Bonjour !

Voici la suite, avec un chapitre un peu plus long que les précédents ;)

De nouveau, merci à toutes vos mises en favoris et en suivi, déjà 19 personnes qui suivent cette histoire, je suis super contente ! =) N'hésitez pas à me laisser votre avis en commentaire également, c'est toujours un plaisir d'avoir vos retours !

Bonne lecture !

Rar : Guest : Tu vas me faire rougir avec des compliments pareils ! =p Franchement merci, ça fait plaisir de voir qu'après toutes ces années les fictions plaisent encore et que toutes ces heures passées à écrire derrière mon PC font le bonheur de lectrices encore fan de HP ;) Bonne lecture à toi !


Rien.

Ces imbéciles n'avaient rien.

Rien à lui apprendre sur les composants du venin de Nagini.

Pas d' échantillon exploitable non plus, les prises de sang effectuées sur lui à son arrivée n'ayant pas été réalisées suffisamment rapidement pour permettre d'isoler le poison en quantité nécessaire.

Pas d'espoir de trouver un remède puisque Nagini était mort. Tué par «le fils de deux de nos patients permanents», lui avait expliqué, non sans fierté, le laborantin qui l'avait reçu, après que Granger l'ait laissé devant la porte du service concerné.

Neville Londubat avait tranché la tête du serpent géant, et Severus s'était fait la réflexion que c'était une fois de plus d'une ironie saisissante, que cet empoté qui n'avait jamais réussi à réaliser une potion correctement pendant toute sa scolarité ait réussi à venir à bout de cette vipère, lui ôtant ainsi tout espoir de pouvoir récupérer un échantillon de son venin.

Décidément, le karma avait finalement décidé de s'occuper de lui, ces derniers temps!

Quelle poisse, bon sang!

Alors qu'il avait pourtant demandé cette entrevue avec insistance plusieurs jours durant, Severus en était ressorti plus amer que jamais, ses minces espoirs de pouvoir trouver un remède efficace contre le mal qui le rongeait s'étant envolés pour de bon.

- Alors, cette balade ? Avait demandé Peter en fin d'après-midi, une heure après qu'un stagiaire du R l'ait raccompagné à sa chambre.

- Décevante, avait lâché Severus, laconique.

Il avait laissé le kinésithérapeute le manipuler sans rien ajouter d'autre, songeant avec lassitude et résignation qu'il lui faudrait dorénavant se faire à l'idée de vivre avec un poids mort à la place de ses jambes, qui mettraient sans doute un temps fou à retrouver leur mobilité, si toutefois cela arrivait un jour. Cela était d'autant plus douloureux à accepter en cet instant, alors qu'il avait savouré un peu plus tôt dans l'après-midi la sensation exaltante du soleil sur sa peau dans les jardins. Un bref instant les perspectives d'avenir l'avaient effleuré, tous ces petits plaisirs du quotidien dont il allait pouvoir pleinement profiter une fois sorti de cet hospice.

Un bref instant, seulement, puisqu'il était à présent certain que ce satané fauteuil l'accompagnerait en dehors des murs de la clinique.

Il avait passé les deux jours suivants à ruminer, plongé dans de sombres pensées malgré les tentatives d'Allan et de Peter pour le pousser à sortir à nouveau, puisque son fauteuil était revenu de révision le surlendemain de sa première expédition en dehors de sa chambre. Il avait refusé tout net de réitérer l'expérience, arguant être encore trop fatigué de sa précédente sortie. Les deux hommes n'avaient pas insisté. Allan l'avait informé que Minerva avait demandé à revenir le voir, mais il avait également refusé la visite de la directrice, de même que celle du psychologue.

Il ne voulait voir personne. Et ne rien faire. Et surtout pas sortir. Contempler ainsi tout ce dont il serait privé par la suite relevait plus de la torture psychologique que de la distraction. Alors il resterait cloîtré dans cette chambre jusqu'à ses jambes refonctionnent, si toutefois cela arrivait un jour. Ou jusqu'à ce qu'on accepte qu'il quitte la clinique pour mieux aller s'enfermer dans sa petite maison de l'impasse du Tisseur, où personne ne viendrait le chercher.

Il ignorait si c'était ses idées trop noires qui avaient fini par lui donner mal à la tête, ou son expédition de l'avant-veille qui était responsable de ses courbatures, toujours était-il qu'en début de soirée, deux jours après son excursion en fauteuil roulant, le Serpentard avait de nouveau été en proie à un mal-être grandissant. Craignant une nouvelle crise de douleur due au poison résiduel, Allan lui avait donné un remède de cheval avec son dîner. Si les médicaments lui avaient permis de s'endormir rapidement, son sommeil n'avait toutefois pas été réparateur, et lorsque les effets s'étaient dissipés, au milieu de la nuit, Severus s'était réveillé au plus mal.

Une migraine carabinée lui enserrait le crâne, et tout son corps était perclus de courbatures et de raideurs, ce qui lui avait tiré un gémissement douloureux alors qu'il essayait de se redresser pour attraper un verre d'eau sur sa table de chevet. Alors même qu'il était en tenue de nuit et que le drap le couvrait jusqu'aux épaules, il avait froid, tellement froid qu'il grelottait, et le simple fait de tendre la main hors du lit pour s'emparer du gobelet posé sur la table de chevet l'avait frigorifié davantage. Sa main avait tremblé derechef, et lorsque enfin il avait réussi à refermer ses doigts sur le verre, toute ses forces l'avaient abandonné. Le récipient lui avait échappé, allant durement percuté le sol où il s'était renversé dans un tintement sonore.

Le Serpentard avait senti le désespoir et la fatigue le submerger tout à fait alors qu'il était clairement incapable de se lever seul pour aller chercher un autre verre d'eau dans la salle de bain adjacente. Incapable même de lancer le moindre accio ou aquamenti. Il allait devoir biper quelqu'un. Expliquer ce qui n'allait pas, se prêter à tout un tas de tests, attendre qu'on daigne aller lui chercher de l'eau et…

La porte de sa chambre s'était ouverte doucement, et la lumière blafarde de l'éclairage nocturne du couloir s'était répandue par l'ouverture, l'obligeant à plisser les paupières. Il s'était attendu à voir débarquer une infirmière de nuit, alertée par le fracas du verre sur le sol, mais avait été sidéré de reconnaître la silhouette menue de Granger à l'entrée de sa chambre, juste avant qu'elle ne referme la porte derrière elle, replongeant la pièce dans une pénombre plus profonde.

- Qu'est-ce que vous faîtes ici ? Fichez le camp ! Avait-il craché d'un ton âpre, avant qu'un nouvel élancement dans son crâne ne le fasse grimacer.

Sans doute la jeune femme ne s'attendait-elle pas à ce qu'il soit réveillé, car elle avait marqué un temps d'arrêt près de la porte, le considérant d'un regard mal assuré, avant de glisser un regard vers le verre d'eau renversé au pied du lit.

Severus ne l'avait pas revue depuis qu'elle l'avait laissé devant le service du R , deux jours plus tôt, et il ne s'en plaignait pas. Il avait même espéré qu'après l'échange acerbe, à sens unique, qu'ils avaient eu, elle aurait la bonne idée de ne plus croiser sa route. Cela avait été le cas. Jusqu'à cette nuit.

Elle avait amorcé un demi-tour pour quitter la pièce, quand un nouveau gémissement de douleur avait échappé au Serpentard alors que la brûlure dans son cou se réveillait soudain, comme à chaque nouvelle crise qu'il endurait depuis son réveil. Severus avait fermé les yeux, serrant les dents le temps que la souffrance s'atténue, étourdi par cette douleur accablante et les frissons qui parcouraient son corps glacé.

La porte de sa chambre s'était rouverte puis refermée lorsque la jeune femme était sortie. Severus avait rouvert les yeux, pensant être seul. Son regard était tombé sur la Gryffondor qui ressortait de sa salle de bain, un verre d'eau à la main. Il n'était pas parvenu à masquer sa surprise face à cette gentillesse spontanée, même si la douleur marquait toujours les traits tirés de son visage blême.

- Merci, avait-il articulé d'une voix contenue, la gorge serrée par la souffrance qui irradiait dans tout son organisme.

L'eau fraîche lui avait fait du bien, même si elle n'avait en rien soulagé ses maux, ni ses grelottements. Il avait voulu reposer le verre sur la table de chevet, mais sa main tremblait tellement qu'il avait manqué le faire de nouveau tomber. Avant qu'il n'ait pu réagir, les doigts de la Gryffondor s'étaient posés par dessus les siens, accompagnant son geste jusqu'à ce que le récipient soit stabilisé sur le plateau près de la lampe de chevet. Pris de court par ce contact soudain, il avait vivement relevé les yeux vers la jeune femme, qui avait soutenu son regard sombre sans broncher, ses yeux bruns brillants étonnement dans la pénombre de la pièce.

Avant qu'il n'ait pu dire un seul mot, elle avait tourné les talons et s'était approchée de l'armoire au fond de la pièce pour en sortir un drap supplémentaire, qu'elle avait déplié et posé par dessus celui qui couvrait déjà le corps tremblant du Serpentard. A ce stade, il n'avait même plus cherché à savoir pour quelle raison Granger se trouvait une nouvelle fois dans sa chambre ni pourquoi elle l'aidait ainsi, alors qu'il ne s'était guère montré très cordial lors de leur dernière entrevue, ni même durant toutes les années où ils s'étaient côtoyés à Poudlard.

Le corps tremblant de froid et de douleur, il s'était pelotonné sous la double épaisseur de draps, tentant de se réchauffer comme il le pouvait, sans grand succès. Il n'avait pas entendu Granger partir, et songeait à la congédier de nouveau lorsque le froid s'était vivement insinué sous les draps. Tout son corps s'était raidi, juste avant qu'il ne sente le matelas s'affaisser dans son dos.

- Qu'est-ce que…? Avait-il demandé, alarmé, en rouvrant vivement les yeux.

Il avait voulu se retourner, mais ses jambes inertes entravaient ses mouvements, si bien qu'il n'avait pas eu le temps d'esquisser le moindre mouvement avant qu'un corps chaud et indéniablement féminin ne vienne se blottir contre son dos. Le Serpentard s'était figé, saisi par ce contact soudain, et par ce qu'il signifiait.

- Par Merlin, Granger! Mais qu'est-ce vous foutez ?! Avait-il vivement protesté, choqué. Virez vos sales pattes de… Oh bon sang vous êtes bouillante! Avait-il murmuré alors que la chaleur corporelle de la Gryffondor se diffusait à travers le tissu de ses vêtements de nuit.

De fait, il avait ravalé les mots cassants dont il s'apprêtait à l'invectiver, et avait savouré la délicieuse sensation de chaleur qui s'était étendue de son dos jusqu'à ses épaules puis son torse alors qu'elle se lovait davantage contre lui. Elle avait poussé l'audace jusqu'à passer un bras autour de lui, et si son réflexe premier avait été de se hérisser tout à fait à cette proximité indécente, il n'avait toutefois pas protesté. Le surplus de chaleur apporté par le corps de la Gryffondor contre le sien était une bénédiction pour son organisme frigorifié et là tout de suite, chacune de ses cellules semblait fermement opposée à ce qu'il se détache de la jeune femme.

Peu à peu, ses frissons s'étaient espacés avant de se calmer définitivement tandis que dans le même temps, la douleur refluait doucement. Le souffle de la Gryffondor sur sa nuque avait chatouillé la peau au niveau de la cicatrice laissée par les crochets de Nagini, diminuant d'autant la sensation de brûlure qui en irradiait. Un instant, il avait cru sentir une sensation humide à la base de son cou, et s'était brièvement demandé, juste avant de sombrer de nouveau dans le sommeil, s'il ne s'agissait pas de larmes.

Bercé par le souffle régulier et la chaleur enveloppante de la Gryffondor, il s'était rendormi avant de pouvoir s'en assurer.

OoOoO

- Bonjour Septimus ! Comment allez-vous ce matin ?

- Lucy tu peux biper le Docteur Midelli, Gregory ne se sent pas bien.

- Oh bon sang, qui a encore oublié de remettre des serviettes dans le chariot des petits déjeuners ?

Severus avait papillonné des yeux, tiré du sommeil par les éclats de voix dans le couloir et les bruits de l'hôpital en éveil. Pour une fois, il ne s'était pas réveillé aux aurores, et aurait même apprécié qu'on le laisse dormir une ou deux heures de plus. Même si une douleur latente continuait de tirailler son cou, il se sentait étonnement bien, en ce début de matinée. Une douce chaleur semblait l'envelopper, et il aurait aimé profiter du confort de son lit encore quelques instants avant d'être dérangé pour le petit-déjeuner et la batterie de soins qui…

La chaleur dans son dos avait bougé.

Severus s'était raidi aussitôt, tous les sens en alerte.

Puis les souvenirs de la nuit agitée qu'il avait passée lui étaient revenus, et il avait vivement sursauté tout en s'éloignant soudainement de la source de chaleur dans son dos.

En s'éloignant d'Hermione Granger, qui émergeait doucement des limbes derrière lui.

Oh bon sang… Oh bon sang !

- Granger, réveillez-vous! Avait-il grondé en basculant sur le dos, impérieux, et un peu paniqué, aussi, car il n'avait pas envie que l'aide-soignant du matin ne trouve la jeune femme dans son lit en lui apportant son petit-déjeuner.

Il pensait avoir pris pleinement conscience du surréalisme de la situation, mais n'avait pu que constater qu'il n'en était rien. Car alors qu'il savait parfaitement qu'il allait trouver Hermione Granger dans le lit près de lui, il n'avait pu s'empêcher d'en être tout à fait horrifié lorsqu'il était tombé nez à nez avec le visage ingénu de la demoiselle, qui n'avait clairement rien à faire là.

Par Salazar, comment avait-il pu laissé faire ça ?

Le regard qu'elle avait relevé vers lui était encore plein de sommeil, et elle avait semblé si épuisée que pour un peu, Severus avait eu presque pitié de la réveiller si brusquement, alors même que les cernes qui soulignaient ses yeux témoignaient des nombreuses heures de repos qu'il lui manquait. Le Serpentard s'était figé un instant, saisi de se trouver si près d'elle, pour la première fois de sa vie, si ses souvenirs étaient justes. A cette distance, il avait pu admirer avec saisissement toutes les nuances de bruns qui coloraient ses iris, et une partie de lui avait noté avec surprise qu'en réalité, ces yeux-là n'étaient pas juste marrons. Ils tiraient sur le noisette, avec des éclats ambrés qui illuminaient son regard. Elle aurait dû être au moins aussi horrifiée que lui de se trouver là, avec lui, qui l'avait toujours houspillée en cours, et pourtant il avait été déconcerté de ne rien trouvé d'approchant dans son regard.

Le bruit métallique des freins du chariot qui distribuait les petits-déjeuners leur était parvenu du couloir, faisant vivement sursauter les deux sorciers. Avant que Severus n'ait eu le temps d'ouvrir la bouche pour lui dire de débarrasser le plancher, la jeune femme avait bondi hors du lit, révélant à sa vue ses bras dénudés, ainsi que ses longues jambes nues, que le pyjama d'été ne couvrait que jusqu'à mi-cuisse. Severus avait ouvert de grands yeux, songeant avec ahurissement qu'il n'aurait jamais dû voir l'une de ses élèves dans cette tenue. D'un geste sec, il avait vivement tiré à lui le second drap dont elle l'avait couvert la veille, et le lui avait jeté sans cérémonie.

- Couvrez-vous, vous allez attraper la mort dans cette tenue! Avait-il craché à moitié, désireux de masquer son trouble.

Elle avait arqué un sourcil, comme si elle ne comprenait pas bien de quoi il voulait parler, puisqu'ils étaient en plein été et qu'il régnait une température clémente dans les couloirs de l'hôpital. Elle n'avait toutefois pas discuté et s'était enroulé dans la blancheur du drap encore chaud, avant de se glisser en silence vers la porte, qu'elle avait entrebâillée sans bruit avant de risquer un coup d'œil dans le couloir. Au moins avait-elle prévu d'être discrète, avait-il songé tandis que son cœur n'en finissait plus de battre à tout rompre. Il n'aurait plus manqué qu'on la trouve dans sa chambre de bon matin! Nul doute que Minerva ne lui demanderait pas son accord avant de lui rendre une petite visite, cette fois, et qu'elle serait moins cordiale que leur précédente entrevue!

Malgré le soulagement évident de la voir quitter sa chambre, Severus avait ouvert la bouche avant même de réaliser ce qu'il faisait.

- Granger ? L'avait-il rappelée dans un murmure dénué de sarcasme, pour une fois.

La jeune femme avait tourné la tête vers lui, le dévisageant de ses grands yeux bruns _ ou noisette, plutôt _ avec curiosité.

- Merci. Pour cette nuit, avait-il soufflé en détournant les yeux, incapable de soutenir son regard tant ces remerciements lui étaient difficiles à articuler.

Lorsqu'il les avait relevés vers elle, il n'avait eu que le temps d'apercevoir l'ombre de son sourire avant qu'elle ne disparaisse dans le couloir.

Aucune exclamation indignée ne s'était élevée de l'autre côté de sa porte, et il en avait déduit qu'elle avait réussi à ne pas se faire surprendre et à regagner sa chambre sans faire de bruit. Du moins, en déclenchant moins de remous que ceux qui avaient agité le cœur de Severus encore longtemps après son départ.

OoOoO

A partir de ce jour avait commencé pour le Serpentard une nouvelle routine de soin, qui n'était clairement pas pour lui plaire, mais on ne lui avait guère laissé le choix. Sans doute Allan et Peter s'étaient-ils mis d'accord pour le pousser un peu dans ses retranchements en comprenant que s'ils ne lui forçaient pas la main, il se complairait à rester dans sa chambre jusqu'à la fin des temps.

Il avait commencé la rééducation physique.

Et malheureusement, il y avait du boulot. Il avait tout à réapprendre.

Muscler ses bras, pour gagner en autonomie au quotidien, en attendant que ses jambes refonctionnent, ou dans le cas où il n'en retrouverait jamais l'usage.

Renforcer sa ceinture abdominale, pour retrouver de l'aisance dans ses déplacements futurs.

Stimuler ses jambes, en espérant que cela diminuerait son temps de récupération.

La salle de torture _ de rééducation, pardon _ était partie pour devenir un lieu de passage quotidien pour lui et, par la force des choses, un lieu de rencontre forcé avec le reste des patients et du personnel médical de l'hôpital. A présent que son fauteuil roulant fonctionnait parfaitement, il était prié de se rendre chaque jour dans l'immense salle aménagée comme un gymnase moldu. Hôpital sorcier ou non, il était certaines fonctions qui ne se retrouvaient que par l'exercice physique, la répétition et la sueur. Severus, qui n'avait jamais été un grand sportif, l'avait découvert à l'insu de son plein gré.

Travailler le haut du corps n'était guère un problème, en revanche, les exercices centrés sur les jambes étaient chaque fois une véritable épreuve. Les sensations commençaient seulement à lui revenir dans les hanches et sur le haut des cuisses, et même si c'était là une évolution très encourageante, il lui semblait qu'il lui faudrait plus qu'une vie pour en retrouver l'usage plein et entier. Il ne sentait sur ces zones que les stimuli marqués, ceux qu'une personne sans handicap aurait trouvé douloureux. On était loin de la marche en autonomie.

Ces sessions de rééducation constituaient également des moments de sociabilisation forcés, puisqu'il y avait toujours d'autres patients dans la salle de gymnastique. Le Serpentard y avait croisé l'enfant aux cornes de minotaure, un homme d'âge mûr atteint de disparition pathologique, dont les bras étaient devenus invisibles, ainsi que Gilderoy Lockhart, pour son plus grand déplaisir. Heureusement, son ancien collègue de DCFM ne l'avait pas reconnu, et avait été de toute façon trop absorbé par sa séance de yoga.

Tant qu'on n'obligeait pas Severus à lui parler, ou à le rejoindre au yoga, cela restait encore supportable.

Lors de sa troisième séance de rééducation, alors que Peter lui expliquait la suite du protocole pour le renforcement de ses bras, Hermione Granger avait franchi les portes de la salle. Alors qu'elle balayait la pièce du regard, son attention s'était arrêtée une seconde sur Severus, à qui elle avait adressé un sourire, avant de rejoindre un vélo placé à l'autre bout de la pièce. Il avait été tellement déconcerté par ce simple geste qu'il en avait perdu le fil de ce que lui racontait le kinésithérapeute.

- … fera un essai pour le passage du lit au fauteuil, afin de voir si vous arrivez à le faire seul, d'accord?… Severus? Severus, vous êtes avec moi ?

- Hmm ? Avait demandé le Serpentard, évasif, le regard fixé sur la brunette qui s'installait sur l'appareil. Oui, oui, j'écoute. Un essai de passage lit-fauteuil.

Elle avait planté deux petits embouts noirs dans ses oreilles, reliés entre eux par un fil qui se perdait dans une poche de son pantalon, et il s'était demandé un instant de quoi il s'agissait. Sans doute l'un de ces nouveaux gadgets moldus à la mode.

- Pourquoi Granger ne parle plus ? Avait-il hasardé soudain, alors que le kinésithérapeute poursuivait ses explications.

Peter s'était interrompu, pris de court par la question. Severus avait braqué son regard onyx sur lui, dans l'attente de la réponse à sa question. Il ne l'aurait avoué pour rien au monde, mais il n'était pas parvenu à s'ôter la jeune femme de la tête depuis la nuit qu'elle avait passée dans sa chambre, trois jours plus tôt. Il s'était remémoré toutes les fois où il l'avait rencontrée, et avait réalisé qu'elle n'avait jamais prononcé le moindre mot au cours des dernières semaines. Il avait été sarcastique lorsqu'il lui avait demandé si on lui avait coupé la langue mais, à la réflexion, il commençait à se demander si ce n'était pas vraiment le cas.

Le kiné avait suivi son regard jusqu'à la demoiselle en question. De toute évidence, il ne connaissait pas suffisamment la Gryffondor pour que son seul nom de famille lui suffise à l'identifier. Cela n'avait rien d'étonnant. Au vu de la facilité avec laquelle la jeune femme pédalait, elle ne devait pas avoir de suivi en kinésithérapie.

- Oh, vous parlez d'Hermione ? Avait-il demandé en reportant son attention sur lui. Vous l'ignorez ? Je pensais qu'Allan vous en avait parlé. Elle souffre de stress post-traumatique. Je n'ai pas tous les détails car ce n'est pas ma patiente, mais elle n'a plus dit un mot depuis le jour de son réveil, début mai.

Severus n'avait pu masquer son étonnement à cette nouvelle. Plus un mot depuis mai? Le mois de Juillet entamait sa dernière semaine, cela faisait donc presque trois mois qu'elle était plongée dans ce mutisme absolu? Pour quelqu'un qui avait toujours mis un point d'honneur à avoir réponse à tout, c'était là cruellement ironique.

- Ses cordes vocales sont abîmées ? Avait-il demandé, perplexe.

- Refaite ce mouvement en allant plus bas, comme ça, voilà, avait corrigé Peter en rectifiant la position de ses mains sur l'appareil.

Il avait attendu que Severus exécute correctement l'exercice demandé pour reprendre sur le sujet premier.

- Non, physiquement, tout est en ordre. A priori, elle parlait à son réveil. Elle a dit quelques phrases et depuis, plus rien. Le Docteur Curam, qui est sa médicomage, essaie de la faire communiquer, mais sans succès pour le moment. Ok, on va refaire avec l'autre bras.

- Pourquoi ne pas la faire écrire? Avait encore demandé Severus, dans l'une des conversations les plus fournies qu'il avait eue avec le kinésithérapeute depuis son réveil.

Peter aussi n'avait pas manqué noter son attitude étonnement loquace, car il avait pris le temps de le dévisager une seconde, surpris, avant de poursuivre, non sans réprimer un sourire entendu.

- La question n'est pas de pouvoir écrire, mais de le vouloir. Elle écrit très bien. Elle aide Gilderoy à s'entraîner, d'ailleurs, et parfois Alice, quand l'envie lui prend. Mais elle ne veut pas communiquer, c'est tout. C'est courant chez les patients qui ont vécu des traumatismes.

Severus était de plus en plus déconcerté par le cas de la jeune femme, alors même qu'il avait soutenu à Minerva, dix jours plus tôt, qu'il n'en avait rien à faire. C'est que, tout ceci était quand même troublant, et attisait malgré lui sa curiosité. Non pas qu'il s'intéressait aux états d'âme de la demoiselle. Non, clairement pas. Mais cela faisait déjà plusieurs fois qu'elle s'incrustait dans sa chambre sans qu'il n'en comprenne la raison, alors apprendre qu'elle refusait de communiquer quand elle s'obstinait pourtant à venir le voir lui semblait complètement insensé.

- Allan pourra s'en doute vous en dire davantage, il connaît bien Estella, c'est son infirmière.

Severus avait donc posé la question à Allan, alors même qu'il s'était répété qu'il n'en ferait rien.

Par Salazar, il allait vraiment finir par croire qu'il était devenu altruiste au fil des années, pour s'intéresser autant aux cas désespérés! D'abord Potter, sur qui il avait veillé pendant toutes ces années, se fourrant dans des situations pas possibles pour lui sauver la mise. Maintenant Granger, qui non contente de le snober chaque fois qu'il lui parlait, venait squatter sa chambre sans lui en demander la permission préalable _ qu'il ne lui aurait de toute façon jamais donnée.

Bref.

- Hermione est un autre cas compliqué, bien qu'il diffère du votre, lui avait expliqué l'infirmier alors qu'il le transférait dans son lit au retour de la séance de kiné.

Même si cela horripilait toujours Severus d'être aussi dépendant d'autrui pour chaque mouvement, il commençait à se faire à toutes ces manipulations. La perspective de pouvoir bientôt être autonome pour ces gestes du quotidien lui était toutefois plaisante, et cela suffisait à le motiver à s'astreindre aux exercices que lui avaient donnés Peter.

- Quand on nous l'a transférée de Poudlard, elle était inconsciente. Elle l'est restée presque une semaine. Elle avait plusieurs lésions importantes, et un bon traumatisme crânien, mais rien que l'on ne pouvait soigner.

Allan avait marqué une pause, le temps de réinstaller Severus dans son lit et de préparer son traitement pour le soir.

- Peter a dit qu'elle avait parlé à son réveil.

- Oui, elle a dit quelques mots. Le temps que ses amis se rendent compte que… qu'elle avait perdu la mémoire, avait expliqué l'infirmier.

Severus avait tiqué.

- Perdu la mémoire ? Elle a été oubliettée ?

- Non, c'est un peu plus complexe que cela. Elle sait qui elle est, elle connaît sa date de naissance, son adresse, ce genre de chose. En revanche… Elle ne se souvient plus de la magie.

- Comment ça, elle ne se souvient plus de la magie ? Avait vivement demandé Severus, abasourdi. Vous voulez dire… qu'elle ne se rappelle pas être une sorcière?

Allan avait secoué la tête négativement.

- Comment c'est possible ? Avait murmuré le Serpentard, sidéré.

L'infirmier avait haussé les épaules, fataliste.

- Aucune idée. C'est comme si son cerveau avait fait une remise à zéro depuis la réception de sa lettre pour Poudlard. Elle n'a plus aucun souvenir de la société sorcière dans son ensemble, à dire vrai. Le Chemin de Traverse, Poudlard, ainsi que tous les gens qu'elle y a fréquenté.

Severus avait été tellement stupéfait qu'il avait gardé le silence, prenant le temps d'assimiler l'information, et ses conséquences. Cela expliquait beaucoup de choses. Pourquoi Granger ne décoinçait jamais un mot, en premier lieu, puisqu'elle était plongée dans ce mutisme depuis des mois. Et aussi pourquoi elle s'obstinait à venir le voir alors que toute personne censée de sa connaissance _ et surtout un ancien élève _ aurait pris le soin de ne jamais s'approcher de sa chambre. Là où n'importe quel gamin aurait ouvert de grands yeux terrifiés à sa vue, elle n'avait montré que de la curiosité à son encontre, comme si elle se demandait qui il était, et d'où il la connaissait. A la réflexion, sans doute s'était-elle réellement posé la question.

Par Merlin, quel maléfice était-ce là? Il n'avait jamais rien entendu de tel, et pourtant il en connaissait un rayon en matière de sortilèges et de magie noire. Ses propres souvenirs n'étaient pas toujours fiables, mais il doutait d'avoir oublié ce genre d'information.

- Je file, ou Monsieur Jackson va râler, avait repris l'infirmier. A tout à l'heure.

- Allan, avez-vous pu joindre Minerva ? L'avait rappelé Severus alors qu'il s'apprêtait à sortir.

Le visage de l'infirmier s'était fendu d'un sourire moqueur.

- Oui. Je crains qu'elle n'ait mal pris votre refus de la recevoir la semaine dernière, car elle m'a chargé de vous dire qu'elle ne se tenait pas à votre disposition et qu'elle avait, je cite, «Une école à remettre en ordre après la pagaille que vous y aviez laissée».

La mâchoire de Severus s'était serrée, de même que ses doigts sur les draps blancs, à ces mots. Comment osait-elle, cette espèce de vieille chouette rabougrie?! Il aurait bien aimé l'y voir, cette animagus décrépie, à la tête de l'école sous le régime du Seigneur des Ténèbres! Sans doute n'aurait-elle pas fait mieux que lui, c'était certain!

Prenant une profonde inspiration pour s'intimer au calme, il avait lancé un regard noir à Allan qui retenait à grand peine son sourire, visiblement très amusé de la répartie de la vieille dame.

- Dîtes-lui que c'est pour parler de Granger, avait craché à moitié le Serpentard, excédé.

- Vous aurez l'occasion de le lui dire vous-même, avait répondu l'infirmier en ouvrant la porte. Elle a rendez-vous demain avec le docteur Curam et les parents de la demoiselle en question demain après midi.

Autant dire que cela n'avait pas aidé l'agacement de Severus à redescendre.

OoOoO

- … Confié notre fille, notre fille unique! Vous nous aviez promis qu'elle serait en sécurité dans votre établissement, et pourtant sa vie a été mis en danger chaque année qu'elle a passée chez vous!

- Chéri calme-toi…

- Monsieur ce n'est pas le sujet aujourd'hui…

- Bien-sûr que c'est le sujet! Pourquoi diable pensez-vous que nous sommes ici aujourd'hui?

Il était presque seize-heures lorsque Severus avait gagné le quatrième étage de l'hôpital, où se trouvait le bureau du Docteur Curam, responsable de cette section de la clinique. L'encart à la sortie de l'ascenseur indiquait «Service de pathologie des sortilèges». Juste en dessous se trouvait une deuxième ligne, qui avait fait se hérisser les poils sur les bras de Severus. «Salle Janus: Patients permanents». L'avait-on déjà installée dans cette aile de l'hôpital en pensant qu'elle n'en sortirait plus jamais?

A peine s'était-il engagé dans le couloir, son fauteuil roulant silencieusement dans les allées clairsemées, bien loin de l'effervescence des étages inférieurs, que les éclats d'une voix furieuse lui étaient parvenus.

- … Jamais cela ne serait arrivé dans un lycée de chez nous! Vous êtes entièrement respons...

Severus avait tourné à l'angle du couloir, et s'était figé un instant en avisant la silhouette pelotonnée sur une chaise non loin de là, juste devant la porte du bureau du Docteur Curam.

Elle avait enfoui son visage entre ses bras enroulés autour de ses genoux ramenés sous elle, recroquevillée dans une position fœtale qui lui conférait un vulnérabilité que le Serpentard ne se souvenait pas lui avait déjà vue. Il s'était étonné de ressentir un pincement, quelque part dans sa cage thoracique, et avait mis cela sur le compte du trajet qu'il venait d'effectuer depuis sa chambre au premier étage.

- …Un esprit brillant et était destinée à de grandes choses, et voyez à présent à quoi elle en est réduite!

Granger avait relevé la tête en l'entendant approcher, et son regard noisette avait transpercé le Serpentard de part en part, tant il était tourmenté. Cela n'avait duré qu'une seconde, une brève seconde avant qu'elle ne se reprenne, et qu'un sourire, certes enthousiaste mais qui n'était pas monté jusqu'à ses yeux, n'étire ses lèvres lorsqu'elle l'avait reconnu. Severus s'était fait la réflexion que tout ceci était presque surréaliste. Jamais Hermione Granger n'aurait souri ainsi à sa vue, quelques mois plus tôt.

- … N'a même pas son A-level (NdA: équivalent du bac en Angleterre), ni même le permis de conduire! Comment voulez-vous qu'elle s'en sorte à présent?!

- Monsieur Granger, calmez-vous s'il vous plaît, s'était élevée la voix de Minerva depuis le bureau. Nous sommes ici pour trouver la meilleure façon d'aider votre fille et…

- Oh, ne vous fichez pas de moi, s'il vous plaît! Cela fait trois mois que vous tournez en rond sur son cas, et aucun de vos soit-disant guérisseur n'a été foutu de trouver la moindre piste pour lui faire retrouver la mémoire!

Severus avait un instant porté son regard sur la porte fermée de l'office du Docteur Curam, qui ne suffisait clairement pas à fournir la confidentialité nécessaire aux entretiens qui s'y tenaient. Ses yeux sombres s'étaient posés sur la jeune femme qui attendait dans le couloir alors que quatre personnes au moins discutaient de son sort à l'intérieur de la pièce, à présent qu'elle n'était plus capable de décider par elle-même de la suite des événements. Alors qu'il s'était pourtant promis de ne pas s'impliquer dans cette histoire et de prendre simplement les informations _ par pure curiosité pour un cas magique compliqué _ le Serpentard n'avait pu que considérer la Gryffondor avec une certaine empathie, toute mesurée bien-sûr, mais avec empathie quand même.

Il savait parfaitement ce que cela faisait, de sentir sa propre vie s'échapper, de la voir remise entre les mains de tierces personnes, étrangères ou non, dont les intentions étaient plus ou moins bien intentionnées. Dans le cas de Granger, il n'avait aucun doute sur le fait qu'elles étaient bienveillantes, évidemment. Malheureusement, l'Enfer était pavé de bonnes intentions.

- Isaac s'il te plaît…, avait tempéré une voix féminine, plus douce.

- Tu n'es pas d'accord, peut-être? Avait de nouveau rugit l'homme, que Severus avait deviné être le père de la Gryffondor. Tu as déjà oublié ce fameux jour où ils sont venus nous chercher, pour nous dire que notre fille, notre propre fille, avait effacé notre mémoire pour nous protéger, nous, ses parents? Parce que nous étions incapables de faire quelque chose pour elle, ou même de nous protéger seuls?!

- Bien-sûr que non, mais…

Nul doute que le paternel de la jeune femme devait être dans une colère noire, et que tout ceci n'aurait jamais dû sortir du bureau. La Gryffondor avait détourné les yeux en pinçant les lèvres, visiblement incapable de soutenir le regard d'encre du Serpentard alors que l'étendue de ses défaillances actuelles étaient ainsi exposées aux oreilles de tous. Un détail avait soudain interpelé le Serpentard, qui avait arqué un sourcil à son attention.

- Ôtez-moi d'un doute, Granger. Vous n'êtes pas entrain d'écouter aux portes, n'est-ce pas? Avait-il demandé dans un murmure soyeux. Ils savent que vous êtes là?

Au vu de ce qu'il avait appris la veille, il ne s'était pas attendu à une réponse, évidemment. Toutefois, le regard que la jeune femme avait relevé sur lui avait été plus qu'éloquent. Severus avait roulé des yeux, sidéré, avant de s'avancer pour aller toquer rudement contre la porte du bureau, sous le regard scandalisé de la Gryffondor.

- Qu'est-ce que c'est? Avait vivement demandé la voix sévère du docteur Curam alors qu'il ouvrait la porte.

Quatre paires d'yeux s'étaient tournées vers lui. Ceux cerclées de lunettes de Minerva, qui s'étaient agrandis de surprise en le voyant apparaître. Le regard agacé du docteur Curam, une sorcière entre deux âges, qui faisait bien deux têtes de moins que Severus mais n'en restait pas moins impressionnante. Mme Granger, quant à elle, avait les yeux d'un bleu pâle saisissant. Elle semblait en plein désarroi, bien loin de la colère qui irradiait de son mari, un homme d'une cinquantaine d'année qui, en temps normal, devait passer tout à fait inaperçu. Avec sa silhouette haute et sèche, et ses cheveux grisonnants, on aurait presque pu croire que c'était lui, le médecin, dans ce bureau où la tension était palpable.

La Gryffondor tenait de lui ses iris ambrés, et sans doute aussi cette expression revêche qu'il lui avait si souvent vue dans sa salle de classe, lorsqu'il se montrait injuste ou désobligeant. L'expression irritée de Mr Granger s'était toutefois adoucie lorsque son regard s'était posé sur le fauteuil roulant où se trouvait Severus, et ce simple constat avait suffi à faire grincer des dents le Serpentard.

- Mr Rogue, que faîtes-vous ici? Avait demandé le Docteur Curam, excédée.

- Navré de vous interrompre, mais afin de ménager la tranquillité d'esprit de chacun, _et entendons-nous bien que je ne parle pas seulement de la mienne, mais aussi de celle de la demoiselle qui écoute aux portes et plus particulièrement à celle de votre bureau _ je vous suggère vivement de parler moins fort.

La médicomage avait froncé les sourcils, tandis que l'attention des quatre protagonistes se redirigeait vers l'entrée du bureau. Après avoir échangé un regard avec son époux, Mme Granger s'était levée et était sortie, pour revenir une seconde plus tard en compagnie de sa fille. L'air passablement agacé, la jeune femme avait détourné la tête pour se soustraire au regard désapprobateur de son médecin, même si Severus avait eu le temps d'apercevoir le coup d'œil accusateur qu'elle lui avait adressé.

- Hermione, ma chérie, qu'est-ce que tu fais là? Avait demandé Mr Granger en quittant aussitôt son attitude belliqueuse. Je t'avais dit d'attendre au salon de thé.

Alors que le couple de moldu était entièrement concentré sur leur fille, Severus avait échangé un regard avec Minerva, qui semblait en plein tourment, puis avec le Docteur Curam, dont l'expression épuisée avait brièvement laissait entrevoir la lassitude qui était la sienne.

- Hermione, avait soupiré la médicomage, nous en avons déjà parlé. Quand j'aurais besoin de te parler, tu seras invitée à te joindre à nous.

Évidemment, aucune réponse n'était venue de la Gryffondor, qui avait soutenu le regard de la guérisseuse sans broncher. Severus, qui bien que n'ayant jamais été contraint au silence, avait souvent employé cette méthode pour témoigner de son indifférence et de son mépris à certains de ses interlocuteurs, avait une fois de plus réalisé à quel point cette technique était diaboliquement efficace. Alors que rien ne laissait penser que la jeune femme se rangeait à l'idée de la doctoresse, cette dernière avait fini par soupirer de nouveau avec résignation. Puis son regard s'était de nouveau posé sur Severus, et elle s'était soudain redressée.

- Mr Rogue, votre séance de rééducation d'aujourd'hui est finie, si je ne m'abuse. Que diriez-vous d'aller profiter du soleil dans les jardins en compagnie de Miss Granger?

Le Serpentard s'était hérissé tout à fait à ces mots qui dissimulaient fort mal l'objectif sous-jacent de la médicomage.

- Je ne suis pas baby-sitter, avait-il grincé, furieux, en lançant un regard noir à Minerva dont la commissure des lèvres avaient tressailli sous l'effet d'un sourire montant.

Le Docteur Curam n'avait pas souri, pour sa part, et s'était contentée de lui retourner un regard entendu et un brin ironique.

- Miss Granger non plus, si je ne m'abuse, et pourtant il me semble que c'est elle qui vous a accompagné lors de votre première sortie hors de votre chambre, la semaine passée.

Severus s'était rembruni tout à fait, et avait pincé les lèvres pour s'empêcher de répondre vertement, jugeant qu'il était malvenu, dans son cas, de se mettre un médecin à dos sachant qu'il avait encore quelques semaines, sinon mois, à passer dans ce foutu hôpital. Il avait fusillé la médicomage du regard, avant de faire demi-tour et de sortir sans un mot, drapé de tout son orgueil. Il n'avait même pas vérifié si la jeune femme l'avait suivi, et avait seulement entendu Mme Granger lui souffler de sortir avec lui le temps que leur entretien se termine. Alors qu'il tournait déjà à l'angle du couloir, les pas précipités de la demoiselle l'avaient rattrapé.

Les jardins de l'hôpital étaient toujours aussi calmes que lors de la première fois où Severus s'y était rendu. Le trajet jusque là s'était fait dans le silence le plus complet. Granger était restée silencieuse et Severus s'était perdu dans ses pensées, songeant à la dispute dont il venait d'être témoin. Plusieurs fois son regard avait croisé celui de la jeune femme dans le miroir de l'ascenseur. Elle l'avait même soutenu plusieurs secondes, l'air toujours un peu accusateur, et même en connaissance de cause, il s'était étonné du peu de réaction que sa proximité avec elle avait suscité.

Elle l'avait oublié, purement et simplement. Lui, son passé, son caractère épouvantable, les remarques désobligeantes dont il l'avait assaillie pendant toutes ces années. C'était étonnement troublant, de se tenir à ses côtés en sachant qu'elle ne gardait aucun souvenir de lui, alors que lui se rappelait parfaitement toutes ces années où elle avait été son élève.

Une fois dehors, Severus s'était installé à l'ombre d'une pergola tandis qu'Hermione était entraînée près de la fontaine par le gamin coiffé de cornes, qui était venue la chercher dès qu'il l'avait aperçue. Le Serpentard les avait surveillés du coin de l'œil, veillant à ce que la Gryffondor n'en profite par pour remonter à l'étage et finir d'épier le rendez-vous de ses parents. Il avait vivement sursauté lorsqu'une voix féminine s'était soudain faîte entendre derrière lui.

- Bonsoir toi! Je cherche les hurleurs nocturnes. Tu les as vus?

Severus avait fait volte face, pour se retrouver nez à nez avec le visage pâle et encadré de mèches blanches d'Alice Londubat, dont les grands yeux bleus l'observaient avec curiosité. Il avait pincé les lèvres, incommodé par sa proximité soudaine, et avait discrètement reculé son fauteuil.

- De quoi est-ce que vous parlez? Avait-il demandé avec un rictus alors que la Poufsouffle s'approchait de nouveau, récupérant la distance qu'il venait de remettre entre eux.

- Maman ? Maman tu es là ?

Severus avait relevé les yeux, et s'était rembruni en voyant approcher la silhouette dégingandée et maladroite de Neville Londubat. Il n'avait malheureusement pas eu le temps de s'éloigner avant que le jeune homme parvienne à sa hauteur. Ses grands yeux marrons s'étaient écarquillés en le reconnaissant, dans une réaction bien plus rationnelle que celle qu'avait eu Granger la première fois qu'il l'avait croisée.

- Professeur Rogue! S'était étranglé le Gryffondor en blêmissant à vue d'œil.

Son regard avait survolé un bref instant le fauteuil roulant dans lequel il se trouvait, avant qu'il ne remonte soudainement vers le visage de l'ancien espion alors que son expression se faisait plus paniquée encore. De toute évidence, il craignait de prendre double dose de remontrance pour avoir vu son ancien enseignant dans une telle posture de vulnérabilité. Enfin quelqu'un qui comprenait à quel point il était malvenu de le croiser dans cet état!

- Monsieur Londubat, avait murmuré Severus avec un dédain certain.

- Maman! S'était exclamé le jeune homme à l'intention de sa mère, horrifié. Laisse le professeur Rogue tranquille. Je… je vous prie d'excuser ma mère, Monsieur, elle… elle est…

- Je sais, l'avait coupé Severus, peu désireux de le voir se répandre en excuses maladroites.

- Alors? Tu sais où ils sont? Avait insisté Alice Londubat en ignorant son fils qui l'avait attrapée par le bras pour la faire reculer quelque peu.

- Où sont qui? S'était agacé Severus, exaspéré.

- Les hurleurs nocturnes!

Le Serpentard avait froncé les sourcils, ahuri, et un bref regard du côté du fils d'Alice lui avait appris que lui non plus ne savait pas de quoi il était question.

- Ne faîtes pas attention, ça fait des semaines qu'elle est en boucle là-dessus, avait-il expliqué, embarrassé. Peut-être qu'il s'agit de Rémus, il vient rendre visite à Hermione de temps en temps. Elle a dû se souvenir qu'il était un loup-garou.

Le jeune homme lui avait soudain lancé un regard paniqué, réalisant sans doute à qui il était entrain de parler. D'aussi loin que Severus se souvenait, c'était en effet la première fois qu'il entendait autant de mots s'écouler de la bouche du Gryffondor. Au moins cet idiot avait-il eu la courtoisie d'afficher une expression déconfite quand il avait posé son regard perçant sur lui. Pour un peu, il avait presque été tenté de l'effrayer plus encore. Un «bouh!» aurait sans doute suffit à le faire déguerpir sans délai.

Le crissement des graviers derrière lui l'avait toutefois détourné de ses projets de déclencher une crise cardiaque chez le jeune homme. Tournant la tête en direction du bruit, il avait aperçu Granger qui revenait dans sa direction. Elle avait adressé un sourire amical à son ancien camarade de classe, ainsi qu'à Alice qui, à sa vue, avait semblé oublier tout à fait son histoire de hurleurs nocturnes. Le regard de son fils avait oscillé entre la demoiselle et son ancien professeur de potions avec incrédulité, saisi de voir son amie rester si près du directeur de Serpentard sans sourciller ou s'inquiéter outre mesure de ses réactions. Severus avait retenu un sourire narquois.

- Bon, eh bien, j'ai été euh…. Ravi de vous avoir… croisé, avait bredouillé Londubat en battant en retraite vers le hall de l'hôpital. Vous avez l'air en forme. Enfin, autant que faire se peut, avait-il ajouté précipitamment comme le regard noir se plissait sous la remarque, ironique malgré elle. Pardon, je dois y aller. Maman, attend-moi! S'était-il exclamé comme Alice s'éloignait déjà vers l'intérieur du bâtiment.

Severus avait suivi les deux sorciers du regard, sans trop savoir s'il devait rire ou pleurer de cette rencontre. Par Merlin, il n'avait pas réalisé jusque lors qu'être coincé dans la même clinique que les parents de ce cancre signifierait sans doute croiser ce bougre à de multiples reprises au fil de son séjour. Encore une bonne raison de ne pas sortir de sa chambre!

Il en était là de ses réflexions quand il avait senti un regard sur lui, et s'était soudain rappelé de la présence silencieuse de Granger à côté de lui, puisque la jeune femme n'avait pas suivi son camarade de maison. Il s'était renfrogné en avisant le sourire moqueur qui flottait sur les lèvres de la demoiselle, visiblement amusé par son échange avec son ancien élève.

- Un commentaire, Miss Granger? Avait-il raillé, acerbe. Non, évidemment. Alors ôtez-moi ce sourire de votre visage, voulez-vous ?

Sans attendre sa réponse, il s'était éloigné, désireux de trouver un endroit où il pourrait enfin jouir pleinement d'un moment de tranquillité. Il avait ignoré le sourire qui avait persisté derrière-lui, et s'était même agrandi lorsqu'il avait maugréé à voix basse, exaspéré.

- Vous n'avez pas idée de la chance que vous avez d'avoir oublié à quel point ce garçon est une calamité! Avait-il pesté en s'éloignant.

OoOoO

Sa mère était venue rechercher Granger peu après, l'invitant à venir boire le thé avec son père. Minerva, qui l'avait accompagnée jusqu'aux jardins, avait pris congés de la moldue et s'était avancée pour s'asseoir sur un banc près de Severus, qui avait observé la scène du coin de l'œil. La directrice de Poudlard lui avait adressé un sourire fatigué, mais sincère, avait-il jugé. Décidément, ce fauteuil ne laissait personne indifférent! Il parvenait à calmer la colère de Mr Granger en une seconde, à délier la langue de Londubat, et à susciter l'affection de Minerva.

Quelle plaie!

- Ah, Severus! Avait soupiré l'animagus en levant son visage vers les rayons du soleil de cette fin d'après-midi. Parfois, je vous envie, vous savez. Pas pour ce qui vous arrive, bien-sûr. Mais pour ne plus avoir à gérer tous ces soucis. Par Merlin, je n'ai même pas encore fait une seule rentrée en tant que directrice que je me fais déjà des cheveux blancs! S'était-elle exclamée sous le regard interdit du Serpentard.

Même s'il avait longtemps partagé de nombreux points communs avec l'ancienne directrice adjointe de Poudlard, dont il appréciait le sens du travail bien fait et de la rigueur, jamais ils n'avaient été proches. Bien-sûr, ils avaient tous deux été directeurs d'une maison, mais cela les avait éloignés plutôt que rapprochés, étant donné que leurs dortoirs étaient rivaux depuis la fondation même de l'école.

Aussi avait-il été plus que surpris de ce lâcher-prise soudain de la Gryffondor devant lui, à croire qu'il était un vieil ami à qui elle attendait de se confier pour alléger le poids des responsabilités qui pesaient sur ses frêles, et plus si jeunes, épaules.

- Mon infirmier m'a dit, pour Granger, avait-il dit, pragmatique. Vous sembliez presque désolée, devant ses parents. Vous sentez-vous responsable de ce qui lui arrive?

A ces mots, Minerva avait vivement relevé son regard cerclé de lunettes vers lui, l'air indigné.

- Enfin Severus, évidemment! S'était-elle exclamée, presque offensée qu'il pose la question. Je suis directrice de sa maison, de son école, même, à présent!

- Vous ne l'étiez pas durant l'année passée. Quand Poudlard a été assiégé. Elle n'était même plus scolarisée, avait-il contré, prosaïque.

Bien-sûr, il s'était abstenu de rappeler que c'était lui qui était alors directeur. Il n'aurait pas non plus fallu qu'elle reporte la faute sur lui.

Toutefois, Minerva n'avait pas eu besoin qu'il le précise pour s'en souvenir. Preuve que du haut de ses quatre-vingts ans passés, elle était encore tout à fait lucide.

- Elle n'était plus scolarisée parce que Poudlard n'était plus un lieu sûr, et vous êtes bien placé pour le savoir! Avait-elle rétorquée, acide. Nous étions censés les protéger, Severus. Leur apprendre la magie, les bases pour débuter dans la vie. Pas les envoyer à l'abattoir!

- Minerva…, avait-il murmuré, tentant de temporiser l'animagus qui s'enfonçait dans la culpabilité.

Elle n'avait pas fait mine de l'écouter, à croire qu'à présent qu'elle avait commencé, elle ne saurait plus s'arrêter avant d'avoir vider son sac. De toute évidence, il était de taille conséquente, et plein à ras bord. Mr Granger venait sans doute de le charger davantage.

- Ses parents ont raison. Cela ne serait jamais arrivé dans un lycée moldu.

- Cela ne serait jamais arrivé si elle n'avait pas été une sorcière, mais c'est ce qu'elle est! Avait assené le Serpentard, exaspéré de cet apitoiement.

Malheureusement, l'animagus semblait hermétique à tout bon sens, après l'entretien chaotique avec les parents de la Gryffondor. Severus ne se rappelait pas l'avoir jamais vue si défaitiste.

- Comment peut-on prétendre comprendre la détresse de ce couple qui est étranger à la magie, alors que nous n'avons, tous autant que nous sommes, pas d'enfants? Nous nous occupons de centaines d'élèves depuis des années. Nous les exposons au danger, parfois volontairement. Ils finissent presque tous tôt ou tard à l'infirmerie, et cela ne nous fait plus rien.

Pour un peu, les bras de Severus lui en seraient tombés.

- Bon sang Minerva, ressaisissez -vous! Avait-il scandé, sidéré.

L'animagus avait tourné son regard de chat vers lui, et pour la première fois de sa vie, l'ancien espion y avait lu toute la fatigue accumulée au fil des années. Il avait parfois tendance à l'oublier, mais Minerva était humaine, elle aussi, même si elle faisait presque partie des meubles à Poudlard. Si elle avait longtemps vécu dans l'ombre d'Albus, cela ne l'avait pas empêchée de prendre part à tous les conflits qui avaient touché de près ou de loin le château. Grindewald avait commis ses exactions durant ses années d'étude, puis elle avait participé à la première guerre contre le Seigneur des Ténèbres, avant de vivre la deuxième, qui avait coûté la vie à celui qu'elle avait de tout temps considéré comme un mentor.

- Je sais mais… Bon sang Severus, c'est horrible de dire cela, mais Hermione… Hermione était ma meilleure… notre meilleure élève. Elle était si studieuse, si bienveillante. Je ne cherche pas à dénigrer nos autres étudiants mais… cela me fend le cœur de la voir ainsi.

Severus n'avait pas répondu. Il n'y avait, de toute façon, rien à répondre. L'affection que Minerva vouait à la jeune femme lui était propre, et il ne la partageait pas. Pour sa part, jamais il ne se serait jamais mis dans un tel état pour l'un des élèves du château. Il avait risqué sa vie pour Potter, bien-sûr, mais cela avait été uniquement pour rembourser une vieille dette de sang. Et puis, même si tout ceci était bien triste pour Granger, elle était encore en vie. Beaucoup ne pouvaient pas en dire autant…

L'animagus avait mis à profit les quelques secondes de silence qu'il lui avait laissées pour reprendre contenance. Puis elle avait tiré de sa poche une vieille montre à gousset, sur laquelle elle avait jeté un œil avant de la ranger, puis de se lever, de nouveau stoïque.

- Je dois y aller, j'ai encore beaucoup de choses en attente au château.

- La pagaille de votre ancien prédécesseur à remettre en ordres, avait raillé Severus, ironique.

L'animagus avait tourné un regard étonné dans sa direction, surprise de ce trait d'humour, même sarcastique, puis l'ombre d'un sourire narquois avait étiré ses lèvres sèches.

- Je vois que ce brave infirmier vous a fidèlement retransmis ma réponse, avait-elle répondu, amusée. Je dois avouer que je vous ai maudit plusieurs fois, au cours des derniers mois. Mais j'imagine que vous avez fait de votre mieux, vu les circonstances.

La nouvelle directrice de Poudlard avait échangé un regard avec son prédécesseur, et si aucun mot supplémentaire n'avait été prononcé, Severus avait compris, par cet échange silencieux, que Minerva ne lui en voulait plus. Pour le double-jeu qu'il avait été forcé de mener durant tout ce temps, pour l'année chaotique qu'avait connue l'école sous sa régence, pour la disparition d'Albus. Il ignorait jusque là que le pardon de Minerva lui était si précieux, et pourtant il avait senti son cœur s'alléger soudain en réalisant qu'elle le lui accordait.

- Oh, j'allais oublier! S'était soudain exclamée la Gryffondor en sortant un paquet de son réticule. C'est pour vous, pour vous souhaiter un prompt rétablissement. Non pas que je vous presse de reprendre votre poste dès septembre, bien-sûr. J'ai trouvé quelqu'un pour assurer l'année en potions, puisque Horace a décidé de prendre sa retraite définitive, et Rémus… Rémus est d'accord pour reprendre le cours de DCFM.

Ignorant le regard interloqué de Severus, elle lui avait collé le coffret emballé de papier kraft dans les mains. L'étiquette aux couleurs de chez Honey et Dukes ne laissait aucun doute possible sur son contenu.

- Je ne mange pas de chocolat, avait trouvé bon de lui rappeler Severus, avant de réaliser qu'elle avait peut-être justement fait exprès de lui offrir des confiseries sachant qu'il détestait cela.

- Eh bien vous les partagerez, cela sera l'occasion pour vous de créer du lien avec d'autres patients! D'ailleurs, je compte sur vous pour garder un œil sur Miss Granger, avait-elle ajouté en remontant l'allée gravillonnée vers le hall de l'hôpital.

- Pardon?! S'était à moitié étouffé Severus, sidéré. Vous ne pouvez pas me demander cela, je…

- C'est justement ce que je viens de faire! L'avait interrompu Minerva, de cette voix qui n'admettait aucune contestation. Nous lui devons bien cela, après tout.

- Je viens de vous dire que vous n'y étiez pour rien! Avait claironné le Serpentard, mais la directrice de Poudlard était déjà hors de portée de voix.

Avant qu'il n'ait eu le temps de manœuvrer son fauteuil pour la rattraper à l'intérieur du bâtiment, elle était déjà partie.


La suite ce week-end, avec dans le prochain chapitre le point de vue d'Hermione ;)
A très vite ! =)