Salut à tous!

C'est avec joie que je vous poste ce nouveau chapitre! Je suis tellement heureuse d'avoir amené Drago et Harry jusque-là.

Musiques d'inspiration «Blue bird» de la B.O. de l'animé Banana Fish, «Ashes» de Claire Guerrereso et d'autres encore.

Bonne lecture et j'espère à bientôt!

Bien à vous.

DarkPotter

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Une ombre semble passer derrière l'une des fenêtres crasseuses de la façade côté rue. Drago n'a pas le temps de lever le poing pour toquer à la porte. Celle-ci s'ouvre et laisse place à une petite femme noire aux cheveux blancs, appuyée sur une béquille. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche grande ouverte.

- Drago?!

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Le responsable de la lutte anti-braconnage reste sans voix, la bouche entrouverte comme s'il s'apprête à lâcher un cri d'effroi. Chaque muscle de son corps est tétanisé par l'émotion qui le submerge. Inconsciemment, Harry se rapproche de lui, comme s'il pouvait pressentir ce qui allait suivre. Les jambes du jeune homme plient soudainement.

- Drago! s'écrie le journaliste en entourant fermement ses larges épaules de ses bras, l'empêchant de chuter.

- Oh mon Dieu, c'est bien toi, gémit la vieille dame d'une voix éraillée, peinant à réaliser qu'il s'agit bien du garçon frêle qu'elle avait vu, pour la dernière fois, plus de dix ans en arrière. Entrez vite! Personne ne doit vous voir, supplie l'octogénaire en ouvrant grand la porte.

Les deux hommes pénètrent maladroitement dans la maison, trébuchant à plusieurs reprises sur le parquet aux lattes de bois usées, Maya sur leurs traces. Le journaliste aide Drago à s'asseoir sur un long canapé en osier, recouvert de coussins verts, prenant place à ses côtés. Le guépard, quant à lui, s'assoit fidèlement au pied de son maître, ses oreilles arrondies pivotant dans toutes les directions. Une fois la porte fermée à double tour, non sans avoir jeté un œil dans la ruelle, la Congolaise s'empresse de venir auprès de Drago, ses chaussons frottant le bois à chacun de ses petits pas. Nilaja s'assoit tout près de lui, le dos voûté sous le poids des années. Haletant, le jeune homme trouve tout de même la force de tourner son buste vers elle, ses yeux tourmentés et coupables osant se relever dans sa direction.

- Drago…, répète Nilaja à voix basse, laissant transparaître toute l'affection qu'elle ressent pour le jeune homme.

Ses mains tremblantes viennent lentement se poser sur le visage pâle de Drago. Ce dernier respire toujours laborieusement. Même si le jeune homme lui tourne en partie le dos, Harry peut voir des larmes perler de ses joues sur son pantalon. La gorge du journaliste se serre. Il sait à quel point le moment est important mais douloureux pour l'homme qu'il aime et qu'il ne peut rien faire de plus que de rester à ses côtés. D'une main hésitante, Drago vient envelopper le poignet droit de Nilaja.

- Je ne pourrai jamais me pardonner ce que je t'ai fait. Mais je te demande pardon, réussit à articuler le jeune homme en étouffant plusieurs sanglots.

Les yeux noisette de Nilaja se noient de larmes qui roulent silencieusement sur son visage ridé. Ses pouces viennent caresser les joues mouillées du jeune homme, tentant d'effacer les larmes qui ne cessent de glisser sur sa peau.

- Drago, tu n'as rien fait de mal…

- J'aurais dû comprendre que vous alliez être en danger, toi et ton mari, insiste le responsable de la lutte anti-braconnage en baissant la tête, ses paupières se fermant sous le poids des regrets. J'aurais dû vous protéger.

- Drago, je t'en prie, ne sois pas si dur envers toi-même…

- J'ai été lâche, poursuit-il en secouant lentement la tête. Je suis parti sans me retourner. Je savais que tu allais perdre ton travail et que ta vie serait de nouveau difficile. Je ne me sentais pas capable de t'aider et j'avais peur que tu me rejettes, que tu m'en veuilles ou pire que tu me dises qu'il n'y avait plus de raison pour qu'on se voit. Je suis tellement désolé de ce qui t'est arrivé. Je viens juste de l'apprendre parce que je n'ai jamais eu le courage de me confronter à ce que j'avais pu causer. Je te demande encore pardon…

Nilaja attrape fermement le menton du jeune homme, l'obligeant à relever la tête. Le regard déterminé de la vieille dame se mêle à son regard de surprise.

- Je ne te dirai pas pardon, Drago, parce qu'il n'y a rien à pardonner. Je ne veux pas que tu te tiennes pour responsable de ce qui m'est arrivé. D'autres le sont et j'espère simplement qu'il existe une justice divine. Tout ce qui m'importe à mon âge c'est de pouvoir quitter ce monde en paix et remplie d'amour. Tu as exaucé mon dernier souhait en venant me rendre visite: j'espérais te revoir encore une fois pour te dire tout ce que je n'avais pas pu te dire la dernière fois où l'on s'est vu. Drago, si je suis restée travailler dans ta famille alors que tous les autres employés sont partis un à un sous la pression du village, c'est parce que j'étais vraiment attachée à toi. Tu étais l'enfant que je n'avais pas pu avoir avec mon mari. Je serais morte de chagrin si tu n'avais pas été là et je sentais bien que tu toi aussi, tu étais profondément malheureux et que tu avais besoin d'affection. J'ai fait de mon mieux pour t'aider et je veux que tu saches combien je suis fière de toi et de tout ce que tu as accompli pendant ces années. Tout ce que je souhaite pour toi, c'est que tu trouves ta place dans ce monde et que tu sois bien entouré, que tu puisses te sentir heureux et libre. Enfin. Tu le mérites tellement…

Drago n'arrive plus à contenir ses émotions. Son corps tremble violemment, les sanglots s'entrechoquant dans sa gorge. S'effondrant dans les bras l'un de l'autre, s'agrippant l'un à l'autre, l'octogénaire et le jeune homme semblent vouloir rattraper le temps, effacer ces dix années de séparation. Silencieux mais bien présent, le journaliste pose une main sur le dos de Drago en guise de soutien.

- Merci. Merci pour tout, finit par murmurer Drago d'une voix légèrement enrouée, reculant dans l'étreinte de sorte à pouvoir faire face à Nilaja. Je réalise que je me serai probablement suicidé sans toi. La solitude était tellement étouffante par moment et souvent, je me demandais bien pourquoi je vivais et pour qui cela faisait une différence. Mon père avait de grandes attentes pour moi mais il ne m'aimait pas. Je ne savais pas vraiment ce qu'il attendait de moi mais je sentais bien que le garçon que j'étais ne serait jamais à la hauteur. Et ma mère, elle pouvait être là physiquement, mais son esprit n'était pas là. L'essentiel du temps qu'on a passé ensemble, j'avais une coquille vide à mes côtés. Même si elle a soutenu mon père au procès, je crois qu'elle n'a jamais été heureuse d'être son épouse et qu'elle n'a jamais été heureuse d'être ma mère. Tu es véritablement la seule personne qui ait été là pour moi dans ma jeunesse. Je te dois d'être encore en vie. Moi aussi je tiens énormément à toi et je souhaite que tu sois bien et en sécurité.

- Tu n'as pas changé, Drago, constate Nilaja en souriant doucement. Tu as toujours été sensible et perspicace. Et tu as toujours été généreux et protecteur avec ceux que tu aimes et notamment avec tes animaux, se rappelle la Congolaise en posant un regard affectueux sur Maya tout approchant sa main pour que le guépard puisse s'imprégner de son odeur. Je suis ravie de voir que Maya est toujours à tes côtés, en pleine forme, ajoute la vieille dame en caressant maintenant son doux pelage noir et or.

Le guépard allonge le cou et penche la tête sur le côté, paupières mi-closes, accentuant le contact. Un léger sourire se dessine sur les lèvres de Drago tandis qu'il essuie grossièrement ses larmes d'un revers de main.

- Elle se souvient de toi, dit le jeune homme d'une voix plus apaisée.

- Et qui est ce jeune homme qui t'accompagne? demande Nilaja avec douceur, en ramenant ses mains à plat sur ses cuisses, son regard bienveillant se posant sur le journaliste.

Drago recule dans le canapé, permettant à la Congolaise et à Harry de se retrouver face à face.

- Nilaja, je te présente Harry Potter. Il travaille avec moi au parc de la Garamba, en particulier pour la préservation des éléphants.

- Enchantée, Harry. Vous pouvez m'appeler Nilaja, ajoute la veille dame en allongeant le bras en direction du journaliste.

Harry s'empresse de lui serrer la main de bon cœur avant de reposer sa main tout près de la cuisse de Drago.

- C'est un honneur de faire votre connaissance. Drago ne m'a parlé de vous qu'en bien.

- Et je suis ravie de vous rencontrer, Harry. Vous devez être proche de Drago pour l'accompagner aujourd'hui, n'est-ce pas?

- Oui, très…

- Nilaja, intervient soudain Drago, d'une voix étonnamment calme et assurée. C'est bien plus que ça. C'est l'homme que j'aime…, souffle-t-il en tournant son regard vers Harry, liant sa main à la sienne en entrelaçant leurs doigts délicatement.

Estomaqué, le journaliste reste cloué sur place, la mâchoire inférieure pendante. Ses yeux trahissent son sentiment d'incrédulité face à la déclaration inattendue du jeune homme. En découvrant le regard de ce dernier, Harry comprend qu'il ne rêve pas. Ce regard est nouveau. Il est simple. Seulement rempli d'un amour abyssal. Le journaliste sent alors une sensation agréable de chaleur se diffuser en lui. Ses lèvres se fendent d'un sourire traduisant le bonheur incommensurable qu'il ressent à cet instant, ses doigts se resserrant autour de la main de Drago.

D'abord surprise d'une telle déclaration, surtout venant de Drago qui avait toujours été un garçon pudique, la veille dame se laisse ensuite attendrir par la scène qui se déroule devant ses yeux. En les observant interagir, l'évidence est celle d'un nez au milieu de la figure. L'expression sur leurs visages, la proximité de leurs corps, la façon dont leurs respirations accélérées s'accordent et la manière dont Harry caresse maintenant la main de Drago de son pouce: tout est là.

- Oh, que je suis heureuse pour vous! Vraiment. Vous êtes très beaux, ensemble, ajoute l'octogénaire avec un immense sourire. Venez là…, exige Nilaja en enlaçant les deux hommes. Je veux graver ce souvenir de vous pour toujours…

Dans l'étreinte, Drago a fermé les yeux. Jamais n'avait-il pu goûter à un tel sentiment de paix intérieure. De pouvoir aimer sans retenu et de se savoir aimé en retour. Qu'y avait-il de plus puissant, de plus sécurisant et de plus merveilleux en ce monde?

- Ça se fête! s'exclame Nilaja en mettant fin à leur embrassade. Drago, as-tu déjà cuisiné pour Harry?

- L'occasion ne s'est jamais présentée, explique le jeune homme, en souriant.

- Alors, c'est le moment idéal pour l'impressionner de tes talents culinaires!

- Drago m'a raconté qu'il avait appris à cuisiner des plats congolais grâce à vous, se remémore le journaliste.

- C'est vrai que nous avons passé beaucoup de temps devant les fourneaux, n'est-ce pas Drago? Tu étais tellement curieux et impatient d'apprendre quelque chose de nouveau. Et je dois dire que tu étais vraiment doué de tes mains. Très méticuleux dans la préparation de la recette et très créatif pour la présentation.

- Ça ne m'étonne pas… J'ai hâte de te voir à l'œuvre, Drago, commente Harry, les yeux pétillants.

- Ne crois pas que je vais te laisser te tourner les pouces. Tu vas m'aider, ordonne le jeune homme en l'attrapant doucement par la main.

Drago se montre étonnamment patient dans ses explications, guidant Harry dans la recette de Saka-saka, un plat très populaire dans le pays. Tandis que les feuilles de manioc sont déjà en train de bouillir dans une grosse casserole cabossée, Harry, également à habitué à cuisiner pour son oncle et sa tante, émince l'ail et le piment. A côté de lui, Drago prépare les poissons fraîchement pêchés de ce matin que la sœur de Nilaja a ramené du village.

- Où est ta sœur en ce moment ? demande le jeune homme en retirant les arêtes restantes de la chair de poisson, très concentré sur la tâche délicate.

L'octogénaire est assise à la table de la cuisine, coupant une deuxième aubergine en fines lamelles sur une planche en bois creusée par un usage intensif.

- Elle a un rendez-vous médical à Kisangani en fin de journée. Elle est partie il n'y a pas très longtemps et avec le trajet du retour, elle rentrera tard.

- Je vois, se contente de marmonner Drago, en passant le bout de ses doigts sur les filets de poisson, afin de s'assurer de la réussite de son entreprise.

Suivant les instructions à la lettre, Harry place l'ail et le piment dans un bol en bois et vient écraser le contenu avec un pilon. Il rajoute du sel et de l'huile de palme et verse le contenu dans la marmite fumante. Nilaja tend la planche au journaliste pour qu'il incorpore les aubergines tranchées ainsi qu'un oignon émincé. Le jeune homme jette un œil à sa montre, surveillant le temps de cuisson.

Les minutes s'écoulent paisiblement au fil des conversations entre le couple et l'octogénaire, le temps de laisser cuire la mixture, les différents parfums s'entremêlant délicieusement dans l'air. Au bout de trente minutes, Drago rajoute les filets de poisson et se rassoit à la table à côté de Nilaja. La vieille dame enchaîne les questions au sujet de leur travail dans le parc, clairement admirative et intéressée par le sujet.

La marmite mijote ainsi pendant deux heures. Le journaliste informe Drago qu'il est temps de poursuivre la recette. Ce dernier hoche la tête et se lève. Il place une poêle sur le feu et verse un filet d'huile de palme.

- Harry, passe-moi les morceaux de bananes, s'il te plaît.

Le journaliste s'exécute, leurs doigts se touchant discrètement lorsque l'assiette passe de main en main. Un léger sourire se dessine sur les lèvres de Drago. Ses doigts planent un instant au-dessus de la poêle, s'assurant que celle-ci dégage déjà une chaleur suffisante pour cuire les morceaux de banane plantin. D'un geste précis et vif, Drago pousse les morceaux de fruit dans la poêle à l'aide d'un gros couteau de boucher.

- Harry, tu peux rincer le riz jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'impuretés et ensuite, tu mettras un peu d'eau, à hauteur d'une phalange. On pourra le cuire en dix minutes comme ça.

- Ça marche, se contente de répondre Harry en souriant à son tour.

- Vous êtes vraiment adorables! se réjouie la vieille dame en joignant ses mains sur son cœur.

- Ni…Nilaja…, bafouille Drago en lui jetant un regard mortifié, les joues cramoisies en l'espace d'une seconde.

La réaction du jeune homme déclenche un gloussement incontrôlable de la part du journaliste, dont l'embarras monte encore d'un cran. Les gloussements se transforment en un éclat de rire, rejoint par celui de Nilaja. Drago couvre son visage d'une main en grognant, gardant malgré tout un œil sur les morceaux de banane frémissant dans l'huile. Il sursaute soudain en sentant deux bras s'enrouler autour de sa taille et deux lèvres humides déposer un baiser sur sa joue brûlante avant d'être libéré de l'étreinte. Le journaliste, au bord du fou-rire, lève les mains entre eux en signe de paix. Nilaja continue de rire de bon cœur et Drago, finalement attendri par cette bonne humeur, finit par sourire à nouveau, s'autorisant même un rire léger et un regard complice avec Harry.

La recette se poursuit alors. Une fois le riz et les bananes cuites, Le contenu de la marmite est mixé et un filet d'huile d'arachide est ajoutée au mélange. Une pincée de sel et quelques minutes de cuisson supplémentaire clôturent la recette.

- C'est parfait, Drago! s'exclame l'octogénaire en applaudissant joyeusement. Je vois que tu n'as pas perdu la main!

- Ça sent tellement bon! remarque Harry, dont le ventre se met à gargouiller horriblement.

Drago ricane en préparant l'assiette de Nilaja, faisant, comme d'habitude, attention à la présentation en disposant les morceaux de banane plantin de façon artistique entre le riz et le saka-saka. Pendant qu'il s'occupe de l'assiette du journaliste, ce dernier met de l'eau dans une carafe qu'il dispose au centre de la table. Maya, qui dormait jusque-là dans un coin du salon, choisit ce moment pour venir les rejoindre, s'étirant de tout son long et amenant son museau juste au-dessus de la table.

- Maya…, gronde la voix de son maître, ce qui suffit à faire reculer l'animal qui se pose aussitôt comme un sphinx sous la table.

Lorsque tout est prêt, Harry et Drago s'asseyent en face de Nilaja. Le journaliste s'apprête à plonger sur son assiette quand Drago vient poser une main autoritaire sur sa cuisse pour le couper dans son élan. Harry comprend vite lorsqu'il voit Nilaja fermer les yeux, les mains jointes devant elle, marmonnant une prière de remerciement à un dieu. Le couple en profite pour partager un doux sourire, Harry venant attraper la main de Drago toujours posée sur sa cuisse. Les joues de Drago s'empourprent avant que leurs mains ne se séparent.

Le repas est une réussite. Le journaliste est ravi de voir Drago manger avec autant d'appétit. A vrai dire, c'est la première fois qu'il le voit manger avec plaisir. Le jeune homme se sert même à nouveau. Harry en vient d'ailleurs à s'inquiéter, se demandant si cela ne fait pas trop d'un coup pour son pauvre estomac rétréci.

Drago est étonnamment détendu et d'humeur légère. Il discute sans interruption avec Nilaja. Harry est, quant à lui, silencieux, le menton reposant dans sa main, le coude posé sur la table, souriant légèrement, un air rêveur planant sur son visage tandis qu'il observe Drago. Le journaliste se sent tomber encore plus amoureux à chaque minute passée à ses côtés. Drago finit par tourner la tête vers lui et son sourire s'accentue encore.

- Je suis heureux que vous ayez pu vous rencontrer, dit Drago calmement.

- Moi aussi, j'en suis heureux, enchaîne le journaliste avec le même ton.

- J'aimerais que ce moment dure pour toujours, avoue Nilaja, l'air peiné, mais il va falloir que vous partiez maintenant. Ma sœur ne devrait plus tarder et vous avez une longue route à faire.

Le soleil était déjà en train de décliner à travers les quelques vitres de la maison, une fine pluie tombant du ciel.

- Je suppose que ta sœur n'approuverait pas notre présence ici, n'est-ce pas? devine Drago, les traits de son visage s'affaissant légèrement.

- Elle a peur pour moi et pour elle et sa famille, soupire Nilaja.

- Je comprends…, concède Drago, un voile de tristesse se déposant sur ses yeux.

- Et moi, j'ai également peur pour toi, explique la veille dame. C'est pour cette raison que je ne veux pas que tu reviennes ici…