupe des quatre maisons. » soupira-t-il.
Une élève leva la main. C'était la Serpentard qui s'était assise à côté de Séraphine en cours de Potion. Elle craignit un instant qu'elle ne la dénonce, mais son plan était tout autre.
« C'est moi, dit-elle sur le ton de l'aveu. J'ai empoisonné le plat de Black, Potter et Lon...Lonugat, car c'étaient eux qui avaient mis du poil à gratter dans nos vêtements.
— Comment le sais-tu ? » demanda Slughorn
La Serpentard hésita avant d'hasarder :
« Je les ai vu en mettre.
— D'accord, dit Slughorn. Tu iras dans le bureau de Dumbledore demain soir, pour que nous puissions tirer cette affaire au clair.
— Bien, monsieur. »
Slughorn eut l'air de vouloir ajouter quelque chose, mais il renonça et partit. Le silence laissé après son départ eut tôt fait d'être coupé par une salve d'applaudissements.
« T'as été géniale Pavel ! lança un élève de Troisième Année.
— Ouais, grâce à toi, on a pu se venger des Gryffondor ! » s'écria une autre de Première Année.
La dénommée Pavel eut un sourire arrogant et savoura les acclamations des Serpentard. Elle adressa un clin d'œil mesquin à Séraphine, qui, bien que ne s'étant pas vengée dans ce but, aurait apprécié recevoir cette attention. Elle jeta un regard noir à Pavel et, pendant que les autres élèves la félicitaient, s'éclipsa discrètement.
Elle voulut errer dans les couloirs, mais se rappela le couvre-feu et préféra s'asseoir contre les murs humides des cachots. Elle était fatiguée, non seulement à cause des méchancetés de ses camarades, mais aussi à cause de Lily qui — elle en avait la nette impression — s'éloignait. Elle se savait dépourvue de ce qu'on nommait les compétences sociales. Très, très loin d'être extravertie, elle était cynique et désobligeante dès lors qu'elle ne connaissait pas assez la personne pour se sentir en sécurité. Elle avait beaucoup de mal à exprimer ses émotions.
« Séraphine ? Que fais-tu ici ? demanda Mme Vale, soudainement apparue à l'angle des cachots.
— Je... » commença Séraphine.
Elle se tut, car elle n'avait aucune excuse. Pourquoi, en effet, rester en dehors de son dortoir alors que tous les Serpentard fêtaient leur revanche sur les Gryffondor ? Pourquoi être si triste quand tout le monde était heureux ?
« Viens avec moi », décida l'enseignante.
Elle l'aida à se relever et elles se dirigèrent vers la salle de Métamorphose. Après avoir vérifié qu'elles étaient bien seules, elle invita Séraphine à s'asseoir à face à elle.
« Le jour où nous nous sommes rencontrées, commença Mme Vale, tu étais très triste, et très méfiante. Tu t'opposais à ce que je devienne ta préceptrice, car quelqu'un te manquait. »
Elle plongea ses yeux dans ceux de Séraphine.
« Ce quelqu'un était Lily Evans, n'est-ce pas ? »
Elle n'eut pas besoin de hocher la tête : Mme Vale avait compris.
« Autrefois, j'avais moi-même des amis auxquels je tenais particulièrement. Nous formions un groupe inséparable, et on ne nous voyait jamais les uns sans les autres. Hélas, une... opportunité pour travailler autre part m'a été offerte.
— Et qu'avez-vous fait ? demanda Séraphine, même si elle se doutait de la réponse au regard nostalgique de sa professeure.
— Je les ai abandonné. J'ai fui en Angleterre, loin d'eux. Aujourd'hui, je n'ai plus de leurs nouvelles. Je ne sais pas s'ils sont heureux, s'ils ont fondé une famille, s'ils se parlent encore, ou même s'ils sont en vie. Et tu sais quoi ? C'est mon plus grand regret. J'ai préféré m'éloigner plutôt que rester à leurs côtés. C'est lâche et, au final, ce qui m'aurait été le plus profitable aurait été de rester avec eux. »
Son discours avait ému Séraphine, qui frotta ses yeux, à la fois parce qu'elle était peinée, et aussi parce qu'elle était fatiguée.
« Je ne te dis pas de choisir tes amis à tout prix. Mais dis-toi qu'une relation humaine vaudra toujours plus que de l'argent ou du prestige.
— Merci, madame. »
Elle hésita à ajouter quelque chose, mais elle pensa que c'était suffisant pour exprimer sa reconnaissance. Elle était désormais déterminée à renouer avec Lily.
Elle voulut lui expliquer ce qui la tracassait au sujet du poil à gratter, mais quand elle releva la tête, Mme Vale avait disparu. Séraphine, qui était désormais habituée aux disparitions soudaines de sa professeure, quitta le bureau, prête à affronter tous les obstacles qui se dresseraient entre elle et sa meilleure amie.
